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Chers membres du Comité, je vous souhaite la bienvenue et je déclare la séance ouverte. Il s'agit de la 25
e réunion du Comité permanent des transports, de l'infrastructure et des collectivités de la Chambre des communes.
Comme vous le savez, la réunion d'aujourd'hui se déroulera selon une forme hybride, conformément à l'ordre de renvoi de la Chambre des communes du 25 janvier 2021. Les délibérations seront diffusées sur le site Web de la Chambre des communes. Sachez que la diffusion montrera toujours la personne qui parle plutôt que l'ensemble du Comité.
Afin d'assurer le bon déroulement de la réunion, j'aimerais préciser quelques règles.
Tous les participants, députés comme témoins, peuvent s'exprimer dans la langue de leur choix. Des services d'interprétation sont offerts et vous avez le choix, au bas de votre écran, entre le son du parquet, l'anglais ou le français. Les membres du Comité présents en personne font comme d'habitude quand le Comité se réunit en personne dans une salle de comité. N'oubliez pas les directives du Bureau de régie interne concernant les masques et les protocoles sanitaires.
Avant de prendre la parole, attendez que je vous nomme. Si vous participez par vidéoconférence, n'oubliez pas de cliquer sur l'icône du microphone pour l'activer. Pour ceux qui sont sur place, vos micros seront activés et désactivés comme d'habitude par l'agent des délibérations et de la vérification.
Est-ce que vous m'entendez toujours?
Je vous rappelle que toutes les interventions des députés comme des témoins doivent passer par la présidence.
Lorsque vous ne parlez pas, votre micro doit être en sourdine. Pour ce qui est de la liste des intervenants, le greffier et moi-même ferons notre possible pour conserver l'ordre d'intervention des membres qui participent virtuellement ou en personne.
Conformément au paragraphe 108(2) du Règlement et à la motion adoptée par le Comité le 29 octobre 2020, le Comité poursuit son étude des investissements ciblés en infrastructure.
J'aimerais maintenant souhaiter la bienvenue à nos témoins et les présenter.
Nous recevons le président de l'Association des municipalités de l'Ontario, Graydon Smith. De la Coastal First Nations Great Bear Initiative, nous accueillons Christine Smith-Martin, directrice exécutive, et Paul Kariya, conseiller de direction principal. De la Fédération québécoise des municipalités, nous recevons Jacques Demers, président, et David Boulet, conseiller économique. Nous recevons également, de l'Alliance des villes des Grands Lacs et du Saint-Laurent, Walter Sendzik, vice-président et maire de St. Catharines. Enfin, nous accueillons, de la Municipalité régionale de Niagara, Jim Bradley, président régional, et Rob Foster, conseiller régional, Ville de Lincoln.
Cela étant dit, nous allons commencer.
La parole sera d'abord à l'Association des municipalités de l'Ontario pour cinq minutes.
Monsieur Smith, allez-y.
Je m'appelle Graydon Smith. Je suis le prédisent de l'Association des municipalités de l'Ontario, l'AMO.
Je vous remercie de m'avoir invité à m'adresser à vous aujourd'hui dans le cadre de votre étude sur les investissements ciblés en infrastructure et sur l'amélioration des aspects sociaux et économiques de la vie des Canadiens.
L'AMO est d'avis que les infrastructures peuvent contribuer à améliorer la vie des Ontariens dans toutes les collectivités de la province. L'Ontario compte 444 administrations municipales, qui offrent des services à des collectivités dans tous les coins de la province, qu'il s'agisse de nos plus grandes villes, comme Toronto et Ottawa, de collectivités agricoles dans l'est et dans l'ouest de la province, des comtés de Windsor et d'Essex dans le sud ou de Moosonee dans l'extrême nord. Toutes les administrations municipales de la province dépendent des infrastructures pour améliorer la vie de leurs citoyens.
En plus d'être des administrations communautaires qui offrent directement des services aux résidents, les administrations municipales sont des acteurs importants dans les économies locales et, par le fait même, dans les économies provinciale et nationale. En Ontario, les municipalités investissent annuellement environ 50 milliards de leurs revenus dans les collectivités pour fournir des services nécessaires et réaliser des projets d'immobilisations au profit des résidents, des travailleurs et des entreprises.
Ces investissements municipaux contribuent à stimuler les économies locales à court terme et à rendre l'accès aux biens et aux services plus efficace à long terme. Depuis le début de la pandémie, des services municipaux comme le transport en commun et le transport en général ont permis aux travailleurs essentiels de continuer à travailler, tandis que d'autres services, comme l'assainissement, l'approvisionnement en eau et le traitement des eaux usées, ont contribué à maintenir les résidents en santé.
Les municipalités de l'Ontario ont également la responsabilité d'offrir des logements sociaux et de fournir des services sociaux et des services de garde d'enfants, qui constituent des services essentiels pour les résidents, surtout en période d'urgence.
La majeure partie des 50 milliards de dollars que les municipalités de l'Ontario investissent dans les économies locales chaque année, à savoir 41 milliards de dollars, provient de revenus autonomes, tels que les impôts fonciers, les frais d'utilisation et d'autres sources de revenus. La pandémie et les mesures de confinement n'ont pas eu les mêmes effets dans toutes les administrations municipales. De nombreuses municipalités ont reporté le paiement des impôts fonciers pour les résidents qui éprouvent des difficultés financières et elles ont été confrontées à une hausse des frais d'exploitation de services comme le transport en commun, tout en diminuant les frais d'utilisation des services qu'elles ne pouvaient pas offrir de manière sécuritaire.
L'an dernier, le directeur de la responsabilité financière de l'Ontario a estimé que la pandémie a eu une incidence négative de l'ordre de 6,8 milliards de dollars sur les administrations municipales de la province. Compte tenu de cet effet, les gouvernements provincial et fédéral ont versé une somme de 4 milliards de dollars aux municipalités de l'Ontario au titre de l'Accord sur la relance sécuritaire pour les aider à faire face aux frais d'exploitation accrus et aux coûts liés au transport en commun. Ce soutien financier a été bien accueilli, car il a permis aux municipalités de traverser la pandémie sans avoir à procéder à des mises à pied massives ou à des réductions de personnel dans les services essentiels.
Récemment, le gouvernement ontarien a accordé un financement supplémentaire de près d'un milliard de dollars pour soutenir les services municipaux, les frais d'exploitation, les services sociaux et le transport en commun, compte tenu des effets persistants de la pandémie. Les administrations municipales sont reconnaissantes au gouvernement provincial pour ce financement et elles espèrent que le gouvernement fédéral répondra à la demande que le gouvernement ontarien lui a faite de prévoir une somme équivalente dans le budget fédéral. Cela permettrait aux municipalités de continuer à offrir des services publics de qualité et à investir des fonds budgétaires dans l'amélioration des infrastructures. De tels investissements font en sorte que les entreprises de services et les entrepreneurs locaux peuvent compter sur des investissements prévus et ainsi embaucher des travailleurs.
L'AMO et ses membres sont aussi reconnaissants pour le financement stable des infrastructures offert par la province et le gouvernement fédéral grâce au Programme d'infrastructure Investir dans le Canada, au Fonds ontarien pour l'infrastructure communautaire, au Programme de financement des transports en commun par la taxe sur l'essence de l'Ontario et, bien sûr, au Fonds fédéral de la taxe sur l'essence.
Depuis sa création en 2005, les administrations municipales sont heureuses de la stabilité, de la souplesse et de la prévisibilité qu'offre le Fonds fédéral de la taxe sur l'essence. L'investissement supplémentaire de 2,2 milliards de dollars en 2021 au titre du nouveau Fonds pour le développement des collectivités du Canada annoncé récemment permettra de financer d'autres projets locaux d'infrastructure, notamment des projets de réfection de routes et de ponts, des projets de transport et de transports en commun et des projets de rénovations écoénergétiques et d'amélioration des services d'approvisionnement en eau potable. Ces fonds seront rapidement utilisés par les municipalités et serviront à stimuler considérablement l'économie dans les collectivités.
Le Programme d'infrastructure Investir dans le Canada et les fonds ontariens pour l'infrastructure font partie d'une série de programmes qui contribuent à financer des projets d'amélioration substantielle des infrastructures municipales dans les collectivités.
Depuis le printemps dernier, l'AMO et ses membres ont remarqué que les répercussions de la pandémie actuelle sont différentes des répercussions de récessions antérieures. L'urgence sanitaire occasionnée par la pandémie a mis davantage en évidence la nécessité d'accroître, d'améliorer et de rendre plus abordables les services de garde et les logements au Canada. Les administrations municipales de l'Ontario ont la responsabilité de fournir ces services, qui déterminent la capacité des résidents de participer à l'économie locale, de gagner un revenu et de vivre [Difficultés techniques]. Même si du soutien a été offert, on ne saurait trop insister sur les besoins qui existent. Le financement sera essentiel pour répondre à ces besoins.
Enfin, je sais que le Comité s'intéresse à l'expansion des services à large bande et du rôle que ces services peuvent jouer sur le plan du développement économique et social. L'AMO et la Rural Ontario Municipal Association ont fait valoir sans équivoque la nécessité d'améliorer et de rendre plus abordables les services à large bande dans les collectivités de l'Ontario. La pandémie a certes mis au jour la grande nécessité d'améliorer ces services afin de permettre aux gens de travailler depuis leur domicile et d'avoir accès à des services à distance.
Nous sommes encouragés par les investissements du gouvernement fédéral, notamment dans le Fonds pour la large bande universelle, et les programmes de financement du gouvernement ontarien pour appuyer l'expansion des services à large bande. L'amélioration de la connectivité aura des effets positifs sur le plan économique pour les entreprises, l'agriculture intelligente et la logistique ainsi que les programmes sociaux et de santé, l'éducation et la culture.
Même si nous sommes heureux des investissements récents, nous savons que les besoins sont grands et que les objectifs changent continuellement en raison des progrès de la technologie. Nous espérons que le budget fédéral comprendra des mesures qui permettront d'atteindre ces objectifs plus rapidement.
Je vous remercie de m'avoir donné l'occasion de vous faire part du point de vue de l'AMO.
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Le monde rural a ses particularités et chacune des régions du Québec est unique. Les besoins en investissements sont différents en région, et les politiques publiques doivent être adaptées en conséquence. On constate cependant toujours un sous-investissement dans l'infrastructure et dans les services en région. Il est, semble-t-il, un plus difficile de convaincre les pouvoirs publics d'investir dans les régions à faible densité de population.
Pourtant, les effets de ces investissements y sont parfois plus grands qu'ailleurs. Certains investissements ciblés, par exemple Internet à haut débit, ont un impact majeur sur l'attractivité de nos régions. Dans plusieurs cas, c'est la survie d'une communauté et son dynamisme qui sont grandement influencés par des investissements ciblés et audacieux des gouvernements.
Chaque année, la Fédération québécoise des municipalités multiplie les démarches dans le but de sensibiliser les pouvoirs publics des différents paliers gouvernementaux à l'importance des investissements en infrastructures, que ce soit en transports, en infrastructures municipales et en services de base partout sur le territoire afin que les citoyens puissent bénéficier de services adéquats.
Le Fonds de la taxe sur l'essence, dans sa première version, constitue un bon exemple. Il permettait d'importants investissements des municipalités dans les bâtiments, les casernes de pompiers et les garages municipaux. Malgré les multiples représentations de la FQM, il demeure difficile de faire prendre conscience aux pouvoirs publics et, dans ce cas-ci, au gouvernement fédéral, de l'importance d'investir dans ces bâtiments essentiels pour les communautés et les services aux citoyens.
J'aimerais revenir sur Internet. Pour la première fois, le 22 mars dernier, les premiers ministres respectifs du Québec et du Canada ont annoncé des investissements et des moyens massifs afin de permettre le branchement de tous les Québécois et de toutes les Québécoises à Internet à haut débit grâce à l'Opération haute vitesse Canada-Québec. La FQM salue l'audace et l'engagement des deux paliers de gouvernement à cette occasion. Il faut cependant souligner que ce résultat découle de nombreuses années d'efforts de la part de multiples acteurs, dont la Fédération québécoise des municipalités, au premier rang. On parle de lettres ouvertes et de démarches auprès de députés et de ministres pour en arriver finalement à un plan concret et à des engagements pour le branchement de tout le monde. Nous tenons à souligner cette excellente nouvelle, mais en signalant que les efforts pour y arriver ont été importants. Comme l'a mentionné le précédent intervenant, Internet à haute vitesse permet le télétravail, le téléapprentissage et les communications pour tous les citoyens. La preuve n'est plus à faire qu'il s'agit d'un service essentiel.
Pour conclure, je dirai qu'il est important, dans le cadre de ce comité et d'autres instances, de transmettre le message selon lequel tous les investissements en milieu rural et à plus faible densité de population sont aussi importants que dans les milieux urbains ou plus populeux. Après la pandémie de COVID-19, il y aura d'autres défis en ce qui a trait aux services à la population, notamment dans l'infrastructure cellulaire. La FQM souhaite que le gouvernement fédéral agisse maintenant avec la certitude qu'un dollar investi en région et dans le secteur rural est un dollar bien investi pour tous les citoyens.
Je vous remercie de votre attention.
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C'est bon de vous voir, monsieur le président.
Je remercie tous les membres du Comité du temps que vous nous accordez aujourd'hui.
L'Alliance des villes des Grands Lacs et du Saint-Laurent est une organisation regroupant plus de 100 maires des États-Unis et du Canada qui s'efforcent de faire en sorte que nos deux pays puissent utiliser efficacement la plus grande ressource en eau douce du monde afin de propulser le succès de notre région au XXIIe siècle.
Notre grande priorité reste la sécurité des personnes en mettant un frein à la COVID-19. Je tiens à remercier le Parlement et le gouvernement du Canada pour le soutien financier offert aux municipalités et le doublement de la taxe sur l'essence en ces temps difficiles.
À titre de rappel, il y a 80 ans, le Parlement canadien et le Congrès américain ont travaillé ensemble pour créer une vision commune qui est devenue la Voie maritime du Saint-Laurent. De cette vision sont nées la Commission des pêcheries des Grands Lacs et de nombreuses sociétés internationales de ponts, de barrages hydroélectriques, d'écluses de navigation et de ports d'eau douce. Le but de cette vision commune, de cette vision binationale, était de stimuler l'économie de la région pour les générations à venir.
L'électrification et l'automatisation des transports, l'augmentation de la pollution, l'émergence de toxines comme les substances perfluoroalkylées et le sulfonate de perfluorooctane, et les espèces envahissantes comme la carpe asiatique sont quelques-uns des défis auxquels sont confrontés l'environnement, notre économie et la société dans la région des Grands Lacs et du Saint-Laurent.
Le principal défi qui touche tous les enjeux et toutes les décisions dans notre région, c'est les changements climatiques. Pour faire face aux changements climatiques, les gouvernements canadien et américain doivent avoir une vision commune et des plans de financement auxquels les administrations municipales peuvent avoir accès pour bâtir l'avenir.
Les programmes d'infrastructure décennaux du Canada et les nouveaux investissements en infrastructure de l'administration du président Biden sont essentiels à la croissance économique. Sans une vision visant à construire de façon durable le long des rives des Grands Lacs et du Saint-Laurent afin d'assurer la croissance future, ce nouveau financement n'atteindra pas son plein potentiel.
Le gouvernement canadien a dépensé 19 milliards de dollars sur 10 ans en fonds d'urgence pour les catastrophes — dont la plupart sont dues aux inondations — pour reconstruire ce qui était là avant, mais pas dans le but de mettre un frein aux inondations futures.
Les problèmes suivants pourraient facilement être discutés plus longuement, mais je veux simplement les mentionner. Il s'agit de l'accès à l'eau potable partout en Amérique du Nord, une navigation à longueur d'année possible sur les Grands Lacs en raison des changements climatiques, le coût de l'érosion de rivages autrefois stables — ce que nous avons constaté tout le long des Grands Lacs —, et les effets de la prolifération des algues nocives qui mettent en danger l'eau potable et tuent les espèces indigènes.
Ces problèmes ne peuvent être résolus localement. Les phénomènes météorologiques extrêmes peuvent emporter toute l'infrastructure d'une communauté en une seule tempête. Une station locale de traitement des eaux peut être fermée à cause de pratiques agricoles à 300 kilomètres de là et de quelques jours de chaleur.
Lorsque des crues de 10 centimètres dans le lac Ontario menacent Ajax ou Kingston, avec des millions de dollars de dommages, la solution facile est d'ouvrir un barrage sur le Saint-Laurent pour abaisser le niveau d'eau du lac. Cependant, un abaissement de 10 centimètres du niveau du lac pourrait augmenter d'un mètre le niveau de l'eau à Montréal et causer des milliards de dollars de dommages. Nous avons besoin de vraies solutions qui fonctionnent pour l'ensemble de la région du bassin.
L'année dernière, l'Alliance des villes a fait partie d'un collaboratif financé par Environnement et Changement climatique Canada qui a publié le Plan d'action 2020-2030 pour protéger les Grands Lacs et le Saint-Laurent. Je soumets les rapports et les 30 recommandations qu'il contient à l'examen du Comité. Les rapports ont, dans l'ensemble, fait partie des consultations de l'Agence canadienne de l'eau et du travail effectué par le groupe de travail sur les Grands Lacs et le Saint-Laurent du Parlement du Canada. C'est le fondement de nos priorités parlementaires, qui ont également été soumises à votre comité.
Aujourd'hui, les maires de la région des Grands Lacs et du Saint-Laurent ont trois messages.
Premièrement, nous vous demandons d'examiner nos priorités parlementaires et de veiller à ce que tous les ministères reçoivent une partie des 2,2 milliards de dollars requis, sur 10 ans, pour protéger cet important bassin hydrographique.
Deuxièmement, nous vous demandons d'investir un montant ponctuel de sept milliards de dollars, sur deux saisons de construction, pour aider les collectivités riveraines de l'Ontario et du Québec à réaliser leurs projets les plus urgents en matière d'infrastructures hydrauliques et riveraines et d'atténuation de l'érosion. Cela pourrait créer plus de 150 000 emplois dans la région. Ce programme pourrait rapidement devenir un programme national pour toutes les collectivités riveraines, avec un investissement de 9 à 11 milliards de dollars sur deux saisons de construction.
Enfin, 19 ministères et organismes fédéraux s'occupent de la politique ou la gestion de l'eau au Canada. D'innombrables groupes gouvernementaux provinciaux et locaux exercent un certain contrôle ou sont responsables de l'eau dans votre communauté. Il y a 80 ans, le Canada et les États-Unis se sont réunis pour élaborer une vision à long terme pour la région des Grands Lacs et du Saint-Laurent. Le moment est venu de renouveler l'expérience. Avant de dépenser des sommes sans précédent dans l'infrastructure de la région, nous avons besoin d'un plan qui tient compte des réalités du siècle dans lequel nous vivons et aussi du XXIIe siècle.
Je vous remercie de votre temps. J'attends vos questions avec impatience.
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Je vous remercie de nous avoir invités à vous parler cet après-midi du point de vue de la région de Niagara sur les stratégies visant à améliorer les investissements fédéraux dans les infrastructures.
Au cours de la pandémie, le conseil régional est demeuré résolu à mettre en place nombre de ses projets d'infrastructure clés. Sans le soutien et l'étroite collaboration des hautes instances gouvernementales, le financement de bon nombre de ces projets qui soutiennent la croissance dans la région et qui logent nos résidants les plus vulnérables ne serait pas possible. Il est essentiel que les municipalités reçoivent un financement prévisible et stable qui peut être investi dans les projets d'immobilisations assurant la survie de nos collectivités.
Comme de nombreux programmes d'investissement fédéraux sont concurrentiels et fondés sur des demandes, des ressources considérables sont nécessaires pour gérer ces possibilités de financement et en rendre compte. En revanche, un financement par affectation nous permettrait de budgétiser efficacement les petits et, surtout, les grands projets et de faciliter la planification globale à long terme des infrastructures de la région. Il garantirait également l'équité pour les municipalités de paliers supérieurs, étant donné qu'un nombre disproportionné de programmes de financement sont destinés aux municipalités rurales, de palier inférieur et non régionalisées. De plus, grâce à notre processus rigoureux de gestion des actifs, nous nous assurons que nos projets clés concordent avec les priorités politiques et les attentes du gouvernement fédéral en intégrant de nouvelles pratiques environnementales et d'énergie propre ainsi que des technologies novatrices dans la conception et la construction des projets régionaux.
Quatre projets d'infrastructure essentiels qui stimuleront les retombées sociales, économiques et environnementales en soutenant nos communautés les plus vulnérables tout en générant des emplois et des échanges commerciaux portent notamment sur le logement abordable, une nouvelle usine de traitement des eaux usées, un nouveau corridor commercial et la large bande.
Le taux d'inoccupation des logements locatifs abordables étant pratiquement nul dans la région de Niagara, notre liste d'attente ne cesse de s'allonger. L'ensemble modulaire multirésidentiel que nous avons proposé dans notre demande de financement au titre de l'Initiative pour la création rapide de logements du gouvernement fédéral visait à construire de nouveaux logements pour les personnes ayant les besoins les plus pressants. Ce modèle de construction novateur constituait une solution optimale, car il permettait de loger les locataires beaucoup plus rapidement qu'en ayant recours aux modèles conventionnels.
Le financement fédéral complet aurait compensé les coûts d'immobilisations et permis à la région de Niagara d'exploiter l'immeuble en fonction du revenu à 100 %, car aucune hypothèque n'aurait été nécessaire. C'était l'occasion idéale de commencer à s'attaquer à un problème important dans la région de Niagara. Cependant, l'échec de notre demande au titre de l'Initiative pour la création rapide de logements a bloqué ce projet prêt à démarrer.
En ce qui concerne le projet de station d'épuration des eaux usées de Niagara Falls Sud, les conditions d'admissibilité semblent ambiguës dans le cadre du fonds pour le volet des infrastructures vertes du Programme d'infrastructure Investir dans le Canada, qui n'a pas encore été annoncé, et les questions concernant les qualifications potentielles de ce projet et le financement disponible restent floues. Étant donné que ce projet dépendra fortement d'un financement externe, sa réalisation sans un financement opportun est devenue très incertaine.
Dotée de trois points d'accès entre le Canada et les États-Unis, la région de Niagara est un centre économique important qui joue un rôle central dans le commerce et le tourisme transfrontaliers. Comme la région de Niagara continuera de croître de 30 % au cours des 20 prochaines années, les autoroutes de la région seront de plus en plus sollicitées et il sera important de construire d'autres routes commerciales dans la région. La région de Niagara a eu des difficultés à se qualifier pour le financement des corridors commerciaux nationaux, ce qui pourrait être corrigé si le programme était élargi pour inclure les routes de transport indirectes, qui sont les éléments essentiels d'un corridor commercial complet vers les marchés internationaux.
Je vais maintenant céder la parole au conseiller Rob Foster, qui parlera de nos défis en matière de service à large bande.
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Je vous remercie, monsieur Bradley.
Je suis heureux de vous voir, monsieur le président.
Comme le , le député Baldinelli et le et vous le savez tous, la région de Niagara comprend une importante base rurale qui, tout au long de la pandémie, a éprouvé d'énormes difficultés à rester connectée et informée. Cela est dû à l'absence de service à large bande. La région se réjouit assurément de l'investissement récent de 4,4 millions de dollars du gouvernement pour étendre la large bande dans la région de Niagara. Néanmoins, 54 % des routes et 13 % des parcelles de terrain de la région sont toujours mal desservies, et 100 millions de dollars seront encore nécessaires à long terme pour répondre aux besoins de la communauté de Niagara en matière d'Internet à large bande.
Par conséquent, il est essentiel que le gouvernement fédéral investisse dans une technologie à large bande évolutive qui sera pertinente au cours de la prochaine décennie, plutôt que de financer des solutions à court terme qui pourraient ne pas répondre aux demandes toujours croissantes en matière de large bande. En outre, il est primordial que la coordination entre les programmes de financement soit améliorée afin d'éviter aux organisations un dédoublement des efforts en soumissionnant sur les mêmes zones de service à large bande, ce qui a entraîné l'annulation de certaines demandes. Une approche de financement coordonnée permettra de mieux combler les lacunes de la couverture dans nos zones mal desservies.
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Je vous remercie, monsieur le président. Veuillez accepter mes excuses pour les problèmes que nous avons.
Nous félicitons le Comité de faire entendre la voix des Autochtones dans cette discussion sur les investissements ciblés dans l'infrastructure, en particulier parce que, même si les programmes sont souvent destinés aux communautés autochtones, nous ne sommes pas appelés bien souvent par les principaux gouvernements à leur faire part de nos précieuses idées et de nos expériences vécues avec les programmes et politiques qu'ils mettent en place, ainsi que de nos perspectives sur la mise en œuvre des programmes destinés à combler les lacunes en matière d'infrastructure essentielle dans nos territoires ancestraux.
Les Premières Nations côtières sont une alliance qui comprend les Wuikinuxv, les Heiltsuk, les Kitasoo/Xaixais, les Nuxalk, les Gitga'at, les Metlakatla, les Old Massett, les Skidegate et le Conseil de la nation haïda, soit environ 20 000 membres.
Au cours des deux dernières décennies, la Coastal First Nations Great Bear Initiative a tracé une voie qui a renforcé les liens entre nos communautés, notre environnement et nos économies. Choisir notre avenir signifie planifier et prendre des mesures qui aboutiront au type de communautés dans lesquelles nous voulons vivre et que nous voulons transmettre à nos enfants et à nos petits-enfants.
Nous sommes heureux que vous reconnaissiez l'importance d'Internet à haute vitesse et des réseaux de transport dans toute notre région, car ils sont des catalyseurs de la réconciliation économique en élargissant les possibilités d'investissement, le bien-être et l'autodétermination.
L'accès au transport et à Internet à haute vitesse demeure des domaines prioritaires pour nos nations membres, la connectivité étant un élément fondamental de la Declaration on the Rights of Indigenous Peoples Act, la DRIPA, de la Colombie-Britannique, issue du projet de loi 41. De nombreuses communautés des Premières Nations côtières ne sont accessibles que par traversier ou par avion. Un accès abordable est donc essentiel et Internet haute vitesse est fondamental pour notre résilience.
Pour s'attaquer efficacement à la fracture numérique dans les communautés autochtones, il faut une volonté politique et un courageux appel à l'action pangouvernemental pour résoudre les problèmes de longue date en matière de politique, de financement et de réglementation qui font obstacle à la réalisation de nos objectifs communs. Le leadership doit inclure un effort soutenu d'engagement communautaire afin de guider régulièrement la conception, les critères, le calendrier et la prestation des programmes de financement ciblé d'infrastructures, et divers soutiens à la planification des capacités qui répondent directement aux priorités numériques des communautés.
Pour les Premières Nations côtières, cela comprend nos initiatives de renommée mondiale en matière de science, de recherche et d'intendance, les programmes de gardiens, notre économie de conservation, les priorités relatives aux crédits de carbone compensatoires, la revitalisation linguistique et culturelle, la transition vers l'énergie propre, les besoins traditionnels en matière de sécurité alimentaire et les possibilités d'exportation de grande valeur pour le commerce et l'investissement des nations, comme les algues, le varech, le hareng et le poisson.
Nous assumons la responsabilité de notre rôle de leader et nous investissons notre temps pour recenser nos besoins en matière de connectivité et travailler avec tous nos partenaires pour trouver des solutions. Cependant, nous continuons à être désavantagés sur le plan numérique, exclus des services et des soutiens en ligne de base que la plupart des Canadiens tiennent pour acquis. Le financement est essentiel et nécessaire, et nous vous félicitons de votre engagement à cet égard dans le Fonds pour la large bande universelle et les autres programmes d'infrastructure qui ont été mis en œuvre.
Étant donné le calendrier et le court délai d'exécution du Fonds pour la large bande universelle, de nombreuses communautés des Premières Nations côtières n'ont pas pu présenter de demande. Elles étaient trop débordées par la COVID. Le réseau de transport Connected Coast, financé par les gouvernements fédéral et provincial, sera achevé en mars 2023, et les communautés sont impatientes d'être connectées grâce à cet investissement. Cependant, sans soutien offert pour la création d'un programme de préparation au monde numérique dirigé par les nations afin d'assurer le dernier bout de chemin, les avantages pour les communautés pourraient ne pas se concrétiser.
Les investissements ciblés dans les infrastructures qui visent à donner la priorité aux besoins des communautés autochtones doivent s'attaquer aux obstacles politiques, réglementaires et financiers de longue date qui, après des décennies d'études et de dialogue, existent toujours au niveau fédéral, comme l'ont souligné diverses études antérieures. L'accès aux infrastructures passives, comme les poteaux électriques, constitue toujours un obstacle majeur à l'accélération du déploiement de la haute vitesse et des plans des Premières Nations côtières pour résoudre ce problème.
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Il me vient à l'esprit quelques points.
En ce qui concerne le premier point de votre question, à savoir si le financement est versé, je pense que certains membres diront que, dans le cadre du Plan d’infrastructure Investir dans le Canada en particulier, le versement se fait, au mieux, lentement et peut-être même au compte-gouttes. Les demandes pour certains projets ont été déposées il y a longtemps et, dans certains cas, elles n'ont toujours pas été officiellement annoncées. Je sais qu'il existe des accords bilatéraux entre la province et le gouvernement fédéral, alors je ne vais pas conjecturer sur l'origine de l'impasse, mais les municipalités ont besoin de ces fonds et doivent les dépenser aux endroits appropriés.
En ce qui concerne la flexibilité aux endroits appropriés, en Ontario, nous avons tous des plans de gestion des actifs que nous nous efforçons d'améliorer régulièrement. Nous avons déterminé les projets prioritaires au sein de la collectivité et nous adhérons à un ensemble de principes et de plans pour les définir. Si nous pouvons avoir des programmes qui nous donnent la latitude d'affecter le financement à nos besoins les plus urgents, alors c'est encore mieux. L'objectif est d'avoir un financement prévisible et durable qui nous permette de cibler les investissements dans les 444 municipalités.
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Merci, monsieur le président.
C'est un plaisir d'accueillir autant de témoins du côté des municipalités. En tant qu'ancien maire de deux villes différentes, et après avoir été président de Municipalities Newfoundland and Labrador et membre du conseil d'administration de la Fédération canadienne des municipalités, je me souviens de nombreux débats sur le financement des infrastructures, le Fonds de la taxe sur l'essence et autres. Je veux poser mes questions sur ces deux sujets particuliers.
Notre gouvernement sait que pendant la pandémie, les municipalités, grandes et petites, ont été en première ligne de la lutte contre la COVID-19. En guise de reconnaissance, notre gouvernement a avancé le paiement du Fonds de la taxe sur l'essence de l'année dernière et doublera le paiement de cette année.
Monsieur Smith, et peut-être monsieur Demers, pouvez-vous parler de l'importance de ce financement pour les municipalités en ce qu'il offre une certaine souplesse pour répondre aux besoins de vos collectivités? Peut-être que M. Smith peut commencer et que M. Demers pourra ensuite intervenir.
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J'ai bien aimé la réponse que je viens d'entendre.
Nous avons évidemment besoin de souplesse. Il faut examiner les modalités de tout cela pour faire en sorte que ces fonds soient utilisés, surtout quand on augmente les sommes. Une souplesse accrue est nécessaire. Nous sommes trop souvent contraints de mener des projets très spécifiques.
C'est normal qu'il y ait des normes et des priorités. Toutefois, lorsque les priorités sont traitées, il faut permettre aux municipalités d'investir là où elles en ont besoin, que ce soit dans une caserne de pompiers ou dans un garage. On nous impose très souvent trop de normes quant à ces projets et nous sommes obligés de retourner de l'argent au gouvernement. Pendant ce temps, on taxe les citoyens, parce qu'on n'a pas le droit d'utiliser cet argent. La taxe sur l'essence en est un bon exemple. Avant cela, il y avait beaucoup plus de souplesse. Aujourd'hui, il y en a de moins en moins. Nous pouvions au moins prendre la partie du gouvernement provincial pour l'utiliser à d'autres fins. Maintenant, ce n'est plus permis. La loi n'a pas été modifiée. Il y avait une acceptabilité, et les gens disaient qu'on pouvait utiliser cette partie. Actuellement, on resserre les règles et on augmente les sommes. Le problème, c'est que les municipalités n'auront pas l'occasion d'utiliser ces sommes. Ces programmes sont conçus prioritairement pour les municipalités, permettons-leur une souplesse. Plusieurs choses dans le monde municipal nécessitent des investissements. Regardons ce qu'on peut faire pour les municipalités.
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Merci, monsieur le président. C'est une question importante.
Je vais m'éloigner un instant de l'aspect environnemental. Lorsque nous examinons les partenariats public-privé, nous constatons que la construction de logements abordables a été une réussite dans notre collectivité. Je sais que ce n'est pas un domaine dont nous parlons en ce moment et qu'il ne relève pas de la compétence de l'Alliance des villes des Grands Lacs et du Saint-Laurent que je représente. Cependant, dans notre collectivité de St. Catharines, nous avons des exemples du secteur privé — des promoteurs privés — qui travaillent avec nos organismes sociaux et les gouvernements fédéral et provincial pour créer les bonnes enveloppes de financement afin de permettre la construction de logements sociaux et abordables.
Si nous voulons vraiment nous attaquer à ce problème, nous devons faire participer le secteur privé aux discussions et créer le cadre qui lui permettra d'être présent et de participer efficacement à ce qui devrait être un investissement important dans le logement et la collectivité.
Je vais m'arrêter là, mais de notre point de vue, les partenariats public-privé fonctionnent, surtout en ce qui concerne les modèles de logement, pour autant que le gouvernement fédéral mette en place les bons paramètres.
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Je vous remercie, monsieur le président.
On vient de dire qu'il y avait eu un élargissement du programme et qu'on pouvait l'utiliser à plus de fins. Ce serait très important qu'on explique cela, parce que ce n'est pas la réponse que nous avons eue, au contraire.
Ce dont les municipalités ont le plus besoin, peu importe leur taille, mais particulièrement les plus petites, c'est que le financement soit prévisible. Elles doivent savoir d'avance si elles pourront compter sur ces fonds. C'est pourquoi c'est l'un des plus beaux programmes. Le Fonds de la taxe sur l'essence fédéral est prévisible, et cela va bien de ce côté-là. Nous en remercions le gouvernement, mais il y a un manque de flexibilité et d'ouverture.
Dans le cadre du premier programme, des municipalités avaient utilisé les fonds, entre autres, pour planifier la construction d'une caserne de pompiers, et, maintenant qu'elles s'apprêtent à la construire, elles n'ont plus le droit d'utiliser cet argent-là. Je pourrais vous donner plusieurs exemples. Il n'y a pas eu d'ouverture, mais plutôt une fermeture, et elle est facile à démontrer.
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Je vous remercie, monsieur le président.
Je suis tout à fait à l'aise d'accepter les modifications proposées par mes collègues, mais avec une réserve sur un élément.
Pour ce qui est d'ajouter Viking Air, cela me convient. Pour ce qui est de retirer la date du 30 avril, je comprends que cette date soit rapprochée. Cependant, l'idée derrière la tenue d'une seule réunion, c'est justement pour ne pas remplacer les études en cours et ne pas les retarder.
Il ne conviendrait pas de mettre la réunion à la fin de toutes les études, car il faudrait pouvoir la tenir rapidement. En effet, la situation est quand même assez difficile et urgente pour les pourvoiries, pour les Inuits du Nord et également pour les Cris. Je pense qu'il est nécessaire de tenir cette rencontre rapidement.
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Merci, monsieur Barsalou-Duval.
Je n'ai qu'un seul commentaire à formuler. J'essaie d'accélérer les choses parce que nous avons des témoins parmi nous et je veux respecter leur temps.
Chers collègues, j'en ai parlé lors de la dernière réunion. Nous avons réalisé de nombreuses études, dont la plupart — pour ne pas dire toutes — étaient des études proposées par les partis d'opposition. Pour les mener à bien, nous devons faire en sorte que les rapports reviennent au Comité, qu'ils soient ratifiés et qu'ils soient présentés au Parlement. Nous ne l'avons pas encore fait, et il faudra du temps pour ce faire. Je sais que le temps pose problème ici, à moins que les gens veuillent travailler pendant l'été, ce qui, soit dit en passant, ne me pose aucun problème. Il sera difficile de répondre à un grand nombre d'autres demandes d'études au-delà de celles dont nous avons convenu. C'est le premier point.
Le deuxième point est que j'essaie de planifier une réunion de planification opérationnelle. Cette tâche est difficile en soi, car nous avons prévu des réunions avec des témoins au cours de la semaine ou des deux semaines à venir, de sorte que nous ne pourrons probablement pas tenir cette réunion de planification opérationnelle avant une semaine ou deux. À ce moment-là, lorsque nous entamerons la discussion au cours de cette réunion, nous pourrons alors envisager un réaménagement des priorités si les membres du Comité le souhaitent, et, par conséquent, essayer de faire entrer dans la file d'attente bon nombre des études actuelles et futures que vous souhaitez mener.
Je tiens à souligner de nouveau mon point précédent: il n'est pas très productif de faire des études si l'on ne finit pas par présenter un rapport au Parlement. Nous pouvons mener toutes les études que nous voulons, mais si nous ne pouvons pas y mettre la dernière main en produisant un rapport destiné au Parlement, elles n'auront servi à rien. Mon intention, ma priorité, en tant que président du Comité, est en fait d'essayer d'amener le Comité à ce stade avec les études qui ont déjà été réalisées. Nous envisageons de présenter au moins deux rapports au Parlement avant le mois de juin, si tout va bien, et à partir de là, nous pourrons poursuivre les études que nous avons établies au cours de la séance de planification et qui seraient donc remises dans la file d'attente.
Sur ce, si quelqu'un a d'autres questions...
Monsieur le greffier, je vais juger que ces amendements sont favorables et les ajouter à la motion afin de tenir compte du temps. Avec leurs interventions, M. Fillmore et M. Rogers ont donné une certaine latitude à la motion.
Monsieur El-Khoury, je vois votre main levée. Avez-vous une question?
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Je vous remercie, monsieur le président.
Évidemment, ma première question s'adresse à M. Demers.
Monsieur Demers, au cours de votre allocution d'ouverture, et même en réponse aux questions qui ont été posées par mes divers collègues, vous avez insisté fortement sur l'importance d'avoir un Fonds de la taxe sur l'essence fédéral qui soit souple.
Ce qui m'a surpris au départ, en fait, quand nous avons parlé des modifications à la taxe sur l'essence, c'est le déni qui a été exprimé, soit qu'il n'y avait pas eu de changement au Fonds de la taxe sur l'essence fédéral. Or, après une lecture attentive, nous nous sommes rendu compte qu'il y avait effectivement eu un changement. Même si le changement était relativement mineur en apparence, il entraînait une différence majeure.
Je vous donne un exemple. Dire qu'il y a des éléments prioritaires dans un programme, mais que l'argent peut quand même être utilisé à d'autres fins, c'est ce qui fait la différence entre dire que c'est exclusif et que c'est non exclusif. On voit, par exemple, des hôtels de ville, des casernes de pompiers, des garages municipaux et des entrepôts qui ne peuvent pas être construits et qui ne peuvent pas être soutenus par le Fonds de la taxe sur l'essence fédéral en raison de ces changements.
De notre côté, nous appuyons totalement cette démarche. Nous avons eu l'occasion d'en parler à de multiples reprises à la , mais, chaque fois, nous nous sommes butés à une espèce de non-réponse.
Pourriez-vous me dire à quel point c'est quelque chose d'important pour vous?
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C'est très important et nous en parlons depuis plusieurs années déjà.
Le changement apporté au Fonds de la taxe sur l'essence fédéral porte sur l'utilisation des fonds. Le libellé, quant à lui, n'a pas changé.
Auparavant, les municipalités pouvaient utiliser le Fonds de la taxe sur l'essence fédéral pour mener plusieurs projets. Au Québec, une part d'au moins 20 % de ce fonds provenait de la province et pouvait servir à divers projets. Maintenant, ce n'est plus le cas; nous ne pouvons l'utiliser à d'autres fins que celles qui sont prévues.
En ce moment, nous voulons relancer l'économie du Canada. Nous avons l'occasion d'investir de l'argent, comme le gouvernement le fait.
Il s'agit d'une belle subvention. Je ne voudrais certainement pas la critiquer. C'est un financement prévisible qui est déjà en place. Toutefois, il faut y apporter des améliorations. Il faut permettre aux municipalités de l'utiliser pour plus de projets une fois qu'elles ont réglé les questions liées à l'eau potable et à la voirie, par exemple. Il faut faire en sorte que les routes restent en bon état pendant 10 ou 12 ans. Si elles ne restent en bon état que pendant un an ou deux, cela engendre des problèmes quelques années plus tard.
Il y a eu de forts débits d'eau à différents endroits, particulièrement au Québec, et certains barrages doivent être mis à niveau. C'est une responsabilité municipale. Pourquoi ne pouvons-nous pas utiliser cet argent à cette fin? C'est à cela que je m'oppose.
J'ai dit tantôt que nous avions eu la permission d'utiliser le Fonds pour faire les plans d'une caserne que nous allions construire. Lorsque est venu le temps de la construire, nous nous sommes fait dire que le programme avait changé et que nous ne pouvions pas utiliser le Fonds à cette fin.
C'est cet aspect qu'il faudrait corriger. Nous aimerions qu'il y ait plus de flexibilité. Nous ne demandons pas plus d'argent. Nous demandons de pouvoir utiliser cet argent sans devoir le retourner ni imposer une taxe foncière aux citoyens.
Il s'agit certainement d'une préoccupation, mais permettez-moi de répondre à votre question en deux temps. Nous devons faire en sorte que les collectivités disposent d'un service de base. C'est ce à quoi nous nous heurtons dans un certain nombre de communautés de la côte nord et centrale de la Colombie-Britannique. Nous aimerions discuter et débattre de la possibilité d'obtenir un service de niveau supérieur, mais nous en sommes encore aux services de base en ce moment.
Bien que nous valorisions le programme du gouvernement, l'une de nos grandes préoccupations est liée à la façon dont il a été mis en place, ce programme d'investissements ciblés en infrastructure qui cherche à faire participer le monde des affaires à la prestation de services — et tout le monde est en faveur de cela. Je pense qu'une question sur les PPP a été posée plus tôt. Ce qui nous préoccupe, c'est que, dans le cadre de cette approche fondée sur des analyses de rentabilité, nous laissons le champ libre aux grands fournisseurs de services et à d'autres intervenants, de sorte qu'ils pourraient se préoccuper des analyses de rentabilité et non des valeurs. Cela signifie qu'ils pourraient choisir les gagnants et les perdants, et encore une fois, certaines des communautés les plus difficiles à atteindre pourraient continuer d'être mal desservies, parce qu'elles n'offrent pas cette possibilité de réaliser des profits.
Cependant, ce sont des Canadiens. Nous sommes au Canada. Nous devons nous assurer que les services offerts à tous nos citoyens, y compris les membres des communautés des Premières Nations les plus éloignées et les plus difficiles à atteindre, atteignent un niveau de base.
Je pense qu'il est vraiment important de travailler ensemble. Dans ce groupe de communautés, ces neuf communautés que vous connaissez et que nous représentons, il y a des groupes plus importants et d'autres groupes très petits, que vous avez mentionnés. Si nous pouvions travailler ensemble et jouer peut-être le rôle d'un vaste fournisseur de services qui étend ses services et qui permet le partage des techniciens et du personnel technique, je pense que ce serait la seule façon d'atteindre cet objectif.
En effet, c'est le principe sur lequel repose l'organisme Coastal First Nations. Nous faisons partie d'un organisme sans but lucratif qui appartient à nos nations membres. Nous ne risquons rien, pour ainsi dire, dans cette affaire. Nous ne sommes pas les détenteurs des droits et des titres. Ces détenteurs sont les nations, mais nous fournissons ce service qui consiste à rassembler les gens. Je pense que cette possibilité d'étendre des services est une solution pratique pour les gouvernements et les bailleurs de fonds, et peut-être même pour le secteur privé.
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Merci, monsieur le président.
Je remercie encore une fois les témoins.
Comme je l'ai indiqué un peu plus tôt, j'allais adresser ma première question au président régional, M. Bradley. Il discutait des besoins de la région de Niagara et des secteurs prioritaires que sont le logement abordable, le corridor commercial, la zone de libre-échange, l'installation de traitement des eaux usées et les services à large bande. Au cours de la formulation de ses observations, il a mentionné l'obstacle que constituent les critères ambigus des programmes d'infrastructure et la nécessité d'avoir des programmes plus souples.
En ce qui concerne l'installation de traitement des eaux usées de 130 millions de dollars, je crois, qui sera construite dans la région de Niagara Sud, la région a-t-elle présenté une demande officielle? S'est-elle déjà entretenue avec des représentants du gouvernement à ce sujet, et y a-t-il des préoccupations à l'heure actuelle?
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La réponse est oui. Nous avons été en communication avec les autorités fédérales à ce sujet. Elles sont conscientes que nous avons besoin de recevoir du financement du gouvernement fédéral.
J'ai mentionné que les critères du programme étaient quelque peu ambigus. Les critères indiquaient que si vous voulez avoir accès au Fonds vert — auquel vous penseriez que le projet serait admissible —, le fonds est prévu à des fins de restauration ou de rénovation. Eh bien, il s'agit d'une usine toute neuve. Si je veux interpréter ce projet de la manière qui convient pour obtenir du financement, je dirais qu'il s'agit d'une rénovation ou d'une amélioration du système global de traitement des eaux usées. Si on pouvait le définir de cette façon, il pourrait être admissible à un financement. Il est certain que le financement d'un projet de plusieurs centaines de millions de dollars représente un défi majeur pour une municipalité locale ou régionale. C'est la raison pour laquelle nous recherchons des fonds pour ce projet.
Ce projet a deux ou trois buts. Le conseiller et le maire, M. Sendzik, ont parlé de la nécessité de cette usine pour protéger les Grands Lacs. Comme vous le savez, de temps en temps, lorsqu'il y a une grosse tempête, les usines de traitement des eaux usées de tout le pays ont tendance à devoir ouvrir les vannes et laisser aller les choses, pour dire les choses crûment, parce qu'elles ne peuvent pas gérer la capacité entrante, c’est-à-dire le volume d'eau qui entre dans les usines de traitement des eaux usées existantes.
Sur le plan environnemental, il s'agirait d'un projet bénéfique pour l'environnement — pour la rivière Niagara en l'occurrence, et finalement, pour les Grands Lacs. De plus, l'usine permettrait de répondre à la croissance, provenant notamment du nouvel hôpital de Niagara Falls, dont certaines parties ont reçu une approbation préliminaire. La disponibilité de cette nouvelle usine de traitement des eaux usées permettrait à ce projet d'aller de l'avant, ainsi qu'au développement qui se produira inévitablement autour de l'hôpital.
Il serait très utile de pouvoir définir ce projet comme une amélioration apportée au système global de traitement des eaux usées, par opposition à une simple rénovation ou amélioration d'une installation existante.
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Merci, monsieur le président.
Je souscris à cette évaluation. Je pense qu'il est d'une importance vitale d'alléger la pression exercée sur des installations comme celles de Niagara Nord et de Fort Erie et de faciliter non seulement la construction de l'hôpital de 130 millions de dollars, mais aussi le développement de toute la région de Niagara Sud, compte tenu surtout du corridor commercial et de la zone de libre-échange. Je vous souhaite bonne chance dans votre collaboration avec des représentants du gouvernement en vue de garantir que nous obtenons la souplesse requise dans le cadre de ce programme.
Deuxièmement, monsieur le président, j'aimerais m'adresser au conseiller Foster et parler des services à large bande offerts dans la région de Niagara. Je sais qu'en janvier, par l'entremise de l'entreprise SWIFT, on a annoncé l'octroi d'environ 21,2 millions de dollars pour l'amélioration des services à large bande, ce qui a permis de raccorder 5 629 autres foyers. Ce montant comprenait une somme de 8,8 millions de dollars — 4,4 millions de dollars fournis par la province et 4,4 millions de dollars fournis par le gouvernement fédéral. Malgré cela, environ 54 % des foyers ne sont toujours pas desservis adéquatement dans notre seule région.
Monsieur Foster, à ce propos, lorsque nous allons de l'avant en mettant en oeuvre un projet comme celui-ci, qui nous a permis d'obtenir 12,4 millions de dollars supplémentaires auprès du secteur privé, combien de temps faut-il compter entre la recherche initiale d'un soutien provincial et fédéral et le lancement du projet qui a été annoncé en janvier?
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Merci, monsieur le président, de même qu'à nos distingués témoins qui se joignent à nous aujourd'hui.
Monsieur Kariya, dans votre déclaration préliminaire, vous avez cité la connectivité. De ce que je comprends, nous sommes en voie de connecter quelque 98 % des Canadiens d'ici 2026. Je sais que cela est très cher à la ministre. Il y a sans contredit beaucoup de travail à faire encore, et je comprends que beaucoup de collectivités aient hâte d'être connectées.
Monsieur Kariya, pas plus tard que la semaine dernière, le gouvernement, de pair avec celui de la Colombie-Britannique, s'est engagé à faire les investissements nécessaires dans l'infrastructure cellulaire essentielle qui améliorera la sécurité le long de la route 16, aussi connue sous le nom de la route des larmes. Résoudre le problème des zones sans couverture cellulaire entre les collectivités le long de la route 16 faisait partie des 33 recommandations du rapport du Symposium de la route des larmes visant à accroître la sécurité pour les femmes et les filles autochtones.
Pouvez-vous nous parler de l'incidence de l'amélioration de la connectivité le long de cette route, et nous dire plus particulièrement la façon dont cet investissement améliorera la sécurité des femmes, et surtout des femmes autochtones?
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Nous trouvons ces fonds très utiles. Nous sommes en train d'établir un service régional de transport en commun, qui sera interrégional et intermunicipal. Les fonds fédéraux nous ont permis d'aller de l'avant à cet égard. Nous avions déjà un service de base.
Nos municipalités, à tout le moins trois ou quatre des plus grandes, ont actuellement un service d'autobus. Elles utilisent sans contredit les fonds à plus grande échelle encore que la région. Maintenant que la région passe à un service intermunicipal qui, nous l'espérons, nous permettra un jour d'avoir accès à GO Transit, nous trouvons ces fonds extrêmement utiles.
Nous ne serions pas en mesure d'étendre nos services aussi rapidement, de manière aussi poussée, voire de façon aussi écologique, sans le financement fourni par les autres ordres de gouvernement, y compris le gouvernement fédéral. Nous serions donc heureux que ce financement soit maintenu.
Même si je sais qu'il est parfois nécessaire que le gouvernement provincial gère ce financement, nous souhaitons toujours nous assurer, entre autres, que le financement fédéral versé à n'importe quelle municipalité par l'intermédiaire des gouvernements provinciaux se rend bel et bien à destination, car nous ne voulons pas qu'il disparaisse en cours de route.
Je n'ai vu aucun exemple où cela s'est produit, donc bravo. Continuez d'acheminer les fonds et nous allons toujours en accepter plus. Les municipalités apprécient ce type de financement, et nous espérons qu'il sera maintenu encore longtemps.
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Vous avez bien raison. On oublie même comment le Québec s'est bâti.
Le Québec compte 1 108 municipalités. Quand on parle de grandes et de petites municipalités, on oublie qu'à peine 100 municipalités ont plus de 20 000 habitants. Seulement 10 municipalités comptent plus de 100 000 habitants.
Ma municipalité, Sainte-Catherine-de-Hatley, compte 2 600 habitants. Notre budget est d'environ 3,5 millions de dollars. Il vient à peine de dépasser les 3 millions de dollars. Or, on demande aux municipalités si elles ont les moyens d'investir 20 millions de dollars. Ma municipalité se retrouve dans le premier tiers des municipalités du Québec. Cela démontre à quel point l'investissement demandé est déraisonnable.
Le fédéral vient de modifier sa définition de grande et de petite municipalité. Avant cela, les grandes municipalités étaient celles de 250 000 habitants et plus. On oubliait tout le monde, ou à peu près. Il a amélioré la situation en ramenant le nombre d'habitants à environ 100 000.
Même à l'échelle du Canada, il y a très peu de grandes municipalités. Je ne comprends pas pourquoi les montants fixés sont aussi élevés. Ils ne correspondent pas aux investissements que nous sommes en mesure de faire. Nous comprenons donc que le gouvernement cible les grandes agglomérations.
J'ai une question pour M. Kariya, qui reprend là où je me suis arrêté au tour précédent.
J'ai discuté récemment avec des Nuxalk et ils ont soulevé un point intéressant sur la capacité en TI des communautés autochtones. Quand on voit de plus en plus de communautés avoir accès à Internet haute vitesse et beaucoup de nations autochtones aspirer à l'autonomie et à la possession de ces services, on a l'impression qu'il y a un écart de capacité en matière de services de TI dans les communautés, surtout dans la transition vers ces services améliorés. Je sais que le financement global de Solutions innovatrices Canada, ou SIC, pour les réserves fait l'objet de restrictions importantes.
Monsieur Kariya, je me demande si vous pourriez nous parler de toute difficulté en matière de capacité qu'il pourrait y avoir chez les Premières Nations dans le Nord-Ouest de la Colombie-Britannique pendant cette transition vers l'accès à Internet à large bande dans les communautés.
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Je vous remercie beaucoup, monsieur le président.
Je remercie les témoins d'être ici.
Ma première question s'adresse aux représentants de la Fédération québécoise des municipalités.
Le plan Investir dans le Canada, qui a été lancé dans le budget de 2016, comprend cinq volets: le transport en commun, l'infrastructure verte, l'infrastructure sociale, le commerce et le transport ainsi que les collectivités rurales et nordiques.
Il me semble que, même si le plan fait beaucoup état des différents modes de transport, il y a une sorte de déconnexion avec le transport dans les régions rurales. Dans quelle mesure le nouveau plan traite-t-il des transports en commun dans les régions rurales du Canada?
Quelles mesures le gouvernement doit-il prendre pour améliorer le transport dans ces régions du Canada?
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Merci beaucoup, monsieur le président.
J'apprécie vraiment la contribution de tous nos témoins.
Le sujet de l'heure semble être la connectivité et l'accès à Internet haute vitesse pour tous les Canadiens.
Je siège au Comité permanent de l'industrie, des sciences et de la technologie. Nous y étudions dans le menu détail l'accessibilité et l'abordabilité d'Internet haute vitesse, donc je suis bien au courant du fait que, depuis 2015, le gouvernement s'est engagé à investir quelque 6,2 milliards de dollars, et 98 % de cette somme d'ici 2026, pour assurer la connectivité à tous les Canadiens.
Évidemment, c'est bien beau de faire de grandes annonces. Le but de notre rencontre aujourd'hui est d'essayer de comprendre comment ces projets vont concrètement être mis de l'avant et quelle est votre expérience sur le terrain.
J'aimerais m'adresser à mon ancien collègue, le président Bradley. Nous avons siégé ensemble à l'Assemblée législative de l'Ontario pendant plus de 10 ans.
J'ai une question on ne peut plus amicale pour commencer, monsieur Bradley. Je suis persuadée que vous abordez toute cette nouvelle technologie avec votre enthousiasme habituel.
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Merci pour votre question.
Il se trouve que je siège également au conseil d'administration de SWIFT en Ontario ainsi qu'au conseil de l'Association des municipalités de l'Ontario, ou AMO, en compagnie de M. Smith. Évidemment, le sujet de la large bande y est constamment soulevé.
J'aime le modèle SWIFT que nous appliquons. Il établit un lien entre les administrations municipales et les deux autres ordres de gouvernement afin d'avoir un programme précis en place. Si je peux m'exprimer crûment, ce qui ressort essentiellement de tout cela, c'est que les efforts de coordination doivent se poursuivre entre tous les partenaires au fil de notre progression. Vous avez vous-même dit qu'une bonne somme a été injectée dans le système. Je sais que nous, ici, dans le Niagara, de même qu'au gouvernement de l'Ontario, nous sommes penchés sur diverses choses.
Il y a tellement de programmes différents qui semblent accessibles aux municipalités. Je sais que certaines de nos municipalités de moindre taille cherchent activement à se prévaloir d'autres programmes de financement. Tout cela alimente la confusion qui règne quant au rôle de certains de ces partenariats. Ce que je cherche, c'est un effort équilibré et coordonné qui doit être soutenu.
J'espère que cela répond à vos questions, madame.
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Le même genre de situation existe manifestement au Québec. L'infrastructure municipale y fait l'objet d'un financement soit annuel, soit sur la base de projets. Il y a donc toujours un déficit relativement à l'entretien et à la réalisation des projets d'infrastructure.
M. Smith a parlé du fait que des communautés qui voulaient construire des infrastructures culturelles ou sportives ont essuyé des refus. Je n'ai pas tout compris ce qu'il a dit. La même chose s'est produite au mois de janvier au Québec dans le cadre d'un programme qui venait probablement du même flux de financement fédéral et qui était mis sur pied en collaboration avec le gouvernement du Québec. Une grande majorité des projets, tels que des arénas et des infrastructures sportives, ont été refusés parce que le financement était insuffisant.
Selon la Fédération québécoise des municipalités, dans un contexte de relance économique possible et de pandémie, le fait de ne pas investir d'argent pour favoriser le dynamisme économique et le renouvellement des infrastructures à long terme pose certainement un problème.
On peut aussi attribuer le problème au financement des municipalités. Je crois qu'au Québec comme ailleurs, le financement des municipalités suscite des questions. Les municipalités n'ont pas les outils nécessaires pour financer leurs infrastructures, entre autres choses. Il existe de multiples solutions. Or, le déficit de maintien des actifs est effectivement important, et les solutions ne sont pas évidentes.
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Je vous remercie, monsieur le président.
Je souhaite la bienvenue à nos invités.
Ma première question s'adresse à M. Demers.
Monsieur Demers, le mois dernier, notre gouvernement a porté son approche collaborative en matière d'investissements dans la large bande à un nouveau niveau. Il a annoncé, aux côtés du gouvernement du Québec, un investissement conjoint de plus de 800 millions de dollars pour financer l'accélération de projets de large bande dans la province. Ce nouvel investissement permettra à chaque Québécois d'être connecté à Internet haute vitesse d'ici la fin de 2022.
Pourriez-vous nous dire à quel point les investissements dans l'infrastructure à large bande sont cruciaux pour la reprise économique de la province, particulièrement après la pandémie de COVID-19?
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Vous avez entièrement raison.
C'est l'un des plus beaux investissements que le gouvernement pouvait faire. Je ne sais pas à quel point les gens le réalisent. En effet, cet investissement n'est pas récurrent. En investissant à cet endroit, on permet à la fibre de se rendre dans les foyers et on offre une connexion Internet à chacun d'eux. Par la suite, le service est autofinancé, et on n'a pas à demander autre chose.
En ce qui concerne nos infrastructures, on sait qu'on a besoin d'une roulette de gestion. La question va revenir dans quelques années, et il faut trouver le moyen de la régler.
Comme vous le disiez relativement au dossier d'Internet, des investissements sont réalisés. Dans 17 mois, on devrait avoir complété le branchement de l'ensemble des foyers du Québec. C'est un superinvestissement.
Je pense que c'est pareil partout. Dans le contexte de la pandémie de COVID-19, on a dit aux étudiants qu'ils devaient étudier à partir de la maison. On a aussi dit à tout le monde de ne plus se rendre au bureau et de travailler de la maison. Autrement dit, tout devait se faire de la maison. Finalement, on s'est rendu compte que cela ne fonctionnait pas toujours à partir de la maison. Dans plusieurs foyers, on ne pouvait pas le faire, ce qui était un problème incroyable. La situation est maintenant passée à un autre niveau.
J'ai rencontré le premier ministre du Québec il y a plus d'un an et demi et je lui ai dit la même chose. Cependant, depuis un an et demi, la situation a changé. Auparavant, on disait qu'une connexion Internet était essentielle, mais c'est devenu indispensable depuis la pandémie de COVID-19.
Grâce à cet investissement, le gouvernement vient de franchir une étape très importante. J'espère que l'ensemble des Canadiens auront la chance d'obtenir le service Internet le plus rapidement possible.
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J'ai deux réponses pour vous.
D'abord, je dirais « bravo ». Il faut bel et bien un plan de gestion, que j'appelle toujours une roulette de gestion.
Nos infrastructures routières ont particulièrement besoin d'être maintenues. On sait qu'après une période de 10 ou de 12 ans, on doit changer les chemins, creuser les fossés de nouveau. Les chemins asphaltés sont à refaire selon le volume de véhicules qui y circulent. Nos ingénieurs sont capables de calculer cela. Il faut mettre de l'avant cette roulette de gestion.
Une fois que c'est fait, on peut dire au citoyen exactement à quel moment les travaux seront faits sur sa rue. Cela ne varie pas entre une ou plusieurs années: on sait à quelle période on doit refaire les travaux, car ils sont récurrents. Présentement, à bien des endroits, on réalise tous les 30 ans des travaux qui doivent être effectués tous les 10 ou 12 ans.
Votre deuxième question concernait la façon de rendre l'infrastructure plus verte. On en connaît beaucoup, de ce côté. On parle effectivement de nos stationnements et de la façon de les protéger, mais on pourrait facilement parler aussi de nos routes. Pour construire des routes, il faut creuser des fossés de plusieurs kilomètres, et en double, car il y en a des deux côtés. Vu leur type de construction et ce qu'on appelle le tiers inférieur, entre autres, on est capable de les creuser tout en les protégeant. Ainsi, il ne s'agit pas seulement d'enlever de la terre, mais de protéger l'infrastructure pour qu'il y ait moins d'érosion. Il y a beaucoup de méthodes en ce sens que l'on devrait considérer.
Même si l'on accorde des subventions, il faut considérer les méthodes qui sont connues par le ministère des Transports, lesquelles doivent aussi être appliquées dans la sphère municipale. Si l'on veut protéger l'infrastructure et la conserver en état à long terme, construisons-la de façon beaucoup plus verte avec des techniques éprouvées. Il ne s'agit pas d'inventions récentes; elles ont été testées et elles sont utilisées à plusieurs endroits depuis 10 ou 15 ans déjà.
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Je vous remercie, monsieur le président.
Voici une autre question pour vous, monsieur Demers. On vous aime beaucoup aujourd'hui. Cela vous fait peut-être du bien.
Depuis que je siège au Comité et que je suis porte-parole en matière de transports et d'infrastructure, je constate qu'il y a une sorte de manie de la part du gouvernement fédéral d'annoncer un chapelet de nouveaux programmes. Cela devient un peu compliqué de s'y retrouver. Puisque le programme est temporaire, lorsqu'il n'y a plus de fonds, il n'existe plus. Deux ans plus tard, on annonce un nouveau programme, mais on n'y a changé que cinq virgules. Cette situation peut-elle poser des problèmes dans votre secteur?
On sait que le gouvernement fédéral doit s'entendre avec le gouvernement du Québec avant que les municipalités puissent avoir accès aux programmes. Quand le gouvernement fédéral n'est pas de bonne foi, cela fait en sorte qu'il n'y a presque plus d'argent ou que, du moins, on est en retard quand les investissements sont effectués.
De plus, le fait qu'il y a toutes sortes de nouveaux programmes qui changent tout le temps rend les choses difficiles pour les petites municipalités, qui ne s'y retrouvent plus. En effet, elles n'ont souvent pas d'employés à temps plein affectés à la recherche de subventions. L'idéal ne serait-il pas que l'on garantisse une prévisibilité et une stabilité?
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Je pense que, peu importe la grosseur de la municipalité, les gens et les plus petites municipalités en particulier, il faut être capable de prévoir.
C'est pour cela que je trouverais intéressant de faire une étude pour évaluer l'état de nos infrastructures. Plusieurs municipalités l'ont déjà fait, mais je suis conscient que certaines ne le font pas. Elles se disent souvent que, même si elles voulaient en faire davantage, elles n'en ont pas les moyens. Alors, elles parent au plus urgent.
Vous avez absolument raison quand vous parlez de prévisibilité. Ces programmes doivent être élaborés en concertation avec les différents ordres de gouvernement et, une fois que les municipalités y ont accès, il faut leur laisser le soin de les gérer selon leurs besoins. D'un endroit à l'autre, les besoins peuvent changer, et c'est pour cette raison que l'on parle de flexibilité.
À partir de là, on peut prévoir. Ainsi, quand nous obtenons des subventions importantes, nous sommes en mesure de demander des choses en accord avec une roulette de gestion, car nous voyons l'état d'avancement des infrastructures et ce qui reste à faire. Cette flexibilité servira non seulement au gouvernement, qui pourra voir l'avancement des travaux pour cette municipalité, mais aussi aux citoyens, qui comprendront les enjeux et les progrès de leur municipalité.
En tant qu'élu municipal, on pourrait vouloir retarder les taxes, par exemple. Cependant, quand un autre arrive en poste par la suite, il sent qu'il a tout à refaire. Le portrait de la situation existe. Ce n'est pas compliqué, et je pense que c'est essentiel si l'on veut voir à long terme.
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Le grand risque ou le grand problème, c'est que ce sont des collectivités, des nations, qui essaient vraiment fort de faire partie du Canada. Cela peut sembler banal, mais après avoir passé 40 ans dans la fonction publique, tant fédérale que provinciale, après avoir été professeur à étudier ces questions et après avoir travaillé directement avec les nations, je ne dis pas ce genre de choses à la légère.
Nous connaissons tous les problèmes, surtout lorsqu'il s'agit de nations qui ont des droits et des titres. C'est un défi énorme. Ce sont des collectivités qui luttent pour réussir et pour faire partie du tissu social du Canada. Il y a de grandes possibilités.
Le Canada a indiqué une reprise verte et une économie bleue. Or, voilà des nations qui ont travaillé avec le Canada, par exemple, sur la protection des océans. Si nous ne réussissons pas à les brancher, le risque deviendra une question de santé et de sécurité humaines.
Nous sommes engagés dans une initiative de réconciliation majeure en ce qui concerne les poissons et les pêches. Nous avons besoin de cette technologie pour faire la surveillance des prises, pour gérer la présence des gardiens et des contrôleurs qui encadrent la pêche sur le terrain, pour assurer la sécurité des groupes familiaux et des pêcheurs, et pour faire d'autres choses de ce genre. Il y a une énorme possibilité d'intégrer les collectivités des Premières Nations des côtes nord et centrale.
En fait, cela va du nord de l'île de Vancouver à la péninsule de l'Alaska. C'est énorme. Ce sont des nations qui ont travaillé avec le Canada et la Colombie-Britannique. Nous avons fait de grands progrès, mais nous avons encore du chemin à faire.
J'aimerais terminer en disant ceci: nous avons bien travaillé ensemble à la mise en place de l'autoroute, pour ainsi dire, c'est-à-dire à la large bande et à l'épine dorsale du réseau. Là où nous manquons un peu de souffle et où il y a beaucoup de place pour l'amélioration, c'est en ce qui concerne les liaisons routières — pour garder cette métaphore — vers les nations, ce dernier kilomètre. C'est là-dessus que nous devons focaliser nos efforts. Nous sommes prêts à nous investir. Nous sommes prêts à collaborer avec le Canada et la Colombie-Britannique à cet égard.
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Merci, monsieur Kariya et monsieur Bachrach. Vous avez pris le temps de donner une excellente réponse.
Avant de lever la séance, j'aimerais donner à M. Smith l'occasion de clarifier une chose relativement à l'excellente réponse qu'il a donnée plus tôt. Il s'agissait du financement durable, de la taxe sur l'essence, etc. Nous respectons beaucoup ce processus, car une grande partie de ces témoignages sont soumis aux analystes, et bien sûr, ces derniers nous reviennent avec un rapport basé sur les témoignages. Cela dit, je veux donner l'occasion à M. Smith de faire en sorte que son témoignage soit versé au dossier.
Monsieur Smith, vous avez mentionné plus tôt le financement durable. Ma question est la suivante: si les montants devaient augmenter, pour la taxe sur l'essence, par exemple, et que les municipalités étaient ensuite en mesure de disposer de cette enveloppe de financement durable — ceci étant dit et les possibilités de débentures devenant alors plus pertinentes en raison de la présence de ce financement durable susceptible de compenser le paiement annuel de la débenture sur le budget de fonctionnement —, pensez-vous que cela permettrait, en fait, d'atténuer la demande excédentaire à l'égard des programmes que nous offrons actuellement et d'accélérer les travaux d'infrastructure?
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Oui, jusqu'à un certain point, mais je ne pense pas que cela résoudrait entièrement le problème. Je pense qu'il y aurait toujours un besoin pour des programmes axés sur les grands travaux d'infrastructure.
Je vais encore utiliser l'exemple de ma propre collectivité. Pendant 10 ans, nous avons planifié en fonction de fonds que nous étions susceptibles de recevoir, mais nous ne les avons jamais reçus. Nous allons donc utiliser une partie importante de notre capacité d'émettre des débentures pour aller de l'avant avec le projet, malgré tout, en raison de l'âge de nos installations.
Si vous êtes dans une petite localité et que vous voulez construire un aréna, cela coûte tout autant que si vous êtes dans une grande ville. La capacité d'endettement des petites collectivités est certainement limitée, alors je ne vais pas dire que l'argent ne serait pas le bienvenu, ne serait pas apprécié et ne serait pas utilisé à bon escient.
Comme je l'ai dit, un financement durable, prévisible et pérenne est important. Cependant, en même temps, la capacité d'endettement est limitée, surtout pour les petites collectivités, car leur assiette fiscale est très limitée.