:
Je déclare la séance ouverte.
Bienvenue à la 12e réunion du Comité permanent de la procédure et des affaires de la Chambre.
J'aimerais commencer la réunion en donnant quelques renseignements découlant de la motion qui a été adoptée à la Chambre le mercredi 23 septembre 2020. Le Comité siège désormais selon une formule hybride, de sorte que les députés peuvent participer à la séance en personne ou par vidéoconférence. Tous les députés, quelle que soit la façon dont ils participent à la séance, seront pris en compte dans le calcul du quorum.
Les témoins doivent toujours comparaître par vidéoconférence. Aujourd'hui, cependant, des responsables de l'Administration de la Chambre sont présents en personne dans la salle de comité. Je vous en remercie.
Le pouvoir de siéger du Comité est limité par l'utilisation prioritaire des ressources de la Chambre, selon les décisions des whips. Toutes les décisions doivent être prises par vote par appel nominal. Vous devez d'ailleurs savoir qu'aujourd'hui, nous voterons sur le Budget principal des dépenses et le Budget supplémentaire des dépenses.
Le Comité peut délibérer à huis clos, pourvu qu'il tienne compte des risques de bris de la confidentialité inhérents à ce type de délibérations avec des participants à distance.
Les délibérations d'aujourd'hui seront accessibles depuis le site Web de la Chambre des communes.
Je rappelle à tous — même si je suis persuadée que toutes les personnes ici présentes le savent très bien maintenant — que c'est toujours la personne qui parle qui apparaît à l'écran plutôt que l'ensemble du Comité.
Pour ceux qui participent à la séance virtuellement, vous avez le choix, au bas de votre écran, entre « Parquet », « Anglais » ou « Français ».
J'espère que la dernière innovation grâce à laquelle nous n'avons plus à passer d'un canal à l'autre à l'écran pendant que nous parlons si nous changeons de langue tiendra le coup. C'est fantastique, parce que c'était très contraignant.
N'oubliez pas de vous exprimer lentement et clairement et de porter votre casque d'écoute. C'est très difficile pour les interprètes, donc soyez-en conscients. L'utilisation d'un casque d'écoute est obligatoire, donc je vous prie de m'aviser en cas de problème ou si vous n'avez pas reçu votre casque d'écoute. Je viens d'apprendre qu'il y a eu des problèmes. Nous ferons de notre mieux pour vous aider si vous n'avez pas accès à un casque d'écoute muni d'un microperche.
Attendez que je vous nomme pour prendre la parole. Vous devez activer puis désactiver votre propre micro; cela ne se fait pas automatiquement. N'oubliez pas de le faire. Si vous souhaitez invoquer le Règlement vous n'avez qu'à activer votre micro et à le dire.
Si quelqu'un veut réagir au rappel au Règlement, il doit utiliser la fonction « Lever la main » au bas de l'écran.
Nous tenons aujourd'hui la séance no 12 et nous sommes le mardi 24 novembre. Nous nous réunirons de 11 heures à 13 h 30. Nous entendrons deux groupes de témoins.
Le premier groupe à comparaître devant nous se compose du Président de la Chambre, l'honorable Anthony Rota, et bien sûr, du greffier de la Chambre, M. Robert. Je vous remercie d'être parmi nous encore une fois.
Nous accueillons également M. Patrice et M. Paquette, de même que des représentants du Service de protection parlementaire.
Je souhaite la bienvenue au directeur du Service de protection parlementaire.
Il y a passablement de participants à cette réunion. Je vous informe qu'il y a aussi d'autres membres du personnel administratif de la Chambre des communes dans la salle, au cas où le Président ou M. Robert ne pourrait pas répondre à certaines questions, quoique je trouverais assez peu probable qu'il y ait beaucoup de questions auxquelles vous, monsieur Leahy ou monsieur Patrice ne pourriez pas répondre. D'autres personnes sont toutefois ici pour les aider au besoin, pour que nous obtenions les réponses les plus complètes possible.
Au cas où quelqu'un ne le saurait pas, M. Paquette est le dirigeant principal des finances et il est ici parce que nous étudions le Budget principal des dépenses.
Nous entendrons d'abord le Président.
Monsieur le Président, voulez-vous bien nous présenter votre déclaration préliminaire?
:
Merci, madame la présidente et mesdames et messieurs les membres du Comité.
Bonjour.
C'est un honneur d'être parmi vous aujourd'hui et de vous revoir tous et toutes, en personne ou virtuellement.
[Français]
Les neuf derniers mois ont été un défi, c'est le moins qu'on puisse dire. Nous, les députés, ainsi que notre personnel et les employés de l'Administration qui nous soutiennent, avons tous été confrontés à des difficultés sur le plan professionnel et personnel pendant que nous avons travaillé pour faire en sorte que les activités parlementaires puissent se poursuivre au beau milieu de la pandémie de la COVID-19.
[Traduction]
Depuis plusieurs années, l’Administration investit dans l’infrastructure technologique, car elle est consciente de l’importance de fournir aux députés des moyens de communiquer avec leurs électeurs et leur personnel; elle reconnaît également qu’il est important de donner aux employés de l’Administration les moyens de rester en contact avec le réseau de l’organisation, en tout lieu et à tout moment. Ainsi, les investissements de l’Administration ont permis tant aux parlementaires qu’aux employés d’être connectés à la Chambre des communes et les uns avec les autres de manière fiable et sécuritaire. Ces investissements ont été l’assise sur laquelle reposent les séances hybrides que nous connaissons en cette deuxième session de la 43e législature. Maintenant, nous pouvons tous compter sur cette technologie pour nous réunir en des occasions comme celle-ci, et je suis reconnaissant aux employés talentueux et dévoués qui ont rendu cela possible.
En ma qualité de Président de la Chambre des communes, je vous présente le Budget principal des dépenses et le Budget supplémentaire des dépenses (B) pour l’exercice 2020-2021 de la Chambre des communes ainsi que ceux du Service de protection parlementaire.
Des représentants des deux organisations m’accompagnent. Comme la présidente l'a mentionné, de l’Administration de la Chambre, nous avons: Charles Robert, greffier de la Chambre des communes; Michel Patrice, sous-greffier, Administration; Daniel Paquette, dirigeant principal des finances.
Du SPP, m’accompagnent Kevin Leahy, directeur du service; Robert Graham, agent responsable de l’administration et du personnel, et Antonia Francis, directrice des ressources humaines.
Tout d’abord, je vais vous présenter les grands thèmes du Budget principal des dépenses de 2020-2021 de la Chambre des communes. Il s’agit d’un budget total de 516,4 millions de dollars, ce qui représente une augmentation nette de 13 millions de dollars, ou de 2,6 %, par rapport au Budget principal des dépenses de 2019-2020.
Tout d’abord, la somme de 4,7 millions de dollars pour les augmentations liées au coût de la vie couvre les besoins de l’Administration de la Chambre, des députés et des agents supérieurs de la Chambre, de même que les augmentations législatives de l’indemnité de session et des rémunérations supplémentaires des députés.
Les rajustements annuels aux budgets des députés et des agents supérieurs de la Chambre sont basés sur l’indice des prix à la consommation. Les augmentations liées au coût de la vie sont essentielles à nos efforts de recrutement et à ceux de l’Administration de la Chambre.
Pour ce qui est des investissements importants, le Bureau de régie interne a approuvé une augmentation de 4,4 millions de dollars.
[Français]
Ce financement sert à soutenir la nouvelle offre de services consultatifs proposés aux députés en matière de ressources humaines, de même qu'un nouveau bureau numérique, une solution technologique mise en place pour la 43e législature. Cette solution favorise la collaboration de sorte que les députés et leur personnel trouvent beaucoup plus facilement les renseignements qu'ils recherchent et peuvent travailler de façon sécuritaire à partir de n'importe quel appareil. Comme nous avons pu le constater ces derniers temps, nous comptons de plus en plus sur ces fonctionnalités.
[Traduction]
De plus, comme le Comité a pu le voir par le passé, des investissements importants sont octroyés pour soutenir les systèmes de technologie de l’information et les biens qui sont transférés à la Chambre des communes dans le cadre de la vision et du plan à long terme.
J’aimerais maintenant passer à l’augmentation totale de 2,3 millions de dollars pour les autres rajustements pour les députés et agents supérieurs de la Chambre. Cela comprend le financement pour l’ajout d’un parti reconnu à la suite de la dernière élection générale. Des fonds ont aussi été requis pour les cotisations de la Chambre des communes aux régimes de retraite des députés. Ces coûts sont établis par le Conseil du Trésor. De même, dans le Budget principal des dépenses sont détaillés les rajustements des cotisations de la Chambre des communes aux régimes d’avantages sociaux des employés.
Alors que le Budget principal des dépenses prévoyait au départ le financement d’une assemblée et d’une conférence parlementaires, vous ne serez pas surpris d’apprendre que la 29e session annuelle de l’Assemblée parlementaire de l’OSCE a été annulée et que la 65e Conférence parlementaire du Commonwealth a été reportée au mois d’août 2021. Par conséquent, ce financement a été réaffecté de manière à réduire le financement demandé dans le Budget supplémentaire des dépenses (B).
En examinant de plus près le Budget supplémentaire des dépenses (B), on constate, à la première ligne, qu’un financement temporaire de 16,3 millions de dollars a été demandé pour le report de fonds du budget de fonctionnement. La politique du Bureau permet aux députés, aux agents supérieurs de la Chambre et à l’Administration de la Chambre de reporter les fonds inutilisés d’un exercice à l’autre, jusqu’à concurrence de 5 % des budgets de fonctionnement prévus dans le Budget principal des dépenses.
Nous avons aussi demandé une somme de 5,5 millions de dollars en 2020-2021 afin de financer des augmentations économiques pour les employés de l’Administration de la Chambre. De plus, une somme de 816 000 $ a été demandée pour les régimes d’avantages sociaux des employés.
Je vais maintenant aborder le Budget principal des dépenses 2020-2021 du Service de protection parlementaire. Pour l’exercice 2020-2021, la demande budgétaire du Service s’est élevée à 92,6 millions de dollars, ce qui représente une augmentation de 1,66 million de dollars comparativement à l’année précédente. Cette somme a servi à couvrir les augmentations économiques et rajustements salariaux qui découlent des négociations collectives. Mentionnons que le Service ne demande pas de fonds de plus dans les budgets supplémentaires des dépenses de 2020-2021.
Depuis sa dernière comparution devant le Comité, en avril 2019, le Service a réalisé des progrès importants quant à la stabilisation de son budget. En effet, il ne demande pas d’augmentation de son crédit pour l’exercice 2021-2022, ce qui en dit long sur ce qu’il fait pour assainir ses dépenses budgétaires. Au fur et à mesure que les fonctions de la GRC ont été progressivement transférées au Service, l’organisation est devenue plus efficace dans l’ensemble.
[Français]
En cinq ans, le Service a franchi une série de phases de développement, allant des aspects tactiques aux aspects stratégiques. Issu de la fusion des deux services qui existaient déjà, il a réussi à gérer l'intégration de nombreux systèmes et processus dont il a hérité et il sait de mieux en mieux unifier sa main-d'œuvre. Le Service est devenu un organisme qui a recours à de bonnes pratiques en matière de planification stratégique et opérationnelle, qui met en œuvre des mécanismes pour préserver la stabilité financière et les initiatives d'optimisation des ressources et qui reconnaît l'importance de la diversité, l'inclusion, le mieux-être et la santé mentale.
[Traduction]
Les fonds publics mis à la disposition du Service continuent d’être bien alignés à son mandat et à ses priorités, à savoir protéger physiquement les parlementaires, les employés et les visiteurs sur la Colline du Parlement et dans l’ensemble de la Cité parlementaire.
Madame la présidente, voilà qui conclut mon aperçu du Budget principal des dépenses et du Budget supplémentaire des dépenses de la Chambre des communes ainsi que ceux du Service de protection parlementaire. Nous serons heureux de répondre à vos questions.
Je suis très content d'être avec vous aujourd'hui. Je dois vous féliciter pour le bon travail que vous accomplissez. Je pense que nous sommes tous d'accord là-dessus.
Avant de commencer à regarder le budget, j'aimerais vous poser une question quant à la sécurité des députés. Quand a eu la bonne idée de me traiter de raciste, j'ai eu des dizaines de milliers de courriels haineux. Un des problèmes que nous avons dans notre travail, ce sont les médias sociaux. J'ai reçu des dizaines de milliers de messages, si ce n'est pas plus, et plusieurs menaces de mort. À cause de cela, mon bureau de circonscription ainsi que ma maison ont dû être surveillés par la police du Roussillon, dans mon coin de pays.
J'aimerais d'abord savoir comment fonctionne la sécurité des députés. Avez-vous été contacté? La GRC a-t-elle contacté la police?
Je sais que les employés de mon bureau ont appelé la police du Roussillon parce qu'ils étaient inquiets pour ma sécurité. Mes enfants de 8 et 11 ans trouvaient cela extrêmement bizarre de voir la police se promener à plusieurs reprises devant chez nous; ils étaient très inquiets et même apeurés.
J'aimerais vous entendre pendant une minute afin de savoir comment vous avez procédé et si vous avez été impliqués dans cette situation.
:
Je vous remercie, monsieur le Président.
Merci, monsieur Turnbull, pour cette question.
Comme vous le savez, les services d'interprétation sont fournis à la Chambre des communes par Travaux publics. Nous avons eu des discussions avec ce ministère, car il a compris durant l'été qu'il fallait revenir au niveau de service que nous avions avant la pandémie pour ce qui est des comités et des caucus.
Cela étant dit, durant nos discussions, on nous a clairement expliqué que le ministère faisait face à un manque de personnel. Il n'y a pas suffisamment de ressources ici, à Ottawa, pour que le ministère soit en mesure d'offrir le niveau de service requis. Le ministère est en train d'examiner divers scénarios qui lui permettraient d'avoir accès à différentes ressources dans l'ensemble du Canada.
Ce n'est pas une question de financement, monsieur Turnbull. Le problème est davantage lié à un manque de ressources, ce qui empêche le ministère d'accroître les services comme il le faudrait sur la Colline.
:
Nous nous posons la question tous les jours, afin d'être certains d'avoir les ressources et la capacité nécessaires pour vous servir.
Si l'on regarde les débours supplémentaires que nous avons faits durant la pandémie pour l'équipement, le matériel et la connectivité, entre autres, il s'agit d'un peu plus de 3,5 millions de dollars. Ce sont de gros montants, mais beaucoup de travail a été fait pour permettre le travail virtuel et le reste.
D'un côté, nous avons réaffecté des ressources existantes pour aider à soutenir le changement des activités dans cet environnement. Nous avons diminué les investissements que nous avions planifiés. Dans certains cas, il s'agissait de certaines mises à jour ou du renouvellement de nos outils technologiques et de projets à l'interne. Nous essayons de trouver l'équilibre.
De l'autre côté, les économies sont assez importantes, en ce qui concerne les voyages. On parle de près de 9 millions de dollars en économies de déplacement. Il faut faire attention, car 5 millions de dollars de ce montant constituent un budget statutaire que je ne peux pas déployer ailleurs. Toutefois, si l'on regarde les comités, les associations et l'Administration de la Chambre, y compris les déplacements, on voit encore des montants assez importants qui frôlent les 4 millions de dollars.
Les économies incluent aussi tout le matériel et les fournitures de notre service d'imprimerie, qui a été fermé pendant un bout de temps. De plus, les activités des restaurants, des cafétérias, des comités et des autres événements sur la Colline ayant diminué, on n'a pas à acheter de matériel pour ces services.
Si l'on regarde les tendances, il y a encore plus d'économies que de dépenses en raison de la COVID-19, parce que nous avons fait un rajustement pour affecter les ressources ailleurs.
C'est ce qui conclut la première partie de la séance d'aujourd'hui. Je tiens à remercier tous les témoins et participants. J'adresse bien sûr mes remerciements à M. Rota, le Président de la Chambre, M. Patrice, M. Paquette, M. Leahy, Mme Francis, M. Graham, M. Gagnon et à tous ceux qui sont ici aujourd'hui.
Vous étiez accompagnés d'une grande équipe, et vos réponses ont été très appréciées. Je vous remercie de toujours prendre autant de temps pour notre comité. Nous savons que vous êtes très occupés, et nous vous en sommes reconnaissants.
Vous pouvez maintenant vous débrancher, j'imagine. Nous allons passer au vote sur le Budget principal des dépenses et le Budget supplémentaire des dépenses.
J'aimerais demander une chose aux membres du Comité. Si nous ne regroupons pas les crédits, nous devrons tenir six votes distincts, alors que si nous les regroupons, nous n'en aurons que deux: le premier sur le Budget principal des dépenses, et l'autre sur le Budget supplémentaire des dépenses.
Acceptez-vous de regrouper les votes? Est-ce que quelqu'un s'y oppose?
Des députés: D'accord.
M. Tom Lukiwski: Pour ma part, je pense que ce serait sage.
La présidente: C'est parfait. Puisque j'ai votre accord et que je n'entends aucune opposition, nous allons regrouper les votes.
Puis-je passer au premier vote, monsieur le greffier?
:
D'accord. Passons tout de suite aux travaux du Comité qui étaient prévus à la fin de la séance.
Tout d'abord, je voudrais mentionner à brûle-pourpoint que nous allons recevoir trois groupes de témoins à la séance de jeudi. Ce sera une réunion de trois heures. Je ne veux pas que quelqu'un soit pris au dépourvu — surtout M. Therrien.
Si vous avez besoin d'un remplaçant pour la troisième heure, veuillez essayer d'en trouver un dès maintenant. La séance se déroulera de 11 à 14 heures.
Je vous prie encore une fois de m'excuser. Je sais que c'est au moment de la période des questions, mais ce n'est pas par choix que nous procédons ainsi.
À la réunion du 26 novembre qui aura lieu ce jeudi, nous aurons trois groupes de témoins pendant une heure. Nous allons recevoir le professeur André Blais et la représentante d'Immigrant and Refugee Community Organization of Manitoba. À la deuxième heure, nous allons accueillir les représentants de Personnes d'abord Canada et de Canada sans pauvreté. Ensuite, nous recevrons en troisième lieu…
Monsieur Vaive, les représentants de CARP ont-ils confirmé leur présence?
Une des principales choses à savoir, c'est que nous devons soumettre nos recommandations au plus tard le 1er décembre à 17 heures. C'est la date limite importante à connaître. Nous assisterons à la réunion du 1er décembre. Nous avons en effet une réunion plus tôt ce jour-là, de 11 à 13 heures comme à l'habitude. Vous devrez tous y apporter vos recommandations, et nous espérons pouvoir nous mettre d'accord pendant la réunion. À 17 heures cette journée-là, elles pourront être envoyées aux deux analystes afin qu'ils puissent commencer à les intégrer à notre projet de rapport.
L'autre chose à noter, c'est que nous allons demander à la Dre Tam de fournir un mémoire écrit au lieu de l'inviter à comparaître devant le Comité.
Nous allons aussi demander des mémoires aux médecins hygiénistes en chef des provinces que nous avons déjà rencontrés pour savoir s'ils souhaitent remettre d'autres renseignements au Comité. Nous leur demanderons plus particulièrement si leurs élections ont contribué à l'augmentation actuelle du nombre de cas dans ces provinces.
La réunion sur la prorogation aura lieu le 10 décembre. Je demande à tous les partis de proposer un spécialiste des affaires constitutionnelles pour cette réunion, afin que nous puissions créer le programme en conséquence.
Il semble que tout le monde a eu assez de temps pour lire le rapport du sous-comité et en comprendre le contenu.
Il a été proposé d'adopter le rapport du sous-comité.
Est-ce que tout le monde est d'accord?
:
Je vous remercie de me recevoir.
Le président Chartier et le président Chartrand n’ont pas pu comparaître, mais ils m’ont demandé de le faire pour eux.
Je suis le négociateur principal de la nation métisse depuis un peu plus de 30 ans, de sorte que j’ai participé au fil des ans à beaucoup de travaux en collaboration avec Élections Canada. J’ai été le chercheur principal et le greffier de la Commission Lortie. Celle-ci portait sur les élections et sur le financement des partis, et elle a donné lieu à un plan pour accroître la représentation des Autochtones au Parlement, qui se trouve dans les recommandations du rapport de M. Lortie. J’ai une certaine connaissance du système électoral. J’ai travaillé avec M. Kingsley, l’ancien directeur général des élections, et j’ai mis fin aux marqueurs de bingo pour inciter les gens à voter. C’est ainsi que les responsables essayaient autrefois d’encourager la population à participer aux élections.
Cette année marque le 150e anniversaire de l'entrée du Manitoba dans la Confédération. C'est le peuple métis qui a négocié cette entente, comme en témoignent des bannières un peu partout à la Chambre des communes.
Qui est la nation métisse? Elle est principalement originaire de l’Ouest canadien. Nous sommes apparus à l’époque de la traite des fourrures, et nous sommes environ 400 000. Notre territoire traditionnel comprend les Prairies, le nord-est de la Colombie-Britannique et le nord-ouest de l’Ontario. Nous avons désormais des organisations membres à l’échelle provinciale en Colombie-Britannique, en Saskatchewan, en Alberta et au Manitoba. Notre nation est hautement démocratique et respecte le principe d’un vote par personne depuis plus de 50 ans. Nos dirigeants provinciaux sont élus par la tenue d’un vote à l’échelle provinciale. Nous croyons ardemment qu’il faut accroître la participation des Métis au processus électoral, et celle d’autres groupes autochtones aussi.
Nous sommes conscients que nos problèmes sont similaires à ceux des Premières Nations. En effet, une grande partie de notre peuple vit dans la pauvreté, est en situation d’incidence et souffre de problèmes de santé mentale, mais rien n’est fait. Puisqu’un grand nombre de Métis se trouvent dans l’arrière-pays, nous devons composer avec tous les problèmes attribuables au transport. Nous n’avons pas réussi dans une grande mesure à avoir accès aux emplois du système électoral; nous ne sommes pas embauchés autant que nous le devrions proportionnellement à notre population. Nos électeurs ont des problèmes d’inscription, quoique ceux-ci ont été résolus depuis qu’Élections Canada reconnaît nos cartes de membre, ce qui constitue un progrès énorme.
Nos plus grands défis se rapportent aux communications, qui sont encore plus difficiles pendant la pandémie, étant donné que les journaux autochtones qui tirent leurs revenus de la publicité ont été durement touchés. Les journaux ruraux ne sont pas publiés aussi souvent, ce qui crée de réels défis pour les Métis qui tentent de comprendre les propositions des partis.
Comme vous l’avez probablement déjà entendu, nous recommandons de prolonger la période de vote, peut-être même la fin de semaine. Voilà qui permettrait de respecter la distanciation physique et d’améliorer l’accès aux bureaux de vote — le plus important, c’est l’emplacement de ces bureaux de vote. Il faudrait par exemple ouvrir les écoles. Nous devons offrir aux directeurs du scrutin la souplesse nécessaire pour assurer la sécurité de tous, en particulier dans les établissements de soins de longue durée où se trouve notre peuple. Nous pensons qu’il faut accroître l’accès au vote postal, car certains de nos aînés ont pris la pandémie très au sérieux et ne sortent pas du tout. À vrai dire, nous leur disons de ne pas sortir. Il faut donc vraiment élargir la portée de cette méthode de vote.
Par ailleurs, je doute fort que le nouveau directeur général des élections ait rencontré nos organisations membres à l’échelle provinciale. Dans chacune de nos provinces, il y a des associations locales de Métis au sein d’environ 80 collectivités où la population métisse est importante. Nos organisations membres à l’échelle provinciale sont les mieux placées pour conseiller les directeurs du scrutin sur l’emplacement des urnes de façon à maximiser notre participation.
L’autre difficulté, c’est que nous nous trouvons dans des régions sans services à large bande. Cependant, le plus grand défi consiste à faire comprendre aux Métis ce que les partis proposent de faire pour améliorer leur qualité de vie. C’est essentiel.
Je vais vous donner un exemple. Mon objectif n’est toutefois pas de m’attaquer à un parti donné. Le nouveau chef de l’opposition a proposé un programme sur des affaires autochtones, ce qui est une bonne chose. Dans le programme, il dit vouloir poursuivre le processus national avec les Premières Nations et les Inuits. Vous savez, nous avons eu un processus judiciaire avec le gouvernement qui a coûté 2 milliards de dollars sur 10 ans. Le processus est très bien, et tout le monde en a fait l’éloge. Il a très bien fonctionné. Or, soit le chef de l’opposition n’aime pas le processus, soit il s’est mal exprimé. Pour notre peuple, c’est une très grosse affaire. Maintenant, compte tenu des communications limitées, nous devons vraiment trouver un moyen de régler le problème advenant la tenue d’une élection en pleine pandémie. C’est un véritable défi pour tout le monde, je pense.
Je vais m’arrêter ici.
:
Je crois pouvoir en parler. C'est un problème épidémique dans le système électoral.
Lorsque nous nous sommes penchés sur le système pour accroître la représentation des Autochtones au Parlement, il n'y avait en 1992 que 12 élus autochtones parmi les 11 000 députés précédents. Nous avons vu leur nombre augmenter depuis, mais c'est surtout parce que nous avons modifié le système électoral afin de créer des circonscriptions majoritairement autochtones, comme celles de Churchill et de Rivière Churchill — et nous avons maintenant le Nunavut, et les Territoires du Nord-Ouest ont une majorité. Les exceptions font vraiment la règle. Je pense que nous observons un meilleur taux de participation dans ces circonscriptions. Je pense que c'est parce que les gens se voient dans l'élection. Le principal problème, c'est que ce n'est pas notre système; ce n'est pas nous, car nous ne sommes pas représentés. Une personne métisse a été élue à Winnipeg, ce qui était bien, et nous en avons eu une autre avant, Mme Shelly Glover. Pour améliorer la participation, il faut que le peuple métis participe davantage au processus électoral et à son fonctionnement, à son administration et ainsi de suite. Dans le système, il faut améliorer la façon de pouvoir prouver son identité, car nous sommes nombreux à vivre dans la pauvreté.
Le plus grand obstacle, c'est le coût élevé des élections, ce qui se traduit par un nombre limité de boîtes de scrutin distribuées. C'est ce que cette nouvelle mesure législative a tenté de régler, mais aucun projet de loi ne changera la pratique. Il faut se déplacer pour la changer. Les prochaines élections seraient l'occasion de voir si un plus grand nombre de boîtes de scrutin peut accroître la participation de la population autochtone.
:
C'est une excellente question.
Je connais le Manitoba puisque ma famille vient de Saint-Lazare, et je travaille avec la Fédération des Métis du Manitoba et son président, M. Chartrand, pour faire face à la pandémie. Je vais faire quelques observations.
Premièrement, nous vivons dans des logements surpeuplés. Nous nous sommes dit qu'en cas d'éclosion, nous avions besoin d'endroits pour isoler les gens, et nous nous sommes donc procuré sept maisons minuscules, que nous déplaçons dans la province. Nous avons transformé nos camps de travail, que nous avions pour la ligne Bipole III et la canalisation 3 d'Enbridge, en camps d'isolement. Le président Chartrand les a mis à la disposition de la province la semaine dernière, je crois, car on s'apprêtait à utiliser d'autres...
S'il y a une chose que nous devons partager pendant une pandémie, ce sont nos ressources. C'est ma première observation.
Deuxièmement, la pandémie a montré à quel point la population métisse est vulnérable sur le plan de la santé. Nous avons réussi à prendre des mesures pour assurer la sécurité alimentaire. Nos camps sont remplis d'aliments qui serviront au besoin. Nous pouvons isoler les gens, mais les Métis proprement dits n'ont pas vraiment accès au système de santé, alors que les Premières Nations ont au moins les infirmières et d'autres ressources. Dans le cadre de notre travail à l'échelle nationale, nous tentions entre autres de créer dans la province des centres de santé adaptés à la culture métisse, pour pouvoir tout simplement leur offrir de meilleurs soins, et obtenir ainsi de meilleurs résultats.
Nous n'avons pas une bonne relation avec le premier ministre de la province, et c'est bien connu, mais nous savions que le système de santé provincial était mis à rude épreuve. Ce que nous proposions, c'est que le Canada utilise les ressources pour faire la transition, pour créer ces centres de santé, et qu'il demande ensuite au système de santé provincial de les financer à long terme. Nous voulions assurer la transition de ce genre de choses.
Nous avons aussi demandé des ressources pour nos citoyens les plus vulnérables, afin que ceux dont le revenu est inférieur à un certain montant et les personnes âgées reçoivent des soins de santé non assurés et n'aient pas à choisir entre de la nourriture et des médicaments.
L'une des leçons que nous avons tirées de la pandémie, c'est qu'il est nécessaire de prendre des mesures pour que les Métis aient leur propre infrastructure de santé.