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La séance est ouverte. Bienvenue à la 22
e réunion du Comité spécial sur les relations sino-canadiennes. Conformément à l'ordre de renvoi du mercredi 23 septembre 2020, le Comité se réunit pour étudier les relations sino-canadiennes.
[Français]
Il s'agit d'une réunion hybride, conformément à la motion adoptée par la Chambre le 25 janvier 2021.
[Traduction]
J'aimerais souhaiter la bienvenue à l'honorable Harjit Sajjan, ministre de la Défense nationale.
Merci d'être avec nous.
Nous accueillons également, du ministère de la Défense nationale, Jody Thomas, sous-ministre; le contre-amiral Scott Bishop, commandant du Commandement du renseignement des Forces canadiennes et chef du renseignement de la Défense; et le major-général Cadieu, directeur de l'état-major, Interarmées stratégiques.
Enfin, du Centre de la sécurité des télécommunications, nous recevons Shelly Bruce, cheffe, ainsi que Scott Jones, dirigeant principal, Centre canadien pour la cybersécurité.
[Français]
Je vous remercie tous d'être ici ce soir.
[Traduction]
Monsieur Sajjan, la parole est à vous. Vous disposez de cinq minutes pour votre déclaration liminaire. Nous vous écoutons.
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Merci, monsieur le président.
Bonjour aux membres du Comité.
Je suis accompagné de mes fonctionnaires de la Défense nationale et du Centre de la sécurité des télécommunications.
Je vous remercie de m'avoir invité à vous faire part d'observations sur les relations sino-canadiennes du point de vue de la Défense nationale. En fait, c'est la première fois qu'on m'invite à témoigner devant votre comité, et je vous suis reconnaissant de m'offrir l'occasion de le faire.
Je tiens à vous remercier du travail important que vous accomplissez afin d'aider les Canadiens et les Canadiennes à mieux comprendre notre relation avec la Chine.
Je dois tout d'abord affirmer qu'Affaires mondiales Canada est à la tête de la relation bilatérale du Canada avec la Chine.
Les interactions et les activités de la Défense nationale ont toujours été harmonisées avec la politique étrangère, mais nous remplissons plutôt, à mon avis, le rôle de « partenaire clé » dans l'approche pangouvernementale du Canada. Affaires mondiales favorise les relations avec la Chine, Sécurité publique assure notre sécurité nationale, le Centre de la sécurité des télécommunications régit la cyberdéfense, et la Défense nationale, pour sa part, est chargée de la sécurité régionale et de la mobilisation, entre autres fonctions clés.
Le Canada reconnaît le rôle important que joue la Chine dans les affaires mondiales, tout particulièrement en ce qui concerne la sécurité régionale et internationale. Nous avons des liens profonds sur les plans économique et culturel, sans oublier les liens particuliers entre nos peuples. De nombreux Canadiens ont des racines chinoises, et bon nombre de Canadiens se rendaient souvent en Chine continentale avant la pandémie pour visiter des membres de leur famille et des amis.
Malgré ces liens qui nous unissent, notre relation bilatérale est complexe et présente des défis. Dans notre politique de défense — Protection, Sécurité, Engagement —, nous nous sommes engagés à être un partenaire fiable dans la région de l'Asie-Pacifique au moyen de solides partenariats et d'engagements constants.
Le monde change rapidement, et le rôle géopolitique de la Chine ne fait pas exception. C'est pourquoi nous évaluons constamment notre approche à l'égard de la Chine. Tout comportement et toute activité qui va à l'encontre des valeurs et intérêts du Canada — ainsi que des valeurs et intérêts de nos alliés et partenaires — nous obligent à garder les yeux grand ouverts sur la relation. Et c'est ce que nous faisons.
Monsieur le président, au pays comme partout dans le monde, nous sommes résolus à soutenir l'ordre international fondé sur des règles. Nous nous efforcerons toujours de maintenir cet ordre et la stabilité qu'il assure.
Nous croyons qu'il est à l'avantage de tous les pays que nous observions la Convention des Nations unies sur le droit de la mer. Nous défendrons toujours la liberté de navigation et de survol, tout en assurant le respect des droits et des compétences des États côtiers. Nous savons que la liberté de navigation est essentielle. En effet, 90 % du commerce mondial se fait par voie maritime. C'est pourquoi le Canada s'oppose aux projets de mise en valeur des terres et à la construction de bases dans des zones contestées à des fins militaires. Nous soutenons le commerce licite, la liberté de navigation et la liberté de survol conformément au droit international.
Et nous continuerons d'appuyer nos alliés et partenaires dans la région de l'Asie-Pacifique — tout particulièrement lorsque nous faisons face à des mesures unilatérales qui minent la stabilité et la paix. Nous illustrons ce soutien, entre autres, par le maintien d'une présence navale active dans la région.
À l'heure actuelle, le NCSM Calgary est en déploiement dans la région indopacifique avec à son bord un hélicoptère CH-148 Cyclone pour mener des activités de présence avancée du Canada dans le cadre de l'opération PROJECTION. Il sera sous peu redirigé pour participer à l'opération ARTEMIS, qui constitue la mission des Forces armées canadiennes visant à contrer le terrorisme et à rendre les eaux du Moyen-Orient plus sûres.
Dans le contexte de l'opération NEON, nous apportons aussi une contribution aux efforts multinationaux dont le but est d'appuyer la mise en œuvre des sanctions du Conseil de sécurité des Nations unies contre la Corée du Nord, sanctions que la Chine a elle aussi accepté de respecter.
Outre l'exécution de ces activités navales, le Canada est un fier partenaire du dialogue de l'Association des nations de l'Asie du Sud-Est, l'ANASE, depuis quatre décennies. L'ANASE, principal groupe de nations dans l'Asie du Sud-Est, tâche de faire respecter l'ordre fondé sur des règles.
Le Canada cherche aussi à approfondir son niveau d'engagement auprès de l'ANASE en essayant d'obtenir le statut de membre au sein de deux groupes d'experts de la réunion élargie des ministres de la Défense de l'ANASE qui se penchent sur la sécurité maritime et sur l'aide humanitaire et le secours en cas de catastrophe.
Comme je l'ai mentionné durant la réunion élargie des ministres de la Défense de l'ANASE en décembre, le Canada souhaite approfondir les liens qu'entretiennent sa marine, son aviation, son armée et ses forces d'opérations spéciales avec les pays de l'ANASE en prenant part à des engagements bilatéraux de niveau élevé, aux discussions des états-majors et à des exercices militaires. Nous allons continuer d'accorder la priorité à nos échanges avec les membres de l'ANASE relativement à l'éducation militaire, notamment par l'intermédiaire de notre Programme d'instruction et de coopération militaires.
Monsieur le président, mesdames et messieurs les membres du Comité, la relation du Canada avec la Chine, pays en évolution, est à la fois complexe et difficile. Dans l'ensemble de nos interactions avec la Chine, nous continuerons de respecter nos valeurs, de défendre les droits de la personne et de protéger nos intérêts au pays comme à l'étranger. Nous allons toujours collaborer avec des pays aux vues similaires dans le but de soutenir l'ordre international fondé sur des règles, lequel procure stabilité et sécurité dans la région de l'Asie-Pacifique et au-delà de celle-ci.
Je remercie le Comité du temps qu'il m'accorde aujourd'hui, et je serai heureux de répondre aux questions.
[Français]
Merci beaucoup.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Je vous remercie, monsieur le ministre, de vous joindre à nous aujourd'hui à l'occasion de cette rencontre.
Encore aujourd'hui, le comité des [difficultés techniques] a rendu public. Son rapport de 2020 fait état de l'importance grandissante que représentent pour la sécurité des Canadiens les cyberattaques perpétrées par des acteurs étrangers. Cela se base sur des rapports, des communications du Centre de la sécurité des télécommunications, qui, entre autres, identifient deux acteurs principaux, soit la Russie et la Chine.
J'aimerais que vous nous parliez de ce qui est fait pour assurer à nos réseaux la meilleure protection possible, entre autres dans le contexte de la COVID-19. En effet, comme nous le savons, il y a eu beaucoup de télétravail, ce qui a engendré une plus grande vulnérabilité, qui n'était peut-être pas aussi présente par le passé.
J'aimerais savoir quelles mesures sont prises en matière de cybersécurité afin de protéger nos infrastructures et nos systèmes.
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Nous avons des préoccupations importantes concernant les auteurs de cybermenaces dans le monde, en particulier la Russie et la Chine.
Le Centre de la sécurité des télécommunications, ou CST, en particulier, est doté de capacités importantes, et nous disposons maintenant des pouvoirs nécessaires pour prendre les mesures qui s'imposent. Lorsque nous sommes arrivés au pouvoir, avant l'adoption de la Loi sur le Centre de la sécurité des télécommunications, nous avions les capacités pour agir, mais nous n'avions pas les pouvoirs pour le faire. Nous devions attendre, par exemple, qu'une cyberattaque se produise — soit attendre d'avoir un coup de poing au visage avant de pouvoir répliquer —, même si nous savions qu'une attaque était en cours.
Ce que nous avons fait notamment pour corriger cette lacune dans la nouvelle loi sur le Centre de la sécurité des télécommunications, c'est de nous doter des pouvoirs d'intervenir pour mettre fin à une attaque. Le gouvernement a de plus les capacités d'agir de manière offensive.
Nous avons donc les pouvoirs pour agir, et nous avons de plus procédé à des investissements pour créer le Centre pour la cybersécurité, qui relève du CST, pour nous assurer d'y concentrer tout le soutien dont nous disposons. C'est un aspect de la question: investir les fonds nécessaires. Il faut avoir les bonnes personnes pour assurer le maintien de ces capacités et s'assurer de disposer des bons pouvoirs, mais il faut aussi investir dans les bonnes capacités pour compléter le tout et s'assurer de protéger les Canadiens des cyberattaques.
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Nous avons inclus la souveraineté de l'Arctique dans notre politique de défense pour préserver notre souveraineté, et pour y arriver, il fallait procéder à des investissements.
Nous avions déjà commencé à procéder à ces investissements, par exemple, en veillant à disposer de navires de patrouille dans l'Arctique. En fait, le premier est déjà en activité dans la région et il procède à des essais. Nous en aurons six, et non plus seulement cinq. Nous aurons aussi 15 navires de combat de surface, et cela fait partie de notre politique de défense qui est entièrement financée.
La modernisation du NORAD et de la défense continentale constituait le dernier pilier. Nous en avons donné une vue d'ensemble dans notre politique de défense. Nous allons maintenant de l'avant. Si nous avons attendu pour procéder, c'est parce que nous devions collaborer avec les États-Unis dans ce dossier. Nous voulions aussi nous assurer de procéder à une bonne évaluation des coûts pour y associer le financement nécessaire. De cette façon, un futur gouvernement ne peut pas commencer à réduire ce financement. Tout comme nous avons garanti [Difficultés techniques] politique, nous allons faire la même chose au sujet de l'Arctique.
Nous voulons aussi veiller à ce que les habitants du Nord reçoivent le soutien dont ils ont besoin dans le cadre de nos investissements futurs dans la région.
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Merci, monsieur le président.
Je remercie M. le ministre d'être des nôtres, ce soir. J'en suis très content.
Je vais revenir sur la question concernant l'Arctique posée par M. Lightbound.
On sait l'intérêt croissant de la Chine pour l'Arctique. Malgré le fait que, en pratique, elle n'a de possession ni au Nord ni au Sud, elle manifeste un intérêt. On le sait, les Chinois ont tenté de mettre la main sur une mine dans les Territoires du Nord-Ouest. La décision de ne pas permettre cette acquisition a été prise.
Quoi qu'il en soit, je veux revenir sur l'importance de la défense, d'autant plus que la souveraineté canadienne dans l'Arctique n'est même pas pleinement reconnue par notre principal allié, à savoir les États-Unis.
Comment compte-t-on composer avec les velléités de la Chine et de la Russie liées à l'Arctique, considérant le fait que la souveraineté canadienne est contestée par un certain nombre d'États, dont les États-Unis, et le fait que les capacités militaires du Canada sont de loin inférieures à celles qu'attendent de nous les États-Unis et l'OTAN?
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C'est une question très importante. Quand il s'agit de protéger l'Arctique, nous ne pouvons pas envisager la chose uniquement du point de vue de la défense pour assurer notre souveraineté. Nous devons toujours adopter une approche pangouvernementale pour ne pas priver d'accès diverses industries. Il est très important de procéder aux bons investissements.
Pour ce qui est de la situation actuelle, le traité de NORAD fait en sorte qu'en travaillant avec les États-Unis, nous ne pouvons sans doute pas nous trouver dans une meilleure position. NORAD est le seul commandement binational dans le monde où on a un commandant américain qui est choisi par les États-Unis, mais doit recevoir l'approbation du premier ministre, et un sous-commandant, qui est toujours canadien, mais doit recevoir l'approbation du président.
C'est ainsi que nous gérons la sécurité de notre espace aérien. Ce que nous nous efforçons de faire maintenant, et que nous allons faire, c'est d'examiner les façons de moderniser le NORAD pour l'amener à un tout autre niveau. Il ne s'agit pas simplement d'investir dans les technologies, mais aussi d'examiner les nouveaux éléments qui doivent venir s'ajouter à notre relation, et de notre façon de voir l'Amérique. Nous devons être conscients que l'Arctique... Au départ, nous ne considérions que l'espace aérien dans notre relation. Nous voulons maintenant considérer tout ce qui va de l'espace aérien à l'espace sous-marin.
D'importants travaux sont en cours dans le monde de la recherche et du développement, confidentiels en un sens, pour nous assurer de bien comprendre le tout et de faire le lien avec l'approvisionnement, avec nos nouveaux navires qui arriveront. Le lien sera ensuite fait avec la structure de commandement.
C'est ce à quoi ressemblera la modernisation du NORAD, ou de la défense continentale. Nous devrons ensuite nous assurer d'envoyer un message très clair de dissuasion.
Au sujet de certains désaccords que nous avons avec les États-Unis, nos liens sont très solides avec eux et nous sommes capables de trouver des solutions. Il faut toujours se rappeler que notre relation avec les États-Unis ne peut jamais être comparée, même de loin, à nos rapports avec la Chine.
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Monsieur le président, je dirais tout d'abord au sujet des investissements de la Chine dans la défense que cela nous inquiète également, et je vais préciser ici notre relation, notre façon de travailler avec l'OTAN.
Oui, les investissements dans la défense nous préoccupaient beaucoup, et c'est ce qui nous a amenés à procéder à [Difficultés techniques] examen de la politique puis, une fois que nous avons lancé notre politique de défense, que nous avons démontré que... nous avons ajouté 63 milliards de dollars à ce que le précédent gouvernement avait déjà prévu pour la défense.
Ce qui est sans doute le plus important au sujet de notre politique de défense, c'est que nous ne l'avons pas seulement annoncée, nous l'avons aussi financée. En effet, pendant les 20 prochaines années, son financement est prévu dans le cadre financier, si bien que la Défense n'a pas à s'inquiéter de ne pas avoir les fonds disponibles pour mener à bien ses 338 projets.
Nous allons procéder de la même façon pour la modernisation du NORAD. En ce qui a trait au niveau d'investissements, l'OTAN et les États-Unis sont tous les deux très heureux des sommes que nous investissons. Bien entendu, nous avons encore du travail à faire, et c'est là qu'entre en jeu la modernisation du NORAD. Comme je l'ai toujours dit à l'OTAN — et j'ai discuté de la question à maintes reprises avec son secrétaire général — l'appui à l'OTAN dans une Europe...
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Je vous remercie beaucoup, monsieur le président.
Monsieur le ministre, je vous remercie de votre présence. Votre visite a donné lieu à beaucoup de questions intéressantes.
J'aimerais mentionner tout d'abord que toute la question de la sécurité au Canada m'inquiète — c'est ce dont il est question ici — et en particulier la cybersécurité. Nous savons que la Chine et d'autres pays, y compris la Russie et sans doute le Canada, ont des capacités de cyberguerre — c'est le terme utilisé parfois, je pense —, soit la capacité de mener des cyberattaques. Il y a eu des coupures d'électricité récemment en Inde, présumément par des acteurs non étatiques ou l'État chinois. Il y a eu, bien sûr, l'histoire des intrusions dans les centrifuges iraniennes qui s'est produite, je pense, en 2010 ou 2014, et encore présumément récemment.
J'ai une question à vous poser. Je sais que [Difficultés techniques], pouvez-vous nous dire à quel point les infrastructures clés du Canada peuvent être à la merci de perturbations de ce genre? Les barrages hydroélectriques sont très importants. Internet est très important. Les communications sont très importantes. De quels moyens dispose le Canada pour se protéger contre ce genre de vulnérabilités?
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Monsieur le président, il s'agit d'une question très importante.
Nous devons nous assurer, au bout du compte, de protéger nos actifs d'une grande importance et notre industrie. C'est pour cette raison que, dans le cadre de la Loi sur la sécurité des télécommunications, nous disposons des pouvoirs nécessaires pour mettre à contribution l'industrie et travailler avec elle pour nous assurer qu'elle dispose des bonnes cybercapacités.
En fait, le Centre pour la cybersécurité travaille en très étroite collaboration avec les divers secteurs, et surtout, avec presque toute entreprise qui souhaite obtenir plus d'information. Ce que nous voulons faire, en travaillant notamment avec les secteurs, c'est d'assurer la cybersécurité du Canada. La seule façon d'y parvenir, au fur et à mesure que les entreprises et les industries se développent — et que les secteurs développent également —, c'est de faire en sorte qu'elles disposent des bonnes cybercapacités dès le départ, en s'appuyant sur les conseils du Centre pour la cybersécurité. Je suis convaincu que nous disposons des capacités nécessaires actuellement, mais il faut fournir un soutien continu.
Je serais heureux de demander à notre cheffe, Shelly Bruce, de vous fournir...
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Merci beaucoup. Je suis heureux de parler de l'équipe d'intervention en cas de catastrophe et de tout le travail que nous avons accompli dans la région Asie-Pacifique et Indo-Pacifique. Le climat a un impact sur cette région, et les nations qui s'y trouvent le savent parfaitement. Lorsqu'ils voient le niveau de la mer monter, ce ne sont pas seulement leurs moyens de subsistance qui sont en jeu, mais toute leur existence.
En 2015, nous avons renforcé notre présence dans le Pacifique. Cette présence accrue des Forces armées canadiennes, en particulier de notre marine, a donné à ces pays la certitude que nous serions là pour eux. L'équipe d'intervention joue donc un rôle très important en cas de catastrophe. Nous faisons une analyse pour savoir quand l'équipe doit être envoyée. Il faut en faire la demande. Ensuite, une fois envoyée, elle fournit l'aide humanitaire nécessaire [Difficultés techniques] excellent travail. C'est un domaine que nous avons essayé d'étendre avec nos collègues, en particulier en travaillant avec le Japon et la Corée du Sud dans la région. Nous cherchons comment nous associer à d'autres nations, notamment l'Australie, et comment travailler ensemble à fournir un plus grand soutien [Difficultés techniques]. Parfois, il s'agit de transport aérien, et nous l'avons fait à d'autres endroits.
N'oublions pas non plus les équipes de recherche et de sauvetage difficiles en milieu urbain, dont le gouvernement a rétabli le financement. Ces équipes sont destinées à intervenir en cas de catastrophe.
Nous examinons diverses options pour déterminer la façon d'accroître notre soutien. Grâce à ces discussions, nous aurons une meilleure idée, mais c'est un domaine auquel nous accordons une attention toute particulière.
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Tout d'abord, je tiens à préciser, monsieur le président, que ce n'était pas le ministre des Affaires étrangères. Nous n'avons jamais eu de discussion à ce sujet. Je ne peux pas parler des discussions internes qu'on aurait pu tenir aux échelons inférieurs du ministère des Affaires mondiales. Ce que je peux vous dire en ce qui concerne la défense et cet exercice, c'est que je n'étais pas au courant de ce qui se passait. Cet exercice était fondé, comme je l'ai dit, sur les accords qui avaient été conclus et signés par le gouvernement précédent. Ce travail se poursuivait.
Évidemment, après la détention arbitraire de nos deux Michael, j'ai donné comme consigne de ne pas poursuivre un quelconque type de relation. C'est exactement la situation actuelle.
En ce qui concerne la relation avec la Chine, nous travaillons en étroite collaboration avec nos alliés pour prendre des décisions en fonction du travail. À l'origine, il s'agissait d'interventions humanitaires et en cas de catastrophe, auxquelles nous pouvions collaborer. Des [Difficultés techniques] sont apparues lors des opérations que nous menons dans le cadre de l'exercice RIMPAC. Il s'agit de l'un des plus grands exercices navals, et la Chine n'y serait pas invitée.
Nous travaillons en étroite collaboration avec nos partenaires du Groupe des cinq sur les types de relations que nous établissons, car, au bout du compte, ce n'est que par le multilatéralisme que l'on peut avoir la plus grande incidence.
Je suis surpris que vous ayez fait allusion au bureau de Washington, et au personnel supposément conservateur, ce qui m'amène à parler de quelque chose que j'avais entendu dans cette ville. En fait, c'est un secret de polichinelle que votre gouvernement n'aime pas le fait qu'il ait été créé sous un gouvernement conservateur. C'est un secret de polichinelle que vous aimeriez trouver un moyen de ne plus le financer.
En fait, ce prix John McCain qu'on propose de décerner — potentiellement ou apparemment d'après les reportages — au président héroïque de Taïwan vous donne une excuse pour le faire, pour couper son financement tout en maintenant vos relations étroites avec Pékin.
Qu'en dites-vous, puisque vous êtes si prompt à qualifier ces organisateurs ou employés conservateurs? Je ne savais pas que c'était problématique.
En fait, lorsque Peter MacKay était présent, je lui ai dit, devant tout le monde, à quel point ce bureau était important et que je voulais m'assurer qu'il poursuive ses opérations. Si vous vous souvenez bien, et si vous jetez un coup d'œil au rapport de la Fédération canadienne des contribuables annoncé dans un communiqué, vous verrez qu'il en est question.
Je veux m'assurer que l'argent des contribuables canadiens sert à financer le Forum d'Halifax sur la sécurité internationale, parce que le volet commercial de cette organisation, dont vous parliez, a son siège à Washington. Lorsque vous m'avez posé cette question, je ne savais pas exactement de quoi vous parliez. Je suis favorable au Forum d'Halifax sur la sécurité internationale.
Je ne sais pas ce qu'il y a de si drôle, car c'est un sujet très sérieux. D'une part, il génère de nombreux avantages économiques. Nous invitons des gens de partout, et si vous...
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Je suis content que nous revenions au sujet à l'étude.
Le Canada est une nation du Pacifique. Lorsque je suis devenu ministre de la Défense nationale, il était très clair que nous n'avions pas une présence importante dans le Pacifique. En fait, nous étions régulièrement absents du Dialogue de Shangri-La. Nous nous sommes donc engagés non seulement à accroître notre présence militaire, mais aussi à être sur place de manière fiable lors des exercices, en étroite collaboration avec nos partenaires.
Un exemple parfait que je peux donner, c'est ce que nous appelons l'opération NEON, qui vise à surveiller l'application des sanctions contre la Corée du Nord. À Vancouver, une conversation a été organisée par les ministres des Affaires étrangères, sous la direction de notre ancienne ministre des Affaires étrangères, , avec d'autres homologues, le secrétaire d'État et moi-même. Le secrétaire à la Défense des États-Unis était également de la partie pour présenter la perspective militaire. Nous avons ainsi pu, avec tous les ministres des Affaires étrangères, examiner les défis militaires et souligner l'importance de la diplomatie. À cette fin, nous devions avoir une présence militaire crédible dans la région pour contrer la Corée du Nord. C'est exactement ce que nous avons fait.
Grâce à cette conversation, nous avons été en mesure d'accroître notre présence dans la région et nous avons constamment fourni un soutien aérien et maritime pour surveiller l'application de ces sanctions. Cela donne aux membres des nations là-bas une plus grande assurance que le Canada sera présent. C'est justement ce que nous avons fait. Nous devons poursuivre dans cette voie. Il y a d'importantes préoccupations en matière de sécurité dans la région, mais si nous voulons, nous aussi, avoir voix au chapitre, nous devons être sur place. C'est exactement ce que nous faisons maintenant.
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Ce que je peux dire en toute confiance, c'est que les gens du Centre de la sécurité des télécommunications travaillent en étroite collaboration avec nos alliés pour protéger les Canadiens et nos alliés [
Difficultés techniques] contre les intrusions. Il y a beaucoup de travail qui se fait en coulisse, mais nous ne pouvons pas en faire part aux Canadiens, et ce, pour une bonne raison.
J'ai déjà parlé des pouvoirs conférés par la Loi sur le Centre de la sécurité des télécommunications, mais il est important de mentionner que nous avons enfin l'autorisation de nous doter de ces capacités et, à cet égard, il faut effectuer les investissements nécessaires, chose que nous faisons actuellement. Par exemple, la création du Centre pour la cybersécurité nous permet non seulement de disposer d'une capacité extraordinaire pour protéger les Canadiens, mais aussi de commencer à instaurer une culture de la résilience au Canada afin que nous puissions assurer la cybersécurité de tous.
Aussi minime que cela puisse paraître, ces mesures ont une incidence considérable. On peut ainsi collaborer avec les petites entreprises et même les particuliers pour s'assurer qu'ils sont en sécurité sur Internet. De nos jours, tout le monde se promène avec son téléphone, même les enfants. Il est donc extrêmement important de leur rappeler de changer régulièrement leur mot de passe et de faire d'autres choix pour s'assurer qu'ils restent en sécurité.
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Nous reprenons nos travaux.
Je souhaite la bienvenue à deux autres témoins, qui représentent le ministère des Affaires étrangères. Nous recevons Daniel Costello, sous-ministre adjoint, Sécurité internationale, et Weldon Epp, directeur général, Direction générale de l'Asie du Nord et de l'Océanie. Merci beaucoup d'être des nôtres.
Nous allons maintenant poursuivre la période des questions. C'est M. Bezan qui va commencer, et il dispose de six minutes.
Monsieur Bezan, vous avez la parole.
Monsieur le président, pour ma dernière question, je vais m'en tenir aux Affaires étrangères.
Au cours des derniers mois, nous avons vu le gouvernement fédéral prendre des mesures pour s'assurer, dans la mesure du possible, que les produits provenant de la région du Xinjiang, en Chine, qui pourraient être le fruit d'un travail forcé soient interdits d'entrée au Canada. Malheureusement, il arrive encore que des sites Web comme eBay et Amazon.ca — je viens de le voir moi-même, ce soir, sur Amazon.ca — fassent de la publicité pour le coton du Xinjiang. Pour ceux qui ne le sauraient pas, Xinjiang couvre une partie importante de l'approvisionnement mondial en coton.
Que peut faire le gouvernement canadien en plus de ce qu'il a déjà fait? Des mesures importantes ont été prises, mais je pense qu'il y a manifestement un appel à en faire plus pour veiller à ce que les produits et services issus d'un travail forcé n'entrent pas au Canada, point final.
Je sais que vous pourriez décider de parler d'Emploi et Développement social Canada et du fait que c'est leur responsabilité, et que la sécurité publique a un rôle à jouer. Je comprends cela. Je comprends que divers ministères travaillent sur cette question, mais celui des Affaires étrangères peut-il également être mis à contribution concernant l'examen de cette question? Est-ce que cela se fait? Dans quelle mesure vous coordonnez-vous avec les autres ministères à cet égard? C'est une question très importante pour le pays en ce moment.
Vous avez probablement suivi les travaux de ce comité, notamment ceux portant sur les contrats octroyés pour la gestion des visas en République populaire de Chine à une entreprise détenue par un conglomérat chinois, qui les a donnés en sous-traitance à une entreprise d'État chinoise. Le tout s'est fait sans grande vérification de sécurité.
J'aimerais maintenant vous emmener du côté du projet qu'entretenait le ministère de faire une commande à la compagnie Nuctech pour équiper 170 ambassades, consulats et hauts-commissariats. La compagnie a été fondée par le fils de l'ancien secrétaire général du Parti communiste et président de la République populaire de Chine, Hu Jintao. Par ailleurs, un certain nombre de préoccupations ont été exprimées par le gouvernement américain quant à des affaires de corruption liant cette entreprise, notamment en Namibie.
Compte tenu de tout cela, des vérifications de sécurité avaient-elles été faites avant qu'on se lance dans un tel projet?
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Ce serait formidable. Je préfère que vous fassiez cela plutôt que de perdre du temps à ne rien dire. Merci beaucoup.
La suite pourrait vous concerner, monsieur Jones.
En mars de cette année, Microsoft a annoncé que de multiples acteurs malveillants compromettaient son service de messagerie Exchange. La société a blâmé un groupe qu'elle nomme Hafnium, qui, selon elle, était associé à la Chine et [Difficultés techniques].
Votre organisme a publié un rapport le lendemain, le 6 mars, pour avertir les Canadiens — ou pour sonner l'alerte — d'appliquer les correctifs de Microsoft et d'être à l'affût des signes de compromission.
Le Centre de la sécurité des télécommunications et votre centre étaient-ils au courant de cette attaque chacun de leur côté? À quelle sorte de réponse les Canadiens pouvaient-ils s'attendre concernant ce type d'attaque?
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Merci, monsieur le président.
Évidemment, nous nous intéressons grandement au développement des capacités militaires de la Chine. C'est quelque chose que nous surveillons de très près, et ce, depuis un certain temps. Je ne dirais pas que les cinq dernières années ont été particulièrement inquiétantes, mais si l'on considère les grandes orientations de l'évolution de la Chine au cours des deux dernières décennies, la trajectoire a de quoi nous préoccuper un peu.
Dans les années 1980, la Chine avait une grande armée de conscrits qui n'était pas vraiment capable de faire grand-chose et dont la fonction principale était la défense des côtes. C'est très différent de la situation actuelle. La Chine a déployé des efforts considérables pour moderniser sa force militaire, se doter de nouvelles capacités modernes et transformer la manière dont elle commande et contrôle ces capacités. Elle se retrouve donc avec une force de combat beaucoup plus efficace qu'avant.
Nous constatons également que la Chine s'est étendue à de nouveaux domaines qui nous intéressent beaucoup, notamment le domaine spatial, ce qui se traduit par une augmentation significative des missions dans l'espace. Dans les années 1980, la Chine ne pilotait pas de satellites. Aujourd'hui, elle en a plus de 540, et c'est quelque chose que nous suivons de très près.
Globalement, c'est cette tendance des 20 ou 30 dernières années qui nous préoccupe beaucoup. Comme la Chine a développé ses capacités militaires, nous sommes également très intéressés par la façon dont elle les utilise, car...
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Je vous remercie de votre question.
[Traduction]
Monsieur le président, le Centre de la sécurité des télécommunications est vraiment très attentif au fait que de plus en plus de Canadiens sont en ligne — non seulement les citoyens canadiens, mais aussi les entreprises, les étudiants et le secteur universitaire. Nous prenons des mesures très énergiques pour veiller à éduquer les internautes et à sécuriser davantage cet espace pour les Canadiens.
Nous avons détecté des campagnes d'hameçonnage utilisées par des acteurs non étatiques qui visent à escroquer les Canadiens, à voler leurs renseignements personnels et à jouer sur leurs angoisses. Nous avons mis en place un certain nombre d'activités pour aider à réduire les risques à cet égard.
Par exemple, lorsque nous repérons des sites qui prétendent être des sources autorisées du gouvernement du Canada, nous travaillons avec le secteur privé pour mettre ces sites hors ligne et réduire le risque que les Canadiens entrent en contact avec cette désinformation.
Nous avons également travaillé avec différents partenaires gouvernementaux pour trouver des moyens d'éliminer l'idée que leurs comptes puissent être usurpés. Nous confions les fils de menaces à certaines organisations du secteur privé afin qu'elles mettent au point des applications que les Canadiens pourront télécharger.
Nous travaillons également en étroite collaboration avec le secteur de la santé. Nous leur avons fourni un grand nombre d'indicateurs de compromission ainsi que des conseils et des directives pour augmenter leur résistance et leur résilience face aux types d'attaques que nous voyons — comme les rançongiciels — et qui visent des organisations qui ne peuvent tout simplement pas se permettre d'être hors ligne pour quelque durée que ce soit.
J'ai encore un commentaire et une question.
Monsieur Epp, on peut faire valoir que nous ne fournissons à la Chine qu'environ un demi-pour cent de sa production économique, soit quelque quatre dixième de 1 % de son PIB. Bref, nous achetons chaque année pour l'équivalent d'environ 70 milliards de dollars de produits de la Chine. Le PIB par habitant en dollars canadiens est d'environ 10 000 $ par an. Donc, nos 70 milliards de dollars font travailler environ 7 millions de Chinois. Nous savons que 20 millions de personnes par année quittent la campagne chinoise pour s'installer en ville, un phénomène qui dure depuis plus de 10 ans et qui devrait, selon les prédictions, se poursuivre encore un certain temps, ce qui est confirmé par le ministère chinois du logement et du développement urbain et rural.
Est-ce qu'Affaires mondiales a analysé ce phénomène par rapport au besoin existentiel de la Chine de croître à un certain rythme, le PIB étant actuellement [Difficultés techniques] pour veiller à ce que les migrants internes exercent un emploi lucratif? Le cas échéant, que pouvez-vous nous dire sur les conclusions de cette analyse?
:
Monsieur le président, cette question est très précise. À brûle-pourpoint, là, je vous dirais que je ne suis pas au courant d'une telle étude, mais que le ministère est grand. Je serais heureux de me renseigner et de vous faire savoir s'il y en a bien une.
De façon plus générale, le point demeure important. Il touche un éventail de préoccupations en ce qui a trait à la cohésion sociale et à la stabilité de la Chine, comme d'autres l'ont dit, y compris le , si je ne m'abuse, quand il a comparu devant le Comité en janvier. Ce que je veux dire, c'est que la Chine est fragile à bien des égards et que cette fragilité est en grande partie due à l'ampleur de l'écart de revenu. Même si la Chine s'est développée et enrichie, elle a aussi vu l'écart de revenu s'accentuer sévèrement, et cette disparité entre centres urbains et régions rurales est, selon moi, bien connue de nombre des membres de ce comité qui se sont rendus en Chine et qui ont été informés sur la question.
À tout cela s'ajoute également... L'urbanisation galopante de la Chine a provoqué d'autres problèmes au-delà de ceux de nature sociopolitique, dont des problèmes environnementaux. Toutefois, cela s'est aussi traduit par diverses occasions pour les exportateurs canadiens dans des secteurs où le Canada est très prisé par les consommateurs chinois, que ce soit par rapport à nos produits ou à nos maisons, nos édifices, nos constructions, etc.
La première question à traiter porte sur la motion relative à la production de documents. La greffière aimerait confirmer un élément de la motion qui a été adoptée le mercredi 31 mars 2021. Puisque le délai pour la production de documents est passé à 20 jours, le délai applicable à la comparution de MM. Stewart et Poliquin, s'ils ne produisent pas les documents exigés, devrait maintenant être de 27 jours plutôt que de 17 jours. La motion serait reformulée pour inclure la notion suivante: « dans les 27 jours suivant l'adoption de la présente motion ».
Est-ce que quelqu'un s'oppose à cela? La greffière souhaite simplement obtenir une confirmation. Je ne vois aucune objection, donc je considère la motion adoptée.
[Français]
De plus, l'horaire du Comité a changé, comme vous le savez. Nous nous rencontrons maintenant une seule fois par semaine, chaque lundi, pour une durée de trois heures. La greffière a distribué l'horaire qui est proposé pour refléter ce changement.
Y a-t-il des commentaires à ce sujet?
[Traduction]
La greffière m'avise que Mme Bartholomew, présidente de la U.S.-China Economic and Security Review Commission, a confirmé sa présence à la réunion de lundi prochain, soit le 19 avril 2021. Elle fait actuellement partie d'un groupe de deux témoins. La greffière et l'analyste aimeraient savoir si les membres préfèrent que Mme Bartholomew soit seule pendant une heure.
Monsieur Harris.
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Je l'ai levée de nouveau.
Monsieur le président, j'ai deux arguments à faire valoir. Tout d'abord, je pense que nous devrions réserver l'heure prévue pour entendre M. McGuinty ou d'autres membres du comité parlementaire de surveillance des activités de renseignement de sécurité. Il y a d'autres parlementaires au sein de ce comité qui pourraient être disposés à comparaître si M. McGuinty n'est pas prêt à le faire volontairement et si nous ne sommes pas en mesure de trouver une solution de rechange.
Je suggère que nous envoyions une lettre de suivi à M. McGuinty, dans laquelle nous soulignerons le vif désir des membres du Comité de l'entendre témoigner. Cela n'enfreint aucune règle. En même temps, nous offrirons la possibilité de comparaître au prochain témoin approprié... ou à d'autres membres de ce comité.
Pour faire suite aux commentaires de M. Bergeron et d'autres personnes sur la question de la possibilité d’assigner des gens à comparaître, il semble que, d'après ce que la greffière a indiqué et ce que j'ai observé dans d'autres cas, la Chambre des communes peut ordonner à une personne de comparaître devant notre comité. Le Comité aurait, par exemple, le pouvoir d'adopter une motion et de la renvoyer à la Chambre, qui, si elle adopte la motion, enjoindrait à M. McGuinty de comparaître devant le Comité.
Je veux juste avoir une idée claire des règles, et j'aimerais entendre les commentaires des autres membres du Comité. Il est clair que ce n'est pas une mesure que je peux prendre sans le soutien des autres membres.
Madame la greffière, pourriez-vous simplement clarifier la formulation de cette motion? Si le Comité adoptait une motion indiquant « Que le Comité ordonne à David McGuinty de comparaître devant le Comité spécial pendant une heure et que le Comité fasse rapport de cette motion à la Chambre », la motion fournirait-elle les directives qui conviennent, si elle était adoptée?
:
Merci, monsieur le président.
Je voudrais simplement parler de la suggestion de M. Genuis qui propose de présenter une motion à la Chambre. Je ne crois pas qu'il soit très judicieux pour les parlementaires de prendre cette mesure, à moins que des circonstances extrêmes rendent nécessaire la comparution d'un député. On ne demande pas à M. McGuinty de comparaître pour parler d'un sujet qu'il est le seul à connaître. Le Comité a publié un rapport, et ce rapport est à notre disposition. D'après mon expérience, lorsque M. McGuinty comparaît devant des comités, il répète ce qui se trouve dans le rapport et ne vous dit pas grand-chose d'autre. Il parle du rapport. Il a récemment comparu devant le comité de la sécurité publique.
Nous établirions un précédent fâcheux en ignorant les privilèges des députés de la Chambre, car ceux-ci font partie des privilèges dont nous jouissons en tant que députés. Nous devrions être très réticents à l'idée d'établir une pratique courante ou même un précédent comme celui-ci, alors qu'il ne semble pas crucial que M. McGuinty se présente devant notre comité pour être interrogé à ce sujet. En tant que député du Parlement, je pense qu'il serait peu judicieux de créer un tel précédent.
La suggestion de M. Lightbound est acceptable, puisqu'il veut qu'on lui pose de nouveau la question — ou qu'on demande à d'autres membres du Comité de comparaître. Si l'objectif est d'avoir l'occasion de parler du rapport et de son contenu, cette suggestion est parfaite. Nous pouvons inscrire le point à l'ordre du jour de notre comité, et un membre du Comité peut venir nous guider pendant l'examen du rapport ou de quoi que ce soit d'autre, mais je doute que nous entendions quoi que ce soit que le Comité a appris en rédigeant son rapport, autre que ce qui figure déjà dans le rapport lui-même.
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Merci, monsieur le président.
J'approuve une grande partie de ce qui a été dit par tous les autres intervenants. En me renseignant sur le mécanisme procédural par lequel quelqu'un pourrait être assigné à comparaître devant le comité, je ne voulais pas laisser entendre que ce devrait nécessairement être notre première option. Toutefois, puisque nous avons cette discussion en public, il est bon de reconnaître les options dont dispose le Comité. La procédure offre véritablement ces options. Nous n'inventons pas quelque chose qui ne figure pas dans le Règlement. Il y a des antécédents. Je crois que cette option a été utilisée pour faire comparaître un ancien chef du NPD. Il existe une procédure par laquelle la Chambre peut assigner une personne à comparaître devant un comité, et cela peut s'appliquer à un député si c'est la Chambre qui intervient plutôt que le Comité.
Je partage le point de vue de M. Bergeron. Il s'agit d'une question grave, non pas, bien sûr, parce que la conduite de M. McGuinty est en cause, mais parce que l'idée derrière la création de cet organisme de surveillance était que ce soit un comité composé de parlementaires qui assurerait un contrôle parlementaire des activités liées à la sécurité et au renseignement de sécurité.
En ce sens, ce sont des renseignements que seuls les membres de ce comité peuvent fournir. Ce n'est pas comme si nous pouvions simplement remplacer ses membres par un autre expert, n'est-ce pas? Il s'agit d'un organisme particulier qui a pour mandat législatif d'assurer la liaison entre les parlementaires et le processus décisionnel en matière de sécurité. Par conséquent, il est important que le Comité entende des membres de cet organisme et, pour honorer le mandat de cet organisme, nous devons insister un peu à cet égard.
Je soutiens la suggestion de M. Lightbound qui propose d'envoyer une lettre de suivi afin d'offrir une certaine souplesse en ce qui concerne le choix du moment pour comparaître. Il est peut-être encore possible que les membres du Comité se réunissent à une heure différente du créneau horaire habituel. Les bureaux des whips ne sont peut-être pas très favorables à cette idée, mais nous pouvons tenter de faire preuve de souplesse afin de nous adapter à son emploi du temps. Peut-être pourrions-nous simplement lui faire part du sérieux avec lequel les membres du comité se penchent sur cette question et lui faire comprendre qu'en fin de compte, il n'est pas nécessaire que sa comparution ait lieu la semaine prochaine, mais que nous avons prévu une heure pour entendre M. McGuinty ou, à tout le moins, d'autres membres du Comité parler du travail réalisé par celui-ci.
En théorie, je suppose que nous pourrions lancer une invitation ouverte aux membres du comité afin qu'ils puissent comparaître s'ils le souhaitent. Je pense qu'il serait plus approprié d'entendre le président. J'espère que nous serons en mesure de le faire, mais nous avons d'autres options qui nous permettront, d'une manière ou d'une autre je pense, d'entendre parler du travail accompli par ce comité.
Merci.
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Merci, monsieur le président.
M. Lightbound a proposé une voie à suivre qui est très raisonnable, et je pense que M. Harris a fait écho à un point de vue très raisonnable. Par souci d'aller de l'avant, parce que je constate que nous tournons en rond en ce moment, je précise qu'à mon avis, vous connaissez la position de la plupart des membres du Comité à cet égard. Toutefois, j'ajouterais que je doute qu'il y ait un seul membre du Comité qui ait lu l'examen annuel qui vient d'être déposé au Parlement.
Sauf erreur, je crois qu'il a été déposé aujourd'hui, mais je pourrais me tromper.
Lisons d'abord le rapport du comité — c'est-à-dire le comité de la sécurité nationale qui est composé de parlementaires et qui se penche sur les questions de sécurité. Ensuite, le Comité pourra décider s'il convient d'aller de l'avant. En ce qui concerne l'idée d'assigner automatiquement M. McGuinty à comparaître par l'intermédiaire du Parlement, je ne sais pas en quoi consiste le problème.
Je pense que vous connaissez la position de la plupart des membres du Comité à ce sujet, et je vois qu'il est 21 heures. J'ignore s'il s'agit de la dernière question que nous devons aborder, mais nous continuons de tourner en rond.
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Merci, monsieur le président.
Mon collègue M. Fragiskatos a dit en anglais ce que j'allais dire. Je suis tout à fait d'accord avec lui, ainsi que sur la proposition de Joël Lightbound.
Je voudrais aussi ajouter que nous pourrons inviter des membres du comité autres que le président. Tout d'abord, j'aimerais préciser que le rapport présenté aujourd'hui est caviardé. Vous savez que tous les membres ont le code secret ou même très secret. Ils ne pourront donc pas commenter ou analyser les éléments qui ne sont pas dans le rapport. Ce dernier a été revu par un comité pour être caviardé.
Je terminerai en disant que ce comité est formé de parlementaires. Il comprend des députés et des sénateurs des partis qui sont représentés à la Chambre et a l'habitude de fonctionner de façon non partisane. Nous pouvons toujours demander qu'un autre membre du comité puisse comparaître, mais connaissant la situation, je serai étonné d'obtenir une réponse positive, parce que le même directeur devra les en informer. Nous pouvons essayer, mais si M. McGuinty ne vient pas, je serais étonné que d'autres membres acceptent de se présenter au Comité.
Je vous remercie.
:
Merci beaucoup, monsieur Dubourg.
[Traduction]
J'essaie d'obtenir le consensus du Comité. Le Comité souhaite-t-il que la greffière écrive de nouveau à , en indiquant que le Comité souhaite vivement qu'il comparaisse devant lui ou qu'un autre membre du comité comparaisse à sa place, s'il n'est pas libre?
Est-ce là où nous en sommes? Quelqu'un s'oppose-t-il à cela? Y a-t-il des préoccupations à ce sujet? Comme je n'en vois aucune, c'est ce que nous ferons.
Merci beaucoup.
[Français]
Madame la greffière, vous pouvez aller de l'avant.
Merci.
M. Bergeron m'a demandé un peu de temps afin de proposer ses motions.
Monsieur Bergeron, vous avez la parole.
:
Au sein d'un autre comité, je me suis opposé à la formulation de la motion initiale parce que nous n'aurions même pas pu apporter les amendements que nous avons apportés ce soir à la motion précédente sans les avoir présentés par écrit avant la réunion.
La présente motion est un peu différente, mais je suppose que ce serait... Il parle de motions de fond ou d'amendements de fond, et je ne sais pas ce qu'on entend par « fond » dans ce contexte. Je suppose que cela rendrait très difficile la proposition d'amendements ou que ce processus exigerait beaucoup de temps dans certains cas, et il arrive assez souvent que des motions ou des amendements soient proposés au cours de séances de comité ou que des motions soient proposées spontanément dans certains cas.
Si l'on suggère qu'au cours des séances de comité, les motions soient distribuées par écrit dans les deux langues officielles avant d'être mises aux voix, je suppose que cela exigerait un certain temps, et je me demande s'il est nécessaire de le faire.
Lorsque nous avons eu ce débat au sein d'autres comités, il a été suggéré qu'à des fins de traduction, nous répétions la motion plusieurs fois ou que nous demandions à la greffière de la répéter plusieurs fois, au besoin, afin d'en assurer la pleine compréhension. Je suis d'avis que cette façon de procéder serait normalement suffisante. Il peut y avoir des situations où quelqu'un serait forcé de dire: « Écoutez, je veux être sûr que cette motion est correcte ». La personne demanderait alors que le Comité consente à ce qu'elle soit consignée avant d'être mise aux voix, mais je ne sais pas si c'est nécessaire. La traduction que nous obtenons, les interprètes dont nous disposons pour [Difficultés techniques] sont très bons, et si la traduction pose un problème, elle peut faire l'objet d'un rappel au Règlement ou d'une question de privilège.
Je ne suis pas sûr que cette approche est nécessaire, mais je suis curieux d'entendre ce que les autres membres du Comité ont à dire à ce sujet.
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Merci, monsieur le président, et merci, monsieur Bergeron, de soulever cette question.
En ce qui me concerne, cette motion n'est pas tant une question de libellé qu'une question de capacité du Comité à faire preuve de souplesse. Il arrive que des questions soient soulevées et que le Comité souhaite y répondre par une motion de fond. Par exemple, cette aventure, pour ainsi dire, que nous vivons avec l'Agence de la santé publique du Canada a commencé lorsque, dans le contexte de la motion sur la réunion avec les fonctionnaires, j'ai proposé une motion qui a reçu un appui unanime pour demander aux fonctionnaires de faire rapport d'ici vendredi. Cela a été fait à l'unanimité, donc il n'y avait clairement pas de problème, mais c'était un cas où nous réagissions à des événements en direct et où nous formulions verbalement des motions à l'improviste pour répondre à ce qu'un témoin nous disait.
Nous avons tous découvert que c'est une bonne pratique de fournir un préavis écrit chaque fois que c'est possible, et c'est bien sûr requis dans certaines situations, lorsqu'une motion n'est pas liée au sujet discuté.
Je pense que la pratique doit être l'égalité des langues, donc si une motion est énoncée verbalement dans une langue, elle doit être disponible verbalement dans les deux langues, et si elle est soumise par écrit dans une langue, elle doit alors être envoyée par écrit dans les deux langues.
Je n'en vois pas l'intérêt. Je vois de grands risques à imposer cette contrainte supplémentaire au Comité, et je pense qu'il faudrait mettre l'accent sur la souplesse et la préservation du principe d'égalité des langues.
[Français]
Je le ferai avec plaisir, monsieur Harris.
[Traduction]
Je ne parle pas du genre de communications ou de courriels que vous pourriez envoyer à la greffière ou aux analystes pour poser des questions précises sur la procédure, notamment. Comme je l'ai dit, au Comité des langues officielles, nous avions un article. Il était seulement en anglais, et il était si important que nous avons dit que nous devrions — c'était sur un site Web — l'inclure dans le rapport. Il est important que ces types de documents que nous allons utiliser, auxquels nous allons faire référence dans le rapport, soient dans les deux langues officielles. Cela a permis à tous les membres de savoir exactement ce qui se passe.
À l'époque, nous avons envoyé cet article au Bureau de la traduction pour en obtenir une version française, afin que tout le monde puisse comprendre ce qui se passait.
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Merci, monsieur le président.
La motion présentée par notre collègue me semble très claire. On y parle d'un document de référence.
Si M. Paul-Hus, pour reprendre son exemple, aime beaucoup le livre qu'il avait en main et souhaite nous en soumettre une page à des fins de discussion, pour éclairer notre lanterne quant à l'issue de nos discussions, je suis d'accord avec lui pour dire qu'on ne va pas distribuer l'ensemble du livre. Par contre, s'il distribue une page et qu'elle est en français, il m'apparaît normal qu'on la traduise en anglais pour nos collègues. Si cette page est en anglais, il m'apparaît normal qu'on la traduise en français pour nos collègues. Cela va exactement dans le sens de la pratique voulant que les documents des témoins soient traduits avant d'être distribués.
On parle d'un document de référence. Je comprends qu'il ne s'agit pas ici de n'importe quel document, par exemple d'un courriel ou d'un échange informel, mais bien d'un document de référence qui doit guider notre réflexion et nos travaux. Cela me paraît très clair. Un document de référence qu'on veut faire distribuer ne peut pas être distribué dans une seule langue. Il faut le faire distribuer dans les deux langues officielles. S'il s'agit d'un article de fond publié dans Le Devoir, par exemple, on s'assure qu'il est traduit en anglais avant d'être distribué aux députés francophones, tout comme aux députés anglophones. Si c'est un article de fond publié dans le Globe and Mail, on s'assure, de la même façon, qu'il est traduit en français avant d'être distribué aux députés anglophones, tout comme aux députés francophones.
Cela me paraît très clair et semble aller dans le sens des pratiques usuelles de nos comités. Il y avait peut-être une petite lacune dans nos motions de régie interne. En effet, celles-ci ne touchent que les documents distribués ou soumis par les témoins. Or notre réflexion ne s'appuie pas que sur les documents soumis par les témoins. Elle s'appuie également sur un certain nombre de documents [difficultés techniques], notamment sur les notes de recherche absolument formidables que nous prépare la Bibliothèque du Parlement. Ces notes ne sont pas distribuées qu'en anglais ou qu'en français, mais bien dans les deux langues, étant donné qu'il s'agit de documents importants pour la réflexion qui doit nous mener éventuellement à une décision.
À mon avis, il va de soi que ces documents de référence ne peuvent être distribués aux membres du Comité que s'ils sont présentés dans les deux langues officielles de ce pays.