:
Je suis désolé que tout le monde ne puisse pas entendre aussi distinctement ce que j'ai à dire. J'espère que le problème technique sera réglé le plus rapidement possible.
J'étais en train de parler du fait que, en tant que nouveau membre du Comité, j'ai pris connaissance de ses travaux à même les notes qui ont été fournies par les greffiers. J'en profite pour remercier les greffiers et tous les membres de leur équipe du travail qu'ils ont fait. Même si j'arrivais au beau milieu des travaux du Comité, j'ai pu me mettre à jour rapidement grâce au service qui m'a été offert par les greffiers. J'aimerais les remercier de m'avoir fourni toutes les explications et tous les documents nécessaires, en français, de surcroît.
Pour terminer, j'aimerais préciser que le Comité a récemment reçu deux hauts fonctionnaires du Bureau du Conseil privé au sujet des normes de convention relatives à la prorogation. Ces derniers ont de nouveau confirmé que la prorogation est une prérogative du gouverneur général, sur avis du premier ministre. C'est exactement ce que nous avons fait. Il est important de regarder les dates et les faits indiqués dans le rapport du gouvernement. La prorogation a eu lieu en août 2020. Selon les témoignages que j'ai lus, lorsque la question était posée aux témoins, souvent ils répondaient que ce n'était pas le bon moment pour une prorogation. Or, quel aurait été le bon moment? Quand on est en pleine pandémie, de nouveaux éléments apparaissent chaque semaine. La première semaine, ce fut l'apparition d'un vaccin au Canada. Nous avions entendu parler de vaccins dans d'autres pays, dont la Chine. Ensuite, une multitude d'événements se sont enchaînés.
Il n'y avait donc pas de date idéale pour demander la prorogation. C'est d'ailleurs ce qui est ressorti des témoignages. C'est du moins ce que j'ai ressenti en les lisant. En effet, chaque témoin a commencé son témoignage en expliquant sa position sur l'idée d'une prorogation. Certains ont dit que la prorogation s'était faite trop vite; d'autres, qu'elle s'était faite trop tard. D'autres encore nous ont dit qu'il n'aurait pas dû y en avoir. Ce sont des opinions, et je suis d'accord pour qu'on exprime des opinions. Cela dit, les opinions présentées dans le rapport nous aideront à prendre les bonnes décisions.
Même si le venait lui-même nous expliquer ce que nous savons déjà, cela ne changerait rien à ces décisions. S'il devait comparaître devant le Comité pour nous expliquer pourquoi la prorogation a été demandée à ce moment précis, il nous dirait que le Parlement a été prorogé à un moment où il fallait prendre du recul. Nous aurions pu le faire avant, tout comme nous aurions pu le faire plus tard. À vrai dire, nous pourrions même proroger le Parlement aujourd'hui, compte tenu de ce qui s'en vient, dans le but de prendre du recul relativement à la livraison des vaccins, aux élections à Terre-Neuve-et-Labrador et à l'arrivée de variants. Nous pourrions alors nous concentrer sur la distribution des vaccins dans toutes les provinces. Ce seraient toutes de bonnes raisons.
Le , qui a été élu par la population, a décidé d'aller voir la gouverneure générale et de lui demander de proroger le Parlement, afin de prendre le recul nécessaire pour mieux aller de l'avant. Tout a déjà été expliqué par l'entremise des opinions présentées dans le rapport.
Nous devons être francs avec les Canadiens et leur expliquer nos décisions. Contrairement à l'ancien gouvernement conservateur, qui prorogeait sans cesse le Parlement sans fournir d'explications, nous nous sommes expliqués. Pendant que les conservateurs étaient au pouvoir, le Parlement a été prorogé à trois reprises, en 2007, en 2008 et en 2009, pendant 63 jours au total, sans qu'ils donnent d'explications ou de réponses aux questions. Ils ont prorogé le Parlement, un point c'est tout.
Pour notre part, nous sommes allés plus loin. Nous avons été transparents. N'oublions pas que nous vivons une crise comme aucun autre gouvernement n'en a vécu dans l'histoire canadienne.
En 2017, notre gouvernement a instauré un changement qui exige que tout gouvernement dépose dorénavant devant la Chambre un rapport expliquant les raisons d'une prorogation. C'est nous qui avons apporté ce changement. Ce rapport explique pourquoi le premier ministre a décidé de proroger le Parlement. Cela tient donc lieu de témoignage de la part du premier ministre.
Bien entendu, les comités peuvent étudier certaines autres questions. C'est tout à fait correct, et c'est ce que nous avons fait. Je sais que le Comité a déjà étudié des cas où le gouvernement de l'époque avait demandé une prorogation. Ce n'est pas la première fois que cela se fait. Dans les archives, on peut voir que des prorogations ont déjà fait l'objet d'études.
Le rapport s'appuie sur les propos de certains spécialistes pour expliquer la prorogation dont nous discutons présentement. Ces explications pourraient nous amener à revoir certaines choses. Notre comité pourrait se pencher davantage sur le contexte ayant mené à cette prorogation et déterminer s'il y a lieu d'apporter des changements afin de pouvoir recourir à la prorogation pour des raisons autres que celles évoquées aujourd'hui.
Toutefois, cela n'est pas le sujet du jour. Ce qui est important, c'est de savoir si nous pouvons dès maintenant formuler des recommandations à la lumière de la prorogation que nous avons vécue.
Bien entendu, les comités peuvent étudier certaines questions. Cela dit, tous les députés, y compris ceux des partis de l'opposition, ont eu l'occasion de nous dire haut et fort ce qu'ils considéraient être les motifs de la prorogation. Pour eux, les motifs étaient clairs. Quoi qu'il en soit, jamais une étude n'est allée aussi loin que celle-ci.
À ce stade-ci, je ne suis pas sûr du tout de la raison pour laquelle on ressent le besoin de pousser cette étude encore plus loin et d'en faire tout un spectacle. Je pense que nous sommes assez responsables et que, compte tenu de tous les témoignages que nous avons entendus, nous pourrions éviter tout ce théâtre ou ce spectacle. Nous avons, sans équivoque, tout ce qu'il nous faut pour rédiger le rapport final.
En lisant les témoignages, j'ai pu voir une déclaration faite par notre honorable collègue du Nouveau Parti démocratique le 28 janvier, donc au début de cette étude. Il estimait alors qu'on avait utilisé de façon abusive la prérogative de demander la prorogation, puisque c'était dans le but de sortir le gouvernement d'une crise politique.
Compte tenu de ses propos, je me demande même si le député participe à cette étude et aux réunions du Comité en faisant preuve de bonne foi et d'ouverture d'esprit. Nous sommes ici pour travailler ensemble et trouver des solutions. Il faut entendre les arguments du gouvernement. Même si le député entend ces arguments, il semble avoir déjà pris sa décision. Avant même la fin de l'étude, il tire ses conclusions. Avant même que les témoins spécialistes ne soient entendus, que ce soient des médecins, des professeurs, des fonctionnaires ou le , les décisions sont déjà prises.
Ce qui m'a achalé, lorsque j'ai lu les témoignages, c'est l'intention de certaines personnes. Quand je vois qu'un membre du Comité est venu dire en comité que sa décision était prise avant même qu'il n'ait pris le temps d'étudier le dossier, je me dis que, même si le Comité entendait le témoignage du premier ministre, cela n'y changerait rien. Le député s'est détaché du rôle fondamental qu'il doit jouer au Comité permanent de la procédure et des affaires de la Chambre et a plutôt fait de la politique en se contentant d'exprimer sa propre opinion avant même d'avoir entendu les témoins.
D'ailleurs, lors de la dernière réunion, le s'est exprimé avant même que nous ayons entendu des témoins que son propre parti avait proposé d'entendre. Il a dit qu'il était très clair pour lui qu'on avait prorogé le Parlement pour mettre fin aux travaux des comités qui se penchaient sur le scandale de l'organisme UNIS. Pourquoi a-t-on fait une étude sur le sujet, alors? Pourquoi avons-nous des comités pour aider la bonne conduite du Parlement? Peut-on dire qu'il s'agit là d'une preuve de bonne foi? Certainement pas. Le chef du Bloc québécois avait lui aussi déjà exprimé son parti pris avant même la fin de l'étude.
Je tire quand même mon chapeau à tous les témoins qui sont venus témoigner sur le sujet. On leur a demandé s'ils pensaient que le gouvernement avait des raisons valables pour proroger le Parlement. Ils ont tous commencé par dire que toutes les raisons se justifiaient pour demander une prorogation. Est-ce qu'il est pertinent que ces gens donnent leur opinion? Oui.
Pour notre part, en tant que parlementaires, nous avons un rôle à jouer lorsque des témoins comparaissent devant un comité dans le but d'évaluer une situation. Personnellement, je trouve cela très délicat qu'un membre du Comité ou qu'un chef de parti fasse une sortie publique à propos de l'étude en cours pour annoncer ses solutions ou les décisions qu'il a déjà prises avant même que le Comité ait terminé l'étude.
C'est du moins mon interprétation de la situation. Je suis arrivé à ce comité en cours de route, j'ai lu tous les documents attentivement, et voilà ce que j'ai ressenti. On peut imaginer que M. et Mme Tout-le-Monde, lorsqu'ils lisent les rapports sans avoir participé de l'intérieur aux travaux du Comité, ne peuvent pas avoir un sentiment meilleur que celui que j'éprouve après avoir passé la fin de semaine, en tant que nouveau membre du Comité, à lire des documents pour me mettre à jour.
Le 24 septembre 2020, à la Chambre, le député conservateur d' a dit que nous savions tous que le avait décidé de proroger le Parlement en raison de son implication dans le scandale de l'organisme UNIS. On a déclaré cela à la Chambre avant même que nous ayons pu présenter tout notre travail. Le député a dit que la prorogation était une distraction. Il a dit cela alors que nous vivons une crise, que les aînés sont en train de mourir, que le personnel infirmier et les médecins sont à bout de souffle, que les urgences sont pleines et n'ont plus de lits de libres, et que notre personnel est essoufflé.
Nous travaillons main dans la main avec la population dans chacune des circonscriptions, autant celles des conservateurs que celles des libéraux, des néo-démocrates, des bloquistes, des indépendants et des verts. Nous sommes tous censés travailler main dans la main pendant une telle crise. Il faut mettre la population en confiance, lui donner espoir et lui faire sentir qu'elle est soutenue.
Tous les partis ont collaboré et nous ont envoyé des recommandations sur lesquelles nous nous sommes appuyés afin de mettre en oeuvre des programmes. Nous avons rajusté le tir au fur et à mesure. Le recul pris grâce à la prorogation a été extrêmement important pour nous permettre de mieux aller de l'avant et d'élaborer des programmes mieux adaptés.
Par exemple, nous sommes tous au courant de ce qui s'est passé relativement aux voyageurs. Nous sommes 338 députés à la Chambre des communes. Nous lisons les documents et nous prenons des décisions le plus rapidement possible et du mieux que nous pouvons en fonction de nos connaissances. Tous les partis sont logés à la même enseigne. Lorsqu'on s'est rendu compte qu'un voyageur pouvait revenir de voyage et recevoir 1 000 $, nous avons dû revenir sur nos décisions et modifier les mesures. Personne n'a vu cela venir, parce que nous avons des décisions à prendre comme cela ne s'est jamais vu. La pandémie n'est pas venue avec un livret d'instructions. Nous avons dû nous ajuster à chacune des étapes et prendre du recul. C'est pour prendre du recul que nous avons prorogé le Parlement.
Le 5 octobre, le député de a déclaré que ce qui avait surtout motivé le à proroger le Parlement, c'était une tentative de dissimulation. Encore une fois, on dit aux concitoyens que nous avons essayé de dissimuler des dossiers, qu'il s'agisse de l'organisme UNIS ou d'autres. Il ne faut pas oublier que, pendant la pandémie, nous avions une crise à gérer et nous avions des programmes à mettre sur pied pour les étudiants, pour les travailleurs qui avaient perdu leur emploi, pour les aînés, chez qui nous sentions de la détresse.
À titre de secrétaire parlementaire de la , j'ai été en contact avec des aînés de tout le Canada dès le début de la pandémie. J'ai pu sentir la détresse des aînés, notamment ceux qui sont dans les centres de soins de longue durée, qu'on appelle au Québec les CHSLD. Je peux vous dire que la crise sévit encore dans les centres de soins de longue durée en Ontario.
Je pense que c'est la priorité de tout gouvernement et que le premier ministre a beaucoup à faire alors qu'il gère une crise de pandémie et que nous devons élaborer un rapport le plus rapidement possible.
J'ai commencé mes lectures autour du 10 décembre, c'est-à-dire au début des premières réunions portant sur cette étude du Comité. Ma première lecture du Dr David Williams disait ceci:
Pendant le printemps et jusqu'au début de l'été, nous avons considérablement « aplati la courbe » à moins de 100 cas par jour, et même beaucoup moins [...]
Le 10 décembre, il disait donc qu'on avait aplati la courbe à moins de 100 cas par jour en Ontario. Il est médecin dans cette province. Il poursuit en disant:
[...] puis leur nombre a recommencé à augmenter en septembre, plus ou moins comme dans d'autres provinces ou, dernièrement, dans certains territoires.
Nous sommes en février 2021. Quand j'ai commencé ma lecture, on parlait déjà...
:
Je vous remercie beaucoup, madame la présidente.
M. Therrien aura à utiliser très peu les services d'interprétation, puisque, aujourd'hui, notre conversation se déroule majoritairement en français. Au moins, cela donnera une petite pause.
Comme la réunion est publique, je voulais faire quelques commentaires préalables, puisque beaucoup de Canadiens sont probablement en train de nous écouter. Au cours du weekend, j'ai parlé à des centaines de citoyens de ma circonscription, Moncton—Riverview—Dieppe. Une fois par mois, environ, j'entre en communication avec eux juste pour voir comment ils se sentent, notamment à cause de la pandémie. C'est une habitude que j'ai prise il y a plusieurs mois, et je dois vous dire que la réception des concitoyens est toujours très positive; ils savent qu'on s'inquiète pour eux et qu'on veut entendre parler de leurs inquiétudes. Ils me disent être tellement contents que, ces derniers temps, les différents niveaux de gouvernement, et même souvent les partis, ont bien travaillé ensemble pour gérer la pandémie. Cela ne veut pas dire que nous sommes toujours d'accord, mais mes concitoyens me disent qu'ils s'attendent à ce que, comme députés élus, nous travaillions en étroite collaboration pour mettre sur pied de bons programmes d'aide.
Je vais être très honnête avec vous. Parmi les inquiétudes mentionnées par mes concitoyens, je n'ai jamais entendu parler de toute la question de la prorogation. Je suis convaincue que c'est quand même une étude importante que nous devons mener, pour laquelle nous avons entendu 12 témoins. Toutefois, les priorités et les inquiétudes des Canadiens qui nous surveillent portent sur les mesures que prendront leurs élus pour les aider durant cette pandémie mondiale. Au Canada, déjà, plus de 800 000 Canadiens ont reçu un diagnostic de COVID-19, c'est énorme. Nous avons pu constater que nous pouvions travailler d'arrache-pied pour mettre sur pied des programmes. À mon avis, les Canadiens veulent voir que nous continuons de travailler ensemble, en étroite collaboration, pour bien les servir.
Le Comité permanent de la procédure et des affaires de la Chambre est très important. J'ai eu la chance d'y siéger pendant la première année où j'étais au Parlement, et j'ai pu voir le travail vraiment essentiel qui peut y être accompli.
Encore une fois, depuis la prorogation, nous avons fait beaucoup de travail concernant toute cette question. J'oserais dire que nous sommes prêts à faire des recommandations. La raison pour laquelle je mentionne cela, c'est que je suis inquiète du fait que l'opposition a déjà des opinions bien arrêtées. Mon collègue et ami M. Lauzon — qui a la parole facile, je dois le dire — a rapporté quelques citations de gens. De mon côté, j'ai fait aussi un peu de recherche sur les commentaires de l'opposition. J'ai ici les propos d'un député au Parlement de Vancouver Kingsway:
[Traduction]
En ma qualité de porte-parole du NPD en matière de santé, je tiens à dénoncer publiquement cette prorogation inutile et inspirée de motifs politiques, qui a été manifestement imposée pour empêcher des comités d'enquêter sur divers scandales politiques du gouvernement libéral, y compris l'affaire UNIS.
[Français]
En lisant ce genre de commentaire, on comprend que l'idée de cette personne est déjà faite.
J'ai beaucoup de respect pour mon collègue M. Blaikie, le député d'Elmwood—Transcona. Je cite ici un commentaire qu'il avait fait le 28 janvier:
[Traduction]
Je crois que bon nombre d'entre nous savent bien que la prérogative utilisée pour la prorogation a été utilisée à mauvais escient par le gouvernement pour s'extirper d'une crise politique, ce qui n'est pas un recours légitime.
[Français]
Je crains que leur idée ne soit déjà faite. Ils ont déjà arrêté leur opinion sur les résultats de cette étude. Je me méfie donc de leur intention d'inviter d'autres personnes à venir témoigner à ce sujet.
Cependant, je pense qu'il est vraiment important de continuer à travailler ensemble. Le Comité permanent de la procédure et des affaires de la Chambre a quand même fait un travail exceptionnel ces derniers temps, et je suis convaincue qu'il pourra continuer à le faire.
Je vais essayer de ne pas prendre trop de temps, puisqu'il y a plusieurs mains levées. Toutefois, en me préparant un peu pour cette réunion, j'ai eu un certain nombre de réflexions qui, à mon avis, sont pertinentes et doivent être entendues par mes collègues du Comité et tous les Canadiens.
Tout d'abord, je veux que mes collègues réfléchissent au précédent qu'ils ont créé en causant certains retards, à la fois en convoquant des témoins et en demandant des documents. Je sais que, lorsqu'on est dans l'opposition, on est toujours à la recherche de façons créatives de demander des comptes au gouvernement, pour ainsi dire. Pour ceux qui nous regardent à la maison, oui, nous utilisons tous de temps à autre la procédure parlementaire ou tout autre outil à notre disposition pour défier le gouvernement.
D'ailleurs, madame la présidente, je pense que vous étiez avec moi durant la première année de cette mouture du Comité permanent de la procédure et des affaires de la Chambre. Lors d'une des premières réunions auxquelles j'avais assisté, M. Christopherson, un député que je respecte énormément, avait parlé pendant deux heures. En tant que nouvelle députée, je ne comprenais vraiment pas ce qui se passait.
:
J'étais émue et un peu traumatisée, mais j'ai quand même compris que ce sont des outils de travail qu'il est possible d'utiliser. J'ai beaucoup d'estime pour M. Christopherson, et ses interventions à la Chambre nous manquent beaucoup.
Encore une fois, nous reconnaissons que l'opposition a ces outils à sa disposition. C'est acceptable et cela existe depuis l'avènement du modèle parlementaire de Westminster. Toutefois, pour tout ce qui se trouve dans notre domaine de travail, il y a quand même des limites. Ce qui est vrai, du moins jusqu'en 2020, c'est qu'un premier ministre ne témoigne devant un Comité qu'en de rares et exceptionnelles circonstances.
En signe d'ouverture et de transparence et pour répondre à des questions pertinentes, le premier ministre Trudeau, on doit s'en souvenir, a comparu en août 2020 devant le Comité permanent des finances. Auparavant, un premier ministre ne s'était exprimé devant le Comité que dans une poignée de circonstances. Nous devons nous dire que le a témoigné devant ce comité pendant une heure et demie. Il n'a pas fait qu'une petite visite, il a répondu à toutes les questions des membres qui étaient présents.
Je trouve donc un peu préoccupant le débat actuel au sujet de l'invitation du premier ministre à notre Comité. Franchement, j'ose croire que, si les députés de l'opposition voulaient vraiment que le premier ministre parle de prorogation, il y aurait un minimum de pertinence à leur demande. Il n'y a pas si longtemps, nous avons entendu le , et l'objet de cette comparution avait une certaine pertinence. Elle était logique et liée au sujet de l'étude sur la prorogation. M. Rodriguez a alors passé une bonne heure avec nous, sinon plus, pour répondre aux questions. Nous ne sommes peut-être pas toujours d'accord sur les réponses qu'il a données, mais il a quand même été franc et il nous a donné des informations. Il a expliqué au Comité le raisonnement du gouvernement à l'égard de la prorogation, au nom du premier ministre et du Cabinet.
Comme pour toutes les autres questions dont le Comité est actuellement témoin en ce qui concerne la politique gouvernementale, nous avons entendu le premier ministre dans le cadre des témoignages à ce sujet. Combien d'autres fois un premier ministre a-t-il comparu devant un comité pour une question qui relève des activités de la Chambre ou sur des questions relatives au Bureau du Conseil privé? La réponse est simple. Selon mes recherches, ce n'est jamais arrivé.
Mettons cela sur la table aujourd'hui. Aujourd'hui, les députés de l'opposition veulent convoquer le premier ministre ici, pour parler de l'affaire du mouvement UNIS. Nous savons tous que c'est ce qu'ils essaient de faire et nous savons tous pourquoi ils le font dans le cadre cette étude sur la prorogation. La pertinence est un problème. Ils ont essayé cela dans plusieurs autres comités: relier gentiment l'affaire du mouvement UNIS à toutes les facettes des opérations gouvernementales et à la réponse à la COVID-19.
Le Parti conservateur a tenté ce coup de théâtre lorsque le Comité a été remis en route pour la deuxième session de la 43e législature. Il a essayé d'envelopper une autre étude du Comité sur la question du mouvement UNIS ainsi que l'étude sur la prorogation. Notre camp croyait à l'époque qu'il s'agissait d'un geste inapproprié, ce qu'il continue d'être aujourd'hui. Maintenant, nos collègues de l'autre côté vont continuer à essayer de dire que ce n'est pas le cas, mais, encore une fois, on a une idée de ce que disent les membres de différents partis. Tout ce qu'on a à faire, c'est de regarder la liste des témoins qu'ils appellent, et cela devient très évident.
Le premier ministre, Mme Telford et la ministre Chagger ont tous comparu devant le Comité permanent des finances. Dans le cas de la ministre Chagger et de Mme Telford, n'oublions pas que les témoins ont témoigné non pas pendant une demi-heure, ni pendant une heure ni pendant 90 minutes, mais pendant deux heures entières. Elles ont offert un témoignage de deux heures et, même si les questions étaient difficiles, elles ont répondu à toutes.
À maintes reprises, la théorie avancée par nos collègues de l'opposition a été écartée, voire rejetée.
À un certain moment, M. Poilievre l'a fait aux dépens du , mais cela est tombé à plat. M. Cooper a tenté de faire la même chose aux dépens de Mme Telford, mais cela a encore moins fonctionné. On le voit bien, cette théorie est une coquille vide. La théorie ridicule selon laquelle le premier ministre et sa famille se sont personnellement investis dans la décision de donner la responsabilité d'un programme fédéral au mouvement UNIS est absurde et a été réfutée.
À plusieurs reprises, le Comité permanent des finances, le Comité permanent de l'accès à l'information, de la protection des renseignements personnels et de l'éthique et le Comité permanent des opérations gouvernementales et des prévisions budgétaires ont tenté de maintenir l'affaire du mouvement UNIS en vie aux yeux des Canadiens et des médias. Toutefois, personne ne croyait ce que les conservateurs et leurs alliés de l'opposition avançaient. Franchement, je dois dire que les Canadiens sont plus intelligents que cela. Ils ont vu ce coup politique pour ce qu'il était et ils sont rapidement passés à autre chose. Ils voulaient un gouvernement sérieux et axé sur eux, qui pouvait les aider à traverser la pandémie. C'est exactement ce que nous avons fait. Qui aurait pu penser, il y a un an, que nous serions aujourd'hui dans cette situation?
La dernière année a été incroyable. Au mois de mars dernier, lorsque nous avons quitté Ottawa, peu d'entre nous savaient ce qu'était la COVID-19. Maintenant, nous connaissons le vocabulaire qui y est associé, et on l'utilise régulièrement. Avant la pandémie, qui pensait à l'éloignement physique et au lavage de mains rigoureux?? Tout a changé. Les Canadiens avaient des attentes, et nous y avons répondu. Nous avons mis en œuvre des programmes dans le but de les aider, et nous allons continuer à le faire pendant et après la pandémie.
J'ai parlé à plusieurs de mes concitoyens en fin de semaine dernière. De quoi me parlaient-ils? Ils m'ont parlé de la vaccination — ils veulent s'assurer que leurs parents et que les aînés vont recevoir leur vaccin —, du programme d'aide financière que le gouvernement a mis sur pied pour aider les petites et moyennes entreprises, du transport et j'en passe. Les Canadiens veulent tout simplement s'assurer que leurs députés et leur gouvernement sont là pour les aider et qu'ils travaillent pour eux. C'est exactement ce que nous avons fait.
Je vais faire une parenthèse, madame la présidente. Au cours des premiers mois de la pandémie, tous les partis ont très bien travaillé ensemble. Nous avons pu faire des ajustements aux programmes établis. Ils n'étaient peut-être pas parfaits au début, mais grâce à la rétroaction reçue de tous les députés de la Chambre, nous avons pu apporter des modifications en vue de mettre sur pied de bons programmes qui permettent d'aider les Canadiens. C'est exactement ce que les Canadiens attendaient de nous.
Pourtant, nous revoilà ici. Nous sommes de nouveau devant ce qui est, espérons-le, le dernier effort d'une opposition désespérée qui essaie de maintenir vivante cette histoire qui ne repose sur rien. Permettez-moi d'être claire, madame la présidente: la motion que nous débattons aujourd'hui n'est rien d'autre qu'un coup politique visant à briser les dernières limites du décorum. Les conservateurs et les autres partis de l'opposition ont fait comme certains autres politiciens: ils sont prêts à se déconnecter complètement de la réalité et à dire tout ce qui est nécessaire pour atteindre leur objectif. Selon moi, leur seul objectif, c'est le pouvoir.
Aujourd'hui, mes collègues de l'autre côté de la table ont soutenu qu'il était nécessaire d'entendre les personnes énumérées plus tôt afin de déterminer ce qui a mené à la décision de proroger le Parlement en août 2020. Cela a été dit à plusieurs occasions, mais je vais le répéter, au bénéfice des membres du Comité. La pandémie internationale a frappé notre pays en mars 2020 et continue de ravager notre population. Le discours du Trône de décembre 2019 n'était tout simplement plus pertinent du tout, à cause de ladite pandémie.
Tout au long de la première vague, le gouvernement a travaillé sans relâche pour s'assurer que les Canadiens disposaient de l'appui dont ils avaient besoin. Plusieurs d'entre nous pensaient que la première vague était derrière nous et que tout allait bien aller, mais la deuxième vague, qui était encore pire, nous a ravagés.
En août 2020, avec des restrictions assouplies et une certaine normalité de retour au pays, le gouvernement a fait le point et s'est rendu compte que la feuille de route établie ne tenait pas du tout compte de la question la plus pertinente, c'est-à-dire la pandémie mondiale. Par conséquent, une réinitialisation était nécessaire pour s'assurer que l'ensemble du gouvernement était prêt à affronter la deuxième vague imminente et à relancer l'économie.
La prorogation était alors un outil parlementaire à la disposition du gouvernement pour effacer l'ardoise, en quelque sorte, et recentrer le programme gouvernemental. Personne, pas même mes collègues cyniques de l'autre côté, ne peut soutenir que le discours du Trône précédent était encore pertinent et qu'un nouveau plan n'était pas nécessaire.
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Madame Vecchio, il est effectivement important que notre personnel de soutien, notamment les interprètes, ait la capacité de répondre à nos besoins et qu'il demeure en santé. C'est d'ailleurs l'une des raisons pour lesquelles nous avons présenté une motion visant à ce que nous continuions cette discussion lors de la prochaine rencontre. Malheureusement, on a présenté une motion partisane qui nous empêche de mettre fin à la rencontre d'aujourd'hui et qui nous force à continuer d'exprimer les raisons pour lesquelles cette motion devrait être retirée.
Dans l'histoire canadienne, il est arrivé très rarement qu'un premier ministre vienne témoigner. Nous connaissons les intentions derrière une telle demande. En effet, le discours de l'opposition était établi avant même que nous ayons ces discussions au Comité. C'est ce que je constate, à la lumière de ce que j'ai pu entendre à la Chambre et pendant les témoignages de personnes invitées à la suggestion de tous les partis. On prétendait avoir déjà trouvé la solution avant même d'avoir entamé des discussions à ce comité-ci. Donc, les intentions derrière cette demande visant à faire comparaître le premier ministre restent nébuleuses.
Nous avons reçu plusieurs documents et j'ai lu tous les témoignages à partir du mois de décembre, notamment celui du Dr David Williams, le médecin-hygiéniste en chef du ministère de la Santé de l'Ontario. Il nous disait déjà, le 10 décembre, que les unités de soins intensifs avaient atteint leur capacité maximale. C'était au mois de décembre, quand vous avez commencé à recevoir des témoins. Les hôpitaux étaient déjà mis à rude épreuve à cette époque. Il manquait déjà de lits aux soins intensifs. Aujourd'hui, la situation n'est plus la même.
Il faut comprendre que la prorogation a servi à prendre du recul. Il n'y a pas que le système de santé; on n'a pas parlé encore de la façon dont la crise a touché le tourisme, ou encore les entreprises en région rurale comme celles de ma circonscription. Une circonscription comme la mienne, qui comprend 41 municipalités, dépend des microentreprises. La plupart des employeurs qui s'y trouvent comptent un ou deux employés. Souvent, le propriétaire est le seul employé. Il était donc extrêmement important de demander une prorogation, de faire des commentaires et de rectifier le tir pour venir en aide aux circonscriptions comme la mienne.
Je reviens sur le système de santé. En Ontario, au Québec et dans d'autres provinces, il a été très fragilisé. Les gens sont épuisés, ils sont tannés de la COVID-19 et ils veulent passer à autre chose.
Ce que nous comprenons de cette demande, c'est qu'on veut jeter de l'huile sur le feu et alimenter davantage un débat en faisant en sorte que le premier ministre ou toute autre personne invitée dans cette motion fournisse un témoignage qui figurera dans les comptes rendus. Or on connaît déjà le contenu d'un tel témoignage, car le gouvernement s'est déjà adressé à la population par l'entremise d'un discours du Trône, d'un énoncé économique et de réunions publiques. Le premier ministre s'est présenté presque tous les jours devant la population pour la tenir au courant.
Comment informer la population concernant un système fédéral fortement touché par une crise qu'un pays comme le nôtre n'a jamais connue? C'est le pire événement qui soit arrivé, après les guerres mondiales. Imaginez combien une prorogation est importante dans un tel cas. Ce n'est plus le temps de parler du moment idéal pour demander la prorogation, de la meilleure façon de procéder ou de la durée idéale de l'intervalle entre la prorogation et la reprise des travaux.
Ces six semaines ont été extrêmement importantes afin de prendre le recul nécessaire pour revenir en force. Pendant ce temps, il y a eu des discussions au sein du gouvernement et les fonctionnaires ont travaillé d'arrache-pied.
Les systèmes organisationnels et les programmes d'un gouvernement ne sont pas conçus pour gérer une pandémie. Ils servent à appuyer les décisions que doit prendre le gouvernement, lesquelles ont toujours des répercussions sur la fonction publique. Rappelons-nous l'histoire du système de paie Phénix, dont les ratés ont complètement court-circuité les rouages de l'appareil gouvernemental.
Les décisions prises pendant la pandémie, y compris celle de proroger le Parlement, imposent un fardeau accru à la fonction publique, particulièrement en ce qui touche la gestion des portefeuilles visés. Lorsqu'on annonce un déficit de 300 milliards de dollars, on parle de l'argent dépensé pour assurer cette gestion. Prélevé dans les coffres de l'État, cet argent vise à aider la population, à aider nos concitoyens dans les circonscriptions. Ce sont nos fonctionnaires qui gèrent directement ces fonds.
Mme Vecchio a soulevé un point important tantôt. Elle a martelé le fait qu'il fallait prendre soin de nos employés et des interprètes. Il en va de même pour tous les employés de la fonction publique qui doivent composer avec une surcharge de travail au sein de la machine gouvernementale fédérale. Cette pandémie est une leçon de vie sur les plans administratif et politique, une leçon de vie que nous devons, tous ensemble, mettre à profit pour aller de l'avant.
Cette motion n'apporte rien de bon. Elle ne nous aide pas à progresser, et elle risque de susciter de la peur dans la population canadienne. Il nous faut rédiger un rapport, c'est une chose, mais nous devons aussi travailler à l'élaboration des orientations à prendre afin d'améliorer le système. Ma participation au Comité permanent de la procédure et des affaires de la Chambre est un cadeau du ciel pour moi. Elle me donne la possibilité de travailler à l'amélioration des procédures de la Chambre et des procédures électorales de façon à ce que nous puissions évoluer dans un système moderne.
Nous avons mis au point des outils modernes, dont une application de vote électronique. Cela va changer le monde de la politique. Nous sommes à l'affût des moyens qui nous permettront de changer, de nous adapter à la technologie d'aujourd'hui. La prorogation d'un gouvernement comme le nôtre fait partie des décisions payantes.
Le premier ministre a demandé la prorogation du Parlement dans le but de rendre celui-ci meilleur qu'auparavant. Dans la vie, il ne faut pas avoir peur de faire un pas en arrière pour mieux avancer par la suite. Au cours de ma carrière, j'ai acquis de bonnes valeurs. Il est souvent arrivé que des situations ambiguës surviennent, et les décisions étaient difficiles à prendre. J'ai appris que le fait de prendre du recul permettait d'y voir plus clair. J'affectionne particulièrement une expression anglaise qui exprime bien cela.
[Traduction]
Nous devons voir l'ensemble de la situation.
[Français]
Le recul nous permet d'obtenir une vue d'ensemble, puis de nous tourner vers l'avenir en étant mieux outillés.
Notre premier ministre a en fait rassuré la population lorsqu'il a mentionné la nécessité de changer les données liées à certains programmes, qui ont dû évoluer au fil du temps. Je pense notamment à la Prestation canadienne d'urgence et à la controversée Prestation canadienne d'urgence pour les étudiants.
Permettez-moi de présenter un autre exemple. Avant la prorogation, il y avait dans ma circonscription un problème lié aux entreprises qui exploitent des traversiers. Quatre traversiers circulent entre l'Ontario et le Québec. Aucune disposition des programmes en place ne pouvait aider ce genre d'entreprises, qui fonctionnent de façon saisonnière. Il leur était impossible de présenter les chiffres de l'année précédente, puisque, à la même date, les traversiers n'avaient pas pu poursuivre leurs activités en raison des inondations.
Ce qui s'est produit dans ma circonscription était exceptionnel. Qui aurait pu prévoir qu'une autre inondation aurait lieu à la même date l'année suivante, c'est-à-dire en temps de pandémie?
Pour recevoir de l'aide, une entreprise doit démontrer quel était son revenu net pendant cette période. Ces entreprises de ma circonscription sont des services essentiels, puisqu'elles sont nécessaires si l'on veut traverser la frontière entre l'Ontario et le Québec. Comme il n'y a pas de pont dans ma circonscription rurale, les gens dépendent des traversiers. Les gens n'imaginent pas à quel point les quatre traversiers de ma circonscription ont dû relever des défis pendant la pandémie.
Ce n'est pas parce que je suis du même parti que Justin Trudeau que nous avons pu régler la situation. Pendant la pandémie, j'ai fait partie de la même zone grise que tous les députés.
À la Chambre, j'ai entendu mes collègues parler de certains cas. Nous défendons tous certains cas corps et âme. À la Chambre, lorsqu'un député parlait d'une situation vécue dans sa circonscription, le ministre lui répondait d'envoyer le dossier à son ministère pour que ce dernier voie ce qu'il pouvait faire. Il ne voulait pas procéder au cas par cas à la Chambre. Souvent, il n'y avait pas vraiment de solution, il n'y avait pas de recette parfaite.
Pour mieux aller de l'avant, un gouvernement doit prendre du recul.
J'ai entendu qu'il n'y avait qu'une seule raison à la prorogation, et que ce n'était pas la pandémie. Je regrette, mais si c'est ce qu'on pense, cette motion n'a pas sa place ici. Ma façon de pensée est la même que celle des Canadiens. Nous ne sommes pas là pour effrayer les gens, nous sommes là pour les aider et pour leur donner des subventions, comme nous l'avons fait pour les aînés. Nous avons pris des décisions.
Pendant la pandémie, nous avons aidé les couples d'aînés, puisqu'ils avaient certains besoins d'ordre financier. Ils payaient plus cher pour leur épicerie, pour la livraison de celle-ci, pour leurs médicaments et j'en passe. Le gouvernement a donné 1 500 $ par couple d'aînés. Voilà qui est très important. Nous avons été là pour les aînés et pour la population générale.
Je trouve très décevant d'entendre ce que disent mes collègues, alors qu'il fallait prendre du recul.
J'ai même demandé à un témoin quel aurait été, selon lui, le moment idéal pour proroger le Parlement. Je lui ai demandé pourquoi il pensait que la prorogation aurait pu durer deux jours au mois d'août et que cela aurait fait l'affaire. Je suis bien d'accord que l'on consulte des spécialistes. Toutefois, des spécialistes, ce n'est pas la même chose que des députés qui travaillent sur le terrain et qui rencontrent leurs concitoyens; ce ne sont pas des fonctionnaires qui doivent travailler à la relance ou à la réinitialisation du gouvernement; ce ne sont pas des ministres qui se rencontrent tous les soirs pour prendre les meilleures décisions possible. Le premier ministre et ses ministres ont redoublé d'efforts et ont travaillé sans compter les heures en vue de prendre soin des citoyens. Ils ont travaillé d'arrache-pied pour arriver à prendre les meilleures décisions possible.
Pourtant, aujourd'hui, on nous dit que la solution était simple. On nous dit que la prorogation aurait pu avoir lieu plus tôt. Mes collègues et moi n'avons pas de boule de cristal. Nous ne pouvons donc pas savoir ce qui est arrivé dans chaque circonscription. On ne peut pas se mettre à la place des aînés dans les centres d'hébergement de soins de longue durée. Il a fallu envoyer l'armée et la Croix-Rouge dans ces centres, en Ontario et au Québec. Des médecins, des infirmières et des préposés aux bénéficiaires de l'armée sont venus soutenir le système, parce qu'il a flanché pendant la pandémie.
Le système de santé canadien n'a pas pu soulager la souffrance causée par la COVID-19.
Aujourd'hui, on me dit que ce ne sont pas des raisons valables pour proroger le Parlement. Mes concitoyens sont plus importants que ce que ces propos sous-entendent et, dans une telle situation, ils doivent être la priorité. Nous devons aller de l'avant et finaliser le rapport.
Je souhaite apporter certains éléments, en tant que nouveau membre du Comité. Je ne connais pas encore toute la procédure, mais quelques points me font regretter de ne pas avoir été présent dans le passé. J'aurais voulu défendre davantage certains sujets au Comité permanent de la procédure et des affaires de la Chambre en proposant des solutions, des études ou des ajustements à apporter aux des études en cours. Je promets d'être présent pour la suite des choses.
Aujourd'hui, l'important est de ne pas envoyer de message négatif à la population. Nous n'en avons pas besoin. La population a plutôt besoin d'être rassurée. Il faut démontrer de la solidarité entre tous les partis du gouvernement et encourager des prises de décision unifiées.
Cette semaine, je me sens obligé de défendre les aînés, au Canada comme au Québec, à cause de fausses allégations du chef du Bloc québécois. Comment voulez-vous mettre l'énergie au bon endroit, alors que le chef du Bloc québécois communique de fausses informations aux aînés pour leur faire peur?
Aujourd'hui, cette prorogation...
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Merci, madame la présidente. Je vous en sais gré.
J'en sais gré également à mes collègues pour les commentaires et les sentiments qu'ils ont exprimés. Je les partage en grande partie. Je pense qu'il est vraiment essentiel à garder à l'esprit le message de M. Lauzon sur la collaboration.
Pour ma part, je constate la partisanerie du débat, le désir de marquer des points politiques et les présuppositions quant aux conclusions de notre étude. J'ai fait quelques lectures à ce sujet. Il suffit de jeter un coup d'œil aux questions et aux déclarations de membres du Comité et de députés des autres partis à la Chambre pour se convaincre que beaucoup de commentaires qui ont été faits présupposent les conclusions de l'étude.
Je dirai ceci. À quoi sert-il de faire une étude si, au départ, nous n'avons pas l'intention réelle, claire, honnête, de la mener à terme? Si ses conclusions sont établies d'avance, il semble que c'est donc à d'autres fins qu'on la mène, et je remets cela en question. Je ne sais tout simplement pas.
J'aimerais dire, pour le compte rendu, que le Comité a entendu des hauts fonctionnaires du Bureau du Conseil privé au sujet des normes et des conventions concernant la prorogation. Leur témoignage nous a confirmé ce que nous avons entendu de la part de nombreux autres témoins, à savoir que la prorogation est une prérogative exercée par le gouverneur général sur l'avis conforme du premier ministre. C'est une pratique constante. Nous l'avons entendu à maintes reprises.
Le gouvernement croit manifestement, et a toujours soutenu, qu'il est ouvert avec les Canadiens et leur explique honnêtement ses décisions. Cela n'a pas toujours été la pratique dans le passé. D'après mes recherches, les gouvernements conservateurs n'ont pas cherché à expliquer pourquoi ils prorogeaient le Parlement. Stephen Harper a prorogé le Parlement à quatre reprises, je crois. J'ai calculé que le Parlement avait été prorogé quelque 181 jours pendant qu'il était premier ministre. Certaines de ces prorogations ont été des plus controversées. Je sais que les partis de l'opposition étaient certainement sceptiques, et à juste titre, devant certaines de ces prorogations. Je pense que c'est très bien.
En 2017, comme les membres le savent, notre gouvernement a introduit un changement exigeant de tous les gouvernements futurs qu'ils déposent un rapport à la Chambre des communes donnant les raisons de la prorogation. Ce rapport nous a été remis. C'est une grande amélioration par rapport à ce qui se faisait auparavant, et pourtant je n'entends vraiment personne le reconnaître. Nous sommes en pleine pandémie et le gouvernement a prorogé le Parlement. Je pense qu'il y avait un fondement rationnel réel à cela, qui tenait à l'approche de communication massive et complète que nous avons pratiquée, avec beaucoup de succès, je crois, et à laquelle tous ont collaboré au début de la pandémie et tout au long de la première vague.
Voilà où nous en sommes. Le gouvernement a produit un rapport justificatif détaillé. Au lieu d'examiner ce rapport sur le fond, nous le remettons en question. S'il y avait une tentative de bonne foi en ce sens, je m'en féliciterais. Je pense que nous avons voulu une grande collaboration, à preuve que, quand les partis de l'opposition ont voulu creuser la question et lancer une étude, nous nous y sommes montrés tout disposés. Pour l'instant, j'ai l'impression que notre étude a épuisé son sujet. Nous avons entendu beaucoup de témoins, 12 en fait. Nous avons entendu des témoignages substantiels. Peut-être que ceux-ci ne cadraient pas avec ce que les membres de l'opposition voudraient pouvoir démontrer, que rien ne vient étayer et qui demeure, à mon sens, de l'ordre des suppositions.
Il va sans dire que les comités ont la faculté d'étudier certaines questions. Je sais que le Comité de la procédure a déjà étudié les prorogations de gouvernements antérieurs.
Madame la présidente, voici ce qui me préoccupe. Nous avons déjà entendu haut et fort les députés de l'opposition, de tous les partis, nous dire ce qu'ils pensent être les raisons de la prorogation. Ils ont été clairs sur ce point, et je me demande alors qu'elle est l'utilité de poursuivre l'étude. Nous pouvons nous éterniser sur la question, nous acharner à la tourner dans tous les sens, mais ce serait au prix de négliger beaucoup de travaux importants qui nous attendent.
Je crois au rôle des partis de l'opposition et à la relation constructive qu'un gouvernement minoritaire peut avoir avec eux. Je crois vraiment que cette collaboration est de grande importance. Cependant, dans l'affaire qui nous occupe, j'ai du mal à croire aux bonnes intentions. Les présuppositions quant aux conclusions de l'étude ne manquent pas. J'en ai de nombreux exemples.
Je ne veux pas du tout m'en prendre à M. Blaikie, mais l'honorable député du NPD a dit le 28 janvier, au tout début de cette étude, qu'il croyait « que bon nombre d'entre nous savent bien que la prérogative utilisée pour la prorogation a été utilisée à mauvais escient par le gouvernement pour s'extirper d'une crise politique ». Ainsi, vous avez montré clairement que votre opinion et vos convictions étaient arrêtées avant même le début. Votre opinion était faite et vous ne cherchiez que des preuves pour l'étayer. Le fait que vous n'en ayez pas encore trouvées...
Vous avez obtenu toutes sortes d'opinions d'universitaires. Vous avez entendu le . Je rappelle que nous avons reçu l'honorable , leader du gouvernement à la Chambre des communes. Du Bureau du Conseil privé, nous avons entendu Allen Sutherland, secrétaire adjoint du Cabinet au Bureau du sous-secrétaire du Cabinet, et Donald Booth, directeur de la politique stratégique et secrétaire canadien de la Reine, Appareil gouvernemental. Ce sont deux hauts fonctionnaires qui...
Permettez-moi aussi de rappeler que les membres ont pu poser leurs questions à tour de rôle. J'ai passé en revue les procès-verbaux. M. Deltell et M. Therrien ont eu deux tours. M. Blaikie a eu deux tours, suivi de M. Nater et M. Lukiwski. Tous ont posé de très bonnes questions au . Nous avons eu notre tour. Le processus était équitable. Tout le monde a eu son tour. Nous avons obtenu les réponses du gouvernement, en plus de son rapport justificatif.
Pour ce qui est des questions aux fonctionnaires, Mme Vecchio a eu deux tours. M. Kent a eu un tour, de même que, de nouveau, M. Therrien, M. Blaikie et M. Nater. J'espère n'avoir oublié personne. Nous avons eu amplement l'occasion d'interroger ces fonctionnaires et le . Quand je me penche sur les commentaires que certains ont faits avant même le début de l'étude, puis sur la formulation même de leurs questions, force m'est de constater que la plupart des questions visaient à amener une conclusion présupposée.
À quoi est-ce que cela sert? Voilà ce que je veux savoir. S'agit-il simplement d'un jeu politique pour marquer des points? Cela me semble de plus en plus évident. Par exemple, le leader parlementaire du Bloc québécois a déclaré à la dernière réunion, avant même qu'on entende les témoins, qu'il était clair pour lui que le Parlement avait été prorogé pour mettre fin aux travaux des comités qui se penchaient sur le scandale UNIS.
Madame la présidente, diriez-vous que c'est interroger de bonne foi un témoin que de suggérer dans la question elle-même la réponse que vous voulez entendre? Qu'est-ce qu'une étude, au fond? Une étude consiste à explorer une question que tous jugent importante. Nous nous sommes mis d'accord avec vous pour que celle-ci soit explorée plus profondément. C'est ce que nous avons fait jusqu'à présent. Il me semble maintenant que nous avons entendu tous les témoins que nous devions entendre.
Madame Vecchio, je ne comprends pas pourquoi vous avez inclus certains témoins dans votre motion. J'aimerais que vous nous le disiez. Pourquoi la ministre des Finances, par exemple, est-elle mentionnée dans la motion? Cela n'a aucun sens pour moi. Je ne comprends pas pourquoi l'honorable , vice-première ministre et ministre des Finances, devrait être là.
De toute évidence, tous les autres témoins laissent entendre qu'il y a un plan, c'est-à-dire qu'il s'agit d'établir un lien entre la prorogation, l'Organisme UNIS et ce qui s'est produit. Je signale que j'ai suivi les travaux du comité des finances et du comité de l'éthique et de certains autres comités, et je sais que la plupart de ces travaux ont repris là où ils en étaient après la prorogation. Pour regarder les choses d'un point de vue rationnel, je pense que les honorables membres du Comité prétendent parfois qu'il s'agissait d'une tentative de mettre fin aux travaux du Comité.
Je siège à un autre comité permanent, le comité des ressources humaines, et nous avons repris nos travaux et avons présenté toutes les motions dans une seule, très longue motion qui a remis toutes ces choses à l'ordre du jour. Je crois comprendre que d'autres comités en ont fait autant. Il y a peut-être des exceptions, mais ce travail s'est poursuivi.
De plus, je citerai le député conservateur de , qui s'est levé à la Chambre des communes le 24 septembre 2020 pour dire « le fait que le premier ministre a décidé de proroger le Parlement à cause de son implication dans le scandale de l'association caritative UNIS », et que la prorogation n'était qu'une distraction. De plus, le 5 octobre, le député de a déclaré que « La seule raison expliquant la décision du premier ministre de proroger le Parlement [...] est donc le scandale lié à l'organisme UNIS », et il a ajouté qu'il s'agissait d'une tentative de dissimulation.
On dirait que ce genre de déclarations obéit à une tentative délibérée et que l'on veuille aussi tirer des conclusions sans aucune preuve autre que du ouï-dire, ce que j'ai vivement contesté en affirmant que le gouvernement a prorogé le Parlement à ce moment-là pour de très bonnes raisons. Il était logique de réévaluer la situation quand nous étions entre la première et la deuxième vague de COVID-19. C'était le bon moment pour réfléchir à la préparation à la deuxième vague et à la façon de composer avec les profondes cicatrices économiques et l'incroyable vulnérabilité des Canadiens à la suite de cette crise.
Je vois certainement tout le travail que nous avons fait pendant cette période. M. Blaikie a prétendu que nous avions pris une pause. Ce n'est pas le cas. Il y a eu tellement de consultations et de travail pour essayer essentiellement d'évaluer où nous en étions en tant que pays après les pressions épuisantes provoquées par la crise mondiale majeure. Cela me semble très rationnel, et cela coïncide avec ce que d'autres ont dit. Je crois que nous avons entendu des témoignages à ce sujet lors de notre première réunion. Je ne me souviens pas du nom de la personne. Je l'ai ici, mais je n'irai pas plus loin. Je vais garder cette question pour un peu plus tard.
Essentiellement, l'une des nombreuses raisons pour lesquelles les gouvernements ont eu recours à la prorogation tout au long de l'histoire a été un changement de contexte majeur, ce qui amène les gens à se demander si les priorités du gouvernement sont les mêmes. Devrions-nous les réévaluer et nous assurer d'avoir la confiance de la Chambre et de répondre aux besoins des Canadiens? À mon avis, c'est la façon de faire d'un gouvernement responsable et réceptif.
Non seulement nous avons été plus transparents que tout autre gouvernement dans l'histoire du Canada en déposant un rapport et en entreprenant une étude de notre plein gré, mais nous en sommes maintenant à un point où visiblement, les partis de l'opposition n'obtiennent pas ce qu'ils veulent. Ils essaient donc de nous intimider ou de nous imposer des ralentissements qui, j'en suis sûr, finiront par se poursuivre et par...
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Merci, madame la présidente.
Bonjour à tous les membres de PROC.
Je suis heureux d'être ici et heureux d'agir comme remplaçant. C'est probablement ma troisième intervention. Je crois que je serai de retour jeudi.
Je tiens à féliciter tous les membres du Comité pour leur excellent travail au nom des Canadiens. De toute évidence, nous avons un peu dévié de notre trajectoire, mais le travail que fait le Comité de la procédure et des affaires de la Chambre, et bien sûr le travail que nous faisons tous au nom de tous les Canadiens, est essentiel à l'efficacité du Parlement.
Nous vivons une période certes difficile. Je pense que nous avons tous été sollicités au maximum. Je me souviens d'être revenu d'Ottawa le 13 mars. On dirait que c'était hier, il est difficile de croire que cela fait un an. Cela fait presque un an que nous sommes revenus. Nous sommes revenus le 13 mars sans savoir exactement à quoi nous attendre, sans savoir à quel point la route serait longue. Je regarde aussi en arrière avec fierté. Au nom des électeurs de Saint John—Rothesay, mon équipe et moi — Jeanette Arsenault, Jody Wheaton et Kevin Collins — nous sommes mobilisés et avons répondu à la demande des Canadiens.
Il est clair que les Canadiens veulent un gouvernement qui les appuie, qui réponde à leurs besoins et qui les défend. Il m'apparaît très clairement que c'est ce que les Canadiens attendent de leurs parlementaires, de leurs députés, à l'heure actuelle. Ils veulent que nous nous mettions au travail en leur nom.
Je veux parler de la motion dont nous sommes saisis, qui propose d'inviter d'autres témoins dans le cadre de cette étude sur les raisons pour lesquelles le gouvernement a prorogé le Parlement en août 2020. Comme l'a dit mon ami et collègue, le député Turnbull, le Comité a entendu de nombreux témoins, et tous les parlementaires leur ont posé beaucoup de questions; il a parfois été clair que certains parlementaires cherchent un résultat. Ils savent ce qu'ils veulent obtenir, et ils continuent à poser des questions à d'autres témoins pour y parvenir. Ils veulent prolonger la démarche jusqu'à ce qu'ils trouvent la réponse qu'ils veulent. Mais la réponse n'est évidemment pas très claire.
Dans ma circonscription de Saint John—Rothesay, je n'ai reçu aucun appel à ce sujet à mon bureau. À l'instar de mon amie et collègue qui est à environ une heure et quart au nord de ma circonscription, la députée Petitpas Taylor, je me prête aussi régulièrement à des séances de questions à la volée, que nous appelons séances AMA. Celle de la semaine dernière a été visionnée près de 7 000 fois en ligne. On peut me demander tout ce qu'on veut. Nous parlons des questions qui sont importantes pour vous. Nous en avons probablement eu 300. Une seule a-t-elle porté sur la prorogation? Non.
D'aucuns disent parfois que c'est important pour la « bulle » ou pour le « cercle d'Ottawa ». Ce n'est pas important pour mes électeurs. Ce que veulent mes électeurs, c'est retourner au travail, s'assurer que, si leur retour est retardé ou annulé, s'ils ont été mis à pied, notre gouvernement va leur accorder le soutien nécessaire, qu'il s'agisse de la PCU, de la PCRE ou de l'assurance-emploi élargie. Pour les entreprises, c'est la subvention salariale, le soutien au loyer ou le CUEC, un prêt commercial de 40 000 $, dont seulement 30 000 $ sont remboursables. Il n'y a pas d'intérêt sur ce prêt tant que vous le remboursez d'ici décembre 2022. Ensuite, nous avons ajouté 20 000 $ de plus.
Les Canadiens veulent savoir que nous sommes là pour eux. Ils veulent s'assurer que le Parlement fonctionne bien en ce moment. Je crois que le Comité a fait ce qu'il devait faire et s'est acquitté de son obligation en ce qui concerne l'étude.
Pour être honnête, je crois que l'opposition a présenté cette motion non pas pour recueillir des renseignements essentiels qui pourraient décider de l'issue d'un rapport du Comité, mais pour suivre encore une fois l'exemple d'autres comités afin d'en retirer des avantages politiques.
Les députés de l'opposition, et les conservateurs en particulier, n'ont pas caché qu'ils en savaient déjà assez au sujet de la prorogation, puisqu'ils ont fait des centaines de déclarations à ce sujet aux médias et à leurs partisans dans les heures qui ont suivi l'entrée en vigueur de la prorogation. Les conservateurs se sont empressés d'appeler cela une opération de dissimulation, mais ils ne peuvent pas parler trop fort ici.
Prenons quelques instants pour voir l'historique récent de la prorogation. Je me considère encore un peu nouveau en politique. J'ai commencé en 2015, je rêvais de représenter ma collectivité. Avant cela, j'étais copropriétaire et président des Sea Dogs de Saint John. Certains d'entre vous sont probablement fatigués. M. Blaikie a beaucoup entendu parler des Sea Dogs de Saint John dans des comités précédents. Au cours de notre première session, nous avons siégé au comité de l'éthique, et j'en suis fier.
Je suis également fier du passé, et j'ai été fier d'apporter la Coupe Memorial dans cette merveilleuse ville. Nous avons été l'équipe d'expansion qui a remporté la Coupe Memorial le plus rapidement. Nous avons commencé comme équipe d'expansion en 2005 et nous avons gagné en 2011.
Pour en revenir à la motion, j'aimerais prendre quelques instants pour voir l'histoire récente.
Entre avril et octobre 2010, le comité de la procédure a été saisi de la question de la prorogation à l'époque du premier ministre Harper. M. Harper a eu régulièrement recours à la prorogation qui a parfois duré des mois. Son recours le plus flagrant remonte à 2008, lorsqu'il a tenté de sauver sa peau en empêchant l'opposition de présenter une motion de censure. Je recommande à tous les membres du Comité de lire les témoignages entendus lors de ces réunions, ainsi que le rapport découlant de son étude.
En 2010, j'étais dans le hockey jusqu'au cou. Je faisais le tour du pays avec mes Sea Dogs de Saint John, mais je m'en souviens. À ce moment-là, le gouvernement était minoritaire et le premier ministre Harper a prorogé le Parlement. Il l'a fait pour éviter une défaite. Je me souviens de ce qu'il a dit un peu partout au pays.
Pour la gouverne de certains députés qui n'étaient pas à la Chambre à ce moment-là ou qui n'étaient pas au courant, j'aimerais expliquer très brièvement ce qui s'est passé.
En 2008–2009, au cours de la 40e législature canadienne, le gouvernement conservateur de l'époque a suscité un tollé légitime à l'échelle nationale en raison de la prorogation de la Chambre. Elle a été déclenchée par l'intention expresse des partis de l'opposition, qui détenaient ensemble une majorité de sièges à la Chambre des communes, de défaire le gouvernement minoritaire conservateur sur une motion de censure six semaines après les élections fédérales du 14 octobre 2008.
L'intention de voter la motion de censure découlait de la mise à jour relative à la situation financière du gouvernement [Difficultés techniques].
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Merci, madame la présidente.
J’ai certainement l’intention de poursuivre mon intervention. Je vais ajouter quelques touches ici et là pour m’assurer d’établir un lien avec la motion et de montrer au moins la pertinence de mes propos.
Je suis un fier député qui en est à son deuxième mandat, et je me sens comme un vétéran. Croyez-le ou non, j’en suis à ma sixième année. J’ai un travail à faire. J’ai le devoir de représenter mes électeurs à la fois dans ma circonscription et à Ottawa. Je dois faire le travail pour lequel mes électeurs m’ont élu, c’est-à-dire les représenter au nom de tous les Canadiens et contribuer à faire fonctionner le Parlement. Pour que celui-ci fonctionne bien, il faut entre autres un bon dialogue, de bons échanges et, certainement, des divergences d’opinions et d’idéologie. Au bout du compte, néanmoins, tous les membres du Comité — en tout cas tous mes collègues — veulent que nous nous occupions de ce qui compte pour les Canadiens, de ce qui leur tient à cœur. Mes électeurs veulent que je les représente d’une façon dont ils soient fiers et que je fasse des choses qui leur sont utiles, qu’il s’agisse, comme je l’ai dit plus tôt, des programmes du gouvernement qui les aident à traverser la crise de la COVID ou d’investissements dans l’infrastructure.
Quoi qu’il en soit, revenons à ma motion, madame la présidente.
J’ai oublié où j’en étais dans mon parcours du Canada. En fait, je crois que j’en étais à Val-d’Or ou à Rouyn-Noranda. Je me souviens que le premier ministre Harper a annulé une journée de l’opposition, ce qui a provoqué un tollé. Il a annulé cette journée prévue pour le 1er décembre. La motion de censure de la coalition ne pouvait donc pas être présentée avant la semaine suivante, le 8 décembre.
À l’époque moderne, les conservateurs détiennent le record du nombre de prorogations. Voici un bref rappel historique.
Au cours de la 41e législature, en octobre 2013, le gouvernement Harper a fermé le Parlement pendant 33 jours pour échapper aux questions sur le scandale des dépenses du Sénat et les manoeuvres de camouflage auquel le Cabinet du premier ministre s’est ensuite livré. Pendant la 40e législature, il a fermé le Parlement pendant 63 jours pour éviter de répondre de l'affaire des détenus afghans. En 2008, comme je l’ai déjà dit, les conservateurs de Harper ont fermé le Parlement pour éviter un vote de censure qui aurait fait tomber le gouvernement. Cet arrêt a duré 53 jours. Encore une fois, pensons-y: une prorogation pour se soustraire à un vote de défiance. En 2007, le gouvernement Harper a interrompu la législature, déclarant qu’il avait donné suite aux cinq priorités proposées pendant la campagne électorale. Et il a fallu attendre 32 jours avant qu'il ne présente un nouveau discours du Trône.
Après tout cela, combien de fois pensez-vous Stephen Harper a-t-il comparu devant un comité pour expliquer les raisons de ces prorogations? Combien de fois? Deux fois? Trois fois? Chaque fois, comme le Comité semble le souhaiter? Non. La réponse est zéro; il n’a jamais comparu.
Le 19 août, , qui était, avant sa rétrogradation, le porte-parole des conservateurs en matière de finances, aux côtés de , a déclaré publiquement que la prorogation était une manœuvre de camouflage visant à mettre fin à l’étude sur UNIS. M. Poilievre a prétendu à tort que les documents fournis par le gouvernement avaient été caviardés pour faciliter ce prétendu camouflage. Bien entendu, c’est oublier que le bureau du leader du gouvernement à la Chambre a remis les documents à tous les partis, et il s’est avéré qu’ils n’ont été caviardés que conformément à la Loi sur la protection des renseignements personnels. Encore une fois, madame la présidente, les conservateurs ne s’embarrassent pas des faits lorsqu'ils gênent leurs thèses, comme c'est le cas ici.
Il va sans dire que la prorogation n’a pas empêché et ne peut pas empêcher un comité de reprendre une étude qui était en cours avant la prorogation ni même d’entreprendre une nouvelle étude sur quelque sujet relevant de son mandat. Ce dont témoigne le fait que de nombreux comités ont entendu et continuent d’entendre des témoins au sujet de l’affaire UNIS. Évidemment, ils mettent peu l’accent sur le fait que, une fois tous les témoins entendus et tous les documents rendus publics, il est avéré qu'il n'y a eu aucune ingérence de la part d’acteurs politiques dans le choix d’UNIS pour administrer l’accord.
Cela dérange l’opposition, qui semble adorer utiliser le temps et les ressources du Parlement pour tourner en rond et essayer de salir le gouvernement, de marquer mesquinement des points sur l’échiquier politique, mais, madame la présidente, les faits sont clairs. S'il y a eu prorogation, c'est pour revoir les priorités après la démission du ministre des Finances et, plus important encore, pour régler les problèmes liés à la pandémie qui, selon les députés de ce côté-ci, figurent parmi les questions les plus importantes qui doivent retenir l'attention du Parlement, du gouvernement et de la vaste majorité des Canadiens. Je pense que nous sommes tous d’accord, madame la présidente. Considérez le nombre de personnes qui viennent dans nos bureaux de circonscription. Considérez les appels que nous recevons.
Madame la présidente, le Comité devrait rédiger son rapport et passer à l’étude d’une question qui intéresse les Canadiens ordinaires, qui intéresse nos électeurs.
Merci, madame la présidente.
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Oui, je parle du Budget supplémentaire des dépenses. Cela leur donne l’occasion de poser des questions aux ministres ou aux ministères, par exemple.
Je me souviens que tous les partis, qu’ils soient dans l’opposition, au gouvernement, au troisième parti ou ailleurs, voulaient que les ministres comparaissent devant le Comité pour poser des questions. Je me souviens, et encore une fois, j’étais une recrue, être assis à regarder un ministre se faire attaquer — pour parler franchement — littéralement. Les attaques provenaient de toutes parts. Le ministre ne réussissait même pas à répondre aux attaques.
C’est à ce moment-là que j’ai été frappé — et je veux revenir à la motion — par le fait que l’opposition ne voulait pas poser au ministre des questions pertinentes ou des questions importantes au nom des Canadiens. Au contraire, ils voulaient que le ministre soit là pour un petit bout de phrase, un clip ou une citation. C’est à ce moment-là que j’ai commencé à approfondir ma réflexion au sujet de ce processus.
Je veux revenir à cette motion. Soyons clairs. Le est à la Chambre des communes tous les mercredis pour la période des questions. Ce n’est qu’un exemple, et nous en avons parlé hier. Il a le mérite de répondre aux questions pendant toute la période des questions. Je ne veux pas dire que c’est sans précédent, mais d’après mon expérience politique limitée, je n’avais jamais vu cela auparavant, c’est-à-dire que le premier ministre du Canada se présente et ne renvoie pas les questions aux ministres ou à d’autres personnes. Il ne se dérobe pas. Il est là et répond aux questions de tout le monde pendant deux heures.
Je reviens à la motion. Je sais qu’il s’agit d’amener le à témoigner devant le Comité de la procédure et des affaires de la Chambre, mais je pose la question suivante au Comité: si ces questions doivent être posées au premier ministre, pourquoi ne peuvent-elles pas l’être pendant la période des questions? Encore une fois, comme mes collègues du Nouveau-Brunswick le savent, je ne représente pas une machine politique ici. J’ai été élu pour représenter ma circonscription et je me suis battu pour ma circonscription. Sur le plan politique, même si je suis politicien, je dois admettre que je ne suis pas aussi fort que d'autres.
Le est disponible tous les mercredis pour répondre aux questions. Si ces questions sont si importantes, pourquoi ne peuvent-elles pas être posées pendant la période des questions? La dernière fois que j’ai vérifié, les représentants du Parti conservateur avaient eu beaucoup d’occasions de poser des questions, alors pourquoi ne peuvent-ils pas le faire à ce moment-là? Ces questions pourraient être posées devant tous les Canadiens, devant tous les journalistes, elles seraient scrutées à la loupe, feraient l’objet de discussions à la télévision ce soir-là et feraient la une des journaux du lendemain. Il est disponible. Il est là pour répondre aux questions de partis de l’opposition.
Je ne veux pas aller trop loin. C'est ce qui m’a vraiment frappé ce matin, alors que je réfléchissais à cette réunion. Je me souviens de l’époque où les premiers ministres précédents fuyaient la période des questions. Ils ne se rendaient tout simplement pas disponibles. Vous pouvez compter sur les doigts de la main combien de fois ils étaient disponibles pour répondre aux questions. Pourtant, le premier ministre est là, semaine après semaine, tous les mercredis, pour répondre aux questions des partis de l’opposition. Peu importe que vous soyez chef de l’opposition, chef d'un autre parti ou député d’arrière-ban, il répond à vos questions.
Ensuite, je reviens au fait qu'il est disponible pour répondre aux questions, et il le fait. Qu'y a-t-il de mal à le faire venir ici pour répondre aux questions lorsqu'il est disponible? Je tenais simplement à le préciser. Encore une fois, je suis certainement le premier à admettre que j'ai un bon appui du côté parlementaire pour ce qui est des raisons, du comment et ainsi de suite, mais le premier ministre est là pour répondre aux questions les mercredis, et je ne comprends pas pourquoi ces questions ne peuvent pas être posées à ce moment-là.
La motion est là. Je suis ici pour parler de la motion. J'ai beaucoup apprécié d'avoir l'occasion, la dernière fois que je suis venu ici, de parler de la motion. Je sais que tous les membres du Comité attendaient en retenant leur souffle chaque mot que j'avais à dire, et je l'ai certainement apprécié. En observant mon écran sur Zoom, j'ai pu voir que les gens attendaient avec impatience ce que j'avais à dire et ils buvaient mes paroles, mais le temps s'est écoulé la dernière fois. Malheureusement, mon temps s'est écoulé.
J'aimerais reprendre là où je m'étais arrêté la dernière fois. Je parlais du précédent historique. Je sais qu'il en a été question plus tôt au cours de la réunion, comme par hasard, avec tout le respect que je vous dois. On nous dit que c'était à l'époque, mais que c'est du passé maintenant, ou on nous demande de cesser de vivre dans le passé, peu importe ce qui s'est passé à ce moment-là, et peu importe ce que le premier ministre Harper a fait. Peu importe la prorogation, le gouvernement minoritaire et la prorogation pour sauver son gouvernement. On nous dit que c'est de maintenant dont il est question. Cependant, le passé est important. C'est important pour le Comité, et il est important pour moi d'en parler.
En ce qui concerne la motion et en la gardant à l'esprit, il est important de parler de ce qui est arrivé dans le passé pour nous éduquer et pour renseigner les Canadiens d'un océan à l'autre au sujet de la prorogation, de ce qu'elle signifie, de la façon dont elle est utilisée, de la façon dont on peut en abuser et de la façon dont elle doit être utilisée. D'autres fois, il n'y a pas d'abus — c'est parfois la bonne chose à faire lorsqu'on est aux prises avec une pandémie générationnelle. Cette pandémie a changé nos vies et elle a eu des répercussions importantes pour chacun de nous.
Lorsque je suis revenu d'Ottawa le 13 mars, j'étais loin de me douter à quelle vitesse les choses allaient changer pour nous, à quel point notre monde allait changer, comment notre pays allait changer, comment la façon dont nous devions gouverner allait changer, comment ce que nous devions faire allait changer, la nécessité de changer de cap et d'élaborer des programmes pour les Canadiens, qu'il s'agisse de la subvention salariale, du Compte d'urgence pour les entreprises canadiennes, de la Prestation canadienne d'urgence, soit la PCU, de la Prestation canadienne de la relance économique, soit la PCRE, de l'assurance-emploi élargie, de la subvention pour le loyer, et j'en passe. Nous les connaissons toutes par cœur.
Je me souviens qu'à la fin de mars, je me suis demandé si je pourrais me rappeler des noms de la PCU et de tout le reste. Je pense que nous allons tous nous coucher le soir en parlant de la PCU et des programmes que nous avons offerts. Les choses changent, et nous avons dû redémarrer, recharger et recentrer nos activités. C'était la chose à faire et c'était tout simplement nécessaire.
D'abord et avant tout, je veux parler encore une fois de l'histoire. Je veux revenir à la motion à ce sujet. Il est important que les Canadiens aient le bon contexte lorsqu'ils nous regardent et prennent des décisions sur la question de savoir si c'est la bonne ou la mauvaise chose à faire, et si le comité de la procédure devrait être saisi de cette question alors qu'il se passe tant de choses dans notre pays.
J'ai fait un rapide décompte ce matin encore, en me préparant pour cette réunion. Je suis très actif dans les médias sociaux, en particulier sur Facebook. La semaine dernière, j'ai affiché quatre publications. Sur un site, j'ai affiché trois vidéos. Les vidéos ont été vues par plus ou moins 65 000 personnes, les trois vidéos. Il y a eu plus de 1 000 commentaires, en incluant mon segment « Demandez-moi n'importe quoi », dont j'ai parlé à la dernière réunion. Il y a eu 1 000 commentaires sur ce que nous devions faire en tant que gouvernement, au sujet de ce sur quoi nous devions nous concentrer, où nous devions aller et comment nous devions répondre aux besoins des Canadiens.
Savez-vous combien de personnes ont parlé de prorogation et du comité de la procédure, et ont demandé que le comparaisse devant le comité de la procédure, pour ce que je qualifierais d'événement théâtral? Savez-vous combien de ces 1 000 commentaires ont été faits à ce sujet? Je vois mon bon ami, le député Turnbull, avancer le bon montant. C'était zéro, aucun, parce que les Canadiens veulent que leurs députés, nous tous, de tous les partis, gouvernent. Ils veulent que nous les appuyions. Ils ne veulent pas que nous consacrions du temps à des frivolités de la sorte.
Quelques députés savent où se trouve mon bureau. Il est situé dans un centre commercial, pour tout vous dire. Si je sortais de mon bureau tout de suite, si je sortais dans le centre commercial aujourd'hui et que je demandais aux 100 premières personnes qui passaient près de ma porte si elles étaient au courant de cette histoire, si elles étaient préoccupées par cette histoire, si elles la connaissaient ou si elles s'en souciaient, je vous le dis tout de suite, aucune d'entre elles ne répondrait par l'affirmative, parce que les Canadiens se demandent quand ils vont obtenir leur prochain chèque de paie et s'ils vont trouver un emploi. S'ils perdent leur emploi, y a-t-il des prestations pour eux? C'est ce qui les préoccupe. Y a-t-il un prêt pour les entreprises, peuvent-ils sauver leur entreprise? Y a-t-il un allégement du loyer?
Ce sont les questions qui préoccupent les Canadiens. Ils ne veulent pas que nous débattions ici à savoir si le viendra témoigner. Comme vous le savez, j'ai siégé un peu au comité de la procédure, et j'espère que les gens en sont satisfaits, mais j'ai aussi écouté les témoins, les uns après les autres, et nous sommes encore en train de chercher. Pour certains, c'est comme si on avait la réponse, mais qu'on cherchait la question. C'est comme si on n'obtenait pas la réponse qu'on veut entendre, alors on continue. On continue d'avancer et on continue d'essayer de faire venir le premier ministre. On continue d'essayer de trouver un extrait de 30 secondes pour les actualités ici et là. Je ne fais que rappeler à mes collègues que les Canadiens ne sont pas au courant de cette histoire et que les sondages le montrent.
Quoi qu'il en soit, je veux revenir à la motion. Je veux revenir en arrière pour m'assurer que les Canadiens comprennent le contexte. D'avril à octobre 2010, le même comité a été saisi de la prorogation lorsque le premier ministre Harper était au pouvoir. Nous savons qu'il a régulièrement eu recours à la prorogation. Il s'en est servi régulièrement pendant de nombreux mois. C'était devenu chose courante.
Je dirais que l'utilisation la plus odieuse de la prorogation visait à sauver le gouvernement conservateur d'un vote de censure, et c'est ce qui est bel et bien arrivé.
Encore une fois, pour la gouverne des députés qui n'étaient pas à la Chambre à ce moment-là et qui ne sont pas au courant de ce qui s'est passé, en 2008–2009, au cours de la 40e législature, le gouvernement conservateur de l'époque a suscité un tollé légitime à l'échelle nationale en raison de la prorogation de la Chambre. Je m'en souviens. Je ne faisais même pas de politique; en fait, devenir député n'était même pas dans mes plans. C'était vraiment loin de moi. J'étais dans le hockey, je parcourais le pays, mais je m'en souviens. Je me souviens d'avoir vu le tout à la télévision sur CTV, CBC et toutes les chaînes.
Je me souviens qu'on parlait de la prorogation comme un moyen d'éviter le vote de censure, et c'est à ce moment-là que je me suis demandé pourquoi diable on pouvait faire cela?
La prorogation avait été déclenchée par l'intention expresse des partis de l'opposition. Nous allions travailler ensemble. Les partis de l'opposition détenaient la majorité des sièges à la Chambre et nous allions défaire le gouvernement minoritaire conservateur sur une motion de censure, et ce, seulement six semaines après les élections fédérales du 14 octobre 2008.
L'intention d'adopter la motion de censure découlait de la mise à jour financière du gouvernement, déposée le 27 novembre 2008. Elle comportait plusieurs dispositions litigieuses que les partis de l'opposition avaient rejetées. Le Parti libéral et le Nouveau Parti démocratique s'étaient entendus pour former un gouvernement de coalition minoritaire. Imaginez.
Le Bloc québécois a accepté d'appuyer la motion de censure, permettant ainsi à la coalition d'avoir une majorité à la Chambre des communes.
Le 4 décembre 2008, la gouverneure générale de l'époque...
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Je suis tout à fait d'accord avec le principe du partage de la diffusion. Je n'y vois pas de problème. En fait, cela me rappelle la première fois où j'ai donné une entrevue en direct à la télévision et qu'on a ensuite diffusé une vidéo de moi. C'était en 2005, quand nous avions fait venir l'équipe des Sea Dogs à Saint John. C'était ma première entrevue. Je me souviens d'avoir été très nerveux par anticipation. J'ai marché de long en large et j'étais très nerveux.
Évidemment, en politique, il est courant de se faire prendre en photo, de paraître dans des vidéos, d'être sur Facebook et ainsi de suite. Plus le problème est étalé au grand jour et plus les Canadiens peuvent décider s'il est nécessaire de convoquer un premier ministre devant un comité alors qu'il est déjà à la Chambre des communes tous les mercredis et qu'il peut répondre à des questions... Je ne suis pas expert en procédure parlementaire, mais j'oserais dire que le Parti conservateur a peut-être une vingtaine de questions à chaque période de questions? Il pourrait poser toutes les questions qu'il veut sur ce dossier, s'il en a envie.
Je veux revenir là où j'en étais. La pause a été agréable, je l'admets, pour boire de l'eau et du café et pour manger un morceau, mais il est temps de se remettre au travail. Je parlais du contexte. Je juge important de revenir à la motion. Il est important que les Canadiens soient en mesure de juger en contexte, et ils doivent donc connaître la genèse.
En 2008, quand j'ai interpellé le premier ministre de l'époque, Stephen Harper, au sujet de la prorogation, celui-ci a décrit l'accord entre les libéraux et le NPD comme étant une entente secrète antidémocratique, affirmant que les partis de l'opposition voulaient annuler les résultats d'une élection tenue quelques semaines plus tôt et former une coalition pour laquelle personne n'avait voté.
Les libéraux avaient signalé leur intention de présenter leur motion de défiance le 8 décembre. Le gouvernement a alors annulé la journée de l'opposition, qui devait initialement avoir lieu le 1er décembre, pour éviter la menace d'un vote de défiance. Cela signifie que la motion de censure de la coalition ne pouvait pas être présentée avant la semaine suivante, le 8 décembre 2008.
Le Parti conservateur détient le record des temps modernes quant au nombre de prorogations du Parlement. Revenons un peu en arrière et voyons... Je vais les énumérer très rapidement.
Au cours de la 41e législature, en octobre 2013, le gouvernement Harper a fermé le Parlement pendant 33 jours pour éviter les questions sur le scandale des dépenses du Sénat et sur l'opération de camouflage du Cabinet du premier ministre qui en a résulté.
Lors de la 40e législature, le gouvernement Harper a fermé le Parlement pendant 63 jours pour éviter la question des détenus afghans.
En 2008, comme je l'ai mentionné plus tôt, les conservateurs de Harper ont fermé le Parlement pour éviter un vote de confiance qui aurait renversé le gouvernement. Cette prorogation a duré 53 jours.
En 2007, le gouvernement Harper avait mis fin aux travaux du Parlement après avoir déclaré « mission accomplie » relativement aux cinq priorités annoncées lors des élections. Il lui a ensuite fallu 32 jours avant de présenter un nouveau discours du Trône.
Après tout cela, combien de fois pensez-vous que Stephen Harper a comparu devant un comité pour expliquer les raisons de ses prorogations? Combien? Pas une seule. Il n'a pas témoigné une seule fois.
Quelqu'un a dit plus tôt que nous étions en train de créer un précédent. Madame la présidente, je soutiens que le précédent a déjà été établi. L'ancien premier ministre Harper n'a pas comparu une seule fois devant un comité au sujet de ses prorogations.
Le 19 août, Pierre Poilievre qui, avant sa rétrogradation, comme je l'ai dit la dernière fois, était le porte-parole conservateur en matière de finances, aux côtés de Michael Barrett, a déclaré publiquement que la prorogation était une opération de camouflage visant à mettre fin à l'étude sur l'organisme UNIS.
Le député Poilievre a prétendu à tort que les documents fournis par le gouvernement avaient été caviardés pour faciliter ce prétendu camouflage. Bien entendu, cela ne tient pas compte du fait que le bureau du leader du gouvernement à la Chambre a distribué les documents à tous les partis — je dis bien à tous les partis, madame la présidente —, des documents qui, en fin de compte, n'ont été caviardés que conformément à la Loi sur la protection des renseignements personnels.
Encore une fois, les conservateurs ne s'embarrassent pas des faits dans leurs argumentations, et c'est encore le cas ici. Bien entendu, la prorogation n'a pas et ne peut pas empêcher un comité de reprendre une étude qui était en cours avant la prorogation ni, en fait, d'entreprendre une nouvelle étude sur un sujet relevant de son mandat. C'est ce que prouve le fait que de nombreux comités ont entendu et continuent d'entendre des témoins au sujet de l'affaire UNIS.
Madame la présidente, on a laissé entendre que la prorogation avait été déclarée pour éviter l'affaire UNIS, pour qu'elle se tasse... Ce n'est pas vrai. C'est absolument faux, parce que les comités pourraient continuer d'entendre des témoins. C'est très clair, et je veux que les Canadiens qui nous regardent aujourd'hui le sachent. Je le répète: la prorogation ne peut empêcher un comité de reprendre une étude entamée avant, ni même d'entreprendre une nouvelle étude sur un sujet relevant de son mandat.
Évidemment, cette affaire donne lieu à moins de battage parce qu'une fois tous les témoins entendus et tous les documents examinés, rien n'a permis de prouver qu'il y ait eu ingérence de la part des acteurs politiques dans le choix de l'organisme UNIS pour administrer l'entente.
Je sais que c'est inquiétant pour l'opposition, qui semble se complaire à utiliser le temps et les ressources du Parlement pour essayer de salir le gouvernement et de se faire du capital politique à bon marché, mais les faits sont clairs. La prorogation a été appliquée pour permettre un certain rééquilibrage des priorités à la lumière de la démission de l'ancien ministre des Finances et, sans doute plus important encore, pour régler les problèmes liés à la pandémie qui, selon les députés de ce côté-ci, constitue l'un des plus importants problèmes auxquels le Parlement, le gouvernement et la vaste majorité des Canadiens sont confrontés.
Madame la présidente, soyons honnêtes. Toutes celles et tous ceux qui nous regardent ici ou qui me suivent sur Facebook Live, sur ParlVU ou sur d'autres plateformes... Si l'on devait énumérer les 10 principaux sujets de préoccupation affectant la vie des gens, comme la pandémie, la performance du gouvernement du Canada, les programmes de soutien, les prestations, l'AE élargie, la PCU, la CUEC, la PCRE, la SUCL et la SSUC, quelqu'un au sein de ce comité ou extérieur à celui-ci considèrerait-il que la prorogation du Parlement fait partie de ces 10 ou 20 priorités? Non.
Nous le savons tous.
Madame la présidente, nous pourrions tous sortir de nos bureaux ou de nos maisons aujourd'hui et faire un sondage rapide, mais nous connaissons les réponses. Nous savons tous ce qu'il en est. Nous savons que les Canadiens ne voient pas les choses ainsi. Les Canadiens veulent que nous gouvernions. Les Canadiens veulent que nous nous occupions de diriger le pays.
Madame la présidente, nous traversons une période sans précédent. Les Canadiens veulent que nous répondions à leurs besoins et que nous nous occupions d'eux. C'est pourquoi je suis particulièrement fier de notre gouvernement.
Madame la présidente, notre gouvernement libéral estime que nous sommes là pour aider les Canadiens, que le gouvernement peut faire de bonnes choses, que le gouvernement peut proposer de bons programmes, que le gouvernement a l'appui des Canadiens. C'est ce qui s'est produit. Nous avons sans conteste eu le soutien des Canadiens.
Je rappelle aux membres du Comité, à chacun d'entre vous, qu'il est temps de passer à autre chose. Il est temps de tourner la page. Il est temps de lâcher la poignée de riz. Il est temps de se concentrer sur ce que les Canadiens veulent que nous fassions. Et ce n'est pas cela qu'ils veulent.
Je veux revenir à la motion, madame la présidente. La motion dont nous sommes saisis aujourd'hui vise à convoquer encore plus de témoins, à fournir soi-disant des témoignages dans le cadre de cette étude sur la prorogation. Soyons clairs. L'opposition a déjà pris sa décision. Nous pourrions entendre des témoins qui nous donneraient des points de vue contraires au cours des six prochains mois, mais rien ne changera. J'ai siégé... J'ai eu la chance de... Madame la présidente, je recommanderais que tous les députés aient l'occasion de siéger à différents comités. Je pense que c'est sain. Je pense que cela élargit un peu nos perspectives. J'ai certainement eu de la chance, à mes débuts ici, de siéger au comité HUMA. En 2015, j'ai été membre des comités HUMA et ETHI pendant un certain temps. Je reviens maintenant au comité HUMA. Il faut le dire.
Comme je l'ai dit, à mes débuts, le nouveau député que j'étais avait les yeux grand ouverts. Écoutez, je vais être très clair à ce sujet. Je reconnais tout à fait que l'opposition a un rôle essentiel à jouer dans notre pays, pour obliger le gouvernement à rendre des comptes — cela ne fait aucun doute, cela ne me pose aucun problème. Ceux d'entre vous qui me connaissent conviendront, je pense, que nous devons parfois rendre des comptes. Cela ne me pose aucun problème, mais là, ça va plus loin. C'est... Nous savons où cela nous mènera.
Encore une fois, le nouveau député que j'étais en 2016 a été ravi de savoir que le ministre allait témoigner. Puis, j'ai été littéralement abasourdi. C'est comme s'il avait essayé de répondre, mais que l'opposition l'avait soumis à un barrage. Je me suis alors dit que l'important n'était pas vraiment d'obtenir des réponses du ministre. Non, ce n'était pas de cela qu'il s'agissait. Il s'agissait de décrocher un extrait aux nouvelles. Il s'agissait de passer dans les journaux, d'être cité, d'être entendu un bref instant. C'est de cela qu'il s'agit ici, mais nous n'avons pas besoin de cela, madame la présidente. Le Comité n'en a pas besoin. Les Canadiens n'en veulent pas. Nous le savons tous. Chacun d'entre nous le sait.
L'opposition a beaucoup parlé du fait que les libéraux essayent de forcer des élections. Vraiment? Nous essayerions de forcer des élections...? Regardez hors de ces murs. Jetez un coup d'œil sur ce qui se passe aux quatre coins du pays. Nous essayerions, nous, de forcer la tenue d'élections...? Eh bien!
C'est faux. Nous sommes chargés de gouverner. Nous voulons aider les Canadiens à surmonter cette pandémie et nous le ferons. Nous allons aider les Canadiens à passer au travers cette pandémie.
Madame la présidente, la députée conservatrice a répété hier à la Chambre — ce n'était pas hier, mais à l'époque — que les libéraux voulaient des élections éclair en réponse à des commentaires antérieurs sur les raisons pour lesquelles l'opposition ne permettrait pas que le projet de loi soit mis aux voix.
Pourquoi le programme des conservateurs semble-t-il comporter deux volets? Premièrement, au lieu de présenter des arguments légitimes contre le programme du gouvernement ou peut-être de proposer leurs propres solutions, les conservateurs donnent dans la petite politique pour essayer de salir non pas le projet de loi, mais le caractère de notre député, qui est leur cible. Ou, deuxièmement, répandre des faussetés à l'intérieur et à l'extérieur de la Chambre, habituellement pour faire les manchettes dans certains des médias les plus radicaux de droite, puis pour recueillir des fonds auprès de partisans qui ne sont sans doute pas conscients qu'on leur raconte des balivernes.
Pour ce qui est de la motion dont nous sommes saisis, je crois qu'elle obéit à ce schéma. Les députés de l'opposition pensent qu'ils peuvent faire un excellent travail politique en convoquant divers ministres, membres du personnel et le pour témoigner sur une affaire sur laquelle le jury de l'opposition s'est déjà prononcé.
Je suppose que je n'ai probablement pas le droit, madame la présidente, de faire ce genre de proposition, et je ne le ferais pas de toute façon, mais si vous faisiez un sondage, si vous parliez à vos électeurs, si vous sortiez... bon, d'accord, nous ne pouvons pas sortir, mais si vous faisiez un sondage, comme celui de Twitter que j'ai ici, selon lequel 60 % des 6 000 personnes s'étant exprimées ont dit « non, on passe à autre chose », vous constateriez qu'il est effectivement temps que nous tournions la page.
Quoi qu'il en soit, nous y voilà. J'aimerais aussi rappeler aux membres du Comité les propos de l'actuel député conservateur , qui défendait la prorogation décrétée par le premier ministre Harper en vue d'empêcher la tenue d'un vote de censure. Je vais le citer. Voici ce qu'il a dit à un député de son opposition à l'époque:
Oui, je pense que ces deux recours à la prorogation étaient légitimes et je voudrais souligner à mon collègue que c'est également ce qu'il pense. Il les décrie peut-être, mais le fait est que lui et son parti ont eu la chance de déclarer qu'ils ne faisaient pas confiance à un gouvernement qui avait recours à la prorogation de la manière qu'il l'a faite en adoptant une motion de censure qui aurait contraint la tenue d'élections à l'époque. Son parti ne l'a pas fait. Quand le gouvernement est en situation minoritaire, il y a toujours cette option au retour d'une prorogation.
Je tiens à souligner qu'en situation de gouvernement minoritaire, il est toujours possible de faire tomber le gouvernement sous l'action combinée des partis de l'opposition. Nous sommes un gouvernement minoritaire et nous pouvons être défaits. Nous le savons.
Je ne dis pas que les conservateurs sont les seuls à avoir des préjugés à propos de l'étude sur la prorogation. En octobre dernier, voici ce que disait le député bloquiste de Manicouagan:
Ils ont oublié de dire que cela adonnait bien de suspendre les travaux de quatre comités qui enquêtaient sur un scandale libéral. Ils ont oublié que ce qu'ils voulaient, c'était gagner du temps, six semaines, pour qu'on arrête de parler de WE Charity.
D'ailleurs, ils sont encore en train d'essayer de retarder les comités pour étouffer le scandale. Pourquoi n'ont-ils pas l'honnêteté d'avouer qu'ils ont suspendu le Parlement à cause de WE Charity?
Ce n'est pas parce que nous avons une pandémie générationnelle ni parce qu'il faut remettre les pendules à zéro, réinitialiser et faire des choses différentes, non.
Ce n'est pas la raison pour laquelle nous avons prorogé le Parlement, mais c'est ainsi que les conservateurs en parlent. Maintenant, plutôt que de s'atteler à la rédaction du rapport pour le présenter à la Chambre, l'opposition continue de s'acharner sur ce sujet, un peu comme elle l'avait fait lors de l'étude sur l'organisme UNIS.
Je ne veux pas trop entrer dans les détails, mais si vous regardez le calendrier de la Chambre, vous verrez que celle-ci devait terminer ses séances avant la fin juin et revenir le 21 septembre. Comme nous le savons, la Chambre a siégé l'été dernier jusqu'à la mi-août, et elle est tout de même revenue le 23 septembre. On pourrait donc soutenir que c'est toute cette étude qui a fait perdre deux jours de séance à la Chambre en septembre.
Qu'aurait-on éventuellement à gagner à entendre les témoins nommés dans cette motion? Rien, selon moi. Je crois que tous les membres du Comité se sont fait leur propre idée sur cette question. Pourquoi éloigner le personnel des ministres et le de leurs fonctions au beau milieu d'une pandémie pour permettre à l'opposition de faire ce que j'appellerais de la petite politique?
Madame la présidente, je comprends que l'opposition a un travail à faire. L'opposition veut des réponses, mais encore une fois, dans ce cas-ci, nous savons parfaitement que ça n'intéresse pas les Canadiens. Nous le savons tous. Madame la présidente, je crois que le Comité devrait s'atteler à la rédaction du rapport, puis se pencher sur une question qui intéresse les Canadiens ordinaires. J'ai la motion devant moi et je veux simplement souligner quelques éléments qui, selon moi, font qu'elle est indéfendable. Je vais citer le petit a) de la motion:
Renouvelle l'invitation adressée au premier ministre, lui demandant de se présenter devant le comité, étant entendu que s'il n'accepte pas, dans la semaine suivant l'adoption de la présente motion, de se présenter pendant au moins trois heures, le président du comité sera chargé de faire immédiatement rapport à la Chambre au sujet d'une recommandation visant à ce que ce comité soit habilité à ordonner sa comparution, de temps à autre;
Et maintenant le petit b):
Renouvelle les invitations adressées à la vice-première ministre, à la ministre des Finances ainsi qu'à la ministre de la Diversité et de l'inclusion et de la Jeunesse, chacune devant comparaître séparément devant le comité, à condition que pour chacune d'elles qui n'acceptent pas, dans la semaine suivant l'adoption de la présente motion, de comparaître pendant au moins 90 minutes chacune, le président soit chargé de faire immédiatement rapport à la Chambre au sujet d'une recommandation visant à ce que ce comité soit habilité à ordonner leur comparution de temps à autre;
La dernière partie que je veux lire, madame la présidente, est le petit d);
Renouvelle les invitations à comparaître devant le comité adressées à Farah Perelmuter et Martin Perelmuter à condition que, s'ils ne se présentent pas, dans la semaine suivant l'adoption de la présente motion, pour une durée d'au moins 90 minutes, une convocation une convocation à comparaître devant le comité à une date et une heure déterminées par le président, au plus tard un mois après l'adoption de la présente motion, soit émise;
Monsieur le président, je trouve tout simplement étrange et troublant, pour tout dire, que la motion dont nous sommes saisis demande d’entendre M. Martin Perelmuter, le propriétaire de Speakers’ Spotlight. Pour ceux d’entre nous qui ont suivi les réunions du comité de l’éthique sur la question de Mouvement UNIS, il était évident que M. Perelmuter et son épouse n’avaient rien à cacher et qu'ils ont révélé tout ce qu'il leur est arrivé, les attaques en ligne, à cause des actions du Parti conservateur.
Je parlais tout à l’heure de députés siégeant à différents comités pour apprendre et pour élargir leurs horizons. Eh bien, en fait, j’ai remplacé quelqu’un au comité de l'éthique. J’ai alors assisté à ce débat. Les Perelmuter n’avaient rien à cacher. Ils ont dû appeler la police. Lors de la réunion du 7 décembre, les députés libéraux et néo-démocrates ont présenté des excuses à M. Perelmuter, mais pas les conservateurs, bien sûr.
Pour les députés qui ne sont pas au courant de ce qui s’est passé avec M. Perelmuter, je vais brièvement résumer les choses et je ferai vite, je vous le promets. Une petite entreprise, chargée de réserver les engagements publics du et de sa famille s’est retrouvée prise entre deux feux dans l’affaire de Mouvement UNIS. Martin Perelmuter, qui a cofondé Speakers’ Spotlight il y a 25 ans avec son épouse, Farah, nous dit que son entreprise est harcelée et que ses employés sont intimidés et menacés depuis août dernier. C’est à ce moment-là que les députés conservateurs ont commencé à demander publiquement à l’entreprise de divulguer les honoraires gagnés par le premier ministre, par son épouse, par sa mère et par son frère pour des allocutions prononcées au cours des 12 dernières années, même si cela aurait contrevenu aux lois sur la protection des renseignements personnels. Dans une publication Facebook, qui est toujours en ligne, la cheffe adjointe du Parti conservateur, Candice Bergen, a fourni le numéro sans frais de l’entreprise et a exhorté les gens à téléphoner pour faire valoir leur point de vue.
Depuis lors, a déclaré M. Perelmuter quand il a témoigné devant le comité de l’éthique, son entreprise fait face à du harcèlement, à des menaces personnelles et à une campagne dans les médias sociaux qui, selon lui, est destinée à le discréditer et à nuire à sa femme et à la réputation de leur entreprise, qui était déjà en difficulté en raison de la COVID-19. Je le cite:
En tant que dirigeant d’une petite entreprise, j’estime devoir veiller avant tout à la sécurité et au mieux-être physique, affectif et mental de nos employés. Pour la première fois en 25 ans de carrière, j’étais dans une situation où je n’avais pas l’impression de pouvoir protéger adéquatement tout le monde contre ce qui se passait. Nous avons dû faire appel à la police. La situation était vraiment épouvantable.
M. Perelmuter nous a appris qu’une personne, en réponse à l’appel des conservateurs, avait affiché sur Facebook la photo de sa femme et son numéro de téléphone cellulaire privé, ainsi qu’une diatribe la qualifiant de dégoûtante et de méprisante. Son téléphone a commencé à sonner nuit et jour en raison d'appels de toutes sortes. C’était vraiment perturbant. La voix brisée, M. Perelmuter nous a appris que son épouse a craint pour sa propre sécurité pendant un temps. Elle ne voulait pas quitter la maison. Il nous a dit que certains de leurs 27 employés, en particulier les jeunes femmes, étaient également préoccupés par leur sécurité.
M. Perelmuter a dit comprendre que la politique est « difficile ». Nous le savons tous de première main. C’est un travail difficile. C’est certainement différent du hockey. Je fais toujours des blagues sur le hockey. Au hockey, tout le monde vous aime. Peu importe qu'on soit conservateur, libéral ou néo-démocrate. Nous avons tous quelque chose en commun. C’est l’une des plus belles choses dans le sport, à mon avis. Le sport unit. Tout le monde peut se réunir, et nous pouvons tous nous serrer les coudes et encourager notre équipe favorite. Comme nous le savons, ce n'est certainement pas le cas de la politique.
Je reviens à Speakers’ Spotlight. L'entreprise compte 27 employés, dont des jeunes femmes. Les gens étaient préoccupés pour leur la sécurité. M. Perelmuter a dit comprendre que la politique est difficile, mais il a ajouté que son entreprise n’est pas partisane et qu’elle a été injustement prise dans un feu croisé. Il a fait remarquer que l’entreprise n’avait qu’un lien indirect avec l’affaire UNIS et qu'elle n’avait rien à voir avec la subvention de services aux étudiants, au cœur de la controverse.
Je vais le citer une autre fois. Il a dit: « C'est quelque chose que nous n'aurions jamais cru avoir à gérer. Nous ne sommes pas dans un domaine controversé. » Les projecteurs ont été braqués sur Speakers' Spotlight, et nous voyons maintenant les dommages qui ont été infligés à l'entreprise. Dans le cadre de son enquête sur l’affaire, le comité de l’éthique avait demandé à Speakers’ Spotlight de lui remettre les documents relatifs aux honoraires gagnés par M. Trudeau et les membres de sa famille pour des allocutions prononcées au cours des 12 dernières années.
Or, comme le Parlement a été prorogé, le greffier a informé M. Perelmuter qu’il n’avait plus à soumettre les documents demandés par le comité. Cependant, le député conservateur a envoyé une lettre à l’entreprise la semaine suivante, lettre qu’il a publiée dans les médias avant que M. Perelmuter n'ait eu l’occasion de la lire, selon les dires du chef d'entreprise. Il lui demandait de faire ce qui s’impose et de remettre les documents directement aux membres du comité alors dissous.
M. Perelmuter nous a appris que l'avocat de l’entreprise l’avait informé que s'il divulguait ainsi des documents, sans en avoir reçu l'ordre du comité, il violerait les lois sur la protection des renseignements personnels. Il était mécontent qu’un député demande à l’entreprise d’enfreindre la loi, a-t-il dit au comité. La publication de Mme Bergen sur Facebook est parue peu après que M. Barrett eut rendu sa lettre publique. En rendant la demande publique, M. Perelmuter a dit s'être senti intimidé par M. Barrett.
« Bien honnêtement, j’ai été fort choqué », a-t-il dit, ajoutant que l'idée d’intenter une poursuite contre des députés conservateurs lui avait certainement traversé l’esprit.
M. Barrett a participé à l’audience du comité, mais n’a pas abordé la question. Il a posé plusieurs questions à M. Perelmuter sur des discours précis. « ... Je suis extrêmement déçue et choquée, mais peut-être pas étonnée, que M. Barrett ait été présent ici et qu'il n'ait pas utilisé son temps de parole pour présenter des excuses complètes pour ses actions », a déclaré la députée Brenda Shanahan. Elle et d’autres membres libéraux du comité ont présenté des excuses à M. Perelmuter pour ce qui s’était passé, tout comme le porte-parole du NPD en matière d’éthique, .
Le président du comité, le député — et j’étais là à ce moment-là, avec M. Sweet — a conclu la réunion en présentant des excuses sincères au nom du comité pour toute conséquence imprévue due aux actions des membres du comité relativement aux obligations de notre charge. Quand le comité a été reformé en septembre, une demande plus restreinte a été envoyée à Speakers’ Spotlight pour obtenir des registres des honoraires d’allocution gagnés par et par son épouse. L’entreprise s’est conformée à cette demande, et ces dossiers sont entre les mains des membres du comité depuis environ une semaine.
Ce lundi, personne n’a posé de questions à M. Perelmuter au sujet de ces documents.
Monsieur le président, je veux terminer. Je veux m’adresser à vous, aux membres du Comité et aux Canadiens de façon aussi directe et transparente que possible.
Tous les députés de tous les partis ont été confrontés à une situation sans précédent — une pandémie sans précédent, historique et générationnelle.
Je sais que les députés autour de moi, qu’il s’agisse de M. Arseneault ou du député conservateur , ont tous eu à traiter avec leurs électeurs, à offrir leur soutien et à se montrer présents. Les temps ont été difficiles. Je sais que les Canadiens sont fiers d’avoir un gouvernement fort. Oui, nous sommes un gouvernement libéral, mais je sais que les Canadiens de toutes les allégeances sont fiers de leur pays. Ils sont fiers qu’il y ait un gouvernement pour les appuyer. Le gouvernement libéral a amplement fait ce qu'il fallait. Nous avons soutenu les Canadiens pendant cette pandémie, grâce à la PCU, au CUEC, à la SSUC et à la SUCL. La liste des programmes est interminable.
Nous sommes fatigués. Je pense que nous sommes tous fatigués. Nous sommes physiquement, émotionnellement et mentalement fatigués. Les Canadiens éprouvent tous la même chose. Ils sont fatigués. Nous voulons passer à autre chose. Nous devons revenir à une vie raisonnable et normale. Nous allons le faire.
J’implore le Comité. Passons à autre chose. Passons à l’excellent travail que le comité de la procédure peut faire. En ce qui me concerne, en ce qui concerne le Comité permanent des ressources humaines, du développement des compétences, du développement social et de la condition des personnes handicapées, je dis passons à l’excellent travail que nous pouvons faire. Revenons à ce que nous faisons bien, c’est-à-dire travailler ensemble, collaborer, transcender les lignes de parti et faire des choses ensemble pour aider les Canadiens. C’est ce que veulent les Canadiens.
Je sais que vous tenez à ce que nous continuions de diffuser en direct. Vous voulez que nous travaillions ensemble pour vous soutenir. C’est ce que vous voulez. J’en suis absolument convaincu.
Madame la présidente, je vous remercie de m’avoir permis de m’exprimer aujourd’hui et de vous faire part de mes opinions. Je suis ravi d’avoir l’occasion de siéger au Comité de la procédure, de parler et de collaborer. J'affirme avec sincérité — et au plein sens du terme — que j’ai beaucoup de respect pour tout le monde ici. Je sais que ces députés ont le plus souvent à cœur les intérêts de leurs électeurs.
Il est temps que nous reprenions le travail. Il est temps de passer à autre chose.
Je vous remercie encore une fois, madame la présidente, de m'avoir donné la parole. Bon après-midi.
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Certes, cela ne reflète pas nécessairement l'opinion du grand public, mais je crois que c'est ce que Mme Vecchio a voulu faire en menant un sondage pour faire participer les membres du public aux décisions clés prises par le Comité. Je pense que c'est un bon point, et je suis certain que nous finirons par voter, mais j'ai encore beaucoup d'autres arguments à présenter, et je suis tout à fait prêt... Comme je l'ai dit, j'ai bien dormi hier soir.
Je commencerais par dire que je veux faire quelques remarques concernant certains témoignages clés, ou disons importants, qui ont été présentés. Nous avons entendu un grand nombre d'universitaires dans le cadre de notre étude, jusqu'à maintenant, et j'ai porté une attention particulière à l'une d'entre eux. Elle s'appelle Lori Turnbull. Vous remarquerez que nous avons le même nom de famille, mais ce n'est pas parce qu'elle est membre de mon clan que je la mentionne. Je crois vraiment que certains des points qu'elle a soulevés m'ont vraiment frappé, alors j'aurais quelques commentaires à faire à ce sujet.
Tout d'abord, vous vous souviendrez que Mme Lori Turnbull était d'accord pour dire que chaque fois qu'un gouvernement proroge le Parlement, des points de vue différents et des hypothèses divergentes sont émis au sujet des motifs. C'est un point assez évident, mais je pense que c'est aussi un rappel important. Mme Turnbull a dit: « Ce n'est pas parce qu'il y a une explication politique qu'il ne peut y avoir, parallèlement, une autre explication qui a plutôt à voir avec la planification de politiques. » Elle a ajouté que les deux ne s'excluent pas mutuellement. Je pense que la distinction est importante ici. Cela se joue entre la planification des politiques et le discours politique, et ce sont deux choses différentes.
Je tiens à examiner de plus près le processus de planification des politiques, car je pense que cette explication se rapproche beaucoup plus de la vraie raison pour laquelle le gouvernement a prorogé le Parlement. Malgré les divergences d'opinions sur les motifs et les conjectures à ce sujet, notre gouvernement fédéral a été, comme je l'ai mentionné, le premier à déposer une justification ou un rapport pour justifier la prorogation. Mme Turnbull convient également que le rapport fournit effectivement une justification pour la prorogation. Soyons logiques. Nous avons dit que nous allions fournir une justification, et nous l'avons fait. Mme Turnbull a déclaré: « Le texte du rapport cadre tout à fait avec l'énoncé économique de novembre et le portrait budgétaire que nous avons vu en juillet. » Cette continuité a été évoquée à maintes reprises lorsque j'ai demandé aux témoins pourquoi il y avait autant de cohérence dans ce processus.
À mon avis, il est logique qu'un gouvernement qui réévalue ses priorités en raison d'un changement de contexte aussi important et massif qu'une pandémie mondiale n'abandonne pas entièrement ses valeurs et son programme. On ne s'attendrait pas à ce qu'un nouveau discours du Trône soit entièrement différent. Il doit présenter une certaine cohérence, et c'est ce qu'ont dit plusieurs témoins lorsque je leur ai posé la question. Ils ont reconnu que ce serait logique. Cela s'ajoute au fait que Mme Turnbull ne croit pas que le soit tenu de fournir de bonnes raisons pour proroger le Parlement. Néanmoins, il avait une bonne raison, comme nous l'avons répété à maintes reprises aux Canadiens.
Toutefois, si on revient en arrière, la raison invoquée pour la prorogation correspond à ce qui s'est produit ensuite. Vous vous souviendrez sans doute que nous avons entendu M. Allen Sutherland, du Bureau du Conseil privé. Il a dit que, comme nous l'avions peut-être vu, « tous les ministères ont donné leurs idées de thématiques ou de programmes phares pour donner vie au discours du Trône. »
Il a ajouté que les consultations ont commencé vers la fin août, début septembre, après quoi il y a eu beaucoup d'échanges entre le Cabinet du premier ministre et le Bureau du Conseil privé.
Je mentionnerais simplement quelques exemples personnels, pour appuyer l'affirmation selon laquelle il y a eu un vaste processus de consultation. À mon avis, c'est un argument qui va à l'encontre de l'objectif de la motion dont nous sommes saisis. Tout cela me ramène à la motion. Cette motion repose sur une théorie ou une idée que les partis de l'opposition croient bon de favoriser et d'amplifier, car ce message aura un effet négatif sur la position du gouvernement et sa capacité de faire son important travail. Je tiens à appuyer cette affirmation qui, selon moi, est corroborée par les vastes consultations qui ont eu lieu pendant la prorogation du Parlement. Je vais vous en donner quelques exemples à l'échelle locale. Je ne dis pas que cela s'est produit dans toutes les circonscriptions du pays, parce qu'il y avait des différences, et nous savons et j'apprends, en tant que nouveau député, que les députés... Mme Vecchio a fait un sondage... Je n'ai pas fait de sondage sur mon compte Twitter ou mon compte Facebook, mais pendant la prorogation, je me suis empressé de réévaluer où nous en étions en tant que pays, et dans ma circonscription, j'ai communiqué avec un bon nombre de mes électeurs.
Nous avons mené un sondage exhaustif dans la circonscription. Nous avons recueilli des idées et obtenu plus d'une centaine de réponses à un sondage numérique. Nous avons également fait un envoi postal, un sondage auprès des ménages, et nous avons reçu un bon nombre de réponses. Nous avons consulté notre conseil des aînés et notre conseil des jeunes. À l'échelle nationale, nous savons que la a tenu — je ne me souviens pas du chiffre exact qu'elle a mentionné — un très grand nombre de consultations au sein de nos caucus. Je ne me rappelle plus combien, mais je sais que j'ai participé à une douzaine de ces consultations. Elles visaient, en fait, à déterminer ce que les Canadiens avaient à l'esprit, ce qu'ils vivaient, comment les entreprises étaient touchées, comment les familles étaient touchées par la pandémie et ce que nous devrions faire à partir de là où nous en étions à l'époque.
Je dirais que ces vastes consultations fournissent un exemple concret qui justifie la raison pour laquelle nous avons prorogé le Parlement. Cela a été très cohérent, et je crois important que les députés de l'opposition se rendent compte que cette histoire est cohérente. Il n'y a pas d'incohérence ici. Nous avons entendu plusieurs témoins remettre en question le moment de la prorogation. Eh bien, je vous dirais que le choix du moment était tout à fait logique. C'était parfaitement logique, parce que cela s'est produit au cours de la première et de la deuxième vague. C'était, selon moi, le bon moment pour réfléchir à la situation dans laquelle nous nous trouvions en tant que pays et pour réévaluer ce qui était le plus important pour nos électeurs, nos collectivités et le pays dans son ensemble.
Nous avons également organisé une séance de discussion ouverte sur Facebook Live pour recueillir des idées et des réflexions en vue de les intégrer dans le discours du Trône. Nous avons lancé un microsite sur notre site Web et nous avons reçu des mémoires d'électeurs à ce sujet. Nous avons reçu plus d'une centaine de mémoires, puis nous en avons reçu plus de 400 par l'entremise du microsite en ligne. Encore une fois, la participation du public a été très importante, et c'était seulement dans ma circonscription. Je ne peux pas parler au nom de M. Arseneault, de M. Lauzon, de M. Blaikie ou de qui que ce soit d'autre, mais je suis sûr que nous avons tous communiqué avec nos électeurs à ce moment-là.
Je crois savoir que le a également tenu des consultations avec les chefs de l'opposition. Il les a rencontrés. Je pense qu'il y a de la documentation à ce sujet. Je n'ai pas cela sous les yeux et je ne peux donc pas le confirmer.
Je pense que certaines des personnes qui y ont peut-être participé sont peut-être même présentes à la réunion d'aujourd'hui.
Si le a, comme nous le soutenons, prorogé le Parlement pour réévaluer la situation, pour repartir à zéro, pour réorienter son programme, cela ne cadre-t-il pas avec l'idée d'organiser toutes ces consultations? Je pense que M. Blaikie, à un moment donné, pendant l'interrogation des témoins, a laissé entendre que nous faisions une pause et que nous ne travaillions pas. Je trouve ridicule de laisser entendre que les députés ne travaillaient pas pendant la prorogation. Nous savons que nous n'avons manqué qu'une seule journée de séance à la Chambre. Les députés ne se sont pas allés se faire bronzer sur les plages et ne sont pas restés assis les bras croisés. Je pense qu'ils ont participé à ce vaste processus de consultation.
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Merci, madame la présidente.
Lorsque j'ai consulté mes électeurs, j'ai entendu parler de choses comme un revenu de base universel, et j'ai entendu dire que la pandémie avait profondément ébranlé leurs entreprises et les avait endettés. J'ai entendu parler de l'inégalité sociale que vivent les gens. J'ai beaucoup entendu parler de questions de justice sociale. Les changements climatiques étaient encore présents dans l'esprit des gens, mais ce n'était pas une préoccupation immédiate. Nous avons constaté, je pense, qu'ils s'en sont moins souciés pendant la pandémie, mais qu'ils voyaient encore cela comme un changement important dans la transformation de notre économie au sortir de la pandémie. Entre la première et la deuxième vague, un bon nombre d'intervenants ont participé, avec beaucoup d'enthousiasme, dirais-je, aux discussions sur le thème « rebâtir en mieux ».
Certains ont dit qualifié cela de formule toute faite. Un de nos témoins l'a dit, mais je vous dirais que non, c'est un message significatif qui résume une vision que les Canadiens, surtout les Canadiens à tendance libérale ou progressiste, veulent voir. Dans ma circonscription, ils veulent certainement que nous renforcions notre économie et notre société d'une façon différente et meilleure, afin de créer un Canada plus résilient. Même le titre du discours du Trône reflète ce que mes électeurs ont dit et ce que nous avons entendu au cours du processus de consultation. Encore une fois, tout cela est cohérent.
Il semble tout simplement injustifié que nous poursuivions une étude qui répète le passé, et cela, ajouterais-je, pour des raisons uniquement politiques. Il n'y a pas d'autre raison.
Permettez-moi de revenir à mes autres observations. J'ai aussi des réflexions. En fait, j'ai écrit un blogue sur mon site Web, des réflexions sur le discours du Trône de 2020. La raison pour laquelle je l'ai écrit, c'est que j'étais tellement enthousiaste, en tant que nouveau député, de voir que ma voix et celle des membres de mon caucus avaient été entendues et que le discours du Trône reflétait ces commentaires et ceux que j'avais reçus des Canadiens, de mes électeurs.
Certains ont dit qu'il n'y avait rien de nouveau dans le discours du Trône. C'est absolument insensé. Je suis désolé, mais je ne vois pas comment qui que ce soit pourrait considérer cela comme une affirmation crédible, fondée sur la réalité. Il y a tellement de choses dans le discours du Trône qui sont nouvelles et uniques. Je dirais que oui, la cohérence est encore là. Le discours du Trône reflète ce que nous avons entendu, et il y a eu un véritable effort — un engagement authentique — pour reformuler et réévaluer notre programme et nos priorités. À mon avis, c'est la raison pour laquelle nous avons prorogé le Parlement. Tout cela est conforme à la justification donnée dans le rapport de 37 ou 40 pages qui a été déposé.
Une chose qui me semble vraiment importante — et je sais que M. Lauzon est tout aussi passionné que moi à ce sujet —, c'est d'avoir des normes nationales pour les soins de longue durée, qui sont une priorité pour notre gouvernement. C'est ce que reflète le discours du Trône. C'est le résultat de ce processus. Ma mère reçoit des soins de longue durée, monsieur Blaikie, et je m'inquiète pour sa santé tous les jours. Il y a eu une éclosion importante dans ma circonscription, à Sunnycrest, à Whitby. Je peux vous dire que cela me brise le cœur de voir ce que les aînés ont vécu et de voir les échecs de notre système de soins de longue durée.
En fait, je sens ma gorge se serrer à cette idée. Je pense vraiment que ces voix et ce processus de consultation ont amené notre gouvernement à répondre à la situation dans le discours du Trône. Cela ne se serait pas produit si nous n'avions pas pris le temps de réfléchir.
Les députés de l'opposition ne cessent de répéter que tout cela n'était qu'un stratagème pour éviter quelque chose. Eh bien, qu'en est-il du travail important qui a été fait? Vous n'en tenez pas du tout compte. Vous faites fi du travail que le gouvernement a accompli dans le cadre d'une saine démocratie. J'en suis convaincu. C'est avec la plus grande conviction que je crois vraiment, passionnément, que c'est la vérité.
Vous voulez la vérité, n'est-ce pas? C'est ce que vous ne cessez de répéter. Vous ne cessez de dire que vous voulez faire toute la lumière et que vous voulez connaître la vérité. Je vous dis ma version des faits. Si j'ai bien compris, mon travail de député est de représenter mes électeurs dans la pleine mesure de mes moyens.
Pour être honnête, je ne pense pas que mes électeurs nous regardent en ce moment. Je pense que ce qui les intéresse, c'est que nous ayons des normes pancanadiennes ou nationales pour les soins de longue durée et que nous améliorions la qualité des soins que nos aînés méritent.
Pourquoi ne le faisons-nous pas? Travaillons là-dessus. Parlons-en. Je sais que ce n'est pas du ressort du Comité, mais c'est le genre de choses qui préoccupent les Canadiens.
Quand nous avons un gouvernement minoritaire, nous savons qu'il pourrait y avoir des élections à tout moment. Nous pourrions faire une étude préalable du projet de loi qui porte sur Élections Canada et le processus électoral. Nous avons déjà fait de l'excellent travail à cet égard, mais nous devons adopter rapidement ce projet de loi au cas où des élections seraient déclenchées à un moment ou l'autre.
Je m'inquiète vraiment de ce qu'il adviendrait de notre processus démocratique si ce projet de loi n'était pas adopté rapidement. Le Comité pourrait faire ce travail dès maintenant. Il y a d'autres choses que le Comité pourrait faire de son temps, mais nous débattons plutôt de cette motion, à laquelle je m'oppose fermement, comme vous pouvez le constater.
Je voudrais revenir à mes remarques initiales parce que je n'ai pas tout à fait terminé. Je me suis un peu laissé emporter par l'émotion qui entoure la question des normes nationales en matière de soins de longue durée, et j'espère que personne ne me le reprochera.
Où en étais-je ?
Nous avons réussi à accomplir tout le travail consacré au discours du Trône, en mettant à jour les priorités du gouvernement pour les adapter au contexte mondial plus vaste de la pandémie, tout en soutenant les Canadiens et en participant à de vastes consultations dans la fonction publique. Comme l'a dit M. Sutherland, un témoin qui a comparu devant le Comité, nous avons perdu une journée de séance à la Chambre entre le 22 et le 23 septembre — une journée.
Je considère qu'il s'agit là d'une réalisation du gouvernement dont tous les députés peuvent être fiers. Le gouvernement a atteint tous ses objectifs de planification sans soustraire trop de temps à la Chambre. Ce n'était qu'une journée, pour une tâche qui, selon M. Sutherland, représentait beaucoup de travail. Je peux en témoigner, et je peux témoigner du dur travail que j'ai consacré à ce processus.
L'opposition essaie de faire tout un plat de la prorogation, mais M. Sutherland a dit à notre comité que du point de vue de la forme, cette prorogation n'avait absolument rien d'unique.
Une autre chose qui m'est venue à l'esprit est ressortie de ce processus de consultation dont je parlais avec tant de passion. Je voudrais citer un article du Toronto Star, publié le 18 septembre 2020. On y dit que la a parlé de la crise économique avec d'anciens ministres des Finances. L'article donne quelques détails. Il n'en fournit pas beaucoup, mais ce qui est intéressant — et je l'ai entendu dans ma circonscription —, c'est que de nombreuses femmes ont été durement touchées par cette pandémie. C'est ce qu'on a qualifié de récession au féminin.
Encore une fois, cela témoigne du travail de consultation et du travail acharné qui a été accompli pendant cette période. La a communiqué avec l'un des anciens ministres des Finances, M. John Manley. Elle a aussi pris le temps de s'informer auprès d'un autre député libéral qui a été ministre des Finances pendant plusieurs années, M. Ralph Goodale. J'ai beaucoup de respect pour les deux.
Selon cet article, M. Ralph Goodale aurait dit, en parlant de la : « Elle consulte beaucoup. Nous avons eu l'occasion d'avoir de très bonnes conversations. » C'est une preuve de plus. Remarquez que je fournis des preuves à l'appui de mes dires, parce que je crois que la preuve et la science sont importantes.
L'article dit ceci:
En particulier dans le cas des femmes, les initiatives en matière de garde d'enfants ont « clairement » été efficaces, a-t-il déclaré, et elles sont équitables en ce qui concerne « l'égalité entre les sexes et l'équité entre les sexes ». Enfin, M. Goodale a mentionné que cela s'ajoutait à la croissance économique, et non à la dette. « Les femmes qui entrent sur le marché du travail sont le plus important facteur de productivité au Canada depuis la Seconde Guerre mondiale », a-t-il dit.
Voici une autre citation: « À cause de la COVID, nous en avons perdu une partie, et les femmes ont été désavantagées. »
C'est important pour moi. J'en ai moi-même parlé à la en tant que président du caucus 905, et j'ai entendu beaucoup de commentaires de ce caucus sur l'importance de la pleine participation des femmes à l'économie. À mon avis, c'est un autre aspect du discours du Trône qui en est un élément important. Nous l'avons vu dans l'énoncé économique de l'automne.
Je ne dis pas que notre gouvernement ne s'était pas engagé avant cela à atteindre l'égalité entre les sexes et à faire progresser les droits des femmes sur tous les plans. Nous déployons beaucoup d'efforts depuis longtemps. Néanmoins, cela témoigne encore une fois de la cohérence de la justification fournie pour la prorogation, à savoir qu'il nous fallait du temps pour revoir notre programme, et ce travail a été fait.
Regardez le discours du Trône. Les gens l'ont-ils lu? Je sais que vous avez probablement tous entendu et regardé sa lecture, mais le discours du Trône comporte une section intitulée « Les femmes dans l'économie ». La première partie porte sur...
:
Je vous remercie, madame la présidente.
[Traduction]
Je remercie mon collègue, Ryan Turnbull, pour la passion qui l'anime. Nous ne pouvons rien manquer, mais nous sommes ici.
[Français]
Je vous remercie tous.
Encore une fois, nous sommes ici pour parler du rôle de la prorogation et de sa pertinence. Mon collègue a souvent fait allusion au discours du Trône, et je vais aussi faire un lien avec l'énoncé économique, qui est aussi important. Le discours du Trône a été fait en septembre, mais l'énoncé économique a eu lieu en novembre et des travaux ont été faits pendant la prorogation, ce qui nous a permis d'améliorer bien des choses.
J'aimerais revenir sur un élément extrêmement important qu'a soulevé mon collègue M. Turnbull et qui m'a touché directement. Il s'agit des décisions que nous avons prises pendant cette période difficile à propos des aînés. Mon collègue nous a parlé des soins de longue durée, mais je retiens une phrase en particulier. J'aimerais reprendre les propos de mon collègue en disant que, bien que ces dossiers soient discutés à d'autres comités, nous, au Comité permanent de la procédure et des affaires de la Chambre, avons également notre mot à dire sur le dossier des aînés.
La preuve, c'est que, dans le projet de loi , il y a des dispositions concernant les soins de longue durée qui sont extrêmement importantes et qui relèvent de la procédure. Cela a fait partie des discussions que nous avons eues avec tous les ordres de gouvernement. Nous avons travaillé avec les provinces et les territoires. Le gouvernement est conscient des besoins propres aux populations vulnérables durant cette pandémie. Nous savons que la population vulnérable, ce sont les aînés. Le gouvernement propose des mesures spécifiques pour assurer la santé et la sécurité des Canadiens qui vivent dans des centres de soins de longue durée en protégeant leur droit à participer au processus démocratique.
Ce que les aînés ont vécu pendant le confinement était unique. Ils étaient éloignés de leur famille et de tous. Aujourd'hui, nous devons parler de leur capacité à exercer leurs droits démocratiques, car s'il y a une élection, par exemple, ils doivent être pris en considération.
Par ailleurs, si le projet de loi était adopté, cela donnerait aussi à Élections Canada, au directeur général des élections et au personnel électoral la marge de manœuvre nécessaire afin de rendre le vote sécuritaire pour les électeurs qui résident dans les centres de soins de longue durée. Cela nous touche directement. Le Comité est donc impliqué dans ce dossier.
M. Turnbull a très bien préparé les choses, mais avant de parler des mesures que notre gouvernement a prises pendant cette pandémie et pendant la prorogation, je devais intervenir au sujet des aînés, puisque je suis le secrétaire parlementaire de la ministre des Aînés. D'ailleurs, je suis désolé d'avoir été absent pendant la première heure. Si je répète des choses que mes collègues ont déjà mentionnées, j'en suis désolé. J'étais à la Chambre pour remplir mon devoir et défendre les aînés, justement, dans le cadre d'un débat sur une motion du Bloc québécois.
Dans le cas des aînés, nous prévoyons aussi une période de 13 jours pendant laquelle tout le personnel électoral pourra aider les résidants des centres de soins de longue durée à voter de manière sécuritaire, en respectant les normes de santé publique. Nous avons dû discuter de ces normes non seulement avec le ministère de la Santé, mais avec plusieurs ministères aussi. Nous travaillons avec Élections Canada, avec le Comité permanent de la procédure et des affaires de la Chambre et avec tout le système de la Chambre des communes.
Cette période de 13 jours permettrait au personnel électoral de s'organiser, de communiquer avec les centres, de s'assurer que personne n'est oublié, de déterminer les dates exactes pour la tenue de scrutins sécuritaires et, bien sûr, de tenir ces scrutins.
Le projet de loi permettrait également au personnel électoral d'installer des bureaux de scrutin à certains étages ou dans certains secteurs d'un établissement, tout en assurant leur accessibilité et en respectant les normes et les besoins de cette clientèle vulnérable.
Il faut toujours tenir compte des prochaines vagues. On dit que nous sommes présentement dans la deuxième vague, mais il y aura possiblement une troisième vague. Il y a des zones plus « chaudes » que d'autres. Chaque province a instauré un système de classification du niveau de gravité de la pandémie. Encore une fois, plusieurs pourraient se retrouver en zone rouge au moment où l'on se parle. Il est donc important de s'ajuster et de prendre des mesures procédurales en vue d'aider nos aînés dans les centres d'hébergement et de soins de longue durée.
Madame la présidente, je ne sais pas si vous entendez mon chien japper. Je vais devoir le faire sortir. Acceptez-vous de me laisser 10 secondes pour faire sortir mon chien? Sinon, il va continuer à japper.
:
Madame Vecchio, je veux d'abord souhaiter un joyeux anniversaire à votre mari. Il a 50 ans. J'ai atteint cet âge il y a quelques années.
[Français]
Je vous remercie tous.
[Traduction]
Je vais maintenant passer au français. Je pense que c'est plus facile pour moi de parler en français. Je peux parler un peu plus longtemps en français qu'en anglais.
Recommençons.
[Français]
Je soutenais ce qu'a dit M. Turnbull, tout à l'heure, parce que j'ai bien aimé ce qu'il a dit quand il a parlé des aînés. Il a aussi mis en valeur le discours du Trône et l'énoncé économique. Le discours du Trône a été prononcé en septembre et l'énoncé économique en novembre. Selon moi, le discours du Trône est très important, parce qu'il fait mention des aînés.
Dans certains témoignages, on a mentionné que le discours du Trône avait peu ou pas d'impact et qu'il n'était vraiment pas structuré de façon à permettre au gouvernement de rebondir.
Je veux aussi parler des articles de nos fermiers, de la Fédération des communautés francophones et acadienne du Canada, d'où vient M. Arseneault. Quand on dit « acadienne », cela touche M. Arseneault.
Auparavant, j'étais conseiller municipal. J'ai donc déjà eu affaire à la Fédération canadienne des municipalités, envers laquelle j'ai beaucoup de respect. Elle nous a dit que des mesures d'aide supplémentaires pour l'industrie culturelle suscitaient un partage plus stable des revenus des géants du Web, elle a offert son engagement à promouvoir le français partout au Canada, et elle nous a dit que les orientations dévoilées dans le discours du Trône étaient des plus encourageantes.
Depuis ce temps, le discours du Trône nous a permis de faire de grands pas. Dans une circonscription comme la mienne, on se soucie autant de l'environnement que de l'agriculture. Comme je l'ai mentionné hier, ma circonscription est vaste — elle fait 5000 kilomètres carrés — et on y retrouve 41 municipalités rurales. C'est ce qu'ont dit les fermiers sur la transition climatique et c'est ce qu'on a pensé du paragraphe très apprécié du discours du Trône qui porte sur l'importance de promouvoir le français et l'intention de renforcer la Loi sur les langues officielles en tenant compte de la situation particulière du français au pays. Tout le monde s'en mêle.
Nous avons changé des choses dans le discours du Trône, ce qui a fait que notre culture a été reconnue. Il y a le français au Québec, mais il y a aussi le français à l'extérieur du Québec, par exemple dans les communautés francophones et acadiennes. Le discours du Trône a mené à des changements que l'on constate aujourd'hui. Dans le secteur métropolitain, la Chambre de commerce de Montréal a dit que notre économie était propulsée grâce aux technologies propres, une volonté exprimée lors du discours du Trône. C'est une bonne nouvelle pour le transport électrique, domaine d'expertise fort au Québec, dans ma province. Or c'est fort au Canada aussi. C'est un organisme du Québec qui a parlé, c'est la Chambre de commerce de Montréal, l'une des plus importantes chambres de commerce canadiennes.
On prend la peine de dire que les énoncés du discours du Trône faisant suite à la prorogation ont vraiment changé des choses. On en a la preuve. La bonne nouvelle, c'est que le discours du Trône promet d'agir pour contrer la crise des opioïdes, pour améliorer le bien-être des Autochtones et pour augmenter l'accès aux ressources en santé mentale, afin que tous aient accès aux soins dont ils ont besoin, quand ils en ont besoin. Cela vient de l'Association canadienne pour la santé mentale, l'ACSM. Ce sont tous des organismes reconnus partout au Canada.
On accueille favorablement l'engagement du premier ministre, réitéré dans le discours du Trône, d'indemniser les producteurs laitiers. Nous l'avons annoncé dans le discours du Trône. Qu'avons-nous fait depuis ce temps? Les producteurs laitiers de ma circonscription et ceux des circonscriptions de mes collègues ont reçu une compensation juste et équitable, acceptée par l'ensemble des associations qui représentent les producteurs laitiers du Canada.
Je pourrais parler de bien d'autres choses encore, mais ce sont des mesures concrètes qui ont été prises à la suite d'un recul. On me demande à quoi sert une prorogation et comment le gouvernement peut rebondir. Je viens de vous donner une liste de mesures, et il y en a plusieurs autres. Je ne vous ai même pas parlé de la question des aînés. En effet, nous avons réitéré que nous allions augmenter de 10 % les prestations de la Sécurité de la vieillesse pour les aînés de 75 ans et plus. Pour moi, c'est primordial.
Aujourd'hui, nous travaillons tous ensemble pour affronter une pandémie, et nous devons retarder certaines choses pour travailler à des programmes qui viennent en aide à la population. Nous avons tous les mêmes problèmes financiers, qu'il s'agisse des entreprises, du domaine de la culture, de nos organismes ou de la population en général, y compris les aînés qui sont dans les centres de soins de longue durée.
Notre gouvernement s'est adapté pour mieux servir les Canadiens. Il a mis en place des programmes pour venir en aide à l'ensemble de la population. Je l'ai déjà dit et je le répéterai toujours, rien n'est parfait. Une pandémie ne s'accompagne pas d'un manuel d'instructions.
Cependant, laissez-moi vous dire une chose. Cela fait longtemps que je fais de la politique. Cela doit faire près de 25 ans. J'ai été conseiller municipal depuis 2009 et je suis député fédéral depuis 2015. Je ne me suis jamais senti aussi utile pour mes concitoyens qu'en aidant ceux qui sont dans le besoin. Cela inclut tous mes concitoyens. J'ai parlé des traversiers, des aînés et de mes concitoyens en général, ainsi que des microentreprises qui ont deux ou trois employés.
Savez-vous ce que nous avons fait, en réalité? Nous avons sauvé des vies. Je peux aller aussi loin que cela. Je me permets de le dire. Aujourd'hui, je parle avec mon cœur. Nous avons sauvé des vies. Il y a beaucoup de détresse psychologique au sein de la population. Saviez-vous que l'argent est l'une des premières causes de détresse psychologique, après le divorce?
De plus, cette crise a évidemment créé des tensions familiales, et nous savons tous que le nombre de signalements de la part des centres d'aide pour les femmes en difficulté a augmenté. Nous sommes très sensibles à cela.
Nous avons aidé l'ensemble de la communauté du mieux que nous le pouvions. Je sais que cela fait augmenter la dette et qu'il va falloir se pencher là-dessus très bientôt. Je suis très conscient qu'il va falloir mettre les bouchées doubles. Toutefois, en soutenant des entreprises et une bonne partie de la population, nous avons sauvé des ménages et des mariages.
Pendant la pandémie, les couples d'aînés dans le besoin ont pu recevoir 1 500 $. C'est plus du double de la somme que nous avions promise aux aînés, lors de la campagne électorale de 2015, à titre de bonification du Supplément de revenu garanti. Aujourd'hui, nous sommes prêts à considérer une éventuelle augmentation de l'aide pour les aînés. Nous sommes prêts à en faire encore plus pour aider les entreprises et relancer l'économie. C'est pourquoi nous avons lancé un plan de relance économique.
Par ailleurs, un élément s'est ajouté au discours du Trône un peu plus tard, et c'est l'Énoncé économique de l'automne de 2020, dont je retiens plusieurs choses. Contrairement à ce que j'ai entendu dans certains témoignages et à ce que j'ai lu dans certains documents, on ne peut pas se retourner rapidement et déclarer une prorogation de 24 heures dans les circonstances actuelles. Si une pandémie n'est pas une bonne raison de proroger le Parlement, je ne sais pas ce qui pourrait en être une pour un autre gouvernement, que ce soit au Canada ou ailleurs dans le monde. On a heurté un mur que personne n'avait prévu.
Personne n'aurait pu voir venir cette pandémie. Il est facile de dire que le gouvernement n'a pas réagi assez vite et qu'il aurait dû faire ceci ou cela. J'ai entendu des « aurait dû » toute ma vie. Dans le cas d'une pandémie comme celle que nous connaissons, en tant que parlementaires, nous devons nous serrer les coudes, aller de l'avant, travailler à la Chambre et aux comités et adopter nos motions.
Je pense à l'aide médicale à mourir, par exemple. La population l'attend. En revenant de mon jogging, j'ai vu mon voisin assis sur mon perron. Il m'y attendait en pleurant. Je lui ai demandé ce qui se passait. Il voulait que nous agissions dans le dossier de l'aide médicale à mourir, car il en avait besoin. Il a la sclérose latérale amyotrophique, ou SLA, et il va mourir bientôt. Il m'a dit que, en tant que grand sportif et grand marathonien, il avait besoin de nous. Il avait besoin que nous adoptions une loi avec plus de latitude, sinon il n'aurait pas droit à l'aide médicale à mourir.
Aujourd'hui, nous essayons d'y travailler à la Chambre et on nous met des bâtons dans les roues, alors que nous tentons de répondre aux exigences de la cour et que nous voulons travailler avec les provinces et les territoires. Plus que jamais, il est important de travailler ensemble et de faire enfin avancer ce dossier. La motion que nous avons mise en place en tant que gouvernement est effectivement très lourde de conséquences.
Notre comité a beaucoup d'autres sujets à aborder, et je crois sincèrement que le rapport actuel sur la prorogation est suffisant pour aller de l'avant et présenter des recommandations du mieux que nous le pouvons.
Hier, je me suis couché tard, mais j'ai bien très bien dormi. J'ai fait de la lecture jusqu'aux petites heures du matin afin de connaître encore mieux le dossier. À la suite de l'ensemble de mes lectures des derniers jours, je retiens qu'il y a une grande divergence d'opinions, que je respecte.
Cependant, j'ai un peu plus de difficulté à accepter que l'opinion soit présentée avec des solutions avant même que le Comité ne se penche sur des recommandations. Cela me dérange. C'est quand même écrit. Nous sommes assez responsables et éduqués pour prendre des décisions quant à ce que nous voulons voir ou non dans un rapport. Nous débattrons de chacune des recommandations et nous mettrons à jour tous les renseignements.
Je crois sincèrement que nous devons nous mettre au travail le plus rapidement possible et étudier les initiatives très importantes qui sont liées à notre démocratie. Je crois sincèrement que nous devons aller de l'avant et proposer d'autres motions ainsi que de nouveaux projets auxquels le Comité travaillera.
Mon collègue a beaucoup parlé de l'importance du discours du Trône. Je veux vous entretenir du rôle de ce dernier et de celui de l'énoncé économique. On a dit que ce n'était que de la poudre aux yeux et que ce n'était pas nécessaire. Pourtant, je vois déjà une différence au sein de notre population.
Je comprends que Mme Vecchio soit heureuse de m'entendre dire ce qu'elle a mentionné ou ce que son parti a fait valoir. Toutefois, je crois vraiment que le discours du Trône a été d'une importance incroyable, autant que l'énoncé économique.
Nous vivons tous un hiver très difficile. Nous sommes fatigués et tannés d'être enfermés, même si nous sommes quand même libres. Parfois, pour changer le mal de place, je m'isole dans mon bureau de circonscription, mais je suis toujours seul à la maison. De temps en temps, mon chien demande à sortir. Mes enfants sont partis, mon épouse est partie travailler et je m'isole. Je vous avoue que, moi aussi, je me sens seul. Cependant, j'ai tout ce qu'il me faut. Je vous ai à l'écran, j'ai la Chambre des communes, j'ai ma passion pour les aînés et j'ai un rôle de secrétaire parlementaire, alors je n'ai pas à me plaindre.
Cependant, imaginez le nombre d'aînés qui sont isolés et qui n'ont pas le droit de sortir de leur chambre. Ils n'ont qu'un lit, un évier, une armoire et une télévision. Certains d'entre eux n'ont même pas Internet. J'ai entendu des témoignages disant que certains aînés ne pouvaient pas se permettre une connexion Internet. Eh bien, dans ma circonscription, ils ne peuvent pas s'en procurer une parce qu'il n'y a tout simplement pas d'accès à Internet. Seulement 40 % de la population y a accès.
C'est pour cela que le gouvernement a pris un engagement. Jamais un gouvernement n'a fait autant d'investissements que le nôtre pour rendre Internet accessible à tous le plus rapidement possible et à un prix abordable. Je parle de la 5G et d'une connexion d'au moins 50 mégabits par seconde. On doit rendre cela accessible aux aînés et aux personnes vulnérables pour briser l'isolement.
Moi, j'habite à la campagne, mais j'ai quand même accès à Internet, parce que c'est un choix que j’ai fait. Pour être député, bien sûr, je devais trouver un endroit où je pouvais y avoir accès. Je n'avais pas prévu la pandémie, mais j'avais besoin d'avoir accès à Internet à la maison, surtout pour que les enfants puissent faire leurs travaux scolaires. J'en avais besoin et je l'ai trouvé, mais ce n'est pas le cas de tous dans ma circonscription.
La priorité de notre gouvernement est donc de prendre du recul et de se demander comment on peut brancher à Internet une circonscription comme Argenteuil—La Petite-Nation.
Une autoroute a été construite, qui coupe ma circonscription en deux. C'est l'autoroute 50. Quand je l'emprunte, je parle souvent au téléphone — je respecte les normes et j'utilise la fonction mains libres —, mais je perds la communication à quatre reprises parce que mon téléphone cellulaire perd la connexion au réseau.
Nous sommes en 2021. Quelles sont nos priorités? Elles sont toutes importantes, mais pour briser l'isolement et assurer la sécurité de la population, il faut avoir un système de communication. C'est extrêmement important pour notre démocratie et pour l'avenir que nous voulons créer.
Pendant la pandémie, certains groupes de personnes ont souffert d'isolement, dont les aînés, mais ce ne sont pas les seuls. Lorsque j'étais sur la route 323, dans ma circonscription, j'ai vu une voiture qui semblait être en détresse sur le dessus d'une montagne. Je me suis arrêté pour aller voir si tout allait bien. J'ai constaté qu'il s'agissait d'une dame et de ses trois enfants, assis à l'arrière. Lorsque je lui ai demandé si je pouvais l'aider, elle m'a répondu qu'il n'y avait rien que je pouvais faire, sauf lui fournir un accès à Internet. Elle m'a dit qu'elle s'était arrêtée là parce que c'était le seul endroit où elle pouvait capter Internet afin que ses enfants puissent faire leurs devoirs.
Est-ce normal que, en 2021, une mère doive conduire ses trois enfants en haut d'une montagne pour qu'ils puissent faire leurs devoirs?
À mon avis, ce dossier est une priorité. Cela dit, il y a de l'espoir, parce que les meilleurs jours sont à venir. Le gouvernement, comme il l'a dit dans l'énoncé économique et dans le discours du Trône, a un plan pour aider les Canadiens à s'en sortir.
Cela passe par la connectivité et, pour nos aînés, par les soins de longue durée et la stratégie nationale sur les soins de longue durée.
Dans ce contexte, le fait de prendre la parole et de m'exprimer sur l'importance du discours du Trône et de l'énoncé économique me permet de bien mettre en valeur la prérogative de notre gouvernement et de la gouverneure générale de proroger le Parlement pendant quelques semaines.
Aujourd'hui, on ne sait pas exactement quand ni comment la pandémie va prendre fin. En effet, on parle déjà des variants et d'une possible troisième vague. On ne sait pas où cela s'en va, mais on sait que cela va prendre fin. Nous avons pris les mesures nécessaires pour mettre fin à la pandémie. Les mesures que nous avons prises découlent des décisions de notre gouvernement.
Si la pandémie n'est pas une raison valable pour prendre du recul en vue de mieux revenir, il faudrait abolir cette règle. La prérogative de proroger le Parlement est essentielle dans un cas comme celui que nous venons de vivre. Personne ne peut dire que cela n'a pas été utile.
Les quatre comités qui ont mené des études relatives à la prorogation auraient pu supposer une foule de choses. Je ne veux parler au nom de personne, mais personne ne peut nous dire aujourd'hui que cette prorogation n'avait pas sa place.
L'énoncé économique du gouvernement est clair. Ce que nous avons pu dire après, c'est que chaque Canadien va pouvoir se faire vacciner gratuitement. Nous avons un plan, et il est en place.
Nous travaillons fort, de concert avec les fournisseurs et les plaques tournantes que nous voulons créer au Canada, pour répondre aux besoins futurs en matière de vaccins. Nous savons que nous ne pouvons pas construire des usines, démarrer des entreprises et être à jour en une semaine. Cela prend du temps. Cependant, nous négocions avec d'autres fournisseurs.
Nous avons le portefeuille de vaccins le plus complet et le plus diversifié au monde. Chaque personne va pouvoir se faire vacciner. Nous avons même accès à plusieurs doses de vaccins. Nous avons près de 430 millions de doses pour ceux qui peuvent recevoir le vaccin. Nous sommes donc en bonne position.
L'Énoncé économique de l'automne de 2020 contenait aussi de nouvelles mesures qui ont permis aux Canadiens de lutter contre la pandémie. Nous n'avons pas fait que parler de vaccins — les vaccins sont un des éléments —, nous n'avons pas parlé que des soins de longue durée et nous n'avons pas parlé que de l'aide aux producteurs laitiers, mais c'était quand même assez complet.
Par exemple, nous avons réalisé des investissements en matière de dépistage. Les équipements que nous avons donnés aux provinces et aux territoires ont coûté des milliards de dollars. Nous avons également acquis des équipements de protection individuelle pour les infirmières, pour les médecins, pour les travailleurs de la santé et pour les travailleurs de première ligne, et c'est sans parler des tests rapides. En ce moment, il y a des tests rapides qui ne sont même pas utilisés par les provinces; elles en ont trop.