Bienvenue à la 15e séance du Comité permanent de la procédure et des affaires de la Chambre. Le Comité siège maintenant de façon hybride, ce qui signifie que les membres peuvent participer en personne ou par vidéoconférence. Les témoins, eux, doivent participer par vidéoconférence. Tous les membres sont comptés pour le calcul du quorum, peu importe leur mode de participation.
Les délibérations d’aujourd’hui seront disponibles sur le site Web de la Chambre des communes. Je vous rappelle que la webdiffusion ne montrera que la personne qui parle et non tout le Comité. Pour garantir un bon déroulement, je vais rappeler quelques règles à celles et ceux qui participent en distanciel.
Les députés et les témoins peuvent s’exprimer dans la langue officielle de leur choix. Des services d’interprétation sont disponibles pour cette réunion. Vous avez le choix, au bas de votre écran, entre le parquet, l’anglais et le français. Pour parler, cliquez sur l’icône du microphone afin de l'activer, ce que j’avais oublié au début de cette séance. Nous vous le rappellerons au besoin. Après avoir terminé de parler, veuillez mettre votre micro en sourdine pour réduire les interférences au minimum, car cela ne se fait pas automatiquement.
Pour tous leurs commentaires, les députés et les témoins doivent s'adresser à la présidence. Chers collègues, si vous devez demander la parole en dehors du temps réservé aux questions, vous devrez activer votre micro et indiquer que vous voulez faire un rappel au Règlement. Si vous souhaitez intervenir au sujet d’un rappel au Règlement soulevé par un autre député, vous devrez lever la main, qui correspond à une fonction électronique. Vous attirerez ainsi mon attention sur le fait que vous souhaitez prendre la parole. Cependant, celles et ceux qui sont présents dans la salle devront lever la main normalement, et le greffier m’informera de l’ordre à suivre. Nous essaierons de suivre une liste commune.
Je vous rappelle également de parler lentement, surtout si vous témoignez. Veuillez parler aussi lentement et clairement que possible. Les interprètes doivent pouvoir vous suivre.
Tous les participants doivent obligatoirement porter un casque d’écoute muni d’un micro. Veuillez me faire savoir s’il vous est difficile d’en avoir un maintenant. Si vous êtes dans les locaux de la Cité parlementaire, nous pourrons probablement vous en procurer un. Dites-nous s’il y a des problèmes. Si des problèmes techniques surgissent, veuillez communiquer avec le greffier ou le président le plus tôt possible par courriel ou par téléphone afin que nous puissions les régler et suspendre la séance, au besoin, de sorte que tout le monde puisse participer pleinement.
Cela dit, nous pouvons commencer la séance. Nous avons prévu une séance de trois heures pour aujourd’hui, alors je vous rappelle d’entrée de jeu que nous accueillons deux groupes de témoins et que nous examinerons l’ébauche du rapport à huis clos. Une question a également été soulevée la dernière fois au cours de la discussion sur notre rapport, et je vais rendre une décision à ce sujet. Nous traiterons de tout cela dans la troisième heure de notre réunion d’aujourd’hui.
Commençons par nos formidables témoins, qui n'en sont pas à leur première comparution devant le comité de la procédure. Nous accueillons Sabreena Delhon, du Open Democracy Project, et Taylor Gunn, de CIVIX.
Bienvenue à la séance d’aujourd’hui.
Nous allons commencer par Mme Delhon.
:
Je vous remercie de m’avoir invitée à prendre la parole devant vous aujourd’hui. Je me sens privilégiée, d’autant que c’est en fait la première fois que je témoigne devant le comité de la procédure.
La pandémie a insufflé un nouvel élan de mobilisation citoyenne chez les Canadiens. En cette période d’urgence prolongée, 36 % d’entre eux estiment maintenant faire davantage confiance aux institutions canadiennes. La confiance qu’ils se portent les uns aux autres et celle qu’ils accordent au gouvernement se sont également accrues. Cette attitude positive en cette période extrêmement difficile indique que les Canadiens sont capables de relever un défi et devraient jouer un rôle plus central pour concevoir la société post-pandémie. Pour y arriver, ils devront disposer d’un plus grand nombre de mécanismes leur permettant d’apporter leur contribution. Des liens communautaires renforcés, des messages clairs et une certaine souplesse dans l’administration des élections peuvent changer la donne.
Je m’appelle Sabreena Delhon et je suis Fellow en Démocratie ouverte au Centre Morris J. Wosk for dialogue de l’Université Simon Fraser, Projet Démocratie ouverte et Collège Massey de l’Université de Toronto. Je me présente devant vous au nom de DemocracyXChange, qui est le sommet annuel canadien sur la démocratie.
Les recommandations qui suivent émanent de la communauté de DemocracyXChange, des recherches actuelles sur l’engagement démocratique, et du principe selon lequel la santé et la sécurité des Canadiens qui exercent leur droit de vote sont des éléments essentiels d’une démocratie forte. Elles ont également été formulées en tenant compte du fait que la pandémie a eu une incidence disproportionnée sur les communautés racialisées et celles à faible revenu, les résidents des centres de soins de longue durée, les travailleurs de première ligne et les personnes incarcérées. Au sein de chacune de ces catégories, les femmes sont celles qui paient le plus lourd tribut à la pandémie. Ces groupes sont également ceux qui sont le plus susceptibles de se heurter à des obstacles qui les empêcheraient de voter.
Je tiens à saluer la publication du tout récent Rapport spécial du directeur général des élections. Celui-ci présente une série de mesures à adopter pour mener une élection de manière efficace en période de pandémie. Il y est question, entre autres, d’augmenter le nombre de jours de scrutin, de tenir l’élection pendant une fin de semaine et de se préparer à une forte hausse du recours au vote par correspondance. Nous appuyons avec enthousiasme les approches qui permettront aux électeurs de vivre une expérience sécuritaire et efficace.
Et maintenant, nos recommandations. Pour commencer, nous recommandons de collaborer avec un large éventail d’organismes communautaires qui se consacrent à mobiliser les électeurs autour de certaines questions ou en fonction de certaines variables démographiques. À cet égard, le travail accompli par des groupes comme Future Majority et Canadian Muslim Vote est digne de mention. Ces groupes peuvent aider à préparer les électeurs en vue de la tenue d’un scrutin en période de pandémie, à les informer au sujet de l’obtention et de la soumission d’un bulletin de vote postal, et à gérer les attentes liées au processus de dépouillement. Ces groupes peuvent également relayer les messages relatifs à l’éloignement physique, aux masques et aux autres consignes de prévention.
Nous savons que les répercussions de la pandémie varient selon les groupes. Les étudiants, par exemple, ne pourront peut-être pas voter sur leur campus; il faudra donc s’adresser à eux de manière ciblée pour leur indiquer à quel endroit et de quelle manière ils pourront voter. La coordination avec les groupes communautaires, les associations sans but lucratif et les autres organismes sera essentielle pour veiller à ce que les renseignements essentiels sur le processus électoral et les précautions à prendre soient transmis aux différents groupes de la population.
Depuis le début de la pandémie, les organisateurs communautaires font preuve d’une incroyable ingéniosité. Leurs connaissances et leurs réseaux sont des atouts précieux qui leur permettent de tisser des liens avec les gens et de susciter leur intérêt pour le vote. Nous conseillons de miser sur les relations que des intermédiaires de confiance ont établies à l’échelle locale dans les centres communautaires, les organismes sans but lucratif et les bibliothèques. Des organismes comme L’Apathie c’est plate et Democratic Engagement Exchange peuvent créer des passerelles entre des groupes communautaires novateurs et le processus électoral.
Nous croyons savoir qu’Élections Canada embauche des agents de relations communautaires pour remplir cette fonction de liaison avec le public. Nous recommandons d’embaucher ces agents bien avant la période électorale afin que leurs activités de sensibilisation puissent commencer sans tarder. Nous estimons qu’il s’agit là d’un élément fondamental pour assurer la mobilisation des électeurs et qu’il serait utile de procéder à des modifications législatives pour tenir compte de ce besoin.
Par ailleurs, il faut veiller à ce que les messages clés reconnaissent les craintes légitimes des citoyens et soulignent le fait qu’il est facile et sécuritaire de voter. Il est essentiel de faire contrepoids aux discours émanant des États-Unis, selon lesquels il est difficile de voter et laborieux de s’inscrire sur la liste électorale. Les recherches montrent que les personnes qui votent pour la première fois et celles qui votent fréquemment surestiment la difficulté et la longueur du processus de vote. Pour la grande majorité des électeurs admissibles, la procédure est très facile. Il est important de bien transmettre ce message et de préciser qu’il existe différentes façons de voter, en fonction de ses besoins et de sa situation. Comme nous l’avons mentionné, les groupes communautaires jouent un rôle important dans la diffusion de ces messages. Un autre élément important est de mettre l’accent sur le fait d’être un électeur plutôt que sur l’acte de voter. Des recherches ont montré que cette approche a un effet positif sur la participation. Il est possible d’en tirer parti en appelant ou en envoyant des textos à de potentiels électeurs afin de les amener à établir un plan de vote.
Troisièmement, il faut envisager d’abaisser l’âge du vote de 18 à 16 ans et d’intégrer le vote dans le programme des écoles secondaires. Ce groupe démographique se mobilise fortement autour de questions sociales, mais se sent déconnecté des formes traditionnelles de participation démocratique. Puisque la pandémie aura une incidence considérable sur les générations futures, il conviendrait de mobiliser leur participation dès à présent.
Nous sommes disposés à collaborer pour appuyer la tenue d’élections sécuritaires, efficaces et inclusives, si votre comité estime que nous pourrions jouer un rôle à cet égard.
Je vous remercie beaucoup de votre attention et je me ferai un plaisir de répondre à vos questions.
:
J’ai entendu dire que c'est une autre pandémie mondiale, alors vous ne savez jamais vraiment quel pouvoir vous avez entre les mains.
Je vais passer ces diapositives en revue. J’ai présenté d'avance mes excuses aux interprètes.
CIVIX est un organisme caritatif national apolitique qui s’efforce d'instiller des habitudes et des compétences propres à la citoyenneté chez les élèves qui n’ont pas l’âge de voter. Il me semble tout à fait à propos de vous parler surtout de Vote étudiant aujourd'hui. Vous verrez d'après les diapositives pourquoi je pense que ce programme va parfaitement convenir à nos discussions.
Passons maintenant à la deuxième diapositive. Pour vous placer brièvement en contexte, sachez que Vote étudiant est un organisme qui propose des élections parallèles à des étudiants qui n’ont pas l’âge de voter, élections qui coïncident aux périodes électorales officielles. Nous le faisons maintenant depuis 18 ans, pour environ 50 niveaux d’élections au Canada — soit municipales, provinciales, territoriales et fédérales. Au cours des dernières élections fédérales, un peu moins de 10 000 écoles se sont inscrites au Canada, ce qui représente presque 1,2 million de votes d’étudiants, à une trentaine de voix près. Nous calculons la participation directe et non d'après le rayonnement qui me permettrait de vous dire, en fonction du nombre de reportages dans les médias et de tout le reste, que nous aurions rejoint 350 millions de Canadiens lors des dernières élections — nous ne sommes pas autant —, alors, autant s'en tenir à la participation directe.
La troisième diapositive illustre notre répartition géographique. Je le souligne parce qu’il est intéressant de remarquer que, si l'on inclut toutes les provinces et tous les territoires, nous étions présents dans 63 % de toutes les écoles du Canada. Si on exclut la province où nous sommes le moins présent, soit au Québec — je pourrai vous en parler plus tard, si cela intéresse quelqu’un —, notre moyenne passe à 70 % de toutes les écoles du pays. Je crois que nous égalons le nombre d’écoles qui participent à la course Terry Fox à l'échelle du Canada, pour ne pas dire que nous le dépassons. Je ne connais aucun autre organisme qui soit présent dans plus d’écoles. C’est fantastique pour notre démocratie.
Cette carte montre la fantastique pression démocratique que nous exerçons sur les États-Unis, par le nord. Ensuite, il y a quelque chose qui plaît à tous ceux qui font de la politique, je veux parler des résultats de nos élections fédérales de 2019. En ce qui concerne le taux de participation, les similitudes et les différences à l’échelle nationale sont intéressantes. Je serai heureux de répondre à vos questions à ce sujet.
À la diapositive suivante, nous allons voir quelque chose qui pourrait être très intéressant, c’est-à-dire la façon dont vous vous en êtes tirés lors de l'édition Vote étudiant de 2019. Le membre du Comité qui compte le plus grand nombre d’écoles inscrites sur son territoire est M. Lukiwski, qui en avait 47. Je ne sais pas s’il est ici aujourd’hui.
En fait, vous savez quoi? Je suis désolé, mais c’était plutôt M. Doherty. Je ne pense pas qu’il soit ici aujourd’hui non plus. Il avait 55 écoles inscrites.
Vous constaterez que, dans certaines provinces ou certains territoires, un peu moins de 8 000 enfants ont participé.
À la diapositive suivante, vous allez voir les tendances du vote national des participants à Vote étudiant au cours des dernières années. Beaucoup de groupes qui travaillent sur ce qu’on pourrait appeler « l’engagement civique des jeunes » sont généralement au centre ou à gauche. Ce qu’il est intéressant de souligner ici, c’est qu’à l’exception d’une élection fédérale sur les six dernières, le Parti conservateur du Canada a recueilli le plus grand nombre de votes d’étudiants au pays. Il est intéressant de le souligner. Nous sommes une organisation apolitique, et je n’aime pas que l’on généralise en disant que nous sommes au centre, à gauche ou n’importe où sur l’échiquier politique.
Si vous étiez à notre place et si, lors des dernières élections fédérales, vous aviez pu ainsi joindre 1,2 million d’élèves n'ayant pas l’âge de voter, dans près de 10 000 écoles partout au Canada, je pense que vous voudriez comprendre ce vers quoi vous tendez, n’est-ce pas? Nous en avons eu une idée d'après les rapports antérieurs publiés par Élections Canada — du moins dans le cas des élections fédérales de 2011 et de 2015 — à la faveur de l’Enquête nationale auprès des jeunes. Il a permis de dresser un portrait des caractéristiques d’un jeune électeur. Nous nous sommes fait une idée du profil du jeune électeur type: il s’intéresse au processus démocratique ou politique; il est bien informé; il estime que voter et participer est un devoir civique; il parle avec sa famille et ses amis, ou il est influencé par sa famille et par ses amis, ou il a des amis qui peuvent même l'influencer sur le plan politique...
Mme Sahota, je vois que vous avez levé la main. Je pourrais très bien essayer de vous répondre maintenant.
Vous constatez également que les participants à notre programme sont plus susceptibles que les autres d’avoir appris la démocratie à l’école et d’avoir participé à une élection parallèle ou simulée. Dans les diapositives qui suivent, vous verrez ces caractéristiques chez les jeunes électeurs; on le constate chez les participants à nos élections fédérales parallèles, et nous supposons que c'est la même chose pour les autres niveaux d’élections.
Ensuite, et c’est très intéressant, à la suite de la troisième évaluation de Vote étudiant par Élections Canada, nous avons constaté que 28 % des parents ont déclaré que la participation de leurs enfants à Vote étudiant avait eu une incidence positive sur leur décision de voter aux élections.
Enfin — et cela n'a pour but que d'assouvir votre curiosité, parce que j’espère que nous sommes tous ou la plupart d’entre nous de fiers Canadiens — nous venons d'étendre ce programme en dehors du Canada, en Colombie, où 76 000 enfants ont participé aux élections municipales de l’an dernier dans cinq régions différentes.
Je vous dis tout cela parce que je vais peut-être déclencher des questions qui, je l’espère, nous seront utiles aujourd’hui.
Merci beaucoup à tous.
:
Merci beaucoup, et merci, Mme Sahota.
Je veux vraiment que nous nous concentrions sur l’éducation civique. Merci beaucoup de vous être déplacée, madame Delhon. J’apprécie vraiment vos objectifs et ce que vous essayez de faire dans les collectivités et les écoles secondaires.
Je suis une fière maman de cinq enfants. Je me souviens que, l'an dernier, mon fils m'a parlé de la participation de son école secondaire à Vote étudiant, pour les élections de 2019. Alors, je sais que cela s’est fait là aussi.
J'aimerais savoir une chose. Quelles techniques utilisez-vous pour entrer dans les écoles secondaires? De plus, en ce qui concerne l’information reçue, en ce qui concerne le programme d’études et d’autres choses, avec qui travaillez-vous et qui approuve le tout? Pouvez-vous m’en dire un peu plus à ce sujet?
:
Bien sûr. De plus, dans mes réponses, je pourrais peut-être revenir sur certains points qui pourraient être utiles pour le Comité.
Il est probable que quelques éléments pèsent davantage dans le succès que nous avons connu au chapitre de l’augmentation du nombre d’écoles au Canada. Les élections à date fixe y sont pour beaucoup. Je sais que cette question ne relève pas du Comité, mais cela nous aide beaucoup.
C'est en travaillant dans les écoles depuis 18 ans et en offrant un excellent service aux enseignants que nous avons gagné en crédibilité. Vous pourrez peut-être vouloir intervenir à ce sujet, je ne sais pas, mais sachez que nous n’avons jamais demandé la permission à qui que ce soit. Nous ne l’avons même pas fait exprès, et c'est simplement parce que, au début, nous avons eu peur que quelqu’un nous dise non. Maintenant, nous félicitons les conseils scolaires et les écoles de tout le pays pour leur participation. Nous avons constaté que de nombreux conseils ou districts sont très heureux...
:
Merci, madame la présidente.
Merci aux témoins. Je tiens à vous remercier du travail que vous faites. Il est essentiel à une démocratie florissante, et j'apprécie vraiment vos deux organisations et le travail incroyable que vous faites pour mobiliser tous les types d'électeurs.
Madame Delhon, commençons avec vous. Je vais vraiment essayer d'axer la discussion sur l'hypothèse d'une élection dans un contexte de pandémie, dont nous espérons, bien sûr, qu'elle ne deviendra pas une réalité, mais qui est toujours possible en situation minoritaire.
Je sais que votre organisation fait un travail incroyable, et vous avez fait quelques recommandations dans votre déclaration préliminaire que j'ai trouvées très bonnes. J'apprécie vraiment ce que vous avez dit au tout début au sujet des électeurs ou des personnes qui participent davantage à la conception de la société post-pandémique. J'approuve vraiment ce point.
Comment les organismes communautaires comme le vôtre — et vous en avez énuméré plusieurs autres — peuvent-ils aider? Vous avez donné quelques exemples. Vous pourriez peut-être approfondir un peu la question, mais je m'intéresse surtout au contexte de la pandémie. Comment assurer la coordination avec des organisations comme la vôtre, comme The Canadian Muslim Vote? Je crois que vous avez mentionné L'apathie c'est plate, qui est également une excellente organisation. Pouvez-vous nous dire quelle forme cela prendrait dans l'idéal, dans un contexte de pandémie? Évidemment, cela crée des défis.
:
Je recommanderais d'examiner d'autres régions, et je crois comprendre que le Comité le fait pour les études de cas. J'ai parlé à des représentants d'Elections BC pour préparer cette réunion, et ils m'ont dit que la sensibilisation des intervenants en prévision de l'énorme volume de bulletins de vote postaux était un élément essentiel de leur stratégie électorale en temps de pandémie. Heureusement, il y a des études de cas dont on peut tirer les principales leçons.
En ce qui concerne la mise en œuvre de cette approche hautement coordonnée avec les groupes communautaires et les organismes sans but lucratif, j'ai mentionné L'apathie c'est plate et le Democratic Engagement Exchange comme des organisations passerelles. À DemocracyXChange, nous sommes une coalition de différents groupes, universitaires, sans but lucratif et communautaires, y compris la Bibliothèque publique de Toronto, qui fait également partie de notre groupe. Nous sommes tous bien placés pour aider à établir des liens avec ces organisations passerelles et aussi pour aider à accroître ou à amplifier les liens qu'offrent des groupes comme les bibliothèques et les organismes communautaires en particulier.
Je tiens à souligner qu'à DemocracyXChange, nous avons tenu notre troisième sommet annuel en octobre. Normalement, nous nous réunissons en personne, mais comme tout le monde, nous avons dû entreprendre les choses de façon entièrement virtuelle cette année pendant la pandémie. Plus de 700 personnes ont participé à notre sommet virtuel de trois jours, et je ne pense pas que nous aurions pu imaginer quiconque faire cela il y a un an ou huit mois. Je comprends donc ce que vous dites au sujet de la coordination et de la connexion, qui sont vraiment essentielles et qui doivent être mises en œuvre.
Je tiens à souligner l'intérêt et l'appétit pour cet engagement démocratique et aussi dire que parmi ces 700 participants, nous avions des gens qui se définissaient simplement comme des citoyens, et pas uniquement des gens qui ont fait de la démocratie leur métier. Nous étions ouverts au grand public.
Parmi les inscrits, nous avions aussi des universitaires, des organisateurs communautaires, des étudiants et des membres des secteurs privé, gouvernemental et sans but lucratif. C'est dans tous ces domaines qu'il faut mobiliser cette fonction de sensibilisation. J'ai dit que des agents de liaison sont également disponibles, mais ces groupes sans but lucratif et les groupes communautaires comme The Canadian Muslim Vote, par exemple, se sont mobilisés pendant la pandémie pour appuyer leurs collectivités de diverses manières. Cette infrastructure est déjà en place pour diffuser des messages sur la façon de participer efficacement à une élection pendant la pandémie. Encore une fois, nous sommes heureux de contribuer à la coordination des intervenants.
:
Oui, absolument. Au cours de la pandémie, nous avons assisté à un énorme virage vers la mobilisation numérique, mais nous savons que le fossé numérique demeure un problème important pour les électeurs au Canada. Ce moyen à l'épreuve de la pandémie demeure pertinent pour mobiliser en personne dans le respect de la distanciation sociale et de toutes les précautions nécessaires.
Je voudrais mettre en avant une recherche que j'ai menée il y a quelques années auprès de bibliothèques publiques. Nous avons constaté que lorsque les gens ont un problème juridique et qu'ils reçoivent une documentation officielle par la poste, ils la présentent à leur bibliothécaire parce qu'ils ne savent pas trop par où commencer et qu'ils cherchent un lien local, quelqu'un dans leur collectivité qui peut les orienter vers le bon canal officiel. De plus, cela ne coûte rien.
Les bibliothèques sont des espaces physiques qui en raison de la pandémie ne sont pas aussi accessibles qu'ils le seraient normalement, mais qui sont tout de même très pertinents pour mobiliser les collectivités de la façon dont il est question ici. Il vaut certainement la peine d'investir dans ces agents de sensibilisation pour stimuler la mobilisation numérique, mais aussi la fonction de sensibilisation en personne.
:
Je suis en mesure de vous en dire plus à ce sujet.
L'identité est cette intuition, ce sens de la responsabilité, ce devoir. Pour accroître la mobilisation, il est essentiel de le manifester et de le souligner dans les messages entourant les élections.
Aller voter est une chose que vous faites; c'est une action et cela devrait être important également. Mais pour les gens, le sens du devoir intériorisé, le devoir de le faire, le fait que c'est leur identité, qu'ils sont des électeurs et qu'ils agissent est plus convaincant que quelque chose sur la liste qui leur dit d'aller voter aujourd'hui.
Je ne peux pas vous en expliquer l'aspect psychologique. Je sais qu'il y a des recherches à ce sujet, et le document que j'ai cité dans mon exposé provient du Mowat Centre, alors nous pouvons approfondir un peu plus cette question. Cependant, c'est important, et le genre de stratégie consistant à vendre une certaine identité réussit très bien dans le secteur privé pour amener les gens à acheter des choses. Il s'agit de s'en inspirer.
:
Nous pouvons établir des parallèles avec la pandémie. Dans l'ensemble, tout le monde porte un masque. Les Canadiens, les électeurs, sont volontaires et capables. Nous devons simplement les faire participer.
Au début de mon exposé, j'ai cité des recherches du Centre Samara pour la démocratie, qui ont mesuré les attitudes à l'égard des institutions publiques et de l'engagement civique à l'heure actuelle, et la mobilisation est forte.
La pandémie nous offre une occasion vraiment importante. Les Canadiens sont prêts à s'engager et nous n'avons qu'à leur dire ce dont nous avons besoin. Ils sont prêts à le faire.
Si nous pouvons amener les gens à porter un masque pendant une pandémie, nous pouvons certainement profiter de ce moment pour les amener à s'engager davantage comme citoyens et électeurs.
:
Le parallèle est très intéressant, jwe vous remercie beaucoup.
J'irai du côté de M. Taylor Gunn.
J'ai quatre enfants. Mon fils de 11 ans est très politisé pour son âge, parce qu'il baigne dedans. Quand il revient de l'école, il me parle de son enseignant actuel. J'ai parlé à beaucoup d'enseignants et le problème, je pense, c'est que, pour sensibiliser les jeunes, il faut s'assurer que les enseignants peuvent fournir un environnement stimulant afin que ces jeunes-là soient poussés à s'intéresser à la politique.
Que pensez-vous de mon affirmation?
:
Je vais parler de ce que nous avons fait plutôt que faire un commentaire général.
Nous sommes d'accord avec vous. Notre approche repose notamment sur l'idée qu'un enseignant engagé peut mobiliser ses élèves.
L'an dernier, nous avions la capacité, ce qui est rare et nécessite de l'argent, de nous réunir et de former concrètement, habituellement en un après-midi, un soir et une journée complète, environ 1 850 enseignants dans le cadre de 17 événements différents partout au Canada. Nous constatons une amélioration de leur capacité et de leur engagement à enseigner le programme Vote étudiant dans leurs écoles. De plus, cela permet de multiplier les enseignants enthousiastes.
Tout le monde doit savoir que s'il n'y a pas des représentants de tous les partis politiques qui se portent candidats, nous avons alors des représentants qui sont des experts ou des commentateurs politiques, et les enseignants trouvent généralement cela assez surprenant. Nous sommes donc tout à fait d'accord avec vous.
Nous dirions également qu'il ne s'agit pas seulement d'inclure ce genre de choses dans le programme d'études. En Ontario, nous avons un demi-cours d'éducation civique, et il est soit très aimé des étudiants, ce qui est rare, soit le plus souvent détesté et considéré comme un cours facile que vous suivez pendant l'été. La différence tient à l'enseignant et à la manière dont il l'enseigne.
Je ne pourrai jamais suffisamment souligner le pouvoir, non pas le pouvoir politique, mais le pouvoir d'engagement des enseignants et leur importance pour la santé de notre démocratie.
:
Je m'en remets aux responsables de la santé publique pour obtenir leurs meilleurs conseils sur la question de savoir si les élections devraient avoir lieu physiquement sur un campus; tout dépend de la façon dont tout cela peut être organisé. Dans mon exposé, j'ai donné l'exemple de l'expérience des étudiants, comme étude de cas, parce qu'il y a beaucoup de gens qui vivent en ce moment hors de leur résidence habituelle en raison de la pandémie, ce qui crée une certaine confusion sur l'endroit où voter, comment voter et comment indiquer son adresse officielle. C'est quelque chose qu'il faudrait régler.
En ce qui concerne les étudiants, je tiens à mentionner à nouveau L'apathie c'est plate et le Democratic Engagement Exchange, parce qu'ils ont récemment mené une campagne de vote étudiant en partenariat avec 700 organismes communautaires. Cela nous donne un modèle pour nous assurer que certaines populations, comme les étudiants, peuvent recevoir les messages et l'information dont ils ont besoin pour voter, comprendre comment le faire et pour savoir où aller.
Comme les campus n'ont pas autant d'activité que d'habitude et sont moins fréquentés à l'heure actuelle, ils pourraient être utilisés afin que d'autres personnes viennent également y voter. La pandémie nous donne l'occasion de penser de façon vraiment créative et d'essayer de nouvelles choses. Je sais que pendant la période précédant le retour à l'école en septembre, on a exploré la possibilité de donner des cours dans des centres communautaires qui, autrement, seraient fermés, ou d'utiliser des centres commerciaux qui ne pourraient pas être ouverts de la façon habituelle. J'aimerais simplement souligner que les campus sont immenses. Ils offrent beaucoup de possibilités de distanciation sociale, c'est peut-être important dans la période que nous traversons. Cet environnement peut être exploité pour accroître la participation des électeurs au sein de la communauté étudiante, mais peut-être aussi au-delà.
:
Nous venons de tenir des élections parallèles aux trois élections qui ont eu lieu — en Colombie-Britannique, en Saskatchewan et dans les élections municipales en Nouvelle-Écosse. Nous avons manqué le Nouveau-Brunswick parce que c'était le premier vendredi et le retour à l'école.
Voici une comparaison intéressante. En Colombie-Britannique — où, aux dernières élections fédérales, plus de 200 000 jeunes ont participé et plus de 80 % des écoles se sont inscrites —, nous avions un plus petit pourcentage d'écoles inscrites. N'oubliez pas qu'il s'agissait aussi d'élections éclair. Un peu moins de 90 000 étudiants y ont participé. Ce qui est intéressant, c'est qu'en Saskatchewan, 24 000 étudiants ont participé aux élections municipales. C'était plus élevé que lors de l'élection provinciale précédente.
L'un des principaux facteurs qui influeront probablement sur notre taux de participation sera de savoir si les élections se tiendront pendant l'année scolaire. Cela a des répercussions sur la durée de la campagne et d'autres choses du genre. Au-delà de cela, c'est ce qui se passe dans le système d'éducation. Tous ceux d'entre nous qui viennent de différentes régions du pays se rendraient compte que la pandémie a une incidence différente.
DemocracyXChange est cofondée par Démocratie ouverte et Laboratoire de recherche de Ryerson. Nos partenaires pour la présentation conjointe sont le Centre Samara pour la démocratie, le Centre Morris J. Wosk pour le dialogue de l'Université Simon Fraser, la bibliothèque publique de Toronto, l'Université de l'École d'art et de design de l'Ontario et la faculté des arts de l'Université Ryerson. Nous avons tenu notre troisième sommet annuel en octobre.
En général, nos billets sont disponibles pour environ 149 $. Nous avons un tarif spécial qui représente la moitié de ce prix pour les inscriptions hâtives des étudiants, des personnes âgées ou des personnes à faible revenu. Cette année, en raison de la pandémie, nous sommes passés à un modèle « payez ce que vous pouvez » dans le but de garder la conversation aussi accessible que possible. L'élément moteur du programme était la façon de renforcer la démocratie dans la reprise après la pandémie.
Nous sommes de toute évidence une organisation allégée, comme la plupart des organisations qui œuvrent dans le secteur de la démocratie. Nous comptons beaucoup sur les réseaux de tous les partenaires que je viens de mentionner. De plus, nous avons été en mesure d'exploiter un moment vraiment important pour nos conversations sur la démocratie cette année, et c'est pour cette raison que nous avons eu un taux de participation record. Le fait d'être virtuel signifiait également que des gens de partout au pays pouvaient participer de façons qui, autrement, auraient nécessité des déplacements.
:
Pour expliquer la relation avec Élections Canada — ce dont nous sommes reconnaissants —, l'an dernier, Élections Canada a versé environ 2 millions de dollars au programme Vote étudiant. Cela correspondrait pour nous à moins de 2 $ par étudiant. Il ne s'agit pas seulement d'une question de vote actif; dans certains cas, il s'agit d'une expérience d'apprentissage d'un mois.
Des fonds supplémentaires ont été recueillis pour couvrir le coût de la formation des enseignants au Canada, d'autres élections provinciales et de leur travail en Colombie. L'an dernier a été une année formidable, avec des dépenses de l'ordre de 5,5 millions de dollars. Cette année, je crois que ce sera autour de 2 millions de dollars. Nous sommes une organisation très entrepreneuriale, axée sur des projets. J'insiste sur le fait que nous ne recevons pas de financement, pour exister, d'Élections Canada, d'un organisme électoral ou d'un organisme gouvernemental. C'est un mélange de donateurs individuels, de fondations communautaires et, à l'occasion, d'organismes électoraux et de différents ordres de gouvernement.
Je vais également insister sur ce que Mme Delhon a dit, qui vaut la peine d'être mentionné, surtout à votre comité. Pour les groupes d'organismes dans ce domaine, qui sont peu nombreux — vous pourriez les compter avec les doigts des deux mains, et quelques-uns sont affiliés à des universités —, il n'y a pas de réserve d'argent pour qu'ils excellent dans leur travail.
Vous pouvez revenir en arrière et déterminer qui a dit cela, mais deux ou trois intervenants, dont des fonctionnaires électoraux, ont été interrogés au sujet de la participation. Ce qu'ils disent au sujet du taux de participation, c'est qu'ils ne veulent pas qu'on leur demande de s'inquiéter du taux de participation. Ils n'ont aucun problème à être chargés de rendre le vote et les élections accessibles. C'est très bien, mais voici le problème. Si les organismes électoraux ne sont pas chargés de s'occuper de la participation électorale, personne d'autre n'a la capacité de s'en occuper.
Je n'ai aucun problème à prendre un risque énorme si nous avons la capacité de mettre l'accent sur la participation électorale. J'imagine que les organisations de Mme Delhon et quelques autres aimeraient faire équipe avec nous à cet égard. Mais je crains que si nous laissons cela entre les mains d'organismes électoraux qui n'assument pas cette responsabilité, ils ne seront pas aussi créatifs, ambitieux, tournés vers l'avenir ou prêts à prendre des risques, comme des groupes comme le nôtre l'ont fait au cours des dernières années, mais avec des ressources très restreintes, il est important de le souligner.
:
Par ailleurs, il faut veiller à ce que les messages clés reconnaissent les craintes légitimes des citoyens et soulignent le fait qu'il est facile et sécuritaire de voter. Il est essentiel de faire contrepoids aux discours émanant des États-Unis, selon lesquels il est difficile de voter et laborieux de s'inscrire sur la liste électorale.
C'est très différent au Canada. Il y a aussi une histoire très différente au Canada. Il est donc important d'avoir notre propre récit, parce que ces images des États-Unis étaient fortement présentes à notre esprit, surtout pendant la pandémie. Entre les médias sociaux et la couverture médiatique, nous confondons ce qui se passe aux États-Unis et ce qui se passe au Canada.
Il est donc très important de limiter clairement le discours électoral au Canada en cas de pandémie, si cela devait se produire, pour s'assurer que le message est très clair. Il n'est pas nécessaire que ce soit pour contrebalancer les images américaines, mais nous savons que c'est ce qui vient à l'esprit en ce moment.
:
Je suis désolé. Vous me donnerez peut-être quelques secondes.
Ce que je voulais dire, parce que je regarde le temps passer — et je vais simplement le dire, parce que je ne sais pas si on me laissera du temps après —, c'est que les recommandations du DGE ont été formulées en grande partie en fonction du vote la fin de semaine et de la façon dont nous pourrions mieux avoir accès aux préposés au scrutin.
L'une des choses que je voulais souligner et même vous offrir comme suggestion possible dans votre rapport provisoire, c'est la possibilité pour un groupe comme CIVIX et Vote étudiant de capter l'intérêt des jeunes de 16 et 17 ans partout au pays pour aider au vote la fin de semaine. Nous avons accès à des centaines de milliers d'étudiants, et nous n'avons jamais eu la possibilité de le faire...
La présidente: Votre temps est écoulé.
:
C'est l'une des recommandations, je suppose, qu'Élections Canada aimerait voir adopter pour les aider à accéder aux bureaux de scrutin.
Je sais que M. Alghabra s'inquiétait au départ de savoir si ce devrait être le lundi ou quelque chose du genre. Je pense que les Canadiens n'ont aucun problème à passer au samedi et au dimanche.
Élections Canada a le droit d'employer des préposés au scrutin de 16 ans le jour de l'élection. Je voulais simplement vous parler de ce que nous pouvons faire comme organisation. Nous pouvons contribuer à l'éducation et à la mobilisation du public à une échelle géographique et peut-être en incitant des préposés au scrutin plus jeunes à travailler le jour de l'élection, je crois, d'une manière sans précédent. Vous pourriez considérer les organisations de Mme Delhon comme semblables dans ces réseaux communautaires.
Notre organisation a bien sûr trouvé vos rapports provisoires très utiles par le passé, car ils nous ont permis de poursuivre notre travail. À leur propos, je suggérerais que vous y encouragiez Élections Canada à examiner des groupes comme CIVIX ou le programme Vote étudiant dans le but de renseigner les préposés au scrutin qu'il faudra éventuellement engager une semaine donnée.
L'autre chose, c'est que pour les jeunes de 16 et 17 ans, c'est beaucoup d'argent. Ils se sentent peut-être moins menacés par la pandémie et c'est une bonne chose pour notre démocratie si nous avons des jeunes préposés au scrutin qui pourraient continuer d'être des préposés au scrutin par la suite.
:
Merci, monsieur Gunn et madame Delhon. C'est tout le temps que nous avions aujourd'hui.
Je suis vraiment très reconnaissante de la conversation intéressante, et je suis sûre que tous les membres le sont aussi. Comme il semble y avoir beaucoup d'intérêt de la part des membres du Comité, s'ils ont des questions de suivi à poser, pourraient-ils vous les faire parvenir par écrit et éventuellement obtenir des réponses?
Un député: Absolument.
La présidente: Très bien. À tous les membres du Comité, si vous avez des questions à poser, veuillez me les faire parvenir et nous pourrons essayer d'obtenir une réponse pour notre rapport final.
Merci beaucoup.
Nous allons maintenant passer au deuxième groupe de témoins.
:
Bon retour parmi nous. Nous allons commencer.
Pourriez-vous tous cliquer du côté droit de votre écran pour vérifier que vous voyez tout le monde? Vous devriez voir tous les participants dans votre grille.
J'aurais quelques observations à faire à l'intention des nouveaux témoins.
Avant de parler, veuillez attendre que je vous nomme. Lorsque vous serez prêt à parler, vous pourrez cliquer sur l'icône du microphone pour activer votre micro. Je vous rappelle que tous les commentaires doivent passer par la présidence.
De plus, l'interprétation de cette vidéoconférence fonctionnera comme dans le cadre habituel des comités. Vous avez le choix entre le français, l'anglais ou le parquet, au bas de votre écran.
Lorsque vous aurez la parole, parlez lentement et clairement. Si vous ne parlez pas, mettez votre micro en sourdine. L'utilisation des écouteurs est fortement recommandée. Merci de les utiliser.
J'aimerais maintenant souhaiter la bienvenue à nos témoins. De Postes Canada, nous accueillons Mme Louise Chayer. Et de la Saskatchewan Association of Rural Municipalities, M. Raymond Orb, président.
Bienvenue à vous deux.
J'ai mentionné que nous étudions la possibilité de tenir une élection en toute sécurité dans le contexte de la pandémie.
Vous avez tous les deux cinq minutes pour une déclaration préliminaire.
Commençons par Mme Chayer.
:
Merci, madame la présidente et mesdames et messieurs les membres du Comité, de m'avoir invitée à me joindre à vous aujourd'hui.
Je m'appelle Louise Chayer, et je suis directrice générale de l'expérience client à Postes Canada.
J'aimerais commencer par décrire notre engagement de longue date à l'égard de la livraison des gros envois et de l'approche consultative que nous adoptons pour assurer la réussite de la livraison. À Postes Canada, nous sommes fiers de desservir le pays tout entier, et nous comprenons l'importance de relier les Canadiens dans tous les centres urbains, les villes rurales, les collectivités éloignées et le Grand Nord.
Chaque jour, nous remplissons notre mandat grâce à un vaste réseau national sophistiqué et à une équipe de gens exceptionnels qui servent les Canadiens avec dévouement. Nous avons une vaste expérience en matière de livraison sécuritaire de gros envois, à l'échelle nationale et régionale. Cela signifie que nous pouvons soutenir des initiatives publiques importantes comme le recensement, les élections nationales, les élections provinciales et, plus récemment, les efforts de sensibilisation à la COVID-19 de Santé Canada.
Chaque fois, nous travaillons en étroite collaboration avec les représentants de tous les paliers pour effectuer une planification approfondie. Avec une équipe de projet spécialisée, nous travaillons vers un but commun: répondre de façon efficace et réfléchie à toutes leurs exigences en matière d'envoi. Nous rencontrons régulièrement les organisateurs pour leur offrir du soutien logistique et des conseils, surveiller de façon proactive les envois de la réception à la livraison et concevoir des mécanismes qui permettent de régler rapidement d'éventuels problèmes. Cette approche nous a aidés à appuyer avec succès tous les types d'élections pendant des années et à établir d'excellentes relations de travail avec les membres du personnel électoral partout au pays.
Cette année, nous avons soutenu des élections provinciales au Nouveau-Brunswick, en Saskatchewan et en Colombie-Britannique, ainsi que de nombreuses élections partielles aux niveaux municipal, provincial et fédéral.
Après les élections fédérales de l'automne dernier, nous avons reçu une lettre du directeur général des élections, Stéphane Perrault. Dans sa lettre, il soulignait les efforts déployés par Postes Canada pour livrer 4 300 monoteneurs d'articles électoraux et des milliers de sacs électoraux spéciaux, tout en assurant la distribution en temps voulu de 27 millions de cartes d'information de l'électeur et de 15,4 millions de Guides pour l'élection fédérale aux Canadiens.
Au cours de chaque période électorale, nous sommes fiers de livrer une impressionnante quantité d'articles de courrier personnels et de pièces de publipostage de la part des candidats qui souhaitent transmettre leurs messages rapidement et efficacement aux électeurs.
Même si la quantité de courrier est importante pendant une période électorale, je vous confirme que nous avons la capacité d'assumer nos responsabilités. Avec plus de 53 000 employés, Postes Canada livre chaque année près de huit milliards d'articles de courrier et de colis à 16,5 millions d'adresses partout au pays. Notre réseau comprend 21 établissements de traitement du courrier et 477 postes de facteurs, qui desservent plus de 22 000 itinéraires urbains, ruraux et de courrier des services postaux. Notre parc est l'un des plus grands au Canada avec plus de 13 000 véhicules. Même si on parle maintenant beaucoup du nombre de colis que nous traitons et livrons, nous avons également la capacité de traiter et de livrer une grande quantité de courrier.
Le courrier est traité par des machines que nous appelons lecteurs optiques de caractères multilignes, ou LOCML. Elles trient exclusivement le courrier, et ce, à une grande vitesse. Nous exploitons à l'heure actuelle 150 LOCML dans 15 établissements de traitement du courrier à l'échelle du pays, qui peuvent chacun traiter en moyenne 22 000 articles de courrier à l'heure. Comme vous le constatez, nous avons la capacité de gérer les envois volumineux et nous en sommes fiers.
J'aimerais conclure en disant que cette année a été hors du commun. Depuis le début de la COVID-19, notre priorité absolue a été d'assurer la sécurité de nos employés. Pour cette raison, nous avons rigoureusement suivi les directives et les conseils de l'Agence de la santé publique du Canada. En très peu de temps, nous avons radicalement changé notre façon de travailler, de livrer les envois, d'exploiter nos bureaux de poste et de nettoyer nos installations partout au pays.
Nous avons mis en œuvre des mesures de distanciation physique et nous avons accéléré la distribution d'équipement de sécurité et d'équipement de protection individuel à nos employés. Nous avons rendu le port du masque ou du couvre-visage obligatoire dans toutes nos installations, y compris pour les clients qui entrent dans un bureau de poste. Nous avons mis en place des procédés et des mesures d'urgence pour réagir dans l'éventualité où nous serions informés d'un cas positif ou présumé positif chez les employés.
Ce ne sont là que quelques exemples des nombreuses mesures que nous appliquons pour assurer la sécurité des employés et des personnes que nous servons. Tout au long de cette période, nous avons travaillé en étroite collaboration avec nos syndicats et nos agents négociateurs à la double échelle nationale et locale. En mettant vite en place des mesures de sécurité et en les améliorant régulièrement, nous avons fourni un service essentiel aux Canadiens pendant une année très difficile.
En résumé, nous sommes reconnus depuis longtemps pour servir les Canadiens et appuyer notre démocratie lorsqu'on nous le demande.
Nous sommes plus qu'une entreprise de livraison. Nous faisons partie intégrante du tissu national et nous pouvons compter sur notre réseau conçu pour servir l'ensemble de la population et sur des employés fiers d'aider les nombreuses collectivités où ils habitent.
Je vous remercie de votre temps, et je me ferai un plaisir de répondre à vos questions.
:
Merci, madame la présidente.
Je m'appelle Ray Orb. Je suis président de la Saskatchewan Association of Rural Municipalities, la SARM. Je suis né, j'ai grandi et j'habite dans une petite collectivité de 625 habitants au nord-est de Regina.
J'aimerais remercier le comité permanent aujourd'hui.
La SARM représente l'ensemble des 296 municipalités rurales de la province et agit à titre de porte-parole des administrations municipales depuis plus de 100 ans. Je vais aujourd'hui vous présenter certaines perspectives.
Tout d'abord, disons qu'il est essentiel de parler des motifs justifiant la tenue d'une élection fédérale en pleine pandémie. Afin d'encourager les électeurs des milieux ruraux à participer à l'élection fédérale en période de pandémie, les représentants du gouvernement doivent s'assurer que le public comprend pourquoi l'élection ne peut attendre l'arrivée d'un vaccin contre la COVID-19. Au moment de décider s'ils iront voter ou non, les électeurs des régions rurales évalueront les risques pour leur santé et leur sécurité ainsi que les motifs invoqués pour justifier la tenue d'une élection fédérale.
Il est également crucial de tenir l'élection à un moment opportun de l'année pour inciter les électeurs des régions rurales à aller voter. L'agriculture est au cœur des préoccupations des régions du Canada et joue un rôle important dans notre quotidien puisqu'elle emploie nos familles et nos voisins et contribue à nourrir l'ensemble de la planète. Ainsi, afin d'assurer la participation des électeurs, il faut absolument éviter de planifier une élection à une date où se tiennent des activités agricoles essentielles, comme l'ensemencement et la récolte. Les agriculteurs ne penseront pas à l'élection si celle-ci se déroule dans le mois où ils travaillent à gagner la majeure partie de leur revenu annuel.
En Saskatchewan, nous avons tenu des élections municipales et provinciales pendant la pandémie et avons cerné certaines tendances qui seraient pertinentes dans le cadre de votre étude. Des élections municipales ont également eu lieu dans d'autres provinces, et les leçons qui en ont été tirées pourraient servir de référence utile.
Le vote par anticipation a connu une hausse historique dans le cadre de l'élection provinciale en Saskatchewan. En 2016, plus de 110 000 personnes avaient voté par anticipation. Cette année, ce nombre a grimpé à 185 000, soit une hausse de 67 %. Il est essentiel d'offrir des occasions de vote par anticipation et de promouvoir leur utilisation. Le fait d'offrir des bureaux de vote par anticipation dont les heures d'ouverture sont prolongées favorise vraisemblablement la participation des électeurs.
Dans le cadre des élections municipales au Nouveau-Brunswick, la période de vote par anticipation a duré trois jours. Cette façon de faire a permis de mieux répartir le nombre de personnes qui ont voté par anticipation chaque jour. Il serait possible d'accroître la participation de la population en faisant de la publicité à grande échelle sur les différentes façons de voter d'avance et en diffusant des rappels selon lesquels ces méthodes peuvent contribuer à réduire les risques d'exposition à la COVID-19.
On a également observé une hausse de l'utilisation des bulletins de vote postaux lors de l'élection provinciale de la Saskatchewan. Cette année, un nombre record de bulletins de vote postaux, soit 56 000, ont été renvoyés et comptés, comparativement à un maigre total de 4 000 en 2016. Il est donc possible d'encourager la participation en veillant à ce que la méthode de distribution et de réception des bulletins de vote par correspondance soit efficace et en faisant la promotion de cette option auprès des électeurs bien avant le jour du scrutin. Il convient également de prévoir suffisamment de temps pour recevoir les bulletins et les compter avant le jour du scrutin. En raison du temps nécessaire pour acheminer les bulletins par courrier régulier, il est arrivé dans certains cas qu'on ait dû attendre quelques jours avant d'annoncer les résultats officiels d'une élection générale.
En vue d'assurer la santé et la sécurité des électeurs, il faut que les bureaux de vote soient équipés de désinfectant pour les mains, de masques, de crayons jetables pour enregistrer le vote, de barrières de protection adéquates, de marques claires au sol ou d'affiches permettant de respecter la distanciation physique, etc. Il sera également important de faire connaître ces mesures de protection bien avant l'ouverture des bureaux de vote et le jour du scrutin, pour que les électeurs se sentent en sécurité au moment de choisir la méthode de vote qui leur convient.
En Nouvelle-Écosse, lors des élections municipales générales de l'automne, la province a encouragé toutes les municipalités à utiliser le vote par téléphone ou par Internet. Certaines municipalités ont décidé d'utiliser uniquement le vote électronique, tandis que d'autres ont eu recours à une combinaison de vote papier et de vote électronique. Celles qui ont opté pour le vote en personne ont dû louer davantage de bureaux de vote, embaucher plus de personnel électoral et augmenter leurs dépenses pour effectuer des nettoyages adéquats. Les électeurs inquiets à l'idée de se présenter dans un bureau de vote en personne pouvaient également recourir à une procuration autorisant une autre personne à déposer leur bulletin de vote.
En conclusion, au nom des municipalités rurales et des producteurs agricoles de la Saskatchewan, nous remercions le comité permanent de nous avoir donné l'occasion de prendre part à cette importante conversation. Nous sommes impatients à l'idée de poursuivre le dialogue et de travailler tous ensemble pour protéger les intérêts ainsi que la santé et la sécurité de la population canadienne.
Merci.
:
Bien sûr. C'est une bonne question.
Comme vous l'avez mentionné, nous avons aidé aux élections au Nouveau-Brunswick, en Saskatchewan et en Colombie-Britannique.
Au Nouveau-Brunswick, la portée était moindre, et le vote par correspondance s'est déroulé sans problèmes.
En Saskatchewan, c'était un peu plus vaste, et nous avons pu aider à l'élection sans problèmes également.
En Colombie-Britannique, la population est plus nombreuse, et bien sûr, il y a un plus grand nombre de votes par correspondance. Encore là, il n'y a pas eu de problèmes pour ce qui est du retour, de la distribution des trousses et de l'envoi des votes par la poste et de la réception des bulletins de vote à temps pour l'élection.
Mon collègue, M. Blaikie, a parlé des élections à date fixe par opposition aux élections éclair. En Saskatchewan, les élections sont plus à date fixe, alors qu'en Colombie-Britannique les élections ont été subites.
Qu'arriverait-il à Postes Canada si des élections étaient déclenchées de façon inattendue, peut-être au printemps, comme on en parle beaucoup? Postes Canada est-elle prête à aller de l'avant, déjà prête pour un éventuel envoi postal beaucoup plus volumineux?
:
Merci beaucoup, madame la présidente.
Bonjour à nos témoins. Merci d'être là.
J'ai quelques questions à vous poser, madame Chayer, mais permettez-moi d'abord de prendre un petit instant pour saluer Postes Canada et tout son personnel. Malgré toutes les perturbations qui ont ébranlé notre économie et notre société, je n'ai pas encore entendu de plaintes massives au sujet des interruptions de livraison du courrier ou des colis. Mes félicitations à vous et à toute l'équipe de Postes Canada.
Je pense que les questions que nous nous posons tous au sujet des votes par correspondance ne concernent pas la capacité de Postes Canada de livrer les quatre à cinq millions de bulletins que l'on prédit, car nous savons que cette capacité existe. Nous voulons simplement nous assurer que le processus même est solide et que la coordination entre vous et Élections Canada est optimale.
Avez-vous des suggestions à nous faire sur ce que nous devrions demander ou recommander à Élections Canada au sujet de sa relation avec Postes Canada pour la coordination des bulletins de vote par la poste?
:
Merci beaucoup de vos bons mots. Nos gens ont travaillé très, très fort. Je vais certainement leur transmettre vos commentaires. Je vous en remercie.
Oui, en ce qui concerne le vote par correspondance, je ne pense pas que nous ayons à nous inquiéter de la capacité. Cinq millions de bulletins, quand nous aurons l'équipement mécanisé pour traiter ce volume, ce ne sera pas un problème. Nous continuons de travailler quotidiennement avec Élections Canada pour peaufiner certains détails.
Une chose que nous devons tous comprendre, c'est la façon dont Postes Canada fonctionne. Nous faisons la collecte et la livraison du courrier. La collecte se fait dans plus de 200 000 points de dépôt. Chaque boîte aux lettres rouge, chaque bureau de poste, chaque comptoir postal chez Shoppers Drug Mart est un de ces 200 000 et quelques points de dépôt dans notre système. Les points de dépôt sont vidés du lundi au vendredi, à différentes heures de la journée. Nous ajoutons à cela notre réseau de transport, qui est conçu pour livrer le courrier selon une norme de deux jours pour le courrier local, de trois jours pour le courrier régional et de quatre jours pour le courrier national.
Nous devons comprendre ce que cela peut signifier pour l'électeur qui a un bulletin de vote à déposer. Que voulons-nous dire exactement lorsque nous disons « poster avant » telle date? Si nous disons « poster avant la fermeture des bureaux de scrutin », les gens penseront-ils qu'ils peuvent déposer leur bulletin de vote à 17 heures dans la boîte rouge au coin de la rue en rentrant chez eux après le travail, alors que cette boîte a peut-être été vidée à 15 heures?
Nous devons comprendre ce que cela signifie pour qu'Élections Canada puisse en tenir compte et déterminer la meilleure façon de le communiquer aux électeurs et de leur indiquer très clairement le moment où ils doivent déposer leurs bulletins pour qu'ils soient recueillis à temps et livrés à temps au personnel électoral.
Ce sont tous des détails que nous essayons de régler en communication constante avec Élections Canada, des choses que nous devons clarifier au cours des prochaines semaines.
:
Bien sûr. La Saskatchewan et la Colombie-Britannique ont utilisé ce que nous appelons la « correspondance-réponse d'affaires ». La livraison était centralisée à une seule adresse, alors c'était facile de procéder de la sorte.
Dans les élections fédérales, il y a 338 adresses différentes à desservir. La correspondance-réponse d'affaires devient très compliquée pour 338 destinations, très difficile à gérer sur le plan logistique, d'où le choix d'une enveloppe « port payé ». Nous travaillons d'ailleurs avec Élections Canada pour pouvoir tester au préalable au moins 200 enveloppes de chacune de ces 338 adresses, pour être bien fixés sur la mécanisation que cela suppose et sûrs de notre coup quand viendra le temps de les imprimer et d'apposer l'adresse de retour.
Nous voulons être sûrs que tout ira bien, alors nous faisons des tests, avec la collaboration d'Élections Canada, jusqu'à obtenir de très bons taux d'acceptation pour notre équipement mécanisé.
:
Je vous remercie, madame la présidente.
Je salue nos deux témoins qui sont venus nous informer aujourd'hui.
Je vais d'abord poser des questions à Mme Chayer.
Madame Chayer, vous avez expérimenté des élections en Saskatchewan et en Colombie-Britannique. On peut dire que si vous avez été capable de remplir ces mandats, vous seriez capable de remplir le mandat d'une élection fédérale.
Outre le fait que l'élection fédérale est d'une plus grande ampleur que celles de ces provinces, quels autres problèmes, que nous ne connaissons pas, pourraient faire que l'élection fédérale soit plus difficile, selon vous?
Y a-t-il des problèmes intrinsèques à l'élection fédérale qui pourraient gêner votre travail et le rendre plus difficile?
:
Je ne parlerais pas nécessairement de problèmes comme tels. Il y a des défis à relever, bien sûr, mais nous y sommes parvenus à chaque mandat d'élection provinciale ou fédérale que nous avons eu. Nous nous en sommes très bien tirés.
Pour cette élection en particulier, c'est plus complexe parce qu'il y aura plus de votes par correspondance et qu'il faut voir comment cela va fonctionner. Nous collaborons étroitement avec Élections Canada pour régler les menus détails et faire en sorte que tout se passe bien de ce côté-là.
Les autres défis que cette élection pose en particulier, parce que nous sommes en contexte de COVID, concernent la façon dont Élections Canada désignera et confirmera les bureaux des directeurs de scrutin et les bureaux de vote. Je ne sais pas s'il lui sera plus difficile de le faire ou non. Nous avons besoin de cette information pour commencer à livrer l'équipement aux directeurs de scrutin, pour qu'eux puissent commencer à imprimer les cartes d'information de l'électeur, les bulletins de vote et tout le reste. Toute cette information est nécessaire à une bonne coordination.
Du point de vue d'Élections Canada, il sera peut-être difficile de répondre à certaines exigences, et tout retard se répercutera sur nous.
Nous faisons des élections depuis un certain temps. Nous avons une entente type avec les autorités électorales, un protocole d'entente. Nous avons des jalons établis et des objectifs fixés, et nous nous arrangeons pour les atteindre.
:
C'est justement à ce genre de situation que je réfléchissais.
Monsieur Orb, lorsque vous parlez à vos membres ou aux gens que vous représentez et que vous leur dites qu'il se peut qu'il y ait des élections fédérales, quelle est la réaction de ces gens-là?
Est-ce qu'ils se disent que ce n'est pas grave, qu'ils ont connu cela dans leur province ou dans certaines villes et que cela va aller, ou plutôt est-ce qu'ils se disent qu'il serait mieux de ne pas en avoir?
Quelle est la réaction des gens qui ont déjà vécu cette situation à d'autres niveaux?
:
Merci, madame la présidente.
M. Orb, vous parlez du vote par anticipation.
D'après ce que j'ai vu, cela a augmenté de façon substantielle. Par exemple, dans ma circonscription en 2019, il y avait une affluence incroyable de gens quand est venu le temps de voter par anticipation. Selon vos chiffres, s'il fallait que je transpose cette nouvelle réalité de pandémie, chez nous, il y aurait un cataclysme. Nous aurions beaucoup de problèmes sur le plan de la santé publique, parce que les gens seraient vraiment collés les uns sur les autres.
Y avait-il plus de journées de votes par anticipation, en Saskatchewan?
Est-ce ce qu'il faudrait, plus d'heures et plus de journées pour éviter qu'une situation comme celle dont je parle se produise?
Madame Chayer, le directeur général des élections nous a dit qu'il avait très confiance en la capacité de Postes Canada de livrer les bulletins de vote par correspondance. Il a dit que l'augmentation du volume de courrier serait davantage un problème de logistique pour Élections Canada, qui devrait faire le tri et veiller à ce que les bulletins aboutissent au bon endroit pour être comptés.
Dans le cas d'une personne qui demande un bulletin de vote par correspondance, qui le reçoit et qui a une enveloppe préaffranchie pour le retourner une fois rempli, est-ce que ce bulletin s'en va à un siège d'Élections Canada pour être ensuite posté au bureau du directeur de scrutin local? Ou bien est-ce qu'avec le code postal de l'expéditeur, on peut le trier et l'envoyer directement par le service local au directeur du scrutin?
Avez-vous une idée de la façon dont fonctionnerait la logistique pour ce bulletin de vote par correspondance et du rôle de Postes Canada à cet égard, qu'il s'agisse de le livrer à un endroit central, où Élections Canada fait le tri et le renvoie par la poste, ou bien d'associer Postes Canada à un tri plus direct et plus immédiat, suivi d'une livraison au bureau du directeur de scrutin local?
:
Oui, merci beaucoup, madame la présidente. Je sais que le temps presse.
Par souci de transparence, je tiens à dire d'abord que je connais M. Ray Orb depuis plus de 30 ans. Dans toutes nos relations, il s'est toujours montré très professionnel et détaché de tout intérêt partisan. J'ai aussi beaucoup travaillé à une ou deux campagnes politiques avec son épouse. Voilà, je tenais à le préciser.
Monsieur Orb, c'est bon de vous revoir. J'ai une petite question pour vous et une autre pour Postes Canada, si nous avons le temps.
Vous avez parlé des problèmes qu'il peut y avoir à tenir des élections à certains moments de l'année pour les Canadiens et les Saskatchewanais des régions rurales. Ces dernières semaines, il a été beaucoup question d'élections au printemps. Évidemment, le printemps en Saskatchewan, c'est le temps des semences.
Selon vous, qu'en serait-il du taux de participation si des élections étaient déclenchées en pleine saison des semences en Saskatchewan?
Rapidement, alors, madame Chayer, pourriez-vous me donner un délai approximatif pour le retour des bulletins par la poste? Les gens d'Élections Canada nous ont dit que, suivant la probabilité que quelque cinq millions de bulletins de vote seraient envoyés par la poste durant une pandémie, il faudrait qu'il y ait une date limite de réception. On a dit que les bulletins de vote par correspondance devraient être reçus avant 17 heures le lundi, si la date du scrutin tombe évidemment un lundi.
Combien de temps faut-il normalement pour recevoir un bulletin de vote par la poste? Ensuite, quels conseils donneriez-vous à Élections Canada pour informer les Canadiens de la date limite à respecter pour envoyer leur bulletin?
:
Nous continuons de travailler avec Élections Canada là-dessus. Pour un envoi local, on parle de deux jours. C'est notre norme de service pour le courrier local. En deux jours, nous devrions être capables de nous en tirer sans problème.
Le problème que nous avons, c'est d'informer les électeurs de la date limite pour mettre leur bulletin à la poste. Comme je le disais tantôt, nous ramassons le courrier du lundi au vendredi, à des heures différentes selon l'endroit. Toutes les petites boîtes aux lettres rouges ne sont pas vidées à 17 heures. Certaines le sont peut-être à 11 heures et d'autres, à 14 heures. Il faut que les électeurs soient bien informés du moment où ils doivent déposer leur bulletin de vote dans la boîte aux lettres si on veut que les bulletins se rendent bien là où ils doivent aller.
Par exemple, si quelqu'un dépose quelque chose dans une boîte, comme je disais, vers 17 heures un vendredi, et que cette boîte a été vidée à 15 heures, le ramassage ne se fera pas le vendredi. Il se fera le lundi, et donc trop tard pour livrer au bureau du directeur de scrutin le jour même.
Ce sont des scénarios que nous examinons avec les gens d'Élections Canada pour qu'ils comprennent bien comment les choses fonctionnent, qu'ils disposent de tous les renseignements nécessaires et qu'ils puissent informer les électeurs en conséquence.
Ce sont des questions très importantes, et je suis heureuse que nous les ayons abordées.
Merci aux témoins.
Madame Chayer et monsieur Orb, vous avez été formidables. Merci beaucoup du temps que vous nous avez consacré aujourd'hui.
Quant à vous, membres du Comité, nous allons suspendre la séance un moment avant de poursuivre à huis clos. Vous avez un lien distinct qui vous a été envoyé par courriel, ainsi qu'un mot de passe distinct. Le lien figure dans le courriel original, le premier. Les deux mots de passe figuraient dans les courriels des mots de passe. J'espère que tout le monde a cette information. Je vois des hochements de tête, alors vous l'avez tous. Parfait.
Nous quittons cette réunion et je vous revois à huis clos dans quelques minutes. Merci.
[La séance se poursuit à huis clos.]