:
Je déclare la séance ouverte. Bienvenue à la 20
e réunion du Comité spécial sur les relations sino-canadiennes. Conformément à l'ordre de renvoi du mercredi 23 septembre 2020, le Comité se réunit pour étudier les relations sino-canadiennes.
[Français]
Il s'agit d'une réunion hybride, conformément à la motion adoptée par la Chambre le 25 janvier 2021.
[Traduction]
J'aimerais maintenant souhaiter la bienvenue aux témoins de notre premier groupe.
Nous accueillons M. Iain Stewart, président de l'Agence de la santé publique du Canada, ainsi que le Dr Guillaume Poliquin, directeur général scientifique par intérim du Laboratoire national de microbiologie.
Merci beaucoup d'être ici ce soir. Je vais maintenant céder la parole à M. Stewart pour sa déclaration préliminaire.
Vous avez la parole pour cinq minutes.
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Merci, monsieur le président.
Merci de m'avoir invité à discuter des relations entre l'Agence de la santé publique du Canada et la Chine. Un élément clé de la relation actuelle de l'ASPC s'inscrit dans le contexte de la réponse mondiale à la COVID-19.
Pour ce qui est de la COVID-19, le 30 décembre à 22 h 30, l'Agence de la santé publique a pris connaissance qu'il se passait quelque chose à Wuhan, grâce au RMISP, le Réseau mondial d'information en santé publique que nous dirigeons. Pour nous, il s'agissait d'un événement important. Cette détection d'une éclosion de pneumonie à Wuhan a été transmise dans notre rapport quotidien le lendemain matin, soit le 31 décembre, et une surveillance supplémentaire a immédiatement été mise en place.
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D'accord. Merci pour le conseil. Je suis désolé, mesdames et messieurs les membres du Comité.
Monsieur le président, comme je le disais, nous avons détecté quelque chose à Wuhan, le 30 décembre, tard en soirée. Le lendemain, la Dre Tam en a informé le Conseil des médecins-hygiénistes en chef et nous avons avisé le Groupe fédéral, provincial, territorial des communications du Réseau de santé publique et le Réseau des laboratoires de santé publique du Canada. Pour nous, tout a commencé abruptement à la fin de décembre et au tout début de janvier.
Le monde se trouvant au cœur d'un incident sanitaire sans précédent, il est devenu crucial d'en savoir plus sur la source zoonotique du virus, afin de mieux comprendre la situation actuelle et d'aider à prévenir les futures pandémies. C'est pourquoi, en mai 2020, le Canada a coparrainé la résolution 73.1 de l'Assemblée mondiale de la Santé, qui demandait: « une évaluation impartiale, indépendante et complète » de la riposte sanitaire internationale coordonnée par l'OMS face à la COVID-19, et des missions scientifiques et de collaboration sur le terrain qui ont jeté les bases de la mission conjointe OMS-Chine sur l'origine du virus SARS-CoV-2.
En janvier 2021, une équipe d'experts internationaux convoqués par l'OMS s'est rendue en Chine pour travailler conjointement avec ses homologues chinois, afin de faire progresser ce travail. Ses rapports sont attendus au cours des prochaines semaines. Le Canada est déterminé à appuyer l'OMS et ses travaux scientifiques, et les représentants canadiens ont réitéré la nécessité que la Chine demeure ouverte et transparente dans le cadre de ce processus.
Le Canada et la Chine entretiennent une relation de longue date dans le domaine de la santé, qui remonte à un protocole d'entente, signé en 1995, prévoyant un dialogue régulier sur les enjeux relatifs à la santé. Le Dialogue stratégique entre le Canada et la Chine sur la santé constitue le principal véhicule de discussions bilatérales officielles, notamment entre les ministres, quatre dialogues ayant été organisés entre 2009 et 2014. Depuis 2014, la coopération avec la Chine s'est principalement faite dans le cadre de forums multilatéraux liés à la santé, tels que l'OMS et le Groupe de travail sur la santé de la Coopération économique de la zone Asie-Pacifique.
La Chine a une capacité croissante en matière de recherche fondamentale et appliquée, et les échanges universitaires sont mutuellement bénéfiques. Dans cette optique, en janvier 2007, le Canada et la Chine ont signé un accord de coopération scientifique et technologique. L'accord a lancé des efforts soutenus pour stimuler la recherche et le développement concertés dans des domaines comme les sciences de la vie, afin de promouvoir la collaboration en matière de recherche et de développement entre les universitaires chinois et canadiens, et les chercheurs et innovateurs des secteurs privé et public. Les premiers domaines d'intérêt dans les sciences de la vie comprenaient les vaccins.
Comme pour toutes les collaborations, il faut veiller à ce que les deux parties aient une compréhension claire de l'utilisation des informations et de la propriété intellectuelle. Nous avons pris d'importantes mesures pour nous protéger contre les menaces à la sécurité et contre les atteintes à propriété intellectuelle. Les ministres de la Santé, de l'Innovation, des Sciences et de l'Industrie et de la Sécurité publique du Canada ont publié conjointement un énoncé de politique sur la sécurité de la recherche en lien avec la COVID-19 en septembre 2020. Cette déclaration invite les membres du milieu de la recherche à redoubler de prudence pour protéger la sécurité de la recherche, de la propriété intellectuelle et du développement des connaissances liées à la COVID-19.
Des problèmes persistent, mais il y a des avantages à échanger de l'information et des travaux de recherche et de réelles occasions de le faire dans le cadre des relations que je viens de décrire. La pandémie actuelle souligne l'importance de la mobilisation et de la coordination à l'échelle internationale, cette dernière continuant de jouer un rôle important dans la gestion de la pandémie pour l'avenir.
Merci beaucoup, monsieur le président, de m'avoir donné l'occasion de présenter mes observations.
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Merci, monsieur le président.
J'aimerais remercier les témoins.
Monsieur Poliquin, j'avoue avoir été un peu surpris par la brièveté — c'est le moins qu'on puisse dire — de vos propos, tout à l'heure.
Quoi qu'il en soit, j'aimerais poursuivre sur le même sujet que M. Chong. Il a parlé de ce couple de chercheurs chinois qui s'est rendu en Chine à quelques reprises, dont une fois en juillet 2019. En fait, ils ont été évincés du laboratoire après être allés en Chine avec des échantillons vivants des virus Ebola et Nipah. Pourtant, d'après les témoignages, il semblerait que tout ait été fait dans les règles de l'art.
Pourquoi les a-t-on évincés du laboratoire, dans ce cas? Pourquoi avoir attendu plusieurs mois avant de carrément les congédier?
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Je regrette, monsieur Stewart, mais vous vous placez dans une position où vous pourriez être accusé d'outrage au Parlement. Vous ne répondez pas aux questions qui vous sont posées. C'est une question simple.
Vous nous avez dit, il y a quelques instants, que tout avait été fait dans les règles de l'art, mais qu'à la suite d'une enquête, vous les aviez écartés pour ensuite les congédier. Si tout a été fait dans les règles de l'art, que s'est-il passé pour qu'on en vienne à les écarter pour finalement les congédier?
Votre réponse suscite de nombreux questionnements non seulement chez les parlementaires que nous sommes, mais également dans le public en général. En effet, nous avons tout lieu de croire qu'une faute aurait été commise et que des informations auraient été transmises aux autorités chinoises.
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Merci, monsieur le président. Vous êtes peut-être déjà au courant, mais vous avez manqué un spectacle pendant votre absence.
Je tiens à faire savoir à mes collègues — et notamment à M. Genuis — que, lorsque j'ai invoqué le Règlement, je ne visais pas à empêcher que certaines questions soient posées. C'est le privilège des députés comme membres du Parlement. Mes rappels au Règlement portaient sur le décorum parlementaire, sur le fait de permettre à un témoin de terminer sa réponse et de ne pas le harceler.
Il est bon de poser des questions difficiles. Il n'y a rien de mal à cela. Il y a cependant... La distinction n'est même pas subtile. Il y a une différence entre poser une question valable et tourner en dérision un comité parlementaire, ce que mon ami, M. Genuis, a encore fait, je le crains.
Mais laissons cela, monsieur le président. Ma question s'adresse à M. Stewart.
Monsieur Stewart, les députés ici présents vous ont posé des questions difficiles au sujet d'une enquête en cours et ils vous ont accusé d'être évasif. Serait-il juste de dire que vous ne pouvez pas répondre parce qu'il y a une enquête en cours?
J'aimerais vous poser une question au sujet du très respecté Réseau mondial d'information en santé publique. En fait, comme nous le savons, l'Organisation mondiale de la Santé l'utilise largement pour surveiller les données sur les pandémies et les menaces à la santé publique mondiale en général, au-delà même des pandémies. Vous le savez beaucoup mieux que moi; je le dis simplement pour préciser le contexte.
Un examen a été effectué récemment, et la question a été soulevée ici ce soir, mais je veux vous poser une question précise et avoir votre avis. Je vais citer un article de la Presse canadienne renvoyant spécifiquement à cet examen et le verser au dossier.
Voici ce qu'on peut y lire:
Selon ce rapport, ce système a bien repéré des signaux de ce qui allait devenir la pandémie de COVID-19 dès le 30 décembre 2019, en fin de soirée...
C'est ce dont vous avez parlé tout à l'heure, monsieur Stewart. Je poursuis :
... L'information a bien été transmise le lendemain aux responsables de la santé publique canadienne.
Toutefois, le comité note qu'en omettant de transmettre une alerte formelle, le système a laissé dans l'ignorance des partenaires internationaux qui s'appuyaient sur les informations canadiennes.
Je vais également citer ici, comme le fait l'article, le rapport d'examen :
« Le fait que le RMISP ait détecté les signaux précoces de sources ouvertes de ce qui allait devenir la COVID-19 et qu'il ait rapidement alerté la haute direction ne veut pas nécessairement dire que le système fonctionne aussi harmonieusement ou aussi clairement qu'il le pourrait ou qu'il le devrait », signale le rapport.
Je voulais simplement vous poser cette question pour avoir votre avis comme président de l'Agence de la santé publique du Canada. Je pense que c'est une question pertinente, parce que les Canadiens se la posent en ce moment, et je pense qu'elle mérite une réponse.
Je suis d'accord avec vous. C'est un atout précieux. Le Réseau mondial d'information en santé publique ou RMISP est important, et il doit jouer un rôle important. L'Agence de la santé publique a apporté des changements qui, à mon avis, ont réduit sa valeur et son aptitude à aider les soignants à se préparer.
Dans mon exposé préliminaire, ce que j'essayais de souligner, c'est qu'il a fait son travail et qu'il a donné lieu à des mesures internes. Cependant, votre question rappelle qu'il n'a pas joué le rôle extérieur, international, qu'il jouait auparavant en ne transmettant pas d'alerte. Nous sommes conscients de la valeur de ces alertes et nous avons corrigé la situation et rétabli cette fonction.
Pour la suite des choses, concernant le rapport en question, qui rend compte d'un examen indépendant demandé par la , nous examinerons les moyens de mieux circonscrire les éléments préoccupants et de réagir plus rapidement, et, pour être franc, j'ai hâte d'y être.
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Monsieur le président, il y a quelques instants, nous avons eu droit à une révélation de la part de M. Stewart qui démontre une pratique malheureusement trop fréquente dans l'appareil gouvernemental: on recommande aux hauts fonctionnaires d'en dire le moins possible aux parlementaires.
Je n'ai pas la référence sous les yeux, monsieur le président, mais vous, qui avez été Président de la Chambre, saurez très certainement m'éclairer sur la question. Je sais qu'il y a eu une décision importante du Président Milliken mentionnant que l'appareil d'État a l'obligation de livrer les informations demandées par les parlementaires.
Je peux comprendre que des considérations de sécurité ou de confidentialité incitent le témoin à faire preuve d'une certaine circonspection. Cependant, j'invite l'Agence de la santé publique du Canada à fournir aux parlementaires, sur une base confidentielle, les réponses aux questions qui ont été posées. Les témoins, surtout lorsqu'il s'agit de hauts fonctionnaires, ont l'obligation constitutionnelle de répondre aux questions posées par les parlementaires, dans un souci de transparence et de reddition de comptes.
Je comprends que tout ne peut être dit publiquement, mais j'offre à M. Stewart l'occasion de nous faire parvenir, sous le couvert de la confidentialité, une réponse écrite aux questions qui ont été posées. Sinon, je vous le dis, monsieur le président, nous aurons des mesures à prendre. Nous ne pouvons tolérer une telle attitude de la part de hauts fonctionnaires à l'égard des parlementaires, qui représentent la population et qui sont en droit d'obtenir des réponses de la part des fonctionnaires.
Comme l'a fait M. Fragiskatos, je me permets d'utiliser le temps de parole qui m'est imparti pour faire cette mise au point. Je comprends que certaines informations ne peuvent être divulguées publiquement, mais elles doivent impérativement être transmises aux parlementaires, quelle que soit la façon de le faire.
J'offre encore une fois à M. Stewart la possibilité de fournir, sur une base confidentielle, une réponse aux membres du Comité.
Merci, monsieur le président.
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Merci, monsieur le président. Je pense que vous m'avez nommé, mais je ne vous entends pas. Il paraît que ce n'est pas rare.
J'aimerais poser d'autres questions à M. Stewart au sujet du fonctionnement du Réseau mondial d'information en santé publique.
En janvier et février, on y a recueilli des renseignements en série qui ne semblent pas avoir remonté la hiérarchie de votre ministère. Même à la fin de février, l'administratrice en chef de la santé publique déclarait au Comité de la santé de la Chambre des communes qu'on maîtrisait la situation. On contrôlait le virus. Il n'y avait qu'une douzaine de cas au Canada. Mais ce n'était pas vraiment le cas, n'est-ce pas, monsieur Stewart? On ne maîtrisait pas la situation. En réalité, deux semaines plus tard, l'état d'urgence sanitaire était déclaré. Et nous avons tous été confinés.
Pourquoi l'information recueillie, par cet organisme de santé publique, je parle du RMISP, a-t-elle été ignorée? Pourquoi n'en a-t-on pas tenu compte pour alerter la collectivité internationale et permettre au Canada de prendre des mesures plus vigoureuses plus rapidement?
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Monsieur Chong, ce que vous avez lu dans le manuel de procédures de la Chambre des communes laisse entendre que le témoin est tenu de répondre. Cela ne dit pas comment il devrait répondre. Le témoin a fourni des réponses.
Comme je l'ai dit tout à l'heure, et comme la greffière vous le confirmera, les comités acceptent généralement des motifs juridiques comme raison de ne pas répondre. Le témoin a fait savoir qu'il avait obtenu un avis et qu'il y a des motifs juridiques — une enquête en cours, etc. — de ne pas répondre aux questions.
Le Comité a effectivement le pouvoir, s'il en décide ainsi, de signaler cette affaire, ou toute autre d'ailleurs, à la Chambre des communes.
Monsieur Williamson, allez-y.
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Nous reprenons nos travaux.
J'aimerais maintenant souhaiter la bienvenue à M. Christopher Parsons, associé de recherche principal au Citizen Lab de la Munk School of Global Affairs and Public Policy de l'Université de Toronto, qui comparaît à titre personnel. Nous accueillons également M. Janis Sarts, directeur du Centre de communication stratégique pour l'excellence de l'OTAN, qui se joint à nous depuis Riga, en Lettonie, où je crois qu'il est très tard. Merci beaucoup à vous deux d'être ici.
Je crois qu'il est 1 h 30 du matin, en fait, pour M. Sarts.
Nous pourrions peut-être commencer par entendre votre déclaration préliminaire, puis nous passerons à M. Parsons.
Monsieur Sarts, vous avez la parole. Vous avez cinq minutes.
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Merci beaucoup, monsieur le président, et merci de l'invitation.
J'aimerais commencer par décrire l'institution que je représente, c'est-à-dire le Centre de communication stratégique pour l'excellence de l'OTAN. Il s'agit d'une organisation affiliée à l'OTAN qui étudie les questions des opérations d'influence, la façon dont des acteurs hostiles s'en servent pour miner les démocraties et le fonctionnement de ces opérations dans le milieu de l'information et, de plus en plus, dans ce que nous appelons les conflits cognitifs.
Je m'exprime aujourd'hui à titre personnel, en me fondant sur la recherche effectuée par le Centre, et mes opinions ne sont pas nécessairement celles de l'OTAN.
Cela dit, j'aimerais vous expliquer comment nous voyons le rôle de la Chine dans les opérations d'influence. Bien sûr, à titre d'institution de l'OTAN, nous nous intéressons depuis de nombreuses années à l'activité de la Russie, mais au cours des dernières années, nous nous sommes intéressés de plus en plus à l'activité de la Chine.
Pour résumer rapidement comment nous percevons cette activité, la façon dont la Chine traitait autrefois ses opérations d'influence avec une touche plus subtile, sous l'angle d'une puissance inoffensive, pour essayer de créer une image favorable de la Chine, s'est transformée, et les Chinois ont adopté un ton de plus en plus dur, et ils adoptent désormais des mesures bien définies contre les pays, non seulement dans leur propre coin du globe, ce qui est le cas depuis il y a déjà un certain temps, mais aussi en adaptant de plus en plus ces mesures aux pays plus éloignés, surtout lorsqu'il y a des éléments clés de litige où, selon eux, les intérêts chinois sont en jeu. Bien entendu, il faut souligner la différence entre les différents systèmes de valeurs des pays démocratiques et celui de la Chine.
Si je regarde les domaines d'influence dans lesquels ils sont bons, à notre avis, ils sont très bons pour utiliser leurs leviers, surtout sur le plan de l'économie et de l'infrastructure. Ils sont très actifs dans le paysage technologique, d'abord et avant tout dans les cyberactivités, le piratage et l'espionnage, mais aussi dans les activités technologiques plus nuancées, comme les données et les technologies émergentes. Ils sont également très bons dans la plupart des cas, mais pas toujours, pour cibler les communautés chinoises en raison de leur influence.
Là où ils ne sont pas encore très bons, mais où ils gagnent rapidement du terrain, c'est dans ce que nous appelons la guerre de l'information. Nous avons remarqué que, dans la plupart des cas, ils ont utilisé ce que j'appellerais une vieille méthode héritée du système de propagande communiste qui n'a pas très bien fonctionné. Cependant, ils ont rapidement adopté... en particulier, certaines tactiques russes qui sont appliquées au domaine de l'information en ce moment même.
Nous constatons qu'ils tenteront dans les prochaines étapes de toujours mieux tirer parti de leurs pouvoirs technologiques et d'avoir davantage leur mot à dire dans l'infrastructure de l'avenir de ces technologies. Je crois qu'ils considèrent les données et l'intelligence artificielle comme des technologies d'avenir très importantes dans lesquelles ils veulent jouer un rôle de premier plan, non seulement en Chine, mais aussi à l'étranger.
Nous examinons les systèmes de notation sociale qu'ils ont mis au point et qui, à notre avis, ne correspondent pas à la façon dont la technologie doit être utilisée, mais nous observons, avec une certaine inquiétude, l'exportation de cette technologie et l'impact possible du système de notation sociale sur les entreprises occidentales qui veulent exercer leurs activités sur le territoire chinois, ce qui, à mon avis, aura des répercussions importantes.
Dans l'ensemble, au fur et à mesure que le modus operandi chinois se transforme en approche plus rigide, nous prévoyons qu'il y aura plus de querelles, plus de pression, d'autant plus que les éléments centraux du système chinois et la façon dont ils voient le monde sont fondamentalement différents de ceux des pays démocratiques. Par conséquent, un conflit intrinsèque se dessine du point de vue du système de valeurs.
Nous constatons donc une augmentation non seulement de la concurrence, mais aussi des opérations d'influence de la Chine. Ils essaieront de plus en plus de tirer parti de la technologie, en particulier, mais aussi des positions avantageuses qu'ils occupent dans les domaines de l'économie et de l'infrastructure.
Merci, monsieur le président.
Bonsoir. Je m'appelle Christopher Parsons. Comme je l'ai mentionné, je suis associé de recherche principal au Citizen Lab. Je comparais devant votre comité à titre professionnel pour vous faire part de mon point de vue et de celui du Citizen Lab. Nos commentaires sont fondés sur nos recherches sur les entreprises technologiques chinoises. Le Citizen Lab est un établissement universitaire, et nos travaux se situent à l'intersection de la technologie et des droits de la personne.
Dans le temps qui m'est alloué aujourd'hui, je veux souligner certaines façons de développer la confiance dans les produits et services qui sont fabriqués en Chine, ou transitent ou sont exploités dans ce pays. Je le fais d'abord sous l'angle des dépendances à la chaîne d'approvisionnement.
On s'inquiète de plus en plus de la mesure dans laquelle les entreprises canadiennes, comme nos entreprises de télécommunications, pourraient devenir dépendantes de produits fabriqués par des entreprises chinoises, y compris Huawei. La dépendance risque de générer des monocultures ou des cas où une seule entreprise domine l'infrastructure d'une organisation canadienne. Dans de tels cas, jusqu'à trois risques peuvent survenir.
D'abord, les monocultures peuvent permettre aux gouvernements étrangers de tirer parti des dépendances d'un fournisseur pour exercer des pressions dans les négociations diplomatiques, commerciales ou de défense. Ensuite, elles peuvent créer une dépendance, surtout dans le contexte des télécommunications 5G, où s'exerce souvent un certain degré de blocage par le fournisseur au profit de ses propres équipements de télécommunications. Enfin, elles risquent de nuire à la concurrence entre les fournisseurs de services de télécommunications, ce qui aurait pour effet d'augmenter les coûts d'immobilisation des fournisseurs de services de télécommunications canadiens.
Toutes ces difficultés peuvent être réglées en partie en exigeant la diversité dans les réseaux des entreprises de télécommunications canadiennes, comme l'a recommandé par le passé le chef adjoint de la sécurité des technologies de l'information du CST, Scott Jones. Dans ce cas, la confiance viendrait du fait de ne pas accorder une confiance absolue à un fournisseur d'infrastructure donné.
Je vais maintenant parler de façon plus générale de l'établissement de la confiance dans les systèmes de logiciels et de matériel. Des erreurs logicielles et matérielles sont souvent introduites par mégarde dans les systèmes numériques. Certaines erreurs sont flagrantes, comme l'inclusion d'un code vulnérable ancien et connu dans un logiciel. D'autres ressemblent davantage à des fautes d'orthographe ou de grammaire, comme le fait de ne pas délimiter correctement un bloc de code. Dans de plus rares cas, des organismes d'État obligent des entreprises privées à intégrer des vulnérabilités à leurs produits ou services pour faciliter des opérations d'espionnage ou d'attaque.
Aucune politique ne peut à elle seule atténuer tous les risques posés par les vulnérabilités. Cependant, certaines peuvent renforcer la confiance en réduisant la prévalence des vulnérabilités fortuites et en augmentant le coût de l'injection délibérée de vulnérabilités dans les systèmes numériques. Parmi ces politiques visant à renforcer la confiance, mentionnons d'abord l'obligation pour les entreprises de fournir une déclaration de leurs bibliothèques de logiciels et des dépendances de leurs produits, ainsi que de leurs versions. Cela permettrait de veiller à ce que le code déficient connu ne soit pas placé dans l'infrastructure essentielle et aiderait également les intervenants à identifier les systèmes vulnérables à la découverte ultérieure de vulnérabilités dans les bibliothèques ou dans les dépendances.
Ensuite, le Canada et ses alliés peuvent améliorer les évaluations actuelles des infrastructures essentielles en créant des centres d'évaluation qui complètent ceux du Royaume-Uni, qui évalue actuellement l'équipement de Huawei. En travaillant ensemble avec nos alliés, nous serions mieux en mesure de trouver des vulnérabilités fortuites tout en augmentant la probabilité de découvrir les tentatives des adversaires étatiques de glisser délibérément des vulnérabilités dans les bases de codes de nos systèmes.
Enfin, le Canada pourrait adopter des politiques et des processus robustes pour veiller à ce que les organismes gouvernementaux divulguent les vulnérabilités dans les infrastructures essentielles aux fournisseurs et aux collectivités autorisés, plutôt que de les réserver secrètement aux fins d'opérations de renseignement d'électromagnétique ou de cyberopérations.
Je vais maintenant parler brièvement de l'accroissement de la confiance dans les médias sociaux chinois. Les recherches du Citizen Lab ont démontré que WeChat a déjà placé les communications des Canadiens sous surveillance politique afin d'élaborer par la suite des listes de censeurs qui sont appliquées aux comptes WeChat enregistrés en Chine. Nos recherches sur TikTok, publiées aujourd'hui, ont révélé qu'il n'y a pas de censure politique apparente ou manifeste ni de surveillance indue des communications des Canadiens sur cette plateforme.
À la lumière de nos constatations, nous suggérons que les médias sociaux soient tenus de publier plus d'information sur leurs activités afin d'accroître la confiance. Cela comprendrait la publication de guides détaillés sur la modération du contenu, la divulgation de la façon et des raisons pour lesquelles les entreprises surveillent et censurent les comportements, la communication de la façon dont les organisations interagissent avec les organismes d'État et répondent à leurs demandes connexes, et la publication de rapports annuels sur la transparence qui précisent la régularité et les effets des acteurs étatiques et non étatiques qui demandent des données sur les utilisateurs.
Les plateformes pourraient également être obligées de soumettre leurs algorithmes à des audits du gouvernement s'il y a des raisons de croire qu'ils sont utilisés pour bloquer ou supprimer des communications légales au Canada ou pour faciliter des opérations d'influence. Elles pourraient aussi être tenues de déclarer quand des données d'utilisateurs transitent par des parties de leur organisation qui ont des antécédents de fautes en matière de droits de la personne, de protection des données ou de primauté du droit, ou sont accessibles par celles-ci.
En conclusion, au Citizen Lab, nous croyons que les séries de recommandations susmentionnées permettraient d'atténuer certains des cyberrisques liés à la gestion de la chaîne d'approvisionnement en Chine et, de façon plus générale, à celle des plateformes de médias sociaux. Toutefois, nous croyons également que ces politiques devraient être appliquées à tous les fournisseurs et à tous les pays afin d'améliorer largement la confiance dans les systèmes numériques.
Je souhaite simplement faire remarquer au Comité que le mémoire que nous avons présenté contient également des détails et des recommandations supplémentaires, surtout en ce qui concerne les normes relatives à Internet dont je n'ai pas voulu parler ici.
Je vous remercie du temps que vous m'avez accordé et je suis prêt à répondre à vos questions.
:
Merci, monsieur le président.
Messieurs, je vous remercie d'être des nôtres aujourd'hui.
Ma première question s'adresse à M. Sarts.
J'ai occupé pendant trois ans la fonction de vice-président de la Commission de la défense et de la sécurité de l'Association parlementaire canadienne de l'OTAN. Nous avions souvent des discussions sur la Russie et les différentes menaces physiques ou informatiques. Nous parlions aussi un peu de la Chine. Durant les dernières années, nous avions de la difficulté à comprendre la position plus ou moins claire de l'alliance de l'OTAN face à ces menaces informatiques.
Pouvez-vous me dire brièvement si, à votre avis, l'alliance est plus en mesure de faire front commun contre des menaces informatiques comme celles provenant de la Chine?
:
Merci, monsieur. Je dois continuer. Merci beaucoup.
[Français]
Ma prochaine question s'adresse à vous, monsieur Parsons. Cela me fait plaisir de vous revoir.
Dans votre rapport, vous mentionnez que notre pays a un problème de stratégie en ce qui concerne la 5G. Cela découle du fait que le gouvernement du Canada ne dispose pas d'une stratégie globale qui intègre les politiques étrangères, industrielles et de cybersécurité, qui se fonde sur des principes et qui aborde directement et sérieusement les défis soulevés par le paysage de la 5G aujourd'hui et dans l'avenir.
Pouvez-vous nous en dire davantage sur cette stratégie globale manquante et sur la façon dont cela rend le Canada vulnérable face à la Chine?
:
Je crois, et c'est la même chose pour le CST, qu'il faut veiller à ce que nos réseaux soient exploités par plusieurs fournisseurs. Cela peut vouloir dire qu'il y a une combinaison de Samsung, Ericsson, Nokia et d'autres fournisseurs, selon le cas.
Pour les évaluer, encore une fois, je pense que nous travaillerions en collaboration avec nos partenaires internationaux pour nous assurer que les technologies qui sont utilisées peuvent répondre aux besoins. De plus, on parle d'achats d'un milliard de dollars. Nous pouvons imposer certaines attentes en matière d'interopérabilité.
Et puis, pour ce qui est de l'adhérence, il y a actuellement un processus appelé Open RAN, qui, d'une certaine façon, démocratiserait en partie la façon dont le matériel de télécommunications est conçu. Cela vous permettrait essentiellement de retirer du matériel du marché, par opposition à du matériel hautement spécialisé, et de l'utiliser pour développer des parties du réseau radio 5G.
Selon moi, le fait que le gouvernement canadien aille dans ce sens serait une façon d'améliorer le réseau et de réduire au moins une partie de l'adhérence.
:
Merci, monsieur le président.
Je remercie les témoins d'être présents, de nous accorder de leur temps et d'éclairer nos travaux de leurs observations. J'en suis évidemment reconnaissant à M. Parsons, mais particulièrement à M. Sarts, compte tenu de l'heure très avancée. Je vais d'ailleurs m'adresser à M. Sarts en premier.
Le 22 février dernier, le Parlement européen a tenu une séance de la Commission spéciale sur l'ingérence étrangère dans l'ensemble des processus démocratiques de l'Union européenne, y compris la désinformation. Vous avez participé à cette séance et y avez abordé la façon dont la désinformation fonctionne. Lorsqu'on regarde vos conclusions sur les élections parlementaires européennes de 2019 et sur l'élection américaine de 2020, on a tout lieu d'être très inquiet pour la suite des choses.
Vous saurez m'éclairer à cet égard, mais on peut penser que l'ensemble des pays de l'OTAN font face à ce même genre d'interventions étrangères dans les élections. Or, ce qui est un peu étonnant, c'est que, si l'on se fie à Greg Austin, qui dirige le Cyber, Space and Future Conflict Programme à l'Institut international d'études stratégiques, les capacités de cyberdéfense de la Chine seraient largement inférieures à celles des principales puissances occidentales, dont le Canada. Par exemple, le Canada se classe au 9e rang parmi les 155 pays évalués, tandis que la Chine se classe au 27e rang.
À part le fait qu'elles recourent en grande partie à des entreprises privées, qu'est-ce qui explique que les puissances occidentales acceptent de se placer dans cette situation de vulnérabilité sans réagir?
:
Je vous remercie de la question.
[Traduction]
Nous avons examiné... La plupart des entreprises de médias sociaux que nous utilisons au quotidien sont devenues l'agora du processus démocratique. La plupart des élections se jouent dans les médias sociaux. Nous avons constaté que la plupart de ces plateformes — en fait, toutes — peuvent être manipulées par des réseaux robotiques pour transmettre les messages et manipuler les algorithmes — y compris en période électorale — afin de promouvoir des intérêts particuliers, notamment ceux d'acteurs hostiles.
Chaque année, nous déterminons dans quelle mesure les plateformes réussissent à éliminer ces réseaux robotisés, et les résultats sont très décevants. En 2019, lors des élections au Parlement européen, nous avons acheté 55 000 actions différentes via des comptes robotisés sur les médias sociaux — bien sûr, avec des effets neutres — pour 300 euros. Au cours des élections législatives européennes, 90 % de ces actions ont été menées.
Nous avons répété la même expérience lors de l'élection présidentielle américaine, encore une fois avec un effet neutre. Nous avons pu acheter des mentions « J'aime », des partages, des opinions, des commentaires originaux et tout le reste, mais cette fois-ci nous en avons acheté 300 000 pour 300 $. Environ 70 % de ces actions ont abouti. Il avait été essentiellement prévu que des acteurs extérieurs puissent influencer les débats.
La plupart des entreprises ont été incapables d'éliminer ce processus. Si je devais évaluer les entreprises, je dirais que Twitter est habituellement le meilleur outil. Facebook l'est moins. L'an dernier, nous avons mesuré TikTok pour la première fois. TikTok est essentiellement sans défense. Vous pouvez jouer avec ce système comme bon vous semble. Bien entendu, plus il y a d'électeurs potentiels, plus les choses peuvent se gâter.
De toute évidence, cela revient à ce que disait M. Parsons, à savoir qu'il n'y a aucun moyen de surveiller ce que font les entreprises de médias sociaux. Elles déclarent avoir beaucoup de succès, mais les vendeurs offrent à bon marché des produits de manipulation qui sont disponibles et efficaces. Nous devons exercer une surveillance pour veiller à ce que ce ne soit ni simple ni facile.
Merci.
:
Oui. Il y a deux ans, nous avons mené une expérience pour tester l'hypothèse voulant que les données ouvertes peuvent être utilisées pour influencer le comportement humain. Nous avons travaillé avec les forces armées lettones, au cours d'un exercice militaire, où nous avons extrait des données ouvertes à l'intention des soldats. À partir de ces données, nous avons essayé d'influer sur leur comportement pendant l'exercice militaire.
Nous avons réussi à faire en sorte que les soldats désobéissent aux ordres, qu'ils quittent les positions qu'ils étaient censés défendre, simplement en fonction de données disponibles. Cela a fait ressortir le risque que l'accès à des mégadonnées ouvertes pourrait représenter dans l'avenir. De telles données utilisées de façon malveillante peuvent non seulement servir à influencer les acheteurs, comme c'est actuellement le cas, mais changer les croyances et les comportements citoyens. Dans de mauvaises mains, cela devient un outil très dangereux.
À cet égard, j'aimerais souligner les risques futurs de la 5G. Il ne s'agit pas seulement de l'infrastructure, mais aussi des données qui circuleront dans le système. Il est particulièrement intéressant, du point de vue de l'acteur hostile, d'avoir accès à ce genre de données sociétales, parce qu'avec une certaine capacité d'IA, vous pouvez en fait influencer les comportements des autres sociétés.
Merci, monsieur Harris.
Comme il ne nous reste que quelques minutes, je propose de les répartir équitablement en accordant trois minutes à M. Williamson et trois minutes à Mme Zann.
[Français]
Ensuite, M. Bergeron disposera d’une minute trente secondes.
[Traduction]
Enfin, M. Harris disposera également d'une minute et demie.
Monsieur Williamson, vous avez trois minutes.
Monsieur Parsons, il y a deux ans environ, vous avez cosigné un rapport intitulé The Predator in Your Pocket dans lequel il est question de l'obtention et du transfert d'ADN. Vous avez parlé de 23andMe.
Un an et demi plus tard, la plus grande entreprise de biotechnologie au monde, BGI, recevait l'approbation de Santé Canada pour distribuer ses tests COVID-19 au Canada.
Êtes-vous préoccupé par le transfert de renseignements médicaux et de l'ADN des Canadiens vers la Chine continentale pour utilisation dans ce pays?
Je dois dire que la réunion et les exposés ont été très intéressants. Je tiens à remercier ces deux messieurs pour les renseignements très intéressants qu'ils nous ont communiqués. J'aurais aimé avoir plus de temps.
Monsieur Sarts, je veux vous interroger au sujet de la désinformation considérée en tant que menace à la sécurité nationale, dans votre livre Disinformation and Fake News.
Vous avez dû vous sentir extrêmement préoccupé en voyant ce qui s'est passé aux États-Unis lors de l'assaut du Capitole, à Washington, et toute la désinformation qui a été propagée dans les médias sociaux et qui continue encore aujourd'hui.
Pouvez-vous nous expliquer comment, selon vous, nous pouvons le mieux lutter contre la création de divisions dans la société et l'élargissement des fractures existantes qui minent la confiance dans le gouvernement, l'armée et les systèmes de sécurité du pays?
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Je dirais d'abord que nous vivons effectivement un changement profond dans l'environnement de l'information, qui est au cœur même de ce qui crée et fait fonctionner le processus démocratique, qui est en fait le flux sanguin d'une démocratie. Cet environnement change d'une façon qui n'aide pas la société à se rassembler.
Dans une large mesure, c'est parce que les entreprises de médias sociaux ont trouvé le moyen de monétiser cet environnement en faisant la promotion d'une information biaisée, en créant des chambres d'écho ou des bulles d'information et en plaçant de plus en plus les citoyens dans ces bulles. Cela se produit bien sûr à cause de l'ingérence extérieure et d'acteurs hostiles de l'extérieur qui ne font qu'exacerber la situation.
Par conséquent, pour revenir aux principes fondamentaux, nous devons nous assurer que les règles et les lois d'une démocratie normale continuent de s'appliquer partout. Pour le moins, la transparence algorithmique est une nécessité et, bien sûr, nous verrons alors comment la rendre plus adéquate.
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Merci, monsieur le président.
Ma question s'adresse à M. Parsons.
Adam Segal, directeur du programme sur la sécurité numérique au Council on Foreign Relations, estime que tant WeChat que TikTok ne devraient pas être installés sur les téléphones de responsables ou de fonctionnaires américains.
Dans votre mémoire, vous rappelez que le Service canadien du renseignement de sécurité aurait averti les députés qu'ils devraient éviter d'utiliser WeChat, en raison des risques nébuleux de cybersécurité.
Est-ce que les citoyens et les citoyennes du Canada et du Québec devraient également s'inquiéter de WeChat et de TikTok, et suivre les recommandations du SCRS?
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Merci, monsieur le président.
Monsieur Parsons, j'ai beaucoup de questions à vous poser, mais pas beaucoup de temps.
Tout d'abord, vous nous avez fait six recommandations sur ce que les entreprises devraient être tenues de publier à propos de leurs plateformes de médias sociaux, notamment leur politique de publication expliquant en quoi elles sont assujetties au mandat et à la surveillance de l'État, leur engagement à mettre leurs algorithmes à disposition des gouvernements aux fins de vérification, la production de rapports de transparence, etc.
Avons-nous les moyens d'obliger les entreprises à faire ces choses pour qu'elles puissent exercer leurs activités au Canada?