Monsieur le président, honorables membres du comité, c'est un plaisir de comparaître devant vous cet après-midi dans le cadre de votre examen du Budget principal des dépenses du commissariat pour l'exercice financier 2015-2016. Je remercie le comité de m'avoir invitée.
Je suis accompagnée aujourd'hui de Lyne Robinson-Dalpé, directrice, Conseils et conformité, et de Denise Benoit, directrice, Gestion corporative.
[Traduction]
J’ai été nommée à titre de commissaire en juillet 2007, ayant pour mandat d’appliquer la Loi sur les conflits d’intérêts pour les titulaires de charge publique et le Code régissant les conflits d’intérêts des députés. Ces deux régimes visent à empêcher que des conflits surviennent entre les fonctions publiques et les intérêts personnels des représentants élus et nommés. La loi s’applique à plus de 2 400 titulaires de charge publique, tandis que le code des députés s’applique à l’ensemble des 308 députés élus à la Chambre des communes. Les ministres et les secrétaires parlementaires sont assujettis aux deux régimes.
Le commissariat m’appuie dans l’exécution de mon mandat. Ce mandat consiste à conseiller les titulaires de charge publique et les députés sur la façon de se conformer à la loi et au code des députés, à recevoir et à examiner leurs déclarations confidentielles, à tenir des dossiers confidentiels de ces déclarations, à inscrire certains renseignements dans le registre public que le commissariat tient pour la loi et le code des députés, à administrer le régime de pénalités prévu par la loi et à faire enquête sur les infractions présumées aux deux régimes.
Au cours des cinq premières années d’existence du commissariat, le budget de fonctionnement de 7,1 millions de dollars est demeuré inchangé. Je considérais que ce montant serait suffisant une fois que le commissariat serait pleinement opérationnel. Chaque année, nous avons enregistré des excédents attribuables à ma réserve, à des postes vacants et à nos mesures d’économie. J’ai réduit la portion non salariale de mon budget de fonctionnement de 3 % au total au cours des deux derniers exercices financiers. Bien que cette réduction ait été partiellement annulée par une augmentation de mon enveloppe salariale visant à couvrir les hausses économiques, j’ai été en mesure de réaliser de manière proactive une réduction budgétaire de 1,4 % en 2013-2014 et à nouveau en 2014-2015. Ces économies sont attribuables à la centralisation de certaines fonctions, comme les impressions et les approvisionnements, ainsi qu’à la réduction du montant de la réserve.
J’ai déterminé que je pouvais m’acquitter de mon mandat actuel en 2015-2016 avec des prévisions de dépenses prévues de 6,95 millions de dollars. Cette somme est légèrement supérieure aux 6,94 millions de dollars approuvés dans le dernier Budget principal des dépenses, ce qui s’explique par un petit rajustement aux régimes d’avantages sociaux des employés, dont les cotisations sont passées de 16,5 à 16,8 %, conformément aux directives du Conseil du Trésor.
Je fais observer, toutefois, que toute modification résultant des examens de la loi et du code des députés pourrait avoir des conséquences sur les ressources du commissariat.
Enfin, je m’attends à devoir rajuster mon enveloppe salariale au cours de la prochaine année afin de compenser les augmentations économiques que mon budget a absorbées au cours des dernières années. Je ne compte pas demander une augmentation de mon budget global, mais plutôt un rajustement entre les enveloppes salariale et non salariale.
Au fil des huit dernières années, j’ai mis en place un solide cadre de gestion interne. Il est fondé sur les principes de saine gestion des ressources que suit la fonction publique, même si, en tant qu’entité qui relève du Parlement, le commissariat n’est pas assujetti à la plupart des politiques et des lignes directrices du Conseil du Trésor. Ce cadre de gestion repose sur la notion de transparence. Nos états financiers annuels, nos rapports financiers trimestriels ainsi que nos rapports d’étape sur les dépenses de voyages, de conférences et d’accueil sont affichés sur le site Web du commissariat. Depuis 2010-2011, nos états financiers annuels sont vérifiés par un vérificateur indépendant.
Le commissariat fait appel au savoir-faire de partenaires externes pour obtenir des services dans le domaine de la rémunération, des technologies de l’information, de la sécurité ainsi que des comptes créditeurs et des rapports financiers par le truchement d’ententes sur les services partagés. Ces ententes accroissent l’efficacité et permettent d’examiner la gestion des ressources à un autre niveau.
Étant donné la nature de mon mandat, les salaires représentent notre plus grosse dépense. Les dépenses non salariales sont principalement reliées au coût des ententes sur les services partagés ainsi qu’aux coûts habituels de fonctionnement d’un bureau.
Les mesures mises en oeuvre à l’interne pour réduire nos dépenses continuent de produire les résultats escomptés. Le commissariat continue de dépenser moins que ce qu’il reçoit comme budget, en partie en raison de ces mesures, mais aussi parce que nous avons exploré de nouvelles structures de gestion et avons décidé de ne pas pourvoir immédiatement certains postes vacants. Je maintiens une réserve pour couvrir des dépenses de fonctionnement imprévues, comme une augmentation des activités d’enquête. Je m’en sers aussi pour financer à l’interne des initiatives et des projets spéciaux.
Mon objectif principal, en ma qualité de commissaire, demeure le même: aider les titulaires de charge publique et les députés à respecter les obligations que leur imposent la loi et le code des députés. Cette priorité se reflète dans la taille de la division Conseils et conformité, qui est la plus grande des cinq divisions du commissariat et qui compte pour plus du tiers de mon personnel.
Nos conseillers aident les députés et les titulaires de charge publique à se conformer au code des députés et à la loi. Cette conformité s’exécute en partie par l’entremise de mécanismes officiels établis dans les deux régimes, comme le processus de conformité initiale, le processus d’examen annuel et l’obligation de déclarer tout changement important. Les députés sont aussi tenus de déclarer les déplacements parrainés et les cadeaux d'une valeur de 500 $ ou plus, tandis que les titulaires de charge publique principaux sont tenus de déclarer les cadeaux d'une valeur de 200 $ ou plus.
Outre ces mécanismes officiels, en tout temps, les conseillers fournissent de l’information ainsi que des conseils confidentiels aux députés et aux titulaires de charge publique ou, dans certains cas, à leur organisation.
En 2014-2015, le commissariat a eu plus de 4 000 communications avec des personnes assujetties à la loi ou au code des députés. Nous pouvons nous attendre à ce que ce chiffre augmente cette année, puisqu’il y aura des élections.
Bien que le commissariat soit principalement axé sur la prévention, je mène aussi des enquêtes sur des infractions possibles à la loi et au code des députés. Au chapitre des activités d’enquête, l’exercice financier 2014-2015 s’est avéré typiquement occupé. Le commissariat a traité 45 dossiers d’enquête, dont 6 qui avaient été ouverts lors du précédent exercice financier. Certains de ces dossiers ont fait suite à des demandes officielles de députés ou à des renvois provenant du commissaire à l’intégrité du secteur public. J’ai aussi déclenché des enquêtes à la suite d’informations qui me sont parvenues d’autres façons, soit par les médias ou des communications du grand public.
Nous avons fermé la majorité de ces dossiers sans procéder à une étude en vertu de la loi ou à une enquête en vertu du code des députés ou sans produire de rapport public. Cette année, cinq dossiers ont donné lieu à des rapports publics en vertu de la loi. Huit dossiers d’enquête ont été reportés à l’exercice financier en cours, et nous en avons depuis fermé deux.
Le mois dernier, après 12 mois de travail accompli par mon personnel en collaboration avec la Chambre des communes, le commissariat a lancé un nouveau registre public des déclarations publiques. Nous tenions auparavant des registres distincts: un pour la loi et l’autre pour le code des députés. Le nouveau registre combine les deux régimes, ce qui veut dire que les visiteurs pourront dorénavant accéder plus rapidement et plus facilement à l’information recherchée. Le lancement du registre constituait la première étape d’une initiative en deux phases. La deuxième étape donnera aux députés et aux titulaires de charge publique principaux accès à un portail qui leur permettra de soumettre leurs déclarations publiques par voie électronique.
[Français]
Le commissariat compte actuellement quatre postes vacants pour lesquels les activités de dotation sont en cours, ou le seront sous peu pour trois de ces quatre postes. Bien que le roulement de l'effectif demeure faible, je m'attends à quelques départs au cours de l'exercice à venir, y compris en raison de retraites planifiées.
Voilà qui conclut ma déclaration liminaire. À nouveau, je remercie le comité de m'avoir invitée pour discuter des besoins budgétaires du commissariat. Je répondrai avec plaisir à vos questions. Merci.
:
Merci, monsieur le président, de m'avoir invitée à discuter du Budget principal des dépenses accordé au Commissariat à l'information du Canada.
Le budget alloué au commissariat pour les salaires et les coûts de fonctionnement en 2015-2016 est d'environ 11,3 millions de dollars, ce qui comprend le régime d'avantages sociaux des employés. Actuellement, 93 employés m'aident à accomplir mon mandat.
Comme toujours, je consacre autant de ressources que possible aux programmes, tout en veillant à maintenir un niveau suffisant de services internes pour assurer une intendance et une gouvernance adéquates au sein du commissariat.
[Traduction]
Je dirige une organisation déjà très efficace. En outre, année après année, le commissariat reçoit des opinions sans réserve de la part du Bureau du vérificateur général du Canada.
En 2014-2015, le commissariat a reçu 1 749 nouvelles plaintes et a mené 1 605 enquêtes. Depuis 2012-2013, nous avons observé une augmentation du nombre de plaintes d’environ 10 % et une hausse de 30 % entre 2012-2013 et 2013-2014. Au début du présent exercice, le nombre de plaintes à traiter s’élevait à 2 233.
Lors de ma dernière présence devant votre comité, j’ai soulevé certaines préoccupations concernant le budget de mon organisation et les répercussions que le niveau de financement actuel avait sur ma capacité à accomplir mon mandat et à faire face aux imprévus. J’ai également épuisé toutes les avenues disponibles au sein du gouvernement pour tenter d’obtenir des fonds supplémentaires.
Notre situation financière a pour effet immédiat de prolonger les délais d’attente pour les plaignants. À l’heure actuelle, il faut environ cinq mois avant qu’un dossier soit attribué à un enquêteur. En ce qui concerne les plaintes plus graves, soit les plaintes pour refus, qui représentent 87 % des plaintes en attente de traitement, l’attente est de sept mois. Cette situation ne fera qu’empirer, puisqu’aucune nouvelle source de financement n’a été accordée au commissariat dans le cadre du plus récent exercice budgétaire.
[Français]
Toutefois, je suis déterminée à continuer de protéger le plus possible les droits d'accès à l'information malgré ces circonstances.
Afin d'accroître l'efficacité et d'apporter plus de discipline, de prévisibilité et de clarté au processus de traitement des plaintes, autant à l'interne qu'avec les institutions et les plaignants, mon équipe et moi-même continuons à améliorer les processus d'enquête.
[Traduction]
Ensemble, nous sommes résolus à demeurer sur le chemin de l’excellence qui est une valeur du commissariat et à protéger les droits d’accès à l’information des Canadiens au meilleur de nos aptitudes et de nos capacités. Étant donné le statut quasi constitutionnel des droits d’accès, ce serait inacceptable de faire moins que cela, monsieur le président.
Sur ce, je serai heureuse de répondre à vos questions.
Bonjour, monsieur le président et membres du comité.
Je suis heureuse d'être ici aujourd'hui pour discuter du Budget principal des dépenses et pour décrire mes priorités pour l'exercice financier. Je suis accompagnée de M. René Leblanc, commissaire adjoint et dirigeant principal des finances.
[Traduction]
Mon mandat comporte trois volets: tenir un registre des lobbyistes, élaborer et mettre en oeuvre des programmes éducatifs pour mieux faire connaître la loi, et assurer la conformité à la Loi sur le lobbying et au Code de déontologie des lobbyistes.
Comme je l'ai déjà dit devant le comité, je dirige une organisation allégée, mais efficace en raison des progrès réalisés dans la rationalisation des opérations. Grâce au travail acharné et au dévouement de mon personnel, qui continue d'exercer ses fonctions malgré les ressources limitées, l'an dernier j'ai pu offrir plusieurs nouveaux outils aux lobbyistes, améliorer la conformité en matière de rapports mensuels de communications et lancer un réseau sécurisé séparé pour resserrer la sécurité des données.
En 2013-2014, mon budget a été réduit de 5 %. Je suis actuellement en mesure de réaliser mon mandat. Toutefois, les fonds ne sont pas suffisants pour mettre en oeuvre des mises à jour majeures du système et apporter les changements aux politiques et aux programmes qui pourraient être requis si la loi était modifiée. Le montant affecté au commissariat dans le Budget principal des dépenses se chiffre à quelque 4,5 millions de dollars pour 2015-2016, soit essentiellement le même montant qu'au cours de l'exercice précédent. Mon enveloppe salariale représente environ 63 % de mon budget. Les 37 % qui restent sont attribuables aux coûts de fonctionnement. Le commissariat compte 28 employés au sein de son effectif.
Le Registre des lobbyistes est le principal outil permettant aux lobbyistes de divulguer leurs activités de lobbying. Un budget d'environ 1 million de dollars, qui comprend le salaire de sept employés à temps plein, est affecté à la gestion du registre cette année.
[Français]
Après la réduction budgétaire de 2013-2014, le registre a été mis en mode maintenance. Cependant, compte tenu de l'importance du système, une telle position n'est pas viable à long terme. L'une de mes priorités cette année consistera à trouver des solutions pour assurer la stabilité du registre au fil du temps.
[Traduction]
Afin d'assurer la conformité à la loi et au code, j'ai affecté 1,1 million de dollars en 2015-2016 aux activités d'application de la loi, ce qui comprend le salaire de huit employés à temps plein. En plus d'effectuer des examens et des enquêtes, le commissariat entreprend un large éventail d'activités de surveillance et de vérification de la conformité. Cette année, ma priorité sera de continuer à peaufiner ces initiatives d'assurance de la conformité.
[Français]
Le dernier volet de mon mandat vise à informer et à éduquer les intervenants. La Loi sur le lobbying est relativement complexe. Les activités de sensibilisation sont donc essentielles pour assurer la conformité. Un montant de 700 000 $ est alloué aux activités de sensibilisation, ce qui comprend le salaire de sept employés à temps plein. Tout en continuant à élaborer des outils éducatifs et à entreprendre des activités de sensibilisation, ma priorité cette année sera d'appuyer la mise en oeuvre d'un nouveau code de déontologie des lobbyistes.
[Traduction]
Le but du Code de déontologie des lobbyistes est de garantir que les activités de lobbying sont menées selon les normes d'éthique les plus élevées. La loi a été modifiée plusieurs fois au fil des ans, mais le code n'a pas été modifié depuis son entrée en vigueur en 1997.
En 2013, j'ai procédé à une consultation pour déterminer s'il y avait lieu d'apporter des modifications au code. La consultation a révélé que le code fonctionnait bien, mais que certaines de ses dispositions pouvaient être renforcées. Conformément à la loi, j'ai consulté les intervenants au sujet de la révision du code, à l'automne 2014. La loi exige aussi que je présente le code à un comité de la Chambre des communes, ce que j'ai fait récemment.
Je suis impatiente de connaître les points de vue des membres du comité, puisque je considère ceci comme une étape importante et finale de la consultation prescrite par la loi. En tenant compte de vos points de vue, j'élaborerai les documents d'orientation et les outils nécessaires à l'intention des lobbyistes. Enfin, je publierai le code dans la Gazette du Canada. C'est à ce moment-là que j'indiquerai la date d'entrée en vigueur du nouveau code. D'ici là, le code de 1997 demeure en vigueur.
[Français]
J'aimerais souligner trois changements importants qui figurent dans le Code de déontologie des lobbyistes que je vous ai soumis.
Premièrement, la portée du code est maintenant conforme à celle de la loi. Le principal objectif de la loi est d'assurer la transparence des communications entre les lobbyistes et les titulaires d'une charge publique fédérale. Par conséquent, j'ai enlevé toutes les règles du code qui portaient sur les interactions entre les lobbyistes et leurs clients.
Deuxièmement, j'ai ajouté un nouveau principe concernant le respect des institutions démocratiques du Canada afin de refléter le rôle que jouent les lobbyistes dans le processus des politiques publiques.
[Traduction]
Finalement, des précisions ont été apportées en ce qui a trait aux conflits d'intérêts. J'ai simplifié la règle traitant des conflits d'intérêts afin qu'elle cadre avec la décision rendue par la Cour d'appel fédérale en 2009, laquelle intégrait le concept de conflits d'intérêts apparents. J'ai également ajouté de nouvelles règles qui fournissent aux lobbyistes des précisions supplémentaires sur l'accès préférentiel, les activités politiques et les cadeaux.
Certaines relations entre les lobbyistes et les titulaires d'une charge publique pourraient créer un sentiment d'obligation lorsque, par exemple, le lobbyiste effectue des transactions financières ou commerciales avec le titulaire de charge publique ou qu'ils sont des amis proches. Dans le cas où une relation semblerait donner lieu à un accès préférentiel, les lobbyistes ne devraient pas exercer d'activités de lobbying auprès du titulaire de charge publique concerné. Certaines activités politiques pourraient aussi créer un sentiment d'obligation. Même si nous vivons dans un pays démocratique où les activités politiques et les activités de lobbying sont légitimes, les lobbyistes doivent s'assurer qu'il n'existe aucun conflit d'intérêts réel ou apparent lorsque de telles activités se recoupent. Le code interdira explicitement aux lobbyistes d'exercer des activités de lobbying auprès des députés et des ministres lorsqu'ils ont mené des activités politiques qui pourraient vraisemblablement donner l'impression de créer un sentiment d'obligation. Parmi ces activités figurent l'organisation d'une campagne ou d'une activité de collecte de fonds, la rédaction de discours, la préparation de candidats à des débats et le travail au sein du comité exécutif d'une association de circonscription.
La règle s'étend à une interdiction d'exercer des activités de lobbying auprès de titulaires de charge publique qui travaillent dans le cabinet d'un ministre ou d'un député. Quand des activités politiques sont menées par un lobbyiste, il est raisonnable de croire que les membres du personnel politique, qui exercent leurs fonctions à la discrétion d'un député ou d'un ministre, peuvent également éprouver un sentiment d'obligation. Par contre, des activités telles que faire un don conformément à la Loi électorale du Canada, poser une affiche sur un terrain, agir à titre de membre d'une association de circonscription ou assister à des activités de collecte de fonds ne créent pas de sentiment d'obligation qui donnerait l'apparence d'un conflit d'intérêts.
La dernière règle touchant les conflits d'intérêts interdit aux lobbyistes d'offrir un cadeau à un titulaire d'une charge publique, sauf si ce cadeau constitue une marque normale de courtoisie ou un geste protocolaire.
[Français]
Pour conclure, je tiens à dire que je suis très fière de mes employés pour tout le travail qu'ils font et le soutien qu'ils m'apportent dans la réalisation de mon mandat. Grâce à leur dévouement et à leur professionnalisme, je peux envisager tout ce que nous accomplirons une fois encore au cours de l'année qui s'amorce. Plus particulièrement, avec leur aide, j'ai hâte de mettre en oeuvre un nouveau code de déontologie des lobbyistes.
Monsieur le président, cela met fin à mon allocution. Je répondrai avec plaisir à vos questions et à celles des membres du comité.
:
Merci, monsieur le président. Bonjour, honorables membres du comité.
Je suis ici en compagnie de M. Daniel Nadeau, dirigeant principal des finances, et de Mme Patricia Kosseim, avocate générale principale, pour vous présenter le Budget principal des dépenses du commissariat.
Au cours de la période qui m'est allouée, je vous donnerai un aperçu de nos perspectives budgétaires. Par la suite, j'expliquerai comment nous gérons les demandes croissantes et, enfin, j'annoncerai nos nouvelles priorités stratégiques qui auront une incidence sur notre travail dans l'avenir.
Tout d'abord, selon les prévisions, nos ressources devraient demeurer aux niveaux actuels au cours des prochaines années. D'après notre rapport sur les plans et priorités de 2015-2016, il semble y avoir une baisse des ressources comparativement aux deux exercices antérieurs. En fait, cet écart est principalement attribuable aux dépenses engendrées ces dernières années par le déménagement obligatoire de notre administration centrale en février 2014. Pour les trois prochains exercices, nos ressources sont censées demeurer relativement stables, soit à hauteur d'un peu plus de 24 millions de dollars par année.
Cela dit, nous devons faire face à des demandes croissantes. Dans l'ensemble, le nombre de plaintes a augmenté au cours des dernières années et nos enquêtes sont de plus en plus complexes. En plus d'examiner les évaluations des facteurs relatifs à la vie privée, nous recevons de plus en plus de demandes de consultation en vue de fournir un avis en début de processus, alors que prennent forme de nouvelles initiatives fédérales utilisant les renseignements personnels.
Par ailleurs, le nombre de déclarations d'atteinte à la sécurité des renseignements personnels était déjà en hausse avant l'entrée en vigueur, il y a un an, de la nouvelle directive du Conseil du Trésor qui oblige désormais les organisations à nous signaler toute atteinte substantielle à cet égard. À la fin du dernier exercice, le nombre de déclarations d'atteinte à la sécurité des renseignements personnels dans le secteur public avait atteint un sommet pour une cinquième année de suite.
Devant l'augmentation des demandes, nous avons pris des mesures pour continuer à nous acquitter de nos obligations dans les limites des ressources dont nous disposons. Par exemple, nous avons davantage recours à la procédure de règlement rapide des plaintes, qui permet de donner satisfaction aux parties sans avoir à mener une enquête exhaustive. Nous gérons aussi les situations où des personnes différentes déposent de nombreuses plaintes sur un même sujet en effectuant une seule enquête qui englobe tous les enjeux et tous les plaignants. Nous avons également adopté des mesures pour les situations où une personne dépose plusieurs plaintes, afin d'établir un meilleur équilibre entre les besoins de tous les plaignants et de nous assurer que tous les Canadiens ont accès à nos services.
En somme, nous utilisons la plupart, voire la totalité, des outils que nos lois mettent à notre disposition pour gérer les demandes croissantes. Toutefois, nous n'avons plus guère de marge de manoeuvre pour nous acquitter de nos obligations. Aujourd'hui, près d'un an s'est écoulé depuis le jour où nous avons commencé à assumer de nouvelles responsabilités sous le régime de la Loi canadienne anti-pourriel.
Nous nous préparons également à l'adoption du projet de loi , qui obligera les organisations du secteur privé à déclarer au commissariat les atteintes à la protection des renseignements personnels. Le projet de loi entraînera lui aussi une augmentation des responsabilités du commissariat, alors que nous devrons établir, par l'entremise d'enquêtes, si sa mise en oeuvre se fait conformément à la Loi sur la protection des renseignements personnels.
Si je ne suis pas prêt à affirmer que le commissariat a besoin de nouvelles ressources aujourd'hui, je crois qu'il sera très difficile de remplir nos fonctions actuelles et à venir avec les ressources dont nous disposons présentement. Lorsque nous aurons exercé nos nouveaux rôles pendant un certain temps, nous serons mieux en mesure d'évaluer l'impact sur nos ressources et je devrai peut-être alors me présenter devant vous pour faire valoir la nécessité d'effectuer un ajustement.
[Traduction]
Passons aux priorités stratégiques. Lorsque j'ai comparu devant vous pour discuter de ma nomination au poste de commissaire à la protection de la vie privée du Canada, j'ai dit que je me donnerais pour objectif, au cours de mon mandat, d'augmenter le contrôle qu'exercent les Canadiens sur leurs renseignements personnels.
L'une de mes premières initiatives après mon entrée en fonction a été de lancer un exercice d'établissement des priorités afin d'orienter les efforts discrétionnaires du commissariat en vue de réaliser cette vision le plus efficacement possible. Dans le cadre de cet exercice, le commissariat a fait appel à des représentants du milieu des affaires, du secteur public, de la société civile et du milieu universitaire. Nous avons tenu des groupes de discussion pour connaître l'opinion du public. Et aujourd'hui, j'ai le plaisir de vous communiquer nos résultats.
Pour commencer, l'une de nos quatre priorités sera l'économie des renseignements personnels. Nos discussions ont fait ressortir la nécessité de préciser clairement aux utilisateurs qui fournissent des renseignements personnels pour obtenir des services en ligne les fins auxquelles servira cette information, la façon dont elle sera utilisée et la question du consentement explicite. Par conséquent, dans le cadre de notre travail en lien avec cette priorité, nous examinerons attentivement la question du consentement dans le monde numérique actuel, de plus en plus influencé par l'émergence des mégadonnées et d'Internet des objets.
Cette priorité globale a pour but d'améliorer la protection de la vie privée des personnes et de leur donner davantage confiance afin qu'elles participent avec assurance à l'économie numérique novatrice.
« Le corps comme source d'information » constituera une autre priorité sur le plan de la protection de la vie privée. Qu'il s'agisse de renseignements biométriques associés à une carte de voyageur fiable ou générés par des appareils médicaux, des tests génétiques ou des accessoires intelligents pour l'entraînement physique, ces données peuvent être utilisées de diverses façons susceptibles de porter atteinte à la vie privée des gens. Cette question préoccupait les experts que nous avons interrogés. Nous approfondirons nos connaissances sur le sujet et sensibiliserons les concepteurs et les utilisateurs aux risques d'atteinte à la vie privée que présentent ces nouvelles technologies.
Le but de cette priorité est de faire valoir le respect de l'intégrité et du caractère privé du corps humain, qui est porteur de nos renseignements personnels les plus intimes.
Bien entendu, l'une des qualités remarquables de la technologie de l'information actuelle, c'est qu'il suffit d'un seul clic pour communiquer de l'information au reste du monde, et, comme Internet a la mémoire remarquablement longue, les jeunes d'aujourd'hui, lorsqu'ils vieilliront, ne pourront jamais mettre complètement derrière eux leurs erreurs du passé. C'est l'une des raisons pour lesquelles la réputation et la protection de la vie privée feront partie de nos priorités. Dans le cadre de cette priorité, nous nous efforcerons de renforcer la culture numérique des populations vulnérables, tout en nous penchant sur le droit à l'oubli.
Le but de cette priorité est d'aider à créer un environnement où les personnes peuvent se servir d'Internet pour explorer leurs intérêts et s'épanouir sans crainte de se voir traiter injustement en raison de la trace numérique qu'ils laissent derrière eux.
Enfin, la surveillance du gouvernement sera aussi l'une de nos priorités. Comme je l'ai dit, nous affecterons des ressources d'enquête de manière à assurer le respect de la Loi sur la protection des renseignements personnels dans le cadre de la communication d'information rendue possible par le projet de loi . Nous conseillerons également les ministères, par l'entremise d'évaluations des facteurs relatifs à la vie privée ou d'autres moyens, afin de prévenir les atteintes à la vie privée. Nous travaillerons avec des organisations privées et le gouvernement afin d'établir des normes appropriées en matière de rapports de transparence et d'imputabilité.
En somme, avec cette priorité, nous avons pour but de contribuer à l'adoption et à la mise en oeuvre de lois et d'autres mesures qui protégeront manifestement tant la sécurité nationale que la vie privée.
Pour faire des progrès par rapport à ces priorités, nous articulerons nos activités autour de cinq stratégies transversales, à savoir l’examen des moyens novateurs et technologiques de protéger la vie privée, l’amélioration de l'imputabilité et la promotion de bonnes pratiques de gouvernance de la protection de la vie privée, la prise en compte du fait que la vie privée ne connaît pas de frontières, l’accroissement de notre rôle en matière d'éducation du public, et l’apport d’une attention particulière aux groupes vulnérables.
Pour terminer, nos nouvelles priorités en matière de protection de la vie privée nous aideront à concentrer davantage nos efforts pour utiliser de façon optimale nos ressources limitées et renforcer notre capacité de renseigner les parlementaires et de protéger et de promouvoir le droit à la vie privée des Canadiens. Nous avons distingué les éléments qui constituent, à notre avis, les défis les plus pressants du XXIe siècle. Le commissariat établira maintenant un plan d'action pour les relever en partenariat avec les gens, les organisations, les législateurs et les organismes de surveillance ayant une vocation similaire à la sienne.
Cela dit, je me réjouis à la perspective de répondre à vos questions.
[Français]
Merci.