:
Je déclare la séance ouverte.
Je vous souhaite la bienvenue à la quatrième séance du Comité permanent de la procédure et des affaires de la Chambre.
J'aimerais commencer la réunion en vous donnant quelques renseignements compte tenu de la motion adoptée par la Chambre le mercredi 23 septembre 2020.
Le Comité siège désormais selon une formule hybride, de sorte que les membres peuvent participer à la séance en personne ou par vidéoconférence. Les témoins doivent absolument comparaître par vidéoconférence. Tous les membres, quelle que soit la façon dont ils y participent, seront pris en compte dans le calcul du quorum. Cependant, le pouvoir de siéger du Comité est limité par l'utilisation prioritaire des ressources de la Chambre, selon les décisions des whips. Toutes les décisions doivent être prises par vote par appel nominal, à moins que le Comité n'en décide autrement par consentement unanime ou avec dissidence. Enfin, le Comité peut délibérer à huis clos, pourvu qu'il tienne compte des risques potentiels de bris de la confidentialité inhérents à ce type de délibérations avec des participants à distance.
Les délibérations d'aujourd'hui seront accessibles depuis le site Web de la Chambre des communes, et je rappelle que c'est toujours la personne qui parle qui apparaît à l'écran plutôt que l'ensemble du Comité.
Pour assurer le bon déroulement de la séance, j'aimerais vous présenter quelques règles à suivre. Pour ceux qui participent à la séance virtuellement, les membres comme les témoins peuvent s'exprimer dans la langue officielle de leur choix. Des services d'interprétation sont offerts. Vous avez le choix, au bas de votre écran, entre « Parquet », « Anglais » ou « Français ». Avant de prendre la parole, cliquez sur l'icône du microphone pour activer votre micro. Quand vous avez terminé de parler, je vous prie de désactiver votre micro pour réduire au minimum les interférences. Je vous rappelle que toutes les observations des membres et des témoins doivent être adressées à la présidence. Si un député veut demander la parole en dehors de la période qui lui est réservée pour les questions, il doit activer son micro et indiquer qu'il invoque le Règlement. Si un député souhaite réagir au rappel au Règlement d'un de ses collègues, il doit utiliser la fonction « Lever la main » dans la barre d'outils au bas de l'écran. Veuillez vous exprimer lentement et clairement. À moins de circonstances exceptionnelles, l'utilisation d'un casque d'écoute muni d'un microperche est obligatoire pour tous les participants à distance. Si un problème technique survient, veuillez en aviser la présidence. Il est à noter que nous pourrions devoir suspendre quelques instants nos travaux en pareil cas pour nous assurer que tous les députés peuvent participer pleinement à la séance.
Pour ceux qui y participent en personne aujourd'hui, veuillez procéder de la manière habituelle lorsque le Comité dans son ensemble se réunit en personne dans la salle du Comité. Si vous souhaitez attirer mon attention, je vous prie de me faire un signe de la main ou de m'interpeller par mon nom au moment opportun. Si vous souhaitez interjeter appel au Règlement, veuillez attendre le moment adéquat pour me l'indiquer clairement.
Pour ce qui est de la liste des intervenants, le greffier du Comité et moi-même ferons de notre mieux pour toujours consolider l'ordre de parole de tous les membres du Comité, qu'ils participent à la séance virtuellement ou en personne.
Comme je l'ai mentionné, nous sommes aujourd'hui à la quatrième séance du Comité de la procédure et des affaires de la Chambre. Nous sommes le jeudi 22 octobre, et nous accueillons aujourd'hui les représentants d'Élections Canada pour que nous puissions amorcer notre étude du bon pied. Nous recevons Stéphane Perrault, directeur général des élections; Michel Roussel, sous-directeur général des élections, Scrutins et innovation; et Anne Lawson, sous-directrice générale des élections, Affaires régulatoires, qui a déjà comparu maintes fois devant notre comité.
Avant de passer aux déclarations d'ouverture, je souhaite informer les membres du Comité que les autres témoins avec lesquels nous avons communiqué jusqu'à maintenant sont la directrice générale des élections du Nouveau-Brunswick et le directeur général des élections de l'Île-du-Prince-Édouard. Ils mènent actuellement des élections partielles accompagnées de dispositions particulières en raison de la COVID-19. Nous avons également contacté le directeur général des élections de la Saskatchewan. Ils ont tous accepté l'invitation et souhaitent comparaître devant le Comité le 27 octobre, c'est-à-dire à la réunion de mardi prochain. J'espère que les membres du Comité seront heureux d'apprendre qu'un bon nombre de témoins souhaitent déjà venir discuter avec nous.
Cela étant dit, nous allons maintenant accorder cinq minutes aux témoins pour leurs déclarations liminaires.
Monsieur Perrault.
:
Merci, madame la présidente. Je vais essayer d'être concis.
Je vous remercie de me donner l'occasion de présenter au Comité mes recommandations de modifications législatives advenant la tenue d'une élection fédérale pendant la pandémie.
En collaboration avec les autorités de santé publique, Élections Canada a élaboré un plan opérationnel pour la tenue d'une élection pendant la pandémie. Ce plan comprend plusieurs mesures actuellement mises en œuvre pour les élections partielles en cours dans Toronto-Centre et York-Centre, comme la distanciation physique aux bureaux de vote et, bien sûr, la distribution d'équipement de protection pour les préposés au scrutin et les électeurs.
La loi me donne le pouvoir d'apporter un certain nombre de modifications au processus électoral pour faciliter la mise en œuvre de ces mesures, et je serai ravi d'en parler plus tard. Toutefois, pour un petit nombre d'éléments, des modifications législatives sont, à mon avis, souhaitables.
En premier lieu, je recommande de remplacer le jour du scrutin ordinaire, qui est évidemment le lundi, par une période de scrutin de deux jours, soit un samedi et un dimanche. Les électeurs auraient ainsi deux journées de 8 heures pour voter plutôt qu'une seule journée de 12 heures, ce sur quoi nous pourrons revenir plus tard. Cela permettrait un flux d'électeurs plus régulier réparti sur deux journées de week-end — ce qui faciliterait la distanciation physique — que le lundi, où un grand nombre d'électeurs se présentent aux bureaux de scrutin avant et après les heures de travail.
La tenue du vote le week-end aiderait aussi à trouver des lieux de vote, comme les écoles, et à recruter le très grand nombre de préposés au scrutin requis pour mener une élection générale fédérale. Pour certains électeurs ou candidats, la tenue du vote le week-end pourrait coïncider avec des jours qui revêtent une importance religieuse. Toutefois, le déroulement du scrutin sur deux jours et la possibilité de voter d'autres façons leur donneraient une marge de manœuvre.
Si le vote a lieu le week-end, je recommande de modifier les jours et les heures de votre par anticipation. Je ne vais pas entrer dans les détails pendant mon allocution, mais nous pourrons peut-être y revenir.
Je suggère aussi que les bulletins de vote envoyés par la poste avant la fermeture des bureaux de scrutin le week-end soient acceptés jusqu'à 18 heures, heure de l'Est, le lundi suivant immédiatement la période de scrutin du week-end. Cette mesure tiendrait compte du fait que le courrier n'est pas distribué le week-end et que nous nous attendons à recevoir par la poste un grand nombre de bulletins de vote.
Le deuxième élément important pour lequel je recommande une mesure législative concerne le vote dans les établissements de soins de longue durée. Je demande que la loi donne à Élections Canada une marge de manœuvre pour travailler avec les établissements de soins de longue durée à travers le pays afin d'offrir des services électoraux adaptés à leur réalité particulière, qui peut être très différente d'un endroit à l'autre.
Je vais poursuivre dans ma langue.
[Français]
Enfin, ma troisième et dernière recommandation a trait au pouvoir que me confère la Loi électorale du Canada d'adapter ses dispositions en situation d'urgence. À l'heure actuelle, ce pouvoir ne peut être exercé qu'à des fins limitées. Je demande donc un assouplissement de mon pouvoir d'adapter la Loi si nécessaire dans le contexte de la pandémie, afin de pouvoir gérer les imprévus qui surgiront inévitablement.
J'ai choisi de restreindre mes recommandations à un petit nombre ciblé de changements directement liés à la tenue d'une élection en temps de pandémie, et j'ai évité de proposer toute autre recommandation qui pourrait nécessiter un débat plus approfondi. J'ai l'intention, en temps opportun, de présenter un deuxième rapport qui recommanderait d'autres améliorations à la Loi, qui seraient, elles, sans lien avec la pandémie.
Bien que les recommandations que j'ai présentées aujourd'hui aient une portée limitée, leur mise en œuvre requiert des modifications aux processus opérationnels et, surtout, aux systèmes informatiques qui prendront un certain temps à être effectuées et, surtout, testées de façon rigoureuse. Je demande donc au Parlement d'étudier ces recommandations le plus rapidement possible.
Pour faciliter le travail du Comité, j'ai aussi présenté un avant-projet de loi modèle qui pourrait réaliser ces objectifs, une loi qui remplacerait ou qui adapterait temporairement les dispositions de la Loi électorale du Canada uniquement pour la prochaine élection générale et qui laisserait le régime électoral inchangé une fois la pandémie terminée.
Je conclus en rappelant qu'une période électorale doit actuellement durer de 37 à 51 jours selon la Loi. Je n'ai pas recommandé de changement. Cependant, si une élection est déclenchée pendant la pandémie, j'encouragerai très fortement le gouvernement à fixer la période électorale la plus longue possible. Je dirais que, de tous les éléments que je mentionne aujourd'hui, la durée de l'élection est le facteur de succès le plus important. Cela nous aiderait non seulement à gérer les difficultés logistiques d'une élection en temps de pandémie, comme l'embauche et la formation des travailleurs, mais cela nous donnerait aussi du temps pour permettre le traitement et la livraison postale des quelques millions de bulletins de vote attendus lors d'une élection générale en période de pandémie.
Madame la présidente, je serai heureux de répondre aux questions des membres du Comité.
:
C'est une excellente question, et je dois avouer qu'il n'y a pas de réponse facile. Nous passerions essentiellement de 12 à 16 heures, ce qui signifie que le temps d'ouverture serait prolongé.
Nous aurions deux jours de vote la fin de semaine, ce qui aiderait la plupart des gens à voter.
Pourquoi opterions-nous pour 8 heures plutôt que 12? Nous croyons qu'un quart de travail de 12 heures pour les préposés au scrutin qui portent un masque et une visière se traduiraient par des conditions de travail très difficiles. Des directeurs de scrutin nous ont dit pendant les quatre jours de vote par anticipation des deux élections partielles en cours que c'est très difficile pour les préposés au scrutin. Je me soucie de maintenir leur capacité pour éviter qu'ils ne nous fassent fausse route le jour du scrutin.
Nous tentons de trouver un équilibre. Nous pensons pouvoir réduire les heures, mais augmenter le nombre de journées de vote par anticipation. L'idée est de maintenir ou idéalement d'accroître la capacité si nous pouvons recruter les gens. Pour le scrutin la fin de semaine, nous augmenterions le nombre d'heures.
:
En ce moment, il y a des résidences pour personnes âgées ou des centres de soins de longue durée où l'on nepeut pas entrer. Dans certains cas, il y a des restrictions à l'accès, mais ce n'est pas ainsi partout au pays. L'ampleur de la pandémie et la façon dont les lieux sont structurés varient d'un endroit à un autre.
Dans certains cas, les centres de soins de longue durée procéderaient uniquement par vote postal. C'est ce qui se passera lors des élections partielles à Toronto. L'administration locale de centres à Toronto a décidé que ce serait son personnel qui distribuerait les formulaires. Dans d'autres cas, il y a des lieux de vote sur place, qui ne sont pas itinérants pour des raisons de santé, mais les représentants des candidats ne sont pas sur place. Je souhaiterais, dans toute la mesure du possible, faire voter ces gens avant le dernier jour pour minimiser le risque de problèmes.
Actuellement, la loi prévoit que le vote itinérant a lieu le jour du scrutin. Cela fait beaucoup choses de dernière minute pour tenir un scrutin dans les CHSLD et les autres centres similaires.
:
La question est très longue. Je vais tenter d'y répondre en grande partie pendant le temps accordé.
Je vais vous donner un bon exemple. Au Nouveau-Brunswick, nous n'avons que 49 sièges à l'échelle provinciale et 10 à l'échelle fédérale. Dans la province, les directeurs du scrutin ont dû dans bien des cas participer à la distribution de trousses pour voter par la poste et à la récupération de ces trousses. C'est possible dans une province de la taille du Nouveau-Brunswick où il y a 49 sièges et 49 directeurs du scrutin. S'il n'y a que 10 sièges, comme c'est le cas à l'échelle fédérale, ou si le territoire est plus vaste comme au nord du Québec et de l'Ontario ou dans la plupart des provinces, c'est impossible.
Il y a différents défis à relever. La province a eu une courte période électorale, ce qui s'est ajouté au fardeau, et j'espère que la période sera plus longue.
Si on regarde l'élection partielle en cours à Toronto, la situation n'a rien à voir. Je peux vous dire que la moitié du personnel pour cette élection partielle vient des circonscriptions voisines. Nous n'avons pas cette option pendant des élections générales. J'ai parlé des défis liés au recrutement; c'est une préoccupation. Ce n'en est pas une dans le cadre d'une élection partielle, mais c'en est certainement une pour la tenue d'élections générales.
Enfin, vous avez mentionné les différentes autorités de la santé publique et les différentes mesures des provinces et des territoires. Vous avez tout à fait raison. Nous devons collaborer avec les autorités provinciales et locales de la santé publique ainsi que faire un suivi de nos activités et les adapter aux procédures et aux contrôles qui évoluent continuellement et qui varieront inévitablement de temps à autre pendant des élections fédérales.
C'est une difficulté à l'échelle nationale qui n'est pas comparable à l'échelle provinciale ou locale.
:
Avant d'expliquer ces scénarios, je crois qu'il faut reconnaître que ce serait une situation extrême et une mesure que nous ne prendrions pas à la légère. Nous n'avons jamais annulé d'élections, et nous avons fait face à des défis de taille au cours de notre histoire. Dans la section de la loi sur les pouvoirs, on voit que celui-ci ne s'applique qu'une circonscription à la fois; ce n'est donc pas d'usage général.
Circonscription par circonscription, si les conditions font en sorte, de mon point de vue, que la tenue de l'élection est pratiquement impossible — et c'est un critère très précis —, je peux alors recommander son annulation au gouverneur en conseil.
Elle peut aussi être reportée d'une semaine. C'est peut-être moins probable pendant une pandémie, puisque la situation n'est pas susceptible de changer beaucoup en l'espace d'une semaine. Selon toute vraisemblance, dans une telle éventualité, le bref serait retiré et remplacé par un nouveau dans les trois mois.
Le siège de la circonscription serait vacant.
Comme je l'ai dit, les critères sont d'ordre pratique. Puis-je offrir des services électoraux? Ai-je accès à des bureaux de vote, à des préposés au scrutin?
Selon toute vraisemblance, s'il y a un cas extrême de fermeture et que les responsables de la santé publique disent aux gens de rester à la maison, je ne pourrais pas avoir de préposés au scrutin ni offrir de services aux électeurs, qui seraient largement à la maison. C'est un scénario très extrême.
Merci beaucoup au directeur général des élections de se joindre à nous aujourd'hui.
C'est un sujet très important en ce moment, et nous ne savons tout simplement pas à quoi la situation ressemblera.
Je veux mettre l'accent sur les aînés. Dans votre rapport, vous avez indiqué qu'environ 50 % des gens qui travaillent dans nos bureaux de scrutin sont des aînés. Nous devons aussi penser aux gens aux soins palliatifs, dans les hôpitaux, dans les établissements de soins de longue durée et ainsi de suite.
Commençons par les bureaux de scrutin et les gens qui y travaillent. Il arrive souvent que les aspects logistiques fassent en sorte que deux personnes soient assises à la même table. Que compte-t-on faire pour ces personnes assises ensemble aux tables? Avez-vous des observations à faire à propos des tests de dépistage rapide? Comment allez-vous assurer leur sécurité? Envisagez-vous une distanciation de deux mètres?
:
C'est une excellente question.
Pendant la pandémie, il n'y aura plus qu'un travailleur par table. C'est un modèle utilisé dans d'autres pays. Il n'y aura plus deux travailleurs électoraux assis côte à côte pendant les élections.
Les fonctions de préposé au scrutin et de greffier seraient regroupées, et il n'y aurait donc qu'une seule personne. Elle aurait à sa disposition des gants, un masque, du désinfectant et une visière — le nécessaire pour demeurer en sécurité.
Pour des raisons liées à l'intégrité, un superviseur se déplacerait et observerait ce qui se fait aux différentes tables. Il nous serait ainsi possible de réduire la distance entre les travailleurs.
En examinant le dossier, je vois que les gens parlent de regroupements... À nos bureaux de scrutin, où nous avons de six à huit urnes au même endroit, ce qui me préoccupe, entre autres choses, c'est qu'un certain nombre de personnes devront encore se rendre sur place.
Nous parlons d'avoir une seule personne à la table, mais l'autre question sur laquelle nous devons nous pencher se rapporte aux scrutateurs. De nombreux partis auront des scrutateurs qui viendront tout au long de la journée. Quelles seront vos restrictions pour eux?
Quand on regarde les bureaux de scrutin, on constate qu'il y a actuellement beaucoup d'églises, d'édifices municipaux et ainsi de suite qui ne sont pas ouverts au public. Quels sont vos plans si quelque chose... Ce que je veux dire, c'est qu'ici, en Ontario — à Ottawa, évidemment, et à Toronto —, il y a beaucoup d'endroits fermés. Dans ma propre collectivité, des églises sont fermées; aucun membre du public ne peut entrer dans les écoles et les édifices municipaux, à moins d'avoir un rendez-vous ou d'être en classe.
Quelles sont vos options d'emplacement?
:
Merci, madame la présidente.
Merci, monsieur Perrault. Je vous suis très reconnaissant d'être ici et de tout le travail formidable que vous faites. Je suis conscient de la position difficile dans laquelle vous vous trouvez compte tenu de la lourde responsabilité que vous assumez afin de toujours être prêt à tenir des élections.
J'ai une question. Après avoir entendu votre déclaration liminaire et lu votre rapport, je sais que vous avez demandé l'élargissement du pouvoir d'adaptation. Je veux mieux comprendre ce qu'il en est. Pouvez-vous m'expliquer la latitude dont vous pourriez avoir besoin au-delà de celle que vous avez actuellement?
Mon autre question est similaire et connexe: comment vous attendez-vous à utiliser ce pouvoir s'il vous est accordé?
:
Le pouvoir d'adaptation est actuellement très large, mais il se limite à diverses dispositions de la loi pour faciliter le scrutin ou le dépouillement. Il ne porte pas directement sur des questions, par exemple, de sécurité.
À titre d'exemple, à l'heure actuelle à Toronto, des gens votent en personne dans deux établissements de soins de longue durée, et les candidats ont accepté de ne pas y envoyer leurs scrutateurs pour des raisons sanitaires qui ne sont pas pratiques, mais sur lesquelles les candidats se sont entendus.
Je ne peux pas adapter la loi pour faire respecter cette mesure à moins de prendre un moyen détourné, de dire qu'il n'y aurait autrement pas d'élection et que l'accès restreint facilite en fait le scrutin. Je ne pense pas que c'était vraiment là l'intention. Je veux pouvoir adapter la loi lorsque c'est nécessaire pour des raisons sanitaires.
Pour ce qui est de la façon de procéder, si vous regardez notre site Web, vous verrez que chaque fois qu'il y a une adaptation — et il y en a toujours, que ce soit dans une élection partielle ou les élections générales —, nous en fournissons le libellé et sa justification dans les deux langues officielles, afin que ce soit transparent et à la disposition de tout le monde.
À quelles variations nous attendons-nous dans les établissements de soins de longue durée? Je sais que vous demandez de la flexibilité de ce côté.
Je reconnais que la situation sera différente d'un établissement de soins de longue durée à l'autre, mais qu'est-ce qu'il vous faut vraiment sur le plan de la flexibilité pour pouvoir vous adapter à ces établissements? Pouvez-vous nous donner une idée?
Je sais qu'un de mes collègues vous a demandé de déposer des documents au sujet de toutes les consultations que vous auriez menées, mais est-ce que vous pouvez me donner un exemple de variation pour laquelle, encore une fois, vous pourriez ne pas avoir la flexibilité nécessaire?
:
Madame la présidente, j'invoque le Règlement.
La présidente: Nous vous écoutons, monsieur Lukiwski.
M. Tom Lukiwski: Monsieur Therrien, je suis très désolé de vous interrompre. Ce n'est pas dans mes habitudes.
Je veux juste vérifier quelque chose, madame la présidente. Je n'ai pas la liste complète des intervenants sous les yeux, mais je pensais qu'au deuxième tour, il devait y avoir deux questions pour les libéraux et deux questions pour les conservateurs. Vous semblez maintenant être rendue au tour de deux minutes et demie, ce qui correspond au troisième tour. Est-ce que j'ai été oublié ou est-ce que je me trompe?
:
Nous avons sondé la population générale et nous continuons de le faire. Nous avons établi certaines catégories, comme les groupes d'âge. Nous pourrions transmettre cette information au Comité si vous le souhaitez.
Au bout du compte, une grande partie du travail est liée aux adaptations nécessaires localement. Nous avons des agents de relations communautaires. Comme je l'ai dit, et comme vous l'avez souligné, les choses vont varier considérablement. La différence est énorme entre des élections au Nouveau-Brunswick et des élections à Montréal ou à Toronto. C'est la même chose dans les régions nordiques ou éloignées, où se trouvent des collectivités autochtones. La gestion doit se faire localement avec les agents de relations communautaires et les directeurs du scrutin; il faut veiller à ce qu'ils puissent offrir un service correspondant aux circonstances des électeurs.
Encore une fois, d'après moi, c'est en partie une question de durée de la période électorale. Prenons l'exemple d'élections surprises et d'une campagne qui dure 36 jours. En tant que directeur des élections, quand les brefs sont délivrés, vous n'avez pas de bureau et d'équipement informatique. Vous avez du chemin à faire avant de joindre ces collectivités. Vous devez trouver des endroits pour installer les bureaux de scrutin. Vous devez trouver des préposés au scrutin. C'est la raison pour laquelle…
Bonjour, monsieur Perrault. C'est la première fois que nous avons l'occasion de nous parler. Par conséquent, je pense bien que la première chose à faire est de vous féliciter de votre nomination. Au cours des années passées, j'ai eu le plaisir de discuter et de travailler avec deux de vos prédécesseurs, M. Kingsley et M. Mayrand, et je suis impatient de travailler avec vous.
Mon premier point — j'en ai plusieurs et je vais essayer d'être bref — n'est qu'une observation, monsieur. Vous avez recommandé que la période du bref soit plus longue, car cela aiderait Élections Canada et vos fonctionnaires à coordonner la logistique liée à la tenue d'élections. Je tiens simplement à vous faire remarquer, monsieur, que normalement, le gouvernement en place détermine la date du scrutin ainsi que la période du bref, à moins bien sûr que les élections se tiennent à la fin du mandat, auquel cas la date de scrutin est fixée automatiquement conformément aux dispositions. Cependant, si un gouvernement choisit de déclencher des élections avant la date fixe à laquelle les élections doivent avoir lieu, c'est normalement parce qu'il est en avance dans les sondages. Il s'ensuivrait par conséquent que ce gouvernement préférerait que la période du bref soit plus courte afin de profiter de la popularité dont il jouit à ce moment-là. Je dirais, monsieur, que vos fonctionnaires et vous-même devriez être prêts — quand les prochaines élections seront déclenchées, la période du bref sera courte plutôt que le contraire.
Mes questions portent principalement sur les dispositions relatives au vote par la poste. Premièrement, avez-vous fait une estimation du nombre de votes par la poste que vous pourriez recevoir?
:
Toute personne qui demande un bulletin de vote spécial doit fournir des pièces d'identité. Elle fournit les pièces d'identité demandées avec son formulaire de demande. Quand nous envoyons un bulletin de vote, nous commençons par rayer le nom de cette personne de la liste pour montrer qu'elle a reçu une trousse. En principe, elle ne pourra pas aller voter dans un bureau ou un lieu de scrutin, à moins de circonstances exceptionnelles.
La trousse comporte une enveloppe extérieure qui porte un code-barres lié à cet électeur particulier, et quand l'électeur prépare son vote, il place son bulletin de vote anonyme dans une enveloppe intérieure noire, et il glisse cette enveloppe intérieure dans une enveloppe extérieure. L'enveloppe extérieure comporte une déclaration que l'électeur doit signer. Nous avons donc la signature de l'électeur et ses renseignements. Nous devons veiller à ce que toute cette information et le code-barres correspondent à l'information que nous avons dans le formulaire de demande.
Il y a donc un processus de vérification. Une fois que l'information est confirmée et que nous recevons le bulletin de vote, nous séparons les deux enveloppes. L'enveloppe intérieure, qui ne porte aucune marque et qui est anonyme, est mise de côté pour la circonscription électorale appropriée. C'est ainsi que la sécurité est garantie.
Que nous en ayons besoin ou pas, je crois que c'est extrêmement utile pour trois raisons principales que je vais vous donner sans ordre précis.
La première raison est que nous avons accès à des endroits où tenir le scrutin. Ce sont des endroits comme les écoles, qui ne seront pas libres les jours de semaine, pendant une pandémie. Aucune école ne nous donnera accès à leurs locaux s'il y a des enfants dans l'école. C'est un facteur d'une grande importance.
Le deuxième facteur est celui des préposés au scrutin. Nous ne pouvons pas espérer recruter autant de Canadiens en âge de travailler qui sont plus jeunes pour un lundi que pour un jour de fin de semaine. Le facteur du recrutement est crucial.
Le troisième facteur est lié à la distanciation. Tenir le scrutin sur deux jours nous permet de l'étaler. Si nous tenons le scrutin le lundi, il y aura de la distanciation, mais elle prendra la forme de longues files à l'extérieur, sous la pluie ou dans le froid. La sécurité sera assurée, mais ce sera fort désagréable pour les électeurs qui doivent faire la file à deux mètres de distance sur le trottoir.
:
Merci, monsieur Perrault.
Ce sont toutes de bonnes raisons, mais je crois qu'on répondrait à ces préoccupations en tenant le vote par anticipation la fin de semaine et en maintenant l'option de voter un jour de semaine.
Je représente une circonscription où se trouvent beaucoup d'immeubles de logement en copropriété. Les locaux de ces immeubles pourraient ne pas être libres les fins de semaine, car les salles de réception ou autres installations sont habituellement réservées, les fins de semaine.
Je vois les raisons, mais je pense que le scrutin anticipé de la fin de semaine et le scrutin du lundi conviendraient. Je pense bien que nous verrons au fil des discussions.
Mon autre question était un suivi à la question de M. Turnbull concernant l'adaptation. Vous recommandez, je crois, de suspendre l'article 17. Est-ce que vous pourriez l'encadrer plutôt que de le suspendre? Par exemple, il y a un pouvoir d'adaptation qui permet à un plus grand nombre d'électeurs de voter. Quel autre cadre recommanderiez-vous pour cette adaptation, plutôt qu'une simple suspension?
Sur le plan financier, nous avons accès aux ressources dont nous avons besoin. Nous savons, par exemple, que les mesures de protection, comme les masques et le désinfectant, ainsi que la campagne supplémentaire de santé publique et l'affranchissement préalable coûteront un total d'environ 50 millions de dollars. Ces frais sont supplémentaires.
Nous ignorons encore le reste; nous ignorons notamment si la population votera le samedi et le dimanche ou le lundi, et quelles seront les implications de cette décision. Nous ignorons si nous réussirons à recruter du personnel et quelles seront les implications à cet égard. Certaines variables sont impossibles à chiffrer; elles dépendront des circonstances. À ce point-ci, nous avons établi des frais supplémentaires d'environ 50 millions de dollars...
:
Vous avez tout à fait raison que la recherche des contacts relève de la santé publique. Je trouvais simplement important de souligner qu'il y a des endroits où elle est suspendue.
J'ai une dernière question. Différents endroits au pays sont des points chauds de la pandémie. C'est assurément le cas de Toronto, d'Ottawa et de la région de Peel, par exemple. Or, à l'intérieur de ces points chauds, certaines régions sont encore plus vulnérables que les autres. Là où il y a des immeubles à densité élevée, des générations multiples peuvent... Certaines communautés sont plus à risque que d'autres. Il y a un taux de dépistage pour la ville, mais le taux de cas positifs est beaucoup plus élevé dans certaines communautés qu'ailleurs.
Comment pouvons-nous assurer la santé et la sécurité des membres des communautés vulnérables durant les élections, tout en leur permettant d'exercer leur droit de vote?
Monsieur Perrault, les mesures législatives que vous proposez dans votre rapport spécial comprennent des dispositions portant sur l'entrée en vigueur des modifications. Selon ces dispositions, si les élections étaient déclenchées avant qu'un certain délai se soit écoulé depuis l'adoption des mesures législatives proposées et la sanction royale, les mesures en question ne seraient pas applicables.
D'après ce que je comprends, donc, la bonne conduite des élections fédérales dépend de la date où elles commencent. Est-il juste d'affirmer que le moment où les élections seront déclenchées aura une incidence sur la manière dont vous procéderez par rapport aux modifications devant être apportées par le Parlement?
Je vais poursuivre avec certaines des réflexions que M. Lukiwski et M. Therrien avaient sur cette question.
Je me penche sur certaines questions dont nous discutons, comme les bulletins de vote par correspondance et les trousses de vote à emporter, si c'est une option. Mes parents me disent toujours de ne pas dire quel âge ils ont, mais ils ont plus de 80 ans. Ils n'utilisent pas les services en ligne. Je vais chez eux et je fais les services pour eux. Qu'avez-vous à la disposition des gens?
Nous reconnaissons que les aînés sont isolés dans leur maison en ce moment. Il y a peu de gens qui vont leur rendre visite. Qu'avez-vous pour une personne qui a déménagé ou qui doit s'inscrire parce qu'elle est arrivée dans une nouvelle circonscription électorale? Que doit-elle faire? En ce qui concerne le téléchargement de documents, que faites-vous pour l'identification d'une personne ou une preuve d'adresse si une personne tente de s'inscrire pour voter?
:
Votre question comporte quelques aspects. J'espère que je pourrai y répondre.
En ce qui concerne le point de base — qui est très valide —, nous ne passerions jamais entièrement ou exclusivement à une demande en ligne. Il doit toujours y avoir une interaction téléphonique avec une personne réelle ou une interaction avec du personnel à un point de service pour les personnes qui n'ont pas accès à un ordinateur ou qui ne savent pas en utiliser un. Il faut ajouter des filières, pas en supprimer.
Pour le système de demandes en ligne, les électeurs téléchargeraient leurs documents d'identité comme ils le font à l'heure actuelle lorsqu'ils s'inscrivent en ligne. Nous avons déjà ce processus en place pour l'inscription. Nous avons un système de demandes en ligne à grande échelle disponible pour les bulletins de vote spéciaux pour la majorité des Canadiens, bien qu'il y ait des exceptions techniques.
Je suis désolé, mais je pense qu'il y avait un troisième aspect à votre question qui m'échappe peut-être.
:
Merci, madame la présidente.
Merci, madame Vecchio, de ces questions. Je vous suis très reconnaissant.
Je pense que nous sommes tous préoccupés par le taux de participation aux élections durant une pandémie. De nombreuses personnalités de la société répètent la déclaration suivante: « Restez chez vous. Portez un masque. Pratiquez la distanciation physique. Restez en sécurité. » Nous disons essentiellement aux gens de « s'isoler ». Le fait d'aller voter rendra certainement de nombreuses personnes inquiètes dans notre population, surtout les personnes immunodéprimés, les personnes âgées et les personnes handicapées. Nous savons que les communautés racialisées et à faible revenu ainsi que les collectivités autochtones ont été touchées de manière disproportionnée par la COVID-19.
Ma question est la suivante: comment pouvons-nous nous assurer d'avoir la confiance des électeurs pendant une élection, de manière à contredire certains des messages que nous communiquons depuis longtemps, tout en assurant un taux de participation électorale élevé?
Monsieur Perrault, je veux vous demander si vous avez une stratégie de campagne qui encourage ce niveau de confiance dont, à mon avis, nous avons besoin pour maintenir le taux de participation des électeurs, que nous voulons tous voir dans notre démocratie.
:
Je peux vous fournir cela. Je demanderai à M. Roussel d'ajouter des renseignements, s'il juge utile de le faire.
Ce sont des élections à faible participation. Il n'est pas inhabituel que la participation électorale à des élections partielles soit faible. Il est difficile de faire des prédictions. Nous constatons, par exemple, dans les deux circonscriptions électorales, environ 2 000 demandes de vote par la poste, mais la moitié d'entre elles proviennent de l'extérieur du Canada. Il s'agit de personnes qui sont à l'étranger, mais qui résident dans les circonscriptions. C'est environ 1 000 personnes pour les deux circonscriptions, ce qui est, je dirais, un taux de participation relativement faible au vote par correspondance.
Je n'en tire aucune leçon pour des élections générales. Il est extrêmement difficile d'établir ces liens. De la même façon, nous n'avons pas de problèmes de recrutement, mais c'est parce que la région où nous recrutons, c'est Toronto. Nous ne pouvons pas tirer des leçons de cela.
Il faut faire bien attention avant de tirer des leçons d'élections partielles.
Cette séance est très intéressante et très instructive. Je suis très reconnaissant des renseignements que nous recevons.
Je suis d'origine croate. On m'a donc demandé de [Difficultés techniques] concernant les élections croates. À l'époque, le gouvernement canadien n'avait pas permis la tenue du vote au consulat, à Mississauga, ou à l'ambassade à Ottawa. Nous avons résolu la situation en quelques jours, et il m'a alors semblé, pendant le processus, que c'était lié à la réglementation provinciale. Donc, dans un premier temps, le gouvernement fédéral a réagi à cette réglementation et n'a pas autorisé le vote, puis il l'a autorisé.
La situation a été réglée, mais je me demande toujours si les directives provinciales peuvent avoir une incidence quelconque sur la planification fédérale. Pouvez-vous nous en dire plus à ce sujet?
:
Oui, certainement plus qu'au sujet des élections croates, je dois dire.
Des voix: Oh, oh!
M. Stéphane Perrault: Techniquement, les règles provinciales ne lient pas les autorités fédérales. Il y a des exceptions d’ordre juridique, mais en guise de principe général, c'est une affirmation juste. Cela ne signifie pas que nous ne pouvons pas choisir de respecter les règles provinciales. Lorsque nous organisons une élection, l'un des défis est de comprendre les différentes règles en vigueur. Je pense qu'il est également juste de dire que les électeurs s'attendent à trouver dans les bureaux de scrutin ou les bureaux de directeur du scrutin fédéraux, le même genre de mesures que les mesures imposées, au provincial, par les autorités de santé publique locales, selon l'évolution de la pandémie, ce qui varie considérablement d'une région à l'autre du pays, comme nous le savons.
Pour nous, il est essentiel de prendre en compte les directives données aux Canadiens en fonction de la situation locale, et de ne pas ignorer les directives des autorités locales. Même si nous ne sommes pas tenus de les respecter, techniquement, je ne pense pas que les Canadiens seraient rassurés ou comprendraient pourquoi les mesures à prendre au bureau de scrutin seraient totalement différentes des mesures à prendre à l'épicerie, par exemple.
:
Je comprends. Merci beaucoup.
Le fait est que souvent, dans ces communautés, on s'en remet davantage au bouche-à-oreille qu'aux faits. Dans ce cas, nous avons été sévèrement critiqués, en tant que gouvernement, pour ne pas avoir autorisé ce vote, alors qu'on semblait avoir rapidement réglé un obstacle bureaucratique.
Je serais reconnaissant d'avoir une réponse à ce sujet et d'avoir l'assurance que nous prenons des mesures énergiques pour que ces communautés aient les bons renseignements, comme vous l'avez indiqué.
Je vois qu'il reste environ une minute; je me demande si je peux poser une petite question.
Plus tôt, vous avez indiqué que Postes Canada était assez efficace pour le traitement du courrier. La société a quelques problèmes avec les colis. Aujourd'hui, aux nouvelles, j'ai entendu que Postes Canada a demandé aux gens d'envoyer leurs paquets pour Noël maintenant, parce qu'il n'y a aucune garantie.
Je vois que vous exigez que les bulletins de vote envoyés par la poste soient reçus avant une date précise. Avez-vous envisagé de modifier cette exigence pour prendre en compte la date d'expédition ou une autre date? En effet, la situation à Postes Canada pourrait changer, et il est possible que Postes Canada ne puisse garantir la livraison à une date précise. J'espère simplement que les électeurs ne seront pas privés de leur droit parce que la poste est en retard.
Quelles sont vos réflexions à ce sujet?
:
Ma seule réserve, c'est que nous ignorons quand des élections seront déclenchées, et Noël ou d'autres événements, par exemple, pourraient nous obliger à modifier la durée. Je pense qu'il faut faire preuve d'une certaine souplesse, lorsqu'il ne s'agit pas d'élections à date fixe. Si c'est ce que souhaite le Comité, je serais favorable au prolongement de cette période pour avoir un minimum de plus de 36 jours. J'y serais favorable.
Permettez-moi d'ajouter quelque chose à ce sujet. On a évoqué plus tôt les problèmes de recrutement, mais une autre grande difficulté que pose une élection précipitée, c'est que les directeurs de scrutin devront ouvrir leurs bureaux. Ils ne savent pas d'avance quand cela aura lieu. Nous devons équiper les bureaux pour qu'ils soient fonctionnels, puis ils doivent trouver des lieux de scrutin, à temps pour la préparation des cartes d'information de l'électeur indiquant l'emplacement des bureaux de scrutin. Donc, dans le scénario d'une courte campagne électorale, cela laisse très peu de temps pour faire tout cela. Le temps additionnel dont nous disposerons au début nous aiderait à trouver les lieux de scrutin, à préparer les CIE et à recruter. Cela permettrait aussi le traitement des bulletins de vote postaux.
Il est clair que je serais favorable à une période plus longue. Si on souhaite le faire, j'en serais certainement heureux.
:
Ma recommandation, c'est que si le scrutin avait lieu durant la fin de semaine au lieu du lundi, le vote par anticipation serait avancé d'une journée, ce qui permettrait de compléter la liste et de nous assurer de rayer les noms des personnes qui auront voté par anticipation. Sur le plan de l'intégrité et de la logistique, je recommande de le devancer d'une journée.
Je recommande aussi de réduire les heures, car on constate que pour les travailleurs des bureaux de scrutin, il est très difficile de faire des journées de 12 heures, même sans masque. Avec un masque et une visière, je pense que ce serait difficile.
Dans ce cadre, rien ne m'empêche d'ajouter des bureaux de scrutin. Donc, dans la mesure où nous en avons la capacité, notre objectif est de maximiser les occasions de vote par anticipation, non pas en ajoutant des jours — quatre jours, c'est déjà beaucoup —, mais en ajoutant des bureaux de scrutin pour qu'ils soient plus proches des électeurs. Je pense que si vous allez en dehors des régions urbaines, vous constaterez que les lieux des bureaux de vote par anticipation ne sont pas toujours pratiques pour les électeurs parce qu'ils sont loin. Donc, l'augmentation du nombre de lieux de vote est un objectif très important, si nous pouvons le faire.
:
Merci beaucoup, madame la présidente, et merci, monsieur Perrault.
Ma question concerne le personnel électoral. Vous avez déjà mentionné que ce serait difficile cette année, car beaucoup de travailleurs électoraux et de préposés au scrutin sont plus âgés et pourraient être quelque peu réticents à travailler cette année en raison de préoccupations liées à la COVID.
En outre, ces dernières années, même avant la pandémie, nous avons toujours eu des difficultés à recruter du personnel électoral. Il arrive assez souvent que les scrutateurs doivent communiquer avec les candidats aux élections d'une association de circonscription pour voir s'ils ont des noms à proposer.
J'aimerais savoir, monsieur, si vous avez des plans pour trouver une solution au possible manque de personnel électoral pour les prochaines élections, quel que soit le moment où elles seront déclenchées, et si vous avez envisagé d'augmenter la rémunération des préposés au scrutin et du personnel électoral pour essayer d'attirer du sang neuf. Quelles sont vos observations à ce sujet?
Mes questions portent sur les améliorations à la loi, et j'espère que nous aurons vraiment l'occasion d'examiner ces améliorations avant le déclenchement d'élections.
J'ai confiance en Élections Canada. Je crois en vous, en votre capacité d'organiser des élections justes, mais s'il nous est impossible d'apporter ces améliorations, notamment pour les pouvoirs d'urgence, qu'arrivera-t-il lorsqu'une province, malheureusement, connaîtra une éclosion très grave et imposera le confinement à sa population? Si nous n'avons pas ces améliorations et que nous revenons à ce qui a été adopté, que se passera-t-il? Quels sont les outils dont vous disposez si une province devait imposer un confinement général?
:
Merci, madame la présidente.
Monsieur Perrault, permettez-moi de me corriger. Un collègue m'a rappelé que nous sommes en situation de pandémie. Les installations des immeubles à condominiums seraient probablement disponibles les fins de semaine, puisqu'aucun grand événement ne peut avoir lieu.
J'ai posé des questions au sujet des fins de semaine et du jour des élections. Je serais inquiet d'éliminer complètement le lundi à titre de jour des élections, en raison de la tradition et aussi peut-être parce que les gens ne sont pas à la maison la fin de semaine, etc. Que diriez-vous d'ajouter la fin de semaine avant le jour des élections, comme vous le proposez, mais de conserver le lundi également, selon un horaire réduit?
:
Nous n'avons pas le pouvoir de réglementer la façon dont les candidats mènent leur campagne en situation de pandémie. Je tiens à le préciser. La loi prévoit le droit de tenir une campagne et d'accéder à des immeubles, comme des tours d'appartements. Les dispositions prévoient certaines restrictions pour des raisons de santé. Tout cela est régi par la Loi électorale du Canada.
Notre rôle consiste à informer les candidats et les propriétaires, et à sensibiliser les candidats à cet égard. Nous avons aussi pris certaines mesures... Par exemple, vous savez tous — puisque vous l'avez fait — que les candidats doivent obtenir 100 signatures, ce qui peut poser problème. Dans le cadre des élections partielles, nous avons prévu une seule signature par page, selon les recommandations des autorités de santé publique. Ainsi, on ne passe pas la même page d'un électeur à l'autre.
Nous aidons les candidats de cette façon, mais nous n'avons pas le pouvoir de réglementer leur comportement.
Je crois que les témoins peuvent se déconnecter.
Tout ce que je voulais dire aux membres du Comité, c'est que je me suis quelque peu trompée au sujet de la disponibilité du directeur général des élections de la Saskatchewan pour notre réunion du 27 octobre. Je croyais que nous allions disposer d'une heure avec lui, mais... [Difficultés techniques]... il sera disponible le 3 novembre. Nous travaillons toujours à ce dossier, avec l'aide du greffier.
Je vous rappelle que vous devez transmettre une liste de témoins préliminaire d'ici demain midi. Veuillez le faire le plus rapidement possible de sorte que nous puissions convoquer les témoins pour la réunion du 27 octobre et les suivantes.
Merci. Je vous souhaite une belle fin de journée.
La séance est levée.