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Merci beaucoup, monsieur le président.
Bonjour. Au nom de l'Association canadienne du médicament générique, je tiens à vous remercier, monsieur le président et messieurs les membres du comité, de m'avoir offert l'occasion de participer à votre étude de l'accord économique et commercial global.
Je suis accompagné de Judy Cox, la directrice des Relations gouvernementales fédérales de notre Association, qui est chargée de nos dossiers de la propriété intellectuelle et du commerce international.
L'industrie du médicament générique exploite les plus grandes sociétés des sciences de la vie en Ontario, au Québec et au Manitoba. Nous sommes les principaux fabricants et exportateurs de produits pharmaceutiques au Canada, et nos dépenses dans la R-D sont parmi les plus élevées de celles de tous les secteurs industriels. Les fabricants de médicaments génériques procurent directement de l'emploi à plus de 12 000 Canadiens, dans des postes de recherche, de développement et de fabrication hautement spécialisés. Notre industrie croit fermement dans la liberté du commerce. Depuis le Canada, nous exportons nos médicaments génériques de qualité dans plus de 115 pays. Nous importons aussi de partout dans le monde les matières premières et d'autres constituants de nos médicaments.
Le monde est le débouché des médicaments génériques des fabricants canadiens, qui participent tous aux chaînes logistiques sophistiquées et globalisées de leurs sociétés. Cela comprend les sociétés dont le siège se trouve au Canada et qui tirent très bien leur épingle du jeu dans le reste du monde ainsi que beaucoup de sociétés qui font partie des premiers producteurs de médicaments génériques du monde et qui ont fait des investissements stratégiques au Canada. Cette industrie joue aussi un rôle important dans la maîtrise des coûts des soins de santé au Canada: 65 % des médicaments prescrits au Canada, soit près des deux tiers, sont génériques, mais ils comptent pour moins de 24 % des 22 milliards de dollars que les Canadiens consacrent annuellement aux médicaments délivrés sur ordonnance.
Avant d'aborder le sujet précis de l'accord, je vais esquisser le point de vue de notre industrie sur les négociations commerciales. Notre industrie, comme vous pourriez vous y attendre, est très compétitive. Dans ces conditions, les sociétés doivent pouvoir accéder aux marchés d'exportation, pour y vendre leurs nouveaux médicaments génériques, dès leur ouverture à la concurrence. Tout retard entraîne généralement une perte peut-être irrémédiable de parts potentielles de marché. Le régime de propriété intellectuelle des médicaments en place au pays influe directement sur la compétitivité des usines de produits pharmaceutiques génériques qui y sont installées. Les fabricants de médicaments génériques doivent se retrouver dans les complexités du système national de propriété intellectuelle de manière à pouvoir alimenter le marché national et les marchés d'exportation. D'ordinaire, les sociétés possèdent de nombreuses usines partout dans le monde, et les grandes sociétés internationales en possèdent des dizaines.
Quand on apporte au système national de propriété intellectuelle des modifications qui retardent la fabrication d'un médicament générique dans un pays, les usines de ce pays obtiennent plus difficilement de nouvelles missions internationales de R-D et de production du siège social. Les exigences tatillonnes et contradictoires des accords commerciaux entravent la concurrence et le commerce des médicaments génériques. Avant l'accord, le Canada s'était déjà doté de l'un des plus solides, mondialement, des régimes de propriété intellectuelle pour les médicaments. Par exemple, la durée de protection des brevets y excédait de trois ans celle de tout autre pays doté d'un régime sur les liens entre les brevets.
En plus, notre régime sur les liens entre les brevets a favorisé un contentieux inutile et coûteux assez important, parce qu'il n'a pas su mettre un terme aux procédures. Cela a exposé les fabricants de médicaments génériques qui lançaient de nouveaux produits génériques au Canada à un risque financier énorme. D'après l'Association, les négociations commerciales insistent exagérément sur la liste des avantages souhaités par les titulaires de droits. Elles devraient plutôt insister sur les mécanismes qui facilitent effectivement les échanges commerciaux et favorisent tous les acteurs du secteur des sciences de la vie, notamment la collaboration réglementaire, l'harmonisation accrue des normes réglementaires et la reconnaissance mutuelle des inspections.
Curieusement, les négociations de l'Union européenne avec les États-Unis touchant les produits pharmaceutiques se concentrent sur ces points et non sur la propriété intellectuelle. L'Association voudrait que le Canada adopte une démarche semblable dans ses négociations commerciales ultérieures.
À partir de maintenant, mes observations concerneront précisément les négociations de l'accord et leurs volets pharmaceutiques. Au début des négociations, la Commission européenne a déposé une série de propositions visant à accroître les mesures pour la propriété intellectuelle des produits pharmaceutiques au Canada. Cela malgré le fait que, en réalité, la durée de protection des marchés accordée, avant l'accord, aux médicaments de marque déposée égalait celle qu'accordait l'Union européenne et elle avait six mois de plus qu'aux États-Unis.
D'après une étude effectuée pour l'association par deux économistes canadiens de renom, spécialistes du domaine de la santé, au début de 2011, les propositions, si elles étaient adoptées, retarderaient l'introduction de nouveaux médicaments génériques au Canada de trois ans et demi en moyenne. Le coût estimé de ce retard pour les acheteurs de médicaments était de 2,8 milliards de dollars par année, d'après le prix des médicaments génériques en 2010. Depuis, en fait, il a baissé. En plus de l'augmentation des coûts des médicaments, ces propositions originelles auraient des répercussions importantes chez les fabricants de médicaments génériques qui, comme j'ai dit, doivent s'y retrouver dans le système national de propriété intellectuelle avant de pouvoir fabriquer des produits pour le marché national et les marchés d'exportation. À cause des retards de cette ampleur, les fabricants canadiens de médicaments génériques cesseraient d'attirer au pays de nouvelles missions de production et de recherche-développement.
Comment les négociations pour l'accord se sont-elles terminées? Les mesures prévues dans l'accord, en principe, ne répondent pas aux demandes originelles et nécessaires de la Commission européenne faites au nom des fabricants de médicaments de marque déposée. Tant mieux! Mais les mesures continueront de retarder l'introduction de médicaments sur le marché des médicaments génériques délivrés sur ordonnance et les économies que le Canada pourra en tirer. Le coût que paieront finalement les Canadiens à cause des retards causés par les nouvelles mesures dépendront des modalités précises de leur mise en oeuvre par l'État.
La responsabilité des négociations incombait au ministre et au ministère du Commerce international. L'exécution des clauses de la manière la moins nuisible incombe au ministre et à Industrie Canada. Elle est très importante pour nous. Nous sommes heureux des engagements pris par le gouvernement pour la mise en place de garanties et de réformes supplémentaires pour le régime canadien de propriété intellectuelle en matière de médicaments, pour assurer de plus grandes certitudes pour les entreprises des fabricants canadiens de médicaments génériques. Ces engagements sont déjà esquissés dans une lettre que le ministre Fast a fait parvenir à l'association.
Je traiterai rapidement des trois engagements. Le premier visait le droit d'appel. Il s'agissait d'une demande très unilatérale de l'Union européenne. Le gouvernement du Canada a compris que notre régime de liens entre les brevets causait des problèmes majeurs, et notre association, comme j'ai dit, avait reçu des assurances écrites du gouvernement du Canada selon lesquelles, dans la mise en oeuvre du droit d'appel énoncé dans le traité, il s'attaquerait au contentieux excessif et dédoublé en mettant fin à la pratique des litiges doubles. Nous accueillons chaleureusement cette mesure, d'autant plus que nous préconisions ces réformes depuis des années. Le Canada est le seul pays à autoriser les fabricants de médicaments de marque déposée à poursuivre de nombreuses fois, pour le même brevet, les fabricants de médicaments génériques. Cette pratique aggrave les coûts et les risques touchant l'introduction de médicaments génériques sur le marché canadien.
Les détails particuliers de la mise en oeuvre seront très importants pour la réussite des réformes, mais, encore une fois, nous accueillons chaleureusement l'engagement de réduire la charge des tribunaux, d'abréger les litiges sur les brevets de produits pharmaceutiques et d'augmenter la certitude pour les entreprises fabriquant des médicaments génériques au Canada. Bien appliquées, les réformes devraient mettre un terme aux doubles litiges et contribuer à protéger les consommateurs canadiens en faisant en sorte que les brevets invalides et ceux qui ne sont pas violés n'empêchent pas, sur le marché, la concurrence d'offrir des économies.
Sur la prolongation des brevets, nous sommes déçus par l'inclusion des mesures prévues par l'accord. La force générale de notre régime canadien de propriété intellectuelle pour les produits pharmaceutiques rendait inutile une telle mesure. Cela dit, nous réservons un bon accueil à certains des facteurs d'atténuation, y compris l'engagement pris, par le gouvernement, pour que la durée maximale de la prolongation — et cela se trouvait dans le document technique — ne dépasse jamais deux ans. Le gouvernement a mentionné que d'autres garanties prédéterminées feront aussi partie de la prolongation, conformément aux motifs de préoccupation que nous avons soulevés. L'accord établit un précédent international. C'est le premier accord commercial qui autorise une exception pendant la période de prolongation du brevet pour la production et d'autres activités reliées à l'exportation de médicaments génériques. Cette disposition reconnaît l'importance, pour l'économie nationale, de la fabrication de médicaments génériques au Canada. Si elle est mise en oeuvre correctement, elle pourrait aider nos membres à conserver au Canada les emplois dans les sciences de la vie.
Nous sommes heureux que l'accord n'impose pas de modifications au régime de protection des données nationales qui ont été demandées par l'Union européenne. Nous sommes déçus, cependant, de la prolongation de trois ans des obligations du traité pour une harmonisation avec les niveaux actuels. À l'échelle mondiale, c'est la première fois qu'on insère dans un accord commercial une protection des données pharmaceutiques d'une durée de huit ans. Cela établit un malheureux précédent pour les accords à venir.
Même si les négociateurs canadiens ont atténué les conséquences négatives des négociations de l'accord, l'association reste préoccupée par les négociations à venir pour le Partenariat transpacifique. Nous sommes préoccupés par le fait que le Canada n'a pas réussi à obtenir, pour les produits pharmaceutiques, les concessions âprement disputées. Les négociations en vue du Partenariat transpacifique sont complexes et se déroulent entre 12 pays dont les intérêts économiques et commerciaux sont très divers.
Dans les négociations pour ce partenariat, les États-Unis ont déposé un projet de mesures qui vont beaucoup plus loin que celles qui ont été déposées pour l'accord. Comme nous savons bien que votre comité prévoit une étude distincte du Partenariat transpacifique, je conseillerais à ses membres de bien faire attention aux aspects de ces négociations touchant la propriété intellectuelle des produits pharmaceutiques.
Pour terminer, je dirai que l'issue des négociations sur la propriété intellectuelle des produits pharmaceutiques dans l'accord a été atténuée par les négociateurs canadiens et le ministre, particulièrement quand on la compare aux propositions originelles. Cependant, comme j'ai dit, la prolongation des brevets aura un coût, pour le Canada.
Je ne saurais trop insister là-dessus: la bonne mise en oeuvre des dispositions est la clé, et nous sommes conscients que l'industrie des produits pharmaceutiques de marque déposée pourra tenter de neutraliser beaucoup de concessions et d'engagements du gouvernement canadien, particulièrement en ce qui concerne le régime des liens entre les brevets. À ce titre, nous demandons aux membres du comité de veiller à la mise en oeuvre des dispositions visant la propriété intellectuelle des produits pharmaceutiques d'une manière qui, à la fois, s'harmonise avec les nouvelles obligations du traité et qui est conforme aux engagements du gouvernement à l'égard de l'industrie pharmaceutique.
Jody et moi serons heureux de répondre à vos questions.
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Merci beaucoup. Je demande au comité de bien vouloir me pardonner mon retard. Malheureusement, je me suis retrouvée à votre adresse de la rue Sparks. En fait, j'aime bien vos vieux locaux.
Merci, monsieur le président et messieurs les membres du comité. Je vous présente rapidement notre organisation.
[Français]
Le Conseil canadien des chefs d'entreprise est un organisme sans but lucratif et non partisan composé de 150 chefs d'entreprise des sociétés les plus importantes au Canada. Nous sommes responsables d'un programme actif de recherche, de consultation et de défense en matière de politiques publiques.
[Traduction]
Le Conseil canadien des chefs d'entreprise représente 150 entreprises de premier plan. Collectivement, ses membres gèrent des actifs d'une valeur de 4,5 billions de dollars, ils encaissent des revenus de plus de 850 milliards et ils sont à l'origine de l'immense majorité des exportations canadiennes et des investissements dans la recherche-développement. Ils sont représentatifs de presque tous les secteurs de l'économie canadienne.
Le conseil est convaincu que les répercussions globales de l'accord économique et commercial global entre le Canada et l'Union européenne seront extrêmement positives pour les consommateurs canadiens, les sociétés canadiennes et les travailleurs canadiens. D'après notre analyse, cet accord ambitieux, d'une grande portée, augmentera la croissance économique, il créera des emplois et il multipliera les possibilités pour les entreprises de toutes tailles, y compris les PME de presque tous les secteurs. Le conseil félicite le gouvernement du Canada, le , notre négociateur en chef Steve Verheul et son équipe d'être parvenus à un accord commercial particulièrement innovant, qui touche à des secteurs traditionnels, à la coopération en matière de réglementation et aux marchés publics et qui, pour la première fois, comporte un chapitre sur le développement durable.
L'accord touche aussi des enjeux tels que la protection de l'agriculture et il promeut la propriété intellectuelle comme moteur de l'innovation. Cela améliorera l'image de marque de notre pays et annoncera au monde entier que nous sommes capables de négocier un accord moderne, d'une grande portée commerciale. Je sais que les membres du comité s'intéressent à d'autres aspects précis de l'accord, y compris à ses dispositions investisseur-État. Je serai heureuse de répondre à vos questions à ce sujet.
Il y a 20 ans, notre pays signait l'Accord de libre-échange nord-américain et profitait d'une augmentation rapide de nos exportations, des investissements et de la croissance économique. L'accord entre le Canada et l'Union européenne constitue l'étape logique suivante de la politique commerciale globale du Canada.
D'après notre analyse, nous disons que l'accord profitera au Canada pour trois grandes raisons.
D'abord, il nous procure un accès privilégié aux deux marchés les plus riches du monde. Il donne aussi aux entreprises canadiennes l'avantage du premier arrivé sur leurs concurrents des États-Unis. Grâce à cet accord et à l'ALENA, les sociétés canadiennes ont accès à plus de 800 millions de clients dont le PIB combiné est de 30 billions de dollars.
J'ai mentionné l'amélioration du commerce des biens et des produits agricoles. Il est également essentiel de noter que le secteur des services contribue actuellement à 70 % du PIB du Canada. Le commerce et les services internationaux constituaient plus de 4,5 % de notre PIB. L'accord nous fait accéder de manière générale et améliorée à un marché constitué d'un certain nombre de secteurs, y compris les services de génie, les services professionnels et ceux d'environnement. Encore une fois, c'est un accord qui mise énormément sur l'avenir.
Le conseil tient aussi à souligner les améliorations qui découleront de la mobilité de la main-d'oeuvre et de l'entrée temporaire de professionnels. D'après nous, ces dispositions sont particulièrement importantes.
Ensuite, l'accord augmentera la concurrence. Les consommateurs et les sociétés d'ici profiteront d'un accès amélioré aux produits, aux pièces et aux services européens. La suppression des tarifs sur les importations européennes abaissera les prix au Canada pour les consommateurs et les entreprises. Bref, l'accord privilégie délibérément et décidément le consommateur canadien.
Enfin, l'accord permettra de diversifier les échanges commerciaux du Canada et il ouvrira la voie à des pourparlers avec l'Asie. Le ralentissement économique mondial a montré à beaucoup de Canadiens la nécessité de diversifier nos échanges et de nous affranchir de notre dépendance des États-Unis, qui, actuellement, achètent 70 % de nos exportations de marchandises. Les échanges entre le Canada et les États-Unis sont le principal soutien de notre économie, et cela ne changera pas. Nous devrions tout faire pour les renforcer, mais nous devons également travailler aussi fort à élargir nos échanges avec d'autres régions, l'Union européenne en particulier.
Le Canada n'a pas conclu d'accord de libre-échange avec une économie importante depuis l'ALENA, en 1994. Grâce à l'accord, le Canada peut réclamer de jouer son ancien rôle de chef de file mondial de la libéralisation du commerce. Nous faisons observer que le Mexique a un accord de libre-échange avec l'Union européenne depuis 2001. Notre objectif suprême devrait être la création d'une zone de libre-échange ALENA-Union européenne dès que les États-Unis se seront entendus avec l'Union européenne.
Le Canada n'a pas à choisir entre des accords comme l'Accord économique et commercial global et une offensive séparée pour accéder aux marchés émergents. Il peut et il doit miser sur les deux tableaux. L'accord entre le Canada et l'Union européenne crée un modèle pour d'autres négociations commerciales, notamment avec l'Inde, le Japon et les pays du Partenariat transpacifique. Le conseil estime aussi que le Canada devrait examiner la possibilité de nouer un partenariat stratégique avec la Chine, comme celui que la Chine a conclu avec l'Australie.
Pour conclure, vu la nature de l'économie canadienne qui la tourne vers les exportations, il faut se réjouir de la conclusion d'un accord de cette importance avec un partenaire aussi progressiste et dynamique que l'Union européenne. Le Canada est la 11e économie mondiale, mais, pourtant, sa population n'est que de 35 millions d'habitants. Notre prospérité et nos emplois dépendent de nos exportations. Ils dépendent de nos échanges commerciaux. L'accord, de même que l'ALENA, donne accès au bassin de consommateurs dont les entreprises ont besoin pour créer des emplois et croître au Canada.
Enfin, les vrais résultats ne se feront sentir que lorsque l'accord sera mis en vigueur. Le conseil encourage les responsables fédéraux, provinciaux et territoriaux, ainsi que le Parlement européen et les États membres de l'Union européenne à agir rapidement pour finalement approuver et ratifier l'accord.
Merci.
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J'aimerais souligner rapidement quelques faits. Il y a d'abord la solidité de notre système bancaire, qui fait la réputation de nos institutions dans le monde. De plus, nos fournisseurs de services d'assurance ont acquis, ces dernières années, des actifs auparavant soit nationalisés, soit en difficulté. Ils vont arriver en Europe avec l'image de marque solide du Canada: des régimes de réglementation et de gouvernance publique forts, des produits dynamiques et une réputation d'excellence dans le service à la clientèle.
Je dirais aussi que le Canada est fort en services d'ingénierie. Nous croyons que notre régime interne d'accréditation des services d'ingénierie au Canada, nos normes élevées en matière d'ingénierie, vont nous aider à tirer avantage de notre plein potentiel dans les technologies propres, dans le domaine du pétrole et du gaz, de même que dans d'autres secteurs énergétiques, dans nos collaborations futures avec l'Union européenne.
Par ailleurs, je ne peux pas m'empêcher une observation sur les médicaments génériques. Premièrement, les dispositions sur la propriété intellectuelle constituent une politique ayant pour but de stimuler l'innovation et non de limiter les coûts. Si vous voulez limiter les coûts, regardez les mesures des provinces en ce sens, comme l'achat collectif, mais regardez également ce que fait le Conseil d'examen du prix des médicaments brevetés. D'une manière ou d'une autre, l'Union européenne a réussi à se doter d'un mécanisme de protection de la propriété intellectuelle tout en dépensant moins en médicaments que le Canada, en pourcentage du PIB. Nous devons donc nous demander comment l'Union européenne gère le prix de ses médicaments.
Deuxièmement, pour nous assurer de la vitalité du secteur des médicaments génériques, il nous faut des médicaments brevetés à copier. Nous voulons nous doter d'un continuum fort, dynamique et novateur en R-D au Canada. Concentrons-nous sur les résultats en santé. Les médicaments sont là pour aider les Canadiens à se sentir mieux. L'innovation permet de créer des thérapies nouvelles qui maintiennent les Canadiens au travail, qui les gardent en santé, qui les gardent actifs. J'invite les membres du comité à ne pas perdre de vue l'ensemble des résultats en santé et en innovation lorsqu'ils cherchent le juste équilibre entre la protection de la propriété intellectuelle et le dynamisme de notre secteur important de la fabrication de médicaments génériques, qui est aussi un employeur important au Canada.
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Merci, monsieur le président.
J'aimerais remercier nos témoins d'être ici aujourd'hui.
Monsieur Keon, j'ai entendu votre témoignage et vos réponses à certaines des questions. Je ne suis pas certain si vous voyez le verre à moitié plein ou à moitié vide, car vos commentaires m'ont laissé un peu confus.
Tout d'abord, vous avez parlé d'une augmentation de coûts potentielle de 2,8 milliards de dollars, et ensuite, lorsqu'on a remis cela en question, vous avez laissé entendre qu'il pouvait s'agir d'un milliard de dollars et que cela ne serait pas mis en oeuvre avant les 10 prochaines années. Si vous souhaitez faire un commentaire comme celui-là, je vous conseillerais de vous rappeler que ce qui s'est produit auparavant s'est peut-être produit, mais qu'il faut maintenant parler du présent, car c'est plus utile aux membres du comité et peut-être à d'autres personnes à qui vous parlez.
Deuxièmement, vous avez dit deux fois que la mise en oeuvre est essentielle. Je crois que nous comprenons cela. D'après le chemin que nous avons parcouru, et même selon le chemin parcouru par les Européens, je ne sais pas pourquoi vous pourriez présumer que la mise en oeuvre ne serait pas effectuée correctement. Je suis absolument convaincu, comme j'ai entendu Mme Campbell le dire, en ce qui concerne notre comité et tout ce qu'il a fait, surtout à l'égard du chemin parcouru par les Européens.
Je crois que la troisième chose, toutefois, d'un autre côté, c'est que vous vous attendez à ce que le nombre de litiges soit réduit, et ce sera une bonne chose pour votre industrie, pour vos investissements, en raison du chemin parcouru par les Européens et par notre pays. De plus, il y a une exception en matière d'exportation.
Voici ma question. Je sais qu'un grand nombre d'industries variées du Canada se font souvent concurrence entre elles et d'une province à l'autre, et un peu partout sur le continent ou dans le monde. Mais je ne suis pas sûr de la façon dont cela fonctionne dans le domaine des médicaments génériques. L'exception en matière d'exportation donne-t-elle aux sociétés de médicaments génériques du Canada l'occasion de vendre leurs produits? Qu'est-ce que sa mise en oeuvre signifie pour votre industrie?
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Merci beaucoup, monsieur le président. Je remercie les membres du comité de faire comparaître le Conseil canadien du canola au sujet de l'AECG. Je suis ravi d’être parmi vous aujourd’hui pour vous faire part de la façon dont l’industrie du canola tirera profit de l’Accord économique et commercial global avec l’Union européenne. Cet accord constitue une occasion en or d’améliorer notre accès aux marchés et la prévisibilité en ce qui concerne la réglementation de la biotechnologie.
Voici d’abord quelques précisions sur le Conseil canadien du canola. C’est une organisation de chaîne de valeur représentant l’ensemble du secteur canadien du canola — 43 000 producteurs de canola, concepteurs des semences, broyeurs qui transforment les semences en huile ou en farine, et exportateurs qui exportent le canola pour qu’il soit transformé dans le pays importateur. Le Conseil du canola est l’instrument par lequel l’industrie se réunit en vue d’établir des objectifs et de mettre en oeuvre des plans pour l’ensemble du secteur.
Voici quelques chiffres importants concernant notre industrie. Le canola offre plus de recettes aux agriculteurs canadiens que tout autre produit agricole. Cette industrie représente annuellement 19,3 milliards de dollars pour l’économie canadienne et appuie 249 000 emplois. Notre industrie a doublé sa production au cours des 10 dernières années. Cette année, les agriculteurs canadiens ont produit le nombre record de 16 millions de tonnes. Cette expansion est également à l’origine d’investissements importants dans les collectivités rurales. Par exemple, plus de 1,6 milliard de dollars ont été investis dans les infrastructures de broyage et de transformation au cours des six dernières années, ce qui témoigne de la confiance insufflée par le secteur.
Il importe de noter que ces effets sur le revenu et ces retombées économiques résultent principalement du commerce mondial. Le canola exporté sous forme de semences, d’huile ou de farine a produit des recettes d’environ 9,6 milliards de dollars en 2012. Pour mettre ces chiffres en contexte, il faut savoir que les exportations de produits agroalimentaires ainsi que de poissons et de fruits de mer se sont élevées à 48 milliards de dollars en 2012. Le canola représente 20 % de cette valeur.
Comme nous exportons plus de 85 % de ce que nous produisons, nous comptons beaucoup sur l’accès prévisible aux marchés. C’est pourquoi des accords tels que l’AECG sont si importants pour notre industrie. Notre industrie porte ses fruits, car nous demeurons compétitifs au niveau international. Nous nous en sommes mieux tirés dans les marchés où l'on n'impose pas de tarifs douaniers et de barrières commerciales non tarifaires. Le gouvernement, par le truchement de la diplomatie et les négociations commerciales, a un rôle important à tenir dans la croissance et le maintien de notre accès à ces marchés. Les efforts du gouvernement, et en particulier ceux du ministre de l’Agriculture, M. et du ministre du Commerce international, M. Ed Fast, pour conclure l’AECG sont essentiels pour que l’industrie canadienne du canola continue de prospérer grâce à la demande internationale.
Voici ce que l’AECG signifie pour l’industrie du canola. D’abord, éliminer les tarifs sur l’huile de canola nous aidera à augmenter les exportations pouvant aller jusqu’à 90 millions de dollars. Éliminer les tarifs sur l’huile de canola signifie également que nos broyeurs de canola et exportateurs d’huile auront un accès privilégié au marché européen. Ce meilleur accès se produit à un moment opportun, comme je l'ai démontré en parlant des 1,6 milliard de dollars investis récemment dans la capacité de trituration de l'Ouest canadien.
Nous servons déjà le marché européen, et l’accès à un marché où l'on n'impose pas de tarifs douaniers sur l’huile nous permettra d’expédier davantage de produits à valeur ajoutée. Notre huile de canola est une matière biologique précieuse pour la production européenne de biodiesel, réduisant les émissions de gaz à effet de serre de 90 % par comparaison avec le diesel ordinaire. En profitant désormais d’un environnement dans lequel il n'y a pas de tarifs douaniers, notre industrie est bien placée pour servir une plus grande part du marché.
Ensuite, l’AECG comprend une importante clause sur la biotechnologie. Le système de réglementation de l’Union européenne portant sur la biotechnologie crée des risques pour les exportateurs et de l’incertitude pour les concepteurs des semences qui cherchent à introduire de nouveaux caractères de semences. La biotechnologie est essentielle pour que les producteurs canadiens de canola soient compétitifs sur les marchés internationaux, mais le milieu de la réglementation de l’Union européenne crée toutefois de vrais obstacles au commerce et à l’innovation.
L'AECG contient des clauses sur la coopération dans le secteur de la biotechnologie, et il s'agit d'un accomplissement important réalisé par nos négociateurs. L’AECG renforcera le forum existant pour discuter des questions entourant la biotechnologie et leurs répercussions sur le marché, ce qui consolidera la coopération entre les autorités de réglementation oeuvrant dans les domaines des processus d’approbation fondés sur la science, des politiques sur la présence de faibles quantités et de la réduction de l’incidence des méthodes de réglementation sur le commerce.
Il s’agit d’une occasion à long terme. Le succès de ces clauses dépendra de la capacité des deux gouvernements de trouver des solutions. Nous avons bon espoir que les discussions des groupes de travail sur les politiques sur la présence de faibles quantités diminueront les risques que les caractères biotechnologiques de bas niveau approuvés causent une perturbation du marché. Les risques auxquels les exportateurs sont exposés pourraient être réduits considérablement et, de ce fait, les recettes que les producteurs génèrent du marché augmenteraient.
Enfin, en plus d’avoir conclu l’AECG, le gouvernement du Canada est parvenu à obtenir un engagement relatif à l’autorisation de caractères de canola disponible en temps utile et de façon efficace. Le secteur canadien du canola se conforme à une politique d’accès aux marchés facultative dans le but de respecter les exigences réglementaires de nos débouchés extérieurs.
Les nouveaux caractères de semences génétiquement modifiées ne seront pas introduits au Canada tant qu’ils ne seront pas approuvés dans les principaux débouchés extérieurs, notamment dans l’Union européenne. L’engagement de l’UE de traiter les demandes en temps utile aidera à faciliter l’innovation en donnant de la prévisibilité aux concepteurs des semences et en donnant aux producteurs l'accès à de nouvelles technologies plus tôt que prévu.
En conclusion, je vous remercie de m’avoir donné l’occasion de vous expliquer les avantages de l’AECG. L’industrie du canola soutient l’engagement constant du gouvernement du Canada à améliorer l’accès aux marchés au moyen de négociations continues. Cet appui se traduit notamment par la recherche d’une solution multilatérale par l’intermédiaire de l’OMC, la meilleure solution pour le libre-échange, le commerce équitable et une meilleure prévisibilité. Il s’agit également de conclure des ententes avec la Corée, le Japon et le Partenariat transpacifique. Il faudra également renforcer l’engagement avec la Chine et la mise en oeuvre de l’accord de libre échange entre le Canada et l'Union européenne. Ces efforts offriront des avantages énormes aux 249 000 personnes soutenues par l’industrie du canola d’un bout à l’autre du Canada.
Merci beaucoup.
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Merci beaucoup, monsieur le président. Je suis vraiment ravie d'être ici.
Je vais dire quelques mots au sujet de notre association. L'Alliance de l'industrie canadienne de l'aquaculture est une association nationale située à Ottawa. Nous défendons les intérêts des exploitants en aquaculture, des compagnies d'aliments aquacoles, des fournisseurs de l'industrie, ainsi que des associations provinciales d'aquaculture de poissons et de mollusques et de crustacés. Mon exposé portera en grande partie sur les fruits de mer d'élevage, mais j'ai pensé qu'il serait utile de donner au comité un aperçu du marché de l'UE pour l'ensemble des poissons et des fruits de mer canadiens.
L'UE est le plus grand importateur de fruits de mer au monde. C'est un marché en croissance caractérisé par d'importants créneaux commerciaux à forte valeur ajoutée. À l'heure actuelle, le Canada exporte pour environ 400 millions de dollars de poissons et de fruits de mer. Jusqu'ici, ces exportations étaient assujetties à des tarifs de 11 %, qui pouvaient même atteindre 25 %, ce qui, évidemment, complique l'accès au marché.
Grâce à l'AECG, 96 % des lignes tarifaires seront éliminées sur le champ et les autres le seront d'ici 7 ans. Il ouvrira certainement de nouveaux débouchés importants pour les fruits de mer, notamment les fruits de mer d'élevage. La diapositive suivante donne essentiellement un aperçu de l'analyse de la situation actuelle des produits de la mer d'élevage exportés dans les pays de l'UE. Le potentiel limité d'augmentation de la production de fruits de mer d'élevage au Canada nous oblige présentement à détourner la production des marchés existants pour pouvoir approvisionner les nouveaux marchés. En ajoutant les taux tarifaires élevés à cette limitation, on peut comprendre pourquoi l'UE n'a jamais été un marché d'exportation prioritaire. Cependant, les produits-créneaux à forte valeur ajoutée, comme les huîtres vivantes, les moules à valeur ajoutée, le caviar et la morue charbonnière d'élevage, offrent ou offraient très peu de possibilités. Les poissons et les mollusques et crustacés que nous exportons dans les pays de l'Union européenne sont énumérés ici.
Quels sont les débouchés à court terme? Lorsque l'AECG entrera en vigueur, les entreprises qui font actuellement des affaires dans les pays de l'UE s'emploieront à étendre leurs activités. La concurrence dans les fruits de mer est forte, mais la demande est à la hausse dans les pays de l'UE. Le Canada a la réputation de toujours offrir des produits de la mer d'élevage de grande qualité, et il s'agit donc d'une très bonne base pour la suite des choses. Toutefois, si l'on permet à l'industrie canadienne de se développer, l'UE deviendra un nouveau marché naturel pour les produits de la mer d'élevage haut de gamme.
J'aimerais parler brièvement des tendances mondiales et situer l'aquaculture dans tout cela. La population mondiale dépassera les 9 milliards d'habitants d'ici 2030. Nous savons également que les ressources terrestres et en eau douce commencent à se faire rares par rapport à la croissance de la production alimentaire. L'aquaculture est l'industrie alimentaire dont la croissance est la plus rapide au monde. Sa croissance annuelle est de 6 à 7 %. L'accroissement de la population et de la sensibilisation aux bienfaits des fruits de mer sur la santé créent une très forte demande pour les fruits de mer d'élevage sur les marchés maintenant, et cela se poursuivra dans les années à venir.
Je vais parler brièvement de la situation actuelle de l'industrie au Canada. Elle est actuellement évaluée à 2,1 milliards de dollars. Nous comptons environ 14 500 employés à temps plein partout au pays, dont la plupart sont dans les collectivités rurales et côtières. Nous faisons de l'élevage dans chaque province et au Yukon. Notre production représente un tiers de la valeur totale de la production de pêches et, comme l'industrie du canola, nous exportons la majorité de nos produits.
Au cours des 10 dernières années, notre situation a été différente de celle d'autres industries. Le secteur canadien de l'aquaculture contribue au tissu économique et social du pays tout en répondant aux besoins en protéines dans le monde, mais nous sommes capables d'en faire beaucoup plus. Le secteur canadien de l'aquaculture a connu une croissance rapide entre le début des années 1980 et la fin des années 1990, mais depuis ce temps, même si l'on tient compte des poches de croissance dans certaines régions du pays, dans l'ensemble, la croissance de l'industrie est stagnante. Malgré des avantages concurrentiels énormes, la part du Canada dans le marché mondial des poissons d'élevage a diminué de 40 % au cours des 10 dernières années. Le Canada ne représente maintenant que 0,2 % du marché de la production aquacole dans le monde.
Pendant que notre croissance stagne, des producteurs de la Nouvelle-Zélande, de la Norvège, de l'Écosse et du Chili prennent les devants. Par conséquent, nos collectivités rurales se privent d'une plus grande prospérité, nos transformateurs d'aliments perdent des possibilités d'exportation et notre économie passe à côté d'une croissance potentielle. C'est une occasion manquée non seulement pour le Canada, mais pour le monde. Les fruits de mer constituent l'un des produits alimentaires qui font le plus l'objet d'échanges commerciaux, et la globalisation ne fait que faire ressortir la possibilité et l'urgence pour le Canada d'accroître sa compétitivité.
La question qui se pose est la suivante: quelle est la raison de ce marasme? La principale difficulté à laquelle notre secteur est confronté, c'est l'ensemble complexe de règlements qui réduit le rythme de la croissance et restreint les investissements. Notre industrie est réglementée par la Loi sur les pêches, qui est une loi sur la gestion des espèces sauvages qui n'a pas été conçue pour un secteur de la production alimentaire novateur. Elle remonte à la Confédération, à une époque où l'aquaculture commerciale n'existait pas au Canada.
De plus, la croissance rapide du secteur dans les années 1980 et 1990 s'est traduite par l'adoption d'une myriade de règlements fédéraux, provinciaux et municipaux, dont bon nombre ont été mis en oeuvre avant que l'aquaculture à des fins commerciales soit une activité importante. En raison de ces mesures disparates, bon nombre des politiques et des règlements sont inefficaces. Ils créent un cadre d'action global qui nuit à la compétitivité, aux certitudes et à la croissance. Malheureusement, jusqu'à maintenant, la plupart des gouvernements ont tardé à moderniser et à simplifier le cadre réglementaire.
L'idée de la nécessité d'adopter un nouveau cadre réglementaire et législatif ne date pas d'hier. Au cours des 30 dernières années, bon nombre de révisions, de rapports et d'études du comité permanent ont attiré l'attention sur l'inefficacité des lois, des règlements et des politiques du Canada. À cet égard, notre association a récemment lancé une stratégie nationale globale de croissance de l'aquaculture portant sur la grande structure complexe des lois, des règlements et des politiques qui nuit à la croissance de notre industrie.
La diapositive illustre ce qui a découlé des discussions que nous avons eues avec certains de nos membres de l'aquaculture des poissons et des mollusques et crustacés qui veulent investir et favoriser la croissance de leurs activités aquacoles à court, à moyen ou à long terme. La croissance prévue est basée sur l'hypothèse selon laquelle nous améliorerons les règlements, les lois et les politiques. Non seulement la croissance prévue a des répercussions positives sur l'emploi et l'activité économique des collectivités rurales et côtières, mais elle nous permet de tirer parti des accords commerciaux, comme l'AECG.
Pour conclure, notre association appuie l'initiative du gouvernement fédéral et se réjouit de la conclusion de l'AECG. Toutefois, notre industrie doit afficher une croissance et une compétitivité accrues pour vraiment profiter de ce nouveau débouché. Notre industrie offre d'énormes possibilités au Canada. En travaillant avec le gouvernement, nous pouvons renouveler une industrie aquacole dynamique au Canada et tirer pleinement parti de tous les avantages pour l'économie, l'environnement et la santé publique que peut procurer une industrie des fruits de mer d'élevage concurrentielle, viable et en expansion. Pour cela, il faudra une réforme réglementaire, une loi nationale sur l'aquaculture et une vision de croissance.
Merci beaucoup, monsieur le président.
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Ne vous en faites pas, c'est de l'humour de mauvais goût du Cap-Breton.
J'aimerais d'abord remercier l'Alliance de l'industrie canadienne de l'aquaculture et le Conseil canadien, bien sûr, pour leur soutien à l'égard de l'AECG.
Je crois que cela revient à permettre aux créateurs d'emplois de créer des emplois. Vous nous l'avez dit tous les deux, vous faites déjà des affaires en Europe, de façon plus ou moins intensive, et si on pouvait trouver le moyen d'éliminer les tarifs et d'harmoniser la réglementation — vous avez insisté là-dessus, madame Salmon —, ce serait bénéfique pour votre industrie. Et si c'est bénéfique pour votre industrie, ça l'est aussi pour les Canadiens et la création d'emplois au pays.
Madame Salmon, j'ai bien aimé vos commentaires sur les tendances mondiales. Je vais me concentrer là-dessus un instant. Quand on voit vers quoi le monde se dirige et qu'on pense à la croissance démographique fulgurante, et cela touche aussi l'industrie du canola, et l'aquaculture, qui n'est pas... et c'est inquiétant... Imaginons la quantité de gens qu'il faudra nourrir sur la terre. Il faudra que quelqu'un le fasse, et c'est une possibilité énorme qui s'offre au Canada. J'irais même jusqu'à dire qu'il a l'obligation morale de faire sa part face à la croissance démographique. Je crois que nous sommes en bonne position pour le faire, et c'est pourquoi votre commentaire m'a frappé, c'est-à-dire que l'aquaculture est l'industrie alimentaire qui connaît la croissance la plus rapide au monde, et le Canada n'a toujours pas su tirer profit de cet essor.
Dans une de vos diapositives, vous dites qu'avec des tarifs pouvant atteindre 25 %, l'Union européenne n'est pas un marché d'exportation prioritaire. Je comprends. En fait, quand le comité était à Halifax, un témoin nous a dit que le tarif pour le poisson frais était à environ 8 %, alors qu'il est de 25 % pour le poisson transformé. Cela correspond à ce que vous nous avez dit.
L'élimination de la majorité des tarifs — au-delà de 90 % des tarifs seront abolis dès la signature de l'accord, et le reste suivra dans les années à venir — permettra, à notre avis, de créer des possibilités. Je vais parler du cadre réglementaire dans un moment, mais j'aimerais savoir si vos priorités vont changer.
Madame Salmon, je ne sais pas quel pourcentage des produits de l'industrie de l'aquaculture demeure au Canada et quel pourcentage est exporté. Sans parler, encore là, du cadre réglementaire, dans quelle mesure l'élimination des tarifs va-t-elle aider votre industrie?