Oui, c'est possible. Je peux confirmer que c'est notre limite. J'avais l'intention de terminer à 18 heures, mais maintenant que vous avez soulevé la question, je vais poser la question.
Tout le monde est d'accord?
Des députés: D'accord.
Le président: C'est très bien. Merci, madame Kusie.
Je vais maintenant présenter les témoins. Nous accueillons, de l'Association du transport aérien du Canada, le président et chef de la direction, John McKenna; du Conseil national des lignes aériennes du Canada, le président, Daniel-Robert Gooch; de la Coopérative de transport régional du Québec, le directeur général, Serge Larivière; du National Airlines Council of Canada, le président et chef de la direction, Mike McNaney, et des Regional Community Airports of Canada, le président, Brian Grant, et le vice-président, Todd Tripp.
Sur ce, messieurs, je ne sais pas qui veut se lancer, mais je vous ouvre la porte et je reconnaîtrai la première personne qui lèvera la main. Cette personne aura la parole.
Monsieur McKenna, voulez-vous commencer? La parole est à vous.
L'Association du transport aérien du Canada représente l'industrie canadienne du transport aérien commercial depuis 1934. Nous comptons environ 180 membres actifs à tous les niveaux de l'aviation commerciale, et ce, dans toutes les régions du Canada. Nous sommes heureux d'avoir l'occasion de vous parler des effets de la COVID-19 sur notre industrie.
Les dommages sont faciles à évaluer. Les opérations sont à des niveaux de 80 à 90 % inférieurs à ceux de l'an passé. Certains exploitants ont complètement suspendu leurs activités. Des dizaines de milliers d'emplois ont été perdus. Les recettes sont à peine suffisantes pour faire face à nos obligations à court terme. Les aéroports augmentent les frais pour compenser la perte de revenus. Comme la loi interdit à Nav Canada d'être déficitaire, elle a imposé des augmentations de 29,5 % en date du 1er septembre dernier.
[Français]
Toutes ces augmentations, résultant largement d'une absence d'aide gouvernementale, limitent dangereusement la capacité de notre industrie à survivre pendant la pandémie et mine sérieusement toute stratégie redressement.
[Traduction]
Notre défi à tous est de trouver des solutions pour limiter les dommages irréversibles à notre système de transport aérien national. Bien que le reconnaisse que notre industrie est l'une des plus durement touchées, le gouvernement n'a offert à ce jour qu'une aide limitée.
La mise à jour financière présentée par la le 30 novembre n'offrait rien en matière d'aide financière aux transporteurs aériens régionaux et ne renfermait pas grand-chose de plus que la répétition de promesses d'un processus d'aide financière aux grands transporteurs aériens.
[Français]
Nous avons écrit plus d'une demi-douzaine de lettres au gouvernement depuis le mois de mars lui offrant toute notre collaboration pour trouver des solutions simples et efficaces. Nous n'avons toujours pas reçu le moindre accusé de réception.
[Traduction]
Le 8 novembre, le ministère des Transports a déclaré que « le secteur du transport aérien ne peut relever seul ces défis, étant donné les répercussions inédites sur ses activités ». Les discussions prévues devaient commencer cette semaine-là pour établir un processus avec les transporteurs aériens à propos d'une aide financière. Trois semaines plus tard, nos membres et d'autres intervenants clés attendent toujours le début de ce processus.
Donc, la question que le secteur de l'aviation se pose depuis si longtemps est la suivante: « Qu'attend le gouvernement? »
Nous craignons deux choses du point de vue des transporteurs aériens. La première est que le gouvernement attend simplement de voir quels transporteurs aériens survivront pour peut-être intervenir alors afin d'aider à rétablir les services perdus, mais à grands frais. Nous craignons aussi que le gouvernement ne choisisse d'aider que les deux grands transporteurs. Cela témoignerait d'une profonde incompréhension du réseau de transport aérien du Canada et entraînerait rapidement une perturbation importante et durable des services aériens intérieurs réguliers. Tant de régions ne sont pas desservies par les grands transporteurs et dépendent presque entièrement des transporteurs régionaux comme liens socioéconomiques avec le reste du Canada.
[Français]
Le soutien du transport aérien régional dans le Nord a été très apprécié. Toutefois, il reste encore beaucoup à faire pour que le transport aérien régional au Canada survive, car beaucoup d'autres régions éloignées du pays comptent sur le transport aérien comme service essentiel.
[Traduction]
Pour limiter les dégâts considérables causés à l'industrie aérienne, le gouvernement du Canada doit mettre en place immédiatement un programme d'aide financière donnant accès à des fonds substantiels, équitables et facilement accessibles. Il devrait consacrer un soutien financier spécifique et suffisant aux compagnies aériennes régionales et fournir à Nav Canada un financement équivalant à ce que les récentes augmentations des droits sont censées rapporter. Il devrait promouvoir sans tarder le programme de détection rapide de la COVID-19 et utiliser pleinement les données scientifiques disponibles pour réduire les périodes de quarantaine dans les principaux aéroports canadiens dès que possible.
Le gouvernement devrait aussi reconnaître que la date limite de mise en œuvre de la nouvelle réglementation du temps de vol et du temps de service de vol des pilotes du 12 décembre est totalement irréaliste. Les transporteurs canadiens luttent déjà pour leur survie et opèrent dans le cadre de restrictions des voyages sans précédent et ne peuvent donc pas offrir la formation au pilotage et le développement et la mise en oeuvre des nouveaux logiciels requis. Ils ne sont certainement pas en mesure de supporter les coûts supplémentaires en ce moment crucial. Un report à la période post-pandémique ne mettra d'aucune façon en péril la sécurité et il n'y aurait aucun coût pour le gouvernement ni pour le contribuable.
Le gouvernement devrait ordonner à l'Office des transports du Canada de travailler avec les transporteurs plutôt que d'imposer les nouvelles dispositions du RPPA qui ne laissent peu d'autres choix aux transporteurs que d'annuler des vols face au manque d'appréciation absolu de l'Office de la réalité à laquelle notre industrie est confrontée pour se conformer aux restrictions sanitaires en évolution constante que le gouvernement impose au transport aérien.
Nous demandons au gouvernement de venir en aide à l'aviation au moment où elle en a le plus besoin, de travailler avec l'industrie, d'augmenter l'efficacité de la coopération interministérielle, de jouer un rôle de leader dans la coordination avec les provinces pour trouver des solutions à l'échelle canadienne et, enfin, de lever les restrictions de voyage.
Des coupures de services ont déjà été annoncées partout au Canada et il y en aura d'autres, à moins que quelque chose ne soit fait bientôt.
[Français]
Je vous remercie.
:
Monsieur le président, membres du Comité, je vous remercie de l'occasion qui m'est offerte de m'adresser à vous, et de l'étude.
Je suis Daniel Gooch, président du Conseil des aéroports du Canada.
Nous comptons 54 membres qui représentent plus de 100 aéroports dans tout le pays, y compris tous les aéroports du réseau national d'aéroports privés et de nombreux aéroports régionaux.
Nous sommes heureux de pouvoir nous adresser à vous si peu de temps après l'énoncé économique de l'automne. Nous attendons toujours les détails du programme pour une grande partie de celui-ci, mais d'après notre évaluation préliminaire, les mesures visant les aéroports représentent un premier pas positif, mais elles sont insuffisantes pour éviter de graves difficultés au cours de la nouvelle année, comme les augmentations supplémentaires de tarifs et de droits que personne ne souhaite.
Avec nos partenaires du secteur, les aéroports ont agi rapidement dès le début de la pandémie pour investir dans le nettoyage accru et la distanciation sociale et pour rendre obligatoire le port du masque à l'intérieur avant que cela ne leur soit demandé. Ils avaient mis en œuvre presque toutes les normes mondiales de l'OACI avant même leur publication, tout en assistant à l'effondrement du secteur.
Depuis avril, le trafic de passagers au Canada a chuté d'environ 90 %. Aujourd'hui, il est d'environ 10 à 15 % de la normale. Cette situation a imposé un lourd fardeau à nos travailleurs. C'est grâce à eux que nos aéroports restent sûrs et sains, mais ils accomplissent ce travail dans des circonstances très difficiles. Le secteur aérien a licencié environ la moitié de ses employés.
La plupart des aéroports du Canada ne sont pas subventionnés par l'État. Ils dépendent des revenus des passagers. Tous les services qu'ils fournissent, y compris les services d'urgence, sont financés par les revenus des passagers, qui ont disparu. Dans une crise sans précédent comme celle-ci, le système ne peut tout simplement pas fonctionner.
Comme les restrictions de voyage et les mises en quarantaine perdureront cet hiver, les perspectives sont sombres. Les aéroports prévoient une perte de revenus de plus de 4,5 milliards de dollars et une augmentation des niveaux d'endettement de 2,8 milliards de dollars d'ici à la fin de 2021. Avec l'augmentation de la COVID-19 et la vaccination mondiale complète qui n'est pas pour demain — et qui prendra peut-être plusieurs années — le problème ne sera pas réglé de sitôt. Il faut prendre des décisions cruciales dès maintenant si nous voulons que le secteur du voyage et du tourisme du Canada commence à se redresser l'été prochain, comme nous pensons qu'il le fera dans d'autres pays de l'hémisphère Nord. L'été 2021 ne peut tout simplement pas ressembler à l'été 2020.
C'est essentiel pour les aéroports régionaux et leurs communautés. Par suite des annulations de liaisons déjà annoncées par Air Canada et WestJet, et peut-être d'autres à l'horizon, la connectivité régionale est menacée. Les aéroports font partie d'un système. Les transporteurs aériens, Nav Canada et d'autres partenaires souffrent et ont besoin de l'attention du gouvernement fédéral si nous voulons que notre système se rétablisse.
Voilà pourquoi nous espérions voir des annonces dans l'énoncé économique de l'automne, l'énoncé économique fédéral, sur le dépistage sérologique rapide dans les aéroports. C'est un élément essentiel qui doit être mis en œuvre pour ceux qui voyagent aujourd'hui et pour redonner confiance aux consommateurs dans le processus de voyage lorsque les Canadiens seront prêts à voyager à nouveau en grand nombre.
Nous avons été heureux de voir dans l'énoncé économique fédéral l'annonce de 500 millions de dollars d'investissements essentiels dans les infrastructures de protection, de sécurité et de transport dans les grands aéroports. Bien qu'il s'agisse d'une mesure positive, cette somme répartie sur six ans ne permettra pas de faire grand-chose, étant donné les besoins et l'ampleur de certains de ces projets.
L'énoncé économique a augmenté le financement du Programme d'aide aux immobilisations aéroportuaires de 93 millions de dollars par an sur deux ans. Il fournit un financement important pour permettre à de petits aéroports d'investir dans la sécurité et la protection. La mesure est positive, mais nous nous demandons comment les aéroports pourront apporter leur contribution, puisqu'ils ont épuisé leurs réserves de liquidités.
Il est bon de voir l'affectation de 206 millions de dollars pour les liaisons aériennes régionales, mais nous n'avons aucun détail, et la connectivité régionale est essentielle pour le bien-être de nos communautés. Voilà pourquoi nous voulons de toute urgence en savoir plus.
En ce qui concerne le loyer foncier payé par 22 aéroports, le CAC a demandé des renonciations pluriannuelles dans les huit aéroports les plus fréquentés jusqu'à ce que les activités reprennent. Nous recommandons au gouvernement d'éliminer le loyer des 14 autres petits aéroports, car ils n'ont jamais fourni plus de 15 millions de dollars de revenus par an au gouvernement fédéral. Cela ferait une grande différence pour ces aéroports lorsque leurs revenus se rétabliront.
Le gouvernement fédéral est propriétaire des terrains sur lesquels ces 22 aéroports sont situés, le loyer est donc comme un dividende qu'ils versent à leur unique actionnaire. Cette redevance basée sur les revenus est très lucrative pour le gouvernement fédéral dans les bonnes années, puisqu'il a touché 419 millions de dollars en 2019 et 6,5 milliards de dollars depuis 1992.
Dans l'énoncé économique fédéral, les quatre plus grands aéroports, qui paient 85 % du loyer, ne se sont vu accorder qu'un report du loyer pour 2021, qu'ils doivent rembourser sur 10 ans, à compter de 2024. Les 12 aéroports de taille moyenne qui paient environ 15 % du loyer ont bénéficié d'une exonération de loyer pour une année de plus seulement, tandis que les 8 plus petits aéroports qui paient un loyer se sont vu accorder 3 années supplémentaires d'exonération de loyer, ce qui représente 0,3 % du loyer payé les bonnes années.
Aucun de ces aéroports ne s'attendait à payer un loyer en 2021, car ils ne gagneront pas assez d'argent pour déclencher la redevance.
C'est utile, mais cette mesure ne représentera aucune rentrée d'argent pour les aéroports. Cela signifie que ces aéroports pourront cesser de verser son dividende au gouvernement fédéral pendant une année de plus, mais nous nous attendons à ce que la reprise prenne jusqu'à cinq ans.
Il faut vraiment annuler le loyer au-delà de 2020 en attendant que le secteur se redresse. Ces fonds pourront alors être utilisés pour rembourser la dette accumulée pendant la pandémie.
Je dois souligner que la plupart des aéroports ne paient pas de loyer et c'est pourquoi nous avons aussi demandé des prêts sans intérêt ou une aide directe à l'exploitation. L'énoncé économique fédéral a bien annoncé un Programme de crédit pour les secteurs très touchés, mais son plafond de 1 million de dollars est insuffisant pour aider de nombreux aéroports. Les très petits aéroports qu'il pourrait aider comprennent de nombreux aéroports municipaux qui ont été exclus à ce jour des programmes fédéraux liés à la COVID.
VIDE
Je vous remercie de l'occasion que vous nous donnez aujourd'hui de présenter l'initiative de TREQ, la Coopérative de transport régional du Québec.
[Traduction]
La crise de la COVID-19 a engendré de nombreuses répercussions majeures pour de nombreux secteurs. Bien sûr, aujourd'hui, vous entendez parler des répercussions pour les transporteurs aériens et les aéroports de notre pays.
Cette crise sans précédent pourrait aussi être considérée comme une occasion de repenser nos réseaux de transport aérien intérieur. Comme vous le savez peut-être, une grande partie du pays est mal servie à l'échelle régionale. Plus précisément, l'Est du Québec, soit le Québec et les provinces de l'Atlantique, ne dispose pas d'un service régional régulier.
Tout le monde est au courant du prix élevé des billets, mais il est plus important de connaître l'effet de ces prix sur l'utilisation. L'IATA et Statistique Canada révèlent l'ampleur du dysfonctionnement de notre transport aérien régional de ce côté-ci du pays. Cinq fois plus de passagers par habitant voyagent d'un point à un autre sur les transporteurs régionaux en Ontario qu'au Québec. Du côté intérieur, pour nous ramener à l'échelle nationale, il manque 10 millions de passagers dans les aéroports du Québec.
Que disons-nous? Alors que les habitants du reste du pays et du continent utilisent le transport aérien pour les déplacements qu'ils doivent faire sur de longues distances, nous qui vivons dans l'Est du Canada devons soit faire 6 à 12 heures de route pour nous rendre à une réunion ou à un rendez-vous médical, ou pire encore, nous ne voyageons pas. Cela affecte notre capacité à occuper notre territoire, à développer notre économie et notre industrie touristique, ou simplement, à offrir une qualité de vie à de nombreuses collectivités isolées de ce côté-ci du pays.
La mission de notre projet est de corriger cette situation pour la province de Québec. Nous rompons avec le paradigme en utilisant une approche collective, en plaçant les régions et leurs collectivités au cœur de notre gouvernance. Notre modèle combinera le dynamisme du secteur privé et la noblesse du secteur public. Ce modèle est une coopérative, la Coopérative de transport régional du Québec. Sans entrer dans les détails, notre modèle ressemble à celui de Porter Airlines en Ontario, et nous ferons voler des Q400 de 78 places à compter de juin 2021.
Je vous remercie.
:
Merci, monsieur le président, je vais m'en tirer en quatre minutes et 45 secondes.
Le Conseil national des lignes aériennes du Canada représente les plus grands transporteurs aériens du Canada: Air Canada, Air Transat, Jazz Aviation et WestJet, qui représentent environ 90 % de la capacité intérieure et environ 60 % de la capacité internationale.
En 2019, nos membres ont transporté plus de 80 millions de passagers vers des collectivités partout au pays et dans le monde entier. Ils employaient directement plus de 60 000 Canadiens et, au cours de la dernière décennie, ils ont établi un niveau de connectivité et de service à l'échelle régionale, nationale et internationale qui a soutenu plus de 630 000 emplois dans l'ensemble de l'économie du transport, du tourisme et de l'aérospatiale.
Cependant, comme nous en sommes tous brutalement conscients, aucun de ces chiffres ne reflètent la réalité actuelle. Aujourd'hui, des dizaines de milliers d'employés ont perdu leurs emplois, des avions valant des milliards de dollars sont stationnés, 80 % de la capacité est arrêtée et le nombre de passagers s'est effondré à 10 % des niveaux habituels, sans que nous voyions poindre à l'horizon le moment où les choses pourraient commencer à se rétablir.
Cependant, la voie à suivre pour stabiliser le secteur de l'aviation est assez claire, en réalité. Elle est claire parce qu'essentiellement tous les autres pays du monde ont déjà commencé à s'engager dans cette voie et ils l'ont fait il y a plusieurs mois déjà. En réalité, le Canada est un cas isolé. Certaines mesures ont été mises en place et d'autres ont été annoncées cette semaine, mais presque un an après le début de la crise — et mes membres ont commencé à être touchés en janvier — nous parlons toujours d'un processus pour mettre en place une aide financière.
Entretemps, des pays du monde entier ont déjà versé 173 milliards de dollars américains pour soutenir leur secteur de l'aviation, précisément en raison du rôle essentiel que l'aviation doit jouer dans leur relance économique respective. Ce soutien a pris différentes formes, mais il consiste essentiellement en des mesures financières destinées à stabiliser le secteur, la promotion de tests rapides dans le secteur de l'aviation et des voyages et l'adoption d'une approche scientifique de la mise en quarantaine en conjonction avec les tests.
Depuis le printemps, nous demandons au gouvernement d'accorder des prêts à faible taux d'intérêt et des garanties de prêts. Nous avons aussi demandé au gouvernement de s'attaquer aux problèmes de liquidités du secteur dans son ensemble, y compris les aéroports et les fournisseurs de services gouvernementaux tels que Nav Canada. Aussi étonnant que cela puisse paraître, au milieu de cette pandémie et de son incroyable destruction de la demande, les transporteurs aériens ont été frappés en septembre par une augmentation de 29,5 % de la taxe sur les services de navigation aérienne, alors que Nav Canada tente de combler son propre déficit financier, le gouvernement refusant de lui apporter son aide.
Nos demandes d'aide en matière de liquidités sont restées sans réponse, mais nous ne sommes pas restés sans rien faire à attendre simplement que le gouvernement agisse. Au cours des derniers mois, de concert avec les aéroports, Air Canada et WestJet ont dirigé l'élaboration et la mise en œuvre de projets de dépistage à l'Aéroport Pearson de Toronto, à l'Aéroport international de Calgary et à l'Aéroport international de Vancouver afin de fournir au gouvernement des données supplémentaires pour lui permettre de prendre des décisions fondées sur la science en ce qui concerne la mise en quarantaine. Comme vous l'avez entendu mardi, des ministères fédéraux sont des partenaires à part entière de ces projets et nous espérons que l'initiative de Calgary en particulier, vu le rôle important joué par le gouvernement de l'Alberta, servira de modèle pour la mise en œuvre dans d'autres provinces.
Tandis que nous poursuivons nos travaux pour stimuler d'autres mesures relatives au dépistage et à la prise de décisions fondées sur des données et que nous continuons à mettre en œuvre la multitude de mesures exigées par Transports Canada pour protéger la santé des passages et des employés, dont vous avez peut-être aussi entendu parler mardi, nous sommes très heureux des déclarations récentes de Dre Tam selon lesquelles le risque de transmission de la COVID-19 à bord des avions est faible.
Toutefois, alors que nous essayons de faire avancer le Canada sur la voie claire tracée par d'autres gouvernements, la situation économique continue de se détériorer. Le Canada a maintenant perdu environ 85 % de sa connectivité, avec des vols considérablement réduits ou des services éliminés dans toutes les régions du pays tandis que les transporteurs tentent de préserver leurs liquidités et un semblant d'activité.
Mes membres ont consacré des années et investi des milliards de dollars dans la construction de réseaux régionaux et internationaux afin de créer le niveau de connectivité dont notre économie bénéficiait à la fin de 2019 et le niveau de connectivité qui sera nécessaire pour assurer notre relance économique générale dans toutes les régions du Canada, mais cet investissement — et ce qui est beaucoup plus important — les dizaines de milliers d'emplois directs qu'il implique — est systématiquement érodé. En outre, nous commençons maintenant à voir des transporteurs étrangers qui ont reçu de leur gouvernement une aide en matière de liquidités soutirer des parts du marché international aux exploitants canadiens. Cela représente une menace directe pour la compétitivité future du secteur et pourrait faire reculer des années d'expansion internationale fructueuses.
Pour conclure, au cours des dernières semaines, nous avons assisté à des manifestations sincères de la part de travailleurs de l'aviation qui ont perdu leurs emplois, ainsi qu'à des appels des syndicats de l'aviation pour que le gouvernement intervienne. Nous avons aussi vu la déclaration du gouvernement concernant les remboursements comme condition d'une aide financière, ainsi que les déclarations de ministres disant être conscients que le secteur ne pourra pas aller de l'avant sans aide de l'État.
L'objectif ici n'est pas seulement de permettre au secteur de survivre, il s'agit d'avoir un secteur compétitif et prospère comme moteur de l'emploi, de l'investissement et de la qualité de vie dans toutes les régions du pays et dans toutes les collectivités, petites et grandes.
La voie à suivre est très difficile, mais elle est claire. Le reste du monde l'a empruntée. Nous devons le rejoindre.
Je vous remercie, monsieur le président.
Je vous remercie de me donner l'occasion de vous parler des effets de la COVID-19 sur le secteur de l'aviation et, en particulier pour nous aujourd'hui, d'aborder les profondes répercussions sur les aéroports municipaux et régionaux de notre pays.
Je suis Brian Grant, président de Regional Community Airports of Canada, et M. Todd Tripp m'accompagne. Nous sommes les PDG d'aéroports régionaux situés dans le Nord-Ouest de l'Alberta et le Nord-Est de l'Ontario. Notre organisation représente un secteur bien particulier de l'industrie en tant qu'aéroports qui fournissent des infrastructures et des services de transport locaux et régionaux à l'appui des régions rurales et éloignées de notre vaste pays, y compris des services de santé d'urgence, l'expédition de fret, la lutte contre les incendies de forêt, les liaisons de passagers entre les collectivités et des liens plus étendus pour les destinations intérieures et les destinations internationales transfrontalières.
Nos membres sont des aéroports qui transportent 500 000 passagers ou moins par an. Essentiellement, nos aéroports facilitent le transport nécessaire au développement économique et à une qualité de vie acceptable pour les Canadiens qui le méritent, peu importe où ils vivent.
De nombreux Canadiens et différents ordres de gouvernement entendent parler de transport aérien et pensent aux compagnies aériennes qui transportent des personnes et des marchandises. En réalité, le service aérien comprend bien plus que cela: des aéroports, la manutention du fret et des bagages, le ravitaillement en carburant, la navigation aérienne et d'autres éléments jouent un rôle essentiel et fournissent des emplois dans les économies locales.
La pandémie de la COVID-19 a eu des effets débilitants sur le trafic de passagers et la viabilité des entreprises dans tous les secteurs de l'aviation, en particulier sur les composantes régionales du système. Les aéroports sont assujettis à des réglementations strictes imposées par le gouvernement fédéral, qui sont nécessaires pour assurer la sécurité et l'efficacité du mouvement des avions et des passagers. Nous devons composer avec des capacités limitées de réduire nos coûts d'exploitation alors que nos seules sources de revenus continuent d'être étouffées par les éclosions de la COVID et les restrictions qui s'y rattachent. La grande majorité des aéroports régionaux et municipaux subissent une perte de plus de 90 % du nombre de passagers et de plus de 70 % de leurs revenus. La plupart de ces aéroports reçoivent moins de 25 % des vols qu'ils recevaient avant la COVID et, dans certains cas, ils ont complètement perdu leur service de passagers.
Cette pandémie a obligé les aéroports à puiser dans les réserves financières qu'ils pouvaient avoir et elle les pousse maintenant à réduire la disponibilité des infrastructures et les niveaux de service et à licencier du personnel essentiel pour faire face aux pressions continues exercées par la COVID-19. Un rapport récent établi par RCAC en mai 2020 recensait 46 aéroports qui avaient perdu la totalité de leur service aérien à la fin du mois d'avril. De plus, 11 aéroports ont subi des réductions de plus de 90 % des vols par rapport à janvier 2020 et 79 autres aéroports ont subi des réductions des vols supérieures à 80 %. Bon nombre de ces conditions perdurent et elles se poursuivront tout au long de la pandémie. Selon les analystes du secteur, la reprise prendra de deux à quatre ans.
Presque tous les programmes et annonces d'aide à ce jour ne s'appliquent pas aux aéroports ruraux et régionaux, car ces aéroports ne remplissent pas les critères pour demander de l'aide. Les priorités immédiates doivent comprendre une révision des conditions d'admissibilité à la subvention salariale d'urgence du Canada afin d'inclure les aéroports, quels que soient leurs modèles de propriété ou de gouvernance; un financement durable pour remplacer les revenus perdus et garantir que les infrastructures locales restent ouvertes et que les taux et les frais restent bas pour soutenir la reprise des transporteurs aériens; une augmentation immédiate du Programme d'aide aux immobilisations aéroportuaires pour les petits aéroports, à 95 millions de dollars par an pour les cinq prochaines années; et l'élimination de la contrepartie exigée de ces aéroports pour les deux prochaines années.
L'accès des aéroports aux programmes de services aériens régionaux est essentiel pour leur permettre de réduire les tarifs et les frais et stimuler le service aérien. Notre gouvernement fédéral, en tant que responsable de la réglementation, détient la compétence exclusive sur le secteur de l'aviation. Il est essentiel de mettre en application une approche globale des répercussions de cette pandémie afin d'assurer la survie de l'aviation au Canada.
Pour conclure, les aéroports sont le fondement de notre service aérien au pays. Sans des aéroports sûrs, sécuritaires et accessibles, les efforts déployés pour soutenir d'autres secteurs de l'industrie de l'aviation ne peuvent être couronnés de succès.
Je vous remercie, et je suis à votre disposition pour répondre à vos questions.
:
Merci beaucoup, monsieur le président, et merci beaucoup à tous nos témoins.
Tout d'abord, en tant que vice-présidente du Comité et membre de l'opposition officielle, je tiens à exprimer mon entière déception à l'égard de la réponse que le gouvernement a donnée à vous tous et à vos employés. Je ne peux pas vous dire quel honneur cela a été pour moi de défendre leurs intérêts. Je sais que vous le faites bien, mais cela a vraiment été un honneur. Comme j'ai été touchée de recevoir leurs messages et comme il est déchirant de recevoir des photos d'eux en uniforme tenant leurs enfants.
Sur ce, je vais d'abord m'adresser à M. McNaney. C'est très agréable de vous voir, comme toujours.
Comme première question, le gouvernement a instauré le crédit d’urgence pour les grands employeurs, le CUGE, et il en a beaucoup parlé comme d'un outil de financement potentiel, mais beaucoup de vos membres n'ont pas fait de demande. Pourriez-vous nous dire pourquoi ils n'ont pas demandé le CUGE?
Il y a deux ou trois raisons.
Nous ne pensions pas que le CUGE était forcément conçu pour les grandes organisations. Bien sûr, il est réservé aux grands employeurs. Il est resté bloqué au stade zéro dans le continuum de la relance économique depuis le début de la pandémie. Toutes les mesures qui s'appliquaient en mars et avril, du point de vue des voyages ou des mesures frontalières, sont toujours en vigueur, donc nous n'avons jamais avancé sur le continuum économique.
De plus, les modalités de la mesure — et nous avons entendu différentes entreprises le dire publiquement — n'étaient pas proportionnelles à la profondeur et à l'étendue de la crise à laquelle nous sommes confrontés.
Nous avons commencé à écrire au gouvernement au milieu de l'été pour demander des prêts à faible taux d'intérêt et des garanties de prêts qui seraient disponibles pour tous les intervenants du secteur et qui seraient structurés de telle façon qu'il ne pourrait y avoir éventuellement d'incidence sur la concurrence dans le secteur dans son ensemble.
:
Je vous remercie beaucoup, monsieur le président.
Ma première question s'adresse à M. Larivière.
Monsieur Larivière, on vient de parler des difficultés des compagnies aériennes liées à la COVID-19. On sait qu'une trentaine de liaisons ont été abandonnées par Air Canada un peu partout au Québec. C'est alors que vous avez commencé vos démarches puisque l'occasion d'offrir aux régions un autre type de transport que celui d'Air Canada se concrétisait.
Dans les informations fournies par le ministre, on note une volonté de faire rembourser des billets par les compagnies aériennes, remboursements conditionnels à une aide, ce qui est une bonne chose. Or la lettre du ministre parle aussi de la nécessité d'une desserte régionale, aussi liée à l'aide aux compagnies aériennes nationales.
Que pensez-vous du fait que, d'une certaine façon, on finance le transport aérien régional offert par les grandes compagnies aériennes au moyen de cette aide? Quel impact cela pourrait-il avoir sur de plus petites compagnies aériennes ou sur la compétitivité du transport aérien régional?
:
Je vous remercie de votre question.
Je crois que cela créerait une occasion ratée. La situation peut être différente ailleurs au Canada, mais, au Québec, forcer Air Canada à revenir sur des liaisons qu'elle a abandonnées, c'est obliger un transporteur aérien, dont ce n'est pas la mission première entre vous et moi, à faire du transport régional dans les régions du Québec.
La mission, le modèle d'affaires d'Air Canada, ce qu'elle fait très bien en passant, est de nous connecter au monde. Honnêtement, les liaisons régionales sont là pour alimenter des plaques tournantes, pour amener des passagers des régions vers leurs appareils qui sont à Montréal, essentiellement pour le Québec. Pour nous, ce serait une mauvaise décision du gouvernement du Canada que de forcer quelque chose qui n'est pas naturel.
Vous avez raison de dire que la réduction de son offre de services et l'abandon par Air Canada de plusieurs liaisons régionales, notamment dans l'Est-du-Québec, sont des éléments déclencheurs pour nous. Cela dit, le problème du transport régional au Québec remonte bien avant la COVID-19. C'est peut-être la goutte qui a fait déborder le vase.
Le projet TREQ est une mobilisation de régions qui disent qu'elles ne veulent plus jamais que cela se produise et qu'elles ne veulent pas revenir en arrière. On force Air Canada à faire ce qu'elle ne veut pas faire ou on se rue sur une autre solution qui pourrait devenir un monopole. Les gens en ont assez de cette situation. Au cours des 30 dernières années, au Québec, les histoires de monopole n'ont pas fonctionné. Alors, il fait revoir le problème sous un autre angle.
Monsieur Larivière, j'aimerais vous poser une deuxième question.
Vous avez soulevé la question des monopoles. Au Québec, il y a le monopole d'Air Canada, qui s'installe rapidement dans les régions par des politiques de prix persuasives, qui sont souvent temporaires tant qu'il y a de la concurrence. Ensuite, les prix remontent au plafond.
Si le gouvernement veut forcer Air Canada à retourner dans les régions, est-ce que ça n’empêcherait pas, justement, l'établissement d'un monopole qui empêche qu'une saine concurrence s'établisse enfin dans les régions? Qu'est-ce que ça peut avoir comme impact sur les prix?
:
Effectivement. Je porte un autre chapeau, je suis derrière l'Aéroport international de Mont-Tremblant et j'en suis l'opérateur. Je me joins à mes collègues des associations des aéroports pour dire que nous sommes en train de vivre une hécatombe sur le plan des aéroports. Comme pour les compagnies aériennes, la perte de nos éléments stratégiques, ne serait-ce que les employés dont nous devons nous départir, est désastreuse.
Dans les aéroports régionaux, l'employé qui fait le déneigement fait aussi le ravitaillement et la météo. Il faut des années pour former ces employés. Le jour où nous les perdons, nous devons prévoir des années pour nous remettre au niveau où nous étions avant. C'est le cas en ce moment à cause de la pandémie.
Pour plusieurs des plus petits aéroports, nous ne parlons pas de montants d'argent importants pour nous assurer d'arriver à passer de l'autre côté.
Effectivement, je suis d'accord avec M. McKenna, M. Gooch et M. Grant pour ce qui est de la nécessité de soutenir l'ensemble des aéroports. Un effort est fait pour les grands aéroports, mais je pense que cet effort du gouvernement doit aussi inclure l'ensemble des aéroports régionaux.
:
Merci, monsieur le président. J'aimerais commencer par des questions à M. Grant.
Monsieur Grant, comme vous le savez sans doute, les petits aéroports sont indispensables à la qualité de vie dans le Nord-Ouest de la Colombie-Britannique, la région que je suis heureux de représenter. Les aéroports des collectivités comme Smithers, Terrace, Sandspit, Bella Bella et Bella Coola ont tous connu des difficultés pendant la pandémie, mais je voudrais prendre un peu de recul, car beaucoup de ces petits aéroports régionaux appartenaient, à l'origine, au gouvernement fédéral et étaient exploités par lui, qui les a transférés aux collectivités locales il y a plusieurs années.
Le gouvernement fédéral a-t-il fourni aux collectivités et aux gouvernements locaux les ressources nécessaires pour exploiter ces aéroports en sécurité et fournir les services que les citoyens attendent?
:
Merci, monsieur le président.
Mes questions s'adressent aux témoins du Conseil des aéroports du Canada et des Aéroports communautaires régionaux du Canada.
Depuis huit mois, le gouvernement parle de son plan pour sauver les aéroports du Canada de la faillite. Puis, lundi, la a présenté son énoncé économique de l'automne, qui comprend une section sur le soutien au secteur aérien. Cette section décrit le financement des infrastructures de santé et de sécurité et des infrastructures de transit, ainsi que la renonciation ou le report des paiements de location pour les prochaines années.
Pensez-vous que le plan du gouvernement visant à sauver les aéroports canadiens de la faillite répond à vos besoins, et, dans la négative, pourquoi?
:
Les 500 millions de dollars dont vous parlez seront certainement très utiles. Nous l'avons recommandé. En fait, nous avons recommandé la majeure partie de ce qui se trouvait là; ce n'était tout simplement pas à un niveau suffisant pour que les aéroports de notre pays puissent éviter de grandes difficultés l'an prochain.
Cet argent sera fort précieux. Il y a certainement un grand projet à Montréal, mais le coût de ce projet est de 600 millions de dollars. Il faudra investir 225 millions de dollars supplémentaires pour ajouter des pistes et des zones de sécurité. C'est une réglementation fédérale qui entre en jeu, donc les aéroports installent des choses et investissent dans l'amélioration de l'accessibilité en raison des règlements qui entrent en vigueur. Nos membres ne s'opposent pas à ces réglementations, mais ils se demandent comment ils vont pouvoir les payer.
En ce qui concerne l'aide au loyer, nous disons depuis un certain temps qu'il faut vraiment qu'il y ait une renonciation réelle du loyer et que celle-ci doit être de plusieurs années pour avoir un résultat important. Même avec cela, pour les 14 plus petits aéroports, y compris celui de Regina dans votre collectivité, une exonération de loyer lorsque le loyer est une charge et que vous ne rapportez qu'une fraction de ce que vous gagniez n'est pas aussi valable qu'elle le serait la deuxième, la troisième ou la quatrième année, lorsque la circulation reprend réellement et que ces volumes et les recettes qui en découlent commencent à se redresser. En conséquence, les aéroports contractent une dette de 2,8 milliards de dollars qui doit être remboursée.
La situation est bizarre. Si le gouvernement donnait à un aéroport 10 millions de dollars, cela représenterait 10 millions de dollars de recettes qu'il n'aurait pas besoin de lever d'une autre manière. Si l'aéroport ne recevait pas cet argent et qu'il devait l'emprunter, il devrait rembourser les intérêts sur cet argent. En fait, le gouvernement fédéral gagne plus d'argent lorsque l'aéroport ne bénéficie pas d'une aide et doit emprunter, car, pour chaque dollar que l'aéroport doit générer pour rembourser la dette, il rembourse également les intérêts, et le gouvernement fédéral reçoit une part sur chacun de ces dollars. La situation est très complexe, et elle n'est certainement pas viable sans un soutien supplémentaire aux aéroports.
J'aimerais donner suite à une question que mon collègue, M. Bachrach, a posée.
La semaine dernière, divers médias ont rapporté que Nav Canada prévoyait fermer les tours de contrôle de la circulation aérienne dans les aéroports de Whitehorse, Prince George, Fort McMurray, Regina, Sault Sainte-Marie, Windsor et Saint-Jean, Québec.
Les témoins représentant les aéroports pourraient-ils nous donner une idée de ce que cela signifie pour la capacité des aéroports d'attirer de nouveaux vols et de nouveaux transporteurs lorsque l'aéroport ne dispose pas d'une tour de contrôle de la circulation aérienne?
Les autres témoins, ceux qui représentent les compagnies aériennes, peuvent-ils nous donner une idée de ce que cela signifie pour les compagnies aériennes qui veulent augmenter les services à un aéroport lorsque cet aéroport n'a pas de tour de contrôle de la circulation aérienne?
:
Je ne suis pas sûr de bien suivre la prémisse en ce qui concerne le fait qu'un seul exploitant en profite pour le moment. Je pense que l'ensemble du secteur est dans un état lamentable.
Si vous me le permettez, je vais faire une brève remarque. Tandis que nous examinons différents éléments du secteur de l'aviation, un certain aspect de notre conversation laisse entendre une concurrence entre les petites et les grandes entreprises, ce qui n'est pas du tout l'intention de nos propos dans notre témoignage aujourd'hui.
En ce qui concerne le temps qu'il a fallu au gouvernement fédéral, je pense que celui-ci est le seul à pouvoir répondre à cette question. Nous aurions certainement espéré que des mesures soient prises.
Il y a un autre élément que je tiens à souligner à ce comité. Il a été mentionné, et M. Gooch et les autres l'ont abordé. C'est le volet financier, qui est très important et donc je comprends certainement l'intérêt qu'il présente, mais il y a absolument un travail préparatoire et tout cela est lié aux tests, aux mesures frontalières et aux niveaux de quarantaine. Ce sera tout aussi important si nous voulons aller de l'avant et être en mesure de sauver tous les emplois dans les aéroports et chez les transporteurs de différentes tailles dont nous parlons ici.
J'espère que dans votre rapport et vos échanges avec le gouvernement, vous mettez fortement l'accent sur les mesures à prendre pour la reprise. Comme cela a été souligné et comme M. Gooch l'a fait remarquer, les compagnies aériennes et les aéroports de tout le pays travaillent en étroite collaboration avec les autorités de santé provinciales et fédérales pour tenter d'y parvenir.
:
Je vous remercie pour cette question.
Elle est essentielle. Je viens du même coin du monde que vous, la côte ouest de Terre-Neuve. Ma collectivité est Stephenville, qui a connu un déclin constant de son service aérien au fil des ans, alors que Deer Lake a connu une augmentation. Vous pouvez voir la différence entre le fait de pouvoir s'y rendre ou non et le nombre de correspondances à faire pour s'y rendre.
Au cours des 10 dernières années, nos partenaires transporteurs aériens ont eu des investissements considérables dans toutes les régions du Canada, et le Canada atlantique en a vu beaucoup, avec l'arrivée de nouveaux transporteurs aériens sur le marché, l'introduction de WestJet et l'expansion de Porter. Toute cette concurrence accrue a augmenté la connectivité et a fait baisser les tarifs. Nous l'avons constaté dans tout le pays.
C'est tellement important pour ces collectivités. Elles ont passé une décennie à mettre en place ces services. Lorsque nous avons vu la circulation aérienne dans la région chuter à des niveaux que ma collègue de Deer Lake dit n'avoir pas vus depuis l'année de ma naissance, ce fut dévastateur. C'est absolument dévastateur. Quand une collectivité perd un service... Si vous pensez qu'il est difficile de récupérer un client quand vous l'avez perdu, il est tout aussi difficile de récupérer un transporteur aérien et un service aérien quand on l'a perdu.