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Je déclare la séance ouverte.
Bienvenue à la septième séance du Comité permanent de la procédure et des affaires de la Chambre des communes.
Permettez-moi d'abord de vous donner quelques renseignements découlant de la motion qui a été adoptée à la Chambre le mercredi 23 septembre 2020, par rapport aux séances se déroulant selon une formule hybride.
Le Comité siège désormais selon une formule hybride, de sorte que les députés peuvent participer à la séance en personne ou par vidéoconférence. Les témoins doivent absolument comparaître par vidéoconférence. Tous les députés, quelle que soit la façon dont ils y participent, sont pris en compte dans le calcul du quorum. Cependant, le pouvoir de siéger du Comité est limité par l'utilisation prioritaire des ressources de la Chambre, selon la décision des whips. Toutes les questions doivent être soumises à un vote par appel nominal, à moins que le Comité en décide autrement par consentement unanime ou avec dissidence. Enfin, le Comité peut délibérer à huis clos, pourvu qu'il tienne compte des risques de bris de confidentialité inhérents à ce type de délibérations avec des participants à distance.
Les délibérations d'aujourd'hui seront accessibles depuis le site Web de la Chambre des communes, et je rappelle que c'est toujours la personne qui parle qui apparaît à l'écran plutôt que l'ensemble du Comité.
Pour assurer le bon déroulement de la séance, j'aimerais vous présenter quelques règles à suivre.
La plupart d'entre vous connaissent ces règles, mais elles s'adressent également aux témoins qui comparaissent. Je sais que vous vous demandez peut-être pourquoi je les passe en revue chaque fois, mais c'est important lorsque nous recevons de nouveaux témoins.
Les députés et les témoins peuvent s'exprimer dans la langue officielle de leur choix. Des services d'interprétation sont offerts, et vous avez le choix, au bas de votre écran, entre « Parquet », « Anglais » ou « Français ». Assurez-vous de sélectionner maintenant la langue appropriée.
Avant de prendre la parole, cliquez sur l'icône du microphone pour activer votre micro. Même si nous avons beaucoup d'expérience, nous oublions tous parfois de le faire. Veuillez aussi désactiver votre micro quand vous avez terminé de parler afin d'éviter les interruptions.
Je vous rappelle que toutes les observations des députés et des témoins doivent être adressées à la présidence. Si un député veut demander la parole en dehors de la période qui lui est réservée pour les questions, il doit activer son micro et indiquer qu'il invoque le Règlement. Si un député souhaite réagir à un rappel au Règlement, il peut lever la main en cliquant sur l'icône de la main dans la section « Participants ». Veuillez vous exprimer lentement et clairement.
Hormis des circonstances exceptionnelles, tous les participants virtuels devraient porter un casque avec un microperche. Si vous avez des problèmes techniques, veuillez en aviser la présidente. Nous tenterons de régler le problème, mais il se pourrait que nous devions suspendre la séance pendant quelques minutes pour le faire.
Pour ceux qui participent en personne, veuillez procéder de la manière habituelle lorsque le Comité se réunit. Si vous souhaitez attirer mon attention, je vous prie de me faire un signe de la main ou de m'interpeller par mon nom. Si vous voulez invoquer le Règlement, attendez le moment propice pour le faire. Le greffier et moi-même tenterons de tenir une liste d'intervenants consolidée des personnes présentes dans la salle et de celles qui lèvent la main virtuellement.
Pour entamer la partie officielle de notre réunion aujourd'hui, j'aimerais souhaiter la bienvenue à M. Anton Boegman, directeur général des élections d'Élections Colombie-Britannique, et à M. Michael Boda, directeur général des élections d'Élections Saskatchewan.
Bienvenue à notre comité et merci d'être ici.
Vous aurez chacun cinq minutes pour présenter votre déclaration liminaire. Merci de nous les avoir préalablement envoyées. Elles ont été distribuées ce matin à tous les députés, qui peuvent suivre de leur côté s'ils le souhaitent.
Nous passerons ensuite à des périodes de questions officielles. Généralement, nous tenons de deux à trois périodes de questions entre les divers partis. Je vous dirai à l'avance combien de minutes vous avez pour éviter toute confusion.
Allez-y, monsieur Boegman.
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Bonjour et merci beaucoup de m'avoir invité à comparaître devant le Comité aujourd'hui.
Comme vous le savez, je m'appelle Anton Boegman et je suis directeur général des élections de la Colombie-Britannique, un poste que j'occupe depuis 2018. Avant cette nomination, j'ai occupé pendant huit ans le poste de directeur général adjoint des élections pour les opérations d'Élections Colombie-Britannique. J'agis également en tant que directeur général d'Élections Colombie-Britannique depuis 2004, ayant administré cinq élections générales provinciales et quatre référendums provinciaux. Deux de ces référendums se sont tenus uniquement par la poste.
Ce matin, mes observations concernent l'administration des 42e élections générales provinciales en Colombie-Britannique, qui sont toujours en cours. Le scrutin général a eu lieu le samedi 24 octobre. Même si la période de campagne et que le vote électoral sont terminés, nous nous préparons toujours en vue du dépouillement final de plus de 600 000 votes d'électeurs absents et de bulletins de vote postal, qui commencera le 6 novembre. Ce contexte définira ma déclaration liminaire: elle reflétera la loi électorale de la Colombie-Britannique ainsi que la situation de la santé publique et les règles en place en Colombie-Britannique avant et durant la période de campagne.
Si j'ai bien compris, le Comité envisage d'étudier les défis posés par la pandémie de COVID-19 sur le déroulement normal des élections fédérales et de cerner les mesures à prendre pour adapter l'approche et la conduite d'une élection générale afin de préserver la santé et la sécurité de tous les Canadiens. Pour répondre à cet objectif, je présenterai deux commentaires généraux, puis je traiterai des trois principaux défis auxquels nous avons fait face dans le cadre de l'administration d'une élection dans le contexte de la pandémie en Colombie-Britannique.
Pour commencer, tout ce qui est associé à l'administration d'une élection dans un contexte de pandémie présente des défis, que ce soit la rétention des directeurs du scrutin, le fait de trouver des espaces de bureau et l'obtention de bureaux de vote afin de recruter et de former des employés électoraux et de mettre en œuvre des processus de vote. Chaque élément se révèle complexe et nuancé et peut exiger la prise de nombreuses mesures d'atténuation uniques et ciblées. Par exemple, les bureaux de vote supposent habituellement de nombreuses interactions en contact étroit, ainsi que le partage de lieux et de documents, tout cela créant un risque de transmission du virus. Pour atténuer ce risque, nous avons dû restructurer les bureaux de vote et les processus de vote afin d'assurer la distanciation physique et la présence d'un seul employé électoral par bureau de scrutin. Nous avons installé des cloisons en acrylique sur les tables de vote et fourni aux employés électoraux de l'équipement de protection individuelle. Le nettoyage a été plus fréquent. Nous avons établi des stations sanitaires aux points d'entrée et de sortie et avons permis aux électeurs d'apporter leur propre crayon ou stylo pour marquer leur bulletin.
La pandémie a aussi rendu beaucoup plus difficiles la planification et la préparation électorales. La conception et la mise en œuvre d'un modèle électoral en temps de pandémie, qui maintient l'accessibilité et l'intégrité tout en assurant la sécurité des électeurs, des employés électoraux et des participants politiques étaient du jamais vu avant la COVID. Parmi des éléments majeurs essentiels à notre réussite, mentionnons des consultations précoces et continues auprès des experts de la santé publique, notre capacité de déroger à la loi en réponse à une urgence ou à des circonstances extraordinaires et l'accès continu au financement nécessaire. Je n'ai pas le temps dans ma déclaration liminaire de m'étendre davantage sur ce thème, mais je serai heureux de le faire en répondant aux questions des députés.
Dans le contexte d'une élection en temps de pandémie et d'un environnement qui évolue rapidement, trois principaux défis qui, je crois, s'appliquent aux élections fédérales sont ressortis: offrir des possibilités de vote sécuritaires et accessibles aux collectivités et aux électeurs à risque afin qu'ils ne soient pas privés du droit de vote sur le plan administratif; élargir la capacité afin de répondre à la hausse marquée de la demande de vote par la poste; et assurer la sécurité et la continuité des activités au siège social d'Élections Colombie-Britannique, dans les bureaux électoraux de district et dans les bureaux de scrutin.
Durant notre planification d'une élection en temps de pandémie, il est devenu évident que l'établissement de plans et de protocoles de sécurité efficaces et l'augmentation des possibilités de vote en personne, ainsi que l'accès accru aux options de vote à distance permettraient à la grande majorité des Britanno-Colombiens de voter en toute sécurité. Cependant, il était également évident que les électeurs à risque ou ceux placés en auto-isolement, les électeurs dans les maisons de soins et ceux dans des collectivités précises, comme les collectivités des Premières Nations, feraient face à des défis beaucoup plus importants pour ce qui est de la participation à l'élection. Le recours à des options de vote conçues sur mesure et à des communications ciblées et continues, supposant un ensemble d'intervenants parfois beaucoup plus vaste qu'à l'habitude, s'est révélé nécessaire pour réduire les obstacles au vote. Parmi les options de vote conçues sur mesure, mentionnons le vote par la poste organisé par la collectivité, l'embauche et la formation de membres de la collectivité pour administrer le vote dans leur collectivité, l'utilisation d'équipes mobiles dotées d'un équipement de protection complet et l'élargissement du vote avec l'assistance d'un téléphoniste.
Il a aussi été essentiel de faire preuve de flexibilité administrative afin de pouvoir nous adapter efficacement aux circonstances changeantes et aux nouvelles éclosions.
L'élargissement de la capacité pour soutenir des augmentations majeures du nombre de votes par la poste a été rapidement désigné comme un enjeu critique. Nous avons effectué des sondages auprès des électeurs durant l'été, lesquels ont révélé que 35 % des Britanno-Colombiens préféreraient voter par la poste en cas d'élection durant une pandémie. L'utilisation accrue de cette option a aussi été un élément essentiel de notre stratégie visant à offrir davantage d'options de vote aux électeurs afin de réduire les files d'attente et la congestion dans les bureaux de scrutin et de permettre une distanciation physique réelle dans les bureaux de vote en personne.
Nous avons aussi réussi à mettre à profit des processus, des systèmes et des partenariats existants déjà en place pour les référendums provinciaux qui s'étaient tenus entièrement par la poste. Par ailleurs, la loi a été adaptée, les trousses de vote par la poste ont été modifiées afin de permettre la production automatisée, et les canaux de demande de vote entrant ont été rationalisés de façon à soutenir l'efficacité à volume élevé. Durant la période de campagne, nous avons reçu plus de 720 000 demandes de trousses de vote par la poste et y avons répondu; il s'agit d'une augmentation de plus de 7 200 % par rapport à la dernière élection provinciale en Colombie-Britannique, en 2017.
Enfin, le fait d'assurer des lieux sécuritaires et la continuité des activités dans l'ensemble des lieux de travail présentait aussi un défi important, particulièrement, vu les délais serrés établis par la loi. Nous avons dû atténuer les risques pour la sécurité du personnel et des électeurs ainsi que le risque de devoir fermer un bureau électoral de district ou un bureau de scrutin à la suite d'une éclosion. Nous avons travaillé avec l'administrateur de la santé provincial, WorkSafeBC, ainsi qu'avec des autorités de santé régionales pour concevoir des plans de bureaux électoraux et de bureaux de scrutins sécuritaires et mettre l'accent sur leur mise en œuvre et leur surveillance. Chaque bureau et chaque bureau de scrutin possédaient un plan de sécurité personnalisé. Les efforts déployés en vue de surmonter cette difficulté ont été importants et ne devraient pas être sous-estimés.
Je suis très reconnaissant de pouvoir dire que, durant la période de campagne, nous avons subi avec succès un certain nombre de vérifications de sécurité effectuées par WorkSafeBC durant la pandémie, et il n'y a eu aucun cas d'exposition à la COVID-19 dans les bureaux de scrutin et les bureaux ou à notre siège social à Victoria.
Madame la présidente, voilà qui conclut ma déclaration liminaire. Je serai heureux de répondre à toutes les questions des députés. Merci.
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Madame la présidente, honorables députés, merci de me donner l'occasion d'être avec vous aujourd'hui.
Je m'appelle Michael Boda et je suis le directeur général des élections de la province de la Saskatchewan. Je travaille ici, en Saskatchewan, depuis 2012, mais au cours des 25 dernières années, j'ai travaillé sur l'administration électorale dans le monde, à des endroits comme les États-Unis, le Royaume-Uni et dans beaucoup de pays en développement.
Lundi dernier, à 20 heures, le vote pour l'élection provinciale de la Saskatchewan a pris fin, et environ 434 000 électeurs ont déposé leur bulletin de vote. Le taux de participation initial semble avoisiner les 52 % d'électeurs admissibles. En 2016, il se situait autour de 54 %.
Presque chaque aspect de l'administration de notre élection provinciale a été touché par la pandémie mondiale de COVID-19, sauf peut-être ce taux de participation, qui semble se rapprocher de nos chiffres de 2016. J'espère que l'on peut attribuer une partie de cette participation à l'effort important que nous avons déployé pour nous assurer que les électeurs savaient que le vote ne serait pas plus risqué qu'une visite à l'épicerie du coin.
Même s'il n'y a pas eu beaucoup de temps pour évaluer la conduite de l'élection — nous terminons en réalité notre dépouillement final en fin de semaine — j'aimerais décrire pour vous trois étapes principales qui, je crois, ont contribué au déroulement de l'élection jusqu'ici.
Notre première étape se concentrait principalement sur l'adaptation de notre système électoral de la Saskatchewan afin d'abaisser le risque de propager le coronavirus. En réalité, nous avons employé de nombreuses méthodes pour y arriver, mais notre approche générale portait essentiellement sur l'établissement d'une capacité dans nos trois principaux secteurs de vote, en réinventant notre fonction de vote d'électeur absent ou de vote par la poste — en 2016, seulement 1 % des électeurs avaient participé de cette façon — et en faisant tout notre possible pour rendre plus sécuritaire le vote par anticipation et le vote le jour de l'élection.
Ne sachant pas combien d'électeurs se prévaudraient de chacune de ces possibilités, nous avons dû rapidement renforcer la capacité de vote par la poste, afin de pouvoir autoriser les demandes plus de deux mois avant le jour de l'élection pour les électeurs qui estimaient qu'il pourrait être dangereux pour eux de se présenter à un bureau de scrutin.
Très tôt, nous avons déterminé que, pour rendre les choses plus sécuritaires, les possibilités de vote en personne devraient être réparties d'une façon très différente; cela voulait dire que là où nous avions cinq ou six bureaux de scrutin dans un endroit en 2016, nous n'en aurions plus que deux ou trois. Au final, le nombre de bureaux de scrutin est passé de tout juste 1 100 en 2016 à près de 1 900 en 2020.
Comme deuxième étape, nous avons compris, en tant qu'organisme de gestion électorale, que nous devions non seulement nous assurer que nos bureaux de vote physiques répondaient aux normes de sécurité des représentants de la santé publique, mais aussi que nos électeurs et nos travailleurs étaient convaincus que le vote en personne pourrait être sécuritaire même avec des niveaux élevés de COVID-19.
Travaillant en étroite collaboration avec notre médecin hygiéniste en chef, nous avons adapté nos bureaux de vote physiques afin de réduire le risque de propagation de la COVID-19. Nos bureaux de vote de 2020 semblent très différents de ceux de 2016, avec des protocoles comprenant la distanciation physique, la désinfection des mains, des cloisons entre les électeurs et les travailleurs, le port du masque exigé pour tous les travailleurs et les scrutateurs et la ferme recommandation que tous les électeurs portent un masque.
Même si je crois que nous avons pris toutes les mesures raisonnables pour rendre nos bureaux de vote plus sécuritaires, cela n'était vraiment pas suffisant. Nous avons aussi dû nous assurer que les électeurs savaient que les bureaux de scrutin seraient sécuritaires. Dans les semaines précédant l'élection, nous avons travaillé d'arrache-pied pour éduquer les intervenants, les électeurs, les scrutateurs et les travailleurs électoraux de manière à ce que, si les perceptions à l'égard du risque de COVID-19 changeaient dans la province, les intervenants demeureraient convaincus que la visite des bureaux de vote en personne resterait sécuritaire.
Une troisième et dernière étape qui était essentielle à la conduite efficace de notre élection concernait l'importance des relations entre les administrateurs électoraux et nos intervenants. En tant que directeur général des élections, je n'aurais pas pu tenir cette élection sans recevoir une forte reconnaissance de la part des électeurs, du gouvernement, de l'Assemblée législative, des partis, des candidats, des conseils scolaires, des collectivités des Premières Nations, des établissements de soins personnels et ainsi de suite que, pour réussir en 2020, le processus devrait se dérouler de façon très différente du déroulement de 2016. Le plus important a peut-être été notre relation, ma relation, avec le bureau du médecin hygiéniste en chef.
En ma qualité d'administrateur électoral, j'ai toujours cru qu'une élection n'est pas qu'un simple exercice technique: des relations solides avec les intervenants sont essentielles pour assurer la réussite du déroulement d'un événement. Notre élection de 2020 en Saskatchewan n'a fait que renforcer ce sentiment pour moi. Travaillant avec tous les intervenants, nous avons dû nous adapter pour faire en sorte que le processus soit plus sécuritaire pour tous les participants.
Encore une fois, merci de m'avoir donné la possibilité de participer.
Je serai aussi heureux de répondre à vos questions, madame la présidente.
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Je remercie nos deux témoins.
Afin que tout le monde soit au courant et puisse s'organiser en conséquence, je tiens à vous rappeler que nous continuerons jusqu'à environ 12 h 30 pour ce qui est de la réunion officielle avec les témoins. S'il y a un moment propice pour faire une pause, nous pourrions nous arrêter plus tôt, parce que nous devons faire la transition vers la réunion du Sous-comité.
La réunion du Sous-comité s'adresse uniquement aux membres du Sous-comité, évidemment, donc les principaux députés pourront quitter la réunion à ce moment-là. Nous poursuivrons à huis clos avec un lien différent et un mot de passe différent pour se connecter à la réunion du Sous-comité. Veuillez vous y préparer; cela se fera environ à 12 h 30.
Commençons notre période de six minutes avec M. Doherty, s'il vous plaît.
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Merci, madame la présidente.
Je remercie nos témoins de se joindre à nous aujourd'hui. Nous sommes reconnaissants de votre temps, de votre expérience et de votre expertise.
J'ai de nombreuses questions, alors j'aimerais obtenir de brèves réponses, le plus souvent un « oui » ou un « non ».
Je vais commencer par M. Boegman, s'il vous plaît.
Pourriez-vous déposer auprès du Comité le nombre de vérifications de sécurité que vous avez réussies, s'il vous plaît?
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Peut-être que, en Saskatchewan, les choses ont été un peu différentes de la Colombie-Britannique. On pouvait faire du porte-à-porte.
Mon mandat n'est pas de superviser la campagne. Cependant, j'étais en contact étroit avec le médecin hygiéniste en chef. Il a demandé des directives en ce qui concerne la façon de procéder. Au bout du compte, nous avons déterminé que les lignes directrices du ministère de la Santé allaient avoir préséance sur tout ce que nous allions proposer.
Il y avait certains principes généraux. Nous n'avons pas eu de grands problèmes. Assurément, il n'y a pas eu de grands rassemblements, quels qu'ils soient, mais le porte-à-porte était permis, tant qu'on procédait de la même façon que pour d'autres activités similaires, comme la vente porte-à-porte.
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Oui. Vous avez raison. Notre législation prévoit un comité consultatif électoral composé de deux membres de chaque parti politique comptant des députés à la Chambre ou de chaque parti qui mène campagne dans 50 % ou plus des circonscriptions de la province. Il y a une exigence législative de consulter officiellement ce comité sur certaines choses — par exemple, des recommandations de changement législatif —, mais j'utilise aussi cet organisme comme tribune où discuter d'autres aspects de l'administration des élections et où communiquer les pratiques exemplaires.
Durant l'été avant le déclenchement des élections, dans le cadre de nos activités de préparation, j'ai animé une réunion du comité avec des administrateurs de la santé provinciale et leurs adjoints, principalement pour parler de la campagne. Comme M. Boda l'a mentionné, je n'ai pas le mandat de superviser les activités de campagne, mais j'estimais important de réunir les partis ainsi que des experts en santé pour parler des enjeux et des défis et de la façon dont il fallait modifier les activités de campagne habituelles pour respecter les exigences en matière de santé publique. Les partis ont ensuite présenté au médecin hygiéniste leurs plans de sécurité pour obtenir des commentaires.
Nous avons aussi pris les renseignements dont nous avions discuté et les avons communiqués de façon plus générale à tous les petits partis politiques de la Colombie-Britannique afin que tout le monde soit au fait des changements apportés.
Pour résumer, j'ai trouvé que c'était une façon très efficace et très utile de discuter des enjeux et de s'assurer que les renseignements étaient communiqués.
Dans votre déclaration préliminaire, je crois que vous avez tous les deux parlé du travail réalisé auprès de communautés précises, comme celles des Premières Nations, mais je pense aussi à d'autres groupes pour qui voter n'est pas toujours facile, particulièrement dans un contexte de pandémie, comme les personnes handicapées, les aînés et les étudiants, aussi, qui ne bénéficient peut-être pas des mêmes options de vote sur leur campus qu'avant.
Pouvez-vous nous aider et expliquer les risques que vous avez envisagés qui ne se sont peut-être pas concrétisés, notamment que certaines populations soient privées du droit de vote dans le cadre d'élections menées durant une pandémie? Quels sont certains des risques et quelles sont certaines des pratiques exemplaires qui, selon vos constatations, pouvaient aider à les atténuer?
Cette fois-ci, commençons par vous, monsieur Boegman, puis nous passerons à M. Boda.
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Je m'appuierai sur les commentaires que j'ai formulés durant ma déclaration préliminaire, parce qu'il s'agissait selon moi d'un défi particulier pour ce qui est d'offrir des occasions de voter sécuritaires et accessibles à des personnes à risque et à des communautés qui se retrouvent dans des circonstances uniques.
Par exemple, bon nombre de nos communautés des Premières Nations étaient isolées et continuent de l'être. Il est donc essentiel d'essayer de communiquer avec elles pour définir la meilleure façon de leur permettre de voter et de leur offrir une gamme d'options pouvant répondre à leurs besoins afin de leur permettre de voter.
C'était assurément un défi, d'autant plus en raison de la nature des élections en Colombie-Britannique. Il s'agissait d'une élection surprise. Elle n'a pas eu lieu à une date fixe et, par conséquent, il était difficile de susciter l'attention de membres de certaines collectivités à l'égard de plans d'élection alors ce n'était pas nécessairement la première chose à laquelle elles pensaient. Nous avons déployé beaucoup d'efforts pour définir la façon dont nous allions administrer le vote dans les collectivités éloignées.
Nous avons aussi pensé à d'autres situations, comme le personnel militaire déployé. Un navire de combat — je crois qu'il s'agissait du NCSM Winnipeg — était en mer au moment du déclenchement des élections et n'allait pas accoster avant le jour des élections. Nous avons pu utiliser le vote assisté par téléphoniste, une méthode qui peut être utilisée en vertu des règles électorales spéciales de la Colombie-Britannique afin d'offrir l'occasion aux marins déployés de voter.
Bref, il faut beaucoup de communication et de planification, et il faut avoir une trousse d'outils souples afin de pouvoir répondre aux besoins uniques des différentes communautés tout en s'adaptant si leur situation change.
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Merci à nos témoins d'aujourd'hui.
Je vais me concentrer surtout sur M. Boda et parler de ma province et des élections que nous venons de tenir.
Je tiens à mettre mes questions en contexte et à rappeler que les élections américaines sont en cours. Je sais que nous avons tous hâte de connaître les résultats des élections de nos voisins du Sud. J'ai confiance en notre système électoral canadien, si on pense à certains des problèmes qu'on peut rencontrer dans le cadre d'élections décentralisées menées par les États. Ce sera très intéressant ce soir de voir comment les choses se dérouleront.
J'ai deux ou trois questions techniques à l'intention de Michael Boda, puisque nous tous ici nous intéressons beaucoup à la politique. Nous sommes tous élus, surtout les députés qui participent à l'appel.
Un bulletin de vote a habituellement un talon. Certains des députés ne se souviennent peut-être plus d'avoir travaillé dans le cadre d'élections antérieures en tant que scrutateurs, pas en tant que candidats. Nous avons un problème en Saskatchewan au sujet du talon, qui fait partie du bulletin. Le talon est fait de la même matière et semble identique. Nous l'utilisons afin de calculer le nombre de bulletins qui se trouvent dans l'urne comparativement au nombre de personnes qui ont voté. On sépare les talons, et on peut les compter par la suite.
Le problème que nous avons rencontré en Saskatchewan, c'est que les talons se retrouvent aussi dans l'urne, où c'est la pratique qui était encouragée. C'est là qu'ils se retrouvent. Puis, lorsqu'on ouvre l'urne pour compter... j'ai entendu de nombreuses situations où cela a été problématique.
Monsieur Boda, encourageriez-vous les responsables d'autres élections à ne pas mettre les talons dans l'urne?
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J'ai deux choses à dire à cet égard.
Dans un premier temps, et en réponse à votre premier commentaire sur la mesure dans laquelle nous étions bien préparés, à la lumière de notre expérience antérieure, je dirais que, sans le travail antérieur que nous avions fait, il aurait été extrêmement difficile de fournir un tel niveau de service et de pouvoir répondre à toutes les demandes reçues. Le travail que nous avions fait avant a été essentiel à notre capacité d'assurer un vote postal de cette ampleur.
Je crois aussi que le fait que la plupart des Britanno-Colombiens connaissent le processus de vote postal était lié directement à leur expérience dans le cadre d'événements de vote postal antérieurs. En 2011, un référendum provincial sur une question fiscale a été tenu exclusivement par la poste. En 2015, dans la région métropolitaine de Vancouver, 1,6 million d'électeurs ont participé à un référendum postal sur un autre dossier de transport et de fiscalité. Puis, il y a eu un référendum panprovincial sur la réforme électorale en 2018. Les leçons que nous avons apprises dans le cadre de ces événements au sujet de la conception des trousses de vote, de la préparation des instructions et de la façon de réduire au minimum les erreurs grâce à la conception ont été essentielles.
Par exemple, les électeurs devaient fournir un secret commun sur leur enveloppe d'attestation; il s'agissait de leur date de naissance. Nous avons constaté précédemment que, si on laissait tout simplement le champ vierge, un électeur inscrivait habituellement la date qu'il avait inscrite sur l'enveloppe d'attestation. Les électeurs sont habitués de signer un chèque ou un autre document, alors nous avons inscrit dans le champ les deux premiers chiffres de leur année de naissance. Il était donc très évident pour eux que nous voulions qu'ils inscrivent leur date de naissance, plutôt que d'avoir recours à une zone libre.
Vous aviez une autre question. Je suis désolé, j'ai...
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La Saskatchewan n'avait pas la même expérience que la Colombie-Britannique en ce qui concerne le vote par correspondance. La Colombie-Britannique a eu quatre occasions de pratiquer, disons, cette façon de faire.
En ce qui nous concerne, le pourcentage de participants est passé de 1 % à 12,5 %: c'est une augmentation considérable. Nous avons été obligés de modifier notre modèle, parce que nous ne pensions pas avoir la capacité de gérer ou de diriger les activités liées au vote par correspondance. Pour nous préparer, nous avons réalisé une vaste enquête; nous avons étudié ce qui se faisait en Colombie-Britannique, et nous avons pris en considération notre propre enquête ainsi que l'enquête menée par le Canada.
À dire vrai, en ce qui nous concerne, le taux de vote par correspondance a été plus faible que prévu. Cela a été une bonne chose, parce que nous avons dû centraliser notre capacité relativement au vote par correspondance. C'était très important.
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Oui. En préparation, j'ai consacré beaucoup de temps à faire savoir qu'il était très probable que certains de nos travailleurs âgés, qui avaient souvent travaillé pour nous dans le passé, ne pourraient pas être là cette année à cause de la COVID-19 et de préoccupations touchant le danger pour la santé.
Donc, j'ai beaucoup insisté pour que l'on communique au public que nous avions besoin de travailleurs, afin que de nouvelles personnes, qui n'avaient pas songé à participer au processus et à faire leur part pour leur démocratie, décident de s'impliquer. Nous avons effectivement observé, dans certains cas, que les participants étaient plus jeunes.
Pour nous préparer à la pandémie de COVID-19, nous avons modifié la loi afin que les jeunes de 16 à 18 ans puissent participer en tant que travailleurs. Nous avons donc lancé le programme Youth to the Booth, et nous avons constaté une forte augmentation de la participation chez les jeunes de 16 à 18 ans.
J'ai demandé à ce que les écoles soient fermées le jour des élections, et cela a été fait à l'échelle de la province. Ainsi les élèves ont pu participer.
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Nous avons nous aussi ce genre d'initiative, le programme Youth at the Booth. Il a été lancé en 2017 à titre de projet pilote, et nous l'avons réutilisé pour les élections de cette année. Le but était d'encourager les élèves du secondaire et les étudiants universitaires à travailler comme employés électoraux.
Nous n'avons pas mené d'activités ciblées de sensibilisation comme celles que M. Boda a mentionnées. À dire vrai, ce qui nous est arrivé, c'est que, dès le déclenchement des élections, beaucoup de gens sont allés sur notre site Web pour communiquer avec notre service principal des ressources humaines ou se sont rendus dans nos bureaux de district, à leur ouverture, pour dire qu'ils voulaient travailler comme employés électoraux ou comme personnel de bureau pendant la pandémie. Donc, nous n'avons pas eu de problèmes en ce qui concerne le nombre de travailleurs.
Incidemment, comme je l'ai déjà dit, je crois que les pourcentages ont penché un peu en faveur des jeunes. La difficulté, surtout compte tenu de nos processus et des délais, était plutôt liée à l'embauche et à la formation de tous ces gens. La formation devait être donnée en petits groupes, pour respecter la distanciation, il fallait aussi suivre les protocoles de sécurité appropriés pour organiser la formation des employés électoraux.
Comme vous le savez, en situation normale, le rôle d'un organisme de gestion des élections n'est pas vraiment d'encourager les gens à voter... du moins, pas en Saskatchewan. Son rôle est d'atténuer les obstacles pour tous les électeurs afin qu'ils puissent voter. Nous travaillons là-dessus depuis de nombreuses années, dans notre province.
Cependant, à cause de la COVID-19, la santé publique est devenue la priorité. Notre slogan était « Le vote en sécurité, c'est notre priorité ». Nous avons beaucoup insisté là-dessus.
Puis, nous avons eu des préoccupations à propos de certains groupes qui, peut-être, ne pourraient pas participer de la même manière parce que nous devions déployer tous les efforts possibles pour assurer la sécurité dans les bureaux de scrutin. Évidemment, nous travaillons beaucoup avec les Premières Nations. Il y a 72 Premières Nations dans notre province. Nous travaillons aussi avec les groupes qui militent pour l'accessibilité, les étudiants et les personnes âgées, et, vu le contexte, nous faisions tout en notre pouvoir pour leur donner un accès tout en respectant les priorités des autorités publiques de la santé. Je peux vous dire que ce n'était pas facile.
Le premier groupe qui me vient à l'esprit, ce sont nos Premières Nations. Il y a eu un certain nombre de confinements, et j'ai travaillé en très étroite collaboration avec les chefs et leurs conseils afin de trouver une façon de leur faire parvenir des bulletins de vote, s'il était impossible d'avoir un bureau de scrutin dans la Première Nation. Nous avons déployé beaucoup d'efforts de ce côté-là. Il est clair que c'était difficile, à cause de la COVID-19.
Merci aux deux témoins d'être avec nous aujourd'hui, et merci de servir le Canada.
Je viens de la Saskatchewan, alors je vais surtout m'adresser à M. Boda.
En particulier, dans votre déclaration préliminaire, vous avez dit que le taux de participation en Saskatchewan, lors de la dernière élection, était de 52 %, ce qui se compare favorablement au taux de participation de 2016, qui était de 54 %. Étant donné que les élections ont eu lieu en pleine pandémie, je dirais qu'une diminution de 2 % du taux de participation électorale, c'est plutôt une bonne chose.
Malgré tout, pour être honnête, je suis très préoccupé par la chute constante du taux de participation électorale à l'échelle du pays. Cela me préoccupe depuis des années. C'est peut-être que la sagesse vient avec l'âge: je me rappelle qu'il y a 30 ans, 40 ans ou 50 ans, il n'était pas rare que le taux de participation aux élections provinciales ou fédérales soit de 70 % ou plus.
En particulier, à la lumière du taux de participation record lors des élections américaines, quelles mesures devrions-nous prendre, donc, pour accroître la participation électorale en général? Je sais que cela ne fait pas partie des principales fonctions de votre organisation de se soucier du taux de participation, mais vous avez forcément un rôle à jouer.
Selon vous, que pourrions-nous faire ou que devrions-nous faire, peut-être, dans l'avenir, afin d'augmenter le taux de participation électorale dans notre province?
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Pour être franc, comme je l'ai dit dans mes commentaires, j'ai constaté une diminution régulière du taux de participation au fil des ans. Je me suis toujours dit que ce serait une tragédie — et je pèse mes mots — si les gouvernements fédéraux ou provinciaux de l'avenir étaient élus par seulement 30 % ou 40 % des Canadiens. À mon avis, c'est tout simplement inacceptable.
Je crois que nous devons agir de façon concertée. Je suis d'accord avec vous lorsque vous dites que les autres intervenants doivent participer, mais je dirais également, monsieur Boda, que l'un des principaux rôles de votre organisation — du moins, à mon avis — pourrait être de diriger les efforts de collaboration avec les intervenants — les autres partis politiques, par exemple, ou les groupes de défense des libertés civiles — pour accroître le taux de participation électorale.
Pouvez-vous me donner quelques exemples précis de choses que vous avez faites dans le passé ou que vous aimeriez faire dans l'avenir pour que tous les Canadiens et tous les gens dans chaque province de notre grand pays s'engagent à voter, qu'ils reconnaissent que le vote est un privilège et un droit fondamental que nous devrions respecter et qu'ils comprennent que tout le monde doit aller voter chaque fois qu'il y a des élections? Que feriez-vous, précisément?
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Je dirais qu'il faut vraiment éviter de donner à l'organisme de gestion des élections la responsabilité d'augmenter le taux de participation électorale. Je crois que les universitaires et les leaders d'opinion du pays vous diront que ce n'est pas réaliste.
Toutefois, ici en Saskatchewan, mon approche et mon but ont été de réunir les intervenants de la société civile. Je crois qu'il est temps de s'attaquer sérieusement à ce problème, vu le taux de participation. Donc, je réunirais les intervenants et mettrais en place un processus officiel et, même si l'organisme de gestion des élections dirigeait l'effort, il ne doit pas être le seul à jouer un rôle. À dire vrai, les partis politiques ont aussi un grand rôle à jouer, mais cela va encore plus loin: il y a aussi les universités et les autres organisations de la société civile.
Peut-être qu'il serait important d'officialiser le processus dans le but d'augmenter la participation électorale, mais, comme je l'ai dit, l'organisme de gestion des élections n'a tout simplement pas la capacité d'augmenter le taux de participation. Il doit d'abord remplir son mandat principal, celui de renverser les obstacles pour tous les électeurs.
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Merci beaucoup, madame la présidente.
Je tiens aussi à remercier nos deux témoins de leur présence et de leur dévouement envers notre pays.
Vos témoignages d'aujourd'hui nous seront très utiles. Je suis certaine qu'ils nous aideront lorsque nous préparerons notre rapport.
Monsieur Boegman, dans votre déclaration préliminaire, je crois que vous avez dit qu'il était crucial d'éduquer nos électeurs, nos scrutateurs et nos intervenants afin qu'ils aient confiance dans notre processus électoral. Je m'intéresse à votre campagne d'éducation, votre campagne publicitaire. En quoi cette campagne consiste-t-elle, et comment pouvons-nous faire en sorte que les gens aient confiance dans le processus?
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Je crois que c'est M. Boda qui en a parlé dans sa déclaration préliminaire, mais je serais très heureux de vous parler de nos processus de façon très générale.
Comme je l'ai dit plus tôt, l'élection en Colombie-Britannique était une élection surprise. Contrairement à notre habitude, nous n'avons pas pu mener d'activités d'approche et d'éducation auprès des divers groupes d'intervenants avant les élections.
Tout de suite après le déclenchement des élections, j'ai tenu une conférence de presse conjointe avec la directrice de la santé publique de notre province. Elle a bien sûr parlé des aspects de la sécurité et de la santé publique, et j'ai parlé du processus. J'ai parlé de ce que nous faisions pour être aussi transparents que possible, des options dont disposaient les électeurs et de nos plans de sécurité. J'ai vraiment mis l'accent sur le fait que le processus de vote serait similaire, mais tout de même différent. J'ai dit que les différences ressembleraient à ce à quoi les gens s'attendent déjà quand ils vont à l'épicerie, s'acheter un café pour emporter ou d'autres choses du genre.
Dès le début et par la suite, dans nos campagnes publicitaires et dans nos activités de sensibilisation sur les médias pendant la campagne électorale, nous avons beaucoup insisté sur le vote sécuritaire. Nous tenions aussi à être très transparents dans les communications. Les élections étaient aussi très différentes à cause du grand nombre de votes par correspondance, et nous nous sommes assurés de publier les demandes que nous avions reçues et le nombre de trousses qui avaient été distribuées dans les circonscriptions tout au long de la campagne électorale.
C'était la même chose la veille des élections. Nous avons tenu une autre conférence de presse pour décrire le processus qui allait être mis en place pour le dépouillage afin que les électeurs, les médias et les candidats politiques sachent très bien comment le processus allait se dérouler et à quels renseignements ils allaient avoir accès et à quel moment. Nous voulions qu'ils comprennent le processus et qu'ils aient donc confiance dans le processus.
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Il n'y a aucun problème.
Comme je l'ai mentionné, dès le début de notre campagne publicitaire, notre slogan était « Le vote en sécurité, c'est notre priorité ». Contrairement à la Colombie-Britannique, nous avions l'avantage que nos élections se tiennent à date fixe, selon la loi. Nous avons commencé notre campagne le 15 août, et nous avons intégré cela dans toutes nos publicités.
Voilà notre approche officielle. Nous avions aussi une approche informelle, c'est-à-dire que chaque fois où je parlais avec des intervenants ou avec les médias, j'insistais sur le fait que les bureaux de scrutin étaient sécuritaires. Nous avons fait cela intentionnellement, parce que nous devions veiller à l'équilibre du système et faire en sorte que rien ne l'ébranle. Par exemple, si les gens ne croyaient pas que les bureaux de scrutin étaient sécuritaires, ils allaient peut-être préférer le vote par correspondance et submerger le système jusqu'à ce qu'il tombe en panne. Nous avons beaucoup étudié ce qui se fait aux États-Unis, en Australie et Corée du Sud pour déterminer la meilleure façon d'aller de l'avant pour équilibrer dans le système et nous assurer que les gens sachent que les bureaux de vote sont sécuritaires.
Nous avons aussi dû nous assurer que les bureaux de vote étaient sécuritaires. Nous avons fait beaucoup de travail à cet égard pour nous assurer de respecter les normes établies par le médecin hygiéniste en chef.
Pour poursuivre sur la lancée de Mme Petitpas Taylor, il est vrai que le Canada est vraiment vaste. Nous observons toutes sortes de choses d'un bout à l'autre du pays.
Je m'adresserai d'abord à M. Boegman. Je viens d'une petite collectivité. Dans ma circonscription, il y a une collectivité du nom d'Aylmer. Présentement, il y a énormément de cas dans cette région. Souvent, quand on regarde la situation, on va parler des endroits comme Toronto, mais même les petites collectivités peuvent avoir un grand nombre de cas. Nous savons que cela effraie les gens et les dissuade de sortir.
Aviez-vous préparé des mesures pour réagir afin que les gens puissent aller voter en cas d'éclosions dans de petites collectivités où il n'y a probablement pas deux ou trois grands centres? Si quelque chose d'inattendu survenait au cours des deux ou trois dernières semaines et que la situation changeait tout à coup, comment comptiez-vous réagir? Aviez-vous un plan d'action qui pouvait être mis en place rapidement pour ce genre de choses?
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Merci de votre question.
Nous en avions un. Comme je l'ai dit dans ma déclaration préliminaire, il était crucial que notre organisme électoral dispose d'une flexibilité administrative qui nous permette de réagir efficacement à l'évolution des circonstances et aux nouvelles éclosions.
Nous avions trois modèles de vote ou de service pour les collectivités éloignées. Premièrement, il y a le vote par correspondance, qui était accessible à tous, sans exception. Tout le monde pouvait voter par correspondance. Nous avons aussi cerné certaines collectivités, où tout le groupe pouvait demander collectivement, sur le site Web ou en appelant note numéro 1-800, des trousses de vote par correspondance, au lieu de devoir présenter des demandes individuelles. Ensuite, les trousses de vote étaient envoyées à ces collectivités.
Le télévote avec l'aide d'un opérateur a été extrêmement utile lorsqu'il y a eu des éclosions tard dans le processus. Une collectivité des Premières Nations a dû se confiner après une éclosion alors qu'il ne restait que trois jours à la campagne électorale. Nous allions envoyer une équipe là-bas, avec tout l'équipement de protection, mais nous avons pu nous adapter à ces nouvelles circonstances. Nous avons utilisé le télévote assisté par un opérateur afin que ces électeurs puissent voter.
La flexibilité administrative est quelque chose de crucial, parce qu'il n'y a pas de temps, lorsque vous avez des élections à date fixe, de mettre en place quelque chose qui ne peut pas servir tout de suite.
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J'ai mentionné que notre loi nous habilite à nous adapter, mais pas à changer le processus. Je crois que c'était l'une de nos principales difficultés, contrairement à la Colombie-Britannique, où le télévote était permis. Le télévote ou d'autres choses du genre n'étaient pas une solution possible pour moi, alors il faut reconnaître que nous sommes limités dans ce que nous pouvons faire.
Nous avons joué avec les limites de notre système en introduisant des mesures extraordinaires pour le vote. Nous sommes allés plus loin que le vote par correspondance, même si c'était la principale option pour les gens qui ne pouvaient pas se rendre au bureau de vote. Nous avons pris d'autres mesures extraordinaires, par exemple en utilisant des messagers afin de fournir des bulletins de vote aux gens qui ne pouvaient pas se rendre au bureau de vote, mais même cette solution avait des limites, malheureusement, à cause de la COVID-19. Donc, voilà une chose à prendre en considération.
Une autre chose: le médecin hygiéniste en chef et moi-même tenions pour acquis que très peu de collectivités allaient fermer, allaient être en confinement. C'était le cas dans les Premières Nations, mais pas dans d'autres collectivités. Si les gens pouvaient continuer d'aller à l'épicerie, alors notre organisme de gestion électorale — en tant que service essentiel — allait pouvoir continuer d'ouvrir des bureaux de vote, pourvu que les protocoles du médecin hygiéniste en chef soient respectés. Il n'y a pas eu de gros regroupements de gens, parce que nous avons étendu le vote sur une longue période pendant le processus électoral, du 15 août jusqu'au 26 octobre. Donc, nous nous étions préparés et nous pouvions réagir à une augmentation des cas de COVID-19. Le nombre a beaucoup augmenté après le début de la période électorale, mais nous avons réussi à gérer le processus.
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Merci, madame la présidente, et merci à nos deux témoins d'être avec nous aujourd'hui.
Nous avons eu le luxe de pouvoir observer les élections dans bon nombre de provinces, et cela a éclairé nos décisions. Vos témoignages d'aujourd'hui seront extrêmement utiles; ils faciliteront beaucoup la tâche du gouvernement fédéral. C'est une bonne chose que vous puissiez nous faire part de votre expérience.
Monsieur Boda, je vais commencer par vous. Dans un article de la CBC daté du 24 octobre, vous avez dit « En 2016, environ 1 % des électeurs ont choisi de voter par correspondance. » « Un pour cent, cela représente environ 4 000. Présentement, en date de [jeudi], plus de 40 000 demandes de bulletin de vote ont été reçues. »
Parliez-vous de demandes de bulletin de vote par correspondance?
Ce n'est pas un système automatisé. Ce n'est pas un système qui envoie un NIP, que les gens utilisent ensuite pour voter sur leur téléphone à clavier . C'est un système assisté par un opérateur. Les électeurs sont déjà inscrits. Les électeurs doivent appeler. Ils doivent s'identifier à l'aide de renseignements qu'eux seuls connaissent et que nous connaissons concernant leurs données électorales. Ils sont alors transférés de façon anonyme à l'équipe qui administre le vote. Il y a deux personnes. L'une enregistre le vote, et l'autre confirme le vote à la personne par téléphone. De cette manière, le secret du scrutin est garanti.
Les bulletins de vote par correspondance et les autres bulletins de vote d'électeurs absents, pour lesquels le vote assisté par téléphone est une option, ne vont pas directement dans une urne pour être comptés le soir de l'élection. Ils sont plutôt mis dans des enveloppes scellées — l'enveloppe du scrutin et l'enveloppe d'attestation — et ensuite soumis à un processus d'examen approfondi, après le jour des élections, qui vise à s'assurer qu'ils peuvent être comptés au dépouillement final. Cela comprend de s'assurer que les personnes sont correctement inscrites et qu'elles n'ont pas voté deux fois.
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Je vous remercie beaucoup.
J'aimerais que vous nous donniez un ordre de grandeur quant au temps d'attente pour le vote en personne. Pourriez-vous nous dire quel est le temps d'attente moyen, ou, entre le plus court et le plus long, combien de minutes cela peut représenter pour chaque électeur?
J'aimerais également savoir si, pour mieux répartir le vote lors du scrutin, vous avez envisagé de faire un peu comme pour la Prestation canadienne d'urgence, c'est-à-dire inviter les gens nés entre janvier et avril à s'inscrire à une journée et les gens nés entre mai et août à s'inscrire à une autre journée, par exemple. Cette formule a-t-elle été considérée?
M. Boegman pourrait peut-être répondre le premier.
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Nous avons également planifié les élections de manière à disposer de toutes les possibilités de vote, y compris le vote par correspondance, le vote par anticipation et le vote le jour de l'élection.
La loi prévoit six jours de vote par anticipation, y compris un samedi et un dimanche, de 8 à 20 heures chaque jour. J'ai utilisé mes pouvoirs pour adapter la loi; j'ai ajouté un jour pour que nous ayons sept jours, du jeudi au mercredi précédant le jour de vote, quand le vote par anticipation était possible.
Nous n'avons pas un mécanisme formel de suivi des temps d'attente, mais, de manière générale, il n'y a pas eu d'attente le jour du vote. Nous avons atteint l'objectif de répartir les électeurs, surtout ce jour-là.