:
Bonjour à toutes et à tous.
La séance est ouverte. Je vous souhaite la bienvenue à la septième réunion du Comité permanent de l'industrie, des sciences et de la technologie de la Chambre des communes.
La réunion d'aujourd'hui se déroule selon une formule hybride, conformément à l'ordre de la Chambre adopté le 23 septembre 2020. Les travaux seront diffusés sur le site Web de la Chambre des communes. Pour votre gouverne, la diffusion Web montrera toujours la personne qui s'exprime, plutôt que tout le Comité.
Pour le bon déroulement de la réunion, je vais rappeler quelques règles à suivre.
Les membres du Comité et les témoins peuvent s'exprimer dans la langue officielle de leur choix. Des services d'interprétation sont disponibles pour cette réunion. Vous avez le choix au bas de votre écran entre « anglais » et « français ». Veuillez choisir la langue que vous utiliserez.
Les membres du Comité présents en personne font comme d'habitude quand le Comité se réunit en personne dans une salle de comité, en gardant à l'esprit les directives du Bureau de régie interne relatives au port du masque et aux protocoles sanitaires.
Avant de parler, veuillez attendre que je vous donne nommément la parole. Si vous êtes en vidéoconférence, veuillez cliquer sur l'icône du microphone pour rétablir le son. Quant aux membres du Comité qui se trouvent dans la salle, leur microphone sera contrôlé comme normalement par la procédure et l'agent chargé de la vérification.
Je vous rappelle que tous les commentaires des membres du Comité et des témoins doivent être adressés au président. Veuillez couper votre micro quand vous ne vous exprimez pas.
Pour ce qui est de la liste des intervenants, le greffier du Comité et moi-même, nous ferons de notre mieux pour maintenir l'ordre de passage de tous les membres du Comité, qu'ils participent à la réunion virtuellement ou en personne.
Conformément au paragraphe 108(2) du Règlement, le Comité se réunit aujourd'hui pour reprendre son étude sur l'accessibilité et l'abordabilité des services de télécommunication.
Comme je le fais d'habitude, je montrerai un carton jaune quand il vous restera 30 secondes pour votre intervention et un carton rouge quand votre temps de parole pour les questions sera écoulé. Veuillez respecter le temps de parole afin que tous les membres du Comité puissent poser des questions aux témoins.
J'aimerais maintenant souhaiter la bienvenue à nos témoins. Dans le premier groupe, nous avons, du Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes, le CRTC, M. Ian Scott, président et dirigeant principal; Mme Renée Doiron, directrice, Ingénierie de la large bande et des réseaux; et M. Nanao Kachi, directeur, Politique sociale et des consommateurs.
Je présenterai le deuxième groupe le moment venu.
Chaque témoin aura cinq minutes pour présenter ses observations préliminaires, après quoi nous passerons à la première série de questions.
Nous laissons la parole au CRTC. Vous avez cinq minutes.
:
J'étais un peu intimidé par votre introduction, madame la présidente. J'ai joué au soccer autrefois et l'idée qu'on agite devant moi un carton jaune ou un carton rouge me rend très nerveux.
Je vous remercie, madame la présidente, de nous avoir invités à comparaître aujourd’hui devant votre comité.
Comme vous l'avez indiqué, je suis accompagné de deux de mes collègues. Renée Doiron est directrice d’Ingénierie de la large bande et des réseaux et Nanao Kachi est directeur de Politique sociale et des consommateurs au CRTC.
Je veux d'abord féliciter les membres du Comité pour leur étude sur l'accessibilité et l'abordabilité des services de télécommunications. Nous saisissons cette occasion pour réitérer la nécessité de combler le fossé numérique en assurant l'accès universel à Internet haute vitesse et à un réseau cellulaire de grande qualité. Tous les Canadiens — je dis bien tous — ont besoin d'un accès à Internet à large bande et à des services mobiles rapides, abordables et fiables afin de participer pleinement à l'économie et à la société d'aujourd’hui.
C'est l'objectif que le CRTC soutient activement depuis qu'il a déclaré, il y a quelques années, qu'Internet à large bande est un service de télécommunications de base.
L'objectif de service universel du CRTC vise à ce que tous les Canadiens aient accès à la large bande fixe à des vitesses d'au moins 50 mégabits par seconde (Mbit/s) en téléchargement et de 10 Mbit/s en téléversement, ainsi qu'à une option de données illimitées. Il vise aussi à ce que la technologie mobile sans fil la plus récente soit mise à la disposition de tous les foyers et entreprises canadiens, ainsi que le long des principaux axes.
Si atteindre cette norme est une priorité depuis un certain temps, les profonds bouleversements économiques et sociaux provoqués par la pandémie de COVID-19 rendent la large bande encore plus nécessaire dans les collectivités mal desservies.
[Français]
Au CRTC, nous voulons que tous les Canadiens aient accès aux services Internet à large bande sur les réseaux sans fil fixes et mobiles afin qu'ils puissent travailler, apprendre et accéder aux soins de santé et aux institutions publiques. Nous nous attendons à ce qu'ils aient cet accès.
Ce n'est pas le cas actuellement, car de nombreuses communautés rurales et éloignées sont mal desservies par les technologies Internet. Selon les dernières données, 45 % des ménages des régions rurales et éloignées avaient accès à des services correspondant à l'objectif de service universel du CRTC à la fin de 2019. Bien que ce soit un progrès par rapport aux 41 % qui avaient cet accès en 2018, beaucoup trop de ménages sont confrontés à des problèmes de connexion.
Pour aider à résoudre cette malheureuse réalité, le Conseil a lancé le Fonds pour la large bande du CRTC afin d'améliorer les services dans les régions rurales et éloignées qui n'ont pas un niveau d'accès acceptable.
Le Fonds de 750 millions de dollars répartis sur cinq ans est conçu pour aider à construire ou à moderniser les infrastructures d'accès et de transport pour fournir un service Internet à large bande sans fil fixe et mobile dans les zones mal desservies. Le mot clé ici est « aider ». Le Fonds est un complément aux investissements privés et aux financements publics existants et futurs.
Jusqu'à 10 % du montant annuel sera destiné aux collectivités dépendantes des satellites. Une attention particulière peut également être accordée aux projets réalisés dans les communautés autochtones ou les communautés minoritaires de langue officielle.
Notre premier appel de demandes a été lancé en juin 2019. L'appel visait les zones les plus difficiles à desservir du pays: les territoires et les collectivités dépendantes du satellite.
[Traduction]
En août dernier, nous avons annoncé les premiers bénéficiaires de ce financement ciblé. Cinq projets se partageront au total 72 millions de dollars pour améliorer les services d'accès à Internet de plus de 10 000 ménages dans 51 collectivités du Yukon, des Territoires du Nord-Ouest et du Nord du Manitoba. Il s'agit pour la plupart de collectivités autochtones.
Ces projets profiteront à certaines des régions les plus reculées du Canada où la géographie et le climat présentent des défis uniques pour la fourniture d'un accès Internet à large bande et de services mobiles sans fil. Les tarifs promis par les bénéficiaires doivent être maintenus pendant au moins cinq ans après la construction de l'infrastructure.
Je vais terminer, madame la présidente.
En ce qui concerne l'abordabilité, les bénéficiaires doivent fournir des services à large bande à un prix qui n’est pas supérieur à celui des services à large bande fournis par les fournisseurs de services dans les grandes zones urbaines du même territoire.
Voulez-vous que je m'arrête là? Dans ce cas, nous sommes prêts à répondre aux questions.
[Difficulté technique] la différence entre le Fonds du CRTC et les autres. Contrairement aux fonds gouvernementaux, qui font partie du budget et reposent fondamentalement sur l'argent des contribuables, ce fonds que gère le CRTC est alimenté par l'industrie et pas directement par les contribuables.
La deuxième distinction, à mon sens, est que nous sommes un organisme indépendant. Nous ne pouvons pas recevoir d'instructions du gouvernement pour nos décisions et nous n'en recevons pas. Nous prenons nos décisions en toute indépendance. Nous sommes un organisme quasi judiciaire et nous prenons des décisions qui sont dans l'intérêt du public, indépendamment du gouvernement.
Un dernier point sur la coopération ou la coordination. Par définition, en raison de notre nature quasi judiciaire, il y a une distance, mais nous travaillons en étroite collaboration avec le gouvernement, dans toute la mesure du possible. Nous travaillons en étroite collaboration avec Innovation, Sciences et Développement économique Canada et avec d'autres ministères. Par exemple, nous travaillons avec ISDE pour développer la technologie de cartographie nécessaire pour suivre les progrès, et nous lui fournissons des renseignements qu'il verse ensuite sur ses sites Web des projets en cours et terminés.
:
Je vous remercie de la question, monsieur Lemire.
C'est une question très complexe, donc je vais poursuivre en anglais.
[Traduction]
Pourquoi est-elle entre les mains de fournisseurs privés? Je suppose, pour commencer, que c’est parce qu’il en a toujours été ainsi. Telle est la structure de l’industrie. Le rôle de l’organisme de réglementation était de superviser et de réglementer les acteurs du secteur privé dans leur offre, au départ, de services de télécommunications de base et, à présent, de services sans fil et à large bande aussi.
Bien sûr, nous avons un système moderne et très efficace. Nous ne sommes, en quelque sorte, que des gendarmes, nous sommes l’autorité de réglementation. Nous ne nous occupons pas de ce qui est la meilleure structure de l’industrie.
Je vais paraphraser, de toute évidence — je suis désolé.
Est-ce que tout devrait être entre les mains du CRTC, étant donné son rôle, est-ce bien la question? Je crois qu’il s’agit d’un problème multidimensionnel et que différentes approches sont souhaitables.
Lorsque nous pensons, par exemple, au fonds de 750 millions de dollars du CRTC, s’il est question d’un grand projet d’infrastructure, d’installer massivement la fibre dans le Grand Nord, par exemple, ce seul projet absorbera tout notre fonds.
Selon moi, mieux vaudrait passer par la Banque de l’infrastructure pour certains grands projets. Pour d’autres, le Fonds pour la large bande universelle convient mieux.
Notre fonds se concentre sur les régions où personne ne reçoit le service de base visé. Prenons un exemple simple, celui d’une personne qui se trouve dans un hexagone de 25 km2. Elle n'a pas droit à notre fond, mais elle est admissible au Fonds pour la large bande d'ISDE.
:
Je comprends, et je ne vais pas me lancer dans un débat, mais l’argument et les préoccupations que nous entendons sont les suivants: le temps que cela prend pour trancher nous met dans une situation très difficile, surtout pour les petits fournisseurs de services Internet qui n’ont tout simplement pas le temps ou les moyens de passer leur temps à présenter demande après demande, tout en attendant le résultat des demandes précédentes.
M. Masse mentionnait un fouillis de programmes en appui à la large bande dans tout le pays. Il a raison parce que, comme le mentionnait M. Cumming, nous avons tout un éventail de programmes — sauf que, selon vous, ils font différentes choses et se concentrent sur différents aspects. Je suis d’accord en un sens, mais en même temps, surtout lorsque nous parlons des petits fournisseurs de services, ils consacrent des ressources et un temps considérables à préparer des demandes pour ces différents programmes.
En principe, ne vaudrait-il pas mieux simplifier et avoir une demande présentée à un guichet unique, une seule organisation, un seul ministre responsable, plutôt que de s’éparpiller entre tous ces programmes?
:
C'est très bien. Je pensais que je n'avais que deux minutes et demie, alors c'est parfait.
Je peux peut-être résumer la décision du 29 août. Le résumé ne sera peut-être pas parfait, mais en gros, il a été décidé que les grands opérateurs de télécommunications surévaluaient leurs coûts ou, essentiellement, qu'ils imposaient des prix prohibitifs aux fournisseurs de gros et cette décision a corrigé les tarifs en s'appuyant sur les données probantes et ordonné des remboursements pour les trois dernières années.
Dans ce rapport, vous avez dit que cette pratique était très troublante.
Je me demande simplement, en ce qui concerne une décision comme celle-ci, qui me semble très importante dans le contexte de la prestation de services Internet aux Canadiens, pourquoi ne pas mettre en application ces tarifs maintenant, même si vous êtes en train d'étudier la question?
Je comprends que pendant que la Cour d'appel fédérale était saisie de l'affaire, celle-ci a suspendu l'application de ces tarifs, mais comme la Cour a essentiellement confirmé ces tarifs, pourquoi ne pas les mettre en vigueur maintenant, en attendant l'issue de cette étude?
:
Veuillez m'excuser à l'avance. On m'avait dit que je disposerais de sept minutes, je vais donc faire aussi vite que possible.
Je suis Matt Stein, président-directeur général des Opérateurs des réseaux concurrentiels canadiens, ou CNOC, l'association de l'industrie pour le côté concurrentiel du secteur des télécommunications. C'est le côté du secteur qui fait entrer Internet dans les foyers de plus de cinq millions de Canadiens.
CNOC a pour mission d'accroître le niveau de choix concurrentiels, d'ajouter de la valeur et de stimuler l'innovation dans la prestation des services de communication aux Canadiens. De plus, je suis le PDG de Distributel, l'un des plus grands fournisseurs d'accès Internet indépendant du pays, mais je m'exprime aujourd'hui au nom de CNOC.
Je suis accompagné de Geoff White, directeur des affaires juridiques et réglementaires de CNOC.
L'Internet est un service essentiel. Cela n'a jamais été aussi évident. Par ailleurs, les grands opérateurs de télécommunications canadiens n'ont jamais été plus puissants ou moins redevables. En matière de prix, ce n'est pas un secret: les Canadiens paient des prix parmi les plus élevés au monde. Donc, nous ne devrions peut-être pas nous étonner que le Canada compte dans ses rangs trois des opérateurs de télécommunications les plus rentables au monde.
Les Canadiens obtiennent-ils ce dont ils ont besoin, sur les plans de la vitesse, des forfaits, des prix, des services, du service à la clientèle et autres éléments? La réponse simple est: non. Les entreprises membres de CNOC, qui sont des investisseurs et des créateurs d'emplois, utilisent l'accès de gros aux réseaux des grands opérateurs de télécommunications, un accès prescrit par la loi, pour concurrencer les anciens grands monopoles en matière de prix, de qualité et de service à la clientèle. Nous le faisons en payant les tarifs fixés par le CRTC que ce dernier établit en fonction des coûts sous-jacents, plus une marge bénéficiaire juste et raisonnable, ce qui garantit que les grands opérateurs de télécommunications continuent à réaliser des bénéfices même lorsque ce sont nos membres qui raccordent les clients au réseau plutôt que leurs propres points de détail. Nos clients nous aiment et davantage de Canadiens nous aimeraient s'ils pouvaient se tourner vers nous, en raison de la façon dont nous faisons des affaires.
Les petits concurrents jouent un rôle clé dans le paysage canadien des télécommunications depuis que le gouvernement a commencé à autoriser la concurrence contre les anciens monopoles provinciaux. Le gouvernement actuel et les précédents, tout comme le CRTC, ont reconnu que sans les petits concurrents, les grands opérateurs de télécommunications jouiraient d'un pouvoir commercial beaucoup trop grand, ce qui se traduirait par des prix plus élevés, moins d'innovation et un service à la clientèle médiocre. En réalité, le gouvernement actuel, dans son orientation stratégique de 2019 et au cours de la dernière campagne électorale, s'était engagé à faire de la concurrence un pilier essentiel de son engagement en faveur de l'abordabilité et de l'innovation dans les télécommunications canadiennes, en aidant la classe moyenne à progresser.
Au fil des ans, le CRTC a pris plusieurs mesures pour faciliter la concurrence, mais les opérateurs de télécommunications titulaires ont exercé une telle pression sur le système par leurs avocasseries et leur travail de lobbying qu'aujourd'hui, la concurrence ne tient plus qu'à un fil. Chaque fois que le CRTC rend une décision qui ne leur plaît pas, les opérateurs titulaires protestent et attendent la dernière minute pour interjeter appel — non pas pour faire ce qui est juste, mais pour retarder les choses, car un retard équivaut à un gain. Chaque jour de retard est un autre jour de plus où ils peuvent agir sans être freinés par la concurrence.
Je tiens à vous présenter brièvement un exemple très opportun de ce dont il a été question ici même au début de la semaine.
Comme vous le savez, la décision d'août 2019 du CRTC a fixé les tarifs définitifs pour les services à haute vitesse. Ce faisant, le CRTC a déclaré que les tarifs que nous, indépendants, avons payés aux opérateurs titulaires depuis des années étaient, dans bien des cas, 73 % trop élevés. Le Conseil a corrigé les tarifs en conséquence. Il a aussi ordonné aux opérateurs titulaires de rembourser les années de surfacturation — comme le CRTC les avait avertis qu'il le ferait en 2016 — à hauteur de 325 millions de dollars. J'insiste sur ce point: il s'agissait de 325 millions de dollars que les grandes entreprises de téléphonie et de câblodistribution avaient surfacturé à de petites et moyennes entreprises du pays pendant des années.
En conséquence, les concurrents ont rapidement réagi et ils ont coupé les prix, augmenté les vitesses et amélioré leurs forfaits. Sans surprise, les opérateurs titulaires se sont pourvus en appel auprès de la Cour d'appel fédérale, comme nous l'avons vu plus tôt. Pourquoi? Le risque de retarder les choses est nul pour eux. Aujourd'hui, les petits concurrents continuent de payer les anciens tarifs gonflés et ne peuvent accéder aux millions de dollars de remboursement auxquels ils ont droit.
Si les tarifs définitifs du CRTC — ou les tarifs corrigés — étaient en vigueur, les surfacturations auraient été remboursées. Je vous garantis que les fournisseurs de services concurrentiels seraient déjà en train de travailler dur pour innover, réduire les prix et investir dans un accès abordable pour les Canadiens.
Nous avions confiance que le CRTC allait s'en tenir à cette décision, mais une intervention de la gouverneure en conseil en août dernier nous préoccupe vraiment beaucoup. Sans renvoyer la décision, elle a pris la mesure sans précédent d'ajouter un libellé étrange au préambule, qui semble douter qu'un équilibre des investissements avait été établi, malgré le fait que le processus du CRTC, par définition, en tienne compte non seulement en considérant les investissements, mais aussi en exigeant un rendement juste et raisonnable. Pour cette raison, nous sommes maintenant très inquiets que le gouvernement revienne sur l'engagement qu'il a pris envers les Canadiens. Les actions du CRTC ne suffisent pas si le gouvernement n'appuie pas son travail en l'assurant du soutien dont il a besoin.
Enfin, le meilleur investissement potentiel pour assurer l'abordabilité des télécommunications canadiennes ne provient pas des coffres de l'État. Il provient d'une réaffirmation par le gouvernement actuel du rôle que les fournisseurs de services concurrentiels jouent dans la réalisation des objectifs de concurrence, d'abordabilité et d'innovation et de la latitude à accorder au CRTC pour qu'il fasse son travail. Les Canadiens méritent mieux.
Je serai heureux de répondre à toutes vos questions. Je vous remercie. Veuillez m'excuser d'avoir dépassé le temps imparti.
J'avais aussi l'impression que nous avions sept minutes, je vais donc essayer de faire de mon mieux pour tout dire en cinq minutes.
Bonjour, je suis Erin Knight. Je dirige les travaux d'OpenMedia sur l'accessibilité et l'abordabilité d'Internet, et Mme Laura Tribe, notre directrice exécutive, m'accompagne.
Tout d'abord, je vous parle aujourd'hui de Calgary en tant qu'invitée sur les territoires ancestraux de la Confédération des Pieds-Noirs — les Nations Siksika, Piikani et Kainai — la Nation Stoney Nakoda et la Nation Tsuut'ina. Cette région est aussi située sur la terre natale de la Nation métisse.
La dernière fois qu'OpenMedia a témoigné devant vous, c'était en mai, sur la façon de combler le fossé numérique. En fait, nous vous avions demandé de le faire maintenant, de le faire bien et de n'oublier personne. Près de six mois plus tard, le fossé numérique n'a fait que se creuser au Canada. Le fonds pour la large bande universelle est très prometteur pour brancher un nombre important de foyers ruraux à des vitesses plus élevées d'ici la fin de 2021, mais l'inaction du gouvernement pendant les sept premiers mois de la pandémie a fait en sorte qu'en moyenne, les Canadiens des régions rurales et éloignées ne sont pas mieux branchés aujourd'hui qu'en mars.
Selon des données récentes de l'Autorité canadienne pour les enregistrements Internet, les vitesses d'Internet en milieu rural ont stagné tout au long de la pandémie tandis que les vitesses en milieu urbain ont nettement augmenté. En moyenne, les utilisateurs urbains d'Internet voient maintenant des vitesses 10 fois plus rapides que les utilisateurs ruraux. Le fossé numérique s'est creusé simplement, faute d'intervention. Au printemps, les politiques des fournisseurs de service Internet du Canada liées à l'urgence de la COVID-19 ont constitué une mesure positive qui a véritablement aidé les gens. Ces politiques ont permis aux clients de ne pas payer de frais de dépassement ni craindre d'être débranchés en cas de retard de paiement. Toutefois, la majorité de ces mesures d'allégement sont disparues depuis des mois. Le gouvernement n'a pris aucune mesure pour partager le fardeau de ces mesures de soutien ni s'assurer qu'elles dureraient jusqu'à la fin de la crise pandémique.
Nous observons maintenant tout autour de nous des confinements en raison de la deuxième vague. Rien que cette semaine, l'Alberta a renvoyé chez eux tous les élèves de secondaire 1 à 5 pour suivre leurs cours à distance jusqu'à la fin de l'année. Nous savons que les élèves ne peuvent pas tous se permettre une connexion Internet à domicile convenable pour cela, mais le gouvernement n'a toujours pas pris de mesures pour aider ceux qui ont du mal à payer leurs factures de télécommunications.
Dans notre témoignage du mois de mai, nous avions souligné qu'une personne sur dix n'a pas accès à Internet chez elle, souvent en raison du coût élevé des forfaits. Depuis, les prix des services Internet au Canada ont augmenté. La décision du Cabinet dans le cadre de l'appel sur les tarifs de gros d'Internet en août dernier a directement entraîné une hausse des prix de détail des petits fournisseurs d'Internet qui luttent pour rester en vie. Tout cela pour dire que, cinq mois après notre dernier témoignage, les actions du gouvernement sont loin d'avoir satisfait à nos demandes, soit de le faire maintenant, de le faire bien et de n'oublier personne. Il est clair que des mesures concrètes visant à améliorer l'abordabilité et l'accessibilité des services de télécommunication au Canada ne pourraient être prises à un moment plus critique. Toutefois, pour que cette tentative de combler le fossé numérique soit différente des innombrables tentatives du passé, nous devons mettre certaines choses au clair.
Premièrement, dissipons le mythe selon lequel l'accès à une connexion Internet est plus important que le prix de cette connexion. En réalité, il y a trois éléments principaux pour combler le fossé numérique et ils sont tous d'égale importance: premièrement, la disponibilité, autrement dit l'infrastructure; deuxièmement, la qualité de connexion; et troisièmement, l'abordabilité. Ce qui existe est-il accessible à ceux qui vivent dans cette région? Vous pouvez bâtir le réseau, même un réseau à la fine pointe, mais tant que les Canadiens, peu importe leur niveau de revenu, ne peuvent pas tous se le payer, le fossé numérique persistera.
Deuxièmement, dissipons le mythe selon lequel c'est une stratégie judicieuse de se concentrer sur un seul de ces trois éléments à la fois, en vase clos. Il est impossible de brancher le pays à un Internet de qualité et d'essayer ensuite de s'attaquer au coût. Il faut le faire en parallèle. Sans abordabilité, il n'y a pas d'accessibilité. Pour ceux qui auraient accès à Internet, mais qui n'en ont pas les moyens, quand peuvent-ils espérer commencer à l'utiliser? En 2031? Pour les Canadiens ruraux, nous ne pouvons pas nous permettre de laisser leur désir d'accès être exploité pour souscrire à une solution unique, à un seul fournisseur, à un prix élevé. Nous ne pouvons pas reproduire dans de nouvelles régions les problèmes structurels du marché concurrentiel que nous éprouvons déjà et nous dire heureux qu'elles soient théoriquement desservies. C'est particulièrement vrai pour les ménages qui ne sont desservis que par des plans de services satellitaires.
Enfin, dissipons le mythe selon lequel l'Internet abordable au Canada est hors de portée. Des mesures claires et simples pourraient être prises pour réduire le coût d'Internet au pays. Premièrement, il faut favoriser une plus grande concurrence. Les Canadiens n'ont pas suffisamment de choix. Une concurrence accrue est le meilleur moyen de faire baisser les prix. Chaque fois qu'une politique, une annonce de financement ou une décision réglementaire favorise les opérateurs titulaires, vous contribuez à maintenir le caractère inabordable d'Internet. Deuxièmement, faites votre part. Assurez-vous que vos concitoyens savent qu'ils sont admissibles à des programmes comme le Fonds pour la large bande universelle, et aidez-les dans leurs démarches. Tenez les grands opérateurs de télécommunications comptables de leurs politiques, de leurs plateformes et des témoignages qu'ils font ici à propos de leurs tactiques de prix prohibitifs et de leurs tarifs de détail toujours plus élevés.
Il est plutôt décourageant d'être ici à parler du fossé numérique alors qu'il s'est creusé depuis notre dernière présence, mais je demeure optimiste que si nous pouvons travailler dans l'urgence, la prochaine fois que nous nous reverrons, nous pourrons célébrer notre succès.
Je vous remercie. Nous serons heureuses de répondre à vos questions.
:
Merci beaucoup, madame la présidente.
Je suis John Rafferty, président-directeur général de l'Institut national canadien pour les aveugles, mieux connu sous le nom de Fondation INCA.
L'Institut national canadien pour les aveugles ou l'INCA, fait partie du paysage canadien depuis plus de 100 ans et a pour mission permanente de veiller à l'inclusion et à l'accessibilité de tous les Canadiens aveugles ou malvoyants.
Actuellement, les données du gouvernement du Canada montrent que 1,5 million de Canadiens vivent avec une perte de vision. Nous travaillons de longue date avec les gouvernements, depuis plus de 90 ans, en réclamant la Loi sur l'accessibilité électorale pour les Canadiens aveugles et, plus récemment, en travaillant avec le gouvernement dans tous les secteurs d'invalidité sur le projet de loi , la Loi canadienne sur l'accessibilité.
Aujourd'hui, nous sommes ici pour parler d'appareils intelligents, d'abordabilité et d'accès. Au cours des cinq ou six dernières années, les appareils intelligents ont changé la façon dont les Canadiens handicapés peuvent interagir. Comme les développeurs créent sans cesse de nouvelles applications, un appareil intelligent peut me permettre de naviguer en toute sécurité dans l'environnement physique. Il peut me permettre de lire des ordonnances même si je ne vois pas et de prendre des médicaments en toute sécurité. Il peut me permettre de rester connecté comme il permet aux autres de le faire. Ces appareils et ces applications visent à permettre à une personne d'interagir dans son milieu.
Dans les secteurs de l'éducation et de l'emploi, l'accès haute vitesse à des données et des plans abordables sont plus importants. Pour les Canadiens aveugles ou malvoyants, dont le taux d'emploi à temps plein n'est que de 28 %, l'abordabilité des données est essentielle. Ces appareils peuvent être intelligents, mais s'ils ne sont pas connectés, ils ne le sont vraiment pas. De plus en plus, le temps est venu pour nous de chercher à combler ce fossé. Nous voulons régler les problèmes liés aux applications qui sont là pour assurer la sécurité des personnes aveugles ou malvoyantes, et même envisager de dispenser certaines applications de tous frais de données.
Nous vous demandons instamment de vous pencher sur l'abordabilité, l'accès pour les Canadiens des régions rurales et éloignées et pour tous les Canadiens handicapés.
Je répondrai avec plaisir à toutes vos questions.
:
Merci beaucoup, madame la présidente. Chers témoins, sachez que nous sommes reconnaissants de votre présence.
Nous discutons d'accessibilité et d'abordabilité de notre Internet. Ceux qui vivent dans des régions à forte densité s'intéressent à l'abordabilité, et ceux qui vivent dans des régions rurales et éloignées s'intéressent à l'accessibilité. Avec mes excuses à l'avant-dernière intervenante, Mme Knight, les coûts sont aussi importants. Si vous n'avez pas de service, c'est là que vous commencez à chercher n'importe quelle solution pour continuer à fonctionner.
J'ai déjà dit que mon service Internet a flanché deux fois ce matin à cause d'un peu de neige, etc. À moins de 30 km de la route 2, ici en Alberta, je perds deux fois la couverture cellulaire. C'est le genre de choses avec lesquelles nous devons composer. C'est l'une des raisons pour lesquelles il serait important d'envisager quelque chose de nouveau pour nous à l'avenir.
Bien sûr, certains commentaires formulés à propos de l'absence d'analyse de rentabilité pour le service dans les régions rurales et éloignées sont inquiétants. Nous avons discuté, entre autres, de la large bande par satellite et là aussi, des problèmes majeurs vont se poser.
Ma question s'adresse à M. Stein. Vous vous êtes penché sur les droits de gros établis par le CRTC. Vous avez examiné les coûts et les profits qui s'y rattachent.
Que pensez-vous de l'analyse de rentabilité en ce qui concerne le service par satellite? Verrons-nous le jour où le service par satellite pourra exercer une pression suffisante sur les prix pratiqués par les grands opérateurs de télécommunications pour qu'ils deviennent plus raisonnables, comme nous le voyons dans d'autres parties du monde?
:
Merci beaucoup, madame la présidente.
Merci à tous les témoins. Vos témoignages ont été très éclairants.
J'aimerais commencer par M. Stein.
Vous avez clairement défini les problèmes liés à l'appel interjeté par les grands opérateurs de télécommunications en moins de 30 jours et qu'il y a donc eu un report et que ce report est très important.
Pourriez-vous, ou peut-être votre conseiller juridique, nous faire des recommandations concrètes sur ce que le gouvernement pourrait mettre en place, en donnant un mandat plus fort au CRTC, une sorte de modification réglementaire qui lui permettrait de réaliser effectivement ce que M. Scott a proposé et qu'il veut obtenir sans ce type de report? Avez-vous des suggestions concrètes qui pourraient être mises en oeuvre pour éviter ce que vous avez décrit?
Oui, au bout du compte, c'est une question de volonté politique. Le gouvernement actuel a clairement énoncé ses priorités, soit la concurrence, l'abordabilité, l'intérêt des consommateurs et l'innovation. Le gouvernement actuel et les gouvernements précédents ont reconnu le rôle important que la concurrence à l'échelon de gros joue dans ce marché.
Le régime législatif prévoit différentes voies d'appel qui sont autorisées, mais au bout du compte, elles sont exploitées et une partie de la difficulté vient du lobbying. Il y a en fait un aspect de la question, en ce sens que les petits fournisseurs et les membres de CNOC sont déclassés dans la joute du lobbying à chaque étape de la partie.
Nous soupçonnons qu'il y a aussi un certain nombre de communications ex parte avec l'organe de réglementation. Un moyen de faire la lumière serait de rendre plus transparentes les activités de lobbying et les communications ex parte, mais au bout du compte, ce problème des reports au CRTC puis des reports liés aux procédures judiciaires peut être réglé simplement par la volonté politique, si elle existe.
:
Je vous remercie. Je suis ravie de dire que personne ne s'est donné la peine de faire du lobbying auprès de moi.
J'aimerais adresser ma prochaine question à Mme Knight.
J'ai parcouru certaines des notes d'information qui sont très bien préparées par notre Bibliothèque du Parlement et il y était question du « Code sur les services Internet », une mesure que le CRTC a mise en place. Il semble extrêmement bien intentionné.
Le Code sur les services Internet protège les Canadiens qui s'abonnent à des services Internet. Il tente de couvrir les éléments suivants:
Contrats faciles à comprendre
Renseignements plus clairs sur les prix
Protection contre les facteurs-surprises
Selon ce que vous savez de sa demande, qui a été déposée au début de 2020, et je crois que Bell a déjà demandé et obtenu un report d'application en ce qui la concerne, savez-vous, du côté des consommateurs, si le Code a été utile? Pourriez-vous nous en parler et parler de ses répercussions?
:
Merci, madame la présidente.
J'ai noté moi aussi la phrase « un retard est une victoire », monsieur Stein. C'est effectivement une situation que je constate, particulièrement dans ma région, l'Abitibi—Témiscamingue, compte tenu des enjeux de Bell et ses filiales Cablevision et Télébec. On le voit dans un conflit avec Vidéotron, mais cela pourrait avoir une incidence sur l'ensemble des petits fournisseurs sur le territoire.
J'ai une question pour vous.
Pensez-vous que le CRTC pourrait jouer un rôle autre que la réglementation? Pourrait-il, entre autres, faire la gestion du gros?
:
C'est exact. La séparation structurelle est certainement un remède qui mérite d'être envisagé, étant donné certains des exemples en temps réel auxquels nous sommes confrontés.
Monsieur, vous avez parlé de l'Abitibi. L'un des membres de CNOC, Ebox, a eu beaucoup de mal à obtenir un service de gros de Cablevision du Nord, une filiale de Bell. Un régime de gros est en place. Ebox a inscrit ses deux premiers clients le 27 octobre, leur promettant d'offrir des prix représentant une réduction de 50 % par rapport à ce que l'opérateur titulaire offre, mais Cablevision, la filiale de Bell, se traîne les pieds et cause retard après retard.
Voilà précisément les conséquences du système et les retards qui s'accumulent, mais les membres de CNOC, les plus petits concurrents, utilisent cet accès, qui est très bien reconnu par le gouvernement, comme un moyen légitime de faire baisser les prix. Il s'agit simplement de s'assurer que l'organisme de réglementation est sensible à ce qui se passe et que le gouvernement l'appuie, en disant que les petits concurrents sont un outil pour servir les Canadiens et leur donner ce qu'ils méritent.
:
Compte tenu des délais d'interprétation, je me permets de poser une dernière question.
Selon vous, comment pourrait-on parvenir à brancher 100 % des Canadiens et des Québécois à coûts abordables?
Quel devrait être le schéma global de branchement idéal?
Autrement dit, si vous étiez à la place du CRTC et que vous faisiez la réglementation ou, encore, si vous aviez la mainmise sur le schéma global, de quelle façon pourrait-on faire en sorte que 100 % des Québécois et des Canadiens aient accès au système à coûts abordables?
Il y a deux volets à ma question: l'accessibilité et l'abordabilité.
:
Merci, madame la présidente.
De toute évidence, avec la COVID-19, la sensibilisation du public à l'inclusion et tout le reste s'est accrue, mais comme porte-parole de longue date du NPD pour l'industrie, je m'en suis tenu à trois grands principes qui me semblent importants. J'estime qu'ils sont également importants pour faire évoluer le grand public dans cette direction.
Tout d'abord, l'accessibilité et l'abordabilité doivent être les mêmes. Il est inutile d'avoir l'une sans l'autre. Cela s'appuie sur la structure de l'utilisation des voies aériennes publiques ou des terres publiques, qui est un privilège et non un droit. C'est l'entité publique que nous avons à notre disposition pour garder les Canadiens branchés.
Je crois aussi qu'être branché de manière abordable et accessible est un service essentiel pour les Canadiens.
Enfin, je crois en une déclaration des droits numériques. Cela fait partie de vos droits de la personne et de votre rapport sain avec la société. J'en ai parlé lors du récent dépôt des modifications à notre Loi sur la protection de la vie privée.
J'aimerais obtenir les commentaires de nos invités sur ce sujet. Vous pouvez ne pas être d'accord. C'est très bien, mais si vous ne l'êtes pas, qu'en pensez-vous? Je pense qu'un changement de paradigme s'impose dans notre façon d'aborder cette question, parce que nous contrôlons l'organe de réglementation. Nous avons les atouts, c'est-à-dire l'espace public, le spectre ou l'accès général à l'utilisation de matériaux, de biens et de services pour installer la fibre optique dans les tours et ainsi de suite. Cependant, au bout du compte, nous semons la pagaille dans le système, il y a des gagnants et des perdants.
Nous pourrions commencer par l'INCA, puis demander à chaque témoin de faire un commentaire, je vous en prie.
:
Je vous remercie beaucoup.
Je vais poser ce qui sera, je l'espère, une question récapitulative générale à tous ceux qui voudront y répondre. Certaines préoccupations que des fournisseurs de services Internet locaux de ma circonscription m'ont signalées vont dans le sens d'une hyperinflation des coûts de gros. Ensuite, il semblerait que les grands opérateurs de télécommunications offrent des services Internet à des tarifs inférieurs à leurs propres tarifs de gros. Les FSI locaux ont l'impression qu'ils essaient essentiellement de démolir la concurrence. Un FSI indépendant, TekSavvy, a en fait déposé une plainte officielle auprès du Bureau de la concurrence, expliquant comment les grands opérateurs ont dérogé aux règles du calcul des coûts du CRTC de façon à gonfler grossièrement les tarifs de gros des concurrents tout en offrant des prix de détail inférieurs aux coûts de gros. Si quelqu'un pouvait faire un commentaire à ce sujet, ce serait fantastique.
Je suppose que ma question est la suivante: l'instauration des tarifs d'août 2019 réglerait-elle rapidement et efficacement ce problème et comment allons-nous aller au fond de la question? Pouvez-vous nous dire si vous pensez que les grands opérateurs de télécommunications essaient littéralement d'éliminer la concurrence? De plus, la mise en œuvre de la décision d'août 2019 est-elle la solution?
C'est à qui voudra se lancer.
Les grands opérateurs de télécommunications ont dit qu'ils aimeraient détruire les petits concurrents. Ce n'est pas vraiment une surprise. Ils ne nous aiment pas beaucoup, comme vous le savez. En réalité, il est également vrai que lorsqu'il est question de fixer les tarifs provisoires, les grands opérateurs de télécommunication recommandent un tarif. Le CRTC l'accepte. Comme le président vient de vous le dire, lorsque le tarif définitif est arrêté, les petits exploitants, les indépendants, seront indemnisés. Le tarif corrigé sera appliqué, comme il devait l'être dans le décret 2019-288 du CRTC, la décision qui a été rendue en août de l'année dernière.
Il est important de comprendre que pendant tout ce temps, ces grands opérateurs titulaires vendaient des services à des prix inférieurs aux tarifs provisoires par l'entremise de leurs marques de détail directes ou leurs marques secondaires, très souvent, tant dans le cadre de promotions que de forfaits réguliers. L'application de ces tarifs représenterait un énorme pas en avant pour l'industrie et pour les Canadiens. Il est essentiel de s'empresser d'appliquer ces tarifs le plus rapidement possible. Ce n'est pas la seule chose à faire. N'oubliez pas que cela ne concerne que les vitesses lentes. Le CRTC travaille toujours sur les vitesses plus élevées.
Il est donc important d'avancer et d'aider le CRTC en lui apportant le soutien dont ils ont besoin pour mettre ces choses en place, sans autre intervention.
:
Merci, madame la présidente.
Je vous remercie de votre rigueur et de respecter les tours de parole de chaque parti politique. C'est particulièrement apprécié dans les circonstances.
J'aimerais poser une autre question à MM. Stein et White.
Vous êtes parmi les témoins que j'ai trouvé les plus intéressants, voire à meilleure valeur ajoutée, que nous avons entendus depuis que je siège au Comité permanent de l'industrie, des sciences et de la technologie.
Pour donner accès à Internet haute vitesse à 100 % des Québécois et des Canadiens, croyez-vous que le branchement filaire est la meilleure solution?
Êtes-vous plutôt d'avis qu'il faut mélanger le réseau filaire et les zones satellitaires, comme Telesat et SpaceX qui sont venus témoigner la semaine dernière?
La deuxième option semble être soutenue de manière privilégiée par le gouvernement et sa stratégie.
:
Merci, madame la présidente.
J'aimerais revenir à l'INCA en ce qui concerne non seulement les complications inhérentes à l'exploitation par un particulier de son propre réseau câblé et sans fil à la maison, mais aussi à... Où en sont les demandes d'aide pour des appareils et ainsi de suite?
J'ai remarqué qu'il y a plusieurs initiatives gouvernementales pour aider les petites et moyennes entreprises et certaines grandes entreprises à faire des investissements, mais il semble y avoir parfois un vide en ce qui concerne la prise en compte des demandes pour des personnes handicapées.
Je tenais à le souligner et à vous donner la chance de parler de ce coût et de la possibilité que nous érigions accidentellement des obstacles à certaines des aides techniques que nous pourrions offrir en ne les incorporant simplement pas dans les conditions de certains prêts, subventions et programmes dont les entreprises bénéficient.