Je m'appelle Claire Citeau et je travaille à l'Alliance canadienne du commerce agroalimentaire à titre de directrice exécutive. Je suis accompagnée aujourd'hui de deux des directeurs de l'Alliance canadienne du commerce agroalimentaire: M. Martin Rice, qui est aussi directeur exécutif du Conseil canadien du porc, et M. Phil de Kemp, qui est président de la Malting Industry Association of Canada.
Je vous remercie de m'avoir invitée à présenter aujourd'hui la position de l'Alliance canadienne du commerce agroalimentaire sur l'accord de libre-échange entre le Canada et la Corée.
[Traduction]
L’Alliance canadienne du commerce agroalimentaire , ou ACCAA, est une coalition d’organismes nationaux et régionaux qui militent en faveur d’un contexte commercial international plus libre et plus juste pour le secteur de l’agriculture et de l’agroalimentaire. Parmi ses membres, l’ACCAA compte des agriculteurs, des éleveurs, des transformateurs et des exportateurs provenant des principaux secteurs qui reposent sur le commerce, notamment le boeuf, le porc, les céréales, les oléagineux, le sucre et le malt. Ensemble, les membres de l’ACCAA représentent 80 % des exportations agricoles et agroalimentaires du Canada, lesquelles atteignent 50 milliards de dollars annuellement, et emploient un demi-million de Canadiens.
L’Accord de libre-échange du Canada et de la Corée sera extrêmement bénéfique pour l’agriculture et les exportateurs agroalimentaires du Canada et aidera le secteur à recouvrer un accès compétitif à ce marché.
Il est primordial que l’Accord de libre-échange du Canada et de la Corée soit ratifié et mis en oeuvre d’ici le 1er janvier 2015. Le marché sud-coréen est un marché lucratif de 50 millions de consommateurs et fait fonction de plaque tournante clé de la chaîne d’approvisionnement de l’Asie. La Corée du Sud importe plus de 70 % pour satisfaire à ses besoins alimentaires et, jusqu’à récemment, le Canada était considéré comme l’un des fournisseurs de préférence pour bon nombre de produits agroalimentaires. En 2011, la Corée du Sud était le cinquième plus important marché d’exportation du Canada, alors que nous exportions plus de 1 milliard de dollars en produits agricoles et alimentaires vers ce pays. Depuis ce temps, les exportations agricoles et agroalimentaires du Canada vers la Corée ont chuté de plus de 50 %. Ces pertes massives en exportations sont directement attribuables aux accords de libre-échange que la Corée du Sud a conclus avec les principaux compétiteurs du Canada, notamment l’Union européenne, en 2011, et les États-Unis, en 2012.
En l’absence d’un accord de libre-échange, les exportations agroalimentaires du Canada sont assujetties à des tarifs pouvant atteindre 50 % et, dans certains cas, 400 %, alors que nos principaux compétiteurs ont vu leurs tarifs être tout simplement abolis ou éliminés progressivement. La perte du marché sud-coréen a porté un coup dur au secteur agroalimentaire du Canada, notamment à l’industrie du boeuf, du porc, du canola et des céréales. En fait, avant l’accord, les exportations canadiennes de porc vers la Corée du Sud s’élevaient à 233 millions de dollars annuellement; depuis, elles ont chuté sous la barre des 80 millions de dollars par année. Les exportations de céréales représentaient 479 millions de dollars par année, alors qu’elles atteignent actuellement moins de 100 millions de dollars.
Grâce à l’abolition des tarifs frappant 86,8 % des lignes tarifaires visant les produits agricoles, l’Accord de libre-échange Canada-Corée permettra d’instaurer des règles du jeu équitables qui n’existent tout simplement pas actuellement.
J’aimerais maintenant vous entretenir des prévisions des membres de l’ACCAA quant aux opportunités qui découleront d’un accord équivalant à ceux qui ont été négociés par les États-Unis, l'Europe et l’Australie.
Le Conseil canadien du canola estime que les exportations de graines et d’huile de canola, qui atteignent actuellement 60 millions de dollars et 90 millions de dollars, respectivement, pourraient doubler.
La Canadian Cattlemen’s Association prévoit maintenir des échanges commerciaux fructueux avec la Corée du Sud durant une période de transition et s’attend à réaliser des exportations d’environ 50 millions de dollars par année, quand les tarifs auront été complètement abolis.
Les Grain Growers of Canada ont repéré des opportunités de vendre du blé en franchise des droits, en plus des céréales utilisées dans l’alimentation animale, afin de répondre à la demande accrue de la viande canadienne.
L’Association de l’industrie brassicole du Canada souligne que la Corée du Sud est le quatrième marché de l’orge de brasserie, alors que les tarifs courants frappant ce produit sont 30 % sous le contingent et 513 % au-dessus. Un nouvel accord commercial avec la Corée du Sud générera des opportunités de mise en marché significatives pour l’industrie brassicole et les agriculteurs.
Le Conseil des Viandes du Canada, qui représente les transformateurs de viande, indique que la Corée est l’un des plus grands importateurs de viande au monde, avec des besoins en importation excédant les 2 milliards de dollars annuellement en boeuf et en porc. Quand les transformateurs et les exportateurs de viande du Canada auront regagné un accès compétitif au marché, on prévoit que les exportations annuelles de boeuf et de porc rebondiront, voire surpasseront les sommets qu’elles ont atteints par le passé.
L’industrie du sucre, qui est représentée par l’Institut canadien du sucre, s’attend à ce que l’Accord de libre-échange Canada-Corée crée des opportunités significatives pour la plupart des produits contenant du sucre grâce à l’abolition graduelle des tarifs, qui s’échelonnera sur trois à cinq ans.
Le Conseil canadien du porc, qui représente les éleveurs de porcs du Canada, estime que cet accord pourrait, en peu de temps, rétablir complètement les exportations du Canada vers la Corée du Sud au niveau de 400 millions de dollars par année.
Nous croyons que la signature de l’Accord de libre-échange Canada-Corée, combinée à sa mise en place complète d’ici le 1er janvier 2015, pourrait entraîner une hausse de 800 millions de dollars au chapitre des exportations agroalimentaires. Il est vraiment crucial d’établir des règles du jeu équitables dès que possible. Le 1er janvier 2015 prochain, une nouvelle série de réductions tarifaires prévues à l’accord entre la Corée du Sud et les États-Unis prendra effet, ce qui exercera une pression concurrentielle supplémentaire sur les intérêts agroalimentaires du Canada. Les exportateurs canadiens souffrent déjà des séquelles découlant des accords entre la Corée et les États-Unis et l’Europe. Il est aussi fort probable que l’accord entre la Corée et l’Australie entrera en vigueur le 1er janvier 2015.
Nous avons déjà perdu du terrain en Corée du Sud. Nous n’avons plus de temps à perdre. Chaque fois que nous reportons la mise en place de l’Accord de libre-échange Canada-Corée d’un mois, nous multiplions les préjudices causés aux agriculteurs, aux producteurs et aux exportateurs canadiens.
En conclusion, la croissance de l’industrie agroalimentaire du Canada repose sur les exportations. Les exportateurs agroalimentaires du Canada doivent pouvoir compter sur des règles du jeu équitables pour accéder au marché coréen. Les membres de l’ACCAA espèrent que la législation visant la mise en oeuvre de l’Accord de libre-échange du Canada et de la Corée sera ratifiée rapidement dans les deux pays.
Merci.
:
Monsieur le président, je vous remercie de m'avoir invitée à comparaître devant le comité du commerce pour parler de l'Accord de libre-échange Canada-Corée.
Tout d'abord, permettez-moi de saluer le nouveau président, le député Hoback.
J'aimerais aussi transmettre mes meilleurs voeux au précédent président du comité, le député Rob Merrifield, à l'occasion de son départ à la retraite du Parlement, en septembre, pour devenir représentant de l'Alberta à Washington. Le Conseil canadien des chefs d'entreprise souhaite à M. Merrifield la meilleure des chances dans ses nouvelles fonctions et le remercie d'être toujours au service des Canadiens.
Le Conseil canadien des chefs d’entreprise, ou CCCE, est un organisme sans but lucratif et non partisan composé des chefs d’entreprise des 150 sociétés les plus importantes au Canada. Collectivement, ses membres administrent un actif de 6 billions de dollars, dégagent des bénéfices de plus de 850 milliards de dollars et sont à l'origine de la plupart des exportations, des investissements, de la R-D et de la formation du Canada.
[Français]
Nous sommes responsables d'un programme actif de recherches, de consultation et de défense en matière de politiques publiques. Le CCCE est une source de commentaires bien réfléchis et fondés sur la perspective des affaires sur des questions d'importance nationale concernant la structure économique et sociale du Canada.
[Traduction]
J'aimerais soumettre à l'examen du comité trois points essentiels au sujet de l'Accord de libre-échange Canada-Corée.
Premièrement, le CCCE est en faveur d'une ratification rapide de l'accord de libre-échange avec la Corée du Sud. L'Accord de libre-échange Canada-Corée doit être mis en oeuvre le 1er janvier 2015. C'est capital pour que les entreprises canadiennes ne perdent pas encore de terrain par rapport à leurs concurrents américains à mesure que les Coréens élimineront des tarifs en vertu des divers accords commerciaux bilatéraux qu'ils ont conclus. Les exportations canadiennes vers la Corée du Sud ont chuté de près d'un tiers depuis la mise en oeuvre de l'accord conclu avec les États-Unis. L'Accord de libre-échange Canada-Corée du Sud donnera à nos exportateurs une chance de résister à la tendance et de reconquérir la part de marché perdue et, ce faisant, de protéger des emplois canadiens.
Je signale que le gouvernement conservateur, le Nouveau Parti démocratique et le Parti libéral du Canada appuient cet accord. Les trois partis conviennent qu'il est nécessaire de resserrer les liens commerciaux du Canada avec l'Asie pour assurer la prospérité du Canada au XXIe siècle. Grâce à cet accord, les sociétés canadiennes auront plus de possibilités de vendre des produits et des services aux consommateurs sud-coréens et de participer aux chaînes d'approvisionnement basées en Corée du Sud.
Si l'on considère l'Union européenne comme une seule entité, on peut dire que la Corée est le sixième marché d'exportation de produits en importance du Canada et son sixième fournisseur. Les deux pays font aussi partie des 10 principaux partenaires au chapitre du commerce bilatéral de services et de produits intermédiaires, ce qui témoigne d'une forte activité dans les chaînes de valeur mondiales.
La Corée compte 14 sociétés dans la liste mondiale Fortune 500 de 2013. Le Canada en a 9. Seuls les États-Unis, la Chine, l'Union européenne, le Japon et le Mexique font plus de commerce avec le Canada que la Corée du Sud.
Lors de sa visite officielle au Canada, il y a deux semaines, la présidente Park a indiqué qu'elle aimerait qu'il y ait plus d'échanges commerciaux bilatéraux dans le secteur de la création, notamment en ce qui a trait au contenu télévisuel et au contenu de jeux vidéo. D'autres secteurs prioritaires où il faudrait intensifier les investissements et les échanges commerciaux montrent bien la diversité du commerce entre les deux pays. Les services financiers, les services professionnels, comme les services d'ingénierie et les services juridiques, l'agroalimentaire, les fruits de mer, les technologies propres, les produits énergétiques, y compris le gaz naturel liquéfié, les produits forestiers, les métaux, l'aérospatiale, la fabrication de pointe et d'autres secteurs sont mûrs pour un accroissement de l'activité commerciale et des partenariats.
Dans le secteur de l'automobile, des entreprises canadiennes ont fait connaître leurs préoccupations relativement à l'accord. Elles ont souligné que l'Accord de libre-échange États-Unis—Corée n'a pas engendré l'augmentation des échanges commerciaux espérée ou escomptée.
Le CCCE recommande donc qu'on élabore une stratégie spécialement pour le secteur automobile en ce qui a trait au marché coréen pour que les constructeurs de véhicules automobiles et les fabricants de pièces automobiles canadiens soient en position de réussir. Une telle stratégie pourrait tenir compte des exportations, des investissements directs étrangers bilatéraux et des barrières non tarifaires ainsi que de la coopération avec d'autres pays grands exportateurs de véhicules et de pièces automobiles qui ont conclu un accord de libre-échange avec la Corée pour s'assurer d'un marché ouvert aux produits étrangers.
Voici maintenant le deuxième point.
[Français]
Le gouvernement et les entreprises doivent être partenaires dans la mise en oeuvre de ce traité. La coopération entre les entreprises, l'ambassade du Canada en Corée du Sud, le Service des délégués commerciaux du Canada, l'EDC, et d'autres encore, est essentielle pour l'exécution de l'accord et l'amélioration du commerce.
[Traduction]
Comme Claire vous l'a dit ce matin, les États-Unis, l'Union européenne et l'Australie ont déjà conclu des accords de libre-échange avec la Corée du Sud. Le délai prévu par ces pays dans leur calendrier de réduction tarifaire et d'exécution des engagements met les sociétés canadiennes en position désavantageuse. Le CCCE recommande au la création d'un comité consultatif sur la mise en oeuvre et la promotion de l'accord de libre-échange avec la Corée du Sud. Les plus importants négociants et investisseurs, y compris ceux qui ont un nombre appréciable de filiales en Corée, devraient constituer les principaux membres de ce comité consultatif puisque ce sont eux qui ont le plus d'expérience du marché sud-coréen et qui gèrent les chaînes d'approvisionnement qui pourraient constituer des points d'accès pour les petites entreprises.
Pour évaluer le succès de l'Accord de libre-échange Canada-Corée, il est important que le point de départ soit bien compris et que les résultats y soient comparés. Les importations du Canada en provenance de la Corée se sont chiffrées à 7,3 milliards de dollars en 2013 et ses exportations vers ce pays, à 3,5 milliards de dollars. Les investissements de la Corée au Canada — soit 5 milliards de dollars en 2013 — sont plus importants que les investissements canadiens en Corée, qui sont d'environ 535 millions de dollars. Les ventes de sociétés étrangères affiliées sont aussi en hausse. Les résultats de l'accord de libre-échange devraient être évalués tous les ans au moyen de repères comme les échanges commerciaux, les investissements directs étrangers dans le secteur de la vente en Corée du Sud par des filiales étrangères de sociétés canadiennes, la création de coentreprises et les recettes provenant de contrats de licence.
Le comité consultatif recommandé par le CCCE, ainsi que des institutions comme la Fondation Asie Pacifique, dirigée par Stewart Beck, pourraient aussi contribuer à mieux faire connaître au Canada le marché sud-coréen ainsi que ses conditions générales, y compris le fait que c'est une démocratie stable, qu'il se préoccupe de la paix dans la région de l'Asie et qu'il a une économie très innovante. Comme John Weekes, ancien ambassadeur du Canada à l'OMC, l'a observé, le marketing est essentiel et il est capital de comprendre la façon de penser des consommateurs coréens pour réaliser les avantages que pourrait apporter cet accord de libre-échange.
Cette approche en partenariat dans laquelle le gouvernement et les entreprises sont alignés et tirent parti des possibilités est au coeur du Plan d'action sur les marchés mondiaux du gouvernement.
Je vais conclure par le point numéro trois. Je réitère l'importance vitale d'un plus grand engagement canadien auprès de la région de l'Asie. L'accord de libre-échange avec la Corée du Sud représente une mesure concrète dans le cadre des initiatives du gouvernement dans cette région et le CCCE félicite le , le négociateur en chef, Ian Burney, et toute l'équipe commerciale du ministère des Affaires étrangères, du Commerce et du Développement d'avoir persévéré en dépit de la difficulté des négociations qui ont mené à la conclusion de cet accord. Nous les remercions chaleureusement.
Cet accord représente un point tournant décisif, pour tout dire, dans les efforts que fait depuis longtemps le Canada pour resserrer ses liens économiques avec la région de l'Asie-Pacifique. Il montre aux autres économies importantes dans cette région que le Canada est un partenaire fiable et sérieux et il offre une base permettant aux entreprises canadiennes d'approcher les autres marchés en rapide croissance. Les membres du CCCE sont déjà actifs dans toute l'Asie et veulent faire plus d'affaires dans les pays à forte croissance, de l'Inde à l'Indonésie. Les prochaines mesures concrètes pourraient comprendre un accord de partenariat économique bilatéral avec le Japon. La conclusion de l'accord de libre-échange avec le Japon devrait être une priorité étant donné les liens solides découlant des investissements directs étrangers, les besoins du Canada en ressources énergétiques et en nourriture et les possibilités d'accroissement du commerce de produits agricoles et manufacturés.
Nous sommes également d'avis que le Canada a besoin d'un partenariat stratégique de leader à leader avec la Chine, semblable à celui conclu par l'Australie. Cela pourrait intensifier le commerce dans des secteurs d'intérêt commun. Le gouvernement devrait aussi envisager de négocier un accord de libre-échange avec la Chine, comme l'a fait la Zélande.
Je répondrai volontiers à des questions sur la Corée et sur les grandes priorités du CCCE pour l'Asie, y compris le Partenariat transpacifique, à la section des questions et réponses, si les membres du comité sont intéressés.
Merci encore de m'avoir donné l'occasion de commenter cet accord de libre-échange historique.
:
Merci, monsieur le président.
Au nom des membres des TUAC Canada, je vous remercie de me donner l’occasion de comparaître devant le Comité permanent du commerce international pour présenter nos observations sur le projet de loi .
Toutefois, avant de commencer, je tiens à vous transmettre les salutations et les excuses de notre président national, Paul Meinema, qui est malheureusement dans l’impossibilité de comparaître devant vous en raison d’un conflit d’horaire. Je tiens aussi à m’excuser de ne pas avoir pu être présent en personne aujourd’hui, et je vous suis reconnaissant des dispositions que vous avez prises pour me permettre de vous faire part de nos préoccupations au sujet du projet de loi .
Les TUAC Canada est le principal syndicat du secteur privé au Canada. Ensemble, nous donnons une voix forte à plus d’un quart de million de travailleurs canadiens. Ensemble, nous bâtissons un avenir meilleur pour les membres des TUAC Canada, leur famille et les collectivités où ils vivent, tout en protégeant les droits des employés et en faisant la promotion de ces droits et de la justice sociale pour tous. Les TUAC Canada sont une voix forte pour les travailleurs des secteurs de l’hôtellerie et de la restauration et de la transformation des aliments destinés au commerce au détail. Nous sommes l'un des syndicats canadiens les plus progressistes et nos membres habitent et travaillent dans des collectivités de tout le pays et de toutes les provinces. Nos membres sont vos voisins, le commis d’épicerie ou la caissière que vous avez appris à connaître. Ils travaillent dans des usines de conditionnement de viande et des hôtels. Certains travaillent dans des maisons de soins infirmiers, des agences de location de voitures, des pharmacies, des usines de transformation des aliments, ainsi que dans de nombreux autres secteurs de l’économie.
De façon générale, les TUAC Canada estiment que l’Accord de libre-échange Canada-Corée sera très avantageux pour les travailleurs canadiens. La Corée est et demeurera un marché stratégique pour de nombreux produits d’exportation canadiens. Ce pays est largement tributaire de l’importation d’aliments et sa demande à cet égard dépasse les 28 milliards de dollars par année. Il représente le cinquième marché d’exportation en importance pour les produits agroalimentaires canadiens. Le revenu des 50 millions d’habitants de la Corée est relativement élevé et le PIB par habitant, basé sur la parité du pouvoir d’achat, atteint environ 31 000 $, c’est-à-dire environ 75 % de celui du Canada. Autrement dit, la population coréenne dispose des ressources nécessaires pour consommer une vaste gamme de produits, des produits technologiques aux produits agroalimentaires, en passant par les biens de consommation et la culture. De nombreux secteurs canadiens exportent massivement vers la Corée. Parmi les produits exportés, on compte notamment des matières plastiques, du bœuf, du porc, du canola et d’autres céréales, du vin, des spiritueux, des aliments transformés, des produits du bois à valeur ajoutée, des fruits de mer et du poisson. Le secteur agroalimentaire compte pour 8 % de l’économie canadienne et il contribuerait à maintenir un emploi sur huit, nombre qui devrait augmenter grâce à l’Accord de libre-échange Canada-Corée.
Une autre raison qui porte à croire qu’il s’agit d’un accord avantageux pour les membres des TUAC Canada et d’autres travailleurs canadiens est que nos travailleurs ont besoin que le Canada soit sur un pied d’égalité pour soutenir la concurrence en Corée. Au cours des trois dernières années, l’exportation vers le marché coréen des biens produits par les travailleurs canadiens a été grandement désavantagée parce que la Corée a signé des accords commerciaux avec d’autres pays, notamment l’accord de libre-échange avec les États-Unis, dont il a déjà été question. Les produits américains, européens et australiens font grandement concurrence aux produits canadiens sur le marché coréen. Chaque année, les produits canadiens perdent de leur compétitivité et des parts du marché.
Pendant la première année qui a suivi l’entrée en vigueur de l’accord entre les États-Unis et la Corée, les exportations canadiennes en Corée ont chuté de 1,5 milliard de dollars. Entre 2011 et 2013, la valeur des exportations canadiennes vers la Corée du Sud a diminué de 27,2 %, y compris une baisse de plus de 70 % dans le secteur agricole. Compte tenu de la signature, en 2014, de l’accord commercial entre la Corée et l’Australie, accord dont la mise en œuvre n’est pas encore complétée, et des accords imminents avec le Mexique et la Nouvelle-Zélande, nous estimons que la situation ne fera que s’aggraver.
En outre, l’accroissement des échanges commerciaux avec la Corée et d’autres pays semblables est une mesure essentielle pour diversifier nos secteurs d’exportation, afin de réduire les risques que comporte notre dépendance envers la santé de l’économie américaine. Les TUAC Canada sont aussi conscients que l’Accord de libre-échange Canada-Corée se distingue d’autres accords de libre-échange comme l’Accord sur la promotion et la protection des investissements étrangers Canada-Chine et l’AECG. Par conséquent, les avantages de l’accord entre le Canada et la Corée l’emporteront sur les inconvénients. Contrairement aux dispositions controversées de l’AECG et de l’APIE entre le Canada et la Chine, l’accord avec la Corée ne s’applique pas aux secteurs agricoles soumis à la gestion de l’offre et ne leur nuira pas. Il ne contient aucune disposition qui nuirait à la propriété intellectuelle en entraînant une augmentation importante du coût des produits pharmaceutiques au Canada et qui coûterait très cher aux personnes âgées et au système de soins de santé canadien. Cet accord ne profitera donc pas seulement à nos membres, mais à tous les Canadiens. Bien qu’il contienne une disposition sur le règlement des différends investisseur-État, les modalités assurent la transparence, des garanties sont prévues pour les poursuites judiciaires, et l'accord peut être entièrement annulé moyennant un préavis de six mois.
L'ALECC sera bénéfique pour les membres des TUAC Canada. Comme je l'ai déjà dit, la Corée est fortement tributaire des importations d'aliments et sa demande annuelle dépasse les 28 milliards de dollars. Ce pays est le cinquième marché d'exportation en importance du Canada pour les produits agricoles et alimentaires.
En l'absence d'un accord commercial officiel entre le Canada et la Corée, les secteurs canadiens de l'agriculture et de l'agroalimentaire ratent des possibilités d'affaires. Cela a des répercussions sur les 2,1 millions de travailleurs des secteurs canadiens de l'agriculture et de l'agroalimentaire. La signature de cet accord favorisera les exportations canadiennes, élargira la part du marché des produits et soutiendra l'emploi dans ces secteurs. Dans l'état actuel des choses, la Corée impose sur le porc et le boeuf des droits de douanes de 25 à 40 % et les exportations de boeuf vers la Corée du Sud ont diminué entre 2011 et 2013. Cet accord uniformisera les règles du jeu pour les travailleurs canadiens de l'agriculture et de l'agroalimentaire. Il sera très profitable pour les membres des TUAC Canada, surtout au Québec et en Ontario. Le Québec, qui compte 26 % des membres des TUAC, et l'Ontario, qui en compte 48 %, sont respectivement les premier et deuxième producteurs de produits de porc canadiens. La valeur monétaire des produits exportés par le secteur porcin canadien s'élève à plus de 76 millions de dollars, à savoir 33,5 millions pour le Québec, 3,6 millions pour l'Ontario, 11,5 millions pour le Manitoba et plus de 26 millions pour l'Alberta. Faute de signer cette entente, l'économie canadienne subira les effets de la diminution des exportations, qui entraînera sans aucun doute des pertes d'emplois dans ce seul secteur.
Ce ne sont pas seulement les membres des sections locales 1991, au Québec, et 175, en Ontario, qui bénéficieront de cet accord de libre-échange. Les sections locales 118 et 401, en Alberta, et la section locale 1400, en Saskatchewan, pourraient aussi en profiter. Cette entente ne permettra pas seulement de protéger les emplois de nos membres dans ces provinces, mais elle pourrait aussi créer de bons emplois syndiqués et bien rémunérés qui bénéficient aux collectivités.
L'accord protège également les termes « whisky canadien » et « rye canadien » comme indications géographiques, ce qui en garantit l'utilisation exclusive aux producteurs canadiens comme la distillerie Crown Royal située à Gimli, au Manitoba, où sont employés des membres de la section locale 832.
Cet accord n'est toutefois pas parfait et nous aurions aimé qu'il soit négocié différemment, particulièrement en ce qui concerne le mécanisme de règlement des différends investisseur-État. De plus, il pourrait ne pas constituer une aubaine pour tous les secteurs de l'économie. Son succès à court terme sera largement tributaire de la vitesse à laquelle la Corée du Sud réussira à se remettre du ralentissement économique qu'elle vit actuellement.
C'est vrai qu'il est difficile de prévoir toutes les répercussions possibles de l'entente, mais nous estimons que, globalement, l'Accord de libre-échange Canada-Corée profitera à la plupart des secteurs de l'économie canadienne. Il servira les intérêts des Canadiens et, selon nous, il comporte plus d'avantages que d'inconvénients. Les membres des TUAC Canada devraient bénéficier de la mise en oeuvre de cet accord.
Merci.
:
Certainement. Comme vous le savez, le Canada est très fort dans le secteur des ressources naturelles, mais il est fort aussi dans le secteur de la fabrication, y compris dans la fabrication de produits à valeur ajoutée que l’on appelle des biens intermédiaires, comme vous venez de le dire. Ces biens entrent dans la composition de la machinerie, des aéronefs et des automobiles, qui sont d’excellents exemples pour illustrer mon propos. Avant d’obtenir un produit fini, des composants doivent traverser plusieurs fois les frontières.
Le Canada a la grande chance de pouvoir compter sur un secteur très solide de la fabrication d’équipements pour l’aérospatiale, par exemple, mais il est aussi très fort dans la fabrication des pièces pour les automobiles. Le Canada exporte beaucoup dans ce secteur, qui est une bonne illustration de l’exportation de biens intermédiaires. Des pièces complexes sont envoyées en Corée pour y être assemblées et former un produit fini.
Compte tenu de la distance, les lois de l’économie font en sorte que les filiales des sociétés canadiennes qui sont établies en Corée du Sud auraient peut-être des chances de prendre de l’expansion, selon la demande qui se manifestera sur le marché.
J’invite le comité à jeter un coup d’oeil aux statistiques de l’OCDE sur les échanges commerciaux alimentant les chaînes de valeur. Vous pourrez ainsi vous faire une idée plus précise de la structure des relations commerciales du Canada, notamment en consultant les données de l’OMC sur les échanges de biens intermédiaires, que j’ai citées, et vous pourrez mieux mesurer l’empreinte des entreprises canadiennes en incluant les ventes de leurs filiales étrangères, plutôt que de ne compter que les exportations. Comme je l’ai déjà souligné à l’intention de votre comité, il est très important que nous mesurions bien nos échanges commerciaux, ce qui comprend les produits créés par des Canadiens dans un autre marché.
Il est stimulant de songer que, de plus en plus, la Corée deviendra, pour les entreprises canadiennes, une plaque tournante leur permettant d’accroître leur présence en Asie. C’est le gros avantage de cet accord.
:
C’est bien. Merci beaucoup.
Madame Campbell, merci pour vos compliments adressés à l’ancien président de notre comité et pour vos mots de bienvenue à l’intention de notre nouveau président, qui saura, lui aussi, beaucoup apporter à nos travaux. Je sais que M. Merrifield s’emploiera à représenter non seulement l’Alberta, mais aussi le Canada. Il porte au fond du cœur une grande ferveur pour le Canada.
Je vous remercie pour le document que vous nous avez remis ce matin et qui envisage la question dans une optique canadienne. Il s’agit du rapport annuel du Conseil canadien des chefs d’entreprise, où l’on trouve le passage suivant:
En mars 2014, après des négociations qui ont duré presque une décennie, le Canada a conclu un pacte de libre-échange avec la Corée du Sud. Cette entente représente un tournant dans les efforts du Canada tendant à resserrer les liens économiques avec l’Asie, et ouvrira de nouveaux débouchés à l’exportation de produits canadiens dans l’une des économies avancées à la plus forte croissance au monde.
Le rapport dit encore ceci:
En 2014, le Canada franchira une étape importante: il est prévu que les exportations rattrapent les niveaux observés avant la récession de 2008 et qu’elles les dépassent. Mieux encore, un véritable essor de l’exportation semble se profiler à l’horizon pour notre pays. Voilà qui est de bon augure pour les travailleurs canadiens, sachant qu’un emploi canadien sur cinq dépend du commerce.
Je partage totalement ce point de vue. Je fais partie du comité depuis huit ans et demi, et l’une des observations que nous nous sommes faites autour de la table concerne les statistiques mensuelles sur le déficit de la balance commerciale. Souvent, les grands titres sont inquiétants pour les Canadiens, lorsqu’il est question, pour un mois donné, du déficit la balance commerciale du Canada, qui est pourtant en train de diminuer. Cette réduction, dont vous avez parlé, est synonyme d’amélioration de la performance économique, même si celle-ci n’est pas immédiatement visible dans les chiffres. Je dirais que c’est presque l’inverse, car le PIB augmente parfois même s’il existe un déficit de la balance commerciale.
Vous avez écrit un article dans votre blogue pour inviter les gens à prendre un peu de recul pour bien comprendre le problème du déficit de la balance commerciale du Canada. Vous avez écrit ceci: « Bien qu’un déficit de la balance commerciale qui persiste pendant plusieurs années puisse être mauvais signe dans certaines circonstances, le Canada est loin d’être dans une telle situation. » Pour améliorer la balance commerciale, votre association attire l’attention des gens sur certains facteurs clés, notamment les investissements étrangers directs et les cours mondiaux de nos ressources énergétiques, de même que la conclusion de solides accords commerciaux avec les pays d’Amérique et d’Asie, y compris la Chine, l’Inde, le Japon et la Corée du Sud. Nous savons que le gouvernement a pris, relativement à ces facteurs, des mesures qu’il juge importantes économiquement à l’échelle locale et nationale, dans le cadre du Plan d'action sur les marchés mondiaux.
La question que je vous pose intéressera mes électeurs et l’ensemble des Canadiens. Pourriez-vous nous en dire un peu plus sur les déficits de la balance commerciale et les situer dans une perspective économique canadienne? Vous pourriez peut-être nous dire quels facteurs influent sur la valeur de ce déficit. Qu’est-ce que les statistiques ne nous disent pas à propos des échanges commerciaux du pays dans divers secteurs? Que devons-nous faire pour assurer la vigueur économique du Canada globalement? Je suis en train de vous poser plusieurs questions en une seule, mais je pense que ce que vous avez écrit dans votre blogue et certaines observations que vous avez faites pourraient éclairer la lanterne du comité.
:
Vous avez abondamment cité plusieurs documents du Conseil canadien des chefs d’entreprise. Je vous en remercie. J’aimerais tout simplement ajouter que bien entendu, tous les Canadiens aimeraient que notre pays ait une balance commerciale positive. Cela dit, ce n’est qu’un aspect de la question.
Nous avons encouragé Statistique Canada à améliorer sa mesure de l’échange de services ainsi que ses statistiques sur le commerce des sociétés affiliées à l’étranger pour que nous puissions les ajouter aux statistiques que vous avez mentionnées sur l’échange de marchandises. L’important, c’est qu’il ne faut pas seulement consulter les chiffres d'un mois donné; il faut aussi regarder les données agrégées, surtout parce que bien souvent, Statistique Canada revoit les chiffres mensuels. Nous sommes passés d’un excédent de 2 milliards de dollars en juillet à un déficit de 600 millions de dollars en août, mais nous voulons tout de même que l’économie canadienne progresse, à un taux annualisé d’environ 45 milliards de dollars.
Les prix sont importants. Le volume peut demeurer stable ou même augmenter, mais les chiffres des exportations peuvent en fait diminuer si le prix que nous obtenons pour nos produits baisse. Cela comprend l’énergie, qui représente un volet très important de nos exportations, de même que d’autres secteurs, comme celui des pièces d’automobile, qui peuvent certainement faire fluctuer les chiffres mensuels.
Donc, puisque les prix sont importants, nous voulons avoir autant de clients que possible pour nos produits. C’est pour cette raison que cet accord avec la Corée du Sud — et en fait, des échanges commerciaux plus diversifiés avec l’Asie — sont essentiels: ils nous permettent d'avoir accès à un plus grand nombre de consommateurs et, nous l’espérons, d'obtenir des prix plus concurrentiels et plus élevés pour nos produits.
:
Je suis d’accord. Il est difficile de poser des questions intéressantes lorsque tout le monde est d’accord. Cela dit, je vais tout de même essayer de vous fournir une réponse intéressante.
Le Service des délégués commerciaux présente chaque année un rapport sur les échanges commerciaux qu’il a favorisés. Je vous invite à prendre connaissance de ce rapport, qui fait peut-être partie du rapport sur le rendement du ministère. Cela dit, le facteur le plus important est le fait que le Service des délégués commerciaux est présent sur le terrain, sur les marchés en pleine croissance. Nous voudrions certainement que le Service des délégués commerciaux soit plus présent en Asie, plus particulièrement en Corée, pour contribuer à accroître les avantages potentiels de cet accord et à établir des liens.
J’aimerais également souligner que la diplomatie économique est fort utile pour les grandes entreprises; comme je l’ai mentionné, celles-ci sont représentées par les membres du Conseil canadien des chefs d’entreprise. Ces 150 entreprises représentent la majorité, soit plus de 50 %, des exportations canadiennes. Elles félicitent le Service des délégués commerciaux et nos ambassadeurs et elles nous disent aussi régulièrement qu'elles sont satisfaites du travail que le gouvernement accomplit en Asie, plus particulièrement à cause de la nature de cette relation. En effet, le gouvernement est perçu comme un partenaire d’affaires, surtout parce que les entreprises étudiantes et les grandes entreprises de la Corée travaillent véritablement en collaboration avec leur gouvernement.
Donc, dans l’ensemble, il s’agit d’un message positif. À mon avis, le travail accompli par Exportation et développement Canada pour conclure des ententes avec de grands conglomérats, de grandes entreprises de l’Asie qui recherchent des partenaires de la chaîne d’approvisionnement, tant de petites que de moyennes entreprises canadiennes, et aussi des grandes, est très important. Exportation et développement Canada a aidé diverses grandes entreprises asiatiques à venir au Canada et à mieux comprendre les nouveaux partenaires potentiels de leurs chaînes d’approvisionnement. C'est le genre de travail qui est accompli par Exportation et développement Canada. Cette organisation ne se concentre pas uniquement sur les exportations canadiennes; elle s’occupe aussi d’attirer des investissements au Canada.
Je félicite le gouvernement d’avoir élargi les pouvoirs exercés au pays par Exportation et développement Canada, de façon permanente. À notre avis, Exportation et développement Canada est un partenaire important, non seulement pour promouvoir les investissements canadiens directs à l’étranger, comme je l’ai mentionné, mais aussi pour attirer d’importants investissements au Canada. Donc, je félicite aussi cette organisation du travail qu’elle accomplit dans ce domaine.
:
Merci beaucoup, monsieur le président.
[Traduction]
Merci infiniment, monsieur le président. Je m’appelle David Lindsay, et je représente l’Association des produits forestiers du Canada. Nous sommes très contents de pouvoir nous adresser à vous aujourd’hui, et nous vous en remercions. L’industrie forestière, comme bon nombre d’entre vous le savent, puisque j’ai eu l’occasion de discuter avec plusieurs personnes ici présentes, constitue un pan important de l’économie canadienne. Nous sommes présents dans toutes les provinces et donnons de l’emploi à environ 235 000 travailleurs. Vous l’aurez deviné, les exploitations forestières sont situées surtout près des endroits boisés, c’est-à-dire bien souvent dans des régions éloignées et rurales.
Même si l’industrie forestière est considérée comme faisant partie du secteur primaire — ce qui est techniquement exact —, la majorité du travail se fait dans les scieries, et nous avons besoin de travailleurs spécialisés ou semi-spécialisés pour transformer le bois en produits commercialisables. On peut donc dire que l’industrie forestière fait aussi partie du secteur manufacturier. Elle représente en fait 12 % du PIB manufacturier du pays, ce qui veut dire que sa contribution à l’économie canadienne est loin d'être négligeable, dans le secteur primaire autant que dans le secteur manufacturier. Et n’oublions pas non plus que notre ressource est à la fois verte et renouvelable.
Nous avons traversé une période difficile lors de la crise économique de 2008. En fait, les choses ont commencé à se dégrader en 2006 ou 2007. Le secteur américain de l’habitation a plongé tout d’un coup, et c’est aussi à ce moment-là que les gens ont découvert les iPad et Internet, ce qui a fait baisser la popularité des journaux papier de manière constante depuis une dizaine d’années.
Malgré tout, la forêt canadienne figurait encore et toujours parmi les plus importantes et les mieux gérées de la planète. Notre ressource est à la fois verte et renouvelable, et notre industrie contribue à la bioéconomie autant qu'à l’économie « classique » du monde. Nous avons alors décidé de nous lancer dans une aventure appelée « Vision 2020 ». Comment tirer parti de la ressource extraordinaire dont dispose le Canada? Je n’entrerai pas inutilement dans les détails, mais disons seulement qu’en lançant Vision 2020, nous nous sommes engagés à générer l’équivalent de 20 milliards de dollars en nouvelles activités économiques d’ici 2020. Pour ce faire, il faut des produits innovateurs, des nouveaux marchés et des nouveaux clients pour répondre à la demande de la toujours plus imposante classe moyenne des pays émergents, ainsi que des nouveaux produits pour alimenter la consommation ici, au Canada.
Comme nous exportons une bonne partie de notre production, l’exportation constitue une part importante de Vision 2020. Nous avons fait plutôt bonne figure jusqu’à maintenant sur le marché asiatique. À l’heure où on se parle, ce sont les produits forestiers qui constituent la plus grosse exportation canadienne vers la Chine. En fait, nous en exportons environ 4 milliards de dollars, et l'expansion se poursuit. Nous voyons donc d’un très bon oeil l’ouverture de nouveaux marchés et de nouvelles voies commerciales, car c’est ainsi que nous pourrons créer des emplois dans les régions rurales et éloignées du pays et contribuer à l’économie. Bref, nous sommes favorables à l’accord de libre-échange avec la Corée.
La forêt canadienne est aussi diversifiée qu’elle est vaste. Nous cherchons donc à en tirer pleinement parti. L’accord avec la Corée du Sud est très important pour nous, et plus particulièrement pour les provinces de l’Ouest. L’an dernier, l’industrie forestière canadienne a exporté pour environ 500 millions de bois et de pâte à papier vers la Corée. Le marché sud-coréen arrive au quatrième rang en importance pour l’industrie forestière canadienne, derrière les États-Unis, au premier rang, la Chine et le Japon.
Pour nous, il s’agit d’une bonne occasion de poursuivre notre expansion en Corée du Sud. Présentement, la Corée importe l’équivalent de 6 milliards de dollars de produits forestiers, mais la part du Canada ne représente qu’environ 9 ou 10 % de tout ça. Alors oui, c’est l’occasion rêvée d’augmenter nos ventes en sol coréen, même si, en soi, il ne suffit pas de signer un accord de libre-échange pour voir nos ventes augmenter. Il va nous falloir travailler très fort pour nous tailler une place sur le marché sud-coréen, et nous aurons besoin que les gouvernements fédéral et provinciaux, par l’entremise des bureaux commerciaux, fassent valoir le profil du Canada et expliquent aux autres pays que notre marché constitue une source d’approvisionnement fiable.
Nous entretenons de très bonnes relations avec les bureaux commerciaux et l’organisme britanno-colombien Foreign Innovation Investment. Nous pouvons aussi compter sur un bon réseau de contacts et de relations sur le marché sud-asiatique. Nous avons donc très hâte de poursuivre notre expansion en Corée.
J’aimerais insister sur un autre point: si la chaîne d’expédition est rompue et que nos produits ne se rendent pas à destination, c’est notre réputation comme fournisseur qui en souffre. Bref, pour nous, la question des transports revêt une importance capitale. À une certaine époque, une bonne partie de nos échanges commerciaux se faisaient dans un axe nord-sud, et 80 % de nos produits prenaient le chemin des États-Unis. Aujourd’hui, les exportations vers le marché américain ne représentent plus que 60 %, et c’est l’axe est-ouest qui est en plein essor. Le Canada doit donc accorder une importance toute particulière aux transports. Nous devons continuer d’être perçus comme un pays fiable et un partenaire digne de confiance, et nous devons continuer d’innover en créant de nouveaux produits et en continuant de faire valoir le bois comme une ressource verte et renouvelable. Pour résumer, l’accord commercial avec la Corée sert tout à fait nos intérêts, et nous espérons que les débouchés commerciaux qui en découleront nous permettront de créer des emplois, de stimuler l’économie et de faire augmente le PIB.
Merci beaucoup.
:
Bonjour, je m’appelle Mike M. Suk, je viens de Vancouver, en Colombie-Britannique, et je représente la Korean Cultural Heritage Society de Colombie-Britannique. Créée en 2000, la société est un organisme sans but lucratif qui organise des activités multiculturelles communautaires un peu partout dans la province afin de mettre en valeur le dynamisme de la culture et du patrimoine coréens. Cette année, notre 13
e festival annuel, qui s’est tenu à Burnaby, a attiré plus de 26 000 membres de notre communauté, ce qui en fait le plus important festival multiculturel de la vallée du Bas-Fraser.
En faisant partie de la Korean Cultural Heritage Society, j’ai notamment le privilège de rencontrer, parmi les 80 000 Canadiens d’origine coréenne qui vivent en Colombie-Britannique, des citoyens de tous les milieux économiques et sociaux, et ça, je trouve ça vraiment gratifiant. C’est dans cette perspective-là que j’aimerais vous exposer mon point de vue sur l’Accord de libre-échange Canada-Corée. En général, je crois que cet accord constitue une avancée importante pour le Canada. En moins de 60 ans, la Corée du Sud a laissé sa marque sur la scène internationale. Plusieurs industries de pointe s’y sont développées. La Corée est aussi devenue un baromètre important pour le marché asiatique. J’ai donc l’impression que les entreprises canadiennes qui sauront trouver des partenaires sud-coréens vont avoir un accès privilégié aux autres marchés émergents d’Asie.
Pour ce qui est du court terme, je ne vous apprendrai rien en vous disant que la Colombie-Britannique est une province commerçante qui exporte beaucoup de produits agricoles, de ressources naturelles et de services professionnels. S’ils savent se positionner, les entreprises et les professionnels du Canada devraient donc réussir à prendre de l’avance et à profiter très rapidement de l’accord de libre-échange. C’est très positif pour tous les habitants de la province. Cela étant dit, il ne faut pas penser juste aux grosses industries, et le gouvernement se doit de paver la voie aux jeunes professionnels et aider les entrepreneurs à créer les industries de demain. Ce dernier point est particulièrement important pour moi et les miens.
Dans mon coin de pays, il manque cruellement d’emplois stimulants et de débouchés pour les jeunes professionnels et entrepreneurs. Concrètement, nous perdons des jeunes de talent tous les ans, qui s’en vont tenter leur chance ailleurs dans le monde. Les nouveaux diplômés sont de plus en plus souvent forcés d’aller faire carrière à l’étranger. Selon moi, cet accord de libre-échange pourrait accroître les débouchés pour les jeunes Canadiens d’origine coréenne, car en plus d’être bilingues, ils ont les connaissances culturelles nécessaires pour créer des entreprises prospères et pour mener une carrière enrichissante ici, chez eux. Au bout du compte, c’est toute la base communautaire qui en ressortira gagnante en misant davantage sur la croissance. Mais pour le moment, je crois qu’on peut faire en sorte, avec les bonnes mesures incitatives aux entreprises, que les nouveaux diplômés comblent les écarts culturels et servent d’intermédiaire pour les entreprises qui misent sur les exportations ou les importations. Et ça, c’est bon pour l’emploi. Forts de leur expérience de travail internationale, ces jeunes vont alors avoir davantage envie de démarrer leur propre entreprise, de donner de l’emploi à d’autres personnes et d’inspirer d’autres jeunes à suivre leur exemple.
Même si cette question peut sembler triviale et trop « locale », je crois qu’elle est néanmoins importante, car c’est de l’avenir de la main-d’oeuvre canadienne qu’il s’agit. Le Canada doit trouver le moyen de garder ses jeunes de talent et de les convaincre de prendre leur avenir en main. Je demande donc aux membres du comité de ne pas l'oublier et de faire en sorte qu’à cet accord de libre-échange soit associées des politiques internes de qualité, qui servent les intérêts de nos entreprises et de nos travailleurs et qui permettront de créer de nouveaux débouchés commerciaux.
Je vous remercie.
:
C’est un honneur et un plaisir pour moi de témoigner aujourd’hui devant le Comité permanent du commerce international. Je suis un Canadien d’origine coréenne et je suis aussi le président de Kocani Biz & Edu, une entreprise de consultation canado-coréenne spécialisée dans les intérêts commerciaux. J’ai un doctorat en économie, mais ma majeure portait surtout sur le commerce international.
À Vancouver, d’où on peut avoir un accès privilégié à l’Asie, j'ai ouvert une école de commerce international où j’enseigne aux Coréens qui parlent anglais et coréen à tirer parti des relations commerciales entre le Canada et la Corée. C’est quand j’ai appris, en juillet 2007, que nos deux pays avaient entrepris de négocier un accord de libre-échange que j’ai décidé d’ouvrir mon école, parce que je me suis dit que, si les négociations aboutissaient, les Coréens de Vancouver seraient bien placés pour mousser l’économie locale. Pour faire augmenter les transactions commerciales entre les deux pays, il va falloir beaucoup de Coréens.
Cet accord de libre-échange va aussi créer des milliers d’emplois, ici au Canada, en permettant aux exportateurs de tous les territoires et provinces d’avoir accès à de nouveaux marchés. Plus de 2,78 millions de Canadiens travaillant dans le secteur des biens industriels, comme la chimie, le plastique, l’informatique, les communications, l’aérospatiale, la métallurgie, les minéraux, les appareils médicaux, le textile, le vêtement, les produits agricoles et agroalimentaires, le vin, les spiritueux, le poisson, les fruits de mer et les produits forestiers, vont pouvoir accroître leurs échanges commerciaux et faire des affaires sur le marché sud-coréen sans avoir à payer de droits de douane.
Pour de simples raisons de proximité géographique, cet accord sera particulièrement intéressant pour la Colombie-Britannique. En 2013, la province a exporté l’équivalent de 1,186 milliard de dollars de bien en Corée. Il s’agissait surtout de matières premières, comme de la houille, du minerai cuprifère, du concentré de cuivre, des poteaux de téléphone de bois, des poteaux de clôture et divers produits de bois brut. Mais tout cela est appelé à changer très prochainement, l’accord de libre-échange risquant de diversifier la gamme des produits exportés.
Depuis sept ans, le Canada a conclu des accords de libre-échange comparables à l’ALENA avec Israël, le Chili, le Costa Rica, l’Union européenne, le Pérou, la Colombie, la Jordanie, le Panama et le Honduras, et il négocie avec 13 autres pays. Si on exclut l’ALENA, les échanges commerciaux avec tous ces pays sont peu élevés. En comparaison, les échanges avec la Corée sont beaucoup plus importants, et ils vont continuer à croître avec le temps.
J’ai parlé des avantages que l’accord de libre-échange avec la Corée du Sud allait avoir pour le Canada. J’espère sincèrement que la guerre n’éclatera pas entre le Canada et la Corée, parce que mon choix est fait: je reste dans le camp canadien. Je plaisante. Désolé.
L’Accord de libre-échange Canada-Corée fournira un accès privilégié au très important marché asiatique. Il s’agit du quatrième accord à avoir été conclu par le Canada dans la région de l’Asie-Pacifique, qui est aussi dynamique qu’elle croît rapidement. Pour ouvrir de nouveaux marchés, le gouvernement du Canada mise sur le plan le plus ambitieux de son histoire et s’emploie à tisser des liens commerciaux et à conclure divers accords d’investissement dans la région de l’Asie-Pacifique.
L’élimination des droits de douane, tant du côté canadien que sud-coréen, figure parmi les objectifs les plus ambitieux de l’accord entre le Canada et la Corée, et il en constitue certainement la retombée la plus tangible. Lorsqu’il sera intégralement en vigueur, la Corée du Sud aura éliminé les droits de douane sur 98,2 % de ses lignes tarifaires, alors que le Canada les aura éliminés sur 97,8 % de ses lignes tarifaires. En moyenne, les droits de douane imposés par la Corée du Sud sont trois fois plus élevés que ceux qu’impose le Canada: 13,3 % par rapport à 4,3 %. L’élimination des droits de douane sera donc particulièrement avantageuse pour les entreprises canadiennes qui exportent leurs produits sur le marché sud-coréen. Pour les consommateurs canadiens, l’élimination des droits de douane va faire baisser les coûts des produits importés, ce qui devrait en faire baisser le prix, tout en faisant augmenter le choix.
L’Accord de libre-échange Canada-Corée va rendre les règles du jeu plus équitables pour les exportateurs et les investisseurs canadiens. Il va aussi permettre au Canada de mieux se positionner sur le marché sud-coréen, auquel ses concurrents — dont les États-Unis et l’Union européenne — ont déjà un accès privilégié, puisqu’ils ont déjà conclu des accords de libre-échange avec la Corée. Sans accord, les entreprises canadiennes demeureraient désavantagées dans toutes sortes de domaines, comme les biens industriels, l’agriculture, les produits alimentaires, le poisson, les fruits de mer, les produits forestiers, les produits du bois à valeur ajoutée, les services et les investissements.
L’Accord de libre-échange Canada-Corée va créer des débouchés pour les travailleurs, les entreprises et les investisseurs canadiens. Il prévoit notamment que, si la Corée du Sud réduit ou élimine les restrictions imposées à d’autres fournisseurs ou investisseurs étrangers, les entreprises et les investisseurs canadiens vont automatiquement bénéficier du même traitement préférentiel. Il prévoit en outre que, si la Corée du Sud relâche sa réglementation commerciale visant les biens d’un autre pays, y compris en ce qui concerne les normes et les taxes se rapportant aux véhicules automobiles et aux pièces, les biens canadiens équivalents seraient visés par le même relâchement.
À mon sens, certains produits canadiens recevront un meilleur accueil sur le marché sud-coréen que leurs équivalents américains. Les Coréens sont d'avis que les produits canadiens sont de bonne qualité et qu’ils sont fabriqués dans de meilleures conditions. De leur côté, les Canadiens peuvent apprécier la qualité de nombreux produits coréens, comme les automobiles, les cellulaires, les ordinateurs, les téléviseurs, les frigos, les machines à laver et les produits électroniques. Or, une fois les droits de douane éliminés, tout ça va coûter moins cher, et notre qualité de vie va s’améliorer.
Je suis né pendant la guerre de Corée, et je peux vous dire que je n’oublierai jamais les sacrifices des jeunes soldats canadiens. De 1951 à 1953, 26 791 soldats canadiens ont participé à ce conflit, et 516 ont perdu la vie sur la péninsule coréenne. De nombreux blessés ont dû séjourner dans un hôpital pour soigner leurs blessures.
Pour les Coréens, le Canada est un pays ami, un allié du sang. C’est donc dire que les produits canadiens y sont vus d’un bon oeil et que les Coréens les aiment.
J’espère que cet accord sera approuvé par les parlements des deux pays le plus rapidement possible, pour que tout le monde puisse en profiter. Nos deux nations pourront alors resserrer encore plus leurs liens commerciaux et se développer ensemble.
Je vous remercie de m'avoir écouté, malgré mes défauts de prononciation.