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La séance est ouverte. Bonjour tout le monde. Bienvenue à la 20
e réunion du Comité permanent de l'industrie, des sciences et de la technologie de la Chambre des communes.
La réunion d'aujourd'hui se déroulera en format hybride conformément à l'ordre adopté par la Chambre le 25 janvier 2021. Les délibérations seront publiées sur le site Web de la Chambre des communes. À titre informatif, la diffusion Web ne montrera que la personne qui s'exprime plutôt que l'ensemble du Comité. Pour assurer le bon déroulement de la séance, je vais décrire les règles habituelles.
Les députés et les témoins peuvent s'exprimer dans la langue officielle de leur choix. Des services d'interprétation seront offerts pendant la réunion. Au bas de votre écran, vous avez le choix entre « parquet », « anglais » et « français ». Avant de parler, veuillez attendre que je vous nomme. Si vous participez à la vidéoconférence, veuillez cliquer sur l'icône de microphone pour activer votre micro. Lorsque vous ne parlez pas, votre micro doit être mis en sourdine.
À titre de rappel, toutes les observations des députés et des témoins doivent être adressées à la présidence. Comme je le fais habituellement, je vais tenir le carton jaune lorsqu'il vous restera 30 secondes et le carton rouge lorsque votre temps d'intervention sera écoulé.
Nous avons un programme très chargé ce matin, et je crois comprendre que deux groupes de témoins doivent partir à midi. Par conséquent, je vous demanderais de bien vouloir respecter le temps imparti afin que tout le monde puisse intervenir.
En vertu du paragraphe 108(2) du Règlement et de la motion adoptée par le Comité le mardi 1er décembre 2020, le Comité se réunit aujourd'hui pour étudier la capacité nationale de fabrication d'un vaccin contre la COVID-19.
Je souhaite maintenant la bienvenue aux témoins. Aujourd'hui, nous accueillons Mme Mona Nemer, la conseillère scientifique en chef; M. Brian Lichty, professeur associé à l'Université McMaster; Mme Karen Mossman, vice-présidente, Recherche, à l'Université McMaster; M. James Taylor, directeur général, et M. Andrew Booth, président, de Precisions Nanosystems; M. Takashi Nagao, président-directeur général, et M. Nicolas Petit, vice-président, Opérations commerciales, de Medicago; et M. Gary Kobinger, de l'Université Laval.
Chaque témoin fera un exposé d'un maximum de sept minutes, et nous passerons ensuite aux questions.
Nous allons commencer par M. Nemer.
Vous avez sept minutes.
[Français]
Bonjour.
Madame la présidente, membres du Comité, je vous remercie de me donner l'occasion d'être avec vous aujourd'hui.
Depuis mon dernier passage devant ce comité, en décembre 2017, j'ai terminé mon premier mandat et j'ai ensuite été nommée pour un nouveau mandat de deux ans, en septembre 2020.
[Traduction]
Par souci de concision, je n’entrerai pas dans les détails de mon mandat, mais en tant que conseillère scientifique auprès du et du Cabinet, je peux dire que j’ai passé la majeure partie de l’année dernière à donner des conseils sur la crise sanitaire de la COVID-19.
Bien entendu, une pandémie est une situation extrêmement complexe qui présente de multiples facettes; elle est d’autant plus difficile à gérer quand elle est due à un nouveau virus dont nous ignorons presque tout. C’est pourquoi, afin de mieux conseiller le gouvernement, j’ai rapidement créé un groupe consultatif multidisciplinaire composé de scientifiques. Nous avons concentré nos efforts sur différents aspects de la COVID-19, notamment les besoins en matière de diagnostic et de recherche, la transmission par aérosol, l’infection chez les enfants et les soins de longue durée.
Les chercheurs se sont mobilisés et ils ont généreusement fait part de leurs conclusions et de leurs conseils. La science a donc guidé le processus décisionnel en temps réel, plus que jamais auparavant. Le groupe d’experts sur la COVID-19, composé d’éminents chercheurs et praticiens de tout le pays, œuvrant dans les domaines de la recherche et du traitement des maladies infectieuses, de la modélisation des maladies et des sciences du comportement, a tenu sa première réunion le 10 mars et s’est réuni plus de 40 fois depuis. Les membres du groupe ont également participé à plusieurs autres groupes de travail auxquels d'autres experts ont apporté leur contribution. Cette approche a assuré la coordination et l'intégration des conseils fournis. Depuis le début, un nombre impressionnant de scientifiques et de praticiens de la santé ont généreusement offert leur temps et leur expertise au service de leur pays.
[Français]
Par ailleurs, mon bureau a aussi contribué à la mise en place du réseau CanCOVID, qui vise à stimuler la recherche et les partenariats. Ce réseau n'a cessé de prendre de l'ampleur et compte aujourd'hui plus de 3 000 membres de partout au pays. Il s'est avéré très efficace pour encourager la collaboration interdisciplinaire et l'innovation.
En plus du réseautage sur la scène nationale, je communique régulièrement avec mes homologues internationaux. Nous échangeons de l'information sur la propagation de la maladie et les mesures de confinement, sur les connaissances manquantes, les activités de recherche et les priorités, ainsi que sur les études cliniques. Ces échanges me permettent de rester bien au courant des faits nouveaux sur la planète.
[Traduction]
Au début de la pandémie, s’appuyant sur des médicaments déjà existants, plusieurs études cliniques visant à traiter et à prévenir la COVID-19 et ses complications ont été entamées, mais les résultats se sont avérés plutôt décevants. Le développement de vaccins est peu à peu devenu le point de mire afin de prévenir la maladie.
Au Canada, dès les mois de mars et avril 2020, des fonds fédéraux ont été affectés à la conception de produits thérapeutiques et de vaccins par l’entremise des Instituts de recherche en santé du Canada et du ministère de l’Innovation, des Sciences et de l’Industrie.
J’ai discuté longuement de conception, de production et de distribution du vaccin contre la COVID-19 avec mes homologues internationaux, notamment ceux du Royaume-Uni et des États-Unis. J’ai compris qu’il était nécessaire d’obtenir l’avis d’experts indépendants sur la question des vaccins et de leur développement et de notre approvisionnement, et c’est pourquoi j’ai recommandé la création du groupe de travail sur les vaccins.
[Français]
Composé de 11 membres de la communauté canadienne de recherche-développement sur les vaccins et de quatre membres d'office, dont je fais partie, le groupe de travail a joué un rôle clé dans la sélection et la hiérarchisation des candidats-vaccins, dans le soutien au développement de vaccins au Canada et dans l'appui à la coordination de la chaîne d'approvisionnement.
[Traduction]
J’ai participé à la grande majorité des réunions du groupe de travail et je dois dire que j’ai toujours été entièrement satisfaite de la rigueur scientifique encadrant ses délibérations. Comme bien d’autres membres de la communauté scientifique canadienne, ces chercheurs étaient prêts et disposés à offrir gratuitement leur temps et leur expertise pour lutter contre cette crise sanitaire. Ainsi, le Canada dispose aujourd’hui d’un éventail varié de vaccins efficaces reconnus qui font appel à trois technologies différentes. Je crois fermement que les Canadiens ont été bien servis par ce groupe exceptionnel.
Le seul bémol à ce formidable accomplissement, c'est que les premiers vaccins contre la COVID-19 sont arrivés de l’extérieur du pays. Il est bien connu que le Canada dispose seulement de modestes capacités de production de vaccins pour les humains — un problème qui existe depuis près de 40 ans. En tant que scientifique, j’ai passé la majeure partie de ma carrière dans le domaine de la recherche biopharmaceutique et, malheureusement, j’ai assisté au déclin des capacités de notre pays à mettre au point des médicaments pendant presque toute cette période.
Il n’est pas nécessaire qu’il en soit ainsi. La conception de produits thérapeutiques, que ce soit des vaccins ou des médicaments, est un processus de longue haleine qui requiert une étroite collaboration entre les chercheurs, les cliniciens, les gouvernements et les organisations du secteur privé. Cette pandémie montre bien que la récompense au bout du processus vaut entièrement les efforts nécessaires.
Le Canada dispose d’atouts exceptionnels pour soutenir un écosystème performant de biofabrication. Cela va des scientifiques de renommée mondiale qui continuent de faire des découvertes majeures dans le domaine des sciences biomédicales et pharmaceutiques, jusqu’aux PME novatrices qui travaillent sur des produits prometteurs. Or, faire passer une découverte du laboratoire à la collectivité ou augmenter la production de médicaments et de vaccins destinés aux humains sont des opérations qui sont loin d’être banales.
[Français]
Compte tenu des besoins en santé et des réussites scientifiques que nous avons observés au cours de cette pandémie, j'espère que nous veillerons désormais à disposer des ressources et des infrastructures nécessaires pour transformer nos découvertes en produits de santé novateurs fabriqués au Canada et destinés aux Canadiens, mais aussi au monde entier.
[Traduction]
Développer nos capacités en matière de biofabrication n’arrivera pas du jour au lendemain. Mais nous devons absolument nous y mettre. Il est temps de définir des stratégies et de les mettre en œuvre.
La science nous a donné de l’espoir ainsi que les outils nécessaires pour surmonter cette crise, comme les diagnostics, les vaccins et les produits thérapeutiques. Nous, les Canadiens, avons beaucoup à offrir dans la lutte contre cette menace sanitaire et toutes celles à venir. J’ai hâte de saisir les occasions extraordinaires qui se présenteront à nous.
Merci.
:
À l'Université McMaster, nos chercheurs se sont rapidement réorientés pour répondre à la pandémie de COVID-19. La majorité des travaux de recherche est effectuée dans le cadre du réseau mondial de lutte contre les pandémies et les menaces biologiques du Canada, le Global Nexus for Pandemics and Biological Threats, qui vient d'être lancé. Entre autres choses, nos chercheurs mettent au point des trousses de dépistage à domicile et dirigent des essais de transfusion de plasma à l'échelle mondiale ainsi que l'essai de traitements contre les coronavirus.
Beaucoup de travail est fait dans l'ensemble de l'université pour innover en cequi a trait aux respirateurs et aux masques N95. Grâce au financement des Instituts de recherche en santé du Canada et de la Fondation canadienne pour l'innovation, mon propre laboratoire étudie actuellement la pathogénie du SRAS-CoV-2.
Cette pandémie a révélé des lacunes considérables dans la capacité nationale de biofabrication du Canada. D'importantes mesures sont prises pour corriger ce déséquilibre à l'avenir, mais nous croyons que le Canada peut agir maintenant pour produire ses propres vaccins sans avoir besoin de tout miser sur des partenaires internationaux.
Le laboratoire de vectorologie Robert E. Fitzhenry se trouve à McMaster. Fondé il y a 17 ans, ce centre de biofabrication produit actuellement un vaccin canadien contre la COVID-19 qui, s'il est approuvé, pourra faire l'objet d'essais cliniques au printemps. Ce vaccin expérimental de deuxième génération est conçu pour offrir une plus grande immunité contre les coronavirus dans le but de favoriser la protection contre les variants et d'autres pandémies de coronavirus. Les travaux de recherche pour ce vaccin sont menés au Canada, sa propriété intellectuelle est canadienne, et nous espérons que sa production se fera au pays.
Les investissements seront essentiels pour renforcer la capacité de production de vaccins du Canada. Le laboratoire de McMaster pourrait et devrait jouer un rôle à l'avenir dans la fabrication de vaccins au Canada. Avec l'aide nécessaire, le laboratoire pourrait être modernisé en quelques mois pour produire environ un million de doses du vaccin par cycle de production.
L'Université McMaster s'est récemment associée à l'Université de la Saskatchewan et à VIDO-InterVac pour aborder la préparation aux pandémies en position de force. Ensemble, nous exhortons le gouvernement à investir dans nos projets, qui reposent sur des décennies d'excellence dans la recherche sur les maladies infectieuses.
Je vais maintenant céder la parole à mon collègue, M. Brian Lichty, qui est le directeur du laboratoire de vectorologie Robert E. Fitzhenry. Il peut en dire davantage sur le travail qui s'y fait.
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Madame la présidente, distingués membres du Comité, je vous remercie. Je vous suis reconnaissant de cette occasion de m'adresser au Comité.
Le laboratoire de vectorologie Robert E. Fitzhenry est conçu pour produire des vaccins à vecteur adénoviral, qui seront semblables à celui d'AstraZeneca et de Johnson & Johnson, ainsi qu'au CanSino et au Sputnik, par exemple.
McMaster a été la première à modifier génétiquement des vecteurs adénoviraux de vaccins il y a des dizaines d'années, et tous les vaccins de ce genre reposent essentiellement sur les technologies canadiennes mises au point à McMaster.
Le laboratoire a d'abord été conçu afin de produire des vaccins pour des essais de phases un et deux, et on y a déjà fabriqué des vaccins contre des maladies infectieuses et mené des essais cliniques d'oncologie sur des sujets humains ainsi que des essais vétérinaires en oncologie. Ces travaux ont permis à McMaster de commercialiser des technologies auprès de l'industrie et de récemment créer une société détachée de biotechnologie qui emploie maintenant 60 scientifiques et techniciens en Ontario.
Notre équipe fabrique actuellement des vaccins à vecteur adénoviral de deuxième génération contre la COVID qui sont conçus pour offrir une plus grande immunité contre trois protéines du SRAS-CoV-2. On s'attend à ce que ce concept confère aux vaccinés une immunité contre des composants qui ont plus de difficulté à changer et qui sont conservés dans l'ensemble des nouveaux variants et peut-être même dans les coronavirus présents dans les populations de chauves-souris de l'Asie qui pourraient mener à une pandémie.
McMaster a également créé des méthodes pour administrer ces vaccins par inhalation à l'aide d'un instrument qui ressemble à une petite pompe. Il sera ainsi possible de renforcer l'immunité dans les poumons, où c'est le plus nécessaire. Fait important, cette voie d'administration demeure efficace avec une dose nettement plus petite. Notre essai prévu va l'intégrer.
Pour conclure, j'aimerais exprimer ma gratitude pour la réponse rapide à la COVID-19 du gouvernement et de tous les partis. Une solide capacité nationale de production de vaccins est essentielle, non seulement pour que les Canadiens aient rapidement accès à des vaccins qui pourraient sauver leur vie, mais aussi du point de vue de la propriété intellectuelle, de l'innovation et de la sécurité nationale. Nous avons des bases solides pour en produire au Canada et nous voyons une voie à suivre pour créer un écosystème dynamique.
McMaster a pris l'initiative de communiquer avec le Conseil national de recherches du Canada pour discuter des nouvelles installations de l'avenue Royalmount, et nous voyons pour les petites installations universitaires comme notre laboratoire une occasion en or en vue de mieux se positionner en tant qu'installations subsidiaires de ces grands centres de biofabrication. Le futur écosystème canadien pourra ainsi faire preuve de souplesse et être mieux placé pour mettre au point et faire l'essai de nouvelles technologies. Les décisions prises dans un proche avenir détermineront si la capacité répondra aux besoins pendant d'autres pandémies, ou si nous continuerons de nous fier à nos partenaires internationaux.
Je suis impatient de répondre à vos questions.
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Merci, madame la présidente.
Je vais commencer par souligner que je me trouve sur le territoire traditionnel de la nation Squamish, à Squamish, en Colombie-Britannique.
En tant que président de Precision NanoSystems, une entreprise établie à Vancouver, je suis heureux d'avoir l'occasion de renseigner les distingués députés sur les contributions de Precision et de l'industrie nationale de la biotechnologie pour assurer la sécurité des Canadiens pendant la pandémie.
Nous sommes fiers de constater que notre travail libère le potentiel de la science et de l'innovation au Canada. Les secteurs nationaux de la biotechnologie et des sciences de la vie dirigent la mise au point de certains des traitements les plus innovateurs pour les maladies rares, les maladies infectieuses et le cancer. Ce travail qui sauve des vies est effectué par les talents d'envergure mondiale que nous avons au Canada.
Les entreprises canadiennes de biotechnologie et du domaine des sciences de la vie joueront un rôle essentiel pour rebâtir l'économie après la COVID-19 en créant des emplois à forte intensité de propriété intellectuelle et axés sur le savoir ainsi qu'en attirant les esprits les plus brillants de la planète. Notre secteur permet à des étudiants canadiens et à de jeunes scientifiques en herbe de réaliser leur potentiel au Canada.
Les innovateurs canadiens sont très doués. Une grande partie des innovations qui nous permettent maintenant de prévenir et de traiter la COVID-19 provient d'entreprises canadiennes. Alors que nous entrons dans cette période critique de reprise économique, nous devons aider les entreprises du pays à prendre de l'expansion et à mettre au point des technologies et les solutions nécessaires pour relever les défis de santé actuels et futurs.
Les investissements dans la capacité nationale de biofabrication font certainement partie de la solution. C'est un domaine dans lequel le gouvernement et l'industrie peuvent collaborer pour aider les entreprises canadiennes à mettre au point leurs technologies dans l'intérêt de tous les Canadiens et, pour tout dire, de toute la planète.
Nous sommes heureux de voir que le gouvernement commence à établir sa vision à long terme pour le secteur national de la biofabrication en partenariat avec le secteur privé. Grâce à ces investissements, nous allons créer des activités économiques à forte valeur et durables ainsi que renforcer la capacité et les compétences afin d'être prêts pour l'avenir.
La question n'est pas de savoir si une autre pandémie s'abattra sur le monde, mais de savoir quand, et nous devons nous préparer. Nous devons adopter une approche stratégique dans notre planification, car les décisions que nous prenons aujourd'hui sauveront des vies à l'avenir.
Mon collègue, M. James Taylor, en parlera davantage. Je remercie tous les distingués députés de me donner cette occasion de m'adresser à eux aujourd'hui.
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Bonjour, madame la présidente.
Je remercie le Comité de m'avoir invité à parler de ce sujet fort important et très actuel.
Je crois savoir que vous avez eu la chance d'entendre un grand nombre de mes collègues parler des efforts considérables qui sont actuellement déployés au Canada de façon concertée par le gouvernement, le milieu universitaire et l'industrie, dans le but de trouver des solutions aujourd'hui et de mieux nous préparer aux pandémies à venir. J'espère que mon témoignage d'aujourd'hui vous éclairera davantage.
Precision NanoSystems a pour mission d'accélérer la création de médicaments révolutionnaires qui ont une incidence considérable sur le bien-être des humains. Nous travaillons avec les grandes sociétés pharmaceutiques dans le monde pour créer les médicaments de demain, à savoir la thérapie génique. Elle consiste à apporter de l'acide ribonucléique, ou ARN, et de l'acide désoxyribonucléique, ou ADN, aux cellules pour traiter les maladies.
Sur le plan thérapeutique, la thérapie génique s'attaque à la racine moléculaire fondamentale de la maladie; sous forme de vaccin, elle apprend au système immunitaire à nous protéger contre un pathogène donné. Nous sommes fiers de fournir des technologies de fabrication, des technologies pharmaceutiques et des services permettant de créer des thérapies géniques afin de prévenir et de traiter des maladies, notamment le cancer, les maladies rares, les maladies infectieuses et bien d'autres besoins médicaux criants qui n'ont pas été comblés.
Nous avons fondé Precision NanoSystems il y a 10 ans en tant que société essaimée de l'Université de la Colombie-Britannique dans le but de favoriser la thérapie génique, dont l'avenir est prometteur. Nous soutenons aujourd'hui des centaines de sociétés biopharmaceutiques de premier rang mondial dans la création de ces médicaments révolutionnaires. Nous sommes fiers d'avoir mis sur pied une équipe très talentueuse et en pleine expansion de plus de 120 personnes. Nous avons aussi joué un rôle important dans la formation d'une main-d'œuvre diversifiée au Canada, et dans la concrétisation de l'engagement ferme que le Canada a pris envers ses citoyens dans le domaine des sciences de la vie.
La COVID-19 a eu un effet dévastateur pour les gens et dans le monde. Nous devons prévoir les pandémies et les épidémies futures et nous préparer en conséquence. Nous trouvons essentiel que le Canada investisse dans diverses technologies de vaccins, comme les vaccins à ARN, les vaccins à base de virus, les vaccins à sous-unités protéiques et d'autres formes. Cette démarche est prudente pour de nombreuses raisons. Plus particulièrement, le monde a été témoin des capacités perturbatrices des composés thérapeutiques d’ARN, ainsi que de la grande vitesse à laquelle ils ont pu être développés et déployés pour lutter contre la COVID-19, ce qui illustre la puissance des thérapies géniques. Nous constatons des perturbations médicales similaires attribuables aux thérapies géniques dans toutes les grandes catégories de maladies.
Les thérapies géniques représentent vraiment une occasion unique pour le Canada. C'est un des domaines pharmaceutiques dont la croissance est la plus rapide, et le Canada est un chef de file dans de nombreux volets de ces technologies. Ici à Vancouver, il y a un centre de calibre mondial pour les technologies qui transportent de l'ARN et de l'ADN. Il est entouré d'un écosystème en expansion formé d'innovateurs locaux et de filiales des grandes multinationales.
Precision NanoSystems fournit des solutions révolutionnaires pour les médicaments qui sont mis au point dans des domaines où les besoins médicaux sont criants et n'ont pas été comblés, comme le cancer, les maladies rares et les maladies infectieuses. Nous sommes fiers d'avoir offert des solutions à des entreprises, des universités et des organismes à but non lucratif de la Colombie-Britannique, de l'Alberta, de la Saskatchewan, du Manitoba, de l'Ontario, du Québec, de la Nouvelle-Écosse et de l'Île-du-Prince-Édouard.
Pour venir à bout de graves problèmes comme la COVID-19, nous pensons qu'il faut des partenariats solides entre les secteurs publics et privés. Avec le soutien du gouvernement canadien, nous avons lancé deux initiatives déterminantes: le développement d'un vaccin différent contre la COVID-19, et l'ouverture d'un centre de biofabrication pour avoir une capacité de production nationale.
Notre programme de vaccin contre la COVID-19 vise à créer un vaccin à base d'ARN auto-amplificateur qui, s'il est réussi, pourrait nécessiter des doses 20 à 100 fois inférieures que les vaccins à ARN messager qui sont autorisés en cas d'urgence. En raison de la nature du vaccin, ce programme permettra de réduire les goulots d'étranglement en matière de fabrication. Puisqu'il faut moins de matériel par dose, un plus grand nombre de personnes pourront recevoir le vaccin dans un délai plus court. En outre, la petite taille de la dose pourrait réduire les effets indésirables. Nous prévoyons entamer un essai clinique adaptatif de phase un et deux d'ici l'été, qui devrait être terminé d'ici la fin de l'année.
Notre centre de biofabrication de thérapies géniques sera une installation ultramoderne permettant de développer et de fabriquer des thérapies et vaccins géniques. Le centre de biofabrication appuiera le programme de vaccins contre la COVID-19 de Precision NanoSystems Incorporated, ainsi que nos programmes de clients, qui sont importants et en pleine expansion, et qui touchent d'autres domaines où les besoins médicaux criants n'ont pas été comblés.
Lorsqu'elle sera achevée, cette installation permettra de produire au Canada les thérapies géniques les plus novatrices au monde. Nous encourageons le développement technologique local, la création d'emplois et la valorisation des compétences, et nous reconstituons notre capacité nationale à répondre aux pandémies de demain. En tirant parti de notre réseau actuel et de nos programmes, le centre de biofabrication sera une installation de pointe et commercialement viable qui produira au Canada les thérapies géniques les plus novatrices des dernières années.
Pour terminer, je voudrais remercier les fonctionnaires qui ont travaillé avec nous récemment et au fil des ans. Notre équipe a interagi avec de nombreuses personnes qui ont travaillé sans relâche et n'ont ménagé aucun effort pour permettre la réalisation de ces projets importants et d'autres initiatives.
Je vous remercie. Je suis prêt à répondre aux questions.
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Madame la présidente, mesdames et messieurs les membres du Comité, je vous remercie.
Je vais commencer.
Je vous remercie d'avoir invité les représentants de Medicago à vous adresser quelques mots à la séance d'aujourd'hui.
Medicago est une société biopharmaceutique canadienne qui a pour mission d'améliorer les résultats de santé des gens à l'aide de nos technologies novatrices d'expression transitoire sur plante, dans le but de répondre rapidement aux nouvelles menaces sanitaires mondiales, comme la COVID-19 qui nous frappe aujourd'hui.
Nous sommes fiers de contribuer à la lutte contre la COVID-19 en créant un candidat-vaccin fabriqué au Canada, qui est actuellement aux phases deux et trois du programme de développement. Nous sommes fiers d'être une entreprise canadienne dont le siège social est situé à Québec, et qui apporte une contribution importante à l'économie nationale sur les plans de l'emploi et de l'investissement.
Permettez-moi de prendre un instant pour vous présenter notre technologie et son caractère unique. Nos vaccins sont ce qu'on appelle des particules pseudo-virales, ou PPV, qui imitent la forme et l'apparence du virus sans être pathogènes. Grâce à cette caractéristique, lorsqu'elles sont introduites, les PPV provoquent une réaction immunitaire de protection qui est très forte et très étendue. En outre, notre capacité de production à partir de plantes est extrêmement polyvalente et permet une réponse rapide dans la pandémie en cours.
Grâce à notre savoir-faire et à notre plateforme, nous pouvons recevoir la séquence génétique du virus, puis l'utiliser pour exprimer le candidat-vaccin à PPV en vue de le développer rapidement. Ce processus conviendrait à une situation telle que la pandémie qui nous touche.
Nous sommes en train d'évaluer la réponse immunitaire de notre programme actuel de vaccin contre la souche de Wuhan et les nouveaux variants. Nous envisageons également de créer un nouveau vaccin contre les nouveaux variants aussi.
Depuis le début de la pandémie de COVID-19, Medicago a réaffecté presque toutes ses ressources au développement d'un candidat-vaccin et à l'étude des variants. Nous avons également intensifié nos efforts dans le but d'accroître les capacités de fabrication de vaccins au Canada. La pandémie a mis en évidence le besoin criant de pouvoir fabriquer au pays des vaccins et d'autres produits, pour que le Canada soit prêt à protéger ses citoyens contre les maladies infectieuses émergentes. Medicago est fière de fournir des solutions nationales...
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Medicago est fière d'offrir une solution canadienne à la pandémie, qui nécessitera toutefois le soutien de plusieurs instances gouvernementales.
Nous avons vu d'autres pays, comme les États-Unis, le Royaume-Uni et l'Allemagne, investir dans des entreprises locales, qui contribuaient ensuite à la capacité nationale du pays. Le gouvernement du Canada a eu l'obligeance d'appuyer les efforts de Medicago pour le développement et la production de vaccins contre la COVID-19. Cette aide permettra d'offrir à la population un vaccin fabriqué au Canada et contribuera à bâtir la capacité nationale de fabrication qui est si indispensable pour les vaccins, les anticorps et d'autres immunothérapies.
En outre, la commande anticipée de notre vaccin par le Canada nous a permis de réserver du matériel pour le pays. Nous bénéficions ainsi de la sécurité nécessaire pour réorienter les ressources d'autres programmes et concentrer nos efforts sur le développement et la production du vaccin contre la COVID-19.
Du côté des facteurs déterminants qui interviennent dans la préparation à une pandémie, il convient de structurer notre réponse selon les trois grands axes: le temps, l'économie et les compétences. La réponse à une pandémie nécessite une planification à long terme et de nombreuses années d'efforts. Les partenariats public-privé peuvent créer une forte synergie. Le Canada doit se doter de technologies et d'une capacité de production à l'échelle nationale, alors que l'industrie a besoin d'une rentabilité à long terme pour attirer de gros investissements privés.
Les compétences sont aussi essentielles à une réponse nationale, qu'il s'agisse des premiers stades de la recherche ou des activités cruciales de développement, de production et de distribution. La stratégie du gouvernement en matière d'investissement devrait viser à renforcer chaque maillon de cette chaîne de valeur grâce à une planification rigoureuse et à un engagement ferme à long terme.
Enfin, j'aimerais profiter de l'occasion pour remercier les décideurs et les partenaires gouvernementaux grâce à qui cet investissement a été possible: le gouvernement du Canada, à savoir l'Agence de la santé publique du Canada, Industrie, Sciences et Développement économique Canada et Services publics et Approvisionnement Canada, ainsi que le gouvernement du Québec. Nous vous sommes très reconnaissants de votre soutien, et nous nous réjouissons à l'idée de continuer à travailler avec nos partenaires gouvernementaux pour protéger les Canadiens contre les éclosions actuelles de COVID-19 et les prochaines urgences publiques.
Je répondrai à vos questions avec plaisir. Merci beaucoup.
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Je vous remercie, madame la présidente.
Je m’appelle Gary Kobinger. Je suis professeur des maladies infectieuses à l’Université Laval, et ancien chef du programme des pathogènes spéciaux au Laboratoire national situé à Winnipeg. Je me spécialise dans le développement de tests de diagnostic, de vaccins et de traitements contre les pathogènes nouveaux ou qui réapparaissent, ainsi que dans l’intervention sur le terrain en cas d’épidémie en Afrique, en Asie du Sud-Est et au Moyen-Orient.
De 2003 à 2005, j’ai contribué au développement du premier modèle de souris porteuses du syndrome respiratoire aigu sévère, ou SRAS. J’ai aussi participé à un des premiers rapports sur les modèles de furets et de macaques. Parallèlement, j’ai publié certains des premiers rapports sur la stabilité du SRAS dans l’environnement, et aussi sur la possibilité d’une transmission sans contact par gouttelettes. Je suis ici aujourd’hui pour partager mon expertise et mon point de vue sur ces sujets en ce qui concerne le SRAS-CoV-2, qui est l’agent responsable de la COVID.
En tant que scientifique et Canadien, j’ai été témoin de l’émergence du SRAS-CoV-2 et de sa propagation dans le monde entier en quelques mois. Comme la plupart d’entre nous, j’ai vu de nombreuses réalisations extraordinaires et quelques occasions manquées, et je suis ici pour vous parler de certaines d’entre elles. C’est ce qui nous permet d’apprendre et de cibler nos efforts afin de mieux intervenir pour sauver des vies demain, le mois prochain et dans les années à venir.
D’ici six à douze mois, nous regarderons derrière nous, et nous pourrons certainement affirmer que nous nous en sommes relativement bien tirés. Nous aurions pu faire mieux, car nous pouvons toujours nous améliorer. Somme toute, nous nous en sommes assez bien sortis. Mais il ne faut pas se méprendre: ce n’est vraiment pas tout le monde qui survivra à la pandémie. Pour les proches et les amis de ceux qui perdront la vie, il s’agit de la disparition tragique d’êtres chers qui changera à jamais ces familles et ces amitiés. La pandémie sera encore plus catastrophique pour les personnes les plus vulnérables. Les chiffres seront plus élevés. Ce sont ces personnes que nous devons protéger en premier.
Le Canada, les provinces et les territoires ont fait un excellent travail sur le plan des services de diagnostic. Nous devons reconnaître la contribution et l’initiative de l’Agence de la santé publique du Canada, y compris de la Dre Theresa Tam et du Dr Matt Gilmour. Ils ont travaillé sans relâche pour décentraliser le diagnostic de la COVID vers les provinces, qui ont à leur tour confié cette tâche aux hôpitaux. Nous avons assisté au partage de l’équipement de protection individuel, ou EPI, au sein des provinces et des territoires, et aussi entre eux, lorsque ce matériel est devenu plus rare que des pierres précieuses. Nous avons été témoin de la mise au point de vaccins de protection dans des délais jamais vus dans l’histoire de la vaccination. Il y a aussi eu des alliances surprenantes entre de grandes entreprises pharmaceutiques et des universités, comme Oxford et AstraZeneca, et aussi entre de grandes sociétés pharmaceutiques et des organismes à but non lucratif, comme Merck et IAVI, l’Initiative internationale pour un vaccin contre le sida.
Nous avons également vu des occasions manquées. À ce jour, plus d’un an après le début de l’épidémie, seulement 6 % environ de la population mondiale ont un accès limité aux vaccins. Aussi, la plupart des pays, y compris le Canada, ont trop tardé avant d’imposer des restrictions de voyage pour freiner la propagation de la COVID au pays. Ce qui est encore plus dramatique, c’est que l’imposition du port du masque dans la population a été retardée de plusieurs mois. Pourtant, des données objectives indiquaient clairement que le couvre-visage permettait de réduire la propagation, de diminuer les doses d’exposition et de prévenir l’infection, les formes graves de la maladie et la mort. Dès mars 2020, des personnes du gouvernement fédéral étaient au courant de ces données. Elles ont été avisées que la première erreur majeure d’une intervention d’urgence consiste à ne pas s’adapter aux données scientifiques en pleine expansion dans le but de protéger les orientations et la politique plutôt que la santé publique.
Par ailleurs, le Canada était bien averti qu’il devait signer une multitude de contrats avec les grandes sociétés pharmaceutiques pour un nombre de doses excédant ses besoins. Malheureusement, il n’a pas agi à temps en janvier et février 2020 pour concevoir et mettre en œuvre des stratégies visant à développer et à fabriquer des vaccins sur le territoire canadien. Ce travail n’a pas été fait en janvier et en février, mais plutôt des mois plus tard, soit en juillet et ultérieurement. Comme dans le cas des masques, combien de vies auraient pu être sauvées si le Canada avait agi plus vite? Nous serons bientôt en mesure de le calculer. Chaque vie perdue sera une de trop.
Nous étions au moins trois équipes à avoir l’expérience nécessaire pour introduire des vaccins expérimentaux contre les maladies infectieuses dans les installations canadiennes. Une d’entre elles a finalement obtenu un financement fédéral à la fin du mois d’août 2020 pour lancer son développement clinique. Il s’agissait de Medicago. Les autres sont ici aussi, y compris mon collègue de l’Ontario.
C’est désormais le Conseil national de recherches Canada, ou CNRC, qui détient en grande partie la solution du Canada. Le CNRC gère le Groupe de travail sur les vaccins, ainsi que le financement de six vaccins prometteurs. Que je sache, le CNRC n’a jamais fait homologuer un vaccin pour les humains. Il s’agit d’un ministère fédéral, le CNRC, qui demande l’approbation d’un autre ministère fédéral, Santé Canada, pour proposer la production de vaccins pour les citoyens du pays. Or, un tel modèle n’existe que dans les régimes autoritaires ou les pays communistes. C’est une bombe à retardement qui pourrait bien exploser, à moins qu’une autre stratégie inexpliquée ne soit déployée.
Mon groupe propose une stratégie de vaccination dont nous avons démontré l’efficacité contre le virus Zika, et plus récemment contre le syndrome respiratoire du Moyen-Orient, ou SRMO, qui est un autre coronavirus. Nous avons un vaccin contre la COVID qui est prêt pour l’essai clinique depuis la mi-février 2020, et dont le niveau de protection est similaire à un vaccin à ARN messager qui a été commercialisé pour les animaux. Ce vaccin a reçu 1 million de dollars, et nous en sommes très reconnaissants. Toutefois, malgré les excellentes données des études précliniques, nous n’avons pas reçu un sou de plus.
Maintenant, soyons sérieux. Il n’y a personne au monde qui, avec 1 million de dollars, peut soumettre un vaccin à une étude clinique sur l’humain. Nous nous demandons donc si ce million de dollars a été dépensé judicieusement puisqu’il n’a été suivi d’aucun soutien supplémentaire. Combien d’autres chercheurs au Canada ont aussi utilisé des fonds, pour ensuite être laissés pour compte? Où mon groupe et d’autres en seraient-ils aujourd’hui si nous avions bénéficié d’un soutien précoce comme au Royaume-Uni, aux États-Unis ou dans d’autres pays?
Je suis prêt à répondre à vos questions de mon mieux. Pour l’instant, je vous dirai ceci. Des variants apparaissent, et la prochaine pandémie nous guette. Ce n’est pas un argument alarmiste, mais plutôt la simple vérité. Nous devons nous améliorer et investir pour demain et pour l’avenir. Nous le pouvons, et nous devons le faire.
De mes propres mains, j’ai décontaminé et préparé à l’enterrement les corps de pères, d’enfants, de mères et de bébés, qui sont tous décédés de la maladie à virus Ebola dans des endroits dépourvus de ressources.
Nous avons beaucoup de chance d’avoir toutes ces ressources ici au Canada. Nous pouvons travailler ensemble sans égard au genre, à l’origine ethnique, à l’allégeance politique ou aux croyances religieuses. Nous sommes très chanceux de vivre dans ce pays incroyable et merveilleux où nous pouvons admettre nos lacunes, nous améliorer et travailler main dans la main pour relever les défis les plus redoutables grâce aux solutions les plus novatrices.
Je vous remercie.
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Merci beaucoup, madame la présidente.
À cause du départ de ces deux témoins, qui sont vraiment importants, je modifierai mes questions de manière à peut-être obtenir d'eux les réponses plus tard, par l'entremise de la présidence.
Madame Nemer, vous avez dit que, parmi les conseillers, il se trouvait des éthologues. Ces scientifiques étudient la réaction des gens à des mesures comme le confinement et ainsi de suite. Personnellement, j'estime que, dans ce dossier, les spécialistes importants sont ceux de la santé mentale. Comme vient de le dire le dernier intervenant, nous avons tellement perdu confiance et avons assisté à tellement de catastrophes, ces derniers mois, que nous avons raison de nous en inquiéter.
Dans le classement international, nous étions, la semaine dernière, au 38e rang et nous sommes maintenant au 58e pour le taux de vaccination de la population. Pourtant, la rengaine, c'est que tout va très bien, madame la marquise. Eh bien non! Au contraire!
L'autre question touchant la science: Pourquoi ne faisons-nous pas approuver plus rapidement des vaccins qui l'ont déjà été au Royaume-Uni ou aux États-Unis? On nous dit qu'on attend que Santé Canada fasse diligence. Ça poserait un dilemme international. Comment le trancher?
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Merci, madame la présidente. Je remercie également les témoins.
Madame la présidente, je céderai une partie de mon temps à mon collègue Ehsassi. Je vous demanderais de bien vouloir surveiller le temps. Je n'entends pas dépasser mes trois minutes.
Permettez-moi de commencer par Mme Nemer.
Dans votre déclaration préliminaire, vous avez dit que vous aviez consacré la majeure partie de l'année dernière à la prestation de conseils sur la COVID‑19. Vous avez précisément parlé du nombre d'initiatives que vous avez dirigées, à commencer par le groupe consultatif pluridisciplinaire, qui s'est réuni plus de 40 fois depuis le 10 mars. Vous avez évoqué la création du réseau CanCOVID, qui compte plus de 3 000 membres et vous avez évoqué vos nombreuses discussions avec des partenariats internationaux et votre recommandation de former un groupe de travail sur les vaccins. Ma question portera sur les deux derniers.
Pouvez-vous décrire plus précisément votre rôle et votre degré de participation? Vous continuez de faire partie du groupe de travail. Parmi les partenaires internationaux, l'un d'eux, avec qui la collaboration a été la plus étroite, s'est-il distingué?
Merci.
J'ai recommandé la création du groupe de travail sur les vaccins parce qu'il est apparu très tôt qu'on mettait au point beaucoup de vaccins. En fait, à un moment donné, plus de 200 se trouvaient à divers stades, mais il a fallu attendre l'été pour posséder des données sur leur avancement, a fortiori sur leur efficacité chez les humains et même les modèles animaux. D'après mes discussions avec mes homologues de l'étranger, il était évident que nous nous dirigions vers des pénuries — le monde entier réclamait ces vaccins — mais sans trop savoir lesquels seraient efficaces. Même les pays qui pouvaient en produire ignoraient quelles plateformes seraient utilisables.
Il urgeait de créer un groupe consultatif indépendant. Sinon le gouvernement devait essentiellement s'en remettre au secteur privé et à d'autres joueurs qui exerçaient des pressions pour se faire financer ou pour vendre leurs produits. Je me suis avisée que, dans cette situation, des conseils scientifiques seraient très utiles au pays.
J'ai beaucoup travaillé avec le groupe de travail. Comme je l'ai dit, j'ai assisté à toutes les réunions, particulièrement les séances d'étude et celles où nous avons accueilli les scientifiques des compagnies et des laboratoires canadiens. Nous avons signé des accords de confidentialité pour pouvoir examiner les données et prendre des décisions en connaissance de cause.
Les pays possédant de semblables groupes de travail sur les vaccins étaient le Royaume-Uni et — un peu différemment, peut-être — les États-Unis, avec leur opération Warp Speed. L'Australie aussi en avait un, et la France a fini par en créer un, tout comme d'autres pays.
C'était, je crois, la bonne décision à prendre et le bon modèle à employer.
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Merci beaucoup, madame la présidente.
Je suis très heureux d'être membre du Comité et je tiens à remercier les témoins de leur participation.
Je prends un moment, tout de suite, pour reconnaître les efforts des chercheurs et des scientifiques canadiens, qui se sont lancés dans la recherche d'une solution à la pandémie de COVID, et pour reconnaître également les efforts des sociétés biopharmaceutiques canadiennes.
J'entends aujourd'hui de bonnes idées pour l'avenir.
Je crains que nous ayons besoin d'en savoir un peu plus sur le sort réservé aux conseils donnés dans le passé pour ne pas nous retrouver nous-mêmes, dans six mois d'ici, à faire une rétrospective qui se conclurait par le regret de ne pas avoir mieux fait.
Madame Nemer, je vais tenter de formuler aussi clairement que possible la question que je vous pose.
Après un an de pandémie, nous nous retrouvons dans l'incapacité de produire un vaccin au Canada et sans en posséder le droit pour ceux sur lesquels nous avons signé des contrats. Ma question est simple: Le gouvernement a-t-il été prévenu qu'il serait capital, pour la santé des Canadiens, d'acquérir le droit de produire des vaccins au Canada et de créer des usines de production? Le cas échéant, quand ce conseil lui a-t-il été donné?
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Je vous remercie beaucoup.
C'est une question que je reçois plus souvent, et elle souligne le manque de transparence. Autrement, les gens connaîtraient la réponse à de nombreuses questions.
J'apprends encore moi-même l'existence de certains conflits d'intérêts apparents liés à des membres du groupe de travail. Par exemple, lundi dernier, j'ai appris que certains des membres du groupe détenaient des actions dans l'une des grandes entreprises pharmaceutiques qui faisaient l'objet d'une discussion et qu'ils avaient affirmé qu'il ne s'agissait pas d'un conflit d'intérêts.
Je pense que l'un des problèmes principaux, c'est qu'on n'a pas mené d'examen indépendant des conflits d'intérêts qui avaient été déclarés. Ce groupe a commencé à se réunir en juillet — sa première réunion a eu lieu au cours de la première semaine de juillet — et son existence n'a été rendue publique que plusieurs semaines plus tard. De plus, les membres qui le composent n'ont été connus que plusieurs semaines plus tard. Ensuite, les conflits d'intérêts n'ont été connus que plusieurs…
J'aimerais prendre quelques secondes pour présenter mes excuses à Mme Nemer. Je ne voulais pas l'accuser de ne pas avoir écrit le texte et tout le reste. Elle a un très bon personnel.
Je vous remercie.
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Merci, madame la présidente.
Je voudrais poser une question à M. Kobinger.
J'ai écouté attentivement votre allocution. Vous avez bien fait de rappeler que les échecs et les erreurs du gouvernement auront eu des conséquences funestes. En notre qualité de législateur, nous ne devrons pas l'oublier lorsque la pandémie sera derrière nous et que nous devrons faire le bilan.
Vous avez dit que la solution du Canada, qui repose sur le CNRC, est un modèle qui n'existe nulle part ailleurs. Selon mes recherches, le modèle le plus efficace semble être celui qui a été mis en place en Angleterre et en Allemagne. Il s'agit d'un modèle de codéveloppement.
Quel type de modèle devrait être mis en place si l'on veut avoir des résultats rapides, des résultats à court terme? À long terme, nous aurons peut-être des conclusions à tirer de ce qui a été fait.
J'aimerais entendre ce que vous avez à dire à ce sujet.
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C'est une question importante et je vous en remercie.
On peut penser à un partenariat entre une industrie déjà bien équipée pour relever plusieurs défis et aller de l'avant dans la production de vaccins et n'importe quelle instance universitaire, gouvernementale ou autre pouvant présenter une nouvelle technologie. C'est un exemple de modèle plus rapide.
Cela étant dit, il existe d'autres modèles, par exemple celui de l'Instituto Butantan, au Brésil. Selon ce modèle, le développement et la fabrication de vaccins sont faits à partir d'un organisme à but non lucratif, qui est subventionné par les instances gouvernementales, dans la mesure où celles-ci achètent les vaccins des institutions. Cependant, les institutions sont complètement indépendantes des gouvernements. Ce modèle est implanté non seulement au Brésil, mais également dans d'autres pays.
Tout le monde connaît mon franc-parler. Ce que j'ai dit ne constituait pas une attaque contre le CNRC. J'ai simplement précisé que c'était un modèle que je n'avais pas vu ailleurs, mis à part les pays que j'ai mentionnés. Un gouvernement fédéral qui produit des doses de vaccins pour ses citoyens aura évidemment plusieurs défis à relever.
Quoique les consultations soient toujours une bonne idée, vu l'urgence, je suis un peu inquiet du fait que nous ne fassions que consulter à ce moment-ci.
En tant qu'ancien membre du conseil d'administration d'un service d'incendie, j'aime bien l'analogie des pompiers. Vu la situation actuelle, il me semble bizarre que nous sachions qu'il nous faut une capacité accrue. Nous savons que nous devons construire une caserne de pompiers même si nous ne savons pas exactement où se déclareront les prochains incendies. Or, je suis inquiet du fait que nous n'ayons pas déjà commencé les préparatifs.
Ma question est destinée aux représentants de l'Université McMaster.
Selon vos dires, si le gouvernement fédéral avait investi davantage, nous serions déjà beaucoup mieux préparés pour contrer des variants ou une autre pandémie à l'avenir.
Docteure Mossman, vous avez la parole.
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Merci beaucoup, madame la présidente.
Je viens d'entendre que la ligne de départ n'est pas importante. C'est faux. Vu la dette qui s'alourdit de 30 milliards de dollars chaque mois, les pertes d'emplois et les faillites d'entreprises, la ligne de départ est importante. C'est l'une des raisons pour lesquelles nous nous classons au 58e rang au monde, plutôt que là où nous serions normalement, parmi les 10 premiers pays. C'est le classement habituel du Canada.
Nous savons également que nous ne pourrons pas accélérer le développement de nos propres vaccins canadiens à temps. Nous aurions dû nous dépêcher pour acheter des vaccins au printemps dernier. Il doit y avoir une raison qui explique notre retard. Quelqu'un peut-il m'expliquer pourquoi le gouvernement semble si rassuré après avoir conclu des marchés pour acheter des centaines de millions de doses à livrer d'ici l'année prochaine? Si nous en aurons autant besoin à l'avenir, pourquoi ne pas nous fier à notre propre secteur pour les produire? S'il semble que des vaccins seront produits en quantité suffisante à moyen terme, pourquoi le gouvernement continue-t-il de se féliciter de la sorte?
J'ai une dernière question avant de céder la parole à M. Baldinelli. Quelle est la durée de conservation de chacun des vaccins dont nous disposons, ou en fait seulement de ceux que nous produisons ou cherchons à produire ici au Canada?
Je ne sais pas qui voudrait répondre, mais pourrait-on en discuter?
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Merci beaucoup, madame la présidente.
Je suis toujours un peu déconcerté lorsque des hauts fonctionnaires comme Mme Nemer n'ont pas suffisamment de temps à consacrer à un comité parlementaire comme le nôtre. J'aurais voulu aborder d'autres sujets qui la concernent. C'est toujours un peu regrettable de devoir le faire une fois que la personne a quitté la réunion.
Il y a un constat que nous pouvons tous faire. Les gens en ont marre de la pandémie et n'ont donc pas toujours les comportements les plus appropriés dans les circonstances. Je pense que nous avons un autre problème avec la COVID, et je dirais que c'est celui de la complaisance. Nous commençons à en entendre certains se contenter de dire qu'ils font de leur mieux. Je trouve que ce n'est guère rassurant pour ces gens de ma circonscription qui perdent des êtres chers. C'est une circonscription dont l'économie est grandement axée sur le tourisme. Ce ne sont pas non plus des propos très réconfortants pour les intervenants de l'industrie touristique qui perdent leur emploi ou leur petite entreprise parce que nous n'avons pas progressé suffisamment dans la lutte contre la COVID.
Je vais donc poser une question que j'aurais adressée à Mme Nemer si elle était demeurée des nôtres.
Le groupe de travail a conseillé le gouvernement relativement aux contrats signés avec les grandes compagnies pharmaceutiques comme Pfizer. Je crains fort que ces contrats ne prévoient pas de garantie pour nous advenant une troisième vague ou la nécessité de modifier les vaccins... Comme nous avons pu le constater avec l'Union européenne, ces contrats indiquent seulement que les entreprises doivent faire de leur mieux. Il n'y est pas stipulé qu'une certaine quantité de doses doit être livrée à une date donnée.
Peut-être que M. Kobinger pourrait nous en dire plus long à ce sujet. Sans vouloir être alarmiste, je crains que les choses puissent encore tourner vraiment mal dans la livraison des vaccins.
Monsieur Kobinger, pouvez-vous nous parler de ces contrats et de ce qu'ils prévoient pour la livraison des vaccins?
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J'ai essayé de souligner toutes les réussites ainsi que les accords fantastiques qui ont été conclus. Cela étant dit, si l'on veut améliorer les choses pour la prochaine fois, il faut savoir où mettre les efforts.
Il faut donc reconnaître que l'on a manqué des occasions et que CanSino a été un cafouillage scientifique à tous les niveaux, d'après moi, voire un conflit d'intérêts pour une coprésidente du groupe de travail.
Vous mentionnez que le Canada est au 58e rang: c'est malheureux, et l'on ne devrait pas être là. Ce que je trouve encore plus malheureux ici, c'est qu'il y a un décalage entre ce qu'on voit sur le terrain et ce qu'on entend. Selon Mme Nemer, tout va bien, tout est réglé et tout est correct. C'est pour cette raison que j'ai dit que son discours me semblait avoir été revu par le gouvernement. Le président du Centre national de recherches du Canada tenait le même discours, lundi, quand il a comparu devant le Comité permanent de la santé. Ce n'est pourtant pas la situation qu'on voit sur le terrain. Les gens n'ont pas accès à des vaccins. Des gens meurent de la COVID‑19. Au Québec, 16 travailleurs de la santé en sont morts et il y a eu 33 000 infections. Or, ces 16 décès auraient pu être évités.
Il faut donc reconnaître cela et corriger le tir pour la prochaine fois, afin d'éviter que d'autres personnes ne meurent alors qu'elles auraient pu être sauvées.
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Je vais plutôt poursuivre, monsieur Taylor.
J'aimerais discuter de collaboration avec vous, docteure Mossman, et peut-être également avec vous, monsieur Taylor.
J'ai écouté avec grand intérêt ce que vous nous avez dit à ce sujet.
Mme Nemer nous a indiqué qu'il y avait, à sa connaissance, quelque 200 vaccins en cours de développement au Canada. Il faut en déduire que le groupe de travail avait la tâche colossale de tirer tout cela au clair en examinant notamment les données cliniques.
Estimez-vous que la collaboration entre les proposants, les universitaires et les entreprises de fabrication est la voie de l'avenir, et pouvez-vous nous en dire plus long quant à la façon dont cela pourrait se concrétiser?
Notre troisième tour de questions est maintenant terminé.
Je tiens à remercier nos invités pour leurs excellents témoignages et nos députés pour leurs très bonnes questions. Vous nous avez d'une aide précieuse.
Je vous dis donc au revoir en vous remerciant pour le temps que vous nous avez consacré.
Avant de lever la séance, je veux rappeler aux membres du Comité de bien vouloir transmettre à notre greffier d'ici demain en fin de journée leur liste de témoins pour notre étude sur l'industrie aérospatiale. Nous pourrons ainsi commencer à faire nos invitations et à prendre les dispositions nécessaires pour que chacun puisse recevoir à temps son casque d'écoute. Il serait bon que la liste transmise à notre greffier soit établie par ordre de priorité. Il n'est pas nécessaire qu'elle soit exhaustive pour l'instant. Vous pourrez toujours ajouter des témoins après coup.
Je tiens à remercier encore une fois notre greffier, nos analystes et toutes les personnes qui travaillent dans la salle pour que nous puissions tenir ces séances.
[Français]
Je remercie grandement les interprètes de leur travail.
[Traduction]
La séance est levée.