:
Bonjour, tout le monde. Je déclare la séance ouverte.
Bienvenue à la 15e réunion du Comité permanent de l'industrie, des sciences et de la technologie de la Chambre des communes. La réunion d'aujourd'hui se déroule dans un format hybride, conformément à l'ordre de la Chambre du 25 janvier 2021. Les délibérations seront affichées sur le site Web de la Chambre des communes, et la diffusion Web montrera toujours la personne qui parle plutôt que l'ensemble du Comité.
Pour assurer le bon déroulement de la séance, j'aimerais énoncer quelques règles à suivre. Les membres et les témoins peuvent s'exprimer dans la langue officielle de leur choix. Des services d'interprétation sont disponibles pour cette réunion. Vous avez le choix, au bas de votre écran, entre le parquet, l'anglais ou le français.
Avant de prendre la parole, veuillez attendre que je vous nomme. Si vous participez à la réunion par vidéoconférence, veuillez cliquer sur l'icône du microphone pour activer votre micro. Pour ceux qui sont dans la salle — même si je pense qu'il n'y a personne dans la salle —, votre microphone sera contrôlé comme à l'habitude par l'agent des délibérations et de la vérification.
Je vous rappelle que toutes les observations des membres et des témoins doivent être adressées à la présidence. Lorsque vous n'avez pas la parole, nous vous demandons de désactiver votre micro. Pour ce qui est de la liste des intervenants, le greffier du Comité et moi-même ferons notre possible pour conserver l'ordre d'intervention de tous les membres.
Comme d'habitude, je brandirai un carton jaune 30 secondes avant la fin de votre temps de parole et un carton rouge lorsque votre temps sera écoulé. Veuillez garder un œil sur la carte et respectez le temps imparti pour que tout le monde ait l'occasion de poser des questions.
Conformément au paragraphe 108(2) du Règlement et à la motion adoptée par le Comité le mardi 1er décembre 2020, le Comité se réunit aujourd'hui pour poursuivre son étude de la capacité nationale de fabrication d'un vaccin contre la COVID-19.
J'aimerais souhaiter la bienvenue à nos témoins. Nous accueillons aujourd'hui Mme Anita Anand, ministre des Services publics et de l'Approvisionnement, et M. François-Philippe Champage, ministre de l'Innovation, des Sciences et de l'Industrie. Nous recevons, du ministère des Travaux publics et des Services gouvernementaux, M. Bill Matthews, sous-ministre, du ministère de l'Industrie, M. Simon Kennedy, sous-ministre, et du Conseil national de recherches du Canada, M. Mitch Davies, président.
Je viens de recevoir une note du greffier qui m'indique que nous devons faire une pause un instant. Je pense que nous éprouvons des problèmes de son dans la salle. Je vais suspendre les travaux un instant.
:
Merci, madame la présidente.
[Français]
Bonjour, tout le monde.
[Traduction]
Comment va tout le monde aujourd'hui? Je suis ravie d'être ici avec vous.
Je vous remercie de m'avoir invitée à me joindre à vous ce matin. Avant de commencer, je veux prendre un moment pour souligner que je vous rencontre sur le territoire de nombreuses Premières Nations, y compris les Mississaugas de Credit, les Anishinabes, les Chippewas, les Haudenosaunees et les Wendats.
Je tiens également à remercier tout le monde qui travaille fort dans les coulisses pour assurer la bonne tenue de ces rencontres virtuelles. Je tiens aussi à remercier plus particulièrement nos interprètes et nos traducteurs, qui jouent un rôle de premier plan pour que les Canadiens puissent comprendre et traiter cette information.
Je suis accompagnée aujourd'hui de mon sous-ministre, Bill Matthews. Merci, monsieur Matthews, d'être ici.
Je veux tout d'abord parler de la réponse de SPAC à la pandémie. Malgré la grande fatigue et le stress causés par la pandémie, les Canadiens et les Canadiennes ont uni leurs efforts pour freiner la propagation du virus. Je crois pouvoir parler au nom de tous les parlementaires, et particulièrement ceux d'entre nous qui sont dans cette salle aujourd'hui, lorsque je dis que nous voulons remercier les médecins, le personnel infirmier et les travailleurs de la santé qui travaillent sans relâche aux premières lignes. Ils font un travail crucial. C'est pourquoi, depuis le début de cette pandémie, mon ministère, Services publics et Approvisionnement Canada, s'emploie sans relâche à acheter l'EPI et les autres fournitures médicales essentielles aux travailleurs de la santé de première ligne.
En ce qui concerne la production au Canada, nous devrions saluer et remercier tous les fournisseurs canadiens qui ont contribué à lutte contre la COVID-19 avec nous. De nombreuses entreprises canadiennes ont augmenté leur production afin de fournir en grandes quantités les articles dont nous avions urgemment besoin. La protection de nos professionnels de la santé aux premières lignes demeure une priorité absolue.
Par exemple, au début de la pandémie, nous avons conclu un contrat à long terme avec Medicom, de Montréal, pour la production annuelle de dizaines de millions de masques N95 et de masques chirurgicaux. Nous avons déjà reçu de l'entreprise Medicom plus de 18 millions de masques chirurgicaux et plus de 5,7 millions de masques N95, tous fabriqués au Canada.
Un dépistage plus intense s'est imposé au fil de la pandémie pour éviter que de nouveaux cas isolés de COVID-19 se transforment en éclosions. LuminUltra, une entreprise du Nouveau-Brunswick de premier plan dans le secteur de la biotechnologie, s'est engagée à produire de grandes quantités du réactif nécessaire aux tests de dépistage de la COVID-19 jusqu'en mars de cette année.
Si de nombreuses entreprises canadiennes ont augmenté leur capacité de production existante, d'autres ont complètement réoutillé leurs chaînes de production afin de répondre aux besoins du pays. Par exemple, au Québec, Bauer, qui fabrique normalement de l'équipement de hockey, a commencé à produire des écrans faciaux pour les travailleurs de la santé de première ligne. L'entreprise Toronto Stamp, qui fabrique des affiches, a lancé un projet sollicitant la contribution d'une dizaine de petites entreprises de Toronto pour fabriquer des écrans faciaux. À Calgary, l'entreprise Fluid Energy, qui est spécialisée dans le traitement et la fabrication de produits chimiques, est intervenue pour produire des millions de litres de désinfectants pour les mains destinés à l'ensemble du Canada. La liste est longue, madame la présidente. Par exemple, Stanfields au Nouveau-Brunswick nous a fourni 100 000 blouses d'hôpital par semaine. L'entreprise Irving Oil, établie au Nouveau-Brunswick, a réoutillé ses chaînes de production pour fabriquer du désinfectant pour les mains.
Ce ne sont là que quelques-unes des nombreuses entreprises novatrices et dévouées au pays qui sont intervenues et ont travaillé à s'assurer que nos travailleurs de la santé aux premières lignes sont protégés.
Je vais maintenant aborder l'achat de vaccins. Nous savons que, pour surmonter cette pandémie au plus vite, il faut suivre les recommandations des autorités de santé publique et assurer le déploiement fructueux des vaccins. Pendant que notre gouvernement investit dans l'avenir de la production de vaccins au Canada, mon ministère continue, pour l'heure, de lutter contre la pandémie selon une stratégie qui consiste à acheminer les vaccins autorisés au pays le plus rapidement possible.
Madame la présidente, le gouvernement avait pour objectif dès le départ d'obtenir le plus rapidement possible des vaccins sûrs, efficaces et nécessaires pour la population canadienne. Notre démarche en ce sens est guidée par notre groupe de travail sur les vaccins, dont la création était un élément clé de la stratégie en matière de vaccins de notre pays. En tout, notre gouvernement a réussi à accéder jusqu'à près de 400 millions de doses de vaccins potentiels de sept candidats, ce qui a donné lieu à l'un des portefeuilles de vaccins contre la COVID-19 les plus solides et les plus diversifiés dans le monde.
Dans les ententes que nous avons établies, nous avons négocié les délais de livraison les plus rapides possible. Après que Santé Canada a approuvé les vaccins de Pfizer et de Moderna, nous avons reçu plus de 1,1 million de vaccins contre la COVID-19 et les avons distribués aux provinces et aux territoires. Rien qu'entre Moderna et Pfizer, nous restons sur la bonne voie pour disposer de suffisamment de vaccins pour immuniser tous les Canadiens qui le souhaitent avant la fin du mois de septembre.
De plus, grâce à l'initiative COVAX, le Canada recevra au moins 1,9 million de doses du vaccin d'AstraZeneca, qui est sur le point de recevoir l'autorisation de Santé Canada. Une fois le vaccin autorisé, les livraisons pourraient commencer avant la fin de mars. Nous continuons aussi de collaborer étroitement avec les cinq autres fabricants avec qui nous avons des ententes bilatérales: Sanofi-GSK, Medicago, AstraZeneca, Johnson & Johnson et Novavax.
Notre objectif est de faire entrer le plus rapidement possible au Canada davantage de vaccins approuvés par Santé Canada.
Bien que les vaccins soient d'une importance capitale, les fournitures nécessaires à leur administration sont tout aussi indispensables. Par exemple, nous avons acquis plus de 170 millions de seringues de différentes tailles auprès de divers fournisseurs. Cette quantité comprend 64 millions de seringues à faible volume mort, qui ne sont disponibles qu'en quantités très limitées dans le monde. La première livraison d'environ un million de ces seringues spécialisées arrive au Canada cette semaine.
Pour conclure, madame la présidente, chaque fois que nous avons demandé l'aide des entreprises canadiennes au cours de la pandémie, elles ont répondu à l'appel. En outre, nous nous sommes assurés de disposer d'EPI et de fournitures médicales fabriqués au Canada pour répondre aux besoins de notre pays.
La sécurité de nos proches est notre priorité absolue.
Merci de votre temps. Je serai maintenant heureuse de répondre à vos questions.
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Merci, madame la présidente.
Bonjour, très chers collègues.
C'est pour moi un honneur de prendre la parole aujourd'hui à titre de ministre de l'Innovation, des Sciences et de l'Industrie pour faire le point sur les efforts du gouvernement visant à assurer la vaccination de la population canadienne contre la COVID-19.
Je voudrais tout d'abord profiter de l'occasion pour remercier, au nom des parlementaires, tous les officiels et les fonctionnaires qui ont travaillé d'arrache-pied durant les derniers mois et la dernière année pour assurer la santé et la sécurité des Canadiennes et des Canadiens. Je pense notamment à mon sous-ministre, M. Simon Kennedy, mais aussi à M. Mitch Davies, président du Conseil national de recherches du Canada, et à M. Bill Matthews, sous-ministre de la ministre Anand, qui a fait un travail remarquable.
Le Canada a garanti l'accès aux vaccins les plus prometteurs en cours de mise au point dans le monde. Le gouvernement a aussi agi pour accroître la capacité de fabrication de vaccins au pays, afin de contribuer à assurer sa préparation à long terme à une pandémie.
[Traduction]
Lorsque cette pandémie a commencé, le Canada ne disposait pas de capacités de biofabrication à grande échelle qui soient flexibles et adaptées à un vaccin contre la COVID-19. Il est important de se rappeler comment nous en sommes arrivés là.
Pendant la majeure partie du XXe siècle, le Canada a joué un rôle clé dans la conception et la production mondiale de produits biopharmaceutiques, principalement grâce à des travaux effectués dans les laboratoires de recherche médicale Connaught, à Toronto. La situation a changé dans les années 1980 lorsque le gouvernement de l'époque a décidé de privatiser les laboratoires Connaught. En l'espace de 10 ans, l'écosystème de la biofabrication au Canada s'est érodé. Bien que les entreprises aient réalisé beaucoup de travaux en recherche et développement ici au Canada, peu de produits ont été commercialisés pour un usage public.
Ensuite, le gouvernement précédent a sabré le financement d'Industrie Canada qui soutenait les entreprises des sciences de la vie et attirait de nouveaux investissements au Canada.
[Français]
Depuis lors, le Canada a perdu un certain nombre d'entreprises et d'investissements notables. En voici quelques exemples.
En 2007, AstraZeneca a cessé ses activités de fabrication au Canada pour les regrouper dans ses installations basées en Suède.
En 2010, Johnson & Johnson a fermé son centre de recherche à Montréal.
En 2011, Teva a fermé l'une de ses usines canadiennes de fabrication, soit celle située à Montréal.
En 2013, Boehringer Ingelheim a fermé son centre de recherche-développement à Laval, qui se concentrait sur l'hépatite C et le VIH.
En 1973, environ 19 % de la demande intérieure canadienne de vaccins et de médicaments thérapeutiques était satisfaite par des importations. Aujourd'hui, le Canada importe 85 % de ses vaccins et médicaments thérapeutiques.
[Traduction]
Tournons-nous vers l'avenir.
Dès le début de la pandémie, notre gouvernement a reconnu que nous devions renforcer notre capacité nationale de fabriquer des vaccins et des traitements au Canada. Nous avons investi tôt et massivement. Nous avons pris des mesures immédiates en adoptant une vision à long terme.
Permettez-moi de souligner, chers collègues, quelques-uns des nombreux investissements que nous avons réalisés depuis mars 2020.
[Français]
Il faut aussi rappeler qu'en général, la mise en place d'une nouvelle installation pharmaceutique de fabrication, si l'on suit les bonnes pratiques de fabrication, peut prendre de deux à cinq ans. Compte tenu de la crise, nous allons faire des efforts considérables pour accélérer le processus et réduire les délais.
Tout d'abord, nous avons investi 126 millions de dollars dans la construction du nouveau centre de production de produits biologiques du Conseil national de recherches du Canada, à proximité de son site de l'avenue Royalmount, à Montréal. Une fois pleinement fonctionnel, plus tard dans l'année, ce nouveau centre pourrait produire à l'échelle nationale environ 2 millions de doses de vaccins par mois.
Cette semaine, nous avons signé un protocole d'entente avec Novavax pour poursuivre la fabrication nationale de son vaccin contre la COVID-19 dans ce nouveau centre de production de produits biologiques, à Montréal.
Le gouvernement a également investi 44 millions de dollars dans la modernisation de l'installation de l'avenue Royalmount pour les essais cliniques. Cela permettra au CNRC de produire du matériel pour les essais cliniques ainsi que des doses de vaccins d'urgence.
[Traduction]
Regardons ce que nous avons fait en Saskatchewan. Nous avons investi 23 millions de dollars pour aider la Vaccine and Infectious Disease Organization de l'Université de la Saskatchewan et le Centre international de recherche sur les vaccins — ce que nous appelons VIDO-InterVac — pour contribuer à accélérer la conception de son candidat vaccin contre la COVID-19, et 12 millions de dollars pour transformer son installation de production de vaccins pour les animaux afin de répondre aux normes requises pour la production de vaccins pour les humains.
[Français]
Notre gouvernement sait que le secteur privé joue un rôle primordial dans la recherche-développement. Il fait progresser la mise au point de vaccins et le développement de la capacité de biofabrication.
Ainsi, dès les premiers mois de la pandémie, le gouvernement a consacré 792 millions de dollars au titre du Fonds stratégique pour l'innovation afin de concevoir des vaccins et des produits thérapeutiques chez nous, au Canada, ainsi que pour renforcer les activités de biofabrication. Les collègues de Québec sauront que la société privée Medicago, qui possède déjà plus de 20 ans d'expérience dans la production de vaccins, a notamment obtenu un appui pouvant atteindre 173 millions de dollars. Les fonds permettront à Medicago d'accélérer les essais cliniques ainsi que la construction d'une installation de production de vaccins et d'anticorps conformément aux bonnes pratiques de fabrication. Le gouvernement s'est engagé à acquérir jusqu'à 76 millions de doses du candidat vaccin de Medicago si l'efficacité de ce dernier est démontrée.
[Traduction]
Le Fonds stratégique pour l'innovation a également investi jusqu'à 56 millions de dollars dans l'entreprise Variation Biotechnologies pour concevoir un vaccin contre la COVID-19 à son centre de recherche à Ottawa, et jusqu'à 25 millions de dollars dans l'entreprise Precision Nanosystems de Vancouver pour soutenir sa technologie révolutionnaire de nanoparticules lipidiques.
[Français]
Le gouvernement est conscient que le déploiement de vaccins efficaces est la meilleure façon de relancer l'économie canadienne et de protéger la santé des Canadiens à long terme.
Dans l'énoncé économique de l'automne, nous nous sommes engagés à explorer les moyens de renforcer la capacité de bioproduction et d'intervention à long terme du Canada en cas de pandémie. Le Canada est prêt à aller de l'avant, fort de ses talents et de son avantage en matière d'innovation. Nous profitons de l'effort collectif pour nous engager résolument.
[Traduction]
En conclusion, je dirais à chacun d'entre nous de saisir l'occasion, d'être ambitieux et de bâtir ensemble un secteur de la biofabrication résilient ici au Canada.
[Français]
Je suis maintenant prêt à répondre à vos questions.
Merci.
:
Dans un premier temps, monsieur Cumming, je vous remercie de m'accueillir ici. Je me réjouis à l'idée de travailler avec vous. Vous et moi avons déjà eu une conversation. Je suis vraiment dans mon élément.
Revenons au moment où tout a commencé. Nous savons tous que le 11 mars, l'Organisation mondiale de la santé a déclaré l'état de pandémie. Depuis, nous disposons d'environ 234 candidats vaccins dans le monde entier. Sur les conseils du groupe de travail sur les vaccins — pour répondre plus précisément à votre question —, nous avons examiné le candidat vaccin que vous avez mentionné, mais nous l'avons fait pendant environ trois mois, en avril, mai jusqu'en août. Après cela, nous avons mis fin à la discussion.
Même avant cela — et je pense que c'est important pour les Canadiens qui nous regardent —, dans les 12 jours qui ont suivi l'annonce de l'Organisation mondiale de la santé qui déclarait l'état de pandémie, nous avons investi 192 millions de dollars dans la biofabrication ici au Canada. En un mois, nous avions investi près de 792 millions de dollars.
Je soutiens simplement qu'il faut mettre les choses en contexte pour les Canadiens qui nous regardent. Lorsqu'il y a 234 candidats vaccins dans le monde, nous nous appuyons sur la science, et nous nous fions aux conseils des experts. L'épisode dont vous parlez est un épisode très court dans un processus très long. Nous avons examiné la question pendant environ trois mois, mais nous avons ensuite décidé de mettre un terme à la discussion.
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Permettez-moi d’être très clair. Vous avez quatre phases lorsque vous construisez une usine. Il y a la phase de conception, la phase de construction, la phase de certification et la phase de production.
Je pense que nous devrions tous nous réjouir, tout d’abord, en tant que parlementaires, que Novavax ait choisi le Canada. Lorsque j’ai parlé au PDG... L’entreprise aurait pu aller dans sept ou huit pays où elle a déjà des usines de fabrication, mais elle a choisi le Canada, ce qui est une bonne nouvelle.
Ce que j’ai dit — et le —, c'est que nous prévoyons que la construction sera terminée d'ici la fin de l'été. Ensuite, il y a la période de certification, qui peut durer quelques mois car, comme vous le savez, il s'agit de bonnes pratiques de fabrication. C’est régi par Santé Canada, conformément à ses processus. Les Canadiens comprendraient que nous voulons aller vite, mais que nous voulons nous assurer que nous respectons les protocoles en matière de santé et de sécurité. Ensuite, nous passerions à la production.
Ce que j’ai dit, c’est que nous produirions un vaccin avant la fin de l’année à cette installation, à Royalmount. Nous sommes très heureux, je dois dire, et nous devrions — vous, moi et tous les Canadiens — penser que le fait d’avoir Novavax... Nous avons eu de la chance car, d’une certaine manière, le processus de fabrication que nous avons à Royalmount est compatible avec le vaccin Novavax. La deuxième chose qui a incité le PDG à choisir le Canada est la rapidité et, évidemment, un marché d’approvisionnement très stable, prévisible et sûr. Je pense que c’est une bonne nouvelle, car nous devons être prudents et résilients pour l’avenir.
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Merci, madame la présidente.
Monsieur le ministre et madame la ministre, je vous remercie d'être parmi nous aujourd'hui pour répondre à nos questions.
Ma première question est destinée au ministre Champagne, mais j'invite la ministre Anand à ajouter un élément de réponse si elle le souhaite.
La stratégie canadienne comporte deux volets: d'un côté, il y a la stratégie d'approvisionnement et, de l'autre, la stratégie liée à la bioproduction sur notre territoire. À ce jour, tout ce qu'on a annoncé aux Canadiens et aux Canadiennes, c'est que nous allons combattre la COVID-19 par l'administration de deux doses de vaccin à tous les Canadiens d'ici septembre.
De quelle façon la production de vaccins ici, au Canada, va-t-elle aider à atteindre nos objectifs encore plus rapidement?
Pensez-vous que nous pourrions compter sur Novavax pour atteindre nos objectifs avant septembre? Pensez-vous qu'il s'agit plutôt d'une solution à long terme, c'est-à-dire que cela pourra nous aider prochainement, si jamais les deux premières doses ne fonctionnent pas, ou si jamais le virus revient et est encore plus fort?
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Je me permets de dire quelques mots, ensuite je laisserai la parole à ma collègue.
D'abord, je vous remercie de la question, madame Lambropoulos.
Je pense que le choix de Novavax pour le Canada est une très bonne nouvelle pour les Canadiens. Comme je le dis souvent, il faut agir immédiatement et concrètement dans une vision à long terme. Quelle est notre vision à long terme? C'est d'assurer la santé et la sécurité des Canadiens, et cela exige de la résilience et de la prudence.
Mon rôle comme ministre de l'Innovation, des Sciences et de l'Industrie est de ramener chez nous le plus d'éléments possible de la chaîne d'approvisionnement. Comme cela a été souligné dans les questions précédentes, nous nous sommes rendu compte que nous partions d'une base manufacturière réduite. Cela a commencé il y a des décennies. Ce que nous sommes en train de faire, c'est reconstruire chez nous la base manufacturière de la biofabrication. Cela va nous permettre de faire face à l'avenir avec beaucoup plus de résilience.
Avec le CNRC et son président, M. Davies, nous allons tout faire pour accélérer la construction de l'usine de l'avenue Royalmount. Il y a quatre étapes: la conception, la construction, la certification et la production. Nous allons tout faire pour que les choses aillent rapidement.
Cela dit, nous avons d'autres piliers, par exemple Medicago, à Québec, AbCellera, à Vancouver, et VIDO, en Saskatchewan.
Ce que je fais en collaboration avec le gouvernement et les fonctionnaires, c'est bâtir les piliers de cette résilience, pour que le Canada soit plus fort et puisse faire face à toute urgence sanitaire qu'il pourrait y avoir à l'avenir.
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Comme je l'ai mentionné, il y a quatre phases: la conception, la construction, la certification et la production. Nous avons dit, comme le l'a fait, que nous prévoyons que la construction sera terminée à l'été.
On passe ensuite à la phase de certification, un processus indépendant, ce qu'on appelle les bonnes pratiques de fabrication, soit la certification que doit obtenir de Santé Canada toute installation de biofabrication au Canada. Le temps nécessaire peut varier, selon le temps que cela prend. On passe ensuite rapidement à la production.
C'est pour cette raison que j'ai dit que nous pourrons produire avant la fin de l'année. La construction sera terminée d'ici la fin de l'été. Il y a ensuite la phase intermédiaire de certification, et naturellement, nous en saurons plus lorsque nous serons rendus à cette phase et que les experts indépendants se prononceront.
L'important pour nous, et je suis certain que vous en êtes consciente, c'est, et je le répète, que Novavax ait choisi le Canada, et s'il en est ainsi, c'est en raison de notre politique, de notre financement et de notre point de vue sur la science.
J'ai eu une conversation avec le PDG. Il était très emballé à l'idée de venir au Canada. Pour les dirigeants de l'entreprise, c'est l'endroit par excellence actuellement. Nous avons prouvé pendant la pandémie que nous sommes un partenaire de confiance. Je peux vous dire, à titre d'ancien ministre des Affaires étrangères, que le monde cherche la stabilité, la prévisibilité, la traçabilité, la sécurité des approvisionnements, et un endroit où on respecte la primauté du droit. Nous avons fait la preuve que nous sommes un partenaire de choix dans le monde, et c'est pour cette raison que nous sommes en mesure d'attirer ce genre d'investissements au Canada.
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J'aimerais d'abord vous remercier de votre commentaire, monsieur Lemire. Cela me fait plaisir de vous fournir toutes les informations que j'ai. Je pense qu'il y a un esprit de collégialité et de collaboration, sans partisanerie. Nous sommes en train de sauver des vies. Nous devons tout faire ensemble et retenir les meilleures idées.
Je crois qu'une stratégie d'autonomie présente un grand avantage. Comme vous l'avez vu, le gouvernement du Québec a salué la décision de Novavax de s'installer au Canada, à plus forte raison à Montréal, au Québec. Cela démontre l'existence à Montréal d'un écosystème en la matière, notamment d'un capital humain important. Je voudrais en attribuer le mérite à nos chercheurs et à nos scientifiques. J'ai parlé au président-directeur général de la compagnie. Si des compagnies comme Novavax décident de s'installer à Montréal, c'est parce qu'elles croient qu'elles auront le capital humain nécessaire.
Cela nous permettra donc d'être autosuffisants. Nous ne connaissons pas l'avenir, ni vous ni moi. Il y a de nouveaux variants de ce virus et nous voyons surgir toutes sortes de choses.
Depuis le début, ma tâche a été d'agir de manière urgente pour essayer d'attirer des investissements chez nous le plus rapidement possible afin que nous soyons autosuffisants, dans la mesure du possible. De façon plus large, j'ai aussi eu pour tâche de chercher, avec la ministre Anand et d'autres, des façons de ramener chez nous le plus d'éléments possible de la chaîne d'approvisionnement. Ainsi, au Québec et au Canada, nous aurons tous les investissements que nous pouvons avoir pour assurer notre autosuffisance en vue d'une prochaine crise sanitaire, s'il devait y en avoir une.
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Je vais laisser la ministre Anand vous répondre, mais, juste avant, je voudrais ajouter une précision.
Je peux vous donner l'exemple de Novavax et vous dire exactement comment la discussion s'est passée.
Il faut comprendre que nous avons très peu d'installations manufacturières, au Québec et au Canada, qui soient compatibles avec la fabrication de ce type de vaccins. Vous allez me dire qu'il y a GSK, à Québec. Toutefois, GSK fabrique déjà le vaccin contre la grippe, alors nous ne voulons pas déranger cette production. Vous allez me dire qu'il y a aussi Sanofi, à Toronto. Vous avez raison, mais, ce que Sanofi produit, c'est un vaccin contre la [difficultés techniques].
Par contre, je peux vous dire ce qui a incité Novavax à aller de l'avant. Comme je l'ai dit, j'ai eu l'occasion de parler au PDG de Novavax. L'élément qui a été décisif, c'est que le type de vaccins que la compagnie produit est compatible avec la chaîne de production des installations du CNRC à Montréal.
Je vais maintenant laisser la ministre Anand répondre.
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Merci beaucoup. Je vais répondre en anglais et je m'en excuse.
[Traduction]
Je tiens à préciser que Services publics et Approvisionnement Canada a approché de façon proactive et à maintes reprises les grands fabricants de vaccins pour leur offrir d'utiliser notre capacité de production ici au Canada. Nous avons soulevé la question avec les fournisseurs à la table des négociations à chaque occasion pour savoir s'ils envisageaient la possibilité d'utiliser notre capacité de biofabrication au pays.
Les fabricants ont analysé les installations désignées ici au Canada et conclu que la capacité de biofabrication au pays au moment du contrat, soit en août et septembre l'an dernier, n'était pas suffisante pour justifier les investissements en capitaux et l'expertise nécessaires pour commencer à produire ici. Pour être clair, Services publics et Approvisionnement Canada a fréquemment, vigoureusement et résolument soulevé la question à la table des négociations avec les fabricants à chaque occasion.
Le fait est que pour commencer à produire un vaccin, les fournisseurs ont besoin d'expertise et de ressources. Les ressources étant rares, les fournisseurs ont privilégié les endroits où il y avait déjà une capacité existante et où ils pourraient produire rapidement à l'échelle mondiale.
La porte n'était pas fermée pour autant. Par exemple, nous avons poursuivi les discussions avec Novavax, comme François-Philippe Champagne l'a mentionné, afin que l'option d'utiliser notre capacité de biofabrication soit sur la table. Nous poursuivons les discussions avec les fabricants de vaccins, avec Innovation, Sciences et Développement économique et avec le ministre Champagne pour nous assurer de garder toutes les options ouvertes pour les Canadiens. Nous ne savons pas pour l'heure si le vaccin devra être administré chaque année, alors nous allons poursuivre nos efforts du côté de la biofabrication au pays.
Ce qu'il est important de retenir, c'est que Services publics et Approvisionnement Canada a soulevé cette option à toutes les occasions.
:
Merci, madame la présidente.
Bonjour, monsieur le ministre et madame la ministre.
Ma première question s'adresse à la ministre Anand.
Votre collègue a déjà été filmée dans un bar en train de dire que, lorsqu'on répète la même chose à la période des questions orales, les gens finissent par y croire.
Pour votre part, votre stratégie consiste à dire que c'est le Canada qui a réservé le plus grand lot de vaccins, soit un potentiel de 400 millions de doses auprès de sept compagnies. En fait, ce ne sont que des réponses politiques. En réalité, on a des ententes en vigueur avec seulement deux fabricants jusqu'à maintenant: Pfizer et Moderna.
Vous martelez tous, et particulièrement le , que tous les Canadiens qui le veulent auront été vaccinés au début ou à la fin de septembre. Nous avons de la misère à vous croire. Comment pouvez-vous affirmer cela, alors qu'il y a actuellement des retards de livraison?
Dès le début, nous, à Services publics et Approvisionnement Canada, devions relever le défi d’acheter en mars divers articles de protection individuelle pour le compte de l’Agence de la santé publique du Canada, et il fallait faire vite parce que le pays en avait un urgent besoin. Nous avons procédé très rapidement à la mise en place de contrats à long terme afin de nous préparer à toute éventualité, y compris une deuxième vague, qui s’est produite.
Nous avons procédé à l’achat de plus de 2,7 milliards d’articles de protection individuelle, et nous avons été en mesure de fournir le tout à l’Agence de la santé publique du Canada pour distribution aux travailleurs de la santé de première ligne partout au pays. Plus de 1,4 milliard d’articles de protection individuelle ont été livrés: des protecteurs faciaux, des gants, des blouses, des masques chirurgicaux, des masques N95. Il s’agissait d’une somme de travail colossale. Je ne veux pas que cela passe sous silence, parce que nos fonctionnaires ont travaillé incroyablement dur pour fournir ce matériel aux Canadiens.
En parallèle, il fallait procéder à d’autres achats, comme les trousses de dépistage rapide. Nous avons procédé très rapidement pour acheter plus de 40 millions de ces trousses pour les Canadiens et les distribuer aux provinces et aux territoires. Près de 15,5 millions de trousses ont été livrées à ce jour, et ce nombre continue d’augmenter.
En plus de tout cela, nous avons ensuite procédé à l’achat de vaccins en concluant sept ententes d’achat anticipé, en les mettant en place très rapidement les unes après les autres sur les conseils du Groupe de travail sur les vaccins et de l’Agence de la santé publique du Canada. Nous avons mis ces contrats en place et nous en sommes maintenant à l’étape des livraisons au pays, dont le rythme s’accroîtra rapidement au cours des prochaines semaines et des prochains mois.
Nous avions une stratégie déterminée et résolue à la table des négociations, et je suis honorée de faire partie de l’équipe qui a mis cela de l’avant.
De la même façon, nous sommes responsables de veiller à ce que les systèmes d’approvisionnement et de logistique soient en place. Donc, faites le calcul: l’équipement de protection individuelle, les trousses de dépistage rapide, les contrats d’approvisionnement en vaccins, et un système de logistique de bout en bout afin de livrer le matériel à l’échelle du pays, y compris le matériel de vaccination.
Nous avons, par exemple, procédé à l’achat de congélateurs — un total de 446 surcongélateurs et de supercongélateurs — des compresses de gaz, des bandages, des tampons d’alcool, des récipients pour objets pointus ou tranchants, des appareils de remplissage et de finition, soit des articles qui seront tous utilisés dans l’effort de vaccination et de distribution. Ces articles sont livrés aux provinces chaque jour, parce que nous sommes tous unis dans cette crise.
Nous devons collaborer, travailler ensemble, et c’est exactement ce que je répète à mon équipe chaque jour. Nous travaillons pour les Canadiens afin de nous assurer que le Canada traversera cette pandémie.
:
Je pense que la ministre Anand en sait plus que moi à ce sujet. Je peux cependant vous fournir une réponse plus générale, monsieur Lemire.
Depuis notre appel à l'action, 6 800 compagnies au Canada ont voulu participer à l'effort collectif. Ce que nous avons fait est presque comparable au projet Apollo.
Je veux revenir sur des questions qui ont été soulevées plus tôt, notamment par M. Davies. On se demande pourquoi, si on avait une licence, certains manufacturiers ont choisi de faire les choses différemment. C'est qu'au Canada, nous n'avions pas de base manufacturière pour produire des vaccins en aussi grande quantité. La plus grosse usine que nous avons, c'est celle de Sanofi à Toronto. Or, Sanofi produit déjà des vaccins contre d'autres maladies. C'est donc ce qui explique que les contrats que nous avons au Canada puissent être différents.
Si l'on prend l'exemple d'AstraZeneca et de l'Inde, il faut comprendre qu'ils avaient déjà établi un partenariat. Cette usine en Inde produit 1 milliard de vaccins annuellement. Vous comprenez que notre situation n'est en rien comparable à celle de l'Inde, même si l'on tient compte des installations que nous sommes en train de construire. Il nous faut rebâtir toute notre base manufacturière. C'est ce qui explique en grande partie les choix qui ont été faits dans les contrats.
C'est la même chose en ce qui concerne l'Angleterre. Notre base manufacturière est encore plus petite que celle de l'Angleterre.
Dans ces circonstances, la meilleure solution était évidemment d'importer des vaccins, comme la ministre Anand a décidé de le faire. La deuxième action que nous avons faite, 12 jours après que la pandémie a été déclarée, c'est investir rapidement des montants considérables afin d'améliorer notre capacité manufacturière, en vue d'assurer notre résilience.
Le , ainsi que les deux ministres ici présents ont souligné à plusieurs reprises que le Canada recevra suffisamment de doses de vaccin, rien que de la part de Pfizer et de Moderna, pour vacciner tous les Canadiens d'ici septembre. C'est ce qu'ils affirment. Hier, nous avons appris que le Canada est le seul pays du G7 à demander des vaccins dans le cadre du programme COVAX, qui est une initiative mondiale destinée principalement à aider les pays à faible et moyen revenu à avoir accès aux vaccins. Plus précisément, le Canada a demandé environ deux millions de doses à AstraZeneca, sous réserve, bien sûr, de l'approbation réglementaire. Le tout devrait être livré à la fin du mois de juin.
Ainsi, nous figurons aux côtés d'autres pays comme le Rwanda, le Soudan et l'Afghanistan, qui n'ont pas encore reçu une seule dose de vaccin. Par ailleurs, nous avons fait appel au programme COVAX à un moment où l'ensemble du continent africain a administré environ 230 000 doses, alors que le Canada en a reçu environ un million.
Monsieur le ministre, vous semble-t-il moralement défendable que le Canada prenne des vaccins des mains des pays pauvres, dont certains n'ont reçu aucune dose — parce que nous nous trouvons dans un contexte de concurrence mondiale, comme l'a dit la ministre Anand —, tout en prétendant que nous avons suffisamment de doses pour vacciner l'ensemble de notre population sans même avoir à recourir au programme COVAX?
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Merci, madame la présidente.
Monsieur Champagne, je vous souhaite la bienvenue dans ce nouveau rôle.
Je suis nouveau à ce Comité, alors je vais vous avoir à l'œil, n'est-ce pas, madame Anand?
Vous venez de comparer l'approvisionnement en vaccins au projet Apollo. J'aurais plutôt envie de vous dire: « Houston, nous avons un problème. » En effet, il y a quelque chose qui ne fonctionne pas.
Madame Anand, ma question s'adresse à vous.
Aujourd'hui, The Economist affirme que le Canada rêve en couleur et que la livraison des vaccins que nous voulons ne sera pas au rendez-vous. Nous n'avons reçu aucun vaccin au cours des trois dernières semaines.
Selon vous, votre portfolio est magnifique et vous avez fait des choses extraordinaires.
Or, si l'on tient compte de la capacité mondiale de production de vaccins, est-il véritablement réaliste de penser que, d'ici le mois de septembre, nous aurons vacciné l'ensemble de la population du Canada, c'est-à-dire 38 millions de personnes?
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Je ne sais pas si vous voulez que je vous réponde, monsieur Généreux; vous vous êtes mis en sourdine, et on comprend très bien pourquoi. Je comprends le sens de votre question, alors je vais me permettre d'y répondre rapidement.
Le cas de l'Angleterre est souvent mentionné, monsieur Généreux, et je le trouve intéressant. Or, comme je vous l'ai dit, la base manufacturière britannique était largement différente de celle du Canada. L'Angleterre avait une plus grande capacité, et c'est ce qui a rendu possible l'intensification de la production.
Au Canada, seulement deux usines ont une grande capacité de fabrication: celle de Stanofi, à Toronto, et celle de GSK, à Québec. Vous connaissez bien GSK, qui a des installations à Sainte-Foy. Or, GSK produit déjà un vaccin contre la grippe.
La base manufacturière de chez nous était donc plus petite que celle de l'Angleterre. Voilà pourquoi les Anglais ont pu se tourner plus rapidement vers cette solution.
Pour notre part, nous avons investi rapidement des montants considérables. Il faut également s'assurer de faire les choses avec prudence et résilience. En choisissant de s'installer au Canada, c'est comme si Novavax nous donnait son sceau d'approbation. C'est quand même assez important.
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Je peux peut-être essayer de répondre rapidement.
Je ne peux pas vraiment parler des délibérations internes du groupe de travail. Sachez toutefois que nous nous sommes entretenus avec le groupe de travail britannique sur les vaccins. Nous souhaitions beaucoup tirer des leçons de l'expérience d'autres pays. Relativement à l'expérience britannique et à la biofabrication nationale, j'ai dit que mon ministère avait fait une enquête approfondie sur les capacités de biofabrication au Canada. Nous l'avons fait avec l'aide d'experts-conseils. C'était au tout début du printemps dernier, durant les premiers jours de la pandémie.
Pour prendre l'exemple du Royaume-Uni, ce pays comptait un certain nombre de très grands exploitants-manufacturiers contractuels qui étaient capables de passer rapidement à la production de vaccins contre la COVID. Le Royaume-Uni avait également commencé plusieurs années avant la pandémie — en 2017, pour être précis — à lancer une importante stratégie de reconstruction. Ainsi, dans le cas d'une des grandes installations en construction, laquelle ne sera pas prête avant la fin de l'année, les travaux ont débuté en 2019, soit un an avant la pandémie.
Comme l'a dit le ministre Champagne, le Royaume-Uni a certainement su réorienter ses activités pour assurer une fabrication nationale, mais il partait déjà avec une bonne longueur d'avance, notamment grâce à des installations...
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Tout d’abord, en ce qui concerne vos autres points, monsieur Cumming, je veux simplement préciser que, par exemple, les investissements destinés au Programme d'aide à la recherche industrielle se font par l'intermédiaire du Conseil national de recherches du Canada. Les montants dont vous parlez ont été établis en consultation avec des experts et des scientifiques canadiens de premier plan. Ce sont des décisions fondées sur la science. L'ampleur du financement ne découle pas de décisions politiques. Je veux que cela soit bien clair. Ces décisions ont été prises par des experts qui ont statué quant au type de financement qui était nécessaire pour ce type d’essais cliniques.
Je veux être clair avec vous et avec tous les membres. Si vous avez des entreprises qui veulent vous aider, envoyez-les-moi et nous verrons bien. Nous les aiguillerons sur ce groupe d'experts qui donne ces avis.
En ce qui concerne la pandémie, une fois encore, il suffit de revenir un an en arrière. La pandémie a été déclarée le 11 mars, et 12 jours après, nous étions déjà là pour investir de manière significative — comme je l’ai dit, à hauteur de 192 millions de dollars. En un mois, nous avions avancé près d’un milliard de dollars pour augmenter les capacités. Je pense que ce que vous dites, monsieur Cumming, c’est que le Canada dispose de ces différentes entreprises, et sachez que j’ai une liste complète de toutes les entreprises de vaccins au Canada. Afin de réagir promptement, ce que nous avons essayé de faire — et cela s'est fait avec le sous-ministre et toute l’équipe — a été de passer à une échelle supérieure très rapidement pour nous assurer que, sur la base de conseils, nous puissions choisir le meilleur vaccin sécuritaire, efficace et rapidement disponible pour les Canadiens.
Je pense que si vous regardez le dossier, nous avons agi le plus rapidement possible pour nous assurer que... Les investissements comme ceux qui ont été faits dans Novavax sont le genre d'investissements que je souhaite voir, et vous aussi, j'en suis convaincu. C’est le genre de chose que je recherche, car je veux m'assurer que nous accélérons la cadence et que nous développons nos moyens.
Pour revenir à ce que M. Erskine-Smith a dit, nous serons résilients quoiqu’il arrive. Peu importe ce qui arrivera, nous serons à la hauteur.
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Tout d’abord, permettez-moi de vous remercier pour la contribution que vous avez apportée en tant que secrétaire parlementaire — à l'instar de tous les députés — pour faire en sorte que nous ayons la meilleure stratégie et les meilleures politiques possible pour protéger les Canadiens. Si vous me le permettez, je vais revenir à la question précédente de M. Cumming, question qui portait sur l'état de préparation.
Monsieur Cumming, je m’excuse de ne pas avoir eu assez de temps pour répondre de façon exhaustive, mais je tiens à dire que, lorsque nous avons formé le gouvernement, nous avons rouvert le Fonds stratégique pour l'innovation à la biofabrication.
Pour en venir à votre point, je pense que ce qu'il faut retenir à l'heure actuelle, c’est que nous sommes en train d'édifier les piliers de notre résilience future. À cette fin, nous avons investi dans Medicago, à Québec. Il s'agit d'un investissement important de presque 173 millions de dollars. Nous avons ensuite fait un investissement important dans VIDO, en Saskatchewan, et un autre dans AbCellera. Cette semaine, nous avons réussi à attirer Novavax au Canada, et je tiens à le souligner pour les membres, car on ne se cachera pas que tous les pays aimeraient voir Novavax fabriquer des produits sur son territoire. La société a choisi le Canada, et il y a une raison à cela.
Par souci d'exhaustivité à l'égard de M. Cumming, je dois l'informer que j'ai effectivement parlé au PDG de cette société. Or, il semble que nos politiques en matière de science et d’investissements ainsi que la facilité avec laquelle il est possible de faire des affaires ici ont été déterminantes dans sa décision. Vous n’avez pas besoin de me croire sur parole. Vous pouvez écouter les interviews qu’il a données au Canada.
Ce que nous allons aussi faire ensemble — et nous essayons d’accélérer les choses le plus possible à cet égard —, c’est investir dans les petites et moyennes entreprises. M. Ehsassi et nous tous députés avons des PME qui veulent prêter main-forte dans nos régions, dans nos provinces et dans nos villes, et c'est une chose qui me réjouit énormément. C’est pour cette raison que nous les avons soutenues par l'intermédiaire du Conseil national de recherches. Nous avons soutenu celles qui étaient à un stade, je dirais, plus avancé. En ce qui a trait à la biofabrication, nous ne pouvions pas, par exemple, leur donner les ressources pour faire cela.
Le sous-ministre Kennedy a expliqué que nous l’avons fait parce qu’il existe aussi différents types de vaccins. Lorsque nous examinons la question de l'achat de vaccins, nous constatons qu’il existe à l'heure actuelle quelque 234 candidats-vaccins dans le monde. En nous fondant sur les conseils du groupe de travail, nous en avons choisi sept parmi les plus prometteurs. Deux d’entre eux ont été approuvés au Canada et dans la plupart des pays du G7, et les livraisons se font maintenant au Canada.
Lorsque nous regardons la situation dans son ensemble, nous pensons à l’approvisionnement et au développement de la bioproduction au Canada. Nous avons fait ce que nous devions faire en premier lieu pour nous assurer de protéger la santé et la sécurité des Canadiens, et en même temps, pour nous rendre très résilients.
Nous n’allons pas nous arrêter là. Je tiens à rassurer monsieur Ehsassi et les autres membres du Comité: je parle à différentes entreprises. Nous allons rendre notre pays résilient. Nous serons bien préparés pour ce qui pourrait arriver ensuite. Nous allons essayer d’accélérer tous ces projets de fabrication et veiller à ce que la production se fasse de façon sécuritaire, car je pense que les Canadiens veulent que les choses aillent vite, mais pas aux dépens de l'innocuité du produit. Nous allons le faire de la manière la plus sécuritaire et la plus rapide possible pour protéger la santé et la sécurité des Canadiens.
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Merci, monsieur Lemire.
Je suis content que vous souleviez la question de la science, parce qu'avant d'en arriver à l'étape de la biofabrication, il y a la science. C'est la science qui nous y amène.
Je pense que nous avons démontré l'importance de la science. Comme je le dis souvent, la pandémie a été déclarée le 11 mars, et 12 jours après, soit le 23 mars, nous investissions déjà 275 millions de dollars dans ce que nous avons appelé le Plan canadien de mobilisation des sciences pour lutter contre la COVID-19. Le but de ces investissements était de nous assurer de nous donner les moyens nécessaires. Cela venait s'ajouter à ce que faisait déjà le Conseil national de recherches du Canada.
Nous continuerons d'investir dans la science. Tout le monde doit tirer des leçons de la pandémie que nous vivons. C'est une situation qui ne s'était pas présentée depuis un siècle. Nous n'avions jamais vécu une telle pandémie. Évidemment, il faut apprendre de celle-ci.
Cela dit, nous avons réagi rapidement. Assurément, vous pouvez compter sur moi, en tant que ministre de l'Innovation, des Sciences et de l'Industrie, pour travailler avec vous et vos collègues, écouter les idées qui seront proposées et voir comment nous pouvons mieux soutenir la science fondamentale et la science appliquée. Ce sont ces gens qui nous permettent d'avancer.
Je regardais les différents candidats vaccins. Il y a celui de Medicago, mais il y a aussi ceux de plus petites compagnies, comme Variation Biotechnologies, Precision NanoSystems, IMV, Entos Pharmaceuticals et Providence Therapeutics. Il y a aussi celui de Biodextris, à Laval, et celui de Glycovax Pharma, à Montréal. Nous en avons beaucoup. Je suis content, parce que cela permettra de créer des emplois de qualité et de garder nos chercheurs au pays. De plus, nos universités seront encore plus attrayantes si notre base manufacturière offre de belles possibilités aux étudiants et aux étudiantes.
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Madame la présidente, je vais essayer de répondre brièvement. Pour être complète, ma réponse doit toutefois être très technique, bien que je ne prétende pas être un expert.
Je dirais que si nous dressions la liste complète des actifs au pays... Comme la ministre Anand l’a souligné, il y a eu des discussions intenses quant à un possible transfert de technologie qui permettrait à certains de ces candidats vaccins d’être produits au Canada. Il faut alors jumeler le candidat vaccin aux installations qui peuvent le produire. On crée en quelque sorte des associations.
Par exemple, la production de certains vaccins exige un degré précis de biosécurité. Ces vaccins ne peuvent pas être produits directement à côté d’un autre produit. D’autres, en revanche, ne nécessitent pas de mesures aussi strictes. Par exemple, GSK, à Sainte-Foy, dispose d’installations qui produisent des vaccins contre la grippe saisonnière. Il s’agit d’une technologie à base d’œufs. Les vaccins à ARN messager approuvés qui sont actuellement utilisés ne peuvent pas... Il n’est pas possible d’utiliser la technologie à base d’œufs pour produire un vaccin à ARN messager. Il faut avoir la technologie correspondant au vaccin, d’où toute la difficulté.
Le ministre Champagne a également dit — et c’est, honnêtement, le point le plus important et pertinent — que les entreprises doivent produire à grande échelle pour que ce soit vraiment intéressant pour elles. J’ai noté que M. Davies voulait en savoir plus sur la capacité de la Corée et du Mexique. Je viens de vérifier très rapidement la capacité de la Corée du Sud. Ses installations ont des bioréacteurs qui permettent de gérer des centaines de milliers de litres à la fois. Habituellement, dans les installations accessibles au Canada, nous parlons plutôt de quelques milliers de litres, de 5 000 litres, etc. Elles sont [Difficultés techniques].
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Madame la présidente, nous travaillons d’arrache-pied pour soutenir le gouvernement dans le rétablissement de la capacité de biofabrication du Canada, mais ce qu’il faut surtout retenir, et je crois que c’est incontestable lorsque nous regardons les faits, c’est que nous partons malheureusement de beaucoup plus loin.
Le Royaume-Uni compte deux des plus grandes sociétés pharmaceutiques au monde, qui fabriquent toutes les deux des vaccins contre la COVID: GSK et Astrazeneca. Il y a plusieurs années, avant même 2017, le pays s’est doté d’une stratégie assez sophistiquée pour appuyer les sciences de la vie, en investissant notamment dans le secteur. Je crois que c’était en 2017 — je vais devoir vérifier une troisième fois — que le pays a lancé des discussions portant sur d’autres investissements dans le secteur.
Le groupe de travail sur les vaccins s’est penché là-dessus pour voir si des leçons avaient été apprises pour le Canada.
À titre d’exemple, le Royaume-Uni construit actuellement son centre de fabrication de vaccins et d’innovation, qui comprendra de grandes installations consacrées d’une part à la recherche et d’autre part à la production commerciale de vaccins. Comme je l’ai dit, les contrats remontent à 2019, et la construction n’est pas encore terminée. À ma connaissance, selon notre analyse, une partie de l’équipement qui peut servir à fabriquer les vaccins contre la COVID et qui se trouvait dans ces installations en construction a été transférée aux sous-traitants.
Ce qu’il faut retenir, c’est que le Royaume-Uni avait une très bonne longueur d’avance, que le pays a de nombreux sous-traitants dans le secteur de la fabrication, qu’il investissait, étudiait et consultait déjà activement, et qu’il avait déjà commencé les travaux pour renforcer sa capacité. En fait, le pays a pu emprunter certaines choses qui se trouvaient déjà sur place lorsque la pandémie a frappé, pour en faire un autre usage. Il n’y a vraiment pas de comparaison possible avec le Canada.
À propos des commentaires de sir John Bell, à savoir que, toutes proportions gardées, il est mieux d’assurer la fabrication au pays, nous sommes entièrement du même avis. De toute évidence, à l’avenir, au cours de la prochaine année et au-delà, l’objectif serait d’être dans la même position. Si on revient 9 ou 10 mois en arrière, il y avait... La conclusion de nos grands spécialistes, et selon notre analyse, c’est qu’il aurait été pour le moins risqué de construire une toute nouvelle usine à partir de rien, d’obtenir les permis nécessaires, de transférer la technologie et de commencer la livraison de vaccins.
Je crois qu’il y a des leçons à apprendre, mais nous sommes dans une position très différente de celle du Royaume-Uni. Je peux vous l’assurer.
C’est tout le temps que nous avions aujourd’hui.
Je tiens à remercier M. Matthews, M. Kennedy et M. Davies de s’être joints à nous et d’être restés un peu plus longtemps pour permettre à nos membres de poser ces questions vitales.
Je remercie les députés d’avoir posé d’excellentes questions. Je pense que la réunion a été fructueuse.
[Français]
Merci beaucoup aux interprètes, au greffier, aux analystes et à l'équipe des TI.
[Traduction]
Je vous remercie pour tout aujourd’hui.
Comme vous le savez, nous allons rencontrer le groupe de travail sur les vaccins la semaine du 15 février. Si vous souhaitez entendre d’autres témoins dans le cadre de l’étude, il serait formidable que vous fassiez parvenir votre liste au greffier pour qu’ils puissent communiquer avec eux. Je répète que la liste peut changer. Elle ne doit pas nécessairement être définitive.
Cela dit, la séance est levée. À la semaine prochaine.