Bonsoir, chers collègues, témoins, invités et remplaçants, dont M. Barrett.
Bienvenue à la huitième séance du Comité spécial sur les relations sino-canadiennes. Conformément à la motion adoptée le mercredi 23 septembre 2020, le Comité se réunit pour étudier les relations sino-canadiennes.
[Français]
La réunion d'aujourd'hui est en format hybride. La réunion est également télévisée et sera accessible sur le site Web de la Chambre des communes.
[Traduction]
Voici quelques règles à suivre pour assurer le bon déroulement de la séance.
Les députés et les témoins peuvent s’exprimer dans la langue officielle de leur choix, car des services d’interprétation sont disponibles. Vous avez le choix, au bas de votre écran, entre le parquet, l’anglais et le français.
Avant de prendre la parole, veuillez attendre que je vous nomme. Si vous participez par vidéoconférence, veuillez cliquer sur l’icône du microphone pour annuler la sourdine. Toutefois, lorsque les députés posent des questions, vous n'avez pas besoin d'attendre que je vous nomme. Lorsque le temps de parole est écoulé, je vais devoir couper la parole à celui qui parle, comme vous le verrez.
[Français]
Je vous rappelle que toutes les interventions des membres du Comité ainsi que des témoins doivent être adressées à la présidence. Veuillez parler lentement et clairement.
[Traduction]
Lorsque vous n'avez pas la parole, veuillez mettre votre micro en sourdine.
J'aimerais maintenant souhaiter la bienvenue à deux anciens ambassadeurs du Canada en République populaire de Chine: l'honorable John McCallum et M. Robert G. Wright. Je vous remercie de votre présence.
Monsieur Wright, je vais d'abord vous laisser faire une déclaration de deux minutes, après quoi ce sera au tour de M. McCallum.
Nous vous écoutons.
:
Je vous remercie de m'avoir invité à participer à la réunion de ce soir. Je suis heureux d'être là.
Je m'appelle Rob Wright. J'ai été fonctionnaire de carrière pendant plus de 38 ans. J'ai occupé les fonctions d'ambassadeur en Chine de 2005 à 2009. Avant cela, j'étais ambassadeur au Japon de 2001 à 2005 et, auparavant, sous-ministre du Commerce international pendant six ans, de 1995 à 2001.
Mon séjour en Chine s'est surtout déroulé lorsque Stephen Harper était premier ministre. Hu Jintao était alors président et secrétaire général du pays, et Wen Jiabao était le premier ministre.
J'ai pris ma retraite en mai 2009, il y a onze ans et demi, et je suis maintenant à la retraite. Je l'ai été depuis lors. Je n'ai pas travaillé en Chine ni au Canada depuis ma retraite, bien que je continue à m'intéresser à la Chine, bien entendu. D'ailleurs, je suis agrégé supérieur de recherches au Chinese Institute de l'Université de l'Alberta. Je donne parfois des conférences publiques. Si quelqu'un me demande de parler de la fonction publique ou de la Chine, je suis toujours heureux de le faire, mais à part cela, je n'ai exercé aucune activité commerciale.
C'est ce qui met fin à ma déclaration préliminaire, monsieur le président.
[Français]
Monsieur le président et chers membres du Comité, bonsoir.
Je vous remercie de l'invitation à comparaître devant vous ce soir.
Je donnerai ma présentation en anglais, mais je suis évidemment prêt à répondre à des questions en français.
[Traduction]
Je félicite le Comité de son engagement et de son intérêt à l'égard de l'évolution des relations sino-canadiennes. En me basant sur mon expérience d'ambassadeur, je voudrais vous présenter ce que j'estime être les objectifs de la politique du gouvernement canadien en Chine à l'époque et vous expliquer comment ces objectifs ont évolué durant mon mandat.
Je tiens toutefois à signaler, pour la gouverne du Comité, certaines limites à ce que je peux dire ici aujourd'hui. Tout d'abord, je n'ai pas l'intention de faire beaucoup de commentaires sur les événements ou les questions dont le gouvernement et le Parlement sont actuellement saisis. Je ne pense pas que les gouvernements attendent avec impatience les recommandations de politiques des ambassadeurs, ministres et autres intervenants.
Ensuite, la procédure d'extradition de Meng Wanzhou étant maintenant devant les tribunaux, je ne me prononcerai pas là-dessus.
Enfin, je dois dire que je témoigne à titre personnel et que mes observations n'appartiennent qu'à moi.
En mars 2017, je me suis rendu en Chine en tant qu'ambassadeur, et le gouvernement m'avait confié un double mandat: améliorer nos relations avec la Chine et exprimer les préoccupations du Canada en matière de valeurs et de droits de la personne.
Je vais vous donner trois exemples de ce que nous avons fait dans le domaine des droits de la personne.
Premièrement, je suis fier de pouvoir dire qu'en 2018, le Canada a été à l'origine d'une lettre signée par 18 ambassadeurs et adressée au secrétaire du parti de la province du Xinjiang pour demander la tenue d'une réunion sur la question du traitement des Ouïghours.
Deuxièmement, en juillet 2017, le gouverneur général de l'époque, M. Johnston, a eu une conversation de 15 minutes avec le président Xi Jinping, au cours de laquelle il a demandé au gouvernement chinois d'autoriser le transfert de Liu Xiaobo, lauréat du prix Nobel, qui était alors emprisonné en Chine, pour qu'il puisse recevoir un traitement médical en Allemagne. Xi Jinping a déclaré que Liu Xiaobo était trop malade pour voyager, et il s'est avéré que Xi Jinping avait raison puisque nous avons appris plus tard que Liu Xiaobo était mort le même jour.
Mon troisième exemple concerne l'arrestation, en 2015, d'avocats spécialisés dans les droits de la personne en Chine. Cet incident est connu sous le nom de « descente du 9 juillet ». Je me souviens en particulier de Li Wenzu, la très courageuse épouse d'un des avocats, qui n'avait eu aucune nouvelle de son mari depuis plus de deux ans et qui m'a dit qu'elle était inquiète parce que son mari pouvait être entêté. Elle a rencontré notre , ainsi qu'Angela Merkel. Nous avons fait des démarches auprès des Chinois concernant ces avocats des droits de la personne et, au bout du compte, le mari de Li Wenzu a été libéré.
Nous avons abordé les questions de sécurité au cas par cas, en nous concentrant sur ce que nous jugions être d'intérêt national pour le Canada. D'une part, nous avons travaillé avec les Chinois sur des causes criminelles d'importance et sur les efforts visant à réduire la production d'amphétamines et leur exportation vers le Canada. D'autre part, nous avons rejeté les demandes chinoises de traité d'extradition. Nous avons également refusé un bon nombre de demandes de visas officiels dans les cas où nous avons jugé que les activités des demandeurs au Canada n'étaient peut-être pas dans l'intérêt national.
En somme, je pense avoir rempli le double mandat que m'a confié le gouvernement. Nous avons joué un rôle actif dans le domaine des droits de la personne et nous avons été à l'écoute des préoccupations du Canada en matière de sécurité, tout en poursuivant une politique d'engagement renforcé avec la Chine. Cette approche a permis d'établir une relation positive entre le Canada et la Chine. Les deux parties étaient désireuses de saisir des occasions mutuellement avantageuses, tout en s'exprimant franchement, mais respectueusement sur les questions qui les divisaient.
Or, tout a changé en décembre 2018, avec l'arrestation de Meng Wanzhou à Vancouver, en raison d'une demande d'extradition des États-Unis, suivie de près par la détention de Michael Kovrig et Michael Spavor en Chine. À partir de ce moment, la priorité absolue du gouvernement et de moi-même, en tant qu'ambassadeur, a été d'obtenir la libération des deux Michael. J'ai communiqué fréquemment avec les membres de leur famille, ainsi qu'avec les ambassadeurs de gouvernements ayant des vues similaires.
Étant l'un des rares Canadiens à avoir rendu visite aux deux Michael en détention, j'étais résolu à faire tout ce qui était en mon pouvoir pour obtenir leur libération. À plus d'une reprise, j'ai essayé de convaincre les Chinois que s'ils ne pouvaient pas libérer MM. Kovrig et Spavor, ils devraient au moins améliorer leurs conditions de vie.
Malheureusement, comme vous le savez tous, les efforts du Canada dans ce dossier n'ont pas abouti jusqu'à présent.
:
Je pense avoir fait des choses utiles au cours de ma carrière, comme dans le cas des réfugiés syriens, comme lorsque nous avons dit non à l’Irak quand j’étais ministre de la Défense sous le gouvernement Chrétien, et en ce qui concerne la citoyenneté de Nelson Mandela, mais je n’ai jamais prétendu avoir mené une carrière exempte d’erreurs.
J’ai commis un certain nombre d’erreurs au fil des ans, et puisque vous me le demandez, je vais en mentionner une. J’ai été invité à une rencontre avec des représentants du gouvernement chinois à l’été 2019, et mon but était d’essayer de les amener à libérer les deux Michael ou au moins à améliorer leurs conditions de vie. J’ai brossé un sombre tableau de l’effondrement de l’appui des Canadiens à la Chine, et j’ai également mentionné les élections imminentes comme faisant partie de ce sombre tableau. Avec le recul, je regrette d’avoir parlé de ces élections. Je ne pense pas que cette mention était appropriée. C’est une erreur que je crois avoir commise.
Je ne pense pas que cela ait fait une différence, parce qu’en fin de compte, les Chinois ont refusé de libérer ou même d’améliorer les conditions de vie de nos deux détenus, mais c’est une erreur que j’ai commise. J’en resterai là.
:
Merci, monsieur le président.
Je tiens à remercier MM. Wright et McCallum de leur présence ce soir. C'est un honneur de les accueillir.
Je vais tout d'abord m'adresser à M. McCallum. Je veux seulement souligner que vous êtes un universitaire accompli et un économiste praticien. Vous êtes un politicien chevronné et vous avez été fonctionnaire pendant longtemps. Vous avez occupé les fonctions de diplomate du Canada dans le cadre de mandats complexes et difficiles. Je tiens à vous remercier pour tout le travail que vous avez accompli.
Contrairement à mon collègue conservateur, je ne vais pas vous interroger. Le passé m'intéresse moins que l'avenir, en fait. Vous ne relevez pas de nous, mais ce que nous aimerions, ce soir, c'est que — tous les deux — vous nous aidiez. Nous voulons vraiment apprendre de votre expérience afin que notre comité soit en mesure de présenter au Parlement et au gouvernement un rapport qui puisse vraiment contribuer à renforcer les relations que le Canada entretient avec la Chine.
Je suis allé en Chine à deux reprises, une fois lorsque vous étiez ambassadeur — et c'était un bon voyage — et une autre quand vous n'occupiez plus ce poste — et c'était un moins bon voyage. Vous êtes allé en Chine à maintes reprises et vous y avez occupé les fonctions d'ambassadeur pendant presque deux ans. Vous en savez donc plus que moi et, je crois, n'importe quel autre membre du Comité.
Dans le cadre des travaux de notre comité, nous avons entendu deux histoires.
D'une part, on nous dit qu'il est important d'entretenir des relations avec la Chine sur les plans économique, social et culturel. À cet égard, on nous parle des besoins de nos agriculteurs et des marchés; des relations entre les scientifiques, les chercheurs, les universitaires et les entrepreneurs, qui souhaitent avoir des liens avec la Chine; et de la mesure dans laquelle c'est une réalité dans le monde d'aujourd'hui en raison de l'immensité et des importations de la Chine.
D'autre part, on nous dit que la Chine ne suit pas les règles, qu'elle est imprévisible et qu'elle n'est pas fiable. L'ordre international fondé sur des règles n'est pas respecté. Les règles du jeu ne sont pas équitables. Nous avons des préoccupations quant à la manière dont nous devons accomplir cet engagement, ce qui est important, et traiter avec un partenaire qui ne suit pas les mêmes règles que nous.
Nous en sommes maintenant au point où le Canada pense à l'avenir et se demande comment procéder. Je me demande si, compte tenu de votre expérience, vous pouvez nous donner des conseils. Je pense que le gouvernement est très clair. Il est en train de rédiger une nouvelle politique à l'égard de la Chine. La Chine de 2016 est différente de celle de 2020. Avez-vous des conseils à nous donner sur la façon de résoudre ce dilemme?
:
Je vous remercie beaucoup de la question, et je suis ravi de revoir quelques visages familiers.
Je pense qu'il y a toujours deux facettes lorsqu'il est question de la Chine. Comme je l'ai dit dans mes observations, d'un côté, mon travail consistait à essayer d'améliorer nos liens avec la Chine, et de l'autre, à nous exprimer sur nos valeurs concernant les droits de la personne.
Je pense que les choses ont changé au fil du temps. Depuis 2018 ou 2017, le nombre de problèmes concernant la Chine a augmenté de façon substantielle, principalement à cause du dossier de nos deux détenus, mais également à cause d'autres événements. Nous en savons maintenant plus sur la situation des Ouïghours et de Hong Kong. Vous connaissez la liste.
Je pense qu'au bout du compte, le gouvernement peut vouloir ou non prendre des mesures plus fermes à l'égard de la Chine. Je ne suis pas ici pour faire des commentaires dans un sens ou dans l'autre, mais je pense que c'est l'une des questions sur lesquelles le gouvernement se penche. Les États-Unis sont sur le point, heureusement, d'avoir une administration Biden, ce qui pourrait avoir un effet sur l'orientation globale qui sera adoptée dans les relations entre la Chine et les États-Unis et entre la Chine et le monde occidental. Je pense que c'est très important.
En fin de compte, toutefois, je dirais seulement que la Chine restera importante pour les universités et les agriculteurs canadiens. Je pense que nous voudrons toujours accueillir ses touristes. Par conséquent, je ne crois pas qu'il s'agisse de mettre fin à ces activités économiques. Il s'agit toujours de trouver un équilibre entre les deux facettes de la Chine.
:
Bien sûr. Permettez-moi de dire tout d'abord que depuis que j'ai pris ma retraite en 2009, la Chine a changé considérablement. Elle s'affirme plus. Nous l'avons constaté dans la mer de Chine méridionale et dans la mer de Chine orientale. John McCallum a parlé de la situation à Hong Kong et, bien entendu, dans la province du Xinjiang. Ce sont là des tendances très inquiétantes. Il semble que la Chine est maintenant beaucoup plus prête à recourir à des mesures diplomatiques coercitives ou même à la diplomatie des otages qu'à l'époque où j'y vivais.
Lorsque j'étais là-bas, je trouvais que les Chinois causaient des difficultés, mais ils étaient toujours ouverts aux idées des Canadiens. Il était relativement facile de parler à qui nous voulions à l'époque. Je ne suis pas sûr que ce soit toujours le cas aujourd'hui. Je suis tout simplement trop loin pour être en mesure de le dire.
Je pense que nous pouvons essayer d'établir des relations plus étroites avec la Chine sur le plan de la coopération économique et, en même temps, ne pas être naïfs quant aux mesures que la Chine prend au Canada et partout dans le monde. Nous avons la capacité de le faire. Nous savons que la Chine mène certaines activités qui nous posent problème ici, au Canada. Nous savons qu'elle ne respecte pas toujours les règles.
Cependant, nous pouvons collaborer avec des collègues d'autres pays. Nous pouvons définir des approches multilatérales pour surmonter ces difficultés tout en collaborant avec la Chine sur le plan économique et dans d'autres dossiers.
Je ne considère pas qu'il faut faire un choix entre les deux.
:
Merci beaucoup, monsieur le président.
Messieurs, je vous remercie d'être des nôtres ce soir.
Je suis très heureux de vous revoir, monsieur McCallum. Alors que vous quittiez la Chambre des communes, moi, j'y suis revenu. C'est un plaisir de vous avoir avec nous.
Nous avons beaucoup à apprendre de votre expérience. Vous avez été des témoins privilégiés de ce qui se passait sur le territoire de la République populaire de Chine. Nous avons eu le privilège jusqu'à présent de rencontrer et d'entendre plusieurs de vos prédécesseurs et certains de vos successeurs, qui nous ont fait part de leur point de vue.
Je vais revenir aux interventions d'autres ambassadeurs du Canada en Chine. En mars dernier, M. Howard Balloch a mis en lumière trois prémisses parfois récurrentes et souvent erronées concernant la République populaire de Chine et ses relations avec le Canada. Je vais insister sur la troisième, dont je vous fais la lecture. « La troisième est la prémisse selon laquelle il suffit de formuler une nouvelle politique globale et cohérente à l'égard de la Chine pour corriger la trajectoire de l'intervention canadienne dans cette Chine immense et incroyablement complexe. »
Or, le gouvernement nous a annoncé une nouvelle politique à l'égard de la République populaire de Chine. Cependant, il ne l'a pas dévoilée et on a compris qu'il n'y aurait pas nécessairement de dévoilement. À la lumière de cette troisième prémisse et de vos expériences respectives, est-ce que le gouvernement fait fausse route en croyant que cette nouvelle politique nous permettra de faire face à cette nouvelle Chine à laquelle nous avons affaire maintenant?
:
C'est également un plaisir de vous voir ce soir, monsieur Bergeron.
Je ne sais pas ce que sera cette nouvelle politique du gouvernement. Comme l'a dit le ministre , notre politique envers la Chine est en évolution. Quand j'étais ambassadeur, la situation n'était pas la même qu'aujourd'hui. Il faut donc que la politique évolue. Le problème des deux Michael est grave pour le Canada. Je pense que le gouvernement a des raisons pour vouloir changer de politique. Je pense aussi que l'arrivée de M. Biden pourrait avoir un effet.
Je ne veux pas vraiment donner mes conseils au gouvernement en tant qu'ambassadeur à la retraite, mais, étant donné l'évolution des choses, il est naturel de penser qu'il faut peut-être certaines nouveautés dans notre politique envers la Chine. Je suis d'accord avec mon collègue sur le fait que le Canada, à l'avenir, sera obligé de faire les deux choses qu'on a toujours faites, c'est-à-dire suivre nos intérêts économiques et, en même temps, respecter nos valeurs et les droits de la personne.
Je ne suis pas sûr de la prémisse dont M. Balloch a pu parler, mais je crois certainement qu'il est nécessaire que le gouvernement réévalue son approche à l'égard de la Chine maintenant. Le moment est bien choisi, à mon avis. Je suis impatient de voir ce qu'il a à dire.
Comme je l'ai dit, les choses ont changé considérablement depuis mon départ. À l'époque où j'étais en Chine, nous avions un meilleur accès et nos échanges étaient plus cordiaux. Je peux dire en toute honnêteté que les Chinois écoutaient attentivement ce que nous avions à dire. Ils n'étaient peut-être pas du même avis que nous, mais ils écoutaient attentivement ce que nous disions.
J'ai l'impression que c'est beaucoup plus difficile aujourd'hui qu'à l'époque. Je souhaite bonne chance au gouvernement et j'attends avec impatience de connaître ses recommandations pour l'avenir.
Nous savons que plus de 600 personnes travaillent pour le Canada en République populaire de Chine, ou du moins dans la Chine élargie. De ces quelque 600 ou 650 personnes, près de 500 sont ce qu'on appelle « des employés locaux ».
Compte tenu des efforts déployés par la République populaire de Chine pour tenter d'influer, même à l'étranger, sur les interventions des États en ce qui la concerne, ne pensez-vous pas qu'il y a un risque que le régime en place cherche à influer sur des résidants, des citoyens de la République populaire de Chine sur le territoire de la République populaire de Chine, qui travaillent pour des États étrangers?
En d'autres termes, quelles sont les mesures de sécurité mises en place pour s'assurer de l'intégrité des personnes qui travaillent pour le Canada en République populaire de Chine ou du moins dans la Chine élargie?
:
Je tiens à remercier l’ancien ambassadeur, M. Wright, ainsi que l’ancien ambassadeur, et mon ancien collègue à la Chambre des communes, M. McCallum, de leur présence ce soir. Je pense que nous étions tous les deux à la Chambre des communes de 2008 à 2015, période durant laquelle j’ai été la plupart du temps porte-parole du NPD en matière de défense. Nous avons eu de nombreuses conversations.
Monsieur Wright, puis-je tout d’abord vous poser des questions sur la situation à l’époque où vous étiez en poste? Je pense qu’il est important d’essayer de comprendre un peu les liens que nous avions avec la Chine et nos attentes concernant ce pays et son avenir à ce moment-là. Je suppose — vous pouvez me corriger si je me trompe, monsieur Wright — que, puisque vous avez été sous-ministre du commerce international, vous avez été nommé au poste d’ambassadeur en partie parce que vous étiez capable de vous occuper de questions commerciales et probablement de questions liées aux investissements canadiens en Chine, qui, je crois, étaient assez importantes à l’époque.
Nous avons beaucoup entendu parler des problèmes à Hong Kong ces dernières années. Hong Kong était à mi-chemin des premières étapes après la rétrocession. Pourriez-vous décrire la situation de Hong Kong de l’époque et les attentes qu’on avait à l’égard de la Chine?
:
Il y avait certainement de grandes attentes pour l’avenir du commerce entre le Canada et la Chine — c’est exact — et c’était une partie importante de notre portefeuille. Le portefeuille de tout ambassadeur ne se limite pas aux intérêts économiques, bien entendu, et nous nous sommes occupés activement des questions relatives aux droits de la personne, de même que des questions liées aux échanges dans le domaine de l’éducation, aux échanges scientifiques, etc. C’était un vaste programme, mais le commerce et les investissements en constituaient une partie importante.
À cette époque — de 2005 à 2009 —, on était très optimiste, tant au Canada qu’en Chine; on croyait que les possibilités sur le plan du commerce et des investissements étaient très fortes. Le gouvernement Harper ne voyait pas les liens avec la Chine d’un très bon œil au départ. Il lui a fallu un certain temps pour acquérir la confiance qu’il valait la peine d’investir dans ces relations, mais après la visite de plusieurs ministres du gouvernement Harper, il est devenu de plus en plus évident que ces relations pouvaient se développer et que, dans ce contexte, nous pourrions avoir plus d’influence sur la direction que prendrait la Chine.
En ce qui concerne Hong Kong, c’était alors une économie très forte où, bien sûr, vivaient jusqu’à 300 000 Canadiens. C’était facile pour les entrepreneurs canadiens d’y faire des affaires et d’établir des relations commerciales avec Hong Kong et, par l’intermédiaire de Hong Kong, avec le continent. J’ignore si c’est toujours le cas.
Je suis découragé et déçu, bien sûr, de la façon dont les choses ont évolué ces dernières années, particulièrement en ce qui concerne la mise en œuvre de la loi sur la sécurité nationale. Une partie de la confiance du milieu des affaires à Hong Kong a disparu et, bien entendu, on sait maintenant que cela nuira peut-être aux possibilités pour les gens d’affaires de travailler plus étroitement avec Hong Kong dans l’avenir.
Je demeure optimiste en ce qui concerne Hong Kong, simplement parce que les Hongkongais sont de grands entrepreneurs. Ils appuient la mondialisation et souhaitent faire des affaires partout dans le monde. J’espère que le continent, la Chine, respectera ses obligations autitre de l’accord de transition et leur permettra de continuer à jouer un rôle important non seulement dans l’économie chinoise, mais également dans l’économie mondiale.
:
Bien entendu, je m'y conformerais certainement si une telle chose existait. En ce moment, je ne peux pas divulguer le nom des clients, mais nous trouverions une façon de le faire si la loi l'exigeait. Cela ne me dérangerait pas si le gouvernement souhaitait procéder de cette façon. Cette décision ne me revient pas. C'est au gouvernement de décider.
Si vous me demandez mon avis, en ce moment, le conseil que je donne aux entreprises chinoises qui souhaitent investir et créer des emplois au Canada, c'est qu'elles sont déjà assujetties à toutes les restrictions de la Loi sur Investissement Canada, ainsi qu'à toutes les lois canadiennes, provinciales et municipales et leurs règlements.
Si le gouvernement souhaite adopter cette approche, c'est son affaire, et je m'y soumettrai. Mais je ne suis pas sûr que cela permettrait d'obtenir des renseignements supplémentaires qui seraient utiles au gouvernement. Il se peut que je me trompe, mais c'est ma première impression.
:
Je vous remercie, monsieur le président.
J'aimerais également remercier les deux témoins de comparaître aujourd'hui.
Monsieur McCallum, je suis très heureux de vous revoir. J'aimerais certainement vous poser des questions sur ce sujet, mais j'aimerais simplement vous remercier encore une fois de votre travail, surtout en ce qui concerne la réinstallation des réfugiés syriens et celle des réfugiés yézidis. Ces deux communautés sont maintenant florissantes à London grâce en grande partie aux efforts de personnes comme vous et votre entourage.
Dans votre déclaration, vous avez mentionné quelques réalisations — et je pense que ce sont des réalisations importantes — qui ont été accomplies pendant votre mandat à titre d'ambassadeur. Pourriez-vous nous rappeler quelques-unes d'entre elles?
J'aimerais maintenant m'adresser à M. Wright.
Monsieur Wright, je vous remercie bien sûr de vos services antérieurs.
J'aimerais vous poser une question sur la meilleure façon dont les démocraties libérales peuvent se concerter pour contrer l'influence d'une Chine qui a certainement changé ces dernières années sous son nouveau gouvernement.
Au sein de notre comité, on a fait valoir l'argument selon lequel — je pense qu'il mérite un examen approfondi et je suis heureux de voir que le gouvernement semble s'en servir comme fondement à son approche en matière de politique étrangère à l'égard de la Chine — les démocraties libérales devraient se regrouper autour de valeurs communes et partagées pour confronter la Chine, si je peux m'exprimer ainsi. Comme je l'ai dit, c'est un argument qui a été présenté par des témoins précédents et par le hier soir.
Voici donc mes questions. Que pensez-vous de ce point de vue? Deuxièmement, si vous êtes pour l'utilisation de cette approche, aura-t-elle un impact, selon vous? La Chine se soucie-t-elle de tout cela? Ce sont mes questions.
:
J'ai mentionné le fait que le Partenariat transpacifique, auquel nous nous sommes joints il y a quelques années, est une bonne initiative. Cela signifie que nous travaillerons avec d'autres pays dans la région pour promouvoir le commerce et l'investissement.
Je sais par expérience, en raison de mon séjour en Chine — et je suis sûr que c'était la même chose pour M. McCallum lorsqu'il était là-bas —, que nous avons collaboré étroitement avec des ambassadeurs d'autres pays pour parler des développements en Chine et de la façon dont nous pouvions coopérer pour tenter de faire avancer des idées communes.
Je reste, sinon optimiste, du moins réaliste quant à la possibilité de changer certaines choses à court terme, mais c'est une démarche qui mérite réellement d'être entreprise. Comme je l'ai dit un peu plus tôt, le fait que le gouvernement américain, le président désigné et son équipe aient déjà indiqué qu'ils souhaitent travailler plus étroitement avec leurs partenaires sur des enjeux mondiaux, y compris les relations avec la Chine, est un signe très positif.
:
Merci, monsieur le président.
Je vous remercie, monsieur McCallum, de ce que vous étiez en train de formuler en réponse à ma question.
C'est très important, je crois, et je comprends la raison pour laquelle il est crucial, peu importe le pays, partout dans le monde, que nous ayons des employés locaux qui sont, pour ainsi dire, connectés aux réalités de leur pays.
Or dans le cas particulier de la République populaire de Chine, compte tenu des inquiétudes sur la sécurité, dont on a largement fait état au cours des derniers jours et des dernières semaines, je suis préoccupé. Bien que je ne conteste pas l'importance de ces employés, j'aimerais savoir quelles mesures étaient appliquées, à votre époque, pour s'assurer de l'intégrité des personnes embauchées localement pour travailler dans les missions canadiennes en territoire chinois.
:
Je suis désolé de vous avoir interrompu. Je suis heureux de vous revoir également.
M. Jack Harris: Je vous remercie.
L'hon. John McCallum: Je pense que le nombre de nominations politiques comparativement au nombre de nominations diplomatiques représente une question délicate. Récemment, aux États-Unis, les nominations diplomatiques sont allées dans l'autre sens, et c'est donc une bonne chose pour le service diplomatique.
Dans mon cas, je pense qu'on souhaitait, à l'époque... N'oubliez pas que nous avons dit que 2016 n'était pas 2020, et que les attitudes étaient différentes à ce moment-là. Nous voulions améliorer nos relations avec la Chine, et nous pensions que si nous nommions un politicien au poste d'ambassadeur et que nous mettions ainsi la Chine au même niveau que les États-Unis, le Royaume-Uni et la France, ce serait perçu de manière favorable par les Chinois, ce qui aiderait le Canada à atteindre ses objectifs. Je crois que cela faisait partie du raisonnement qui a mené à ma nomination.
:
Merci, monsieur le président.
Monsieur McCallum, je suis ravi de vous revoir. J'espère que vous allez bien.
Pour ceux qui ne l'auraient pas encore lu, je recommande votre ouvrage, Unequal Beginnings, au sujet de l'essor de la culture du blé en Ontario au XIXe siècle. Je me souviens d'avoir lu ce livre basé sur votre thèse de doctorat alors que je perdais un peu mon temps à la bibliothèque Robarts de l'Université de Toronto il y a bien des années déjà.
Monsieur Wright, je me réjouis aussi de vous voir.
C'est d'ailleurs à vous que j'adresse ma première question qui a été posée précédemment à M. McCallum.
Monsieur Wright, les anciens ambassadeurs David Mulroney et Guy Saint-Jacques ont proposé la création d'un registre des agents étrangers. Un tel registre a été institué en Australie. Je voudrais savoir si vous estimez qu'un registre des agents étrangers est nécessaire au Canada.
J'aimerais maintenant que nous discutions de la situation des Canadiens qui sont détenus abusivement. Selon le ministère des Affaires étrangères, des milliers de Canadiens sont ainsi incarcérés dans plus de 85 pays du monde. Il y en aurait 1 400 selon le décompte le plus récent. Le ministère a de plus indiqué qu'il y aurait à sa connaissance 123 Canadiens détenus dans des prisons chinoises.
Il y a une chose qui me laisse perplexe. Michael Spavor et Michael Kovrig font partie de ces Canadiens en détention, mais c'est aussi le cas des Canadiens Hussein Jalil et Robert Schellenberg. Je rappelle à tous que Hussein Jalil est un Canadien d'origine ouïghoure qui est encore détenu en Chine, et que Robert Schellenberg est un Canadien qui est maintenant condamné à mort en Chine.
Monsieur Wright, pourquoi selon vous le gouvernement fait-il passer en priorité la libération de Michael Spavor et Michael Kovrig, sans réclamer la même chose pour d'autres Canadiens détenus injustement, comme Hussein Jalil? Je ne sais pas si vous pourriez nous dire ce que vous en pensez.
:
J'étais en Chine lorsque Hussein Jalil a été incarcéré, et je peux vous dire qu'il a été détenu par les autorités chinoises à titre de citoyen de la Chine. En fait, il voyageait avec un passeport canadien. Comme vous le savez sans doute, nous n'avons jamais pu obtenir l'accès consulaire à M. Jalil, malgré le fait qu'il soit citoyen canadien. Je trouve regrettable que nous n'ayons jamais pu lui offrir des services consulaires pendant mon mandat en Chine. Vous n'ignorez pas qu'il a été ensuite condamné et qu'il purge toujours sa peine en Chine.
Je ne peux pas vous dire ce qu'il en est de la situation au cours des dernières années, mais je ne pense pas que le gouvernement accorde plus d'attention à un détenu qu'à un autre. J'ai plutôt l'impression — à la lumière de mon mandat à Beijing et de mon expérience d'ambassadeur — que le gouvernement surveille de près la situation de tous les Canadiens qui sont en détention.
Les circonstances dans lesquelles les deux Michael ont été mis en détention en représailles directes, semblerait-il, à l'arrestation de Mme Meng Wanzhou, n'ont pas manqué de capter l'attention des Canadiens, et ce, à juste titre. Je peux comprendre que les Canadiens puissent être particulièrement interpellés par cette situation, mais il ne faut pas conclure pour autant que les représentants canadiens en Chine et les fonctionnaires d'Affaires mondiales Canada ne se préoccupent pas suffisamment du sort des autres détenus canadiens.
:
Merci, monsieur Genius.
Monsieur McCallum, hier, le , M. Champagne, est venu au Comité. Il nous a dit clairement que la Chine de 2020 n'avait rien à voir avec la Chine de 2018, de 2015 ou d'avant. Aujourd'hui, vous mentionnez la même chose.
La Chine existe depuis des millénaires. Depuis un peu plus de 50 ans, le Canada essaie de faire affaire avec elle, mais je crois qu'une forme d'hypocrisie a toujours été là. Maintenant, l'arrestation des deux Michael comme mesure de représailles nous a ouvert les yeux. Le ministre des Affaires étrangères nous l'a dit: ayons les yeux ouverts.
Voici ma question: comment le Canada peut-il continuer à faire des affaires et à maintenir des relations avec la Chine comme avant, alors qu'il est maintenant évident pour tout le monde qu'on ne peut faire confiance au Parti communiste chinois pour quelque interaction que ce soit?
Quel serait donc votre meilleur conseil, pour finir?
:
Merci beaucoup, monsieur le président.
Ma première question est pour M. Wright et la suivante sera pour M. McCallum.
En janvier 2019, plusieurs universitaires et diplomates à la retraite — incluant des anciens ambassadeurs comme vous, monsieur Wright — ont signé une lettre dans laquelle ils ont fait état de graves préoccupations relativement à la détention de Michael Kovrig et de Michael Spavor. Vous écriviez notamment dans cette lettre:
Nous, qui partageons l’enthousiasme de M. Kovrig et de M. Spavor pour l’établissement de relations authentiques, productives et durables, nous nous devons maintenant d’être plus prudents en ce qui concerne les voyages et le travail en Chine et les rapports avec nos homologues chinois.
Les deux Michael, comme on les appelle maintenant, sont détenus depuis décembre 2018. Le 4 février 2020, Affaires mondiales Canada a informé le Comité spécial que 123 Canadiens sont détenus dans la Chine élargie, ce qui comprend Hong Kong et Taïwan.
Quelles sont les conditions générales de détention des Canadiens en Chine, et quelle est l’approche la plus efficace pour demander la libération de ces Canadiens? Par exemple, quelles approches adoptées par d’autres pays ont fait leurs preuves?
:
Voilà des questions qui sont un peu délicates.
Pour répondre à la première, je dirais qu’il ne fait aucun doute que les conditions de détention de ces Canadiens sont très difficiles. On nous accorde l’accès consulaire à la plupart de ceux qui sont détenus en Chine, et nous faisons rapport sur leur situation qui est loin d’être rose. Nous mettons tout en œuvre pour inciter le gouvernement chinois à améliorer ces conditions.
Quelle est la meilleure approche à adopter? À mon avis, on ne gagne rien à intervenir publiquement pour dénoncer haut et fort les autorités chinoises. À la lumière de ma propre expérience là-bas, je peux vous assurer que les gros titres à la une des journaux au sujet des actions des autorités chinoises et de la détention de Canadiens dans ce pays n’ont pas aidé à régler la question. Ce qui a aidé par contre, ce sont les interventions ciblées et incessantes de nos diplomates auprès des autorités chinoises pour s’assurer dans toute la mesure du possible que les citoyens canadiens étaient traités équitablement, que nous avions accès à eux et qu’ils avaient droit à un procès juste en vertu des lois chinoises.
Toutes les fois où nous avons intensifié les pressions publiques dans certains dossiers très médiatisés, j’ai pu constater que la gestion de nos relations avec la Chine devenait plus difficile, et non plus facile. C’est pourquoi j’ai toujours préconisé le maintien d’une présence diplomatique forte dans ce pays assorti de contacts bien ciblés en évitant, toutes les fois que cela était possible, de transformer le tout en...
:
Merci beaucoup pour cette réponse.
Monsieur McCallum, en mai 2017, vous avez comparu devant le Comité permanent des affaires étrangères et du développement international de la Chambre des communes et vous avez alors insisté sur le fait que les autorités canadiennes « travaill[ent] très fort lorsqu’il est question d’une peine de mort ». Vous avez indiqué qu’il y avait à ce moment-là cinq affaires de peine capitale en suspens et que les responsables canadiens « fais[aient] tout pour persuader les autorités chinoises de ne pas l’infliger aux citoyens canadiens, comme [ils le feraient] pour tout autre gouvernement, y compris les États-Unis ».
Dans quels types de cas, de façon générale, la Chine a-t-elle infligé la peine de mort à des Canadiens sur son territoire? Les autorités canadiennes ont-elles réussi à obtenir la clémence de la Chine pour les Canadiens condamnés à mort sur son territoire et, le cas échéant, dans quelles circonstances?
:
Merci, monsieur le président.
Avant de poser la question que j'ai en tête, j'aimerais revenir sur la déclaration que vous venez de faire, monsieur Wright, voulant qu'il soit inefficace de hausser le ton à l'égard des autorités chinoises et de faire des interventions très publiques. J'ai été un peu surpris par cette intervention de votre part puisque la majorité des témoins que ce comité a entendus jusqu'à présent, dont certains ex-ambassadeurs, nous ont dit exactement le contraire.
Selon eux, bien qu'il ait peut-être été efficace jusqu'ici de tenir un langage doucereux au gouvernement chinois et d'essayer de mener une politique d'apaisement à l'égard de Pékin, cette attitude n'est plus recommandée depuis l'arrivée au pouvoir de Xi Jinping. Désormais, pour être véritablement en mesure d'influencer le gouvernement chinois, il faut au contraire employer pour ainsi dire le même langage que lui, un langage ferme, clair, et qui à certains égards n'est pas diplomatique.
Vous semblez nous dire exactement le contraire, monsieur Wright, et j'aimerais vous entendre sur cette question.
Au nom du Comité, je tiens à remercier les deux anciens ambassadeurs. Je peux dire que nous vous sommes tous très reconnaissants de votre témoignage aujourd'hui.
C'est certainement un plaisir de vous rencontrer, monsieur Wright, et un plaisir de vous voir, monsieur McCallum.
[Français]
Cela met fin à la première partie de notre réunion.
Je suspends maintenant la séance. Nous passerons ensuite à huis clos pour discuter des travaux du Comité.
[La séance se poursuit à huis clos.]