La séance est ouverte.
Bienvenue à la cinquième réunion du Comité permanent de l'industrie, des sciences et de la technologie.
La réunion d'aujourd'hui est une réunion hybride, conformément à l'ordre adopté par la Chambre des communes le 23 septembre 2020. Les délibérations seront diffusées sur le site Web de la Chambre des communes. Je vous rappelle que c'est toujours la personne qui a la parole qui apparaît à l'écran, plutôt que l'ensemble du Comité.
Voici maintenant quelques règles à suivre pour assurer le bon déroulement de la séance.
Les députés et les témoins peuvent s'exprimer dans la langue officielle de leur choix. Des services d'interprétation sont offerts et vous avez le choix, au bas de votre écran, entre « Parquet », « Anglais » et « Français ».
Les membres du Comité qui assistent à la réunion en personne devront procéder comme lorsque le Comité se réunit en personne dans une salle de comité. Veuillez suivre les directives du Bureau de régie interne concernant le port du masque et les protocoles de santé.
Avant de prendre la parole, veuillez attendre que je vous appelle par votre nom. Si vous assistez à la réunion par vidéoconférence, veuillez cliquer sur l'icône du microphone pour activer votre micro. Le microphone des personnes qui se trouvent dans la salle sera contrôlé, comme d'habitude, par l'agent des délibérations et de la vérification. Je vous rappelle que tous les commentaires des députés et des témoins devraient être adressés à la présidence. Lorsque vous ne parlez pas, veuillez mettre votre micro en sourdine.
En ce qui a trait à la liste des intervenants, le greffier du Comité et moi-même ferons de notre mieux pour respecter l'ordre établi pour tous les membres du Comité, qu'ils assistent à la réunion en personne ou de façon virtuelle.
Conformément à l'article 81(4) du Règlement, le Comité se réunit aujourd'hui pour commencer son étude sur le Budget principal des dépenses 2020-2021.
Comme à l'habitude, je brandirai un carton jaune lorsqu'il restera 30 secondes à votre intervention, et je brandirai un carton rouge lorsque votre temps sera écoulé.
J'aimerais maintenant souhaiter la bienvenue à nos témoins.
Aujourd'hui, nous accueillons l'honorable Mary Ng, ministre de la Petite Entreprise, de la Promotion des exportations et du Commerce international. Nous accueillons également l'honorable Maryam Monsef, ministre des Femmes et de l'Égalité des genres et du Développement économique rural. Du ministère de l'Industrie, nous accueillons Simon Kennedy, sous-ministre, Paul Thompson, sous-ministre délégué, et Douglas McConnachie, sous-ministre adjoint et dirigeant principal des finances.
Chaque témoin aura cinq minutes pour faire une déclaration et nous aurons ensuite des séries de questions. Nous voulons être en mesure de compléter deux séries de questions pendant la première heure avec la ministre, et je serai donc très stricte en ce qui concerne le temps imparti.
La parole est maintenant à la ministre Ng. Elle a cinq minutes.
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Je vous remercie beaucoup, madame la présidente.
Je suis très heureuse d'être ici avec mes honorables collègues. Je vous remercie de me donner l'occasion de vous rencontrer aujourd'hui pour discuter du dépôt du Budget principal des dépenses et du Budget supplémentaire des dépenses 2020-2021.
Madame la présidente, il ne fait aucun doute que l'année en cours a été remplie de défis. Je suis très heureuse de me joindre à vous pendant la Semaine mondiale de l'entrepreneuriat. C'est l'occasion de célébrer et de remercier les entrepreneurs de leur travail acharné, de leur esprit d'innovation et de leur résilience.
Des visages souriants à votre café-restaurant préféré au mécanicien de l'atelier de réparation automobile de l'autre côté de la ville, en passant par la personne innovatrice qui dirige l'entreprise locale de technologies propres ou d'appareils médicaux, nos entrepreneurs font de nos collectivités des lieux plus dynamiques et plus accueillants. C'est pourquoi, depuis le tout début de la pandémie, notre gouvernement a pris des mesures immédiates pour soutenir les Canadiens, et nous effectuons maintenant des investissements essentiels pour les petites entreprises et les entrepreneurs, afin de pouvoir construire un Canada plus fort et plus durable pour tous au fil des années à venir.
Notre Subvention salariale d'urgence du Canada a aidé les entreprises à maintenir plus de 3,8 millions de travailleurs canadiens sur leur liste de paie.
Plus de 780 000 propriétaires d'entreprises ont profité du Compte d'urgence pour les entreprises canadiennes, aussi connu sous le nom de CUEC, pour faire face à leurs coûts d'exploitation et à leurs dépenses de fonctionnement. Nous avons également aidé 3,2 millions d'entrepreneurs à économiser plus d'argent en reportant le paiement de la TPS, de la TVH et des droits de douane.
Plus de 12 000 entreprises et 95 000 travailleurs canadiens ont été soutenus par le Fonds d'aide et de relance régionale, un investissement de 1,6 milliard de dollars qui vise à aider les entreprises à traverser cette crise.
L'Aide d'urgence du Canada pour le loyer commercial a permis de réduire le coût du loyer de plus de 130 000 propriétaires d'entreprises, permettant ainsi à 1,1 million d'employés de rester à l'emploi de ces entreprises. De plus, la Subvention d'urgence du Canada pour le loyer, récemment annoncée, offrira un soutien direct au loyer et à l'hypothèque à un nombre encore plus grand de propriétaires de petites entreprises qui en ont le plus besoin.
[Français]
Alors que nous reconstruisons notre économie, nous nous sommes engagés à faire en sorte que notre économie soit inclusive et qu'elle fonctionne pour tout le monde.
[Traduction]
C'est pourquoi nous avons récemment bonifié notre Stratégie pour les femmes en entrepreneuriat pendant la pandémie de COVID-19, ce qui représente un investissement de près de 5 milliards de dollars pour éliminer les obstacles systémiques à la réussite économique en donnant accès au financement et aux réseaux de soutien aux femmes d'un bout à l'autre du pays.
C'est également la raison pour laquelle nous avons récemment annoncé le tout premier Programme pour l'entrepreneuriat des communautés noires du Canada, un investissement pouvant atteindre 221 millions de dollars qui contribuera à éliminer les obstacles et aidera des milliers d'entreprises appartenant à des Noirs d'un bout à l'autre du pays à accroître leurs activités et à prospérer au cours des années à venir.
C'est la raison pour laquelle nous investissons plus de 300 millions de dollars pour aider les entrepreneurs autochtones à traverser la crise actuelle et pour répondre à leurs besoins particuliers.
Madame la présidente, je viens de parler de certains de nos soutiens d'urgence pour les petites entreprises, mais ne vous y trompez pas, notre gouvernement travaille au-delà de nos frontières pour veiller à ce que les Canadiens aient toutes les chances de profiter d'une reprise économique. La pandémie n'a fait que souligner à quel point notre monde est réellement interconnecté et à quel point nous dépendons les uns des autres.
Le commerce représente presque les deux tiers de l'économie canadienne et soutient 3,3 millions d'emplois, soit un emploi sur six. Nous devons nous concentrer sur les éléments fondamentaux, c'est-à-dire des échanges commerciaux ouverts et fondés sur des règles pour offrir de la prévisibilité à nos entreprises, la diversification pour créer de nouveaux débouchés à l'exportation pour les entrepreneurs et des chaînes d'approvisionnement solides pour permettre la distribution de produits essentiels, comme la nourriture et les médicaments, à tous les Canadiens. Notre approche consiste essentiellement à faire en sorte que les Canadiens profitent pleinement des avantages du commerce.
C'est la raison pour laquelle nous avons travaillé très fort pour permettre aux entreprises canadiennes de toutes les tailles de croître et de prospérer en leur donnant les outils dont elles ont besoin pour accroître leurs activités, avoir accès à de nouveaux marchés et profiter des possibilités commerciales internationales. Notre programme CanExport renouvelé offre 75 000 $ pour aider les entrepreneurs à accroître leur présence en matière de commerce électronique dans 10 salons professionnels virtuels et à surmonter les nouveaux obstacles commerciaux liés à la COVID-19.
[Français]
C'est le genre d'investissements dont nous avons besoin pour assurer le succès de nos entreprises, aujourd'hui et à l'avenir.
[Traduction]
Ce n'est qu'un exemple de ce que j'aime appeler notre boîte à outils commerciaux, qui comprend l'ensemble de notre réseau du Service des délégués commerciaux, Exportation et développement Canada, la Banque de développement du Canada, la Corporation commerciale canadienne et Investir au Canada. Tous ces soutiens existent pour aider nos entreprises à prospérer ici et à l'étranger.
Nous nous en sortirons. Les Canadiens sont résistants et forts. Les petites entreprises et tous les Canadiens peuvent compter sur le gouvernement. Nous continuerons de faire tout ce qu'il faut pour aider les entrepreneurs et les propriétaires de petites entreprises à se remettre sur pied, à s'adapter et à prospérer dans les années à venir.
Madame la présidente et membres du Comité, je vous remercie de votre temps. Je serai heureuse de répondre à vos questions.
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Je vous remercie beaucoup, madame la présidente.
Bonjour, chers collègues. Boozhoo. Aaniin. As-salaam alaikum. Je me joins à vous à partir du territoire algonquin. J'espère que vous allez tous bien, que vos équipes vont bien aussi et que vos proches sont en sécurité.
Madame la présidente, si vous me le permettez, dans le cadre de ma déclaration, je parlerai de trois choses. Tout d'abord, je veux parler de mon appareil BlackBerry Pearl et vous raconter l'histoire de mon BlackBerry Pearl rouge. Deuxièmement, j'aimerais revenir sur les réflexions de la au sujet des connexions et de la connectivité. Troisièmement, j'aimerais parler de la façon dont le Fonds pour la large bande universelle peut non seulement répondre aux défis posés par la COVID-19, mais aussi créer les fondements d'une économie résiliente dans un monde post-pandémique.
Je travaille depuis l'âge de 12 ans, et j'ai donc été la première de mon groupe d'amis à posséder un téléphone cellulaire. J'ai eu plusieurs téléphones pliables jusqu'à l'arrivée du téléphone intelligent sur le marché. Je me souviens qu'en 2008, j'ai été en mesure de m'acheter mon tout premier téléphone intelligent — un BlackBerry Pearl rouge. Il était très beau, il avait un bouton brillant en son centre et il me permettait d'avoir accès à Internet haute vitesse, ou du moins ce que je considérais comme Internet haute vitesse à l'époque. Pendant les longs trajets dans les transports en commun de Peterborough, je pouvais me connecter avec mes travaux scolaires, mon travail, ma famille et mes amis.
Pour la première fois de ma vie, ce téléphone m'a permis d'accroître ma productivité d'une façon que je n'aurais jamais imaginée. Il m'a permis de me connecter à des réseaux auxquels je n'aurais pas eu accès autrement. Il m'a permis d'avoir un accès mobile, de sorte que le transport n'a pas nui à ma capacité de faire une différence. Il m'a également permis de chercher d'autres occasions. J'ai été élevée par une mère monoparentale, et j'étais donc non seulement fière de pouvoir me permettre d'acheter ce téléphone seule, mais j'étais aussi très fière de pouvoir faire une différence dans ma collectivité grâce aux réseaux auxquels ce petit appareil me permettait d'avoir accès.
Des millions de Canadiens vivent actuellement dans certaines des régions rurales les plus éloignées, y compris des Canadiens autochtones. J'ai discuté avec eux. Ces gens ne sont pas en mesure d'exploiter pleinement leur potentiel et d'accéder aux possibilités qui s'offrent à eux, car ils n'ont pas accès à Internet haute vitesse ou au service de téléphonie mobile.
Ces connexions sont essentielles. Elles n'ont jamais été aussi importantes. Elles sont au cœur de nos interventions face à la COVID-19. Elles nous permettront de garder notre pays uni et de mieux reconstruire après la COVID-19.
Le Fonds pour la large bande universelle est le deuxième volet du plan de notre gouvernement qui vise à connecter chaque Canadien à ce service essentiel. Il a été élaboré par des Canadiens pour les Canadiens. Je remercie chaleureusement chacun de nos collègues — tous partis confondus — qui ont contribué à façonner ce plan pour qu'il réponde aux besoins sur le terrain, et je remercie particulièrement ma brillante secrétaire parlementaire, , qui est une force de la nature et du bien.
Le Fonds pour la large bande universelle comprend une réserve de 50 millions de dollars destinée à combler les lacunes en matière de téléphonie cellulaire, en particulier dans les collectivités autochtones. Il comprend également un volet de réponse rapide de 150 millions de dollars. Donc, chers collègues, si vous avez des projets dans vos collectivités qui peuvent résoudre les problèmes de manque de connectivité à la vitesse de 50/10 dans un avenir rapproché, il faut en parler, car nous devrions travailler avec vous pour connecter vos collectivités.
Ce fonds comprend également un fonds pour la large bande dans le centre de l'Ontario, qui englobe des projets de fibre optique et des projets à long terme. Il y a aussi, évidemment, le partenariat avec la Banque canadienne d'infrastructure, un organisme indépendant et mandataire de l'État qui aidera à investir dans des projets plus importants et à plus grande portée pour les soutenir.
C'est le plan qu'ont demandé les Canadiens. C'est un plan qu'ils attendent depuis des décennies. C'est le plus grand investissement que le gouvernement du Canada ait jamais effectué dans la connectivité, et nous le faisons parce que c'est la bonne chose à faire. Nous le faisons parce que cela permettra d'améliorer la santé et la sécurité, de combler les écarts économiques et d'uniformiser les règles du jeu. Nous voulons faire en sorte que ce beau et grand pays soit connecté et uni, car chaque fois que les Canadiens ont pu rester connectés et unis, ils ont pu accomplir de grandes choses.
Je vous remercie, madame la présidente et chers collègues, de m'avoir donné cette occasion de comparaître devant votre comité. Je sais que vous menez des travaux très importants et que votre temps est précieux, mais j'ai très hâte de passer un peu de temps avec vous aujourd'hui pour déterminer comment nous pouvons collaborer pour connecter tous les Canadiens à ce service essentiel.
Je vous remercie.
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Le projet SWIFT et le projet EORN sont des exemples de projets agrégateurs qui relient les régions entre elles. Je me suis entretenue avec les représentants du Eastern Ontario Wardens' Caucus et du Western Ontario Wardens' Caucus, ainsi qu'avec l'équipe du projet EORN et celle du projet SWIFT. Nous avons tout d'abord discuté avec eux de l'intérêt que présentent leurs projets et, deuxièmement, de l'importance de relier leurs collectivités et leurs régions. Troisièmement, mon équipe et moi-même ferons tout en notre pouvoir pour trouver des moyens de soutenir leurs projets.
Comme vous pouvez le comprendre, monsieur Nater, il est difficile de nous engager dans un projet que nous n'avons pas encore vu dans sa totalité. La diligence est un élément très important pour investir ces fonds de manière judicieuse, mais nous prendrons dûment en considération chaque projet qui se présentera.
Je vois maintenant le carton jaune de notre merveilleuse présidente.
Monsieur Nater, si vous souhaitez parler de ces projets et de la façon dont nous pouvons collaborer dans le cadre d'un enjeu qui touche chaque province et territoire de notre pays, ma porte virtuelle est toujours ouverte.
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Merci beaucoup, madame la présidente. Je vais céder une partie de mon temps à la députée Hutchings, qui est une force de la nature.
Madame Monsef, il existe un réel problème sur le plan de la qualité de la connexion, je dirais, non seulement dans les régions rurales et éloignées, mais même dans des circonscriptions comme la mienne, soit celle de Markham—Stouffville. Par exemple, une collectivité du secteur sud-est de Markham, Locust Hill, compte 37 maisons et la connexion Internet est extrêmement lente, au point où les gens ne peuvent pas participer à des conférences Zoom. Même au printemps, les élèves ne pouvaient pas avoir accès à l'apprentissage en ligne dans leur collectivité. Les gens ont fait tout ce qu'ils pouvaient. Ils se sont adressés aux entreprises de télécommunications, par exemple, et on leur a simplement dit qu'il n'était pas rentable d'acheminer la fibre optique dans cette collectivité. On parle d'une collectivité qui se trouve dans un rayon de trois kilomètres de l'Hôpital de Markham-Stouffville et d'un très grand lotissement, qui est pleinement branché, bien sûr.
De quelle façon le Fonds pour la large bande universelle aidera-t-il des collectivités comme Locust Hill?
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Merci beaucoup, madame Jaczek.
Parmi les Canadiens qui vivent en milieu urbain, 98 % ont accès à Internet haute vitesse et 2 % n'y ont pas accès. Parmi ceux qui vivent en milieu rural, 41 % y ont accès, et donc, 59 % n'y ont pas accès. Environ deux tiers des collectivités autochtones n'ont pas non plus accès à Internet haute vitesse.
Ce que nous avons entendu dans le cadre de nos travaux liés au programme Brancher pour innover, les travaux que ma prédécesseure, , a accomplis pour la création du premier plan du Canada sur la connectivité... Nous avons parlé à des fournisseurs de services, à des dirigeants communautaires et à des collègues de la Chambre des communes, bien sûr. Nous sommes arrivés à la conclusion que le gouvernement fédéral pouvait jouer le rôle de brancher les collectivités mal desservies. Ces collectivités dans lesquelles le secteur privé... Ce n'était tout simplement pas rentable compte tenu de la densité de la population.
C'est l'objectif du Fonds pour la large bande universelle. Le gouvernement du Canada croit que c'est un service essentiel, un service qui est indispensable pour notre santé, notre sécurité et notre bien-être économique. Nous soutenons des projets qui permettront de brancher les gens lorsqu'il n'est tout simplement pas rentable de le faire.
Pour les petites collectivités comme la vôtre, madame Jaczek, je pense que c'est un exemple du type de projet dont nous devrions probablement discuter avec nos spécialistes. Si elles n'ont pas accès à des services Internet d'une vitesse minimale de 50/10 Mb/s actuellement et si la solution peut simplement consister à installer des antennes sur les toits, par exemple, alors ce projet — s'il peut être achevé d'ici novembre prochain — serait admissible au volet de réponse rapide.
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Je vous remercie, chère collègue, de me céder une partie de votre temps.
Mesdames les ministres, je suis ravie de votre présence.
Madame Monsef, j'ai une question pour vous. Madame Ng, j'aimerais que vous interveniez ensuite au sujet de sa réponse. Nous savons tous que le Fonds pour la large bande universelle et le programme Brancher pour innover visent à brancher des ménages et des individus. Nous savons à quel point la connectivité est importante pour l'éducation, la santé et la sécurité. Elle a également des avantages économiques considérables.
Mesdames, j'aimerais que vous nous parliez toutes les deux des avantages économiques maintenant que nous veillons à ce que les Canadiens aient accès à des services Internet haute vitesse fiables et abordables. Madame Monsef, vous pouvez parler de l'échelle locale, et madame Ng, si vous le pouvez, de ce qui concerne votre portefeuille des petites entreprises et du commerce international.
C'est à vous, madame la ministre.
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Merci beaucoup, madame Hutchings.
Les études sur la large bande qui ont été réalisées et les travaux qui ont été accomplis au Canada montrent clairement qu'il y a un lien direct entre la connectivité et la création d'emplois et le développement économique.
Ce que nous indiquent les études — par exemple, en Europe, dont la superficie est beaucoup moins grande que celle du Canada et la géographie, beaucoup moins complexe —, c'est que la connectivité entraîne une hausse du produit intérieur brut de 32 %. Chaque dollar investi a toute une série de répercussions économiques qui favorisent simplement la création d'emplois.
Nous le constatons maintenant. Dans ma collectivité et partout au pays, des entreprises sur la rue principale ne peuvent pas bénéficier du même type de clients qui se présentent. Ces entreprises sont prêtes à utiliser Internet. Elles sont prêtes à faire ce grand saut, mais parce qu'elles n'y ont pas accès, elles ne peuvent pas servir une foule de clients.
À l'approche de Noël, j'espère qu'en tant que Canadiens, nous allons encourager l'achat local. Cela peut se dérouler en ligne. Lorsque ce n'est pas possible, les commerces de la rue principale ont besoin de notre soutien, plus que jamais, afin de pouvoir traverser cet hiver difficile.
Nous serons là pour les brancher à Internet haute vitesse. Nous serons là pour les soutenir de toutes les manières que la ministre Ng vient de mentionner, et la connectivité favorisera la croissance économique et offrira des possibilités aux jeunes et aux jeunes de cœur.
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Merci, madame la présidente.
Ma question s’adresse à la ministre Monsef.
J’avoue que j’attendais sa venue aujourd’hui, particulièrement à cause du contexte dans lequel elle était venue le 11 mai. À ce moment-là, dans le cœur de la pandémie, j’admets que j’avais beaucoup d’attentes relativement à ce qu’elle puisse prendre en compte l’ampleur du défi pour les Canadiens. On le sait, la pandémie a mis en avant le besoin de la connexion Internet pour les gens qui font du télétravail ou l'école à la maison, entre autres. Je m'attendais à un plan concret, mais j'étais patient, à ce moment.
Madame la ministre, nous sommes maintenant le 19 novembre. Je suis bien content d'apprendre que vous avez eu une belle relation avec votre téléphone cellulaire rouge pendant votre adolescence, n'empêche qu'on n'en sait pas plus sur ce programme.
La semaine dernière, vous avez annoncé votre intention d'augmenter à 98 % le pourcentage de Canadiens branchés d'ici 2026. C'est une belle ambition, mais je suis enclin à penser que les 2 % qui resteront seront davantage dans ma région. Je ne vois pas les avancées en ce qui concerne les programmes. Selon moi, les 98 % de gens qui seront branchés dont vous avez parlé tantôt le seront en milieu urbain.
Dans les programmes, y aura-t-il des rajustements pour adapter le programme aux régions réellement rurales, plutôt que prendre l'argent pour brancher les milieux urbains?
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Je pense que c'est une question très importante, et je suis ravie d'être ici pour en parler avec vous, mais si vous avez d'autres questions, nous devrions en parler.
Le Canada a un plan. Il n'en avait pas avant que nous formions le gouvernement, mais il y a un plan sur la connectivité, et je vous encourage à y jeter un coup d'œil et à me dire ce que vous en pensez.
Le Fonds pour la large bande universelle constitue la deuxième étape du programme visant à favoriser la mise en œuvre de ce plan. La première étape de notre plan incluait le programme Brancher pour innover. Ce programme consiste à brancher des millions de Canadiens à Internet haute vitesse. Nous avons tiré des leçons de ce programme et des programmes précédents, et il va nous permettre d'augmenter à 98 % le pourcentage de Canadiens branchés d'ici 2026; les 2 % restants correspondent aux collectivités et aux régions géographiques du pays qui sont les plus difficiles d'accès, qui sont branchées par d'autres moyens — par exemple, les satellites en orbite terrestre basse.
Le plan comprend un volet de réponse rapide. Nous avons entendu parler de collectivités dont les besoins pourraient être comblés maintenant. L'exemple de l'antenne sur le toit que j'ai donné plus tôt en fait partie. On a dit que pour répondre à la COVID et pour aller le plus vite possible... il faut inclure un volet de réponse rapide de 150 millions de dollars.
Le plan comprend également 1 milliard de dollars pour le service cellulaire, pour l'infrastructure de base et le dernier kilomètre. Il inclut également la fibre. C'est un programme qui est prêt à démarrer.
Je veux être très claire sur un point. Il ne s'agit pas d'un plan purement symbolique, comme les plans que des gouvernements ont présentés ces 20 dernières années. Il s'agit d'un programme réel qui branche les gens en ce moment même, qui les branchera d'ici la fin de l'année, qui est heureusement dans environ un mois.
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Comme je le disais, d'ici la fin de l'année, des dizaines de milliers de ménages seront branchés, soit dans un mois environ. D'ici la fin de l'année prochaine, plus d'un quart de million de ménages seront branchés. D'ici l'année suivante, près d'un demi-million de ménages seront branchés — et c'est seulement ce que le gouvernement fédéral fait.
Dans le cadre de notre plan, nous essayons délibérément de coordonner les efforts qui sont déployés actuellement partout au pays, ce qui inclut les provinces et les territoires, dont votre province. J'ai discuté avec le ministre Fitzgibbon il n'y a pas très longtemps, et nous coordonnons nos efforts pour brancher chaque collectivité du Québec à ce service essentiel.
Ce n'est pas un plan purement symbolique. Nous avons des objectifs; nous avons un échéancier. Le gouvernement fédéral a mobilisé toutes ses forces, avec l'investissement le plus important qu'on n'ait jamais vu. En fait, si l'on additionne tous les investissements précédents qui ont été faits dans la large bande, notre gouvernement a investi 10 fois plus au cours des cinq dernières années que tous les gouvernements précédents réunis.
Nous prenons la question très au sérieux. C'est un service essentiel...
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Le problème, c'est que les programmes sont souvent mal adaptés. Par exemple, l'investissement de 200 000 $ pour la mise en place d'une dorsale qui branchera 294 foyers de la municipalité de Moffet est un très beau programme. Par contre, cela prendra cinq ans simplement pour faire cette dorsale sur 50 kilomètres. Au bout de ces cinq ans, les citoyens ne seront toujours pas branchés, parce qu'il faut un fournisseur de service qui s'y rendra. Celui-ci n'aura pas l'obligation de brancher les foyers.
Il y a vraiment un problème dans la conception du programme, qui fait qu'au bout du compte, le citoyen n'aura pas plus de service. Évidemment, selon vos statistiques, vous êtes plutôt satisfaits de dire que vous avez branché des foyers.
Il y a donc cette adaptabilité des programmes qui est importante et, si vous faites le lien avec le gouvernement du Québec, celui-ci est prêt à débourser.
Voici une question très simple: pourquoi n'envoyez-vous pas l'argent au gouvernement du Québec, qui met en place un programme mieux adapté pour brancher les régions du Québec?
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Merci, madame la présidente.
Je vais tout d'abord déposer un avis de motion pour que le Comité en débatte plus tard. Je vais le lire rapidement et je poserai mes questions par la suite.
Que, conformément au paragraphe 108(2) du Règlement, le Comité entreprenne une étude du projet de loi C-11, Loi sur la mise en œuvre de la Charte numérique (Loi édictant la Loi sur la protection de la vie privée des consommateurs et la Loi sur le Tribunal de la protection des renseignements personnels et des données et apportant des modifications corrélatives et connexes à d'autres lois).
Le greffier a l'avis de motion et le fournira à tous les membres du Comité. L'objectif est de nous assurer que nous participons à l'étude du nouveau projet de loi qui a été déposé à la Chambre des communes.
Mesdames les ministres, je vous remercie de votre présence. Ma première question s'adresse à la ministre Ng.
Une chose qui a posé un réel problème pour les petites entreprises, c'est que les programmes qui ont été mis en place au départ étaient approuvés par les propriétaires d'immeubles commerciaux, ce qui a placé de nombreuses petites entreprises dans des relations de dépendance, et même parfois dans des relations destructrices, compte tenu des conditions du marché, non seulement dans des villes de taille moyenne comme Windsor, mais dans les plus grandes et même de plus petites villes.
Pouvez-vous me dire pourquoi vous avez fait de ces propriétaires les patrons de l'aide aux petites entreprises? D'où provient cette logique? Comment la situation sera-t-elle corrigée maintenant, car il y a encore tellement de petites entreprises qui sont au bord de la faillite? Il a fallu attendre environ un an pour qu'on leur vienne en aide en raison de cette décision stratégique, je suppose, qui n'a pas vraiment été utile.
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Merci beaucoup, monsieur Masse. Je suis d'autant plus ravie de revoir un ancien compère de ce comité que j'ai le bonheur d'être questionnée par lui.
Dès le début, nous voulions que cette mesure de soutien et le coût fixe, le loyer en particulier... sachant l'importance de cette dépense mensuelle pour les entreprises, et, à cause de la baisse de leurs recettes, la grandeur des difficultés qui les guettent.
Je tiens seulement à vous rappeler à vous tous que, bien sûr, le loyer n'est pas de ressort fédéral, mais il exige plutôt avec nos partenaires d'autres ordres de gouvernement une collaboration qui est maintenant chose faite.
Les Canadiens et nos collègues verront bien que nous étions à l'écoute des entreprises et que nous continuons de l'être. Notre collaboration avec nos collègues de tous les partis, à la Chambre, nous permet de nous adapter.
Le nouveau projet de loi sur la subvention pour le loyer prévoit que les entreprises pourront demander directement la subvention et obtenir cette forme d'aide vraiment importante, à hauteur de 65 % ... et si elles sont obligées au confinement par les mesures de santé publique, elles obtiendront un supplément de 25 %. Ce sont des mesures de soutien direct à ces entreprises.
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Oui, absolument. Je ressens l'urgence de cette aide, particulièrement alors que les entreprises affrontent la deuxième vague. Nous, bien sûr, venons d'adopter le projet de loi pas plus tard que la semaine dernière. Il est entre les mains du Sénat. Nous espérons son adoption le plus rapidement possible.
Je tiens à rappeler aux entreprises et, bien sûr, à mes collègues, que la loi sera antidatée au 26 septembre. Les mesures passeront par un système très semblable à celui de la subvention salariale, et beaucoup d'entreprises qui demandent la subvention salariale par le portail de l'Agence du revenu du Canada en reconnaîtront beaucoup de similitudes. Nous voulons faciliter la tâche aux entreprises pour qu'elles puissent obtenir cet appui vraiment important.
Comme je l'ai dit, la subvention de 25 % en cas de confinement signifie que, dans cette éventualité, 90 % du loyer sera payé, ce qui, à mon avis, aide beaucoup les entreprises.
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Oui, pour autant qu'elles se maintiennent à flot. Voilà le hic.
Si vous voulez bien, j'interrogerai maintenant Mme la ministre Monsef.
Vous avez reconnu que le service à large bande était une promesse qui remontait à plusieurs décennies, mais non encore tenue, et, pendant le même temps, j'ai déploré que nous ayons abusé de la mise aux enchères du spectre. En fait, ces enchères nous ont rapporté 22 milliards de dollars pendant que nous refilions aux Canadiens l'un des coûts les plus élevés à la consommation. En sus, nous avons pris cet argent sans présenter de plan national.
Actuellement, les enchères ont été reportées. Savez-vous pourquoi et pourquoi aussi nous ne nous servons pas de ces enchères pour faciliter un accès élargi au service large bande dès maintenant?
Encore une fois, les gouvernements libéraux et conservateurs ont profité de plus de 22 milliards de dollars. La concurrence est anémique et je prétendrais... Maxime Bernier est venu affirmer devant notre comité qu'il avait un plan pour le Canada. Ça s'est terminé en queue de poisson.
Quand pourrons-nous profiter des enchères pour faciliter la pénétration et rendre le service plus abordable? Si nous construisons des systèmes hors de prix, nous désavantageons le consommateur. L'inconvénient est de taille pour les Canadiens des régions rurales, des régions éloignées, des Canadiens aux revenus relativement faibles, qui ne peuvent pas affronter la concurrence pour les écoles et les entreprises. Socialement, ils sont également laissés pour compte, parce qu'ils ne peuvent pas accéder aux infrastructures nécessaires ni les utiliser.
Enfin, il revient à l'État, à la faveur de la dématérialisation, de publier l'information en ligne. La nocivité de la situation nous a été révélée par les politiques d'immigration, parce que les gens n'ont pas pu réagir assez vite.
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Oui, avec plaisir. Merci beaucoup.
Merci, madame la ministre Monsef, d'être ici.
Je n'ai qu'une petite question. Par ici, le projet de réseau régional de l'Est ontarien est très important. Vous en avez parlé plus tôt. Nous éprouvons des problèmes. Nous avons présenté un projet d'analyse de rentabilité à votre bureau, pour examen. Les différentes sources de financement, qui ne s'appliquent pas à la situation, sont préoccupantes, n'étant pas suffisantes pour financer la partie fédérale du projet. Pouvez-vous collaborer avec notre région? Pouvez-vous vous engager à collaborer avec mon bureau? Il a fait parvenir au vôtre une lettre d'offre de collaboration à ce projet. Pouvez-vous vous engager à me contacter pour une éventuelle collaboration avec les acteurs locaux, pour accéder aux bonnes sources de financement? Il y a eu de la confusion sur les différentes sources. Pouvez-vous vous engager, aujourd'hui, à le faire?
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Merci, madame la présidente.
Je souhaite la bienvenue aux deux ministres.
Il est réconfortant de constater ici l'excellente représentation de l'Ontario et de la région de York.
Madame la ministre Ng, je commence par vous, si vous permettez. Vous n'avez pas eu la possibilité de terminer votre réponse à la question de ma collègue Jaczek concernant votre mission commerciale en Corée. J'ai remarqué, pendant la période des votes, vos nombreux allers-retours entre les deux séances. Si vous pouviez répondre en une minute, j'ai une autre question sur le premier programme national jamais mis sur pied pour l'entrepreneuriat des communautés noires, sur lequel je voudrais que vous fassiez le point. Je passerai ensuite rapidement à Mme Monsef.
Merci.
Merci beaucoup, monsieur Jowhari. En ce moment même, vous et moi et nos collègues, nous connaissons l'importance de la pleine participation de tous les secteurs de la société à notre économie. C'est ce qui crée des emplois, un bel esprit de communauté dans tout le pays. Les entreprises qui appartiennent à des Noirs sont talentueuses, innovantes, résilientes. Nous avons collaboré très étroitement avec des entrepreneurs noirs et des entreprises qui appartiennent à des Noirs pour accoucher de ce programme historique.
Il accordera des prêts de 25 000 $ à 250 000 $ pour aider les entreprises à accéder directement à des capitaux. Sinon, c'était un obstacle à leur réussite. Il importe également qu'on assure un écosystème favorable aux entreprises qui appartiennent à des Noirs, que ces entreprises aient directement leur mot à dire et qu'elles reçoivent l'appui — mentorat, aide financière, formation aux affaires — de ces réseaux si importants ou qu'elles y accèdent.
Nous travaillons très dur pour inclure tout le monde dans la marche de l'économie. Nous connaissons les apports. Nous savons le nombre d'emplois que ce programme créera. C'est très stimulant d'avoir collaboré avec tant de ces entreprises et de ces organisations qui les représentent. Ce programme a été à l'écoute de leurs besoins et a été élaboré avec leur apport. Nous sommes impatients de poursuivre ce travail.
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Merci, madame la ministre.
Je passe rapidement à Mme Monsef.
Heureux de vous revoir, madame la ministre.
J'ai une petite question sur la disparité révélée dans le tableau 1 du document de la Bibliothèque du Parlement qui nous est parvenu. Ce tableau porte sur la fourniture de services d'Internet qui répondent à l'objectif du CRTC, en fonction de la taille de la population et de la province ou du territoire (en pourcentage des ménages), en 2018. Il révèle une légère disparité entre l'Ontario et d'autres provinces. Cette disparité se révèle dans les régions rurales ainsi que dans les réserves des Premières Nations, qui étaient beaucoup moins représentées. Bien que, en Ontario, la couverture soit de 87,2 %, elle est respectivement de 29,5 et de 17 % dans les régions rurales et dans les réserves.
Pouvez-vous glisser un mot sur cette disparité? Dans des provinces beaucoup moins étendues, la couverture rurale et celle des réserves sont beaucoup plus élevées, 60 et 70 %, respectivement.
Je vous accorde 45 secondes.
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Ma question va s'adresser à la ministre des Femmes et de l'Égalité des genres et du Développement économique rural.
Nul n'est mieux placé que les Québécoises et les Québécois qui ont l'expertise sur le terrain pour déterminer comment utiliser les fonds publics. Le développement régional doit être administré par les régions. C'est au Québec que doivent se prendre les décisions concernant l'avenir des régions du Québec.
Le rôle du Canada doit se limiter à celui conféré par la Constitution, soit transférer des sommes au Québec dans les champs de compétence du Québec et tirer profit de la proximité et de l'efficacité de l'État québécois dans les champs de compétence partagés. Les fonds doivent être acheminés au Québec dans une perspective de soutien à l'innovation territoriale.
Madame la ministre, quelle est votre opinion concernant la mise en place de fonds régionaux de développement et de diversification économique, orientés vers la transformation au Québec de nos richesses naturelles, et qui seraient administrés par des tables régionales en collaboration avec le gouvernement du Québec?
Merci pour cette question très importante.
Notre partenariat avec le Québec, la coordination de nos efforts, notre présence à la table pour vaincre les difficultés concernant les infrastructures passives, la coordination même de nos efforts avec l'élaboration du formulaire de demande, tout ça démontre nos rapports féconds avec le Québec comme avec toutes les provinces et tous les territoires.
Mon collègue s'est informé plus tôt sur ce programme. Si je peux répondre à ses propos antérieurs, dans votre propre circonscription, mon ami, des milliers de ménages, des milliers de Québécois seront branchés d'ici la fin de l'année. Dans la circonscription immédiatement voisine...
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Absolument, je vous dirai que le plus frustrant, dans ce dossier, c'est la difficulté à comprendre l'étendue et la diversité des besoins non comblés de services ou de connexion. C'est que le gouvernement n'a pas compilé de données sur les programmes précédents, tout petits soient-ils. Nous n'avions rien sur quoi nous fonder.
Ce programme comprend donc, chers collègues, un partenariat avec Statistique Canada. Ce partenariat sera déployé en même temps que le programme, de manière à compiler des données sur les ménages, les entreprises et les collectivités reliées au réseau et les avantages que cela leur procure. Les fournisseurs de services eux-mêmes doivent produire un rapport trimestriel pour faire état des progrès, et il y a un outil de suivi qui permet de voir comment avance chaque projet, par collectivité et par projet.
Ce que demande mon collègue est tout à fait raisonnable. La transparence est essentielle. Pour la toute première fois, nous rendrons compte de ces projets, nous en mesurerons le rendement, parce que c'est un grand investissement, qui aura des effets profonds sur beaucoup de choses.
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Merci, madame la présidente.
J'aimerais remercier également mes deux collègues, la ministre Monsef et la ministre Ng, qui sont avec nous aujourd'hui pour répondre à nos questions.
Nous savons que les personnes les plus vulnérables sont encore plus touchées que les autres par la pandémie de la COVID-19. La fermeture d'écoles et de garderies oblige les femmes à effectuer beaucoup plus de tâches ménagères sans rémunération, et ce, en plus des tâches reliées à leur emploi, qu'elles font souvent à la maison à cause de la pandémie actuelle.
Madame la ministre Ng, ma première question est pour vous: pouvez-vous nous dire ce que fait le gouvernement pour les femmes entrepreneures?
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Merci, madame Lambropoulos.
La pandémie de la COVID-19 touche tous les Canadiens et elle a eu des répercussions importantes sur les femmes entrepreneures. Pour faire face à cette réalité, nous nous engageons à faire progresser l'indépendance économique des femmes.
Nous avons investi 15 millions de dollars supplémentaires pour soutenir les femmes entrepreneures en créant la Stratégie pour les femmes en entrepreneuriat, pour choisir les organisations qui profitent actuellement du Fonds pour l'écosystème, et pour aider les femmes entrepreneures à faire face à la pandémie.
L'indépendance des entreprises appartenant à des femmes est une priorité et nous continuerons à travailler pour nous assurer que ces femmes sont soutenues pendant la pandémie et la reprise économique.
[Traduction]
Permettez-moi de vous donner un exemple. Mme Sheena Russell est la fondatrice et PDG de Made with Local. Elle produit des barres de céréales à Dartmouth et bénéficie du fonds pour les femmes entrepreneures. Je l'ai rencontrée l'an dernier quand j'ai annoncé l'élargissement du Programme d'accélération du commerce à la région du Canada atlantique. Ce programme visait à aider nos formidables entrepreneurs, et certainement nos femmes entrepreneures, à faire croître leur entreprise, notamment à l'échelle internationale.
Pendant la pandémie de COVID-19, son entreprise, Made with Local, a fermé son usine de production des Real Food Bars, mais Mme Russell et son équipe n'ont pas laissé la pandémie les arrêter. Elle a fait un virage vers la mise en marché et la vente de mélanges pour barres de céréales. C'est un nouveau produit. Plutôt que d'aller à l'épicerie... Elle s'est réinventée, avec l'aide de la Stratégie pour les femmes en entrepreneuriat, et offre maintenant ses mélanges sur le marché. On les trouve dans les épiceries canadiennes. Elle exporte aussi ses produits à l'étranger, pour faire croître son entreprise, et nous l'aidons à le faire.
Nous continuerons d'aider les femmes entrepreneuses comme Mme Russell.
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Merci beaucoup, madame la ministre Ng.
Madame la ministre Monsef, vous avez parlé de votre expérience avec votre premier téléphone cellulaire lorsque vous étiez plus jeune. Vous avez occupé votre premier emploi à l'âge de 10 ans.
Pour ma part, j'ai commencé à travailler à l'âge de 15 ans, mais ma situation était très différente. Je possédais un téléphone à clapet et ma mère me l'a confisqué après un an. Je me suis donc habituée à vivre sans téléphone cellulaire pendant les années que j'ai passées à l'université. En fait, c'était bien, parce que j'allais chaque jour à l'université suivre mes cours, et j'y utilisais un ordinateur pour communiquer avec mes amis. Cependant, aujourd'hui cela n'est plus possible. Les jeunes assistent à leurs cours à distance, et nous devons donc leur offrir davantage de soutien.
Pourriez-vous nous parler des différents programmes et des investissements de notre gouvernement dans diverses circonscriptions, comme celle de mon collègue d'Abitibi—Témiscamingue, M. Lemire? Pourriez-vous nous dire ce que le gouvernement fait à cet égard?
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Monsieur Cumming, comme vous le savez, la motion soumise par le Comité dictait qu'il consacre deux ou trois séances à la comparution des ministres. Nous avons également l'obligation de respecter l'échéance du 30 novembre. Selon ce calendrier, nous avons pu entendre deux ministres aujourd'hui, et deux autres comparaîtront devant nous mardi.
Comme c'est d'usage au Comité, nous demandons habituellement que des fonctionnaires soient présents pendant la deuxième heure pour répondre aux questions techniques, donc ce n'est rien d'inhabituel.
Malheureusement, je sais que nos ministres doivent partir, puisqu'elles ont des devoirs à accomplir à la Chambre. Si vous souhaitez leur soumettre d'autres questions, n'hésitez pas à les faire parvenir au greffier, pour qu'il leur envoie. Comme je le disais, le Comité accueillera deux autres ministres mardi prochain, donc c'est confirmé aussi.
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Madame la présidente, je serai heureux de répondre à cette question.
Il est vrai qu'il y a diverses sources de financement pour la large bande. Évidemment, le CRTC octroie du financement. Il y a le Fonds pour la large bande universelle et il y a des fonds réservés à la Banque de l'infrastructure, deux milliards de dollars, donc il y a plusieurs options.
ISDE assure la coordination pour que le gouvernement fédéral mette tous ses outils en commun, et nous travaillons avec nos collègues en toute logique pour que les projets se concrétisent. Je peux vous assurer que nous avons parlé avec les promoteurs du RREO et d'autres projets aussi.
Je peux peut-être céder la parole à mon collègue, Éric Dagenais. C'est lui qui communique directement avec les promoteurs de ce projet. Il pourrait peut-être vous parler un peu du projet du RREO en particulier, monsieur Sloan.
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Madame la présidente, je peux répondre à cette question.
Comme la ministre le disait, le gouvernement a une stratégie nationale coordonnée, je rassure les députés. Il s'agit en fait d'une table de coordination. C'est ISDE qui en assume la présidence.
Sans entrer dans les détails, il y a différents types de projets visant la large bande et il peut parfois y avoir différentes demandes pour différents projets. Par exemple, il est très difficile de brancher certaines collectivités très éloignées à la fibre optique. Nous pouvons avoir besoin de satellites. Le déploiement de satellites requiert que différentes organisations travaillent avec la petite collectivité de région suburbaine. Il y a donc le projet de satellites OTB pour cela.
Il s'agit de projets presque de nature commerciale, et avec un petit coup de pouce, ils pourraient aller de l'avant dans des conditions commerciales raisonnablement acceptables. C'est justement le rôle que joue la Banque de l'infrastructure. Elle a un rôle à jouer. Les projets à grande échelle touchent généralement des milliers de ménages, puis il y a les petits projets qui tombent à point, qui peuvent avancer rapidement pour relier un petit nombre de ménages ou un tout petit village au réseau et qui pourraient bénéficier du volet de financement rapide, par exemple.
Ce type d'infrastructure ne diffère pas beaucoup des projets de construction de briques et de mortier. C'est comme de construire une autoroute nationale, sauf qu'on se trouve à assembler les canaux de l'avenir. Il y a divers outils pour cela, et nous travaillons en coordination avec l'ensemble de nos collègues.
Je dirais aussi, madame la présidente, que nous sommes en relation étroite avec nos homologues de toutes les provinces et les territoires. Nous travaillons en étroite collaboration avec eux pour faire avancer ces projets.
Je m'arrêterai là.
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Merci beaucoup, madame la présidente.
Ma première question s'adresse à M. Kennedy.
C'est bien que la ait comparu devant le Comité aujourd'hui. Évidemment, la bonne nouvelle est l'annonce récente du fonds pour la large bande. Cependant, j'étais découragé d'entendre les cris d'indignation de certains membres du Comité dire que nous devons avancer et que tout ce que nous avons fait jusqu'à maintenant est purement symbolique.
Je pense que nous avons la responsabilité, ici, de mettre les choses en contexte pour les Canadiens. La a cité des statistiques attestant de tout ce que notre gouvernement a dépensé pour accroître la connectivité depuis 2015. Je crois l'avoir entendue dire que nous avons dépensé 10 fois plus au cours des cinq dernières années qu'on ne l'a fait pendant la période précédente, avant 2015.
Pourriez-vous nous faire part des chiffres que vous avez?
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Madame la présidente, du point de vue du ministère — et je m'abstiendrai de porter un jugement sur le montant, à savoir s'il est suffisant ou non —, il s'agit d'un montant considérable par rapport aux dépenses faites par le passé, soit de l'ordre de 9 à 10 fois plus.
J'aimerais aussi mentionner aux députés que bien souvent, même dans des circonstances idéales, les projets d'infrastructure de cette nature prennent du temps. Quand il s'agit de faire passer un câble de fibres optiques sur des centaines de kilomètres de terrain accidenté, par exemple, en particulier dans une région rurale ou éloignée, le déploiement peut devenir très complexe.
Nous sommes, bien sûr, tout aussi impatients que les députés de passer à l'action et nous voulons que le projet avance aussi vite que possible. Il n'y a pas d'avantage à procéder lentement. Nous devons comparaître devant des comités comme le vôtre où les gens nous pressent, mais on parle ici de grands projets et il faut parfois des années pour les réaliser. Entre l'annonce du projet et l'offre du service, il peut s'écouler beaucoup de temps, mais c'est simplement les lois de la physique. C'est le temps qu'il faut pour mettre en place l'infrastructure.
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D'accord, c'est tant mieux.
Je vous remercie, madame la présidente.
J'aimerais d'abord réagir aux propos de mon collègue M. Ehsassi, avec qui je suis d'accord. En même temps, je retiens la réponse « zéro » qu'a reçue mon collègue M. Cumming à sa question sur les investissements qui avaient été faits jusqu'à maintenant.
Monsieur Kennedy, ma question vous est adressée.
Le programme Brancher pour innover date de 2016 et devrait prendre fin le 31 mars 2021. Le programme a été prolongé jusqu'au 31 mars 2023, grâce au nouvel apport de fonds du budget 2019. Par conséquent, les projets approuvés doivent être achevés au plus tard le 31 mars 2023.
Ce programme vise à brancher environ 975 collectivités d'ici 2023, mais les résultats se font encore attendre. En février 2020, seulement 29 collectivités ont été branchées. En novembre, les branchements ne se réalisent pas plus rapidement. Plus de 200 ententes ont été conclues, mais le branchement tarde. Si c'était une priorité, les branchements auraient lieu à une vitesse satisfaisante.
Le programme est-il mal adapté aux régions rurales?
Quelles sont les difficultés que vous rencontrez?
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Je vous remercie de la question.
Nous nous attendons à ce que 100 communautés soient branchées d'ici la fin de 2020, que 750 communautés le soient d'ici la fin de 2021, et, en effet, que les 975 communautés le soient d'ici la fin de 2023. C'est sûr qu'au cours des neuf derniers mois, il y a eu des retards chez les différents fournisseurs de service Internet au Québec et ailleurs en raison de la pandémie. En revanche, il y a quand même eu beaucoup de progrès. Nous nous attendons à respecter d'ici 2023 les échéanciers concernant les 975 communautés.
J'aimerais aussi souligner qu'à l'origine, nous nous attendions à brancher 300 communautés. Au bout du compte, nous allons finir par en brancher 975, grâce à l'apport additionnel de 85 millions de dollars. Sur ce plan, nous avons donc atteint les objectifs du programme Brancher pour innover.
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Nous leur poserons la question.
Il n'y a pas d'obligation pour les distributeurs de brancher 100 % d'un secteur donné. Par conséquent, votre plan est-il de vous fier finalement à la technologie satellite à basse altitude?
Je pense qu'il y a eu des sous-entendus en lien avec cela dans les réponses que nous a données la ministre.
Mardi dernier, les gens de SpaceX sont venus témoigner devant nous et nous ont dit que, pour ce qui est de brancher 100 % des gens d'un territoire, ils étaient prêts à déployer leur technologie partout au Canada, possiblement dans la prochaine année, mais certainement rapidement.
Est-ce que cela fait partie de votre stratégie et, très concrètement, de quelle façon?
Est-ce que les 750 millions de dollars supplémentaires qui ont été annoncés la semaine dernière vont servir à cette fin, notamment?
Je peux passer à un autre sujet, qui relève sans doute plus de votre secteur.
La ministre nous a parlé, il y a tout juste un instant, de tout l'argent dont dispose Statistique Canada et de l'engagement. Quand je regarde le Budget principal des dépenses, je vois que le budget de Statistique Canada a augmenté de 27,1 %, soit une hausse de 114 millions de dollars. Je constate également dans le même document une baisse de 42 millions de dollars pour le Canada atlantique, de 24 millions pour le Québec et de 31 millions pour Diversification de l'économie de l'Ouest canadien.
Il semble y avoir eu une réaffectation des fonds, alors j'aimerais que vous m'expliquiez les raisons de cette hausse importante pour Statistique Canada, alors que le financement destiné aux agences de développement économique est en baisse.
Je sais que chaque fois que nous examinons le budget principal, nous constatons la différence par rapport au moment de l'affectation. Nous n'avons pas eu de budget depuis longtemps, bien sûr, et cela s'imbrique normalement aux discussions sur l'économie.
Innovation, Sciences et Développement économique Canada a demandé 259 millions de dollars pour l'initiative des supergrappes d'innovation. En 2018-2019, les dépenses réelles ont été de 5,6 millions de dollars. En 2019-2020, 183 millions ont été demandés, mais les dépenses réelles n'ont pas encore été publiées.
Encore une fois, nous essayons de savoir à quoi a servi l'argent et ce qu'il en est advenu... Nous entendons parler de tout cet argent qui est dépensé pour tous ces autres programmes, dont certains nous inquiètent... Quand on lit l'article paru dernièrement dans lequel le mentionne que les retombées et les avantages économiques à long terme des supergrappes ne se feront pas sentir avant quelques années, je pense que cela devient inquiétant.
Pourquoi les dépenses sont-elles moindres que prévu, et y a-t-il eu une augmentation depuis le 6 mars 2020?
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Madame la présidente, je peux certainement répondre à la question.
L'objectif des supergrappes est de favoriser le développement d'un écosystème. Il s'agit notamment en fait de créer des liens entre des organismes qui ne se seraient sans doute pas créés autrement parce que l'écosystème n'est pas assez solide pour que ces liens se créent.
Prenons l'exemple de la supergrappe des industries des protéines. Nous tentons de rassembler des organismes qui, lorsqu'ils s'uniront, pourront créer beaucoup de valeur, bâtir de nouvelles entreprises et réaliser plein de projets intéressants, mais qui ne se seraient sans doute jamais liés les uns aux autres en raison de la nature même des industries concernées.
Il s'agit de créer des grappes. Partout dans le monde, des pays, nos pairs, font ce travail. Créer des grappes prend du temps. Nous pouvons voir en fait que le travail initial donne des résultats. Je serais heureux de revenir en discuter avec les membres du Comité pour leur fournir plus de détails. Il a fallu un peu de temps pour démarrer, mais le tout est bien enclenché maintenant et on assiste à une véritable hausse de l'activité.
Je peux revenir en discuter avec vous, si cela vous convient.
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Merci, madame la présidente.
Je profite de l'occasion pour remercier le sous-ministre et M. Kennedy, et en particulier M. Dagenais, de leur travail, en particulier au cours des quatre derniers mois pendant le déploiement du Fonds pour la large bande universelle. Je sais à quel point ils connaissent bien le dossier. J'ai eu beaucoup de plaisir à travailler avec eux. Ils ont répondu à toutes mes questions, et je sais qu'ils en feront autant pour tous mes collègues du Comité.
J'ai été ravie de vous entendre dire à quel point nous avions besoin de cet outil — d'avoir beaucoup d'outils différents —, car nous avons un grand pays qui s'étend d'un océan à l'autre, et il était évident qu'on ne pouvait pas répondre aux besoins des Canadiens en optant pour une formule unique.
Monsieur Kennedy, puis-je vous demander une précision au sujet du CRTC? Vous avez dit que le gouvernement n'a pas infirmé sa décision, est-ce exact? J'aimerais clarifier ce point à l'intention de mon collègue, M. Masse.
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Je suis très heureux de le faire, et si la députée me le permet, je vais apporter aussi une autre précision.
Pour être clair, le gouvernement n'a pas infirmé la décision du CRTC sur les droits d'accès de gros. Le gouvernement a décidé de ne pas intervenir parce que le CRTC a un processus en cours pour réexaminer la question. Je serais heureux d'en discuter avec le Comité, mais je peux affirmer catégoriquement que le gouvernement n'a pas infirmé la décision du CRTC. Le CRTC réévalue la question de son propre chef, et le gouvernement attend de voir ce qui en ressortira.
J'en profite pour apporter une autre petite précision — et je me sens mal à ce sujet, mais pour que les choses soient bien claires — M. Masse a demandé si nous négocions ou fixons des tarifs dans les ententes sur la large bande que nous avons. J'ai répondu que ce n'était pas le cas, mais en fait, nous le faisons.
Nous demandons quels seront les tarifs facturés par les promoteurs. Le tarif peut être un facteur dans le choix du projet. Disons, par exemple, que deux projets sont tous les deux également excellents d'un point de vue technique, mais que l'un des promoteurs exigera un tarif moins élevé que l'autre. Il pourrait ainsi obtenir une note plus élevée. Les tarifs sont en place pendant cinq ans, après quoi, les promoteurs peuvent les modifier s'ils le souhaitent.
J'aurais dû être clair à ce sujet. Nous ne négocions pas les tarifs; ils font partie de la demande. Nous en tenons compte dans la demande. Ces tarifs s'appliquent ensuite pour une période de cinq ans comme l'exige le programme. Je m'excuse à ce sujet, mais je veux simplement être clair sur le fonctionnement.
Merci.
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Madame la présidente, je pense que nous avons essayé de bonifier ce programme en lui apportant un certain nombre d’améliorations. Comme M. Dagenais l’a expliqué, l’ancien modèle hexagonal a disparu, ce qui nous permet en fait de distinguer avec beaucoup plus de précision les endroits qui ont accès à l'Internet de ceux qui n'y ont pas accès. Nous disposons maintenant d’un outil très sophistiqué — qui est à la disposition de tous ceux qui souhaitent aller voir sur Internet — pour voir où l'accès est possible à l'heure actuelle et quelles zones sont considérées comme mal desservies ou desservies.
Dans le cadre des programmes précédents, il est arrivé que des gens fassent des demandes, et qu'en allant vérifier sur place, nous nous apercevions que certains secteurs qu’ils prévoyaient de desservir étaient déjà desservis. Le fait que les promoteurs aient de bien meilleures données entre les mains permet de réaliser de meilleurs projets. C'est pour cette raison que ces données cartographiques sont mises à disposition grâce à cet outil de correspondance géographique.
Madame la présidente, nous avons un service d’éclaireur pour que les petites collectivités, en particulier les collectivités rurales — il y a beaucoup de petites collectivités qui n’ont pas nécessairement d'employés à plein temps qui sont des ingénieurs et qui sont capables de faire ce genre de choses —, puissent obtenir de l’aide de notre part pour s'acquitter du processus présidant à la soumission de ces demandes.
L’autre chose, c'est que nous avons bien entendu plus d’argent, et que nous avons le Volet de réponse rapide, qui est très justement conçu pour examiner ces projets porteurs sur lesquels nous pouvons agir très rapidement. Nous pensons que cela sera très utile, en particulier lorsque, par exemple, vous aurez un projet qui devra couvrir 98 % d’une zone donnée, mais qui laissera un 2 % de plus quelque part. Avec un peu d’argent supplémentaire ou un petit coup de pouce, vous pourrez atteindre cet autre groupe de maisons ou cet autre secteur. Nous pensons que le Volet de réponse rapide pourrait être très utile pour tirer parti de ces situations.
L’autre chose que je voudrais dire, c'est qu’à l’autre bout du spectre, l’argent supplémentaire que le gouvernement a mis dans un possible partenariat avec la Banque de l’infrastructure signifie que nous pourrions être en mesure de réaliser des projets à très grande échelle — des dizaines de milliers de ménages à la fois —, ce qui n'était pas particulièrement facile à faire auparavant.
Je vais m’arrêter là.
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Merci, madame la présidente.
Avant tout, je comprends — et c’est ce que j’essayais d’obtenir avec tant de délicatesse des fonctionnaires du ministère — qu’ils n’ont pas tenu compte de garanties de prix lors du processus décisionnel. Je suis conscient que cela fait peut-être partie de la façon dont l’évaluation doit se faire, mais cela ne garantit pas une certaine tarification aux Canadiens bénéficiaires de ces contrats, ce qui nécessiterait d’autres types d’intervention réglementaire au cas où ladite tarification devait augmenter au point où ces bénéficiaires ne pourraient plus se la permettre. C’était très clair dès le début.
Je maintiens mon affirmation concernant le CRTC. Techniquement, il ne s'agit peut-être pas d'un revirement, mais il existe une pléthore d'interventions dans les médias sur le fait que le cabinet ne soutient pas vraiment l'indépendance de cet organisme, et c’est une chose qui est importante.
J’aimerais toutefois poursuivre dans la même veine en ce qui concerne la vente aux enchères du spectre. Est-il vraiment si difficile de procéder à une vente aux enchères? Oui, il faut rassembler un certain nombre de personnes dans une salle — je comprends comment cela fonctionne —, mais il semble que le reste du monde est capable de faire ce type de réunion de haut niveau, et à plus forte raison lorsqu’il y a un nombre limité de personnes, de personnes inscrites, et des processus précis à observer. Est-il vraiment si difficile d’organiser une vente aux enchères virtuelle?
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Merci beaucoup, madame la présidente.
J’ai quelques questions pour M. Kennedy concernant le Fonds pour la large bande universelle.
Dans ma collectivité, comme je l’ai mentionné lorsque j’ai questionné la ministre Monsef, le Fonds pour la large bande universelle suscite assurément de l’enthousiasme, puisque beaucoup de gens attendent cet accès depuis un certain temps. Cependant, j’aimerais comprendre clairement qui fait quoi.
Ma circonscription, Markham-Stouffville, se trouve dans la municipalité régionale de York, en Ontario. La région de York a un organisme qui s’appelle YorkNet. D’après ce que j’ai compris, c’est à lui que les habitants et les résidants s’adressent en premier pour répondre à leurs besoins en matière de large bande. La province de l’Ontario a également annoncé un fonds d’environ 1 milliard de dollars pour la large bande.
Ce que je veux savoir de façon très concrète, c’est comment les choses s’articulent réellement entre ce que la région essaie de faire et ce que le gouvernement fédéral essaie de faire. En fait, comment les auteurs de propositions de raccordement se retrouvent-ils dans ce portrait extrêmement complexe?
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C’est une très bonne question. C’est une partie essentielle du travail que nous faisons sur le déploiement de la large bande. Comme je l’ai déjà dit, nous avons des relations solides avec chacun des gouvernements provinciaux.
Je vais me contenter de vous donner un exemple. Éric, qui est mon collègue ici présent, et moi avons participé à une vidéoconférence avec nos collègues de l’Ontario, pas plus tard que cette semaine, pour discuter de cette question et de notre façon de travailler ensemble.
Ce que je veux dire, c’est que cela dépend vraiment de l’endroit où l’on se trouve dans le pays et de la nature du projet. L’avancement de ces projets est souvent lié à l’étroite collaboration qui existe entre le gouvernement fédéral, le gouvernement provincial, collaboration à laquelle s’ajoute souvent une municipalité ou une Première Nation. Pour certains de ces grands projets, la participation de la Banque de l’infrastructure et des fournisseurs de services Internet eux-mêmes peut être aussi sollicitée. Bien entendu, nous essayons d’être aussi créatifs et efficaces que possible pour parvenir à un résultat qui relie le plus grand nombre de personnes au prix le plus bas d’une manière qui soit durable.
Dans une localité donnée, il se peut que la province accepte de mettre un peu d’argent dans le projet, ce qui permet d’étirer davantage les fonds fédéraux. Dans certaines collectivités, le projet est parfois davantage axé sur l’aspect économique. Ce peut être là que la Banque de l’infrastructure intervient, car elle peut aider à financer des projets qui ont du bon sens sur le plan commercial. Dans ces cas-là, il se peut que nous puissions apporter une modeste subvention, et qu’il soit alors opportun pour la Banque de l’infrastructure d’intervenir.
Il est difficile de dire comment cela fonctionne exactement dans chaque cas, mais le fait est que lorsque nous recevons ces demandes, il y a souvent un travail qui se fait avec la province, la municipalité, le fournisseur d’accès Internet et d’autres parties. Nous sommes très ouverts à l’idée d’envisager différents types d’arrangements pour faire fonctionner les projets et nous ne ménageons pas nos efforts pour rassembler les différentes parties concernées autour d’une même table et les inciter à travailler ensemble. Cela dépend vraiment d’un partenariat qui mise sur la collaboration.
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Madame la présidente, nous sommes convaincus que c’est un résultat réalisable. Nous avons fait la cartographie assez détaillée dont mon collègue M. Dagenais a parlé, de sorte que nous savons ce qu’il reste à faire pour y arriver et où nous devons concentrer nos efforts.
Mon organisme a joué un rôle de régulateur à cet égard. Nous traitons avec les fournisseurs d’accès Internet et les entreprises de télécommunications tous les jours; nous travaillons avec eux et nous connaissons leurs capacités. Les 98 % que nous visons sont une projection fiable basée sur notre compréhension — assez technique et détaillée — des lacunes, des capacités des fournisseurs d’accès Internet, de ce qui est réaliste et abordable, ainsi que du montant nécessaire pour effacer l’écart. Nous sommes donc assez confiants à ce sujet.
En ce qui concerne la rapidité, nous avons travaillé pour nous assurer, dans la mesure du possible, qu’il y ait un processus d’admission commun. Le formulaire de la Banque de l’infrastructure est essentiellement le même que le nôtre. Le formulaire de l’Ontario ressemble à notre formulaire. En fait, nous travaillons en étroite collaboration avec les autres ordres de gouvernement pour que le processus soit harmonisé et sans heurts. Nous avons une table de coordination fédérale autour de laquelle les acteurs fédéraux se réunissent régulièrement. Nous avons le service d’éclaireur pour tenir la main des groupes qui veulent faire une demande, car pour les petites organisations, c’est compliqué. La réalisation d’un grand projet d’infrastructure est compliquée et nous voulons nous assurer d’être présents à chaque étape pour aider ces organisations à s’y retrouver.
Nous sommes très confiants. Merci.