:
La séance est ouverte. Nous avons le quorum, et nous avons déjà dépassé l'heure.
Tout d'abord, je souligne que, à Ottawa, nous nous réunissons sur le territoire traditionnel non cédé du peuple algonquin. Chacun d'entre nous doit reconnaître le territoire où il ou elle se trouve. En ce qui me concerne, ce serait le territoire des Premières Nations Anishinabe, Haudenosaunee et Chonnonton.
Conformément à l'ordre de renvoi de la Chambre du 19 avril 2021 et à la motion adoptée le 25 février 2021, le Comité entreprend son étude — même si cela fait un moment, à dire vrai — du projet de loi , Loi concernant la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones et apportant des modifications connexes et corrélatives à d'autres lois.
À titre indicatif pour les députés, la motion en question était de fusionner l'objet de notre dernière étude et celle que nous entreprenons en vertu de l'ordre de renvoi.
Pour assurer le bon déroulement de la séance, la pratique exemplaire consiste à simplement choisir votre langue. Il y a un globe au bas de votre écran. Cliquez sur le globe, et vous pourrez choisir entre l'anglais, le français et le parquet. Sélectionnez la langue de votre choix. Si vous passez d'une langue à l'autre pendant que vous avez la parole, vous n'avez pas à modifier votre sélection. La technologie devrait faire le changement.
Quand vous avez la parole, assurez-vous que votre caméra est allumée et parlez lentement et clairement.
Conformément à la motion adoptée le 9 mars 2021, j'informe le Comité que les essais techniques préliminaires ont été effectués pour tout le monde.
Nous accueillons aujourd'hui la ministre des Relations Couronne-Autochtones, l'honorable Carolyn Bennett.
Le devait se joindre à nous aujourd'hui, mais il a eu un empêchement dont il n'a pas pu se libérer. La ministre Bennett va présenter sa déclaration à sa place.
La ministre Bennett est accompagnée de M. Ross Pattee, sous-ministre adjoint; de Mme Marla Israel, directrice générale; et de Mme Laurie Sargent, sous-ministre adjointe.
Merci à tous et à toutes.
Madame la ministre, pourriez-vous présenter votre déclaration?
Je vais lire la déclaration préliminaire du , puis je lirai la mienne, monsieur le président. Cela sera un peu plus long, mais il est très important que vous entendiez tous et toutes ce que le ministre Lametti voulait dire au Comité.
[Français]
Bonjour. C'est avec plaisir que je prends la parole devant le Comité aujourd'hui au sujet du projet de loi .
[Traduction]
Il était censé témoigner depuis le ministère de la Justice, qui se trouve sur le territoire traditionnel du peuple algonquin.
[Français]
Avant de commencer à parler des principaux éléments du projet de loi, je tiens à souligner le travail inlassable des parlementaires et des dirigeants autochtones pour faire avancer la mise en oeuvre de la Déclaration au Canada.
En particulier, je tiens à souligner le travail de mon ancien collègue Romeo Saganash, qui a présenté le projet de loi , un projet de loi émanant d'un député, lors d'une session précédente. Celui-ci a été examiné et étudié en détail.
Il faudra un travail acharné, ainsi qu'un engagement soutenu de la part du Parlement, du gouvernement, des peuples autochtones et tous les Canadiens et toutes les Canadiennes afin de concrétiser la vision de l'autodétermination, de l'autonomie gouvernementale et de relations harmonieuses entre les peuples visés par la Déclaration. C'est exactement le travail que le projet de loi nous engage à faire ensemble.
Le projet de loi s'appuie sur les éléments fondamentaux de l'ancien projet de loi et a été élaboré en consultation et en collaboration avec les Premières Nations, les Inuits et les Métis.
[Traduction]
Le projet de loi reconnaît les droits inhérents et le droit à ce que les traités, accords et autres arrangements constructifs soient reconnus, respectés et appliqués. Il reconnaît également que la déclaration s'applique en droit canadien et constitue une ressource pour interpréter les lois canadiennes, y compris la Constitution. Cela est cohérent avec la jurisprudence canadienne, laquelle reconnaît que, constitutionnellement, les droits protégés ne sont pas figés dans le temps. Ces droits sont une entité vivante qui grandit et qui s'adapte à son environnement, y compris l'élaboration de nouvelles normes internationales comme cette déclaration.
Le projet de loi comprend des dispositions soulignant que les mesures de mise en œuvre de la déclaration ne peuvent pas servir à miner les droits autochtones ou issus de traités qui sont déjà protégés par la Constitution. En termes clairs, la disposition ne réinterprète pas ni ne modifie les droits dans la déclaration elle-même. Elle ne fait que confirmer que le projet de loi ne peut pas être utilisé pour déroger aux droits prévus à l'article 35, y compris les droits issus de traités, protégés par la Constitution.
Le projet de loi crée trois obligations spécifiques pour le gouvernement du Canada. La première oblige le gouvernement fédéral à prendre toutes les mesures nécessaires pour veiller à ce que les lois canadiennes soient en conformité avec la déclaration et qu'il consulte les peuples autochtones et coopère avec eux à cette fin.
La deuxième obligation est que le gouvernement mette au point un plan d'action en consultation et en coopération avec les peuples autochtones. Le but de ce plan d'action doit être de lutter contre les injustices et les préjugés tout en encourageant le respect mutuel et la compréhension en lien avec les droits de la personne.
La troisième obligation prévue dans le projet de loi est que le gouvernement prépare des rapports annuels en consultation et en coopération avec les peuples autochtones, à des fins de transparence sur les mesures prises pour s'assurer que les lois canadiennes sont cohérentes avec la déclaration et le plan d'action.
[Français]
Afin de suivre cette voie, il faudra travailler en collaboration pour déterminer la façon dont les normes et les droits énoncés dans la Déclaration seront mis en pratique. Cela comprend les principaux éléments de la Déclaration, comme le consentement préalable, donné librement et en connaissance de cause.
[Traduction]
Le consentement préalable, donné librement et en connaissance de cause, est la manifestation du droit à l'autodétermination. Il faut donner aux peuples autochtones la possibilité de participer clairement, efficacement et concrètement aux décisions qui les touchent directement. Le but de toute consultation ou collaboration menée de bonne foi devrait être d'obtenir le consentement. Pour que ce soit clair, la déclaration ne donne aucun pouvoir de veto ni n'exige l'unanimité dans ce type de décision. Lorsqu'il est impossible d'obtenir le consentement, les faits et les lois applicables aux circonstances particulières montreront la voie à suivre.
Le projet de loi ne modifiera pas le devoir actuel du Canada en ce qui concerne la consultation des groupes autochtones ni les autres exigences en matière de consultation et de participation qui sont établies dans d'autres lois, comme la Loi sur l'évaluation d'impact. Cependant, ce projet de loi encouragera l'utilisation de ce genre d'arrangements et d'approches dans le cadre des travaux en cours.
J'aimerais souligner que plusieurs amendements possibles ont été proposés, et je tiens à assurer les députés que nous étudions ces recommandations avec beaucoup de sérieux. Vos recommandations sont les bienvenues.
[Français]
Le projet de loi témoigne d'un réel engagement à promouvoir la réconciliation et à améliorer les relations avec les peuples autochtones. Ce faisant, nous bâtirons un Canada meilleur pour toutes les générations actuelles et futures des peuples autochtones ainsi que des Canadiens et Canadiennes.
Je vous remercie.
[Traduction]
Monsieur le président, voulez-vous que je présente mes propres commentaires?
Je m'adresse à vous aujourd'hui depuis le territoire traditionnel de la Première Nation des Mississaugas de Credit. Je tiens à rendre hommage à ceux qui ont pagayé dans ces eaux et dont les mocassins ont foulé cette terre.
C'est un plaisir pour moi de comparaître devant ce comité afin de discuter du projet de loi . Je suis accompagnée aujourd'hui de deux représentants du Secteur de la mise en œuvre: Ross Pattee, sous-ministre adjoint, et Marla Israel, directrice générale des politiques, de la planification et de la coordination.
J'aimerais également profiter de l'occasion pour reconnaître le leadership de l'ancien député Romeo Saganash dans l'élaboration de la Déclaration des Nations unies sur les droits des peuples autochtones, soit la Déclaration, et dans l'établissement d'un cadre législatif pour sa mise en œuvre ici, au Canada. Je le remercie du projet de loi , qui a servi de fondement au projet de loi .
[Traduction]
La déclaration revêt une importance capitale pour les peuples autochtones du Canada, y compris pour les dirigeants autochtones qui ont participé directement à son élaboration.
La déclaration est le résultat de décennies d'efforts inlassables, de négociations et de plaidoyers soutenus au sein du système des Nations unies, et a inspiré des leaders comme M. Wilton Littlechild, dont vous avez entendu parler la semaine dernière. Comme M. Littlechild me l'a mentionné, le projet de loi est un appel à la réconciliation pour la justice et le respect par la mise en œuvre de solutions qui s'appuient sur des traités internationaux.
Je crois que la mise en œuvre de la déclaration ici au Canada est essentielle pour faire progresser la réconciliation avec les peuples autochtones. Cela a été également exprimé lors de la Commission de vérité et réconciliation après six ans d'audiences et l'Enquête nationale sur les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées après trois ans d'écoute des familles et des survivants.
La CVR a déclaré que la déclaration trace une voie pour que la réconciliation s'épanouisse dans le Canada du XXIe siècle. Les appels à la justice de la commission d'enquête demandent également aux gouvernements de mettre en œuvre immédiatement et de respecter pleinement la déclaration.
L'introduction du projet de loi répond à l'engagement de notre gouvernement de présenter un projet de loi pour mettre en œuvre la déclaration établissant le projet de loi comme plancher, plutôt que comme plafond.
Avant la présentation du projet de loi, 33 sessions bilatérales ont eu lieu avec l'APN, l'ITK et le MNC. En outre, plus de 450 personnes ont participé à 28 séances d'engagement régionales, fournissant des commentaires et des conseils sur les améliorations potentielles à apporter au projet de consultation; les gouvernements provinciaux et régionaux, les experts et les intervenants de l'industrie ont également contribué à l'élaboration du projet de loi.
Bien que nous reconnaissions que certains auraient préféré une période plus longue d'engagement, celui-ci était inclusif et significatif. Le projet de loi actuel reflète le contenu demandé par de nombreux partenaires autochtones.
Des réunions approfondies ont été organisées avec les partenaires autochtones et d'autres parties prenantes après l'introduction du projet de loi, afin d'expliquer son contenu et de travailler sur d'autres améliorations. Comme l'a fait remarquer le , cela a donné lieu à d'autres amendements, que le gouvernement appuiera.
L'élaboration conjointe du plan d'action sera également une nouvelle occasion de travailler en partenariat étroit sur la mise en œuvre.
Nous avons déjà entamé un engagement préliminaire avec des partenaires autochtones sur la conception de ce processus, et le budget de 2021 propose de fournir un financement de 31,5 millions de dollars sur deux ans afin de soutenir son élaboration conjointe.
Reconnaître et respecter les droits des Autochtones signifie que les peuples autochtones sont à la table des décisions qui ont un impact sur leurs droits. Dans de nombreux cas, cela signifie que le développement économique et l'amélioration des résultats économiques se feront avec les peuples autochtones comme partenaires.
Mais la déclaration va au-delà du développement économique. Je suis très reconnaissante de la conversation que j'ai eue récemment avec Mme Mary Ellen Turpel-Lafond au sujet de ses conclusions sur le racisme dans les soins de santé, intitulées In Plain Sight. Son interprétation de l'article 24 de la déclaration est sans équivoque:
Les Autochtones ont le droit, en toute égalité, de jouir du meilleur état de santé physique et mentale possible […] Les États prennent les mesures nécessaires en vue d'assurer progressivement la pleine réalisation de ce droit.
Ce sera très important pour guider la future législation sur la santé des Autochtones.
Je me souviens également de l'importance, lors du Sommet sur la protection de l'enfance, de souligner l'article 7 de la déclaration, qui détaille les droits collectifs et individuels à vivre à l'abri de la violence, y compris l'expression « retenir les enfants de force ».
La déclaration nous permet à tous d'élaborer une voie claire afin que chacun puisse travailler ensemble en tant que partenaire, avec un intérêt partagé pour l'avenir du Canada.
Je l'ai déjà dit, et je le répète: il n'y a pas lieu de redouter la mise en œuvre de la déclaration. Il faut des changements fondamentaux et fondateurs. Il s'agit d'effacer notre passé colonial. Il s'agit d'écrire ensemble, en collaboration avec les peuples autochtones, une nouvelle page de notre histoire.
Il s'est écoulé plus de 13 années depuis l'adoption de la déclaration par l'Assemblée générale des Nations unies. Je demande instamment à tous les députés de soutenir ce changement fondamental et nécessaire et d'appuyer ce projet de loi.
Merci. Meegwetch. Nakurmiik. Marsi.
:
Merci beaucoup, monsieur le président.
Bonjour, madame la ministre. Merci beaucoup de vos commentaires.
Madame la ministre, dans le cadre d'un projet d'infrastructure comme celui de l'agrandissement du réseau de Trans Mountain, près de 120 groupes autochtones ont été consultés et, même si la plupart de ces groupes étaient en faveur du projet, quatre Premières Nations se sont opposées à ce que le gouvernement donne son approbation au projet et l'ont contesté jusque devant la Cour suprême.
En juillet 2020, la Cour suprême a tranché que l'approbation du gouvernement fédéral ne serait pas annulée et que le projet pouvait aller de l'avant. Le gouvernement avait rempli son devoir de consultation, mais certaines nations ont continué de s'opposer au projet et ont juré de poursuivre la lutte, faisant fi de la décision de la Cour.
Madame la ministre, pouvez-vous confirmer que, avec l'adoption du projet de loi , le gouvernement fédéral et les gouvernements provinciaux conserveront le pouvoir de prendre des décisions définitives dans l'intérêt du public lorsqu'il est question d'un grand projet, même si tous les titulaires de droits autochtones ne sont pas d'accord?
:
C'est une excellente question, monsieur Schmale.
Ce qu'il faut vraiment que les gens comprennent, c'est que, même avec le projet de loi , le principe est « rien sur nous sans nous ». Cela veut dire que, avant de réaliser de bons projets, il faut réunir les peuples autochtones autour de la table de discussion dès l'étape de la conception initiale du projet. Ce genre de choses se fait tout le temps dans le Nord. Les Inuits sont présents à la table de discussion pour établir... Les bons projets vont de l'avant; les projets médiocres sont améliorés; les mauvais projets sont rejetés. C'est un droit reconnu, depuis le début.
Nous sommes dans une période de transition; un certain nombre de projets sont peut-être jugés controversés, mais voilà ce qui va nous donner la clarté dont nous avons besoin, dans le processus, pour la suite.
Je crois que vous avez soulevé un point important. Un consensus, ce n'est pas l'unanimité. Certaines personnes vont parfois être en désaccord, mais je crois que les tribunaux font respecter le devoir de consultation et d'adaptation, et que c'est de cette façon que nous allons progresser. Je crois que c'est...
Le travail que je fais a pour but d'assurer l'autodétermination et la reconstruction des nations et à faire en sorte que, comme dans le Nord, les nations ont une voix qui exprime la volonté de la collectivité, afin que nous puissions aller de l'avant, selon une véritable approche de gouvernement à gouvernement, de nation à nation, dans le cadre d'un vrai partenariat.
:
Madame la ministre, l'Alliance des Premières Nations pour le GNL, l'Indigenous Resource Network et le Conseil des ressources indiennes ont fait la déclaration suivante, je cite:
En raison de l’incertitude entourant la loi, il est probable qu’elle servira de stratégie juridique pour retarder et contrecarrer les projets d’exploitation des ressources par des groupes qui s’opposent aux projets d’extraction et d’autres projets d’exploitation des ressources, quelles que soient les circonstances, même lorsque les nations autochtones y sont majoritairement favorables.
Ils poursuivent en ces termes:
Nous voulons nous assurer que le projet de loi C-15 protège les droits des Autochtones, en tant que nations autonomes, de prendre des décisions au sujet de nos propres ressources.
Actuellement, je ne pense pas que personne sache clairement quels changements vont se produire lorsque le projet de loi sera adopté, mais nous savons qu'il y a toutes sortes d'opinions et d'attentes par rapport à ce projet de loi, y compris parmi les groupes autochtones. Certains disent qu'il manque de clarté et qu'il aura des conséquences défavorables sur les droits et les capacités des peuples autochtones d'établir des partenariats d'affaires et d'atteindre l'indépendance économique.
Madame la ministre, encore une fois, en ce qui concerne la définition, dans le projet loi , du consentement préalable, donné librement et en connaissance de cause, êtes-vous préoccupée par la possibilité que, sans définition, cela puisse être laissé à l'interprétation des tribunaux et, au bout du compte, retarder le processus de réconciliation, y compris en ce qui a trait au projet de loi C-15 et ce qui va suivre?
:
Merci, monsieur le président.
Je tiens aussi à remercier, tout d'abord, la ministre Bennett de son travail sur le projet de loi ainsi que de ses efforts incroyables pour travailler avec différents organismes afin d'obtenir leur appui envers le projet de loi C-15.
J'ai été très heureux d'apprendre qu'il y a eu 33 séances bilatérales avec l'Assemblée des Premières Nations, le Ralliement national des Métis et l'Inuit Tapiriit Kanatami pour l'élaboration conjointe du projet de loi. Cela, en plus des 27 ans au sein des Nations unies; le groupe de travail des Nations unies a été le premier à convier à la table des acteurs ne relevant pas de l'État à l'étape de la rédaction. Des milliers de voix autochtones ont contribué au contenu de la Déclaration des Nations unies sur les droits des peuples autochtones.
Je suis aussi très satisfait de voir dans le budget que 31,5 millions de dollars ont été alloués sur deux ans pour assurer l'élaboration conjointe d'un plan d'action sur la mise en œuvre de la déclaration. À mes yeux, il semble que le travail de réconciliation, grâce au projet de loi , vient tout juste de commencer.
Je voulais mentionner rapidement certaines des craintes que certaines personnes ont exprimées, en parlant de l'article 35, à propos des conséquences potentielles sur les droits ancestraux et issus de traités. Même s'il y a, à mon avis, une disposition de dérogation robuste, je me demandais si vous pouviez nous parler un peu des droits énoncés à l'article 35 et de la façon dont nous nous assurons, en tant que gouvernement, de protéger ces droits ancestraux et issus de traités, dans nos activités gouvernementales et dans le projet de loi .
:
Merci beaucoup. Merci de nous avoir rappelé qu'il a fallu des dizaines d'années de travail avant d'en arriver où nous en sommes. Cette semaine, à l'instance permanente des Nations unies, nous avons pu remercier Wilton Littlechild de tout son travail... Mais il y a aussi beaucoup d'autres Canadiens et représentants autochtones du Canada, comme votre famille, monsieur Battiste. Vous avez vécu cela toute votre vie. Je doute que nous puissions trouver meilleur partisan. Merci de tout ce que vous faites.
Aussi, pour ce qui est du type d'engagement, je veux simplement dire que notre but, c'est d'avoir un engagement concret, et cela veut dire que l'excellent projet de loi que M. Romeo Saganash a déposé est continuellement mis à jour — étant donné que la déclaration ne l'est pas —, pour comprendre les personnes bispirituelles et pour veiller à ce que la définition de diversité dans les collectivités autochtones ne figure pas seulement dans le préambule du projet de loi, mais aussi dans son texte.
C'est un grand moment, et c'est une bonne chose que huit des projets de loi du Canada, y compris les projets de loi et , fassent référence à la déclaration des Nations unies. L'intention de la déclaration des Nations unies, et les engagements qu'elle comprend, font maintenant partie du droit canadien. Cela aidera les gens à mieux comprendre le sens des droits énoncés à l'article 35 et à comprendre que les droits ancestraux et les droits issus de traités ne sont pas négociables. Ils existent, ils continueront de s'épanouir et tous les Canadiens les comprendront.
:
Merci, monsieur le président.
Je poserai donc tout de même mes questions, même si la ministre Bennett n'est pas de retour avec nous.
D'abord, je tiens à la remercier de sa présence. Je veux également souligner que j'aurais aimé que le participe à notre rencontre.
En tant que députée du Bloc québécois, j'aurais aimé qu'elle explique son intention, à titre de législateur, quant aux incidences présumées ou réelles de la Déclaration des Nations unies sur les droits des peuples autochtones sur les compétences du Québec et des provinces.
J'aurais demandé à la ministre Bennett si elle pouvait nous rassurer. En effet, depuis le début de l'étude, beaucoup de mythes et d'idées reçues, plus ou moins exacts, sont véhiculés sur les conséquences de l'adoption du projet de loi.
J'aurais aimé l'entendre sur l'adoption du projet de loi; j'aurais aussi aimé qu'elle nous rassure sur le fait que cela ne se traduira pas par une ingérence du gouvernement fédéral dans les compétences du Québec et des provinces.
:
Je ne sais pas si Mme la ministre aurait préféré répondre à cette question. Bien que votre réponse soit très claire, monsieur Quan-Watson, je ne voudrais pas la priver de ce plaisir, si elle le souhaitait.
Quoi qu'il en soit, j'ai formulé d'autres craintes et, madame la ministre, j'aimerais que vous clarifiiez certains éléments.
Plus tôt, vous avez évoqué la distinction entre le consentement préalable, libre et éclairé et le droit de veto. C'est vraiment une idée qu'on entend régulièrement. J'aimerais que vous nous expliquiez, justement, la distinction entre le droit de veto et le consentement préalable, libre et éclairé.
Par ailleurs, pourriez-vous nous parler davantage de l'article 35 de la Constitution par rapport à la Déclaration? On lie souvent les deux et on se demande pourquoi adopter cela puisqu'il y a déjà l'article 35 et qu'il n'y a pas vraiment de différence entre les deux. D'autres ne veulent pas l'adopter parce que, au contraire, il y a une différence.
On dit à la fois qu'il y a une différence et qu'il n'y en a pas.
Pouvez-vous clarifier cette question, s'il vous plaît?
:
Madame la ministre, je pense que nous devons avancer ici, mais je dois dire que je ne suis pas très fière du gouvernement actuel et du fait que, sous son règne, des femmes et des filles — et des enfants — continuent de mourir en raison de cette approche progressive à l'égard de la justice que votre gouvernement a adoptée.
J'aimerais aborder précisément le projet de loi. Plusieurs recommandations ont été présentées au Comité durant les témoignages et dans les mémoires écrits.
Par exemple, la première concerne la suppression du paragraphe 6 du préambule.
La deuxième porte sur l'ajout d'un paragraphe 2(4): « Pour plus de certitude, les droits des peuples autochtones, y compris les droits issus de traités, doivent être interprétés de manière souple afin de permettre leur évolution dans le temps, et toute approche considérant ces droits comme figés doit être rejetée ».
La troisième est un autre amendement, l'ajout du paragraphe 2(5): « Pour plus de certitude, aucune disposition de la présente loi ne doit être interprétée de manière à restreindre ou à abolir les droits des peuples autochtones, y compris les droits issus de traités ».
Votre gouvernement est-il ouvert à l'idée de modifier le projet de loi pour honorer ce qui a été réclamé par des nations de partout au pays, afin d'inclure la doctrine de l'arbre vivant?
J'aimerais revenir à la charge et dire que si toutes ces personnes disent que ce n'est pas un veto, insérons-le, puis tout sera clair. Mais je vais passer à quelque chose de différent.
Avant le début de la pandémie, dans les premiers mois de 2020, les manchettes au Canada portaient essentiellement sur qui a le pouvoir de refuser ou de fournir le consentement dans des projets linéaires, et manifestement, vous êtes en plein là-dedans.
Ma question de suivi pour vous serait la suivante: ne serait-il pas approprié de laisser les collectivités autochtones et leurs dirigeants trouver en temps et lieu la réponse à la question de savoir qui a le pouvoir — qui a la capacité de parler au nom de leurs peuples — avant de nous lancer dans certaines de ces choses?
Je comprends l'importance de cette question. Je suis favorable à une grande partie de ce qui se trouve dans la loi, mais avec le manque de consensus même au sein des collectivités des Premières Nations, cela nous place-t-il face à des difficultés au bout du compte — les difficultés auxquelles vous étiez confrontés, littéralement, personnellement, au début de 2020?
:
Merci beaucoup, et je me présente à vous aujourd'hui depuis le territoire non cédé des Mi’kma’ki.
Merci, madame la ministre. Je suis heureuse de vous revoir, et merci de tout votre travail acharné. Il y a tant de choses à faire par rapport à ce dossier, et je tiens juste à dire que je crois que vous faites un travail incroyable.
J'ai été très heureuse de vous entendre soulever plus tôt dans vos notes aujourd'hui un argument, lorsque vous avez dit que c'est très important que la DNUDPA s'occupe de plus que la seule consultation sur les projets de développement des ressources auprès des collectivités autochtones touchées. C'était un très bon argument, parce que la semaine dernière, nous avons entendu au Comité Beth Symes, au nom de Pauktuutit, soulever ce point. Elle nous a demandé de l'examiner du point de vue des femmes autochtones, et particulièrement les articles 21 et 24 de la DNUDPA, qui traitent de la promesse de meilleures conditions sociales pour les populations autochtones.
Pourriez-vous s'il vous plaît nous parler de façon plus générale de la nature des principes dans la DNUDPA et de leur importance en tant que cadre de tout ce qui va des soins de santé aux services familiaux en passant par d'autres enjeux de bien-être social pour les populations autochtones de l'ensemble du Canada?
Merci.
:
Cela traite de ce que signifie la décolonisation. Les gens disaient... Je pense que dans l'étude sur Hollow Water on disait que ce qui était autrefois considéré comme la guérison est maintenant une thérapie de décolonisation. Cela veut dire que c'est une question de leadership. Il s'agit du fait que, en tant que colonisateurs, nous ayons l'humilité qui manquait lorsque les Européens en sont venus à croire que leurs façons de faire étaient meilleures.
Ce que je vois dans l'article 21, c'est qu'il traite du fait que les Premières Nations, les Inuits et les Métis créent leurs propres programmes de santé et programmes sociaux, leurs systèmes d'éducation, leurs formations professionnelles et leurs programmes de reconversion professionnelle. Tout cela doit être dirigé par des Autochtones. Nous avons certainement vu cela, madame Zann, durant la COVID. Lorsque les chefs autochtones savent exactement ce qui doit être fait et que le gouvernement est là pour soutenir leurs priorités et leurs orientations, nous savons que nous obtenons de bien meilleurs résultats, comme ce que nous avons vu même durant la troisième vague.
C'est une question d'humilité et d'être en mesure de soutenir une orientation conçue par des professionnels autochtones, mais aussi par leurs chefs politiques.
:
Merci, monsieur le président.
Pour revenir aux amendements qui ont été recommandés à notre comité dans le cadre des témoignages et des mémoires écrits, j'aimerais savoir si votre gouvernement est prêt à apporter les amendements suivants.
Le premier concerne la suppression du paragraphe 6 du préambule.
Le deuxième consiste en l'ajout d'un paragraphe 2(4): « Pour plus de certitude, les droits des peuples autochtones, y compris les droits issus de traités, doivent être interprétés de manière souple afin de permettre leur évolution dans le temps, et toute approche considérant ces droits comme figés doit être rejetée ».
Le troisième porte sur l'ajout d'un paragraphe 2(5): « Pour plus de certitude, aucune disposition de la présente loi ne doit être interprétée de manière à restreindre ou à abolir les droits des peuples autochtones, y compris les droits issus de traités ».
:
Je vais peut-être commencer avec l'exemple de la Colombie-Britannique, qui, comme vous le dites, nous est le plus familier.
Encore une fois, la législation qui s'applique à la déclaration des Nations unies ne définit pas le consentement libre, informé et préalable. L'approche adoptée visait surtout à définir durant une procédure législative ce que le gouvernement comprenait de ce concept, et l'importance, bien sûr, d'aligner, dans ce cas-ci, les lois de la Colombie-Britannique, sur le consentement libre, informé et préalable comme balise et comme une chose qui sera mise en œuvre dans un certain nombre de contextes différents — la en a aussi glissé un mot — parmi les ressources sociales et économiques, et ainsi de suite.
En ce qui concerne l'expérience d'autres pays, selon ce que je comprends, il n'y en a pas beaucoup d'autres qui ont précisément légiféré sur la mise en œuvre de la déclaration des Nations unies, mais il y en a plusieurs en Amérique latine — la Colombie, je crois, et ailleurs — qui se sont penchées sur la déclaration pour guider leurs propres constitutions. Bien sûr, chaque pays est unique et adoptera une approche différente. L'article 38 de la déclaration traite vraiment de cela: que chaque pays adopte sa propre approche pour mettre en œuvre la déclaration d'une manière qui reflète ses traditions, ses populations autochtones, sa constitution et ses lois.
:
Je serai heureuse de fournir une réponse initiale, puis je verrai si mon collègue Ross Pattee des Relations Couronne-Autochtones souhaite ajouter quelque chose, parce que l'effort pour mettre en œuvre et refléter les principes de la Déclaration des Nations unies dans l'ensemble du système fédéral a vraiment été pangouvernemental.
La a dit que de nombreuses lois reflètent déjà la déclaration elle-même dans leur libellé, leur préambule ou la disposition sur leur objet. Nous avons le projet de loi , la Loi concernant les enfants, les jeunes et les familles des Premières Nations, des Inuits et des Métis; la Loi sur les langues autochtones adoptée durant la session précédente; et le préambule du projet de loi , la Loi sur l'évaluation d'impact. Il se trouve de nombreux exemples dans la législation elle-même.
Puis, bien sûr, la déclaration a guidé beaucoup des travaux que Relations Couronne-Autochtones mènent dans un certain nombre de domaines différents, y compris aux tables de reconnaissance des droits et dans le cadre des négociations.
Avec la permission du président, je pourrais demander si Ross veut ajouter quelque chose.
:
Je peux répondre et je pourrais demander à ma collègue Sandra Leduc, qui travaille aussi sur ce dossier, d'ajouter quelque chose.
Du point de vue du gouvernement, je pense qu'on s'intéresse vraiment au consentement libre, informé et préalable comme expression positive du besoin pour nous de travailler en partenariat et en collaboration avec les peuples autochtones dans tous les aspects du travail qui pourraient avoir une incidence sur leurs droits et leurs intérêts. L'accent est vraiment mis sur cet aspect positif, et au moins sur l'idée du veto, qui, bien sûr, ne trouve aucune expression.
Cela ne se trouve pas dans la déclaration elle-même. C'est une façon d'exprimer beaucoup de craintes par rapport à ce que signifie un « consentement libre, informé et préalable », mais cela ne repose pas sur la compréhension de la déclaration ou du concept tel que nous le comprenons.
Je vais peut-être demander si Sandra aimerait ajouter quelque chose à cette réponse.
:
Merci, monsieur le président. Je remercie nos témoins de se joindre à nous pour la discussion.
Je ne vais pas poser ma question à une personne en particulier. Quiconque souhaite intervenir, veuillez le faire.
Une chose qui m'a intéressé, c'est que nous avons beaucoup entendu parler de populations autochtones et d'organisations selon qui la consultation sur le projet de loi a été adéquate. Nous avons même entendu au Comité les témoignages de certaines organisations autochtones... Je pense à l'Association des femmes autochtones. C'est un groupe qui a exprimé des préoccupations au sujet du processus de consultation. Je trouve assez ironique que, quand nous parlons du projet de loi , évidemment, le gouvernement a insisté sur le fait qu'il est présenté dans l'esprit de la réconciliation. Toutefois, il semble y avoir certaines lacunes et certains échecs pour ce qui est d'une consultation adéquate avec les populations autochtones.
Pour moi, c'est contraire à ce que le gouvernement essaie de faire. Je ne doute pas une seconde des intentions du projet de loi; cependant, il semble que le gouvernement ait raté la cible.
Je le répète, quiconque veut intervenir peut le faire. Je me demande s'il y a des gens qui souhaitent nous faire part de certaines réflexions par rapport au processus de consultation qui a eu lieu pour le projet de loi et dire s'ils croient qu'une plus grande diversité d'organisations autochtones aurait pu être représentée dans la consultation.
:
Je crains que la question n'ait coupé juste avant que je l'entende, mais j'ai cru comprendre qu'elle concernait précisément les discussions sur le « consentement libre, informé et préalable » avec des partenaires autochtones.
La question du consentement libre, informé et préalable et de la façon dont il est compris est ressortie, même si je dirais que, à bien des égards, la mobilisation a surtout porté davantage sur la législation elle-même et sur ce qu'elle devrait contenir. Étant donné que le terme n'est pas défini dans le projet de loi, comme on l'a mentionné, ce n'était pas le sujet de discussion principal.
Cependant, des tables rondes se sont tenues avec l'industrie — minière, forestière, énergétique et pétrolière — auxquelles des organisations autochtones ont aussi participé, et on a discuté du concept, de sa signification et de ses ramifications. Nous avons assurément entendu des commentaires sur cela également.
:
Merci, monsieur le président.
Je m'excuse à l'avance pour ma connexion aujourd'hui. J'ai les mêmes difficultés et problèmes avec Rogers que beaucoup de gens qui tentent de se connecter dans la région du Grand Toronto. Si je suis déconnecté, je vais simplement céder mon temps au président.
Ma question est essentiellement en deux parties. Elle commence par ce que j'ai perçu comme la mauvaise caractérisation de ce qu'est et de ce que sera le consentement libre, informé et préalable. Au départ, il y a quelques réunions de cela, le consentement libre, informé et préalable a été caractérisé comme un veto. Nous avons un peu dépassé cette idée, ce qui est une bonne chose. Nous faisons des progrès.
Après cela, nous sommes arrivés au point où l'autre côté qui disait oh, la divulgation préalable est le statu quo; c'est parfaitement adéquat et cela a toujours fonctionné, et pourquoi voudrions-nous changer cela? Encore une fois, ce n'est pas quelque chose que j'appuie entièrement, mais il semble que nous ayons aussi dépassé ce point-là maintenant.
Récemment, y compris dans la réunion d'aujourd'hui, la question est: n'avons-nous pas juste besoin d'une définition de ce terme ambigu « consentement libre, informé et préalable »? Je ne suis pas d'accord. Je ne crois pas que ce soit ambigu. C'est très clair, et cela suppose des partenariats, une mobilisation et une participation, plutôt que le simple fait de dire à quelqu'un à l'avance ce qui va se passer.
De plus, récemment, nous avons entendu dire que, comme il y a un éventail de préoccupations valides et, sans surprise, un manque d'unanimité totale par rapport à ce à quoi ressemblera le produit final et à la façon dont il devrait être mis en œuvre, on n'avait pas mené la quantité adéquate de consultations avec la communauté et l'industrie.
Ma question est donc en deux parties. Premièrement, la définition du consentement libre, informé et préalable est-elle nécessaire, ou existe-t-elle déjà? Deuxièmement, l'unanimité totale est-elle jamais une ambition raisonnable qui mérite d'être recherchée dans le cadre de ces consultations?
Je vais commencer par Mme Sargent.
:
Il y a quelques points importants dans cette question.
Pour ce qui est de la première partie, concernant une définition du consentement libre, préalable et éclairé, je pense que la a donné des réponses très utiles: d'abord, comme ce concept ou ce droit n'est pas défini dans la législation, il serait en fait plutôt étrange de le définir dans le projet de loi. Par ailleurs, comme ma collègue l'a également expliqué, qu'il s'agit d'une notion qui doit être comprise selon le contexte; par conséquent, il serait très difficile d'essayer de la définir d'une seule façon, en une seule fois. Il faut tenir compte de ces considérations lorsque nous cherchons à définir des termes dans un texte législatif tel que ce projet de loi.
Quant à votre autre question, concernant la quête de l'unanimité totale, il s'agit d'un défi dans tous les contextes, pour chaque projet de loi et dans chaque contexte. Ce n'est habituellement pas la norme, mais je laisserai à d'autres le soin de parler davantage des considérations politiques qui sous-tendent certaines de ces questions.
Je vous remercie.
:
Je crois que je peux offrir une réponse à cette question. Cependant, je vais peut-être me tourner encore une fois vers ma collègue Mme Leduc, qui a participé aux discussions avec les groupes de femmes autochtones.
Comme pour tout projet de loi ou projet politique, nous avons fait une ACS+. Normalement, cette information est protégée, car elle se trouve dans les documents du Cabinet, mais nous allons voir s'il est possible de transmettre cette information.
Par ailleurs, comme je l'ai déjà indiqué, nous avons apporté des modifications au projet de loi pour qu'il prenne en considération les contributions des groupes de femmes autochtones. Évidemment, c'est aux représentantes de ces groupes de vous dire si elles sont satisfaites ou non de ces modifications. Je crois d'ailleurs que c'est ce qu'elles ont fait l'autre jour.
Mme Leduc aimerait peut-être en dire davantage sur ces changements qui ont été faits.
:
Merci beaucoup, monsieur le président.
Pour poursuivre dans la même veine que Mme Gill, et même vu ce qui s'est passé au Comité, les voix autochtones et les voix de femmes brillent vraiment par leur absence dans le processus. Dans le cadre des consultations à venir, comment les voix des femmes et des personnes bispirituelles seront-elles incluses? Les femmes, les filles et les membres de la communauté 2ELGBTQIA sont au premier plan de cette crise des droits de la personne, notamment pour ce qui est de l'extraction des ressources, où nous constatons des taux de violence plus élevés visant les femmes et les filles autochtones sur nos propres terres.
Nos voix sont souvent marginalisées, encore plus marginalisées que celles des entreprises d'extraction de ressources. Nous avons entendu beaucoup de consultations concernant l'exploitation minière. Je me demande comment, à l'avenir nous allons nous assurer que les voix des femmes autochtones et des personnes bispirituelles seront entendues dans ce processus de consultation.
:
Merci, monsieur le président.
Permettez-moi de dire aux témoins que je ne vais pas prétendre être un avocat, mais je vais vous lire un extrait d'un mémoire et vous demander de préciser votre point de vue. Je ne prétends pas émettre un avis juridique ici.
Les membres du Comité ont reçu un mémoire d'un certain Dwight Newman, qui possède un curriculum vitae très impressionnant en tant que professeur de droit et titulaire de la Chaire de recherche du Canada sur les droits des Autochtones en droit constitutionnel et international à l'Université de la Saskatchewan.
Il parle de plusieurs textes qui ont été largement cités par les tribunaux canadiens et par des universitaires tant au Canada que dans la communauté internationale. Il poursuit en parlant de quelques autres choses, mais son opinion est de toute évidence très respectée sur bon nombre de ces questions.
Dans un commentaire de son mémoire, il dit que les parlementaires devraient réfléchir sérieusement pour déterminer s'ils souhaitent « adopter une loi qui présente ce genre de difficulté d'interprétation » ou s'il serait préférable « d'en améliorer le libellé pour la rendre plus claire ».
Un peu plus loin, il poursuit en disant que:
Le Parlement devrait étudier la possibilité de demander une amélioration de la formulation pour plus de clarté, des exposés juridiques sur les raisons pour lesquelles une formulation particulière est censée avoir certains effets et un examen continu de ces efforts au moyen d'autres analyses externes.
Enfin, il dit précisément que:
Le texte devrait [...] être étoffé pour garantir que le libellé final ne concerne que le droit fédéral. L'utilisation de l'expression « droit canadien » au paragraphe 4a) est différente de l'expression « lois du Canada » utilisée ailleurs dans le projet de loi. Il est essentiel que le projet de loi ne comprenne pas de langage susceptible d'être perçu comme ayant une incidence sur le droit provincial, sinon, il risque de faire l'objet d'une contestation constitutionnelle.
Encore une fois, en précisant que je ne suis pas un expert en droit, j'espère que quelqu'un qui est plus versé dans ce domaine pourra nous aider à comprendre les préoccupations de quelqu'un qui, je pense, s'exprime bien sur ce sujet.
:
Je vous remercie. Je vais faire de mon mieux.
Je ne peux m'empêcher de mentionner que j'ai été stagiaire auprès de M. Newman il y a longtemps, et que je connais donc sa réputation et son travail universitaire. Bien sûr, il soulève des questions sur le projet de loi et sur cette loi depuis un certain temps.
Nous avons fait de notre mieux, selon moi, grâce au processus de consultation, à la mise à jour et aux améliorations apportées au projet de loi, pour répondre à certaines des questions soulevées, notamment par les provinces et territoires, en ce qui concerne le champ d'application de cette loi.
Au bout du compte, il y a un choix et une utilisation très délibérés des mots utilisés dans diverses dispositions du projet de loi. La question qui a été soulevée au sujet de l'application dans le droit canadien vise à refléter le fait que j'ai évoqué au début de la séance, soit que la déclaration peut éclairer l'interprétation de toutes les lois au Canada — fédérales, provinciales et constitutionnelles — et donc, pour être exacte, elle devrait refléter cela.
Cela dit, vous verrez l'obligation, à l'article 5, qui concerne l'harmonisation des lois. Cet article utilise les termes « lois du Canada » et gouvernement du Canada. Cela confirme ce que la et le sous-ministre Quan-Watson ont souligné, c'est-à-dire que l'obligation d'harmoniser les lois s'applique aux lois fédérales, à savoir celles qui ont été adoptées par le Parlement du Canada.
:
Je peux commencer, et ensuite M. Pattee aura peut-être quelque chose à ajouter.
Comme le montre la réponse concernant les mesures prises par le gouvernement pour harmoniser les lois avec la déclaration, beaucoup de travail a été fait, non seulement en prévision de la présentation éventuelle de ce projet de loi, mais également, de manière plus générale, pour ce qui est de l'engagement du gouvernement à mettre en œuvre la déclaration au Canada.
Le travail se poursuit pour harmoniser les lois avec la déclaration. Il y aura, bien entendu, un effort supplémentaire afin d'élaborer le plan d'action pour l'avenir, mais encore une fois, cela doit refléter et respecter le fait que la législation exige que tout soit fait en coopération et en consultation avec les Autochtones. Il n'y a pas de plan déjà établi. Il est clair que cela doit être fait en collaboration.
:
Oui. Merci, monsieur le président.
J'ai récemment reçu une lettre de la Société royale du Canada. Il s'agit d'un colloque d'intellectuels publics, d'universitaires et de chercheurs qui appuient le projet de loi . J'estime que leur contribution est précieuse et qu'elle devrait être intégrée à l'étude du projet de loi C-15, et j'aimerais présenter une motion en ce sens.
Plus tôt aujourd'hui, j'ai envoyé la version anglaise de la lettre aux membres du Comité à titre de référence et j'ai fourni une copie au greffier du Comité. Malheureusement, la Société royale du Canada n'a pas fourni de version française. Cependant, si la motion est adoptée, elle sera bien sûr traduite et mise à la disposition des membres dans les deux langues officielles.
Par conséquent, je propose que, dans le cadre de son étude du projet de loi C-15, le Comité admette le mémoire fourni par la Société royale du Canada.
(La motion est adoptée. [Voir le Procès-verbal])
Je crois donc, une fois de plus, puisqu'il n'y a pas d'objection, que la motion est adoptée et que le document fera l'objet d'une traduction au moment opportun, après le délai que nous avons prévu.
Je vous remercie.
Nous avons ensuite la question de M. Schmale.
Voulez-vous la poser à nouveau, monsieur Schmale, afin que les choses soient claires?
:
Merci, monsieur le président.
Je vais essayer d'être bref. Je sais que les gens doivent partir.
Cela concerne la comparution du aujourd'hui. De toute évidence, il n'était pas là. Nous aimerions, de ce côté-ci du moins, entendre le ministre, puisqu'il est le parrain du projet de loi. Comme l'a souligné M. Vidal, c'est lui qui a demandé que l'on applique la clôture au projet de loi à la Chambre des communes pendant le débat.
Pour répondre aux préoccupations de M. Battiste en ce qui concerne le délai, il se peut que je me trompe, mais je ne pense pas qu'il faudra deux heures pour examiner le projet de loi article par article. Il n'est pas particulièrement long. Je ne crois pas qu'il y ait une tonne de préoccupations.
Si possible, j'aimerais proposer que le président et le greffier tentent d'obtenir la présence du à la prochaine réunion du Comité, le 22 avril à 11 heures.
:
Merci, monsieur le président.
J'apprécie vraiment les commentaires de tout le monde ici.
Je pense que la proposition de Mme Gazan est tout à fait raisonnable. Pour l'instant, je crois que la a déjà lu la déclaration que le était censé présenter aujourd'hui. Je propose qu'il soit possible de poser des questions, et compte tenu de la composition du Comité, nous aurions cinq questions pour les conservateurs, cinq pour les libéraux, quatre pour le Bloc et quatre pour le NPD, avec un délai de réponse jusqu'à 17 heures demain. Les informations pourraient alors être présentées et acceptées en tant que commentaires officiels soumis à notre comité.
Il est juste de dire que le regrette de ne pas être ici. Il a été très actif dans ce dossier. Nous avons eu un certain nombre de discussions au cours des dernières semaines, et je sais qu'il regrette de ne pas être ici. Je pense qu'il est important et impératif que les informations fournies par nos témoins aujourd'hui, lesquelles ont été exhaustives... Si d'autres précisions sont nécessaires, la proposition faite par Mme Gazan, avec des modifications mineures, devrait suffire pour que les commentaires du ministre figurent au dossier.