Bienvenue à la 29e séance du Comité spécial sur les relations sino-canadiennes.
Conformément à l'ordre de renvoi du mercredi 23 septembre 2020, le Comité se réunit pour étudier les relations entre le Canada et la Chine.
[Français]
Il s'agit d'une réunion hybride, conformément à la motion adoptée par la Chambre, le 25 janvier 2021.
[Traduction]
La réunion d'aujourd'hui est conforme à l'alinéa c) de l'ordre de la Chambre du mercredi 2 juin, qui prévoit ce qui suit:
[Français]
c) la ministre de la Santé reçoive l’ordre de comparaître devant le Comité spécial pendant au moins trois heures lors d’une réunion télévisée qui aura lieu dans les deux semaines suivant l’adoption du présent ordre pour discuter de ces documents et des renseignements qui y figurent;
[Traduction]
Comme vous le savez tous, ces documents sont liés à un transfert de virus survenu en mars 2019, ainsi qu'à la révocation des autorisations de sécurité et à la cessation d'emploi de deux scientifiques du Laboratoire national de microbiologie.
Je souhaite rappeler à tout le monde que, même s'il y a lieu de s'attendre à ce que les témoins répondent à toutes les questions du Comité, les députés ont été invités à faire preuve de courtoisie et d'équité dans leurs questions.
Sur ce, je souhaite la bienvenue à l'honorable Patty Hajdu, ministre de la Santé, ainsi qu'à Iain Stewart, président de l'Agence de la santé publique du Canada, et au Dr Guillaume Poliquin, vice-président par intérim du Laboratoire national de microbiologie.
Merci à vous d'avoir donné suite à notre invitation.
Je vais maintenant donner la parole à la ministre Hajdu pour son allocution d'ouverture.
Madame la ministre, vous avez la parole. Vous avez cinq minutes.
:
Merci, monsieur le président et distingués membres du Comité, de m'avoir invitée aujourd'hui.
Comme vous le savez, le 2 juin, la Chambre des communes a émis une ordonnance pour obtenir des documents non caviardés concernant le transfert de virus du Laboratoire national de microbiologie, le LNM, à l'Institut de virologie de Wuhan en mars 2019, et le départ de deux scientifiques du LNM.
Nous comprenons le désir du Parlement d'examiner cette question et nous apprécions le rôle des parlementaires dans la reddition de comptes du gouvernement.
Cependant, nous devons veiller à ce que le matériel sensible soit protégé et à ce que les mécanismes appropriés soient en place pour sauvegarder toute information personnelle et liée à la sécurité. Dans ce cas particulier, nous nous sommes efforcés de nous conformer à l'intention de l'ordre, tout en respectant la loi et en veillant à ce que les informations relatives à la vie privée et à la sécurité soient correctement protégées.
Cela étant, le 4 juin, j'ai soumis cette question à l'examen du Comité des parlementaires sur la sécurité nationale et le renseignement. À ce moment‑là, l'Agence de la santé publique du Canada avait également fourni à ce comité les documents non caviardés demandés par le Parlement.
Je suis heureuse d'avoir l'occasion d'expliquer comment le gouvernement du Canada est arrivé à cette décision. Je souligne toutefois que certaines questions sont actuellement examinées par le Président et la Chambre sur les mêmes sujets. Ces questions seront abordées dans ces forums.
J'aimerais commencer par dire quelques mots sur le Laboratoire national de microbiologie, qui fournit un leadership scientifique essentiel pour la réponse du Canada à la COVID‑19.
En ce moment, par exemple, le LNM mène plus de 100 études de recherche sur la COVID‑19. Ces études vont de la conception et la mise à l'essai de vaccins, à la recherche de traitements, en passant par la compréhension de l'empreinte génétique du virus.
La collaboration internationale est un élément essentiel de ce travail scientifique. Tout au long de la pandémie, le LNM a travaillé avec ses partenaires, tant au Canada qu'à l'étranger, pour combattre cette maladie.
Je tiens à rappeler que les deux anciens employés nommés dans l'ordonnance ne sont plus employés par l'Agence de la santé publique du Canada. En outre, comme je l'ai déjà indiqué à la Chambre, il n'y a aucun lien entre le transfert de virus cité dans l'ordre et le départ ultérieur de ces employés, et il n'y a aucun lien avec la COVID‑19.
Je ne peux pas divulguer d'autres informations pour des raisons de confidentialité et de sécurité. Mais je peux dire que le Laboratoire national de microbiologie continuera à jouer un rôle essentiel dans la protection de la santé et de la sécurité des Canadiens.
Le gouvernement du Canada s'est engagé à faire preuve de transparence dans son travail. Nous nous efforçons d'être aussi ouverts que possible avec le Parlement et les Canadiens, tout en protégeant les informations sensibles. Il s'agit d'un exercice d'équilibre délicat qui nous oblige à prendre en compte les lois, les obligations connexes ainsi que l'intérêt public.
Dans le cas présent, l'Agence de la santé publique du Canada s'est présentée deux fois devant ce comité pour répondre aux questions dans la mesure du possible. Elle a également répondu promptement à toutes les demandes d'information, tout en respectant ses obligations en vertu des lois adoptées par le Parlement. De façon plus générale, les hauts fonctionnaires de l'Agence de la santé publique du Canada ont fait près de 30 apparitions devant le Comité depuis mai 2020. En tant que ministre, j'ai comparu quelque 25 fois depuis le début de la pandémie.
Nous sommes déterminés à être aussi réactifs et disponibles que possible pour les parlementaires, et nous le resterons.
Le gouvernement du Canada reconnaît que la surveillance exercée par le Parlement est essentielle au bon fonctionnement d'un gouvernement. Nous respectons le besoin de transparence et l'importance de la reddition de comptes envers les Canadiens.
Cependant, dans ce cas particulier, les informations demandées ont des implications à la fois sur la vie privée et sur la sécurité nationale. Le respect de l'ordonnance, sans la mise en place de garanties, exposerait des informations sensibles à un risque de divulgation publique.
C'est pourquoi j'ai renvoyé cette question au Comité des parlementaires sur la sécurité nationale et le renseignement. Ce comité dispose des mécanismes statutaires et des protections nécessaires pour examiner en toute sécurité des informations sensibles tout en préservant leur confidentialité.
Comme je l'ai mentionné plus tôt, j'ai déjà fourni au Comité des parlementaires sur la sécurité nationale et le renseignement les documents demandés. L'Agence de la santé publique du Canada coopérera avec le comité dans le cadre de son examen.
Merci beaucoup.
:
Merci. Je vais moi-même répondre à la question. Le CPSNR n'est pas un comité du Parlement. C'est ce que dit le paragraphe 4(3):
Le Comité n'est ni un comité du Sénat ou de la Chambre des communes ni un comité mixte de ces deux chambres.
Non seulement il n'est pas un comité du Parlement, mais les députés et les sénateurs qui y siègent renoncent à leurs droits de parlementaires. Le paragraphe 12(1) dit ceci:
Malgré toute autre règle de droit, les membres ou anciens membres du Comité ne peuvent invoquer l'immunité fondée sur les privilèges parlementaires dans le cadre d'une poursuite pour une violation du paragraphe 11(1) ou de toute disposition de la Loi sur la protection de l'information ou dans le cadre de toute autre instance découlant d'une communication interdite par ce paragraphe.
Le CPSNR n'est donc pas un comité du Parlement. Ses membres renoncent à leurs droits de parlementaires. Ses membres et son président sont nommés à titre amovible par le , qui peut les congédier. Tout ministre a le droit de refuser de transmettre des renseignements au comité et de bloquer une étude par ce même comité. Le premier ministre a, par ailleurs, le pouvoir de faire modifier les rapports du comité avant qu'ils ne soient rendus publics.
C'est clairement le mauvais comité pour tenir le gouvernement responsable des atteintes à la sécurité nationale. C'est comme demander au renard de garder le poulailler et, pis encore, en envoyant ces documents au CPSNR, vous enfreignez deux ordres de notre comité et un ordre de la Chambre.
Madame la ministre, avec tout le respect que je vous dois, depuis un an et demi, depuis le début de cette pandémie, vous demandez aux Canadiens de suivre les ordres de la Santé publique, tandis que vous et votre agence vous êtes moqués de deux ordres de ce comité et d'un ordre de la Chambre des communes.
Autant pour la primauté du droit.
Merci, monsieur le président.
:
Merci, monsieur le président.
Je remercie également tous mes collègues ici présents ainsi que Mme la ministre.
Madame la ministre, dans le cadre de l'émission Question Period, sur les ondes de CTV, vous avez affirmé que, si la Chine avait caché des informations au monde concernant sa gestion de la pandémie de COVID‑19, elle devrait en être tenue responsable. Je pense que nous tous qui siégeons au Comité aujourd'hui sommes d'accord sur cette affirmation.
Croyez-vous que l'Agence de la santé publique du Canada et votre gouvernement devraient aussi être tenus responsables si vous cachez des informations, notamment en envoyant des documents caviardés à un comité relevant du premier ministre? Il semble y avoir deux poids, deux mesures.
:
Merci, monsieur le président.
Merci, madame la ministre, d'être parmi nous ce soir.
M. Chong a posé des questions sur le projet de loi concernant le CPSNR. Il nous a rappelé que les membres de ce comité sont nommés par le gouverneur en conseil sur recommandation du premier ministre. Selon le paragraphe 5(1) de la loi, ils occupent leur charge « à titre amovible jusqu'à la dissolution du Parlement qui suit leur nomination. »
Cela signifie pour moi, madame la ministre, que si des élections sont déclenchées, ce comité sera dissous. Personne n'y siégerait plus et tout le travail en cours serait abandonné.
Est‑ce exact?
:
Oui, sauf que le gouvernement n'a pas été franc. Jusqu'au 3 juin, il a répondu maintes et maintes fois au Comité que la non-divulgation des documents tenait à des questions administratives et de protection de la vie privée. Soudain, au début de ce mois‑ci, c'est devenu une question de sécurité nationale.
Étant donné que le gouvernement n'a pas été franc et qu'il n'a pas respecté l'obligation d'envoyer les documents demandés au Parlement à des fins de contrôle, pourquoi le Parlement, les parlementaires et les Canadiens devraient-ils être satisfaits? Le gouvernement doit rendre des comptes au Parlement et, en définitive, aux Canadiens par l'entremise de ce Parlement. Au lieu de cela, comme l'a fait remarquer le député Chong, le gouvernement a comparu devant un comité dont les membres n'ont pas la capacité de lui demander des comptes, contrairement à d'autres comités. Peu importe le travail qu'ils font, peu importe leur statut de parlementaires, ils n'ont tout simplement pas la capacité de demander des comptes au gouvernement.
J'ai le sentiment, qui, je pense, est partagé par beaucoup de Canadiens, que cette voie a été choisie pour cacher ce qui se trouve dans ces documents. Vous ne voulez pas parler ouvertement des erreurs du gouvernement, de l'atteinte à la sécurité nationale et peut-être de la façon dont vous compromettez la sécurité de notre pays.
:
Merci, monsieur le président.
Merci, madame la ministre, monsieur Stewart et monsieur Poliquin, d'être parmi nous ce soir.
Si vous n'étiez pas là au cours de la 40e législature, madame la ministre, moi j'y étais. Je pense qu'il y a une question que vous pourriez me poser si vous en aviez le droit — et je pense parfois que vous devriez pouvoir le faire. La question serait de savoir pourquoi je me suis abstenu lors du vote sur la motion présentée par l'opposition et qui vous a convoquée ici.
Je me suis abstenu parce que je crois fondamentalement et profondément que le Parlement a le droit de demander des documents et de convoquer des personnes. Je crois aussi que les parlementaires et le Parlement ont la responsabilité de ne pas exiger certains documents à certains moments. C'était le dilemme de la 40e législature lorsqu'on a examiné les documents concernant les détenus afghans. Le Président de la Chambre des communes a rendu une décision, mais il n'a pas donné libre accès aux parlementaires. Au lieu de cela, il a demandé que soit mise au point une approche nouvelle qui permette d'examiner soigneusement ces documents, en respectant certains critères.
C'était la 40e législature. Au cours de la 41e législature, M. Harper qui était alors premier ministre, n'a rien fait, malgré la demande de l'opposition que soit mis au point un processus applicable dans cette situation. Cependant, au cours de la 42e législature... Je vous remercie de votre présence et je remercie l'ancien ministre Ralph Goodale du travail qu'il a fait pour veiller à ce que, si une situation semblable venait à se reproduire, nous ayons un processus permettant à un ministre de transférer ces demandes et ces documents. C'est ce que nous avons fait. Nous avons établi ce processus. Pour respecter le Parlement, vous avez effectivement répondu à sa demande. Je tiens à vous en remercier.
Comme je l'ai dit, le Parlement est l'organe suprême. Je ne cesserai jamais de le répéter. Je dirais aussi que les parlementaires doivent être responsables. Dans leur grande sagesse, les parlementaires ont créé ce comité. Ce que l'opposition vous demande aujourd'hui, c'est de faire outrage à la législature précédente qui a créé ce comité.
Je pense que vous avez réussi à établir un équilibre autour de la nécessité de transmettre l'information aux parlementaires pour qu'ils l'examinent — ils ne sont pas nommés et congédiés par le premier ministre. On ne le dirait pas ainsi en langage parlementaire. Ils sont nommés par décret. Oui, et le CPSNR sera dissous quand le Parlement le sera, tout comme votre comité. L'argument présenté par M. Harris n'a pas de sens non plus parce que ces deux Comités seront dissous.
Nous voici sous la 43e législature à essayer de découvrir ce qui s'est passé. Nous essayons de le faire sous l'égide des lois sur la protection de la vie privée établies par le Parlement actuel et avec un comité de parlementaires créé à cet effet par une législature précédente. Je pense qu'il est tout à fait légitime que les parlementaires s'inquiètent de ce qui s'est passé dans le laboratoire de Winnipeg. Cela nous préoccupe au plus haut point, mais en même temps, nous reconnaissons qu'il y a un lieu où de telles préoccupations doivent être exprimées. Il s'agit du CPSNR, où siège un ancien membre de notre comité.
Lorsqu'on vous demande si vous avez des doutes sur nous et sur notre capacité de gérer ce processus, je dirais que vous n'avez pas de doutes — et je ne veux pas parler à votre place. Il ne s'agit pas de nous en tant que personnes. Pourriez-vous revenir là‑dessus? Il ne s'agit pas de nous en tant que personnes. Il ne s'agit pas du système parlementaire. Il s'agit de respecter ce que le Parlement a fait en créant un comité d'experts qui disposent des habilitations de sécurité requises pour faire le travail qu'attendent les Canadiens.
:
Merci, monsieur le président.
Bonjour, madame la ministre, je vous remercie d'être avec nous.
Lors d'une des rencontres que nous avons eues dernièrement, le , votre collègue des Affaires étrangères, a mentionné qu'il n'y avait plus de collaboration actuellement entre le laboratoire de Winnipeg et celui de Wuhan.
Est-ce bien le cas? Si oui, depuis quand est-ce le cas?
:
En cette Semaine nationale de la fonction publique, je tiens à remercier les fonctionnaires, y compris les hauts fonctionnaires de l'Agence de la santé publique du Canada, qui ont comparu devant des comités à près de 30 reprises.
Je tiens également à remercier la ministre de son travail acharné pour assurer la sécurité des Canadiens pendant cette pandémie.
Madame la ministre, nous entendons constamment deux discours contradictoires de la part des députés de l'opposition. D'une part, ils sont profondément préoccupés par les menaces à la sécurité nationale et, d'autre part, ils demandent que des documents non censurés soient rendus publics alors qu'il a été clairement établi que ces documents posent des problèmes de sécurité nationale.
L'attitude de l'opposition en matière de sécurité nationale vous inquiète-t-elle dans la situation présente?
:
Merci, monsieur le président.
J'ai été très surpris par les questions posées par Mme Yip au début de son intervention. Elle et d'autres députés libéraux ont voté deux fois pour exiger ces documents. Le Comité a adopté à l'unanimité des motions, que Mme Yip et ses collègues ont donc votées, visant à demander des documents non expurgés. Il est intéressant de constater qu'elle a maintenant conclu qu'il serait irresponsable de demander ces documents.
Madame la ministre, j'ai des questions précises à vous poser.
Tout d'abord, pourriez-vous confirmer que l'Agence de la santé publique est sous votre autorité et qu'en définitive, le choix des documents qui sont rendus publics et la façon de les rendre publics vous revient?
:
Madame la ministre, c'est votre réponse qui m'intéresse. Le Dr Poliquin pourra faire un suivi par écrit plus tard, et j'en serais heureux.
Même si nous nous réunissons pendant trois heures, à mon avis, le temps est encore trop restreint, compte tenu des questions dont nous sommes saisis.
J'aimerais vous poser la question suivante. Après avoir soulevé ces préoccupations, M. Gilmour a quitté le laboratoire et le pays au beau milieu de la pandémie.
Savez-vous pourquoi M. Gilmour a quitté son poste et avez-vous eu des conversations avec M. Gilmour? Avez-vous reçu un appel de courtoisie? Avez-vous eu des discussions avec lui au moment de son départ?
:
Je vous remercie, monsieur le président.
C'est à mon tour de remercier de sa présence la ministre, qui est fort occupée. Elle a même dit qu'elle avait participé à plus de 25 séances depuis le début de la pandémie. Je veux aussi la remercier de tout le travail qu'elle a accompli durant la pandémie de la COVID‑19. C'est aussi grâce à sa participation et à sa contribution que nous sommes où nous en sommes aujourd'hui.
Je veux également saluer nos témoins, MM. Stewart et Poliquin. Ce n'est pas la première fois qu'ils comparaissent devant nous, mais je voudrais revenir sur certains points.
Durant cette séance, et même avant, à la Chambre, l'opposition a souvent pris la parole pour tenter, en quelque sorte, de rabaisser le Comité des parlementaires sur la sécurité nationale et le renseignement. Ce comité est formé de parlementaires, or des parlementaires envoient le message que ce comité n'a pas son importance. J'en ai moi-même fait partie lors de sa création, et je peux parler de tout le processus auquel j'ai participé pour obtenir une cote de sécurité maximale. Je peux parler de la quantité de questions auxquelles chaque membre a dû répondre et de la quantité d'examens que chaque membre a eu à passer pour pouvoir siéger à cet important comité.
Ce comité est aussi composé de parlementaires des partis de la Chambre. Les chefs des partis, dont le Parti conservateur et le NPD, ont eu à soumettre la candidature des députés qu'ils voulaient voir siéger à ce comité. Ensuite, des vérifications sur ces parlementaires ont été faites.
Je peux aussi rappeler aux députés que, lorsque ce comité a été créé, il était formé de libéraux, de conservateurs et de néo-démocrates. Mme Diane Finley et M. Rob Nicholson, tous deux du Parti conservateur, en faisaient partie. M. Murray Rankin, du NPD, faisait aussi partie de ce comité. De plus, des sénateurs de différents groupes font partie de ce comité, lequel est appuyé par un secrétariat indépendant.
Ce comité établit lui-même ses procédures. Nous avons toujours tenu nos séances à huis clos dans des installations sécurisées, et même mes employés ne pouvaient savoir où nous nous réunissions. Nous avons aussi tenu compte de la façon dont ces comités fonctionnaient dans d'autres pays, comme le Royaume‑Uni, l'Australie et la France. Notre travail est de poser des questions d'un point de vue pangouvernemental et de formuler des recommandations.
Par ailleurs, dans son communiqué annonçant la création de ce comité, le a écrit que celui-ci allait veiller à ce que les organismes chargés de notre sécurité nationale assurent la sécurité des Canadiens tout en protégeant nos valeurs, nos droits et nos libertés. La Loi sur le Comité des parlementaires sur la sécurité nationale et le renseignement a reçu la sanction royale. Ainsi, ce comité peut examiner le cadre législatif, réglementaire, stratégique, administratif et financier de la sécurité nationale et du renseignement. Nous avons rempli notre mandat et avons rencontré tous les membres de l'appareil de sécurité et de renseignement, notamment les membres de la GRC et ceux du SCRS.
Madame la ministre, vous avez répondu à la demande du Comité permanent sur les relations sino-canadiennes, mais vous ne pouviez pas nous fournir ces documents, parce que les membres du Comité n'ont pas cette cote de sécurité. Vous avez donc bien fait d'envoyer cela au Comité des parlementaires sur la sécurité nationale et le renseignement, dont les membres ont la cote de sécurité nécessaire pour analyser tous ces documents et en faire rapport par la suite.
Nous devons aussi protéger les Canadiens.
Madame la ministre, je veux vous dire que vous avez bien fait d'envoyer ces documents au Comité des parlementaires sur la sécurité nationale et le renseignement.
:
Merci, monsieur le président.
J'aimerais revenir sur la question de la collaboration avec le Wuhan Institute of Virology.
Docteur Poliquin, vous avez laissé entendre qu'il n'y a pas de collaboration avec le laboratoire de Wuhan, et le Globe and Mail rapporte que l'ASPC l'a informé, en mai, que la collaboration à de nouveaux projets avait cessé. Depuis 2019, il n'y a pas eu de nouveaux projets.
Est‑ce pour une question de politique, madame la ministre, que le gouvernement du Canada et l'ASPC ne collaborent pas avec le Wuhan Institute of Virology? Est‑ce une question de politique?
:
Vous ne répondez pas à ma question.
Je m'excuse auprès des interprètes.
Ma question, madame la ministre, est la suivante. En 2018, les responsables de la sécurité américaine ont informé Washington qu'il y avait un problème avec le laboratoire de Wuhan. Est-ce que vous, ou la , ici, au Canada, avez été informée des enjeux de sécurité au Laboratoire de Wuhan alors que nous travaillions avec eux? Vous a-t-on communiqué cette information?
:
Merci, monsieur le président.
Tout d'abord, je tiens à remercier notre ministre de la Santé.
Merci, madame la ministre, pour tout le travail extrêmement difficile que vous faites. Je ne sais pas comment vous avez réussi à le faire au cours de la dernière année et demie. Je ne vous ai pas vue depuis que nous étions à Ottawa ensemble, au tout début de l'éclosion, et je dois dire que chaque jour que je vous entends et que je vous vois, je suis tellement reconnaissante que vous soyez là et que vous ayez à coeur les intérêts des Canadiens. Je le crois vraiment, et vous le démontrez jour après jour.
Je trouve très intéressant que l'opposition semble obnubilée et obsédée par les militaires chinois et l'armée chinoise, alors qu'en fait, nous avons fait appel à notre armée pour nous aider à déployer les vaccins, ici au Canada, et aussi pour s'occuper de nos aînés dans les établissements de soins de longue durée lorsqu'ils étaient dans une situation désespérée.
Qu'avez-vous à dire à ce sujet? J'aimerais savoir ce que vous en pensez.
:
Je suis très heureuse de vous revoir également, madame Zann. Quand j'ai vu votre petit carré, je me suis rendu compte que nous ne nous étions pas vus depuis très longtemps. J'espère que tout va bien pour vous.
Merci d'avoir posé la question au sujet des militaires canadiens. Ils ont vraiment été des héros tout au long de cette pandémie. En fait, comme vous le savez, nous avons fait appel à eux, dès le début, pour les soins de longue durée. En effet, non seulement ils ont donné un coup de main, mais ils ont aussi découvert les situations épouvantables qui se sont produites parce que ces établissements n'avaient pas la capacité de prendre soin des aînés. Nous leur en serons éternellement reconnaissants. Je pense que tous les Canadiens leur sont reconnaissants des soins incroyablement compatissants qu'ils ont prodigués aux aînés à un moment où ils en avaient particulièrement besoin.
Nous avons aussi beaucoup compté sur les Forces armées canadiennes pour aider à la logistique et à la planification en ce qui concerne le transport de millions de doses de vaccins vers les provinces et les territoires. Au début, nous avons fait beaucoup de jeux de rôles et de simulations avec les provinces et les territoires pour nous assurer que les gens étaient prêts à livrer les vaccins, à les gérer et à les entreposer de façon appropriée.
Les militaires continuent d'être là pour nous chaque fois que nous avons besoin d'eux pendant la pandémie. Ils nous ont apporté leur aide. Par exemple, les Rangers canadiens du Nord de l'Ontario et d'autres régions du pays ont aidé à vacciner les communautés autochtones éloignées, ce qui n'est pas facile dans notre pays, qui présente une telle barrière géographique.
Nous serons éternellement reconnaissants envers les Forces armées canadiennes pour leur aide en cette période difficile et c'est, je crois, ce qui vient à l'esprit des Canadiens lorsqu'ils pensent aux militaires canadiens — à l'altruisme de ces hommes et ces femmes qui sont intervenus en ces temps difficiles.
:
Je pourrais peut-être commencer, et je sais que le Dr Poliquin a beaucoup à dire au sujet des grands succès du laboratoire. Je pense qu'il en a mentionné un qui, à mon avis, est très important, et c'était l'un des premiers, peut-être même « le premier ». J'hésite toujours à dire « le premier », mais je crois que notre laboratoire a été l'un des premiers à créer un test PCR fonctionnel à l'aide du séquençage génétique fourni par la Chine au début de la pandémie, ce qui nous a permis de commencer à établir notre régime de dépistage très rapidement, ici au Canada.
Depuis, le Laboratoire national de microbiologie a mené des recherches, mais il a aussi comblé les lacunes dans de nombreux domaines. Je n'oublierai jamais le travail qu'il a fait pour s'assurer que les provinces et les territoires disposaient, par exemple, d'écouvillons pour prélever des échantillons au début du printemps, vers le mois d'avril, en 2020.
Docteur Poliquin, vous pourriez peut-être nous parler des résultats rapides ou des réussites du laboratoire.
:
Oui. Merci, madame la ministre.
Merci, monsieur le président.
Il y a de quoi être fier, mais au début de la réponse à la COVID‑19, les réactifs pour les tests étaient rares et difficiles à trouver. Les scientifiques du laboratoire se sont attaqués au problème de diverses façons, notamment en travaillant avec les provinces, les territoires et l'industrie pour trouver des solutions, pour commander des réactifs, des écouvillons, des trousses de dépistage et des PCR. Nous avons également élaboré notre propre réactif lorsque nous ne pouvions pas en acheter sur le marché libre afin que les provinces et les territoires puissent continuer de faire des tests.
Nous sommes passés de 10 000 à plus de 200 000 tests PCR par jour pendant cette période. Nous avons créé une capacité de séquençage et d'analyse des eaux usées et nous avons apporté des technologies de diagnostic dans nos régions nordiques.
:
Monsieur le président et monsieur le député, je vous remercie de votre question.
La collaboration en matière de recherche se fait à différents niveaux. Il peut s'agir de chercheurs individuels qui collaborent à un projet particulier ou sur une question particulière, et il y a des collaborations globales plus vastes.
Pour que ce soit bien clair, le Laboratoire national de microbiologie n'a jamais collaboré au niveau institutionnel avec l'armée chinoise. Comme on l'a souligné, il y a un certain nombre de publications pour lesquelles il y a eu un chevauchement des intérêts en matière de recherche, mais ce n'est pas la même chose.
Le travail de recherche du laboratoire consiste toujours à collaborer, à faire progresser la santé publique pour les Canadiens, mais aussi à faire progresser la santé publique à l'échelle mondiale, puisque nous avons constaté que les infections qui surviennent dans d'autres pays peuvent facilement se propager et remodeler nos sociétés. Par conséquent, nous sommes tous plus forts grâce à la collaboration.
:
Monsieur le président, il sera bientôt au niveau de mes yeux, mais si c'est nécessaire... Très bien, je vais le maintenir à cette hauteur. Je ne sais pas vraiment ce qui cause le problème.
Docteur Poliquin, je vous remercie.
On en a déjà parlé, mais je vais être direct. Pardonnez-moi si vous avez déjà répondu à cette question;
Il s'agit de la recherche comme telle. Comment s'assure‑t‑on de la sécuriser? Que pouvez-vous nous dire au sujet des protocoles rigoureux à cet égard et du sérieux avec lequel ils sont pris au laboratoire?
Encore une fois, je me suis levé pour aller chercher de l'eau, j'ai fait des allers-retours, alors si la réponse a déjà été donnée, veuillez m'en excuser. Toutefois, jusqu'à maintenant, je n'ai pas entendu de réponse directe à ce sujet, alors cela nous éclairerait.
:
Merci, monsieur le président.
Nous avons essayé d'obtenir la réponse que nous désirions obtenir, mais nous n'avons pas réussi.
Madame la ministre, depuis le début de la séance, vous n'arrêtez pas de nous dire que vous avez transmis les documents au Comité des parlementaires sur la sécurité nationale et le renseignement parce que la composition de ce comité reflétait les partis politiques du Parlement.
Êtes-vous consciente du fait que le Bloc québécois n'y est pas représenté? En effet, aucun député de mon parti ne siège à ce comité.
:
Merci, monsieur le président.
J'ai seulement une question complémentaire concernant le projet de loi.
Madame la ministre, vous avez beaucoup parlé du fait que la documentation a été envoyée au Comité des parlementaires sur la sécurité nationale. Il y a une exception au droit de ce comité d'avoir accès à des renseignements. C'est à l'article 14 de la loi.
L'une des exceptions vise « les renseignements qui ont un lien direct avec une enquête en cours menée par un organisme chargé de l'application de la loi et pouvant mener à des poursuites ».
Nous savons que ces renseignements ou cette activité concernent des personnes qui ont suscité des préoccupations au sujet de la divulgation de renseignements de sécurité au laboratoire de Wuhan. Nous savons qu'une enquête est en cours, alors il est clair que le comité qui est censé examiner tous ces documents n'a pas le droit d'y avoir accès.
Comment se fait‑il qu'on puisse fournir de l'information à ce comité, en s'attendant, d'une façon ou d'une autre, à ce qu'il examine et étudie tout cela et qu'il tire les conclusions qu'il voudra tirer, s'il n'a pas le droit d'avoir accès à ces documents?
:
Encore une fois, monsieur Harris, votre question...
M. Jack Harris: Non, ce ne sont pas des conjectures.
L'hon. Patty Hajdu: ... formule une conclusion. En fait, ce que je dis, c'est que le laboratoire entretient une relation continue avec des chercheurs du monde entier pour répondre aux questions sur les maladies infectieuses qui touchent les Canadiens et, en fait, les citoyens du monde. De toute évidence, cela joue un rôle important en ce qui concerne la COVID‑19, mais cela a également été le cas auparavant pour trouver des solutions à de nombreuses menaces pour la santé du Canada et du monde.
:
J'invoque le Règlement, monsieur le président.
Encore une fois, je demande au président de rappeler le décorum au Comité. Le Règlement prévoit clairement que tout témoin, qu'il soit ministre ou non, sera respecté. Tout à l'heure, on a accusé le témoin d'éviter délibérément de dire quelque chose, et je pense, en fait, que ce n'est pas parlementaire. Je demanderais simplement que le président rappelle à tous les membres du Comité la grande importance du décorum et du respect.
Nous nous souviendrons de la même chose à la Chambre des communes. On peut ne pas aimer la réponse, mais la réponse appartient à la personne qui répond à la question. Elle n'appartient pas à la personne qui pose la question.
Bien sûr, les députés ont le droit de s'exprimer librement, mais ils savent aussi qu'il y a des règles de décorum. Je m'attends à ce qu'ils respectent ces règles et, comme M. Oliphant l'a souligné, qu'ils respectent tous les témoins qui comparaissent devant le Comité. En même temps, la Chambre, bien sûr, est un lieu de confrontation, et il y a des divergences d'opinions. Nous essayons de les exprimer tout en continuant de faire preuve de respect.
Monsieur Harris, votre temps est écoulé, si vous n'y voyez pas d'inconvénient, et je vais donner la parole à M. Williamson pour cinq minutes. Nous allons maintenant passer au deuxième tour.
Monsieur Williamson, s'il vous plaît.
:
Je reviendrai là‑dessus.
Ma prochaine question s'adresse au Dr Poliquin.
Docteur Poliquin, lors d'une comparution antérieure devant le Comité, vous nous avez dit que, lorsque vous vérifiez les intentions, votre laboratoire se fie au billet reçu de l'établissement étranger. Lorsque j'ai demandé s'il y avait un suivi, dans le cas où la lettre proviendrait d'un gouvernement qui n'est pas transparent, ou qui est suspect, vous n'avez pas confirmé que c'était le cas. Vous avez fait allusion à la lettre, disant que vous vous y fiez et que si une bonne intention y est exprimée, vous présumez qu'il y a effectivement une bonne intention.
Maintenez-vous cette position? Est‑ce exact? Cela semble être le témoignage que vous nous avez présenté il y a quelques semaines en réponse à certaines de mes questions.
:
Merci, monsieur le président.
Dans nos rapports avec les laboratoires étrangers, nous devons nous conformer à trois lois ou normes essentielles: la Loi sur les agents pathogènes humains et les toxines, les normes de biosécurité et la Loi sur le transport des marchandises dangereuses.
Il est important de faire remarquer qu'il n'y a pas d'organisme d'accréditation mondial unifié pour les laboratoires à haut confinement. Par conséquent, nous devons respecter nos propres normes législatives. De la même façon, d'autres pays ont leurs propres normes législatives que nous respectons lorsque nous interagissons avec eux, à condition qu'elles n'entrent pas en conflit avec les nôtres. C'est dans ce cadre que nous collaborons avec d'autres laboratoires.
:
Merci, monsieur le président. J'ai une question à poser au Dr Poliquin.
Le laboratoire de Wuhan et son mode de fonctionnement suscitent beaucoup d'intérêt. Ces questions ne sont pas toutes des théories du complot. Je crois comprendre que le G7 tient particulièrement à ce qu'une enquête correcte soit menée sur l'origine du coronavirus. Le laboratoire de Wuhan présente donc un grand intérêt.
Docteur Poliquin, vous avez dit que, lorsque vous collaborez avec un autre institut, vous cernez les risques et vous assurez de pouvoir les atténuer.
Quels risques ont été cernés lorsque vous avez décidé de collaborer avec l'Institut de virologie de Wuhan? Qu'avez-vous fait pour les atténuer?
Docteur Poliquin, comme vous le savez, le président Biden a ordonné aux services de renseignement américains d'étudier deux théories probables de l'origine de la pandémie. La première, c'est qu'elle est née d'un contact entre un humain et un animal infecté. L'autre, c'est qu'il s'agissait d'un accident à l'Institut de virologie de Wuhan.
Le a dit que le gouvernement du Canada appuie cette enquête américaine. Étant donné que le laboratoire de Wuhan et votre laboratoire ont travaillé en étroite collaboration jusqu'à récemment, aidez-vous les enquêteurs américains à mener leur enquête?
:
Merci, madame la ministre.
L'un des plus grands paradoxes, à mes yeux, c'est que l'opposition était très critique de la loi, au moment où elle a été élaborée, à cause des exceptions prévues. Si le Comité réclamait certains documents, les ministres pouvaient invoquer des exceptions pour les refuser, notamment, comme l'a dit M. Harris, en vertu de l'article 15. Mais ai‑je raison de dire que vous avez présenté tous les documents pertinents, non censurés, à ce comité national?
Je me demande si M. Oliphant a besoin d'un nouveau casque. Le président lui a demandé six fois d'arrêter de parler, puisqu'il y a un rappel au Règlement.
Nous nous écartons complètement du sujet, comme c'était le cas lorsqu'on me l'a fait remarquer plus tôt. Le député M. Oliphant émet un commentaire sur ma question, et c'est complètement hors du sujet. J'aimerais continuer à traiter du sujet qui nous occupe ce soir.
Merci, monsieur le président.
:
Merci, monsieur le président.
Je soulignais un paradoxe. Plus tôt, au cours de la séance, M. Brunelle-Duceppe a soulevé comme un problème le fait que la ministre a pris l'initiative de communiquer ces documents au CPSNR, déplorant que le Bloc québécois ne soit pas représenté au sein de ce comité.
Je tenais à souligner ce que cela a de paradoxal, car un membre du Bloc québécois a été proposé par son parti, nommé par décret sur la recommandation du . Et pourtant, ce député, la députée de , a quitté le comité. C'est du domaine public. Ce comité ne compte plus aucun membre de ce parti. Elle a été nommée en 2020, après les élections. Elle n'en est pas membre.
Comme je ne suis pas au courant des dessous de l'affaire, je n'ai aucune idée de la situation, mais si aucun député du Bloc québécois ne siège au CPSNR, ce n'est pas parce que le gouvernement n'en a nommé aucun. Le premier ministre en a nommé un, mais cette personne a démissionné.
C'est ce que j'essayais de faire valoir. Le reproche fait à la ministre d'avoir communiqué les documents à ce comité est complètement déplacé, s'il est fait parce que le comité ne compte aucun représentant du Bloc québécois.
C'est le deuxième paradoxe que je voulais signaler. Voilà tout ce que je voulais faire en soulevant ces deux points. La ministre a pris les devants en fournissant tous les documents, bien que, si on les avait exigés, elle eût pu invoquer des motifs de refus, aux termes de la loi. Mais elle a choisi de communiquer tous les documents pour s'assurer qu'une audience complète serait possible.
Un autre problème a été soulevé. Parce qu'elle a communiqué les documents au CPSNR, cela a été considéré comme un manquement à la sécurité nationale.
J'ai une question à poser à la ministre. A‑t‑elle transmis les documents au CPSNR pour lui demander s'il y avait eu une atteinte à la sécurité? Dans l'affirmative, la question a‑t‑elle été abordée comme il convenait? Serait‑ce une raison de renvoyer des documents à un comité de cette nature?
:
Merci, monsieur le président.
Comme vous le savez, monsieur le président, nous sommes autorisés à utiliser le temps qui nous est alloué pour poser des questions ou faire des observations. Sachez donc que je veux utiliser mes cinq minutes non pas pour poser des questions aux témoins, mais pour livrer mes réflexions sur le sujet à l'étude, ce que le Règlement me permet de faire.
Au Comité, on a beaucoup parlé du CPSNR, qui n'est pas un comité du Parlement. Non seulement ce n'est pas un comité du Parlement, mais les députés et les sénateurs qui y siègent renoncent à leurs droits parlementaires.
Ses membres et son président sont choisis et remerciés par le . Tout ministre a le droit de refuser des renseignements à ce comité et de bloquer un examen qu'il aurait entrepris, et le premier ministre a le droit, le pouvoir, de modifier ses rapports avant qu'ils ne soient rendus publics. À l'évidence, ce comité n'est pas bien placé pour exiger des comptes du gouvernement au sujet des manquements à la sécurité nationale. Autant confier au renard la garde du poulailler.
Le CPSNR n'est pas assimilable, comme on l'a dit aujourd'hui, aux comités d'autres pays, comme le Royaume-Uni, dont le comité du renseignement et de la sécurité relève du Parlement. Ses membres sont confirmés par la Chambre des communes, et non par le premier ministre. Il a des pouvoirs considérables pour obliger le gouvernement à lui fournir des renseignements, et il a le plein pouvoir de produire des rapports et d'accéder à de l'information concernant la sécurité nationale.
La et l'Agence de la santé publique du Canada désobéissent à un ordre que la Chambre des communes a pris le 2 juin 2021.
Le paragraphe a) précise:
ces documents soient déposés auprès du légiste et conseiller parlementaire, dans les deux langues officielles, dans un délai de 48 heures suivant l’adoption du présent ordre;
Cela devait être chose faite au plus tard le vendredi 4 juin. La date limite est dépassée, et le gouvernement ne s'est pas conformé à l'ordre. La et l'Agence de la santé publique du Canada ont omis de déposer ces documents auprès du légiste et conseiller parlementaire avant la fin de la journée du vendredi 4 juin, comme l'exige l'ordre.
L'ordre prévoit explicitement des dispositions visant à protéger la sécurité nationale et les détails de toute enquête criminelle en cours.
Le texte dit, au paragraphe d):
le légiste et conseiller parlementaire examine confidentiellement les documents afin de caviarder les renseignements qui, à son avis, risquent de nuire à la sécurité nationale ou de révéler le contenu d’une enquête criminelle en cours autre que l’existence de cette enquête;
La question de privilège a été soulevée à la Chambre des communes à ce sujet, et on a demandé au Président de décider s'il y avait présomption d'atteinte au privilège parlementaire. Il devrait se prononcer au cours des prochains jours. Les précédents sont clairs, surtout celui que le Président Milliken a établi dans sa décision de 2010.
La et l'Agence de la santé publique du Canada contreviennent à un ordre de la Chambre des communes qui leur enjoignait de produire l'information demandée par le Parlement, tout comme le gouvernement l'a fait en 2011. Dans l'affaire de 2011, le gouvernement a été reconnu coupable d'outrage au Parlement pour avoir refusé de fournir les documents demandés.
J'ai appuyé la décision du Président Milliken à l'époque, et je l'ai dit publiquement. Bien que j'aie conservé ma confiance dans le gouvernement à l'époque, j'ai appuyé la décision voulant qu'il y ait eu outrage. En cela, je me démarque du actuel, qui a dit une chose quand il siégeait dans l'opposition et en fait une autre maintenant qu'il est au gouvernement.
La , l'Agence de la santé publique du Canada et le gouvernement violent l'ordre que la Chambre a pris le 2 juin. Selon moi, ils sont tous coupables d'outrage au Parlement.
Merci, monsieur le président.
:
Merci, monsieur le président.
Je suis vraiment insulté d'entendre, ici au Canada, des parlementaires de la Chambre des communes et du Sénat dire d'autres parlementaires qu'ils ne sont pas aptes à juger de situations où la sécurité nationale est menacée.
J’entends dire que le premier ministre a le pouvoir de faire ceci ou de faire cela. Depuis quand? Depuis que ce comité existe, est-il intervenu?
J'ai dit tout à l'heure que ce comité avait le droit pour diriger ses travaux. Il fait donc son travail et produit des rapports. Les rapports que nous recevons et qui sont déposés à la Chambre sont nécessairement caviardés, parce que la sécurité nationale est en jeu.
On dit que les parlementaires renoncent à leur immunité. Nous n'avons pas d'immunité, c'est vrai. Il est important que nous gardions secrets les renseignements que nous analysons. Moi-même, qui ne suis plus membre de ce comité, monsieur le président, si je devais divulguer une quelconque information que j'ai apprise lors des travaux que nous avons menés pendant que j'étais membre de ce comité, je risquerais la prison à vie.
Je fais donc très attention en intervenant aujourd'hui pour parler du travail de ce comité. Même après mon mandat, quel que soit le jour où je devrai quitter la politique, je serai encore assujetti à cette loi et vais encore risquer la prison. Les anciens parlementaires et membres de comités ont toujours cette épée de Damoclès au-dessus de la tête. Pensez-vous que ce n'est rien?
Voilà pourquoi j'aimerais demander à la ministre, puisqu'elle a envoyé ces documents, si elle fait vraiment confiance aux parlementaires qui siègent au Comité des parlementaires sur la sécurité nationale et le renseignement, ou CPSNR?
Qu'en pensez-vous, madame la ministre?
:
Merci beaucoup, monsieur Dubourg. Vous avez vraiment expliqué la nature spéciale de ce comité. Il ne suffit pas d'avoir dans le moment présent l'autorisation de sécurité voulue pour examiner ces documents. On est aussi tenu au secret à perpétuité.
Bien sûr, certaines choses doivent rester confidentielles, comme des renseignements personnels. Nous avons beaucoup parlé publiquement de certaines personnes, mais, bien sûr, elles ont un certain droit à la vie privée, comme tous les employés, comme tout le monde.
Il est très utile que vous expliquiez la nature de ce comité. C'est pourquoi nous lui avons remis ces documents non censurés. Il peut les examiner avec le niveau d'autorisation voulu. Il protégera effectivement la vie privée, il protégera la sécurité nationale et il donnera aux Canadiens l'assurance que nous suivrons les processus qui conviennent pour traiter des renseignements de cette nature.
:
Je vous remercie, monsieur le président.
Je vais devoir revenir sur les propos désolants de mon collègue M. Oliphant. Il n'a pas dit le fin fond de l'histoire relative au Comité des parlementaires sur la sécurité nationale et le renseignement.
Ma collègue de la circonscription de Saint‑Jean a démissionné de ce comité en février 2020 pour des raisons personnelles et elle n'a pas été remplacée depuis son départ, malgré une proposition du Bloc québécois. Le gouvernement n'a nommé personne depuis un an. Le gouvernement n'a donc pas fait son travail. M. Oliphant essaie de se servir de la démission pour des raisons personnelles d'une de mes collègues. Je trouve cela désolant.
Maintenant, sachant cela, la ministre croit-elle toujours que ce comité reflète parfaitement tous les partis à la Chambre des communes?
:
Merci, monsieur le président.
Tout d'abord, je tiens à remercier M. Chong de son interprétation très claire et juste du rôle du CPSNR et de sa raison d'être. Je sais qu'il y a divergence entre ce que disent la ministre et M. Dubourg, mais il est clair que, selon la loi, ce n'est pas un comité du Parlement. Il relève du premier ministre. Il garde secret tout ce dont la ministre et le premier ministre refusent la diffusion.
L'ordre de la Chambre est très clair: les documents doivent être transmis au légiste de la Chambre pour qu'il décide ce qu'il y a lieu de rendre public ou non. Cette procédure a été conçue et mise en place pour faire exactement ce qui a été souligné.
Il est également très clair que le gouvernement ne s'est pas conformé à l'ordre de la Chambre. C'est avéré. Je tiens à remercier M. Chong d'avoir précisé ce point et d'avoir expliqué clairement que ce qui est dit ici ce soir n'est pas une description fidèle du rôle du Comité des parlementaires sur la sécurité nationale et le renseignement ou CPSNR. C'est un comité du gouvernement qui est nommé pour faire rapport au premier ministre, qui a le contrôle de la documentation et de la publication du rapport.
J'ai une brève question à poser au Dr Poliquin.
En plus d'enquêter, dans l'évaluation des risques, sur le transport des virus, a‑t‑on aussi fait une évaluation des risques de ce qui se passe au laboratoire de Wuhan? Cela faisait‑il partie de l'évaluation des risques? A‑t‑il été nécessaire de prendre des mesures d'atténuation en conséquence?
:
Madame la ministre, je vais terminer ma question et vous laisser le reste de mon temps.
Les virus peuvent être utilisés dans des applications militaires. Nous savons qu'il y a eu collaboration entre des scientifiques militaires chinois et le laboratoire de Winnipeg. Le Dr Poliquin nous a dit, en réponse à la question sur la coopération actuelle entre les scientifiques militaires chinois et l'APL, que c'est une question complexe.
Êtes-vous disposée à dire au Comité que vous mettriez en place une politique pour bloquer la coopération en matière de recherche dans les cas où cette coopération risque d'accroître la capacité d'une armée étrangère impliquée dans des violations graves des droits de la personne ou menaçant la sécurité du Canada? Seriez-vous prête à adopter cette position, ou êtes-vous à l'aise avec le statu quo qui, de toute évidence, a permis cette coopération avec des forces armées étrangères hostiles et qui, selon toutes les indications, permet à cette coopération de se poursuivre? Êtes-vous prête ou non à mettre en place une politique pour mettre un terme à tout cela une fois pour toutes? Le reste de mon temps de parole est à vous.
:
Merci, madame la ministre.
Je tiens à souligner que le travail qui a été fait au laboratoire au cours des 16 derniers mois a pris appui sur une longue expérience de réaction à des événements importants, que ce soit au Canada ou à l'étranger, grâce à l'aide que nous avons reçue pendant l'éclosion. Les recherches que nous avons effectuées ont fait progresser nos connaissances et notre capacité de réagir à ces maladies. C'est le labeur quotidien de notre personnel qui rend le travail possible, grâce à la collaboration.
Grâce à cette collaboration, un certain nombre de réalisations ont été possibles, que je tiens à signaler: mise au point d'un vaccin candidat pour le Soudan, qui est un sous-type d'Ebola; identification du losmapimod, qui est capable de bloquer l'entrée du virus Lassa; la caractérisation de la tangéritine, qui est un nouveau bloqueur de l'entrée cellulaire pour les fièvres hémorragiques virales; mise au point d'un traitement contre la fièvre de la vallée du Rift et de nouveaux traitements contre le virus Ebola et d'autres pathogènes aux conséquences graves.
Nous sommes très fiers de tous ces résultats, le fruit du travail de notre personnel, qui collabore à l'amélioration de la santé et de la sécurité des Canadiens et du reste du monde.