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La séance est ouverte. Soyez les bienvenus à la 31
e réunion du Comité permanent de la procédure et des affaires de la Chambre de la Chambre des communes.
La première heure, qui se déroulera en public, portera sur le projet de loi , sur lequel comparaît le directeur général des élections. La deuxième heure sera consacrée à la poursuite de l'examen, à huis clos, du projet de rapport du Comité sur son étude sur la prorogation.
La partie publique sera diffusée sur le site Web de la Chambre des communes. Conformément à l'ordre de la Chambre du 25 janvier 2021, la formule de la séance est hybride. Les membres du Comité peuvent donc y assister en présentiel ou en virtuel.
Aujourd'hui, tous y participent en virtuel. Prière, donc, de se rappeler que l'application Zoom est employée et que vous n'êtes pas autorisés à faire des captures d'écran ni à photographier votre écran.
Assurez-vous d'avoir choisi comme langue d'arrivée de l'interprétation celle dans laquelle vous vous exprimerez. Vous pouvez également choisir la langue du parquet si vous…
Cette option n'est plus offerte? Comment ça?
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Mon application ne la montre pas. C'est très étrange. Habituellement, c'est là. Ça me désarçonne. Je m'en occuperai plus tard.
Vous avez le choix entre l'anglais, le français ou le parquet, mais pas moi aujourd'hui. La dernière version de Zoom évite de basculer de l'un à l'autre. Pour invoquer le Règlement, il suffit d'activer son microphone et de le déclarer. Nous avons la liste des intervenants d'aujourd'hui, ce qui signifie que les interventions se feront dans l'ordre et selon la durée habituels.
Nous accueillons le directeur général des élections, que nous n'avons pas vu depuis longtemps. Soyez le bienvenu à notre comité, monsieur Perrault.
M. Michel Roussel, le sous-directeur général des élections, et Mme Anne Lawson, la sous-directrice générale des élections aux Affaires réglementaires vous accompagnent.
Soyez de nouveau les bienvenus à notre comité. Ça fait longtemps que nous ne vous avons pas vus tous les trois, et nous sommes très heureux de vous revoir.
Je crois que la durée des déclarations préliminaires est d'environ 10 minutes.
Monsieur Perrault, veuillez commencer.
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Madame la présidente, je vous remercie de me donner l'occasion de m'adresser au Comité aujourd'hui au sujet du projet de loi .
Étant donné où nous en sommes dans le calendrier parlementaire, j'aimerais commencer par dire quelques mots sur notre préparation électorale, avant d'aborder certains aspects du projet de loi.
Depuis environ un an, nous avons entrepris de nombreuses activités afin, non seulement, de nous préparer aux prochaines élections, mais aussi de nous adapter aux circonstances de la pandémie et d'assurer un vote sécuritaire.
Nous continuons de consulter de nombreux intervenants de partout au pays, ainsi qu'un réseau d'autorités de santé publique fédérales, provinciales, territoriales et autochtones. Comme vous le savez, nous avons adapté les opérations de vote et fait l'acquisition d'une gamme complète d'équipement de protection pour assurer la sécurité des électeurs et des travailleurs aux lieux de scrutin.
Nous avons également mis en place toute une gamme de services et différentes options de vote dans les résidences pour personnes âgées et les établissements de soins de longue durée, en fonction des circonstances et des besoins locaux. Ce sont ces institutions qui vont choisir les options.
Depuis l'automne dernier, nous avons considérablement augmenté notre capacité à traiter les bulletins de vote envoyés par la poste, et nous avons développé, testé et mis en œuvre un système qui permet de présenter en ligne une demande de vote par la poste. Enfin, nous avons prévu la mise en place de boîtes de dépôt à l'intérieur de chaque bureau de vote ordinaire, afin de nous assurer que les bulletins postaux peuvent être retournés à temps.
Je vous signale que toutes ces mesures peuvent être prises sous le régime actuel de la loi, sans le projet de loi , avec quelques adaptations, que je suis habilité à faire.
Par conséquent, Élections Canada est en relativement bonne position pour mener une élection sous le régime actuel, malgré les défis inhérents à la pandémie, qui, on le sait, n'est pas encore terminée.
[Traduction]
Au début d'octobre, j'ai recommandé un nombre limité de modifications à la Loi électorale du Canada pour faciliter la conduite d'une élection pendant une pandémie et pour améliorer les services aux électeurs. L'une d'elles consistait à remplacer le jour du scrutin, qui a lieu habituellement un lundi, par une période de vote de deux jours, le week‑end.
Le projet de loi propose plutôt de conserver le lundi et d'ajouter deux jours de vote les samedi et dimanche. Je comprends très bien l'intention qui motive l'ajout de jours de vote. Comme je l'ai dit, lors de ma comparution devant le Comité l'automne dernier, c'était en fait ma première idée. Mais après un examen approfondi, j'ai recommandé de ne pas aller dans cette voie, et je maintiens cette recommandation. Je m'explique.
La tenue du scrutin sur trois jours, soit un week‑end et un lundi, augmentera le risque de manque de personnel et limitera le nombre de lieux de vote disponibles pour toute la période de scrutin, notamment parce que nous n'aurons en général accès ni aux écoles le lundi ni aux lieux de culte le week‑end, ou au moins une partie du week‑end.
Cela entraînera une augmentation du nombre d'électeurs par bureau de vote et nuira à la distanciation. Une réduction du nombre de lieux de vote forcera aussi les électeurs à aller voter plus loin que d'habitude, particulièrement dans les régions rurales, ou à voter dans des lieux qui ne répondent pas aux critères d'accessibilité.
J'invite donc les membres du Comité à amender le projet de loi pour établir une période de scrutin de deux jours, le week‑end, ou à simplement maintenir le jour du scrutin le lundi. Selon moi, ces deux options permettraient de mieux servir les électeurs.
Avant de conclure, j'aimerais attirer votre attention sur une question qui ne se trouve pas actuellement dans le projet de loi, soit la collecte de signatures pour les actes de candidature. Cette question a été soulevée lors des élections partielles à Toronto, puis examinée par le Comité consultatif des partis politiques, après la présentation de mes recommandations.
Selon la Loi, les candidats doivent recueillir la signature de 100 électeurs, chacune en présence d'un témoin. Ce sera bien sûr plus difficile en contexte de pandémie. À l'heure actuelle, des signatures peuvent être recueillies par voie électronique, mais non sans difficulté en raison de la présence requise d'un témoin. Une solution électronique plus conviviale pourrait être établie, mais il faudrait alors modifier la Loi afin de supprimer l'exigence relative aux témoins, comme dans certaines provinces. Il faudrait aussi adopter de nouveaux systèmes et processus opérationnels. Vu le temps et les investissements requis, cette possibilité ne devrait pas être une solution rapide et temporaire mais être envisagée pour les prochains mois.
À titre de mesure temporaire, le Comité pourrait songer à réduire le nombre de signatures requises, afin de limiter les contacts en personne. D'ailleurs, la plupart des provinces et territoires en exigent beaucoup moins. Par exemple, l'Ontario n'en exige que 25; d'autres, à peine 5.
Je vous remercie de votre invitation. Je vous invite à m'interroger sur ces questions et, bien sûr, sur toute autre question abordée dans le projet de loi.
Madame la présidente, pendant notre conversation, la semaine dernière, vous m'avez proposé que j'apporte aujourd'hui des projets d'amendement du projet de loi pour épauler votre comité, ce qui est quelque peu inhabituel. J'en ai apporté, que je serai heureux de vous communiquer par l'entremise de votre greffier, si tel est le vœu de votre comité. Il n'a qu'à l'exprimer.
Merci.
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Merci beaucoup, madame la présidente.
Je remercie également l'équipe d'Élections Canada.
Monsieur Perrault, j'apprécie vraiment votre visite et votre témoignage sur ce projet de loi. Je vous remercie également de nous avoir apporté des renseignements supplémentaires.
Je commence par les questions simples, vu qu'on a beaucoup discuté de la longueur souhaitée de la période électorale et, notamment, s'il y avait lieu de la raccourcir ou de la prolonger. C'est encore en suspens.
En fin de compte, qui décide que la période électorale durera 35, 45 ou 50 jours? Le gouverneur général, le directeur général des élections, quelqu'un de la Santé publique ou le premier ministre?
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Nous avons développé différentes options, avec ou sans assistance, pour le vote en personne, mais nous n'aurons pas de vote itinérant. Nous ne voulons pas que les travailleurs électoraux se promènent d'une résidence pour personnes âgées à l'autre ou d'un centre de soins à l'autre. Il y a plus de 7 000 centres de soins ou résidences pour personnes âgées au Canada et chacun d'entre eux a été contacté. Des discussions ont eu cours avec les responsables de chacun d'entre eux pour déterminer, de façon préliminaire, quelles seraient leurs préférences. Le résultat de ces échanges sera reproduit lors d'une période électorale pour voir, en fonction de l'évolution des circonstances, quelle serait la meilleure solution pour eux.
Quand j'ai comparu devant le Comité à l'automne, j'ai dit, et je l'ai répété tout à l'heure, qu'il m'était possible de faire cela par des adaptations à la loi. Il est inhabituel de planifier des adaptations à la loi. Elles sont normalement dues à des choses qui arrivent en cours de route et auxquelles nous devons réagir. Dans ce contexte, étant donné l'ampleur des adaptations et le fait que je les planifiais à l'avance, je l'ai indiqué dans mon rapport et j'ai demandé d'avoir un mandat parlementaire pour au moins voir s'il y avait une réaction négative. Je n'en ai pas vu. C'est pourquoi je dis que, si le projet de loi est adopté, j'aurai un mandat clair en ce qui concerne cette flexibilité.
Par contre, si le projet de loi n'est pas adopté, faute de temps, par exemple, et qu'une élection devait être déclenchée, la loi me fournit quand même les outils pour me donner la flexibilité de servir les résidences de la manière qu'elles jugeront la plus adaptée à leurs circonstances.
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Je souhaiterais revenir sur une question qui, pour moi, est importante.
Vous avez dit précédemment, lors d'une autre comparution, qu'il y avait possibilité de tenir le scrutin sur trois jours, c'est-à-dire la fin de semaine et le lundi. Je comprends que c’est évolutif et que vous avez fait votre travail, mais je ne comprends pas la statistique selon laquelle plus de personnes seraient présentes sur deux jours que sur trois jours.
Logiquement, il me semble, si nous avons un bassin de Canadiens et de Canadiennes qui votent sur trois jours, la répartition des votes se fait certainement sur trois jours. Il y aurait donc moins de personnes et moins de risques.
Pourriez-vous nous expliquer un peu plus en détail votre logique, lorsque vous dites qu'il y aurait moins de personnes en même temps sur deux jours et que ce serait plus sécuritaire?
Ce que je dis, c'est qu'il n'y aura pas plus de distanciation sur trois jours si nous avons accès à moins de lieux. Il y a des limites à ce que des gens se rendent à 120 km de leur village pour voter.
Premièrement, s'il y a moins de lieux et que nous devons concentrer l'électorat parce que nous n'avons pas assez de lieux pour les trois jours, nous perdons ce que nous essayons de gagner. Il est difficile de dire exactement ce qui serait le mieux, mais il n'y a pas nécessairement de gain à faire en ajoutant une troisième journée s'il y a une perte du côté des lieux de scrutin.
Deuxièmement, les lieux qui ne seront pas, à ce moment-là, les lieux habituels risquent d'être moins accessibles et d'être plus loin. L'option des trois jours est attrayante. Ma première réaction, quand nous avons regardé cette option...
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Merci beaucoup, madame la présidente.
Je salue MM. Perrault et Roussel et à Mme Lawson. Je suis très content qu'ils soient là aujourd'hui.
Monsieur Perrault, vous avez déposé un rapport le 5 octobre. Vous êtes venus nous voir et vous nous avez expliqué pourquoi nous devrions avoir un scrutin sur deux jours, soit le samedi et le dimanche. Cela nous permettrait de profiter d'espaces plus grands, d'un plus grand choix de lieux et du fait que les écoles deviennent une possibilité pendant la fin de semaine. Je vous laisserai revenir là-dessus.
Le Bloc québécois a beaucoup fait pression [difficultés techniques]. Si nous l'avons fait, c'est que nous sommes motivés par vous, qui êtes le spécialiste des élections.
Quand nous recevons en comité des gens de votre calibre, sur un sujet que vous possédez et que vous maîtrisez sur le bout de vos doigts, je pense que nous sommes obligés de vous écouter. J'ai beaucoup fait pression pour que la tenue du vote se fasse le samedi et le dimanche. De votre côté, vous allez même plus loin en disant que, si ce n'est pas possible le samedi et le dimanche, nous devrions nous contenter du lundi. Je comprends très bien votre argument. À l'époque, je ne l'avais pas compris de cette façon, mais je le comprends maintenant de plus en plus. En fait, si vous voulez un endroit disponible à la fois le samedi, le dimanche et le lundi, le choix devient de plus en plus difficile, de plus en plus restreint et, par conséquent, cela éloignera les gens des bureaux de vote. Ai-je bien compris?
Je comprenais le fait que les écoles étaient plus disponibles la fin de semaine, mais vous ajoutez que de chercher une disponibilité le samedi, le dimanche et le lundi a pour effet de raréfier l'offre et, ainsi, d'éloigner les citoyens des bureaux de vote. C'est ce que j'ai compris. Est-ce bien cela?
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Je pense que je vais devoir répéter.
[Français]
Pour remettre tout cela en contexte, je disais que le processus de signature électronique était possible, mais que cela prenait un témoin. En effet, cela complexifie beaucoup la procédure.
Si nous voulons un système électronique, et je pense que nous devrions l'envisager à plus long terme, il faudrait d'abord considérer l'élimination de l'exigence du témoin. Certaines provinces ou certains territoires ne l'exigent pas.
Il faudrait également développer des processus d'affaires et un système électronique qui fonctionne bien. Je dirais qu'avec tous les autres éléments que nous devons mettre en place pour les élections, notamment le travail avec les personnes âgées et les changements de systèmes liés aux changements de date — une quarantaine de systèmes sont utilisés lors des élections —, cela peut sembler simple, mais ce ne l'est pas. Je ne recommande pas de faire cela à court terme, car ce sont beaucoup trop d'éléments.
Ce que je dis, c'est que, si nous voulons réduire à court terme le fardeau et les contacts liés aux signatures, nous pouvons les réduire en nombre. La plupart des provinces et des territoires au Canada en exigent beaucoup moins. La Nouvelle‑Écosse en demande cinq, la Saskatchewan en demande quatre, l'Ontario en exige vingt-cinq et le Québec en exige cent. Il y a toute une gamme.
Nous en sommes aussi à 100 signatures au fédéral, mais nous pourrions diminuer ce nombre à [difficultés techniques] par exemple, ou à 25. Cela assurerait un maintien du processus, mais sans autant d'exigences de contacts au début de la période électorale.
À mes yeux, la façon la plus simple de minimiser les contacts est de réduire le nombre de signatures.
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D'après le projet de loi, s'il est adopté, je devrai consulter la Dre Tam et décider si les mesures d'adaptation sont encore nécessaires.
À mes yeux, si je dois encore offrir, par exemple, des services variables et spécifiques à chacun des centres pour personnes âgées, même si les taux d'infection ont diminué, je ne peux pas dire que nous sommes sortis de la pandémie, et je m'appuie encore sur des mesures d'exception.
Tant que j'aurai besoin de recourir à des mesures d'exception prévues dans le cadre du projet de loi , cela voudra dire que nous sommes encore dans un contexte de pandémie.
À partir du moment où je n'envisagerai plus cela, et après consultation avec la santé publique, je ferai publier un avis et les dispositions cesseront [difficultés techniques].
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Je vous remercie infiniment, madame la présidente.
Une des questions dont nous avons déjà discuté consiste à déterminer le nombre additionnel de personnes qui risquent d'utiliser les bulletins de vote spéciaux ou postaux lors d'une élection en pleine pandémie. À l'heure actuelle, si je comprends bien, les gens doivent présenter une copie de leur pièce d'identité à Élections Canada, ce qui est normal. Dans le contexte d'une élection en pandémie, on craint que les personnes n'ayant pas accès à un photocopieur, à un numériseur ou à Internet aient du mal à faire parvenir leur demande à Élections Canada, mais aussi les pièces justificatives requises qui prouvent leur identité.
Je me demande ce que vous prévoyez faire à cet égard. Le Comité a déjà discuté de la possibilité que le personnel des succursales de Postes Canada soit autorisé à effectuer la vérification de l'identité au nom d'Élections Canada. Les employés pourraient confirmer l'identité de la personne qui envoie sa demande au comptoir postal, après quoi ce volet serait terminé. Ainsi, le citoyen n'aurait pas besoin de communiquer avec Élections Canada par Internet ou d'utiliser un photocopieur. Son identité serait confirmée au moment d'envoyer sa demande par la poste.
Je me demande simplement si vous et votre bureau avez réfléchi à la façon de résoudre la quadrature du cercle pour les électeurs qui n'ont pas de connexion Internet fiable, de photocopieur ou de numériseur, et à la façon dont ils pourraient voter par correspondance dans un contexte de pandémie.
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Il s'agit en fait d'une proposition très intéressante. Comme vous le savez, les électeurs doivent produire un document visant à confirmer leur adresse. Par exemple, il peut s'agir d'une lettre d'attestation dans le cas des personnes âgées vivant dans des établissements de soins de longue durée. Il n'est peut-être pas nécessaire d'en faire une photocopie, mais dans certains cas, cela pourrait être un obstacle.
À ma connaissance, il n'y a aucun obstacle juridique — et certainement pas dans notre projet de loi — à ce que les employés de Postes Canada valident l'identité et l'adresse d'un citoyen en personne. L'employé pourrait examiner les documents et les certifier en suivant un processus que nous pourrions établir avec Postes Canada. En fait, il y a eu des discussions à cet effet avec le service postal.
Je ne peux pas parler au nom de Postes Canada et dire si les dirigeants sont prêts à aller en ce sens, ou confirmer le temps dont ils auraient besoin pour mettre en place le processus. C'est une option qui est envisagée, mais je ne peux certainement pas prendre d'engagement ou dire quoi que ce soit au nom de Postes Canada.
Je peux cependant affirmer que la même chose peut être faite au bureau du directeur du scrutin. Sinon, dans les grandes circonscriptions, il y a parfois des bureaux supplémentaires pour les directeurs adjoints du scrutin. Ils ne sont pas aussi nombreux que les comptoirs postaux, mais il existe des endroits où les gens peuvent se rendre en personne pour obtenir un bulletin de vote spécial.
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Je remercie la présidente.
Je tiens à remercier M. Perrault et nos invités d'Élections Canada.
Je dois m'excuser, car j'ai l'impression qu'il y a une garderie dans l'autre pièce. On dirait qu'ils chantent une chanson pour la fête des Pères. Je vais essayer de ne pas écouter pour être surpris dimanche.
Je remercie encore une fois nos témoins. La conversation est fascinante.
J'aimerais tout d'abord vous remercier, monsieur Perrault, ainsi que le personnel d'Élections Canada pour le travail que vous avez déjà réalisé en prévision d'une possible élection surprise qui nécessiterait différentes mesures d'atténuation. Voilà qui m'amène à ma première question.
De toute évidence, le Comité remue ciel et terre pour adopter le projet de loi avant que la Chambre ne termine ses travaux dans une semaine. Je veux simplement évaluer votre niveau de confort. De toute évidence, la pandémie comporte des risques. Il n'y a jamais de risque nul en présence d'une pandémie mondiale. S'il y avait des élections cet été ou au début de l'automne avant que le projet de loi C‑19 ne reçoive la sanction royale, je veux savoir si vous seriez à l'aise de tenir une élection selon les règles actuelles, en tenant compte évidemment des mesures d'adaptation que vous avez déjà mentionnées.
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Je vous remercie de votre réponse. Je vous en sais gré. Je pense qu'il s'agit d'un vote de confiance à l'égard de votre organisme, ce qui nous permet à nous, les parlementaires et les politiciens [
Difficultés techniques] de faire savoir à la population que nous accordons notre confiance à votre organisme.
Si j'ai le temps, j'aborderai certaines difficultés de recrutement, mais je veux revenir sur un point qui a déjà été soulevé à plusieurs reprises. Je ne veux pas m'acharner inutilement là‑dessus, mais je pense que c'est une question importante. Il s'agit de la période du scrutin d'un, de deux ou de trois jours. Vous recommandez évidemment que le vote ait lieu un samedi et un dimanche. Dans le projet de loi , le gouvernement prend une direction différente en proposant plutôt le samedi, le dimanche et le lundi.
Dans vos observations préliminaires, vous avez dit que vous auriez préféré soit un lundi comme à l'habitude, soit un samedi et un dimanche, mais pas une combinaison des deux. Je voulais simplement préciser que si vous aviez le choix, vous préféreriez avoir une seule période de vote d'une journée le lundi plutôt que le samedi, le dimanche et le lundi. Est‑ce bien ce que vous dites?
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Merci beaucoup, madame la présidente.
Monsieur Perrault, vous avez dit plus d'une fois ici aujourd'hui que vous êtes convaincu, même avec les règles actuelles, de pouvoir tenir des élections en toute sécurité, du point de vue de la santé publique, mais il y a une autre question importante que je voudrais vous poser.
À proprement parler, vous pouvez organiser des élections [Difficultés techniques] parfaitement sûres à 110 % du point de vue de la santé publique. La sécurité du point de vue de la santé publique est une chose — très importante —, mais l'autre chose que le Comité s'est donné beaucoup de mal à montrer, à la fois dans le corps de son rapport sur la question et dans le titre même, c'est qu'il y a deux facteurs qui doivent être pris en considération. L'autre est le taux de participation probable et la mesure dans laquelle les gens sont à l'aise d'aller voter, même si cela se fait en toute sécurité.
Du point de vue logistique, on s'interroge à savoir si les gens trouveront plus facile de voter dans le contexte d'une pandémie si le projet de loi est adopté. Et on se demande si des mesures comme certaines de celles qui sont prévues dans le projet de loi mettraient les gens à l'aise et les inciteraient à voter, que ce soit en personne ou par la poste.
J'aimerais que vous répondiez à cette autre question fondamentale, telle que je la vois, en ce qui concerne le projet de loi . Pensez-vous que le projet de loi promet un effet salutaire sur la participation électorale et aidera le Canada à avoir au moins le type de participation que nous observons normalement lors des élections?
De plus, pensez-vous que le taux de participation risque d'être plus faible [Difficultés techniques] sans le projet de loi qu'avec le projet de loi ?
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De nombreux facteurs influent sur la participation, dont certains échappent à notre contrôle. Nous n'avons aucun contrôle sur la motivation des électeurs et sur les circonstances qui les incitent à voter. Notre responsabilité est de limiter les obstacles au vote et de veiller à ce qu'il y ait une gamme d'options pour les électeurs qui font face à une variété de styles de vie et de circonstances.
Pour les aînés, les personnes vivant dans des collectivités éloignées, les populations vulnérables, les étudiants... Pour tous ces groupes, je peux dire que nous avons une gamme d'options de services. Les personnes qui veulent voter, quelles que soient leurs circonstances, devraient pouvoir le faire lors des prochaines élections.
Maintenant, le projet de loi , d'une certaine façon, me donne un mandat clair pour faire des choses que je planifie déjà — comme je l'ai dit, les services aux aînés dans les établissements de soins de longue durée. Si le temps manque pour que le projet de loi soit adopté, je recourrai au pouvoir d'adaptation.
Le projet de loi contient une très bonne idée, d'après moi, soit l'utilisation de boîtes de réception dans les bureaux de vote. Nous pouvons le faire et nous avons l'intention de le faire. Il n'est pas nécessaire de modifier la loi pour le faire, mais c'est en tout cas quelque chose qui ressort du projet de loi. Nous avons conclu qu'il fallait que nous adoptions cela pour que les électeurs, s'ils reçoivent un bulletin de vote postal et qu'il est tard dans la campagne, n'aient pas à s'inquiéter de leur capacité de voter. Il y a toute une série de mesures que nous prenons et qui se retrouvent dans le rapport de votre comité de février dernier et, dans certains cas, dans le projet de loi , et qui contribueront à garantir que les électeurs peuvent voter.
Comme je l'ai dit, je pense que nous sommes en bonne position. Cela ne veut pas dire qu'il n'y aura pas d'embûches. Je veux qu'il soit clair que les élections s'accompagnent toujours de difficultés et qu'en cas de pandémie, c'est encore plus difficile, mais nous disposons d'une série d'outils pour aider les électeurs dans ces circonstances.
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Merci beaucoup. Je n'étais pas sûre de tout cela.
Monsieur Perrault, merci beaucoup d'être ici aujourd'hui. Je trouve que vous nous en avez beaucoup appris sur la forme que cela pourrait prendre et sur ce que nous devrions examiner.
Bien sûr, c'est la première fois que nous avons l'occasion de discuter réellement du projet de loi . Les faits que vous avez soulevés au sujet d'une période de scrutin de trois jours plutôt que d'un jour et tous les différents facteurs dont vous parlez sont des choses auxquelles nous devons vraiment réfléchir. Pour l'instant, je reconnais qu'il y aurait des questions à poser, mais je veux présenter une motion parce que, surtout après vous avoir entendu, monsieur Perrault, nous avons une bonne raison de nous assurer d'entendre d'autres témoins.
J'avais présenté cette motion vendredi. Je voudrais proposer la motion suivante:
Que, dans le cadre de son examen du projet de loi C‑19, Loi modifiant la Loi électorale du Canada (réponse à la COVID‑19), le Comité
a) invite les personnes suivantes à comparaître comme témoins à la première occasion et avant l’étude article par article:
(i) le directeur général des élections...
Merci de votre participation aujourd'hui, monsieur Perrault. C'est instructif.
ç
... (ii) un groupe composé du directeur général des élections de Terre-Neuve-et-Labrador et du médecin-hygiéniste en chef de Terre-Neuve-et-Labrador...
Madame Sahota, je crois que cette motion devrait déjà figurer sur l'avis. Elle est là pour quiconque veut s'y référer, mais je vais reprendre depuis le début.
Je propose:
Que, dans le cadre de son examen du projet de loi C‑19, Loi modifiant la Loi électorale du Canada (réponse à la COVID‑19), le Comité
a) invite les personnes suivantes à comparaître comme témoins à la première occasion et avant l’étude article par article :
(i) le directeur général des élections,
(ii) un groupe composé du directeur général des élections de Terre-Neuve-et-Labrador et du médecin-hygiéniste en chef de Terre-Neuve-et-Labrador,
(iii) un groupe composé de représentants du Parti libéral de Terre-Neuve-et-Labrador, du Parti progressiste-conservateur de Terre-Neuve-et-Labrador et du Nouveau Parti démocratique de Terre-Neuve-et-Labrador,
(iv) un groupe composé du directeur général des élections du Yukon et du directeur général des élections du Nouveau-Brunswick,
(v) un groupe composé de quatre directeurs du scrutin fédéral, un nommé par chacun des partis reconnus,
En passant, comme vous l'avez indiqué, il va falloir tout examiner. Bien que M. Perrault travaille à tout cela avec son personnel, il est vraiment important que nous reconnaissions également certains de ces enjeux.
Je poursuis:
(vi) des représentants de l’Association canadienne des soins de longue durée,
(vii) un groupe composé des professeurs Peter Russell, William Cross, Ken Carty et Kelly Bildook;
b) invite les spécialistes techniques compétents du Bureau du directeur général des élections, en plus des représentants habituels du Bureau du Conseil privé, à comparaître pendant l’examen article par article.
Madame la présidente, je crois que tout le monde a cela. Il n'est pas nécessaire de tenir un long débat sur [Difficultés techniques]. Ce que je veux dire, c'est que nous venons d'entendre notre premier témoin aujourd'hui et, même là, il propose des amendements parce qu'il a relevé des problèmes. Je pense que c'est vraiment important.
Nous savons que ce projet de loi a été déposé avant même que nous ayons déposé notre rapport. Nous savons que nous n'avons pas eu le temps de nous pencher efficacement sur ces questions. Lorsque nous entendons quelqu'un comme M. Perrault dire qu'il examine la situation, je pense que nous ne devons absolument pas nous contenter d'adopter le projet de loi à toute vitesse et de dire que les élections ne seront pas sûres. M. Perrault nous a dit qu'il est capable de tenir des élections sûres. Je comprends parfaitement où M. Blaikie voulait en venir. Nous devons nous assurer de tenir des élections démocratiques, mais à ce stade, je pense qu'il est essentiel que nous entendions des témoins.
Madame Sahota, je vous redonne la parole et nous aurons peut-être l'occasion d'en discuter et de procéder à un vote.
Merci beaucoup.
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Je vous remercie beaucoup, madame la présidente.
Je n'ai que quelques brèves remarques à formuler. Je commencerai en disant que je comprends fort bien I'intention de la motion, et je pense qu'en des circonstances idéales, il incomberait au Comité d'entendre les témoins potentiels que Mme Vecchio propose d'inviter.
Je pense toutefois qu'il importe que le Comité fasse rapport du projet de loi à la Chambre le plus tôt possible pour les raisons que j'ai évoquées précédemment. En effet, M. Perrault nous affirme depuis longtemps qu'Élections Canada peut organiser des élections sécuritaires du point de vue de la santé publique, mais il reste à voir si un nombre suffisant de Canadiens se sentiront suffisamment à l'aise pour voter. Une des raisons pour lesquelles il est toujours important que le directeur général des élections maintienne sans faillir tout au long de la pandémie qu'Élections Canada peut tenir des élections sécuritaires du point de vue de la santé publique, c'est que je tends à considérer que le projet de loi et les modifications législatives offrent l'avantage de permettre aux gens d'être plus à l'aise pour voter et de pouvoir le faire d'une manière non seulement sécuritaire, mais qu'ils jugent sécuritaire pour que ce facteur ne les empêche pas de voter.
L'exemple de Terre-Neuve m'a aussi montré que ce n'est pas nécessairement que cette province ne pouvait pas tenir des élections sécuritaires du point de vue de la santé publique: c'est la perception des préposés au scrutin et des électeurs qui a donné aux gens l'impression qu'ils ne devraient pas se présenter aux bureaux de scrutin. Voilà qui a retardé le jour du scrutin, lequel a été touché par plusieurs retards, car les gens ont admis qu'il ne suffit pas de tenir des élections qui sont sécuritaires du point de vue de la santé publique. Il faut que la participation soit suffisamment élevée pour que les résultats soient légitimes, sinon, il ne vaut pas la peine de tenir des élections.
Je considère que c'est l'avantage du projet de loi . Voilà pourquoi nous devons impérativement en terminer l'étude et en faire rapidement rapport à la Chambre. J'aurais préféré qu'on ne fasse pas d'obstruction systématique pendant des mois au sein du Comité. Nous aurions ainsi disposé de beaucoup plus de temps pour étudier adéquatement ce projet de loi, mais je ne peux pas changer le passé. Je peux toutefois composer avec les faits tels qu'ils sont et m'occuper de ce que je considère comme étant la priorité, c'est‑à‑dire, dans le cas présent, faire rapport du projet de loi à la Chambre.
Même si je regrette que nous ayons tergiversé pendant longtemps et n'ayons pas pu étudier cette importante mesure législative plus en profondeur, c'est la situation dans laquelle nous nous trouvons. Je n'ai pas non plus envers la même confiance que mes collègues du Parti conservateur semblent avoir en croyant qu'il ne fera pas passer son propre intérêt avant celui du pays. Si je pensais vraiment qu'il n'y aura pas d'élections cet été et qu'on peut se fier au pour agir correctement, alors nous ne serions pas aussi pressés que je pense que nous le sommes parce que nous tentons d'adopter ce projet de loi avant l'été, puisqu'il est fort improbable que nous revenions en septembre.
Je ne joue habituellement pas aux oracles. Ce n'est pas un rôle dans lequel je me sens à l'aise. Je veux travailler pour changer et déterminer les résultats au lieu de discuter de ce que les gens pensent ou font, mais dans le cas présent, il y a énormément d'indices montrant qu'il y aura des élections pendant l'été, notamment le débat exploratoire que tiendront ce soir les députés qui ont annoncé qu'ils ne se représenteront pas. Je ne peux comprendre pourquoi un gouvernement autoriserait un tel débat à moins qu'il ait l'intention de déclencher des élections. Les indices laissant croire qu'il y aura des élections pendant l'été abondent. Voilà pourquoi je pense qu'il est réellement important que nous adoptions ce projet de loi et le renvoyions à la Chambre.
Même si je voudrais vraiment entendre ces témoins, je ne pense pas que nous soyons en mesure de le faire. Je pense que notre comité a gaspillé le temps dont il aurait besoin pour le faire. Ce qui importe maintenant, c'est de faire rapport du projet de loi à la Chambre pour que les Canadiens soient plus à l'aise avec les options qui s'offriront à eux pour voter, et pour faire en sorte qu'ils votent de manière sécuritaire et que la légitimité du résultat ne soit pas compromise par un faible taux de participation. Voilà pourquoi je n'ai pas l'intention d'appuyer la motion. Même si je considère qu'il aurait été pertinent d'entendre ces témoins, il n'est pas réaliste de penser que nous avons le temps de le faire.
Je vous remercie.
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Je vous remercie, madame la présidente. Je serai bref.
Je veux d'abord assurer à M. Blaikie que je ne fais pas confiance non plus au . Moi non plus, je ne lui fais pas confiance en ce qui concerne ce qu'il peut faire ou ne pas faire pendant l'été en déclenchant unilatéralement des élections pendant l'été ou du début de l'automne, avant le retour de la Chambre des communes. Je tiens à ce que mon manque de confiance envers Justin Trudeau figure au compte rendu. C'est une remarque que je fais en passant.
Très brièvement, en ce qui concerne cette motion et les recommandations de ma collègue Mme Vecchio, je pense qu'il incombe au Comité, lequel s'est vu confier l'étude d'un très important projet de loi, d'agir dans les règles de l'art. Nous aurions pu entendre ces témoins et tenir ce débat il y a des semaines s'il n'y avait pas eu d'obstruction systématique. C'est la situation malheureuse dans laquelle les libéraux nous ont placés.
Je ne pense pas que nous devrions laisser les petits jeux partisans des libéraux nous empêcher d'accomplir notre travail. Ce travail est très simple: nous devons examiner ce projet de loi et proposer des recommandations et des amendements de notre mieux. Pour ce faire, je pense que nous devons faire notre travail et entendre des témoins. La liste est relativement modeste [Difficulté technique]. Cette tâche ne prendra pas des semaines et des semaines. Je comprends toutefois que le temps presse, puisque la Chambre des communes va ajourner ses travaux pour l'été.
Je le répète: il nous incombe de faire notre travail et d'entendre des témoins. Nous avons entendu le directeur général des élections et des ministres. Nous avons entendu le discours partisan du ministre, et nous venons d'entendre les représentants de l'organisme responsable du dossier. Je pense que nous devons entendre les autres témoins également.
Je m'arrêterai là. J'excelle en calcul; l'issue du vote est donc évidente, mais je pense qu'il importe que nous entendions ces témoins. Je m'en tiendrai là et céderai la parole au prochain intervenant.
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Je vous remercie, madame la présidente.
J'aimerais faire valoir quelques éléments. Tout d'abord, je veux revenir sur les propos de mon collègue M. Blaikie, selon lesquels nous devons procéder assez rapidement, somme toute. Il est certain que nous ne voulons pas faire d'obstruction. Nous souhaitons que les travaux avancent rondement [difficultés techniques] mois d'obstruction systématique au Comité. Or les travaux n'ont pas été très constructifs et je trouve toujours dommage qu'on nous demande d'y procéder très rapidement après que nous ayons été sur pause pendant une période assez longue pour des questions autres que l'objet de nos travaux. Voilà le premier élément.
Le deuxième concerne la motion déposée par Mme Vecchio. On nous dit que le gouvernement donne plusieurs indices selon lesquels il souhaite peut-être déclencher des élections dans un délai plus ou moins long. À mon avis, le fait que le gouvernement ait certaines intentions électorales, politiques oupartisanes ne devrait pas influencer notre façon de travailler en comité. Selon moi, cela n'est pas un argument pour refuser la motion de Mme Vecchio concernant l'accueil de nombreux autres témoins; ce n'est pas non plus un argument pour que nous accélérions nos travaux. Comme Mme Vecchio et d'autres députés, nous aurions aimé accueillir d'autres témoins au Comité, notamment des représentants de l'Institut national de la santé publique du Québec.
Nous sommes donc prêts à procéder à l'examen article par article, car nous souhaitons que le rapport soit envoyé rapidement. Par ailleurs, je tiens à répéter que ce ne sont ni les intentions du gouvernement quant aux élections ni les mois passés à ne pas travailler de la façon la plus profitable qui soit au projet de loi , qui doivent influencer les décisions que nous prendrons aujourd'hui.
Relativement à la motion, je ne peux pas l'appuyer, mais peut-être que nous serions, au Bloc québécois, [inaudible] pour d'autres cas de figure.