Bienvenue à la cinquième réunion du Comité permanent de la procédure et des affaires de la Chambre.
J’aimerais commencer en vous signalant que nous allons réserver une dizaine de minutes à la fin de cette réunion afin que je puisse faire le point sur nos prochaines réunions et sur les témoins que nous avons prévu d'entendre. Si vous avez des observations à formuler sur les listes de témoins qui vous ont été distribuées par le greffier, nous en parlerons au cours des 10 dernières minutes de la réunion.
Par ailleurs, je voudrais simplement mentionner qu’un avis de motion a été soumis par M. Doherty, et que ladite motion sera débattue lors de notre réunion de jeudi. Lors de cette réunion, je réserverai environ 30 minutes pour les travaux du Comité, soit de 12 h 30 à 13 heures. Nous pourrons discuter de cette motion à ce moment-là et définir comment elle s’inscrit dans notre plan de travail, les détails duquel nous pourrons également examiner lors de cette réunion.
Pour l’instant, puisque nos témoins attendent, nous allons passer à ce qui a été prévu pour la réunion d’aujourd’hui. Il s'agit de la directrice générale des élections du Nouveau-Brunswick et du directeur général des élections de l’Île-du-Prince-Édouard.
Permettez-moi d'abord de vous donner quelques renseignements découlant de la motion qui a été adoptée à la Chambre le mercredi 23 septembre 2020.
Le Comité siège désormais selon une formule hybride, de sorte que les membres peuvent participer à la séance en personne ou par vidéoconférence. Les témoins doivent absolument comparaître par vidéoconférence. Tous les membres, quelle que soit la façon dont ils y participent, seront pris en compte dans le calcul du quorum. Cependant, le pouvoir de siéger du Comité est limité par l'utilisation prioritaire des ressources de la Chambre, selon les décisions des whips. Toutes les décisions doivent être prises par vote par appel nominal, à moins que le Comité n'en décide autrement par consentement unanime ou avec dissidence. Enfin, le Comité peut délibérer à huis clos, pourvu qu'il tienne compte des risques de bris de confidentialité inhérents à ce type de délibérations avec des participants à distance.
Les délibérations d'aujourd'hui seront accessibles depuis le site Web de la Chambre des communes, et je rappelle que c'est toujours la personne qui parle qui apparaît à l'écran plutôt que l'ensemble du Comité. Pour assurer le bon déroulement de la séance, j'aimerais vous présenter quelques règles à suivre.
Pour ceux qui participent à la séance virtuellement, les membres comme les témoins peuvent s'exprimer dans la langue officielle de leur choix. Des services d'interprétation sont offerts, et vous avez le choix, au bas de votre écran, entre « Parquet », « Anglais » ou « Français ». Avant de prendre la parole, cliquez sur l'icône du microphone pour activer votre micro. Quand vous avez terminé de parler, je vous prie de désactiver votre micro pour réduire le plus possible les interférences.
Je vous rappelle que toutes les observations des membres et des témoins doivent être adressées à la présidence. Si un député veut demander la parole en dehors de la période qui lui est réservée pour les questions, il doit activer son micro et indiquer qu'il invoque le Règlement. Si un député souhaite réagir au rappel au Règlement d'un de ses collègues, il doit utiliser la fonction « Lever la main ». Je saurai ainsi que vous voulez prendre la parole et créerai une liste d'intervenants. Pour ce faire, vous n'avez qu'à cliquer sur l'icône « Participants » de votre barre d'outils, au bas de votre écran. Quand la liste apparaît, vous verrez, près de votre nom, une icône pour lever la main. Veuillez vous exprimer lentement et clairement. À moins de circonstances exceptionnelles, l'utilisation d'un casque d'écoute muni d'un microperche est obligatoire pour tous les participants à distance. Si un problème technique survient, veuillez en aviser immédiatement la présidence.
Il est à noter que nous pourrions devoir suspendre quelques instants nos travaux en pareil cas, car nous devons nous assurer que tous les députés peuvent participer pleinement à la séance. Pour ceux qui assistent à la réunion en personne, veuillez procéder de la manière habituelle lorsque le Comité dans son ensemble se réunit en personne dans la salle de comité. Si vous souhaitez attirer mon attention, je vous prie de me faire un signe de la main ou de m'interpeller par mon nom au moment opportun. Si vous souhaitez invoquer le Règlement, veuillez attendre le moment adéquat pour me l'indiquer clairement. Pour ce qui est de la liste des intervenants, le greffier du Comité et moi-même ferons de notre mieux pour toujours la tenir à jour, qu'il s'agisse d'intervenants qui participent en personne ou en mode virtuel.
Maintenant que cela a été dit, j’aimerais souhaiter la bienvenue à nos deux témoins, qui disposeront chacun de cinq minutes pour leur déclaration liminaire.
D’Élections Nouveau-Brunswick, nous accueillons Kimberly Poffenroth, directrice générale des élections du Nouveau-Brunswick. D’Élections Î.-P.-É., nous accueillons M. Tim Garrity, directeur général des élections de l’Île-du-Prince-Édouard.
Je ne sais pas si vous avez décidé de l’ordre dans lequel vous allez parler. L’un d’entre vous souhaite-t-il commencer — monsieur Garrity ou madame Poffenroth?
D’accord, allez-y, monsieur Garrity.
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Très bien, si cela ne dérange pas Mme Poffenroth, je peux commencer.
Tout d’abord, je voudrais dire bonjour à tout le monde et vous remercier de me donner l’occasion de vous parler aujourd’hui. J'ai été ravi de recevoir cette invitation.
Nous sommes en plein milieu d’une élection partielle et nous avons des journées bien remplies, mais l'horaire est moins chargé aujourd'hui, alors disons que c'est une bonne chose.
Nous sommes la plus petite province à avoir organisé une activité électorale pendant la pandémie. J’espère donc être en mesure de dégager certains des problèmes auxquels nous avons dû faire face durant cette période ainsi que certains des succès que nous avons obtenus.
Lorsque la pandémie a commencé, comme cela s'est fait dans la plupart des endroits, nous avons décidé de travailler à distance et chacun s'est mis à œuvrer depuis la maison. C'est quelque chose que nous avons pu faire sans trop de difficultés.
Nous avons eu beaucoup de chance ici à l’Île-du-Prince-Édouard, dans la bulle atlantique, d’avoir peu de propagation communautaire de la COVID-19, voire de n'en avoir aucune. À l'époque, notre bureau ne comptait que trois employés, et nous avons décidé de rouvrir avec un accès public très limité et la mise en place de règles de distanciation physique, afin de nous préparer à la tenue possible d’une élection imminente. Étant donné le contexte de gouvernement minoritaire de notre province, notre bureau doit toujours être prêt pour la tenue d'élections. La pandémie allait toutefois poser un nouveau défi et nous voulions être certains que tout allait être en place au cas où cela se produirait.
Au début, les choses se sont faites en arrière-plan, lentement. Contrairement à ce qu'ont connu d’autres administrations, nous n’étions pas très préoccupés par le déclenchement d’une élection rapide ici à l’Île-du-Prince-Édouard. Le gouvernement minoritaire a fait du bon travail en misant beaucoup sur la collaboration, et il y avait peu de signes d’une possible élection surprise, mais nous devions quand même être prêts à toute éventualité.
Puis, au début du mois de septembre, le député du comté 10 a décidé de démissionner, et c’est à ce moment-là que notre bureau a commencé à planifier la tenue d'une élection partielle imminente. Le temps s'est fait plus court pour nous. Nous disposions d'une fenêtre de six mois, et en jouant au bingo électoral sur le calendrier, nous avons tenté de calculer la date de la prochaine élection. Bien sûr, il y avait aussi la possibilité que le gouvernement opte pour la tenue d’une élection générale. Nous nous préparions à ces deux éventualités, mais en donnant quand même préséance à l'option de l'élection partielle.
Nous avons tout de suite commencé à travailler avec l'administrateur en chef de la santé publique de la province afin d'élaborer un plan sur la manière dont les élections allaient se dérouler. Notre loi nous obligeait à procéder à un recensement porte-à-porte intégral pour ce comté, mais nous avons pu obtenir une dérogation. Lors de tels épisodes, la loi me confère dans une certaine mesure le pouvoir de contourner certaines dispositions législatives. Dans ce cas-là, nous avons dû obtenir l’accord de notre service juridique ainsi que des quatre partis qui prévoyaient présenter des candidats. Il y avait cette exigence selon laquelle nous devions être à plus de sept mois de la précédente. Or, à la dernière élection, nous étions à 10 mois d'en tenir une, alors tout le monde a convenu de nous laisser contourner cette exigence, ce qui était très bien.
Nous avons commencé à nous approvisionner en fournitures. Comme nous le savons tous, il est devenu difficile de se procurer certaines choses, et nos besoins allaient désormais être plus grands. Nous avons donc tâché du mieux que nous le pouvions de faire l'acquisition de désinfectant pour les mains, de lingettes désinfectantes, de masques, d'écrans, d'autocollants pour mettre sur le plancher et de barrières en plexiglas en préparation de ce scrutin.
Une fois la période d’élection commencée, nous nous sommes mis à rechercher les travailleurs dont nous allions avoir besoin aux bureaux de vote, en mettant sur pied des séances de formation qui respectaient les exigences de distanciation physique et autres associées à la COVID. Nous avons également travaillé sur le lieu où le vote allait se tenir afin d'assurer que l'entrée et la sortie puissent se faire par deux portes distinctes, et que nous ayons suffisamment d’espace pour accueillir les travailleurs, les électeurs et les scrutateurs.
Nous avons eu deux journées de vote par anticipation jusqu’à présent, dont l’une pas plus tard qu'hier. Nous avons eu une très bonne participation, et tout le monde a porté un masque. Les gens sont très respectueux des règles. Ils sont très compréhensifs. Nous n’avons pas eu de temps d’attente, ce qui est très bien, et nous avons atteint un taux de participation d’environ 30 % après seulement les deux premiers jours de vote, ce qui est formidable.
Cela dit, je serai heureux de répondre aux questions que vous aurez pour moi et j’espère être en mesure de vous faire profiter de notre expérience.
Merci beaucoup.
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Bonjour à tous. Tout d’abord, je voudrais vous remercier de m’avoir invitée à comparaître devant le Comité permanent et à participer aux importantes discussions en cours.
L’organisme responsable de la gestion des élections au Nouveau-Brunswick est le premier au Canada à tenir des élections générales provinciales pendant la pandémie. J’espère que la communication de nos expériences vous aidera dans vos délibérations concernant le rapport présenté par le directeur général des élections, M. Perrault.
Je n’ai pas l’intention d’utiliser les cinq minutes qui me sont allouées pour cette présentation d’ouverture et je me fais une joie à l'idée de répondre à vos questions.
Ce que je souhaite souligner, c’est que dans l'esprit d'une divulgation complète, Élections Nouveau-Brunswick cherche à apporter des modifications législatives pour tenir compte de l'expérience que nous avons eue lors des élections générales provinciales, plus particulièrement en ce qui concerne les élections municipales. Contrairement à la plupart des organismes électoraux du pays, Élections Nouveau-Brunswick est responsable non seulement de l’administration et de la conduite des élections provinciales, mais aussi de l’administration et de la conduite des élections municipales, des élections des conseils scolaires de comté et des nominations aux directions sanitaires régionales. Ces élections qui étaient censées avoir lieu en mai 2020 se tiendront en mai 2021. Elles ont été retardées en raison de la pandémie. Forts de l'expérience acquise lors des élections générales provinciales, nous demandons des modifications à la loi sur les élections municipales qui, si elles sont acceptées par le gouvernement et adoptées par l’Assemblée législative, nous donneraient, à mon bureau et à moi-même, une plus grande souplesse dans l’administration des élections municipales et locales de mai 2021.
Lors des élections générales provinciales du mois dernier, nous nous sommes aperçu que la nature prescriptive de la loi électorale limitait clairement ma capacité à répondre aux défis posés par la tenue d’élections en temps de pandémie, d’autant plus que, comme vous le savez tous, la situation est toujours passablement instable — et cela vaut pour l’ensemble du pays.
Je demanderai donc que me soit accordée plus de flexibilité afin de me permettre de modifier et d'adapter les procédures électorales selon les besoins afin de pouvoir organiser correctement ces élections municipales. Parallèlement, je demanderai aussi à ce qu'on limite cette flexibilité, car il y a de bonnes raisons sur le plan législatif de vouloir que la loi soit relativement prescriptive en matière d’élections. La flexibilité que je recherche se limitera aux cas où la province est en état d’urgence ou qu’un état d’urgence local a été déclaré, ce qui inclurait une urgence de santé publique comme celle que nous connaissons.
L’objectif ultime de cette demande de flexibilité est de garantir qu’aucun électeur ne soit privé de son droit de vote en raison d’obstacles imprévus qui pourraient surgir en raison de la pandémie, dès lors que nous continuons à tenir des élections en cette période sans précédent.
Ce sont là mes brèves observations liminaires. J’attends avec impatience les questions du Comité.
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Il y a certainement eu une augmentation des coûts.
Je dois vous présenter mes excuses. L'une des choses que je voulais faire ce matin, c'est présenter les chiffres les plus récents liés à la dernière élection. Malheureusement, d'autres exigences professionnelles m'ont empêché d'obtenir ces chiffres.
Avant même que le bref d'élection n'ait été émis, nous avions dépensé environ un million de dollars — en fait, je ne devrais pas employer le mot « dépensé ». Nous avons estimé que les coûts s'élèveraient à environ un million de dollars de plus. Comme le budget électoral de 2018 se chiffrait à 12 millions de dollars, nous estimions que les coûts augmenteraient d'un peu moins de 10 %.
À ce stade, je suis convaincue que l'augmentation était en fait plus importante. À ce moment-là, nous examinions ce que nous avions déjà commandé en matière d'équipement de protection individuelle, ce que nous avions distingué comme étant des coûts de dotation supplémentaires — nous avions créé deux nouveaux postes dans chaque bureau de scrutin —, ainsi que les coûts associés aux bulletins de vote postaux.
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Merci, madame la présidente.
Je remercie Mme Poffenroth et M. Garrity de leur participation aujourd'hui. Je suis vraiment heureux que vous puissiez être avec nous, car nous pouvons tirer de nombreux enseignements des difficultés que vous avez rencontrées lors de vos élections provinciales et de la façon dont vous avez surmonté certaines d'entre elles. Je vous suis vraiment reconnaissant du temps que vous nous consacrez et de vos déclarations préliminaires.
J'ai quelques questions à vous poser.
Madame Poffenroth, je crois comprendre qu'au Nouveau-Brunswick, vous aviez en fait un nombre assez faible de cas au moment des élections. Est-ce exact? Pouvez-vous me dire approximativement combien de cas vous aviez à ce moment-là?
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Sachez tous deux que c'est un plaisir d'entendre dire que les gens sont en santé et en sécurité.
Étant donné l'augmentation du nombre de cas dans tout le pays, et certainement dans les quatre plus grandes provinces, des élections fédérales nationales nécessiteraient probablement la prise de mesures spéciales pour tenir compte des collectivités qui enregistreraient un nombre plus élevé de cas ou une augmentation possible des cas à un moment donné. La situation est très difficile à prévoir. Comme vous l'avez dit, madame Poffenroth, la situation est très instable.
Je sais que, même si votre nombre de cas était faible, vous vous prépariez probablement à une augmentation potentielle du nombre de cas. Pendant la période électorale — madame Poffenroth, je m'adresse à vous d'abord —, avez-vous mis en oeuvre des mesures spéciales que vous pourriez recommander à notre comité?
Nous avons suivi les conseils de nos responsables de la santé publique, des conseils qui étaient très semblables à ceux que les responsables de la santé publique du monde entier donnent lorsqu'ils parlent de n'importe quel type de rassemblements publics. Nous avons essentiellement mis en oeuvre des mesures du même genre que celles que vous pouvez observer dans n'importe quel établissement de vente au détail. Nous avons commandé de nombreux équipements de protection individuelle, et nous avons conseillé à nos directeurs du scrutin de chercher, tant pour leurs bureaux personnels que pour leurs bureaux de scrutin, des espaces plus grands pour tenir compte de la distanciation sociale, et de limiter, à tout moment, le nombre de personnes qui se trouvent au même endroit.
Nous avions commandé plus de masques faciaux qu'il n'en fallait, car la plupart des gens avaient apporté le leur. Bien sûr, à l'instar de M. Garrity, lorsque nous étions à la maison pendant la période de confinement, nous avons commencé à réfléchir à la façon dont nous allions organiser des élections pendant une pandémie. Nous étions en situation de gouvernement minoritaire, et nous avions reporté à la fois des élections provinciales partielles et des élections municipales. Il nous a fallu commencer immédiatement à réfléchir à ces circonstances. À cette époque, les conseils étaient très changeants, même au sujet des masques. Nous avons commandé suffisamment de masques jetables pour en donner à chaque électeur de la province. Toutefois, au moment des élections, les gens portaient leurs propres masques.
Nous avons mené une campagne médiatique assez énergique visant à encourager les gens à voter tôt et à profiter des autres possibilités de vote. Nous utilisions l'expression « aplatir la courbe électorale ». Au Nouveau-Brunswick, vous pouvez voter dans n'importe quel bureau des directeurs du scrutin de la province. Nous encouragions donc les gens à voter dans les bureaux des directeurs du scrutin, qui ont ouvert dès l'émission du bref d'élection, à profiter des journées de vote par anticipation et à voter par la poste.
Nous avons utilisé une option de vote par la poste modifiée pour les résidents de nos établissements de soins de longue durée. C'est vraiment un aspect qui devra être examiné et étudié de façon assez détaillée. Ce sera différent dans chaque province, car les provinces ont mis en place des règles différentes quant à ce qui est autorisé en matière de visites des établissements de soins de longue durée. En parlant avec d'autres collègues, même ce qui est considéré comme un symptôme qui maintient les gens à l'écart, que ce soit des espaces publics ou...
Il s'agit vraiment de prendre au sérieux les recommandations que font les responsables de la santé publique à tous les établissements de vente au détail, en particulier lorsqu'il s'agit d'établissements de soins de longue durée, et de se préparer à une forte augmentation du nombre d'électeurs qui profiteront de ces possibilités.
Nous n'avons pas observé l'augmentation du nombre de bulletins de vote postaux qu'a enregistré la Colombie-Britannique, par exemple, mais la demande pour ces bulletins de vote s'est accrue de façon exponentielle. Au Nouveau-Brunswick, normalement, nous ne tenons même pas un compte des bulletins de vote postaux. Ils sont mis dans le même sac que les autres procédures de vote spéciales. Nous nous considérions comme chanceux si nous en recevions 100. Cependant, nous avons, cette fois, traité 13 000 bulletins de vote postaux. Comparativement aux 700 000 bulletins de vote postaux de la Colombie-Britannique, cela semble minime, mais lorsque votre système est conçu pour en traiter un ou deux par bureau, cela a des répercussions importantes. Il est également très important de gérer les attentes des électeurs quant à ce qu'ils peuvent faire des bulletins de vote postaux.
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Je vous remercie, madame la présidente.
Je souhaite la bienvenue à nos deux témoins. Nous leur sommes très reconnaissants d'être avec nous.
Ma question s'adresse à Mme Poffenroth.
Nous avons entendu M. Perrault, la semaine dernière. Il a dit qu'il préférerait avoir la campagne électorale la plus longue possible. À moins que je me trompe, la campagne électorale au Nouveau-Brunswick peut durer entre 28 et 38 jours, et le gouvernement a décidé qu'elle serait de 28 jours.
Madame Poffenroth, est-ce que cela vous a posé plus de problèmes? C'est ma première question.
Ma deuxième question est la suivante. Si vous aviez à choisir entre 28 et 38 jours, d'après votre expérience, qu'est-ce que vous auriez choisi?
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Je vous remercie de votre question.
[Traduction]
Dans le cas d'élections non programmées au Nouveau-Brunswick, la période électorale peut durer de 28 à 38 jours.
La période électorale de 28 jours nous a occasionné un certain nombre de difficultés, et nous aurions rencontré certaines d'entre elles indépendamment de la pandémie.
En raison de notre fournisseur de services, il a été très difficile de mettre en place des bureaux électoraux modernes dotés de toute la technologie et les télécommunications nécessaires. La période électorale était d'une durée de 28 jours, et il a fallu attendre la fin de la deuxième semaine de cette période de quatre semaines avant que chaque bureau n'ait accès à des services téléphoniques et à Internet. Étant donné que nous utilisions une liste électorale numérique, il était difficile de permettre aux gens de voter par anticipation, car nous n'avions pas accès à cette liste numérique. De plus, nous avions du mal à recevoir les appels des électeurs qui demandaient des bulletins de vote postaux.
Bien entendu, en raison des difficultés causées par la COVID, il y a eu une forte augmentation du nombre des demandes de bulletins de vote postaux. Comme nous exigeons que les demandes soient signées, elles ne pouvaient pas être envoyées par courrier électronique. En outre, bon nombre des gens qui ne quittaient pas leur domicile n'avaient pas accès à des imprimantes, à des services de messagerie électronique et à d'autres moyens, de sorte qu'il s'est avéré très difficile de recevoir ces demandes, de les traiter, d'envoyer les bulletins de vote et de les récupérer dans un délai de 28 jours.
Le seul mot qui me vient à l'esprit pour décrire ces problèmes est « regrettables », ce qui est, à mon avis, un euphémisme lorsqu'il s'agit de son droit de vote et de l'importance que le vote revêt. Nous savons que certains bulletins de vote sont arrivés en retard. Ils sont arrivés trop tard pour que les gens puissent les renvoyer à temps. La situation était difficile.
Si ce choix avait dépendu de moi, j'aurais certainement choisi une période électorale de 38 jours.
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Je vous remercie beaucoup de votre question.
Nous avons eu quelques difficultés à nous procurer un nombre suffisant d'EPI mais, grâce à la taille limitée de l'élection partielle, nous avons pu y parvenir. Comme je l'ai indiqué, nous avons commencé à réunir une partie de ces fournitures à l'avance. En ce qui me concerne et en ce qui concerne certains membres du personnel du bureau, si nous trouvions des lingettes Lysol à l'épicerie, nous en achetions autant que nous le pouvions, et nous les ramenions au bureau afin qu'elles soient disponibles.
Nous avons collaboré avec les autorités provinciales du Bureau de l’administrateur en chef de la santé publique, car elles avaient commencé à fournir des masques, des écrans faciaux et des désinfectants pour les mains. Nous nous sommes donc ralliés à elles afin d'obtenir des fournitures. Pour organiser des élections provinciales complètes, nous avons réuni suffisamment de masques pour en fournir aux électeurs du district, c'est-à-dire environ 4 200 électeurs pour ce petit district seulement. S'il nous fallait organiser des élections à l'échelle provinciale, cela poserait des problèmes supplémentaires, même si je pense et j'espère que nous pourrons y arriver. La difficulté consisterait plutôt à nous procurer suffisamment de produits de nettoyage et d'autres articles de ce genre. En outre, cela entraîne également une augmentation substantielle des coûts, comme l'a souligné mon homologue du Nouveau-Brunswick.
Merci à nos deux témoins de nous accorder du temps aujourd’hui.
Je suis curieux de savoir, tout au long de la campagne électorale ou par la suite, si l’une de vos autorités électorales a relevé des défis pour des groupes particuliers, que ce soit les personnes handicapées, les Autochtones — les Autochtones vivant en milieu urbain ou dans des réserves — ou les étudiants, qui votent souvent sur le campus, par exemple. Y a-t-il des groupes particuliers qui se distinguent pour avoir fait face à des défis dépassant ce à quoi tout le monde est confronté dans un contexte de pandémie? A-t-on rencontré des obstacles supplémentaires ou craint que certains groupes de personnes aient été privés de leurs droits parce que ces obstacles étaient trop grands?
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Je vais répondre en premier.
Le Nouveau-Brunswick a généralement un programme de scrutin assez solide sur le campus. Je crois qu’en 2018, nous étions sur 18 campus d’universités et de collèges communautaires, ce qui est assez important pour une petite province. Nous n’avons pas eu de vote sur le campus lors des dernières élections. Cette situation était en grande partie attribuable au fait qu’il s’agissait d’élections imprévues plutôt qu’à la pandémie. Toutefois, la pandémie est entrée en jeu parce que nous ne savions pas vraiment combien d’étudiants seraient présents sur le campus, et ce nombre varie considérablement d’une université à l’autre, même ici au Nouveau-Brunswick.
Les groupes d’étudiants se sont dits préoccupés par le fait que nous n’ayons pas cette présence, mais dans tous les cas, les bureaux de scrutin étaient très proches des universités, donc je ne sais pas, en fin de compte, s’ils ont eu autant de mal à y accéder.
Le problème aurait été plus important pour les personnes, qu'elles soient âgées ou malades, qui craignaient de se rendre aux urnes, que ce soit pour voter par anticipation ou même pour se rendre au bureau du directeur du scrutin, et qui utilisaient donc des bulletins de vote par correspondance. Le problème est que les personnes les plus vulnérables, qu’il s’agisse de personnes âgées ou handicapées, n’ont peut-être pas la technologie chez elles, notamment en ce qui concerne le type de processus de demande de vote par correspondance que nous avons au Nouveau-Brunswick. Si vous n’avez pas d’imprimante, la tâche devient très difficile. Vous devez signer votre demande même si vous pouvez l’envoyer par courriel.
Ensuite, il s’agit de faire parvenir ces bulletins de vote aux gens. Nous faisions tout ce que nous pouvions pour faciliter cette livraison, car nous savions que le délai était court, de sorte que nous permettions aux amis et à la famille de venir chercher les bulletins de vote pour les remettre aux gens. Sinon, les directeurs du scrutin et leur personnel allaient les remettre en main propre, puis revenaient les chercher. Je dirais que le personnel sur le terrain s’est surpassé pour essayer de faire en sorte que tout le monde puisse voter.
Les personnes placées dans des établissements de soins de longue durée représentaient bien sûr un autre défi. Nous avons essayé de faciliter le plus possible le processus de vote par correspondance pour ces personnes, mais ce fut un défi. Nous avons dû compter sur le personnel des établissements de soins de longue durée pour aider les résidents, et comme vous le savez tous, durant cette pandémie, ils sont déjà très surchargés de travail. Dans certains cas, on ne comprenait pas bien ce qui devait être signé. Au Nouveau-Brunswick, nous avons une enveloppe de certificat contenant le bulletin de vote qui doit être retourné, et qui n’était pas signé, par exemple. En conséquence, certaines personnes ont exercé leur droit de vote, mais lorsque les bulletins sont revenus, les procédures n’avaient pas été suivies correctement. C’est l’une des choses que nous voulons examiner — la façon de simplifier le processus — en prévision de nos élections en mai, car nous prévoyons que celles-ci se déroulent dans le même contexte.
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Je voudrais souligner les défis qui se posent — et je sais qu’elle l’a fait, très bien même — aux établissements de soins de longue durée. Nous avons un établissement de soins de longue durée dans cette petite circonscription, et même s’il n’y a actuellement aucun cas à l’Île-du-Prince-Édouard, il y a toujours des restrictions à l’entrée de ces établissements. Elles sont même limitées à certains membres de la famille, par exemple, si bien que c’est très difficile.
À vrai dire, j’ai eu la chance de connaître l’administrateur de l’établissement. J’ai pu prendre contact avec lui. J’y suis allé muni d’un équipement de protection complet — masque facial, écran facial, gants — et de suffisamment de demandes, de nouveaux stylos, de certificats pour enregistrer moi-même n’importe lequel des résidents. J’ai pu les aider dans ce processus. Cependant, comme le disait Mme Poffenroth, nous avons l’obligation de faire signer ces demandes, ce qui peut être très difficile pour les gens. J’ai pu sortir. J’ai pu apporter les demandes, les faire préremplir et les faire signer, avant de les récupérer. J’ai remis les bulletins en main propre pour que ces personnes puissent voter. Toutefois, un des principaux défis des prochaines élections fédérales sera de se rendre dans les quelque 10 000 établissements de soins de longue durée du Canada.
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Pas chez vous, d’accord.
Je vous sais gré à tous les deux d’avoir parlé des établissements de soins de longue durée et des coûts et défis associés aux bulletins de vote par correspondance. Je sais que mon collègue d’en face s’est offusqué des questions que nous avons posées plus tôt au directeur général des élections, pensant qu’il y aurait complot vu que nous sommes des conservateurs. Cependant, vous avez tous les deux mis l’accent sur certains domaines clés, à la fois les défis que nous devons relever dans les établissements de soins de longue durée pour que ces bulletins soient remplis correctement et, disons, dans le cas des personnes qui travaillent à l’extérieur de la province et qui veulent voter.
Je souhaiterais vous poser des questions à tous les deux. Ces questions vous concernent tous les deux.
Combien de bulletins de vote par correspondance ont été déposés récemment au Nouveau-Brunswick? Je crois que vous avez dit qu’il y en avait eu 13 000. Est-ce exact, madame Poffenroth?
Mme Kimberly Poffenroth: Oui...
M. Todd Doherty: Les 13 000.
Désolé, continuez.
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Merci, madame la présidente.
Je voudrais commencer par remercier nos témoins. Merci de vous être joints à nous aujourd’hui et de nous faire profiter de votre expérience et de votre expertise.
Pour cette première question, je cherche à obtenir une réponse par oui ou par non. Elle s’adresse à la fois à Mme Poffenroth et à M. Garrity.
Chacun d’entre vous pourrait-il présenter au Comité la fourchette et le nombre de cas, du plus petit au plus grand, ainsi que le nombre moyen de cas, pour la période électorale?
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Monsieur Garrity, madame Poffenroth, merci d'être ici.
J'ai une question pour tous les deux.
Existe-t-il une association ou une alliance, officielle ou informelle, de bureaux électoraux au Canada?
Permettez-moi de vous expliquer pourquoi je pose la question. Vous avez tous les deux donné quelques recommandations de pratiques exemplaires, comme M. Blaikie l'a déjà mentionné. Monsieur Garrity, vous avez dit que vous aviez un document relatif à la COVID-19. Il serait utile que le Bureau du directeur général des élections à Ottawa et tous les bureaux électoraux provinciaux aient un recueil de manuels de pratiques exemplaires que chaque province pourrait colliger et partager. Ainsi, les autorités de chaque province pourraient prendre connaissance de certaines des pratiques exemplaires employées par leurs homologues provinciaux.
La question s'adresse directement à vous, monsieur Garrity, pour commencer.
À votre connaissance, y a-t-il une alliance ou une association de bureaux électoraux entre les provinces?
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Excellent. Heureux de l'entendre. Je vous remercie.
Je voudrais maintenant revenir sur une question qui a déjà été posée par un de mes collègues concernant la participation électorale. Madame Poffenroth, je crois que vous avez dit qu'au Nouveau-Brunswick, le taux était d'environ 67 %. Monsieur Garrity, je ne sais pas trop ce qu'il sera dans votre circonscription à l'Île-du-Prince-Édouard.
Même si vous avez fait un peu de publicité dans les médias pour inciter les gens à voter, madame Poffenroth, il me semble qu'une vaste campagne de sensibilisation pour encourager le vote serait probablement utile ou, du moins, contribuerait à augmenter le taux de participation.
Prenons l'exemple au sud de la frontière. Je vois d'intenses campagnes de publicité dans lesquelles célébrités et vedettes du sport exhortent les gens à voter. Le message n'est pas partisan; on exhorte simplement les gens à voter. Ce que j'ai vu, ou du moins ce que j'ai lu, c'est que la participation au vote par anticipation des électeurs inscrits est nettement plus élevée que lors des années précédentes. Évidemment, cela découle probablement de nombreux facteurs.
Quoi qu'il en soit, avez-vous, dans le passé, fait beaucoup de publicité dans vos provinces respectives pour essayer d'encourager les gens à aller voter? Sinon, seriez-vous au moins prêts à inclure cela dans vos budgets à l'avenir, à l'échelle provinciale?
Madame Poffenroth, commençons par vous.
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Notre campagne lors de cette dernière élection ne visait pas précisément à faire sortir le vote. L'objectif était d'encourager les gens à profiter des possibilités de vote par anticipation et d'autres méthodes de vote pour aplatir la courbe pendant le scrutin. Dans le passé, nos campagnes visaient à informer les gens des dates, des lieux et des façons de voter.
Le problème avec les campagnes massives visant à faire sortir le vote, c'est que les organismes de gestion électorale doivent faire preuve d'une grande prudence dans leurs actions, en particulier lorsqu'ils font appel à des célébrités ou à des athlètes, par exemple. Même si cette campagne n'est pas de nature partisane, ces gens ont toujours leurs propres opinions partisanes, ce qui tend à mettre l'organisme de gestion électorale dans l'embarras, en quelque sorte.
Nous prenons très au sérieux notre rôle d'encourager les gens à voter et de les informer des façons de voter. Nous devons faire preuve d'une grande prudence dans ce rôle non partisan. Pour une administration électorale, il peut être très difficile d'inviter d'autres personnes à contribuer à la diffusion de ce message, et souvent, cela finit par la mettre dans une situation délicate.
Je vous serais reconnaissant d'inclure dans le manuel des pratiques exemplaires que vous créerez tous les deux, j'espère, certains des mécanismes que vous recommanderiez pour accroître la participation électorale. Je prends vos commentaires très au sérieux. Je comprends ce que vous dites au sujet des écueils possibles du recours à des vedettes ou autres, en raison des répercussions que cela pourrait avoir dans vos bureaux.
Je pense que nous sommes tous d'accord pour dire que plus le taux de participation est élevé, mieux se porte la démocratie. Si vous pouviez nous faire part de vos recommandations ou de vos réflexions — au sujet d'une campagne d'information ou de publicité —, je pense que cela nous serait utile à tous, partout au pays.
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Merci à tous. C'est un plaisir d'être avec vous.
Madame Poffenroth, merci beaucoup d'avoir organisé cette élection. Venant du Nouveau-Brunswick, je vous suis reconnaissant de votre travail. Je sais que cela n'a pas été facile pour vous.
Pour revenir brièvement au vote à distance, j'ai été candidat à deux élections et j'en ai organisé d'autres, et je n'avais jamais réalisé qu'il était si complexe et difficile de voter à distance. En plus, vous l'avez fait en pleine pandémie.
En regardant cela, je constate qu'il y a eu quatre séries par la poste et que la période électorale a été de 28 jours, comme vous l'avez indiqué, et ce, en pleine pandémie, alors que Postes Canada fonctionnait aussi au ralenti. À votre connaissance, y a-t-il une autre façon de voter? Dans votre mandat, et aussi dans votre vision, on indique que vous essayez de trouver de nouveaux modèles de scrutin. En 2020, nous avons beaucoup de nouvelles technologies. Nous avons des iPhone ou d'autres appareils avec la reconnaissance faciale. Envisagez-vous un système quelconque qui permettrait aux électeurs de voter de façon sécurisée avec leur téléphone ou un autre dispositif?
De nos jours, lors des élections, nous savons tous qu'il est possible de voter presque tous les jours après l'ouverture des bureaux de scrutin. Ma circonscription compte six bureaux de scrutin provinciaux. Certains de ces bureaux n'étaient même pas ouverts neuf jours après le déclenchement des élections. Certains se sont vus refuser l'accès aux bureaux de scrutin. Je sais que ce n'est pas votre faute. Vous devez composer avec une pandémie. Toutefois, nous savons tous que les fournisseurs de services du pays, pour le téléphone ou Internet, par exemple, fonctionnent au ralenti.
Ce problème est-il survenu dans beaucoup de bureaux de scrutin du Nouveau-Brunswick? Neuf jours après le déclenchement d'une élection... Je pense qu'il est temps qu'on étudie la question. Je suis convaincu que des gens n'ont pu voter, ou ont été tout simplement refoulés à la porte, ou devaient aller travailler quelque part et n'ont pas eu le temps de voter. Est-ce que beaucoup de bureaux de scrutin ont connu ce problème?
Je remercie les témoins de leur présence.
En tant que députée de l'Ontario, je prends l'information et les données que vous nous donnez et je suis presque jalouse: vous n'avez aucun cas de la maladie, alors que nous en avons quelque chose comme 1 000 par jour, ce qui est très inquiétant.
J'aimerais que nous parlions de ces deux méthodes, en tenant compte de la densité de nos populations. La ville de Toronto compte près de 630 kilomètres carrés, comparativement au Nouveau-Brunswick, qui compte plus de 73 000 kilomètres carrés. Nous savons donc que la distanciation est probablement un peu plus facile dans cette province, mais il faut aussi tenir compte des populations. La ville de Toronto compte environ deux millions d'habitants de plus que toute la province du Nouveau-Brunswick.
En tenant compte de ces deux facteurs, quelles seraient vos suggestions? Vous venez de tenir des élections dans certains grands centres. Que recommanderiez-vous pour ces régions à forte densité de population?
Ce qui me préoccupe, entre autres, c'est que l'Île-du-Prince-Édouard, par exemple, n'utilise pas les écoles. Lorsque nous en avons discuté, nous avons parlé d'utiliser les écoles et de tenir les élections la fin de semaine, lorsqu'elles ne sont pas ouvertes. Elles ne le sont pas, de toute façon.
Même dans ma collectivité, les installations municipales ne sont pas toutes ouvertes. Souvent, les grands espaces sont des lieux publics. Que recommandez-vous? Si les lieux publics ne sont pas disponibles, où pouvons-nous tenir les élections?
Je sais que mon temps de parole est presque écoulé, et j'aimerais aussi parler des travailleurs. Élections Canada a parlé d'avoir une personne par bureau de scrutin, qui agirait à la fois à titre de greffier de scrutin et à titre de scrutateur. Je sais toutefois que vous avez augmenté ce nombre à l'Île-du-Prince-Édouard, afin qu'il y ait plus de personnel électoral. Quelle est la meilleure façon de faire pour veiller à ce que les élections soient les plus démocratiques possible et à ce que les bureaux de scrutin soient faciles d'accès, mais aussi sécuritaires pour les greffiers de scrutin et les scrutateurs, et à ce qu'ils aient suffisamment d'espace?
Je vous lance cela.
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Merci, madame Petitpas Taylor.
Pour ma première question, j'aimerais revenir à certaines choses que j'ai entendues.
Madame Poffenroth, lorsque vous avez dit à M. Tochor que vous n'aviez aucun plan d'urgence et que vous êtes passés en zone rouge, vous ne vouliez pas dire que vous n'aviez aucun plan de gestion des urgences de façon générale, n'est-ce pas? La plupart des urgences sont imprévues. Nous n'avons pas le luxe de prévoir si l'on reviendra au rouge; ces décisions se prennent à la dernière minute.
Vous avez certainement en place des mesures pour gérer les urgences de façon générale, n'est-ce pas?
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Je vais répondre en premier.
Au moment des élections au Nouveau-Brunswick, les gens étaient tenus de porter le masque uniquement lorsque la distanciation n'était pas possible. À titre d'organisme électoral, nous avons encouragé tous les électeurs à porter le masque. J'ai eu beaucoup de visibilité dans les médias. J'ai fait beaucoup d'entrevues pour ces élections et j'ai établi clairement que nous n'allions pas empêcher un électeur de voter — un droit démocratique de base — s'il ne portait pas le masque.
Certaines personnes se sont présentées aux bureaux de scrutin et nous ont dit qu'elles ne porteraient pas le masque. Je suis très fière du travail de nos préposés au scrutin. Ils se sont adaptés à ces gens. Ils ont étalé le vote. Si une personne qui se présentait ne voulait pas porter le masque, ils retenaient les gens dans la file de sorte qu'ils soient plus loin derrière cette personne, et ils s'assuraient de tout nettoyer une fois que la personne avait quitté les lieux.
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Je parlais des situations d'urgence dont nous discutions plus tôt aujourd'hui et des situations d'urgence qui se sont produites dans les établissements de soins de longue durée à l'échelle du Canada. Au bout du compte, il a fallu faire appel à l'armée pour stabiliser la situation et assurer la sécurité de nos proches.
Je pense qu'il serait inadmissible que ces pauvres gens, qui ont dû attendre si longtemps en raison de l'inaction du gouvernement fédéral, ne puissent pas avoir le droit de voter aux prochaines élections. Je pense que la chose la plus décourageante que j'ai entendue aujourd'hui, c'est que les établissements de soins de longue durée, selon la zone dans laquelle ils se trouvent au Nouveau-Brunswick ou ailleurs au Canada, pourraient être assujettis à d'autres restrictions, ce qui empêcherait la tenue d'une élection dans ces lieux de scrutin. Je pense que nous devrions tous réfléchir aux mesures de protection à prendre pour éviter ce genre de situation.
Mais je vais maintenant poser ma question. Le médecin-hygiéniste en chef de vos provinces respectives vous a probablement demandé de modifier vos méthodes. Quels ont été les changements stratégiques les plus difficiles que vous a demandé de mettre en œuvre le médecin-hygiéniste en chef dans vos provinces respectives?
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Je vous remercie beaucoup, madame la présidente.
Je tiens également à remercier Mme Poffenroth, du Nouveau-Brunswick, d'être avec nous aujourd'hui, ainsi que M. Garrity, de l'Île-du-Prince-Édouard. Nous vous remercions sincèrement de votre temps et de vos témoignages.
Puisque je viens également du Nouveau-Brunswick, je dois dire que je suis extrêmement fière du travail accompli par Élections Nouveau-Brunswick au cours du mois dernier. Vous avez certainement relevé ce défi, et je dois avouer que j'ai été très impressionnée par la façon dont tout s'est déroulé. Je tiens donc à vous remercier encore une fois du travail accompli.
J'ai manqué une partie des témoignages d'aujourd'hui, car je devais assister à une autre réunion. Si ma question a déjà été posée, je suis sincèrement désolée.
Je pense que l'objectif des membres de notre comité et celui de tous les parlementaires est de veiller à encourager les Canadiens à participer pleinement à notre processus électoral. Cela dit, étant donné la possibilité qu'une élection soit déclenchée pendant la pandémie, nous reconnaissons certainement que le nombre de bulletins de vote postaux pourrait augmenter.
Ce qui me préoccupe au sujet du Nouveau-Brunswick — et d'autres endroits —, c'est que 20 % de sa population présente un niveau d'alphabétisation qui se situe sous la moyenne nationale. De plus, un grand nombre de Néo-Brunswickois vivent avec un handicap.
J'aimerais savoir quel système a été mis en place pour veiller à ce que ces gens aient accès aux bulletins de vote postaux, car nous reconnaissons certainement que ces bulletins peuvent être compliqués pour certains d'entre eux. Comment pouvons-nous veiller à ce que les gens aient accès aux bulletins de vote postaux s'ils choisissent de les utiliser?
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La réponse à cette question est un peu compliquée.
Nous étions très ouverts à l'idée d'offrir une aide téléphonique aux personnes qui avaient des questions. Ce point a d'ailleurs été soulevé plus tôt. Je dirais que le Nouveau-Brunswick est assez gâté sur ce plan, car la province compte 49 bureaux de directeur de scrutin. Nous avons donc plus de personnel que si nous avions des élections fédérales, car il n'y aurait alors que 10 bureaux de directeur de scrutin.
Nous fournissons beaucoup d'information sur notre site Web, mais les bulletins de vote postaux présentent un défi pour les personnes qui ont des problèmes d'alphabétisation. Le Nouveau-Brunswick a mis en place des systèmes pour permettre aux personnes handicapées de voter de manière indépendante, mais ces systèmes ne couvrent pas les bulletins de vote postaux. Ces systèmes sont donc utilisés dans les bureaux de directeur de scrutin pour permettre aux personnes à mobilité réduite de voter en personne de façon indépendante et de recevoir de l'aide pour cocher leur bulletin de vote ou lire les instructions. Toutes ces mesures sont en œuvre, qu'il y ait une pandémie ou non et qu'il s'agisse d'un bulletin de vote postal ou d'un vote en personne.