:
La séance est ouverte. Certains d'entre nous sont à Ottawa, sur le territoire traditionnel non cédé du peuple algonquin. Ici, à Hamilton, nous sommes sur le territoire non cédé des Anishinabe et des Haudenosaunee que l'on appelle souvent, à tort, les Neutres. Le terme est tout aussi incorrect qu'Attawandaron. Il est en fait descriptif de l'expression linguistique de ce peuple, le vrai nom de cette nation étant Chonnonton.
Quoi qu'il en soit, le Comité se réunit pour étudier le Budget supplémentaire des dépenses (A) 2021-2022.
Afin de garantir le bon déroulement de la réunion, les participants doivent choisir leur langue en cliquant sur le globe d’interprétation, au bas de l'écran. Vous pourrez changer de langue pour parler, mais vous devez en choisir une en partant pour entendre l'interprétation.
Pendant la première heure, nous accueillons de façon virtuelle la ministre des Relations Couronne-Autochtones, Carolyn Bennett, et le ministre des Affaires du Nord, Dan Vandal. Ils sont accompagnés de Paula Isaak, sous-ministre déléguée, de Serge Beaudoin, sous-ministre adjoint, de Martin Reiher, sous-ministre adjoint, de Chantal Marin-Comeau, directrice générale, et d’Annie Boudreau, dirigeante principale des finances, des résultats et de l’exécution.
Est-ce là toute la liste? C’est un groupe assez imposant, bien que nous attendions encore le sous-ministre Quan-Watson.
Sur ce, je vous souhaite la bienvenue à toutes et à tous.
Je vous cède la parole, madame la ministre Bennett, pour votre déclaration préliminaire.
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Kwe kwe,
Unnusakkut,
Tansi, bonjour.
Je m'adresse à vous aujourd'hui depuis le territoire traditionnel de la Première Nation des Mississaugas de Credit. D'ailleurs, j'aimerais honorer les eaux où ils ont pagayé et les mocassins qu'ils ont chaussés pour parcourir ces terres.
Je suis accompagnée de mon collègue le , et nous sommes appuyés par notre sous-ministre, Daniel Quan‑Watson, ainsi que par son équipe.
Même si je comparais aujourd'hui au sujet du Budget supplémentaire des dépenses (A) 2021‑2022 de mon ministère, je dois dire que c'est une période difficile pour les communautés autochtones et tous les Canadiens.
[Traduction]
Nous sommes profondément attristés par la découverte des restes anonymes d’enfants à l’ancien pensionnat de Kamloops. Cela a choqué et troublé la nation et, pour les peuples autochtones de tout le pays, ces constatations sont profondément douloureuses et traumatisantes, mais malheureusement peu surprenantes. Pendant six ans, la Commission de vérité et réconciliation a entendu ces dures vérités, comme bien d’autres, lors des réunions de réconciliation nationales et régionales. Ces révélations ont rouvert de nombreuses blessures et relancé une conversation nécessaire sur le rôle des pensionnats, des responsables et de la façon dont, ensemble, nous pouvons aller de l’avant en tant que pays.
Nous travaillons avec la Première Nation Tk’emlúps te Secwe pemc et avec nos partenaires, comme la BC First Nations Health Authority, pour fournir les ressources et le soutien nécessaires, tel qu’établi par la collectivité. J’ai parlé à Kupki7 Casimer lundi soir dernier. Son leadership et sa force ont été exemplaires. Nous avons offert notre appui en matière de guérison et de santé mentale, de sécurité et tout ce dont elle a besoin pour soutenir sa communauté en ce moment, sans oublier la recherche, l’expertise archéologique et les commémorations à venir.
En mémoire de tous les enfants disparus et en appui aux familles et aux collectivités endeuillées, nous avons fourni 33,8 millions de dollars dans le cadre du budget de 2019 pour mettre en œuvre les appels à l’action 72 à 76 de la CVR.
Pour appuyer la mise en œuvre des appels à l’action 72 et 73, nous avons financé le Centre national pour la vérité et réconciliation afin qu’il élabore et tienne à jour le Registre national des élèves décédés dans les pensionnats, et établisse un registre en ligne des cimetières des pensionnats.
Conformément aux principes énoncés dans l’appel à l’action 76, après l’adoption du budget de 2019, nous avons mobilisé les collectivités pour nous assurer que tout programme visant à fournir les fonds à l’appui des appels à l’action 4 et 75 était conçu pour répondre à leurs besoins, et suffisamment souple pour appuyer les approches communautaires et respecter les protocoles communautaires.
Selon ce que nous avons entendu, nous fournissons actuellement du financement de toute urgence pour appuyer des enquêtes empreintes de sensibilité quant aux particularités culturelles et menées par des autochtones, axées sur les communautés, de même que les survivants de ces lieux de sépulture. Nous tendons activement la main aux communautés autochtones pour qu’elles travaillent avec nous sur la façon dont elles peuvent accéder au financement de 27 millions de dollars, offert pour les aider à retrouver leurs enfants perdus. Les communautés savent ce dont elles ont besoin. Nous serons là pour les appuyer alors qu’elles vont de l’avant.
Nous savons que le Budget supplémentaire des dépenses (A) prévoit des fonds pour contribuer à réparer les torts du passé, à appuyer l’autodétermination et à faire progresser la réconciliation avec les Premières Nations, les Inuits et les Métis. Celui-ci reflète une augmentation nette de 997 millions de dollars, y compris 136,4 millions de dollars en nouveau financement et 868,2 millions de dollars en financement reporté. Les fonds reportés dans ce budget des dépenses préserveront le financement pour la mise en œuvre continue de la Convention de règlement relative aux externats indiens fédéraux, et du règlement relatif à la rafle des années 1960. En date du 31 mai 2021, sur plus de 113 000 réclamations reçues dans le cadre du Règlement concernant les pensionnats indiens du gouvernement fédéral, plus de 75 000 survivants ont reçu des paiements d’indemnisation individuelle. Bien que la COVID-19 ait retardé la mise en œuvre de la Convention de règlement relative à la rafle des années 1960, environ 15 000 paiements provisoires de 21 000 $ ont été versés. Le Budget supplémentaire des dépenses préservera le financement nécessaire à l’indemnisation individuelle, qui devrait être déterminé plus tard au cours du présent exercice.
Le Budget supplémentaire des dépenses comprend également des fonds pour appuyer le logement des Inuits, les priorités des collectivités Tsilhqot’in dans le cadre de leur entente sur la voie à suivre, la mise en œuvre de l’Accord sur les revendications territoriales des Inuits du Nunavik et de nombreuses autres mesures importantes pour appuyer la réconciliation.
Nous vous avons fourni un dossier complet sur le Budget supplémentaire des dépenses (A), et je me ferai un plaisir de vous fournir plus de détails en répondant à vos questions.
Meegwetch. Nakurmiik. Marsi. Merci.
:
Merci, monsieur le président.
Tansi. Boozhoo. Bonjour.
Je tiens d’abord à souligner que je m’adresse à vous aujourd’hui depuis mon bureau de Winnipeg, une ville qui est la patrie de la nation métisse, où vivent maintenant de nombreux Inuits et qui se situe sur le territoire visé par le Traité no 1.
[Français]
Alors que les membres de ce comité se réunissent, notre pays est en deuil. La découverte des traces de 215 enfants à l'ancien pensionnat indien de Kamloops a profondément bouleversé le pays. Cette découverte a relancé une question très importante, et ce, à l'échelle nationale.
Permettez-moi d'être très clair. La réconciliation avec les peuples autochtones, la vie et le bien-être des personnes autochtones ne quittent jamais mes pensées. C'est ma motivation et ma vocation en tant que ministre et en tant que député.
Je suis un fier citoyen de la nation métisse. C'est un grand honneur pour moi de vivre à Saint‑Boniface—Saint‑Vital et de représenter mes concitoyens. Louis Riel, qui est né et enterré à Saint‑Boniface, n'a jamais eu cette chance. Il fut démocratiquement élu député de Provencher, pas une ni deux, mais trois fois. Pourtant, on ne lui a jamais permis de siéger à la Chambre des communes.
[Traduction]
Les occasions que j’ai aujourd’hui auraient été inimaginables pour mes ancêtres. Tous les jours, je fais ce que je fais en étant conscient de cette réalité, et cela motive mon travail.
En tant que ministre des Affaires du Nord, je m’efforce d’écouter les gens du Nord et de veiller à ce que leurs besoins et leurs priorités guident le travail de mon ministère. Il y a un an et demi, lorsque j’ai été nommé ministre, j’ai déclaré que les décisions pour le Nord ne seraient plus prises dans les salles de conférence à Ottawa; mon équipe et moi demeurons engagés envers cette vision. Rien pour le Nord sans le Nord, c’est pourquoi le Cadre stratégique pour l’Arctique et le Nord est si important pour notre travail commun.
Les investissements que mon ministère cherche à obtenir dans le cadre du Budget supplémentaire des dépenses (A) découlent de cette approche, qui met l’accent sur les réponses à la COVID-19 ainsi que sur les besoins en matière de logement et d’infrastructures. La pandémie a mis en lumière ce que nous savons depuis trop longtemps: les Autochtones et les communautés du Nord sont mal desservis. De plus, on nous a récemment rappelé les conséquences du colonialisme pour les peuples et les communautés autochtones.
Nous savons que les prix des aliments dans le Nord du Canada peuvent être beaucoup plus élevés que dans le reste du Canada. D’autres facteurs, comme l’isolement géographique, font que les habitants du Nord sont particulièrement à risque d’insécurité alimentaire, des vulnérabilités qui ont été exacerbées par la pandémie de COVID-19. En avril 2020, notre gouvernement a fourni 25 millions de dollars supplémentaires à Nutrition Nord Canada pour augmenter les taux de subvention sur les aliments nutritifs et les articles d’hygiène essentiels. Notre gouvernement a également mis en place la Subvention pour le soutien aux chasseurs-cueilleurs, élaborée conjointement avec des partenaires inuits pour aider à assumer les coûts liés à la chasse et à la récolte, ce qui permet un meilleur accès aux aliments traditionnels. À partir de là, et pour répondre aux préoccupations actuelles, le Budget supplémentaire des dépenses prévoit un financement de 20 millions de dollars pour maintenir les mesures de Nutrition Nord Canada introduites en avril 2020.
Ce Budget supplémentaire des dépenses prévoit également 50 millions de dollars en 2021-2022 pour les gouvernements des Territoires du Nord-Ouest et du Nunavut, soit 25 millions de dollars chacun, afin de répondre à leurs besoins critiques à court terme en matière de logement. Le besoin est clair, et nous sommes déterminés à combler l’écart inacceptable qui existe dans le Nord. Ces montants visent à répondre aux besoins immédiats et pressants en matière de logement cette année.
Ces montants visent à répondre aux besoins immédiats et pressants en matière de logement cette année. Nous reconnaissons qu’il faut investir davantage. Dans le budget de 2021, les résidents du Nord profiteront également des 2,5 milliards de dollars en nouveaux fonds de la Stratégie nationale sur le logement offerts par la SCHL dans l’ensemble du Canada et des 4,3 milliards de dollars en infrastructures communautaires autochtones fondées sur les distinctions.
Monsieur le président, comme je l’ai mentionné plus tôt, la réconciliation est toujours au cœur de mes préoccupations. Je travaille en faveur d’un renouvellement de la relation entre le Canada et les peuples autochtones, notamment au sein du partenariat Couronne-Inuit, fondé sur le respect des droits constitutionnels des Autochtones, sur la coopération et sur la collaboration.
Je tiens à vous remercier encore une fois de m’avoir donné l’occasion de vous rencontrer virtuellement aujourd’hui.
Je serai heureux de répondre à vos questions.
Merci. Meegwetch
:
D'accord. Merci, monsieur le président. Je remercie les ministres de leur comparution.
Aujourd'hui, je vais adresser mes questions au ministre Vandal. Monsieur le ministre, je suis heureux de vous revoir et j'espère que vous vous portez bien.
Vous avez abordé plusieurs sujets dans votre exposé. J'espère pouvoir revenir à chacun d'eux. Le logement dans le Nord est l'un des grands sujets dont nous avons beaucoup parlé et dont il est souvent question dans les récents rapports. Nous savons qu'il y a pénurie de logements et des problèmes liés à la moisissure, au délabrement et au surpeuplement des logements dans les territoires et le Nord du Canada. Le Nunavut, en particulier, a de nombreux défis à relever, et je sais que le gouvernement a affecté des fonds à cette fin. Vous en avez parlé dans votre exposé.
Vous dites souvent qu'il faut combler l'écart, qui demeure, en effet, très important, même avec ce financement. Il me semble que plusieurs des appareils bureaucratiques qui ont été créés ne reçoivent pas vraiment les fonds nécessaires, dans certains cas, pour construire ces logements. De plus, l'approche anti-développement du gouvernement à l'égard de beaucoup des projets n'a pas, je crois, vraiment incité les promoteurs à faire leur travail et à construire de nouveaux logements.
J'aimerais savoir ce que vous en pensez. Puisque le gouvernement a dépensé tellement d'argent, comme vous aimez le répéter, les résultats devraient, pour les gens du Nord... le travail ne se fait tout simplement pas en ce moment.
:
Kwe Kwe.
Unnusakkut.
Tansi. Bonjour.
[Français]
Bonjour.
[Traduction]
D'abord, je tiens à reconnaître qu'à Ottawa, je me trouve sur le territoire ancestral du peuple algonquin anishinabe.
En premier lieu, j'aimerais adresser quelques mots aux communautés, aux familles et aux proches touchés par la tragique nouvelle de la découverte de dépouilles d'enfants à l'ancien pensionnat de Kamloops, situé sur le territoire ancestral du peuple Tk'emlúps te Secwe?pemc.
Je remercie les membres du Comité de défendre les intérêts des Autochtones et de se faire l'écho de leurs voix ici au Parlement.
Bien que cette découverte ait choqué et troublé le pays tout entier, pour les peuples autochtones d'un océan à l'autre, elle est extrêmement douloureuse, traumatisante et provocante, bien qu'elle ne soit pas surprenante, en particulier pour ceux qui connaissent la vérité depuis trop longtemps.
Nos pensées accompagnent les familles et les communautés touchées non seulement par cette découverte, mais aussi par le régime des pensionnats. Il est essentiel que nous continuions de respecter la vie privée, l'espace et le deuil de ces communautés qui se recueillent et mettent en place les protocoles par lesquels elles veulent honorer ces enfants.
[Français]
Nous reconnaissons qu'il y aura un besoin continu de services pour le bien-être psychologique liés aux traumatismes de l'enfance et intergénérationnels. Nous continuerons de travailler avec nos partenaires et les communautés, d'abord et avant tout pour assurer un accès adéquat aux services appropriés.
Les survivants et les familles touchés par le système des pensionnats autochtones peuvent accéder notamment à la ligne d'écoute nationale sur les pensionnats indiens en cas de besoin. Le Programme de soutien en santé: résolution des questions des pensionnats indiens offre également l'accès à des aînés, à des guérisseurs traditionnels et à d'autres formes appropriées de soutien culturel et émotionnel, ainsi qu'à des conseils professionnels en santé mentale.
De plus, tous les peuples autochtones peuvent accéder, en ligne ou au téléphone, à la Ligne d'écoute d'espoir pour obtenir de l'aide. Dans le contexte de la pandémie de COVID‑19, nous offrons un soutien supplémentaire afin que les communautés autochtones puissent adapter et étendre les services en santé mentale.
Nous avons également annoncé récemment 597,6 millions de dollars sur trois ans pour une stratégie en matière de santé mentale et de bien-être fondée, bien sûr, sur ce qui distingue les Premières Nations, les Inuits et la nation métisse. La stratégie comprend un soutien continu pour les anciens élèves des pensionnats et leurs familles. Elle s'appuiera sur les compétences existantes, aidera à combler les lacunes et répondra aux besoins actuels, émergents et futurs des communautés autochtones.
[Traduction]
Je suis ici aujourd'hui pour répondre à vos questions sur le Budget supplémentaire des dépenses (A) de 2021-2022 et pour faire le point sur la poursuite de la lutte contre la pandémie de COVID-19. Je répondrai aussi à toutes les autres questions que le Comité voudra bien me poser.
Pour cette année, le total des autorisations est de 18,9 milliards de dollars, soit une augmentation nette de 5,4 milliards. Cela comprend l'aide au financement d'initiatives comme les interventions liées à la COVID-19, notamment 760,7 millions de dollars pour le Fonds de soutien aux collectivités autochtones, qui a été si bien accueilli, 64 millions pour la poursuite des interventions en santé publique dans les communautés autochtones et 332,8 millions pour les communautés touchées par des perturbations de leurs revenus en raison de la COVID-19, une initiative que nous avons annoncée et lancée officiellement hier.
L'augmentation nette du Budget supplémentaire des dépenses (A) comprend aussi 1,2 milliard de dollars pour les règlements extrajudiciaires, afin de promouvoir l'engagement global du Canada en faveur de la réconciliation en ouvrant la voie à une relation plus respectueuse et constructive avec les peuples autochtones
Elle prévoit aussi 1,1 milliard de dollars pour les services à l'enfance et à la famille afin de favoriser une entente proactive sur une requête en non-conformité devant le Tribunal canadien des droits de la personne. Ce financement est essentiel. Depuis que le tribunal a ordonné la première fois en 2016 que le Canada mette fin à ses pratiques discriminatoires, nous travaillons avec des dirigeants et des partenaires des Premières Nations pour nous conformer à ses ordonnances, ce qui est chose faite. Cette somme de 1,1 milliard de dollars sera versée à des communautés engagées dans des activités qui préviennent la prise en charge de leurs enfants et qui contribuent à transformer un système qui en a grandement besoin.
Je le dis clairement: nous avons le même objectif, à savoir que les enfants des Premières Nations qui ont souffert par le passé du système de protection de l'enfance recevront une indemnisation juste et équitable. Le gouvernement ne remet pas en question l'idée d'indemniser ces jeunes victimes de discrimination et du sous-financement du système d'aide à l'enfance. Il ne s'agit pas de savoir si nous allons les indemniser; il s'agit de le faire d'une manière juste, équitable et inclusive pour les personnes directement touchées.
Nous avons déjà consenti à la certification du recours collectif déposé devant la Cour fédérale par l'Assemblée des Premières Nations et le conseiller Xavier Moushoom à l'égard des mêmes enfants qui ont été lésés par le système, comme le voulait le tribunal des droits de la personne. Nous sommes aussi actuellement en médiation avec les partenaires, mais comme le veut l'entente à ce sujet, le respect exige que les discussions restent confidentielles.
Nous demeurons déterminés à ce que les enfants des Premières Nations aient accès à l'aide et aux services nécessaires en partenariat avec les peuples autochtones. Il convient de signaler ici que 820 000 demandes présentées en application du principe de Jordan ont été traitées depuis 2016, ce qui représente près de 2 milliards de dollars de financement.
Plus particulièrement, en janvier 2020, la Loi concernant les enfants, les jeunes et les familles des Premières Nations, des Inuits et des Métis est entrée en vigueur. Elle s'avère essentielle pour transformer la relation, répondre aux appels à l'action et tracer une nouvelle voie à suivre. Les gouvernements et les communautés autochtones ont toujours eu le droit inhérent de prendre des décisions que des gens comme moi tiennent pour acquises, à savoir ce qui vaut mieux pour leurs enfants, leurs familles et leurs communautés. La loi leur procure un moyen de faire valoir et d'exercer pleinement ce droit.
Grâce à ce travail mené par les communautés, deux lois autochtones sont maintenant appliquées en vertu de la loi fédérale: la loi des Nations indépendantes Wabaseemoong, en Ontario, et la Cowessess First Nation Miyo Pimatisowin Act, en Saskatchewan. Dans chacune de ces communautés, les enfants auront plus de chances de grandir et de s'épanouir imprégnés de leur culture et entourés de leurs proches.
[Français]
Passons maintenant à une mise à jour concernant la COVID‑19.
Tout au long de la pandémie, et encore aujourd'hui, Services aux Autochtones Canada a été conscient de la vulnérabilité particulière des communautés autochtones face au virus.
Dès le début, nous savions que des mesures immédiates et décisives étaient nécessaires pour protéger les communautés du mieux que nous le pouvions. Notre priorité absolue était la sécurité, la santé et le bien-être des Premières Nations, des Inuits et des Métis.
Cependant, sans le dévouement et la détermination de tous les dirigeants de ces communautés, rien de cela n'aurait été possible. Je tiens à les remercier de leur travail continu au cours de la dernière année, notamment, en encourageant les membres de leurs communautés à se faire vacciner.
En ce qui concerne la progression de la vaccination, en date du 7 juin, 687 communautés autochtones avaient des campagnes en cours. Au total, cela correspond à 540 581 doses administrées, ce qui inclut les premières et deuxièmes doses.
Ainsi, plus de 41 % des personnes admissibles de 12 ans et plus dans les communautés, ou vivant dans les territoires, ont reçu les deux doses du vaccin. C'est crucial dans les communautés où la jeunesse prédomine.
Par ailleurs, 80 % des personnes ont reçu une première dose et, si l'on considère les 12 ans et plus, on parle de 72 %. C'est donc un très grand progrès.
En ce qui concerne le nombre de cas, en date du 9 juin, dans les communautés des Premières Nations, nous sommes au courant de 761 cas actifs, ce qui est, heureusement, une diminution par rapport à la semaine dernière. Cela nous amène à tout juste 30 568 cas confirmés de COVID‑19. Parmi ceux-ci, 29 459 personnes sont rétablies et, tragiquement, 348 autres sont décédées.
[Traduction]
Je vois que vous me signalez peut-être quelque chose, monsieur le président, ou est-ce que j'ai encore quelques minutes?
:
Ce n'est absolument pas ce que j'ai dit.
Ce sont les Premières Nations qui mènent. Ce sont elles qui prennent les décisions et elles peuvent compter sur le gouvernement fédéral, absolument. C'est ainsi que la relation se construit.
Évidemment, les deux dernières semaines ont braqué l'attention des gens là-dessus, mais c'est quelque chose que les communautés autochtones savent depuis des décennies. Dans le cas de Kamloops, elles y travaillent, comme l'a dit la ministre Bennett, depuis plus de deux décennies.
Nous allons continuer avec les communautés. Certaines nous ont fait signe, monsieur Viersen, et elles veulent accélérer les fouilles. D'autres ont dit qu'elles n'étaient pas prêtes. En même temps, elles craignent toujours d'être laissées pour compte et de ne pas recevoir d'engagement financier.
Si jamais votre parti a l'honneur d'être porté au pouvoir, j'espère que vous vous engagerez à les financer comme il faut et que vous réaliserez, vous-même, les appels à l'action de la Commission de vérité et réconciliation en ce qui concerne le gouvernement fédéral. Tous les partis doivent s'y consacrer.
Malgré les grandes actions de certains de vos députés qui siègent à ce comité aujourd'hui, je n'ai pas vu de mouvement de solidarité à ce sujet dans votre parti.
:
Oui, et merci de votre commentaire, monsieur Battiste. Ces noms figuraient dans le rapport de la Commission de vérité et réconciliation, mais j'ai pensé, vu le contexte, qu'il fallait les lire pour qu'ils figurent au compte rendu de la Chambre des communes et qu'on se les rappelle à tout jamais. Je pense qu'il y a d'autres noms à venir et c'est cela, je crois, qui a empoigné le pays tout entier, dont votre communauté, et qui a fait réagir un certain nombre de personnes. Certains des témoignages les plus poignants que j'ai entendus venaient de gens qui ne sont pas prêts à en parler. Ils n'ont pas pleuré depuis l'âge de 15 ans. C'est un thème qui revient chaque fois que des communautés s'ouvrent et disent qu'elles ne sont pas prêtes à cela, mais est-ce qu'elles pourront compter sur nous lorsqu'elles le seront? La réponse est oui: nous serons là pour celles qui seront prêtes et qui voudront accélérer les choses.
Ce que nous n'avons pas mesuré entièrement... bien que mon équipe qui est ici aujourd'hui approche les communautés pour avoir une idée des besoins en santé mentale. Bien entendu, il y a ceux que j'ai soulignés dans mon discours d'ouverture et, bien entendu, il ne suffit pas d'avoir une ligne téléphonique de secours, aussi importante soit-elle. Les besoins sont amplifiés aussi par les effets de la pandémie, qui exercent un stress supplémentaire sur la santé mentale des communautés autochtones.
Un des postes de dépenses dans le budget de 2021 prévoyait plus de 500 millions de dollars pour l'aide en santé mentale. Nous ne sommes pas très bons comme gouvernement ou comme pays pour parler de santé mentale. Ceux d'entre nous qui sont probablement les meilleurs pour en parler ne le font pas, et ceux qui ne sont pas si bons le font, dont moi-même, mais c'est mon travail. Il est important de reconnaître que tout le monde au pays souffre, et que même longtemps après qu'on aura fini d'en parler aux nouvelles, il y a des blessures et des réactions qui dureront, sans compter les effets du traumatisme intergénérationnel.
Pour les besoins immédiats des communautés en question, nous avons déployé des ressources supplémentaires de soutien en santé mentale et nous avons établi un périmètre de sécurité, cela va de soi. Nous travaillons aussi avec la Régie de la santé des Premières Nations, qui, comme vous le savez, est première de classe en Colombie-Britannique et fait de l'excellent travail avec les ressources sanitaires des communautés.
Le soutien nécessaire en santé mentale n'est pas encore bien cerné et engagé dans le contexte des événements particuliers des deux dernières semaines, mais nous en avons une idée. Nous savons que c'est très important et que le problème, je le répète, est amplifié par la COVID.