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Bonjour à tous. C'est un plaisir de reprendre le travail de la nouvelle session après le temps des Fêtes.
Je voudrais vous souhaiter à tous la bienvenue à la 12e séance du Comité permanent des transports, de l'infrastructure et des collectivités de la Chambre des communes.
La séance d'aujourd'hui est hybride, conformément à l'ordre de la Chambre adopté le 25 janvier 2021. Nos délibérations seront diffusées sur le site Web de la Chambre des communes. On présente toujours à l'écran la personne qui parle, plutôt que l'ensemble du Comité.
Pour assurer le bon déroulement de la réunion, j'aimerais vous exposer quelques règles à suivre.
Les députés et les témoins peuvent s'exprimer dans la langue officielle de leur choix. En fait, des services d'interprétation sont offerts pendant la réunion. Au bas de votre écran, vous pouvez choisir entre les canaux « parquet », « anglais » ou « français ».
Si vous participez à la séance en personne, procédez comme vous le feriez habituellement quand l'ensemble du Comité se réunit en personne dans la salle de réunion. Gardez à l'esprit les directives du Bureau de régie interne concernant le port du masque et les protocoles sanitaires.
Veuillez attendre que je vous nomme avant de vous exprimer. Si vous participez à la réunion par vidéoconférence, cliquez sur le micro pour rétablir le son. Les micros des participants qui se trouvent dans la salle seront, comme d'habitude, contrôlés par l'agent des délibérations et de la vérification.
Toutes les interventions des députés et des témoins doivent être adressées à la présidence. De plus, vous devez mettre votre micro en sourdine lorsque vous n'avez pas la parole.
Nous allons faire de notre mieux, le greffier et moi, pour tenir à jour une liste des intervenants, qu'ils participent de façon virtuelle ou en personne.
Conformément à l'article 108(2) du Règlement, le Comité se réunit aujourd'hui pour poursuivre son étude sur les effets de la COVID-19 sur le secteur du transport aérien.
Je voudrais vous présenter les personnes qui témoigneront pendant notre séance d'aujourd'hui.
Nous accueillons Wesley Lesosky, président de la Composante Air Canada du Syndicat canadien de la fonction publique, et Tim Perry, président de l'Air Line Pilots Association of Canada.
Nous recevons également Christopher Rauenbusch, président de la section locale 4070 du Syndicat canadien de la fonction publique, ainsi que des représentants de la Fraternité internationale des ouvriers en électricité, notamment Paul Cameron, gestionnaire aux opérations et secrétaire aux affaires financières, et Matt Wayland, adjoint exécutif du vice-président international et directeur canadien des relations gouvernementales.
Nous entendrons aussi des représentantes de l'Institut professionnel de la fonction publique du Canada, notamment Debbie Daviau, présidente, et Emily Watkins, conseillère principale de la présidente. Enfin, des représentants d'Unifor, notamment Jerry Dias, président national, et Kaylie Tiessen, chercheuse, apporteront leur témoignage.
Sur ce, je vais donner immédiatement la parole à nos témoins qui disposeront de 10 minutes chacun. Nous allons commencer par entendre le représentant de la Composante Air Canada du Syndicat canadien de la fonction publique.
Monsieur Lesosky, la parole est à vous pendant 10 minutes.
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Bonjour. Je m'appelle Wes Lesosky. Je suis agent de bord professionnel et président de la Composante Air Canada du Syndicat canadien de la fonction publique, le SCFP. Je représente un peu moins de 10 000 agents de bord d'Air Canada et d'Air Canada Rouge.
Je suis également président de la division aérienne du SCFP, qui représente 15 000 agents de bord de neuf compagnies aériennes canadiennes distinctes.
Je suis très reconnaissant aux membres du Comité de m'avoir invité à comparaître aujourd'hui et à parler des répercussions que la pandémie a sur les travailleurs canadiens comme moi. Les agents de bord, comme vous le savez, ont été parmi les premiers travailleurs canadiens à affronter la COVID-19 dans leur milieu de travail.
Ces agents de bord ont perdu leur emploi par milliers au moment même où un grand nombre d'entre eux faisaient partie du personnel de cabine des vols organisés pour ramener des Canadiens au pays. Contrairement aux emplois perdus dans de nombreux autres secteurs de l'économie, ces emplois n'ont pas, en général, été recréés depuis le début de la pandémie en mars dernier. En fait, des centaines d'autres personnes seront mises à pied la semaine prochaine. Environ trois quarts de nos membres ont actuellement perdu leur emploi et se demandent s'il y aura même une industrie dans laquelle ils pourront travailler de nouveau une fois que la poussière de la pandémie sera retombée. Il va sans dire que cette année a été difficile pour nous.
Pour être tout à fait franc, elle a été rendue beaucoup plus difficile que nécessaire par le gouvernement fédéral, qui a ignoré à plusieurs reprises nos appels à l'aide et qui a rarement, voire jamais, consulté les représentants de ces travailleurs avant de prendre des décisions majeures ayant une incidence sur nos membres, leur santé, leur sécurité et leurs moyens de subsistance.
Au nom de nos 15 000 membres, je voudrais proposer que le Comité examine les points suivants.
Premièrement, le gouvernement doit mieux protéger le droit des travailleurs des compagnies aériennes à un milieu de travail sain et sécuritaire, y compris leur droit de refuser un travail dangereux. Nos membres ont vécu l'enfer pendant les premiers mois de la pandémie, et l'organisme de réglementation a refusé d'agir lorsque nous avons essayé d'exercer des pressions afin d'obtenir que des mesures de protection soient prises pour rendre nos emplois plus sécuritaires. Le gouvernement doit travailler avec nous, et non contre nous, en vue de rendre les vols plus sécuritaires pour le personnel de cabine et les voyageurs.
Deuxièmement, il est temps que le gouvernement envisage sérieusement de mettre en œuvre dans les aéroports la réalisation de tests de dépistage rapides avant l'embarquement. Depuis des mois, nous demandons au gouvernement fédéral de procéder à cette mise en œuvre afin de rendre les vols plus sûrs pour le personnel de cabine et le public, sans nuire à l'industrie. Au lieu de cela, au début du mois, le gouvernement a imposé à la hâte sa politique de tests de dépistage préalables à l'embarquement qui, selon les chiffres, n'accroît en rien la sécurité et qui a entraîné, du jour au lendemain, la perte de milliers d'emplois supplémentaires.
Troisièmement, notre industrie a besoin d'une aide financière ciblée du gouvernement fédéral qui accorde la priorité à la protection des travailleurs et de leurs familles contre les effets du virus. Nous sommes surpris de voir que le Canada demeure le seul pays du G7 à ne pas avoir mis en place un programme d'aide complet pour l'industrie aérienne. Depuis avril, nous entendons dire que l'aide financière destinée à l'industrie est sur le point d'être accordée en vue de protéger des dizaines de milliers d'emplois, et pourtant, chaque fois que nous pensons que le gouvernement pourrait intervenir, nous faisons face à davantage de retards et de déceptions.
Quatrièmement, le gouvernement doit rectifier les programmes bien intentionnés comme la Subvention salariale d'urgence du Canada afin que les employeurs ne puissent les utiliser de façon abusive. La subvention a été créée afin d'aider les employeurs à ne pas procéder à des mises à pied massives en assumant 75 % de leur masse salariale, mais au lieu d'honorer l'intention du programme, Air Canada, par exemple, a licencié la grande majorité de sa main-d'œuvre, dont environ 8 000 de nos membres, et utilise tout de même la subvention salariale pour rémunérer ses employés actifs. Depuis le premier jour, le gouvernement fédéral a refusé d'assujettir ce programme à des conditions visant à empêcher les entreprises de profiter du financement tout en laissant tomber leurs travailleurs.
Le Canada est un pays très vaste. Plus que dans presque tout autre pays, nous comptons sur un réseau de transport aérien sécuritaire et fiable pour relier nos communautés et maintenir la solidité de notre économie. Le Canada a besoin d'une industrie aérienne forte, tout comme il a besoin des routes, des autoroutes, des traversiers et des réseaux ferroviaires. Notre industrie est un secteur où la sécurité est primordiale. Nous devrions tous nous préoccuper des conséquences à long terme de la perte de dizaines de milliers d'agents de bord, de pilotes, de contrôleurs aériens, de techniciens d'aéronefs et d'autres travailleurs qui ont des années de formation et d'expérience en matière d'assurance de la sécurité du public à 30 000 pieds d'altitude. Et toutes ces pertes surviennent parce que le gouvernement fédéral choisit de ne pas intervenir pendant qu'il en a la possibilité.
Nos membres ont répondu à l'appel à l'aide du gouvernement fédéral lorsque la COVID-19 a frappé. Nous vous demandons maintenant de répondre à leurs appels à l'aide.
Merci. Je suis impatient de répondre à vos questions.
Au nom des 5 500 pilotes professionnels de 16 compagnies aériennes du Canada, l'ALPA vous remercie de cette occasion de contribuer à l'étude du Comité sur les effets de la COVID-19 sur le secteur du transport aérien.
Comme vous le savez, les travailleurs continuent de subir les conséquences de la COVID-19 sur l'industrie de l'aviation. La fermeture quasi complète de ce secteur a fait des opérations aériennes une proposition perdante sur le plan financier, et la relance s'avère très complexe.
Dans le domaine de l'aviation en particulier, il faudra plusieurs années pour se rendre à nouveau à l'étape de la requalification, mais certains emplois pourraient tout simplement disparaître. Tandis que d'autres gouvernements dans le monde sont rapidement venus en aide aux membres de l'industrie, le gouvernement du Canada se fait toujours attendre.
Je vous rappelle aussi qu'avant la COVID-19, notre industrie faisait face à une grave pénurie de pilotes, ce qui aggrave le problème. Toutes les études montrent que nous allons faire face au même problème sous peu, qu'il sera encore plus important et qu'il entraînera des conséquences encore plus graves pour l'industrie. La voie de l'inaction entraînera de lourdes conséquences, non seulement aujourd'hui, mais aussi pour l'avenir.
Je tiens à le souligner de la manière la plus claire possible, parce que d'après les conversations que nous avons eues au cours des dernières semaines et des derniers mois, il semble qu'il y ait des malentendus au sujet de la situation. La sécurité des Canadiens est — et sera toujours — la priorité. Nous sommes d'accord là-dessus. Nous croyons toutefois que nos mesures de dépistage et nos politiques frontalières pourraient être plus efficaces si l'on tenait compte de meilleurs renseignements et si l'on tenait des consultations adéquates. J'aborderai cette question dans un instant.
Il n'y a rien que je dise qui puisse nuire à la sécurité publique des Canadiens. Depuis le début de la pandémie, la position de l'ALPA sur la façon d'aider l'industrie et d'affronter la tempête est la même: il faut mettre en oeuvre un programme d'aide financière propre au domaine de l'aviation, associé à d'importantes mesures de protection de l'effectif qui aideront directement les compagnies aériennes qui ont été durement touchées par la pandémie de COVID-19.
Je comprends qu'il puisse être difficile de répondre à une telle demande aux apparences simples, même lorsque toutes les parties s'entendent sur la nécessité de telles mesures. À cet égard, j'aimerais vous faire part de notre point de vue et de notre expérience à titre d'organisation qui connaît très bien le secteur.
J'aimerais réitérer notre point de vue et donner un visage humain aux conséquences de la pandémie sur l'industrie aérienne. J'ai reçu plusieurs lettres de nos membres qui expriment dans leurs propres mots l'impact de la situation sur leur vie de même que les difficultés et la frustration associées au manque de soutien à l'égard de l'industrie. Je vais vous transmettre ces lettres, et je vous recommande fortement de les lire alors que vous songez à des mesures pour nous sortir de cette situation sans précédent, pour le bien de l'industrie, de ses travailleurs et de notre pays.
Jusqu'à présent, il n'y a pas eu de dialogue significatif entre le gouvernement et les organisations syndicales du domaine de l'aviation. À moins que les choses changent — et qu'elles changent rapidement —, cette inaction nuira aux travailleurs de l'aviation, à l'industrie et à l'économie canadienne. Les décisions stratégiques qui affectent un si grand nombre de Canadiens et de travailleurs, de façon particulière, ne peuvent plus être prises sans une consultation et une mobilisation adéquates.
Par exemple, les définitions conflictuelles du terme « équipage » dans les décrets, les arrêtés d'urgence et les documents d'orientation ont donné lieu à la confusion, non seulement pour les pilotes qui ont la chance de toujours travailler, mais aussi pour ceux qui sont responsables de la mise en oeuvre et de l'application des exigences en matière de COVID relatives au transport aérien, comme les compagnies aériennes et l'Agence des services frontaliers du Canada. Alors que le gouvernement songe à imposer plus de restrictions, l'industrie fait face à un avenir encore plus sombre et n'arrivera pas à les encaisser, à moins que le gouvernement n'offre un soutien important en guise de compensation.
Cet assemblage désordonné de compétences fédérales, provinciales et territoriales qui gèrent la pandémie, associé à un manque de soutien financier de la part du gouvernement fédéral, a créé les conditions parfaites pour l'anéantissement de l'industrie aérienne canadienne.
L'ALPA offre une expertise importante et un point de vue unique sur l'industrie. Nous parlons au nom de ceux qui sont les plus touchés par la situation et qui ont besoin de stabilité, et nous les défendons. Alors que l'industrie est toujours menacée, nous devons prendre des mesures immédiates et assurer ensemble la stabilisation, la viabilité et — au bout du compte — la survie du secteur du transport aérien du Canada.
Merci beaucoup. Je serai heureux de répondre à vos questions.
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Je vous remercie de m'avoir invité.
Je m'appelle Chris Rauenbusch. Je suis agent de bord pour WestJet depuis 2002. Je suis le président du SCFP, local 4070, qui représente plus de 4 100 agents de bord travaillant pour WestJet, WestJet Encore et Swoop.
Les compagnies aériennes sont en crise. Cette crise est causée par la COVID, mais est aggravée par l'inaction du gouvernement.
Pour mettre la situation en perspective, je vous dirais, rapidement, que je viens d'éviter d'être mis à pied en février, par deux années de service seulement. Je travaille pour WestJet depuis 19 ans et à l'heure actuelle, aucun agent de bord ayant moins de 17 années de service ne travaille activement. En gros, quatre agents de bord sur cinq sont cloués au sol chez WestJet.
Selon le rapport de l'International Air Transport Association — l'IATA — intitulé The Value of Air Transport in Canada, publié en 2019 juste avant la pandémie, le secteur de l'aviation crée 241 000 emplois au Canada. Notre secteur appuie 146 000 autres emplois par l'entremise des chaînes d'approvisionnement essentielles et d'autres entreprises de soutien. En outre, il appuie 55 000 autres emplois grâce aux dépenses de nos travailleurs. Au total, ce sont 633 000 emplois qui sont associés au secteur du transport aérien, ce qui comprend 190 000 emplois créés par le tourisme étranger.
Le secteur de l'aviation, qui comprend les compagnies aériennes nationales, générait 37 milliards de dollars américains de PIB annuellement avant la pandémie. Depuis le rapport de l'IATA en 2019, le secteur de l'aviation canadien a perdu des centaines de milliers d'emplois, à titre de conséquence directe de la COVID-19. Certains de ces travailleurs ont recours à la Subvention salariale d'urgence du Canada, mais d'autres non. Sans égard à la subvention salariale, bon nombre des travailleurs craignent de ne plus jamais retrouver leur emploi, puisque les compagnies aériennes ont réduit leur capacité depuis le début de la pandémie. C'est notamment le cas des deux plus importants transporteurs du Canada — WestJet et Air Canada — qui, encore une fois à partir du mois de février, mettront à pied de nombreux autres membres de notre syndicat. Malheureusement, une grande partie de cette capacité sera probablement perdue à jamais.
L'année dernière, avant la pandémie, plus de 4 100 agents de bord étaient à l'emploi du groupe de compagnies aériennes WestJet. Au 1er février, seuls 777 agents de bord demeurent actifs. Ce nombre représente une réduction de 81 % de nos agents de bord actifs. C'est une situation sans précédent.
Nous avons entendu le gouvernement discuter de l'importance d'accorder une aide prioritaire pour les corridors régionaux et les services aériens. Nous comprenons son point de vue, mais dans les faits, les services aériens régionaux sont plus productifs lorsque les corridors régionaux sont liés à des vols nationaux, transfrontaliers et internationaux offerts par l'entremise du réseau d'un grand transporteur. Les corridors régionaux ne seront pas servis de manière efficace par l'entremise d'un service point à point simplement parce que le gouvernement le demande.
Les corridors régionaux sont mieux servis lorsqu'un plus grand nombre de vols sont offerts par plusieurs compagnies aériennes, et ce sont les consommateurs de ces régions qui en profitent. Un bon service aérien régional est un sous-produit d'un réseau mondial sain bâti par les compagnies aériennes au fil du temps.
Il est impossible d'offrir un bon service aérien régional simplement parce qu'Ottawa décide qu'il en est ainsi. C'est plutôt parce que les corridors régionaux nourrissent les réseaux mondiaux de ces compagnies aériennes, ce qui entraîne des profits. C'est l'incitatif dont nous avons besoin pour que les marchés régionaux soient bien servis et qu'on ajoute des services, à moins qu'Ottawa ne veuille nationaliser les services aériens de transports de passagers une fois de plus.
Si vous ne deviez retenir qu'une chose de mon témoignage d'aujourd'hui, ce serait ceci: on ne peut pas présumer que les compagnies aériennes comme WestJet ou Air Canada retomberont tout simplement sur leurs pieds lorsque la pandémie sera terminée. Les dommages que subit le secteur sont trop importants pour que nous puissions survivre, surtout si la pandémie se poursuit. Un pays aussi vaste que le Canada a besoin de compagnies aériennes rentables et je crains sincèrement qu'elles ne seront plus là si le gouvernement n'agit pas rapidement.
Le Canada est le seul pays du G7 qui n'offre pas un soutien gouvernemental aux compagnies aériennes. Les États-Unis ont octroyé des milliards de dollars aux compagnies aériennes pour les aider à garder la tête hors de l'eau.
Le réseau de WestJet fonctionne selon les niveaux de 2001, si l'on se fie au nombre de vols par jour et aux sièges-milles disponibles, un indicateur clé de la taille d'une compagnie aérienne et de l'offre du marché.
En tant que Canadiens, nous ne pouvons pas nous permettre de laisser aller ce qui se passe au sein de notre industrie. Le gouvernement ne peut pas se permettre d'être complice dans l'abandon de notre secteur clé, qui contribue à notre économie nationale, surtout après avoir entendu nos témoignages, à moi et à mes collègues, aujourd'hui.
J'implore le Comité de prendre notre témoignage d'aujourd'hui avec tout le poids et le sérieux qu'il mérite. Notre secteur a un urgent besoin de l'aide du gouvernement fédéral. Le soutien sectoriel associé à un programme national de dépistage avant l'embarquement représente la seule façon d'éviter une catastrophe nationale qui entraînera un effondrement total ou quasi total des compagnies aériennes canadiennes.
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Merci, monsieur le président.
Bonjour, mesdames et messieurs les membres du Comité, les témoins et les invités.
Je vous remercie de nous donner l'occasion de témoigner devant le Comité permanent des transports, de l'infrastructure et des collectivités au sujet des effets de la COVID-19 sur le secteur du transport aérien.
La Fraternité internationale des ouvriers en électricité, la FIOE, représente 70 000 membres au Canada et plus de 775 000 en Amérique du Nord, dans divers secteurs. Aux fins de la discussion d'aujourd'hui, nous nous centrerons sur nos membres qui travaillent pour Nav Canada.
Je suis accompagné de Paul Cameron, qui est gestionnaire des opérations de la section locale 2228 de la FIOE, qui représente un peu plus de 2 000 membres dans l'ensemble du pays, notamment les 600 membres qui travaillent à titre de technologues en électronique pour Nav Canada.
Nav Canada est une société privée à but non lucratif qui est chargée du contrôle du trafic aérien, des services consultatifs d'aéroport, des exposés météorologiques et des services d'information aéronautique pour plus de 18 millions de kilomètres carrés d'espace aérien national et océanique. Il s'agit du seul fournisseur de services de navigation aérienne du Canada. Avant d'être privatisée, la société faisait partie de Transports Canada.
Le bilan de Nav Canada en matière de sécurité est sans contredit l'un des meilleurs au monde, grâce en grande partie à l'expertise des membres de la FIOE et de ceux qui sont membres des sept autres syndicats qui représentent plus de 4 000 employés hautement qualifiés de Nav Canada dans l'ensemble du pays.
On décrit souvent Nav Canada à titre de service essentiel, de façon comparable à notre système d'électricité. Beaucoup de gens tiennent l'électricité pour acquise, jusqu'à ce que les lignes électriques tombent en panne. Nav Canada offre un service aux compagnies aériennes nationales et internationales, et la société ne peut tout simplement pas réduire sa capacité pour ensuite revenir à pleine capacité en claquant des doigts.
Parmi les clients de Nav Canada se trouvent les compagnies aériennes, les exploitants de fret aérien, les compagnies de vols nolisés, les fournisseurs de services d'évacuation sanitaire, les taxis aériens, les exploitants d'hélicoptère et les compagnies d'aviation d'affaires et d'aviation générale.
Nav Canada est régie par la Loi sur la commercialisation des services de navigation aérienne civile et recouvre ses dépenses d'exploitation par l'entremise des frais de service aux clients dans le but d'atteindre le seuil de rentabilité. Voilà où se trouve le principal problème de Nav Canada. La société n'a pas le choix de fonctionner selon ce seuil de rentabilité.
Étant donné la réduction de 86,8 % du trafic aérien au cours des 12 derniers mois — selon les chiffres de Statistique Canada — la société a rapidement fait face à des problèmes financiers, qui sont semblables à ceux décrits par les autres témoins du secteur de l'aviation aujourd'hui. À l'heure actuelle, Nav Canada perd des millions de dollars chaque jour, même en tenant compte de la Subvention salariale d'urgence du Canada.
Les membres de la FIEO qui travaillent pour Nav Canada sont des technologues en électronique, qui détiennent une formation spécialisée en matière de technologie de la navigation aérienne. Cette formation spécialisée est offerte par Nav Canada aux employés admissibles qui sont embauchés après avoir terminé un cours en technologie de l'électronique.
La formation de Nav Canada n'est offerte dans aucune autre école du pays. Cette formation spécialisée, destinée aux membres de la FIEO, peut durer jusqu'à deux ans. Nos membres et les experts qui sont membres des sept autres syndicats représentés chez Nav Canada travaillent en étroite collaboration les uns avec les autres au quotidien. Les uns ne peuvent tout simplement pas fonctionner sans les autres.
Aujourd'hui, ces professionnels sont mis à pied et ils n'attendront pas l'appel de leur employeur pour retourner au travail. Leurs compétences et leur expertise leur permettront de se trouver du travail dans d'autres secteurs au pays et ailleurs dans le monde, ce qui laissera un vide immense et rendra la tâche difficile pour Nav Canada de reprendre du service lorsque le transport aérien sera rétabli selon les niveaux d'avant la pandémie, ce que nous espérons tous. Il ne sera pas aussi simple qu'on pourrait le croire de remplacer les employés mis à pied, qui auront trouvé un emploi ailleurs.
En raison de l'inaction dans ce domaine, les Canadiens devront payer pour la formation et l'expertise de ces professionnels qui assurent la sécurité aérienne, ce qui ralentira la relance des industries du transport aérien, du fret aérien et du tourisme après la pandémie.
Je crois qu’il est important de répéter ce fait. La réduction de l’effectif et de la capacité de la société à fournir un service essentiel aujourd’hui et pour de nombreuses années à venir représente un risque potentiellement catastrophique pour la sécurité dans le secteur de l’aviation et pour la population canadienne. Le gouvernement fédéral doit agir maintenant. Il est temps de mettre la sécurité au premier plan.
Ce que nous voulons est simple: nous demandons un financement d’urgence sous la forme d’une subvention de 750 millions de dollars à Nav Canada pour 2020 et pour 2021, ce qui aidera la société à stabiliser ses opérations et à maintenir en poste tous ses employés, y compris ceux qui ont été mis à pied depuis le début de la pandémie. Ainsi, Nav Canada pourra continuer d’offrir des services essentiels de manière sécuritaire après la pandémie.
Ces mesures doivent prendre la forme d’une subvention, puisque le recouvrement des coûts de Nav Canada entraînerait une hausse des frais pour les compagnies aériennes et les autres clients qui sont déjà bouleversés par la pandémie. Nous exhortons le gouvernement du Canada à agir maintenant. Plus on attend, plus on exacerbera le problème.
Je vous remercie de m’avoir écouté. Nous serons heureux de répondre à vos questions.
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Merci beaucoup. Bon après-midi. Je m'appelle Debi Daviau et je suis présidente de l'Institut professionnel de la fonction publique du Canada. Nous représentons plus de 60 000 professionnels dans tout le Canada.
Je tiens à vous remercier de nous donner l'occasion de vous faire part de nos préoccupations au sujet de la situation à Nav Canada et des meilleures façons d'assurer sa viabilité. Je suis accompagnée aujourd'hui par ma conseillère principale, Mme Emily Watkins, et nous pourrons toutes les deux répondre aux questions après les présentations.
Notre syndicat représente quelque 475 ingénieurs et spécialistes des technologies de l'information à Nav Canada. Grâce à eux, le système automatisé de contrôle de la circulation aérienne du Canada est l'un des systèmes de traitement des données de vol les plus évolués et les plus intégrés au monde. Nos membres jouent un rôle essentiel dans la prestation de services aux clients de l’aviation commerciale et générale à partir d’installations situées partout au Canada: contrôle de la circulation aérienne, information de vol, exposés météorologiques, services d'information aéronautique, services consultatifs d'aéroport et aides électroniques à la navigation. Ils sont responsables de la sécurité des entreprises et des cyberactivités.
Depuis l'automne dernier, environ 50 de nos membres ont été avisés de leur statut d'employé excédentaire. Je tiens à assurer le Comité que nous sommes tout à fait conscients que Nav Canada perd des millions de dollars chaque jour en raison de la baisse spectaculaire du trafic aérien au cours de la dernière année, et nous comprenons que la direction a dû travailler avec acharnement pour établir un plan pour composer avec la situation, mais il reste encore beaucoup à faire. Le gouvernement doit prendre des mesures immédiates et décisives pour assurer la survie de la société, assurer la sécurité du transport aérien au Canada et protéger les emplois des gens qui assurent cette sécurité. La réduction répétée des effectifs et la fermeture d'installations partout au pays ne sont tout simplement pas la voie à suivre pour y arriver.
Un fait important que tous les députés — et tous les Canadiens, en fait — doivent connaître, c'est qu'au Canada, le contrôle de la circulation aérienne relève uniquement de Nav Canada et d'aucune autre entité. Nav Canada n'a ni équivalent ni concurrents. Le gouvernement fédéral doit veiller à ce que Nav Canada ait le soutien dont il a besoin maintenant pour relancer ses activités lorsque le volume de vols reviendra aux niveaux d'avant la pandémie.
Nous sommes très préoccupés par l'incidence des réductions sur la santé à long terme du secteur de la sécurité aérienne et de la société. Les Canadiens se disent inquiets pour leur sécurité lors de voyages en avion en raison des réductions de services et d'effectif. Les régions éloignées et nordiques dépendent fortement du transport aérien pour bien des aspects de la vie quotidienne: denrées alimentaires, fournitures, soins médicaux et déplacements pour sortir des communautés et y revenir. Elles ne peuvent être laissées sans cette voie d'accès essentielle.
Partout au Canada, beaucoup d'installations ont été fermées ou doivent être fermées. Beaucoup d'autres font l'objet d'un examen. Dans ce milieu toujours dominé par les hommes, les mises à pied touchent en grande partie les femmes, et souvent les personnes les plus récemment embauchées. L'égalité des sexes et la diversité ont souffert.
Peu de Canadiens connaissent Nav Canada, ce qui témoigne de la qualité de son service et de son excellent bilan de sécurité. Nav Canada n'attire pas beaucoup l'attention, ce qui est une bonne chose.
Toutefois, il convient maintenant d'en parler, car elle a besoin du soutien du gouvernement, et ce, maintenant. Voici ce dont nous avons besoin dans le contexte actuel.
Le gouvernement doit prendre des mesures immédiates et décisives pour appuyer Nav Canada en lui fournissant une aide financière d'urgence suffisante pour traverser cette crise, sous forme de subvention de 750 millions de dollars pour les deux prochaines années, afin qu'elle puisse conserver et rétablir son effectif et continuer d'offrir ses principaux services. Une subvention est la seule forme d’aide financière gouvernementale viable, car en raison de son modèle de recouvrement de coûts, Nav Canada serait obligée d'exiger des frais plus élevés aux sociétés aériennes déjà dévastées par la pandémie. Cette subvention doit s'accompagner d'un moratoire sur les mises à pied. Il faut conserver les compétences, l'expertise et l'expérience qui assurent la sécurité de notre espace aérien. Ils ont un rôle clé dans la relance fructueuse du transport aérien et des industries connexes au Canada. Tous les efforts doivent être faits pour réembaucher les anciens employés lors de la reprise des activités normales dans le secteur du transport aérien. Il est impossible de trouver et former du personnel aussi spécialisé du jour au lendemain.
Pour conclure, je tiens à dire, étant donné l'importante contribution des sociétés aériennes et des industries connexes à l'économie canadienne et les dizaines de milliers d'emplois directs et indirects touchés, qu'une inaction continue ne ferait que ralentir la relance du Canada après la pandémie. J'exhorte le gouvernement à intervenir sans délai.
Je vous remercie pour votre temps. C'est avec plaisir que je répondrai à vos questions.
J'ai d'abord quelques observations pour le Comité. Jusqu'à maintenant, aujourd'hui, vous avez entendu les dirigeants des plus importants syndicats des secteurs public et privé du pays. Comme vous pouvez le constater, nous sommes frustrés, nous sommes déçus et, franchement, nous sommes complètement exaspérés par le manque d'action du gouvernement dans cet important dossier.
Je vous remercie de m'avoir invité à parler aujourd'hui des répercussions de la COVID-19 sur le secteur du transport aérien.
Vous avez déjà entendu les statistiques qui font les manchettes. Le trafic aérien s'est effondré au deuxième trimestre de l'an dernier et demeure à un niveau insoutenable. Même en octobre, huit mois après le début de la pandémie, la contribution du secteur du transport aérien au PIB ne représentait que 10 % des niveaux antérieurs à la pandémie. Le trafic passagers n'était que de 15 %, et les vols intérieurs et internationaux restent à des creux historiques.
Ce ne sont là que quelques statistiques les plus récentes. Nous savons que ces chiffres ne feront qu'empirer, étant donné les nouvelles restrictions de voyage dont il est question. Chacun de ces chiffres représente les difficultés réelles que vivent des dizaines de milliers de travailleurs partout au pays.
Unifor représente plus de 15 000 travailleurs dans le secteur du transport aérien: pilotes, agents aux ventes et au service à la clientèle, contrôleurs aériens et spécialistes de l'information de vol. D'autres sont mécaniciens d'aéronefs et coordonnateurs de vol, agents de bord et bagagistes. Ils assurent le bon fonctionnement de nos aéroports. Ils ont tous été plus gravement touchés que quiconque pendant cette pandémie.
Permettez-moi de décrire la situation vécue par nos membres et nos sections locales en raison de cette crise. Quarante-cinq pour cent de nos membres dans les sociétés aériennes ont été mis à pied, forcés de prendre congé ou ont carrément perdu leur emploi. Chez Air Canada, 60 % de nos membres ont été mis à pied. Chez Porter et Sunwing, tous nos membres ont été mis à pied ou mis en disponibilité. Chez ELS, nos membres ont été licenciés de façon permanente, car leur travail est désormais effectué par une autre entreprise.
De nombreux travailleurs ont déjà perdu leur assurance de soins de santé et, chaque jour, d'autres reçoivent un avis. Certains sont obligés d'accepter une réduction de salaire pour ne pas être mis à pied, mais se demandent si leur poste existera toujours.
Nous sommes déjà passés par là, et nous n'avons pas besoin de le revivre. Il n'y a pas que les travailleurs qui en ressentent les effets. Les collectivités aussi en arrachent. Air Canada a fermé 17 escales et suspendu des dizaines de lignes. Rien ne garantit que ces escales rouvriront un jour.
Nos membres à Nav Canada nous avisent que les services de vol dans les aéroports ruraux ont été interrompus et que deux centres d'information de vol seront fermés. Les pilotes perdent du temps de vol et les stagiaires de toutes les catégories d'emploi ont été libérés. La formation de recertification peut prendre jusqu'à deux ans et est extrêmement coûteuse. Tout cela a une incidence directe sur les coûts de formation et de recertification, et touchera aussi la sécurité à la véritable reprise des vols commerciaux.
Je pourrais continuer, mais je veux parler des solutions.
Unifor a mis en garde contre les graves effets sur l'industrie dès le mois de mars et n'a pas arrêté depuis. Nous avons rencontré des représentants du gouvernement et nous leur avons écrit près d'une dizaine de fois par rapport à ce dossier, mais le gouvernement refuse d'agir.
Nous demandons au gouvernement d'établir un plan de relance national pour l'industrie de l'aviation, sans quoi les travailleurs et les employeurs du Canada sont laissés dans le noir. Ce plan doit prévoir une aide gouvernementale vitale pour permettre aux compagnies aériennes, aux aéroports et aux services de navigation du Canada de traverser cette crise et de s'assurer qu'ils sont prêts et capables de reprendre leurs vols dès que les restrictions seront levées.
Les gens auront envie de recommencer à voyager en avion. Or, pour l'instant, il n'existe aucun plan garantissant la capacité nécessaire pour répondre à la demande accumulée. L'aide gouvernementale aux sociétés aériennes s'élève à près de 150 milliards de dollars à l'échelle mondiale. Au Canada, l'aide fournie est de moins de 2 milliards de dollars, dont 1,1 milliard de dollars en subventions salariales. Au sein du G7, seule l'Italie a donné moins.
Nous pouvons et nous devons faire mieux. Le plan doit garantir que les services sont préservés et que les régions éloignées ne perdent pas le service ou les liens vitaux avec les services médicaux, les affaires, la famille et les amis.
Le plan doit comprendre l'adaptation des restrictions aux frontières afin de rouvrir les frontières en toute sécurité lorsque ce sera possible, conformément à la norme universelle de l'Organisation de l'aviation civile internationale visant la mise en œuvre de tests rapides et d'une quarantaine évolutive. Tout cela est décrit dans le plan de relance que nous avons présenté au gouvernement en octobre, et que nous vous avons transmis.
Enfin, il faut veiller à ce que tout plan soit axé sur un réseau de relance qui vise à bâtir une industrie meilleure pour tous les acteurs. Le plan de relance suite à la crise de 2008-2009 a été essentiel au rétablissement, mais s'il a permis la relance du secteur des entreprises, travailleurs et familles ont connu le chômage, la stagnation des salaires et la précarité d'emploi pendant une longue période. Tout travailleur mérite mieux.
C'est avec plaisir que je répondrai à vos questions. Merci.
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Merci, monsieur le président.
Merci à tous nos témoins qui sont ici aujourd'hui.
Monsieur le président, c'est malheureux, mais je vais présenter les deux motions pour lesquelles j'ai donné un avis. Je pense, avec le recul, qu'il y a peut-être là une leçon. Il conviendrait peut-être, à l'avenir, de réserver du temps pour discuter des travaux du Comité au retour à la Chambre après une longue absence, car il va sans dire que nous voulons utiliser notre temps avec nos témoins à bon escient, mais je pense aussi que ces motions doivent être présentées, en fin de compte, dans leur intérêt.
Je vais maintenant lire la première motion pour laquelle j'ai donné un avis:
Que le Comité tienne au moins une réunion pour entendre les témoignages des fonctionnaires de Transports Canada concernant l'approbation de la remise en service des avions 737 MAX, et que ces réunions aient lieu au plus tard le 18 février 2021.
Monsieur le président, j'ai bien dit « au moins une réunion » — cela pourrait être seulement une —, mais je pense qu'avant l'ajournement au début de l'hiver, nous ne sommes pas allés jusqu'à avancer l'idée d'une enquête nationale sur le 737 MAX. Je pense qu'il est de notre responsabilité de consacrer une dernière réunion à cette question avec les fonctionnaires de Transports Canada, étant donné qu'ils ont expliqué publiquement les motifs de l'approbation de la remise en service du 737 MAX.
Le deuxième avis de motion que je présente est le suivant:
Que le Comité invite le Ministre de Transport à comparaître pendant deux heures, la première heure étant consacrée à la lettre de mandat supplémentaire
... ce qui soulève bien sûr des points très importants, des points nouveaux, le premier étant particulièrement pertinent pour le groupe de témoins que nous avons ici aujourd'hui, par rapport à un plan pour le secteur aérien. Il me semble que tous nos témoins en sont très conscients, et j'ai la certitude qu'ils ont lu le premier point de la lettre de mandat supplémentaire...
et la deuxième heure aux exigences relatives aux essais préalables à l'entrée,
... et à cet égard, puisque les nouvelles exigences liées aux voyages qui devraient être mises en œuvre d'un jour à l'autre font les manchettes...
et que cette réunion ait lieu dès que possible, mais au plus tard le 25 février 2021.
Monsieur le président, je propose ces motions; j'avais déjà donné un avis de motion.
Encore une fois, je m'excuse sincèrement aux témoins. J'espère qu'à l'avenir, nous pourrons à tout le moins proposer qu'on réserve une demi-heure ou une heure aux travaux du Comité avant la comparution des témoins, afin d'éviter de leur faire perdre leur temps précieux.
Merci, monsieur le président.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Je suis désolé, j'ai des problèmes techniques. Je me suis rapproché de mon modem, mais en même temps, je me suis peut-être aussi rapproché de mes jeunes enfants, qui pourraient entrer d'un instant à l'autre. Je m'excuse d'avance.
Je suis un peu déçu que la motion soit proposée maintenant. Je suis du même avis que Mme Kusie: nous devrions prévoir du temps pour les travaux du Comité. Toutefois, je ne suis pas vraiment surpris que la question soit soulevée pendant que nous recevons les représentants des travailleurs.
Nous ne nous opposons pas à ce que le ou des membres du Comité comparaissent. Notre seule demande — et nous espérons qu'il s'agit d'un amendement favorable — serait que le greffier collabore avec le bureau du ministre pour trouver un moment opportun, sans que nous fixions nécessairement une échéance.
Comme je l'ai écrit dans le message que j'ai envoyé à Mme Kusie plus tôt aujourd'hui, le sera heureux de se présenter devant le Comité à l'intérieur du délai proposé ou autour de ce temps-là. Nous souhaitons simplement trouver un moment qui conviendra à la fois au ministre et au Comité, au lieu de fixer une échéance précise. S'il est possible de modifier le libellé de sorte que la motion stipule que le ministre comparaîtra dès que possible ou que le greffier collaborera avec le bureau du ministre pour trouver un moment opportun, nous serons heureux d'appuyer la motion et la comparution des représentants du ministère devant le Comité.
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Tout d'abord, le nombre de nos membres qui ne travaillent pas est supérieur à celui de nos membres qui travaillent. Actuellement, ce qui nous préoccupe, c'est la situation financière. Une partie de nos membres en congé ne reçoivent rien.
Toutefois, ce qui nous préoccupe le plus, c'est ce qui arrivera après la pandémie. Qu'arrivera-t-il si l'industrie est faible? Qu'arrivera-t-il si nous perdons nos contrôleurs de la circulation aérienne et nos pilotes au profit d'autres pays ou d'autres industries? Comment allons-nous relancer l'économie, qui aura certainement besoin d'un élan?
Notre frustration à tous concerne non seulement la situation actuelle, mais aussi la situation dans laquelle nous nous trouverons demain et l'année prochaine. L'industrie aura besoin d'énormément de temps pour se remettre sur pied.
Nous sommes passés à travers les faillites d'Air Canada et d'autres faillites que l'industrie a vécues dans le passé. Nous ne voulons pas revivre cela, et c'est pour cette raison que la frustration est si grande aujourd'hui. Des 20 pays au monde qui ont une industrie importante, le Canada est celui qui en fait le moins. On pourrait dire la même chose de l'Italie.
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Merci, monsieur le président.
Je souhaite la bienvenue aux témoins.
Comme vous le savez, il est très important de comprendre l'effet de la pandémie de COVID-19 sur le secteur aérien. Cela peut nous aider à trouver la meilleure façon d'appuyer celui-ci.
La pandémie a causé une réduction énorme du nombre de vols internationaux et intérieurs, ainsi qu'une réduction du nombre de passagers. Ce secteur est donc vraiment dans une situation critique.
Ma première question s'adresse à M. Wesley Lesosky.
Pensez-vous que le soutien au secteur aérien devrait être conditionnel au remboursement des clients dont les vols ont été annulés...
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C'est une bonne question. Je ressens la même frustration que vos concitoyens. La préoccupation principale de tous les participants à l'appel d'aujourd'hui, c'est la sécurité. Nous sommes tous de l'avis que la sécurité passe en premier. Il ne faut rien laisser au hasard.
Quelles mesures peuvent être mises en place? D'abord, il y a le dépistage rapide. Ensuite, il faut s'assurer que les gens se mettent en quarantaine. Enfin, le gouvernement doit fournir un soutien financier quelconque à l'industrie pour qu'elle puisse s'en tirer. Notre témoignage porte principalement sur les difficultés économiques que nos membres éprouvent aujourd'hui, mais c'est la situation à long terme qui m'inquiète le plus.
Nous avons tous les mêmes craintes par rapport à la COVID. Personne ne prétend le contraire. Ce que nous disons, c'est qu'il nous faut un plan. Il faut établir un plan une fois pour toutes. La pandémie dure depuis plus de 10 mois, et nous n'avons toujours pas accès au dépistage rapide. Nous n'avons toujours pas accès à une foule d'initiatives, et je peux démontrer que nous sommes à la traîne par rapport à d'autres pays.
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Comme vous le savez, nous représentons seulement un certain segment des travailleurs de Nav Canada, mais collectivement, l'effectif de cet organisme sera essentiel à la reprise de l'industrie de l'aviation dans son intégralité.
Quand il est question d'aviation, on ne peut s'intéresser qu'aux transporteurs aériens, même s'il s'agit d'une composante importante. Les transporteurs ne seront pas capables de voler si les services de Nav Canada ne sont pas en place. Plus précisément, les réductions prévues provoquent déjà la fermeture d'aéroports régionaux ou la dégradation du genre de services offerts. Nombre d'entre vous observeront des réductions dans vos communautés en raison des problèmes découlant de l'incapacité de Nav Canada d'y fournir des services.
Essentiellement, toute l'industrie de l'aviation aura besoin que Nav Canada soit fort et stable, mais il lui est malheureusement impossible de se remettre rapidement des réductions. Comme certains de mes collègues l'ont souligné, la formation nécessaire pour ces postes hautement spécialisés dure jusqu'à deux ans, et c'est le genre de professionnels qui seront convoités par la suite, que ce soit ailleurs au Canada ou à l'étranger. Il sera difficile de les faire revenir. Ce n'est pas une industrie qui peut se rétablir sans Nav Canada, et ce dernier ne peut se rétablir sans sa main-d'œuvre.
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La subvention salariale fonctionne-t-elle pour les membres au service d'Air Canada et d'Air Canada Rouge? Non, elle ne fonctionne pas.
Environ 72 % de nos membres, soit juste un peu de 7 000 d'entre eux, ont été mis à pied ou le seront dans les prochaines semaines. Aucun d'eux n'a pu participer au programme de Subvention salariale d'urgence du Canada, car la compagnie ne l'utilise pas pour ces membres.
Est-ce que je pense que le gouvernement devrait en faire davantage? Oui, je pense que le programme devrait comprendre une condition stipulant que si le programme est utilisé pour des employés actifs, ceux qui sont inactifs ou mis à pied ou en congé devraient pouvoir y participer.
Le programme vise principalement à maintenir le lien d'emploi pour que les employés puissent être rapidement réintégrés dans leurs fonctions plutôt que de devoir passer par un long processus de rappel. Bien entendu, il est possible de négocier avec le syndicat pour régler la question des avantages sociaux et du régime de retraite, ainsi que d'autres points connexes. Je considère donc certainement qu'il faut en faire plus.
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Je vous remercie de me poser la question. C'est assurément un point qui me passionne également.
Transports Canada collabore certainement plus avec nous. Nous communiquons chaque semaine par téléphone et nous entretenons le dialogue. Je trouve toutefois qu'avec Transports Canada, particulièrement à titre de président du syndicat des transporteurs aériens, il y a beaucoup de recommandations, mais que rien n'est mis en œuvre.
Je vous donnerai un bon exemple. Il est vivement recommandé à l'industrie de réserver au personnel en poste dans l'avion un bloc sanitaire désinfecté et propre auquel seuls l'équipage et les pilotes ont accès. C'est ce que recommande Transports Canada, mais aucun transporteur aérien du Canada ne la suit encore, car personne ne peut les y contraindre.
C'est un problème de taille. D'excellentes recommandations sont formulées, mais aucune mesure coercitive ne permet de les mettre en œuvre. Voilà qui cause des problèmes aux comités de santé et de sécurité, car les profits passent avant la sécurité, selon moi.
Si Transports Canada présente cette recommandation, nous devons penser que c'est parce qu'il a un motif pour le faire. Il a examiné des données qui l'ont mené à croire que c'est une pratique sécuritaire. S'il s'agit d'une pratique sécuritaire dans le domaine et que nos avions ne sont remplis qu'à moitié, je ne comprends pas pourquoi nous ne suivons pas cette recommandation et encore moins pourquoi le gouvernement n'impose pas cette mesure.
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Je vous remercie beaucoup, monsieur Lesosky.
Monsieur Rauenbusch, vous avez parlé des itinéraires régionaux, une grande source de préoccupation pour les habitants du Nord de la Colombie-Britannique, où le service régulier de transport de passagers a été suspendu sur plusieurs itinéraires.
Vous avez souligné l'importance de la connexion entre ces itinéraires et les circuits internationaux ou à longue distance. À l'heure actuelle, il semble que la santé publique conseille de ne pas prendre de vols internationaux. Pourtant, il existe un besoin immédiat dans les régions comme celle que je représente de maintenir des services de base pour les itinéraires régionaux.
Dans votre esprit, existe-t-il un moyen de structurer l'aide financière fédérale de manière à maintenir un niveau de service de base pour les itinéraires régionaux pour les voyages absolument essentiels?
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Je vous remercie, monsieur le président. Je suis enchanté d'être ici au nom de l'opposition officielle en qualité de porte-parole en matière de travail.
Je veux aller doit au but. Il n'est certainement pas normal qu'un groupe de témoins comme celui-ci comparaisse devant le Comité et condamne universellement l'inaction du gouvernement. C'est certainement quelque chose que je n'ai pas vu très souvent au cours des 10 années que j'ai passées ici à titre de député. Ce n'est pas souvent que le responsable de la réglementation est universellement condamné pour son inaction.
Nous vous remercions du travail supplémentaire que vous faites en défendant vos membres tout en accomplissant vos propres fonctions. Je suis certain que c'est une activité très exigeante mentalement, à laquelle s'ajoutent les préoccupations que vous avez au sujet de votre propre sécurité au travail.
Il faut revenir à une normalité aussi normale que possible dans la situation actuelle. Il nous faut donc vacciner la majorité de la population [Difficulté technique] ceux qui souhaitent être vaccinés, et nous avons certainement constaté que la campagne de vaccination connaît d'importants ratés. Il me semble que ces problèmes sautent aux yeux: par exemple, nous n'avons reçu aucun vaccin de Pfizer, et voilà que le évoque la possibilité d'imposer une quarantaine obligatoire de 14 jours à l'hôtel afin de détourner l'attention de son échec au chapitre des vaccins.
Monsieur Rauenbusch, puis monsieur Lesosky, est-ce que vous ou votre syndicat avez été consultés au sujet d'une possible quarantaine obligatoire de 14 jours à l'hôtel aux frais des voyageurs? Quelles répercussions cette mesure aura-t-elle sur l'industrie, selon vous?
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Je vous remercie beaucoup de poser cette question. En termes simples, non, nous n'avons aucunement été consultés au sujet d'une potentielle quarantaine.
Pour ce qui est des répercussions, quand l'annonce a été faite, juste avant la nouvelle année, d'imposer un test obligatoire aux passagers qui arrivent au Canada, mon syndicat était d'avis que cette mesure réduirait encore davantage la demande et la capacité des transporteurs aériens de continuer d'avoir des revenus. Si la quarantaine est imposée — une mesure pour laquelle, ici encore, nous n'avons pas été consultés —, je prévois que nous serons presque incapables de générer le moindre revenu.
Pour notre industrie, cette crise a débuté par un problème de liquidité chez les transporteurs aériens. Pour dire les choses simplement, si cette mesure est instaurée et que la demande se réduit à presque rien... Je suis convaincu que la santé des Canadiens est importante, mais il faut aider l'industrie à traverser la prochaine période si cette annonce est faite. Si WestJet, par exemple, n'a pas la liquidité pour survivre, personne ne retrouvera son emploi une fois la pandémie terminée. Voilà pourquoi nous insistons tant pour dire que nous avons besoin d'aide pour pouvoir retrouver des emplois et un employeur. Je ne saurais exagérer la gravité de ce qui se passera en l'absence de mesures d'aide ou d'un soutien quelconque.
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Eh bien, il ne fait aucun doute que c'est une cible mouvante depuis octobre, mais cela ne justifie en rien le fait qu'on n'a pas pris quelques mesures de base alors que l'industrie souhaite renouer avec une certaine normalité, et nous n'en sommes manifestement pas là actuellement.
Nous avons proposé au gouvernement un éventail de mesures qui n'ont pas encore été prises. À l'heure actuelle, nous parlons de Nav Canada et de l'augmentation des frais d'atterrissage et de stationnement qu'il impose aux transporteurs aériens. Selon nous, Nav Canada a besoin d'argent, mais c'est le gouvernement qui devrait s'occuper de la question, car les transporteurs aériens n'ont pas les moyens de payer des frais supplémentaires. En outre, c'est également le gouvernement qui devrait lever la taxe sur le carburant actuellement.
Il faudrait prendre certaines mesures pour les compagnies canadiennes. Je n'accorderais pas de subvention pour les frais de carburant ou d'exemption des frais d'atterrissage aux transporteurs internationaux, car en règle générale, leur gouvernement leur a déjà versé des milliards de dollars.
Nous avons également fait remarquer au gouvernement que la plupart des transporteurs aériens ne réclament pas de l'argent gratuit. Ils demandent qu'on leur donne... Nous avons évoqué la somme de 7 milliards de dollars pour l'ensemble de l'industrie sous la forme d'un prêt à 1 % sur 10 ans. Le prêt, la taxe sur le carburant et les frais d'atterrissage aident Nav Canada et l'industrie, mais jusqu'à présent, nos appels restent sans réponse.
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Merci beaucoup, monsieur le président, et je tiens à remercier les témoins de défendre les intérêts de tous leurs membres.
À l'instar du président, je représente une région touristique, et tout ce qui touche le tourisme, particulièrement les compagnies aériennes, est durement éprouvé par la situation, car nous disons somme toute aux Canadiens de rester à la maison. C'est parce que nous voulons limiter la propagation et que c'est l'approche la moins risquée. Chaque fois que nous sortons de chez nous, le niveau de risque augmente.
Nous avons entendu le Conseil national des lignes aériennes, qui exerce des pressions au nom des grands transporteurs aériens. Ce qu'il nous a dit m'a un peu préoccupé lorsque nous lui avons parlé de remboursements, de dessertes régionales, du maintien de contrats aérospatiaux, de la rémunération des cadres, de l'ouverture de leurs livres de comptabilité et de la réembauche d'employés en tant que conditions. Le Conseil a vraiment patiné à ce sujet. Je comprends ce que M. Lesosky a dit, à savoir que c'est entre nous et les transporteurs, mais je pense qu'il est important de dire que toutes les personnes présentes dans la salle et qui prennent part à cet appel veulent que les transporteurs aériens soient dédommagés et un secteur prospère, mais il y a des étapes à suivre.
J'ai une question pour certains des témoins. Nous avons déjà entendu parler de dépistage rapide et de la question de [Difficultés techniques], et nous avons entendu dire que le taux d'erreur peut atteindre 30 %.
Est-ce un moyen efficace de redémarrer le secteur du transport aérien, compte tenu de cette marge d'erreur? Je crois que c'est M. Rauenbusch, M. Lesosky et M. Dias qui en ont parlé.
Je vais poser la question à M. Rauenbusch.
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Oui, tout à fait. Nous avons déjà des structures de base. Je ne pense pas qu'il serait si difficile de faire ces tests. Il faudra une volonté politique.
Permettez-moi de parler d'une autre question que vous avez soulevée, si vous n'y voyez pas d'inconvénient.
Quand je parle aux gens, ils semblent préoccupés par la rémunération des cadres et toute la question des gains des actionnaires: le montant d'argent, par exemple, qu'Air Canada possédait avant la pandémie. Ce n'est pas une raison pour ne rien faire. Ce qui importe, ce n'est pas les salaires des cadres, même s'ils sont exorbitants. Ce n'est pas plus les gains des actionnaires. Il s'agit plutôt des dizaines de milliers de personnes sans emploi et de l'avenir de l'industrie.
C'est là-dessus que nous devons commencer à mettre l'accent, car nous ne pourrons pas rebâtir en mieux sans industrie aérienne forte.
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Merci, monsieur le président.
M. Dias a bien mis la table pour ce que je souhaite exprimer dans ma prochaine question.
Je dois admettre d'emblée que je suis déçu de ne pas voir mes collègues du gouvernement se repentir de l'inaction actuelle du gouvernement quant à l'aide au secteur aérien.
Il y a un processus de négociation entre les entreprises aériennes et le gouvernement. C'est très bien, mais cela ne devrait pas excuser l'inaction. On évoque des questions comme le remboursement des billets, les primes, les restrictions relatives aux dividendes et le salaire des patrons. Or, c'est le gouvernement qui est le maître du jeu. C'est lui qui peut décider de l'aide à offrir et imposer ses conditions. Que le patron d'une compagnie ne soit pas d'accord parce qu'il n'aura pas sa prime cette année, cela n'empêche pas le gouvernement d'agir.
Que pensez-vous de cela, monsieur Lesosky?
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Merci, monsieur le président.
Je remercie tous nos témoins pour les exposés qu'ils nous ont présentés et les réponses qu'ils donnent à toutes les questions des membres du Comité.
Le Canada atlantique connaît bien sûr des difficultés importantes, comme c'est le cas pour le Canada rural. C'est au chapitre des voyages que ces difficultés semblent se faire le plus ressentir. Il y a des problèmes majeurs qui découlent de l'interruption des liaisons avec des endroits comme Gander et Deer Lake au Labrador, certaines régions de Terre-Neuve-et-Labrador et d'autres parties du Canada atlantique.
La situation semble être exacerbée par le phénomène de la bulle de l'Atlantique qui a très bien réussi à protéger les résidents de ces provinces. Nous avons ainsi pu vraiment maîtriser la propagation du virus et sauver des vies dans le Canada atlantique. Beaucoup s'entendent pour dire que nous y sommes admirablement bien parvenus.
Malheureusement, cette bulle crée aussi en quelque sorte une impasse pour ce qui est des déplacements et de la situation des compagnies aériennes et des aéroports. Il s'ensuit des difficultés considérables pour des gens comme les travailleurs en rotation, par exemple, qui doivent se rendre à leur poste dans d'autres régions du Canada et revenir au Canada atlantique. Les choses deviennent encore plus complexes pour ces gens-là. Nous avons obtenu d'excellents résultats pour ce qui est de protéger la santé des citoyens, mais c'est bien évidemment l'industrie aérienne qui en paie le prix.
Dans notre Énoncé économique de l'automne, nous avons annoncé un financement de plus d'un milliard de dollars à l'appui des aéroports de petite et moyenne taille. Je sais que les négociations se poursuivent avec le secteur des aéroports et des compagnies aériennes, et nous avons aussi hâte que vous de voir des mesures mises en place pour sauver cette industrie.
Je suppose, tout dépendant des exigences... Monsieur Dias, vous avez parlé de l'indemnisation des Canadiens. Croyez-vous que le soutien au secteur aérien devrait être conditionnel au rétablissement du service sur les itinéraires régionaux par les compagnies aériennes?
J'aimerais entendre M. Perry, puis M. Dias, à ce sujet.
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Je crois que ce serait un véritable suicide politique pour les libéraux de donner de l'argent à Air Canada et aux autres compagnies aériennes qui en doivent encore à leurs clients. Il ne fait aucun doute à mes yeux que cela doit être intégré à l'entente, car les clients d'Air Canada ne vont pas manquer de pousser les hauts cris, et ce, à juste titre, si l'entreprise reçoit des milliards de dollars et ne les remboursent pas. Je pense que c'est un élément incontournable.
Par ailleurs, on ne peut pas jouer sur deux tableaux à la fois. On ne peut pas affirmer que la situation est attribuable aux décisions prises par les provinces, comme la création de la bulle de l'Atlantique ou toutes les règles et restrictions imposées par les gouvernements pour la santé et la sécurité, qui sont toutes pleinement justifiées... Je ne suis pas en train de remettre en question les décisions prises, mais nous nous retrouvons dans une situation où la réglementation appliquée et les règles mises en place par les gouvernements anéantissent pour ainsi dire l'industrie, et on ne peut pas simplement dire à celle-ci qu'elle doit se débrouiller par elle-même. Il ne faut pas jouer sur les deux tableaux.
Nous comprenons les préoccupations en matière de sécurité. Il n'y a personne ici qui prétende le contraire, mais nous disons seulement que si le gouvernement met en place des restrictions qui vont causer la ruine de notre industrie, nous serions, ma foi, portés à croire qu'il va nous tendre la main pour nous dire que nous allons traverser cette crise tous ensemble. C'est exactement comme pour la pandémie. Nous sommes tous dans le même bateau, peu importe notre secteur et les bénéfices que nous réalisons, et la seule façon de nous en tirer est de travailler tous ensemble. Il faudra donc que nous puissions également compter sur une économie forte.
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Merci, monsieur le président.
Je veux d'abord et avant tout remercier tous nos témoins de leur participation à la séance d'aujourd'hui. J'ai bien écouté ce que vous aviez à nous dire, et j'ai pris différentes notes.
Nous nous retrouvons tous dans une situation très difficile. C'est assurément le cas de nos transporteurs aériens. Comme je l'ai déjà indiqué à maintes reprises, ma circonscription de Barrie—Springwater—Oro-Medonte est parfois désignée comme étant le « Terminal 4 » étant donné le grand nombre d'employés de l'aéroport Pearson qui y résident et font le trajet quotidien via l'autoroute 400. On m'en parle tous les jours.
Nous avons entendu aujourd'hui certains commentaires plutôt troublants. Je vais vous en rappeler quelques-uns.
Monsieur Lesosky, vous avez dit que le gouvernement doit travailler avec vous, pas contre vous.
Monsieur Perry, vous avez parlé de consultations insuffisantes du gouvernement concernant la sécurité.
Monsieur Rauenbusch, vous avez accusé le gouvernement d'avoir aggravé la crise actuelle.
Il va de soi que la pandémie n'a pas besoin d'être ainsi aggravée. Je vais peut-être commencer par M. Lesosky. Pourriez-vous nous expliquer dans un premier temps ce que vous vouliez dire exactement en indiquant que le gouvernement doit travailler avec vous, pas contre vous.
Je ne sais pas exactement à qui je devrais adresser ma dernière question. Peut-être à l'un de ces trois messieurs qui passent davantage de temps dans les aéroports.
J'ai reçu un appel juste avant notre réunion, ce qui fait que je n'ai pas eu beaucoup de temps pour faire mes propres recherches à ce sujet. J'ai parlé à un membre d'une association représentant des travailleurs de l'aéroport Pearson qui m'a appris que l'on y tient un registre de la COVID. Il m'a indiqué que les employés affectés au contrôle de sécurité des passagers figurent parmi les plus fréquemment touchés par la COVID selon ce registre. Il y avait un pourcentage de cas assez élevé pour eux à l'aéroport.
C'est un résultat qui doit être plutôt inquiétant pour vous qui devez travailler dans les aéroports à proximité de ces points... Il y a bien les tests de dépistage rapide, mais cela ne vous donne pas grand-chose si vous attrapez le virus en côtoyant un employé qui s'occupe du contrôle de sécurité à l'aéroport.
Est-ce que quelqu'un peut me dire s'il a entendu parler de ce registre de la COVID à l'aéroport Pearson et des résultats qu'on y consigne, notamment pour ce qui est des employés affectés au contrôle de sécurité des passagers? Est-ce que quelqu'un est au courant?
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Merci, monsieur le président.
Merci à tous les témoins qui sont des nôtres aujourd'hui.
J'ai parlé à bon nombre des résidants de ma circonscription qui ont pu bénéficier de la subvention salariale par l'entremise de leur employeur ou qui ont eu accès à l'assurance-emploi grâce au régime simplifié. Bon nombre d'entre eux étaient directement ou indirectement à l'emploi du secteur du transport.
J'ai aussi eu la chance de discuter avec des amis à l'étranger qui m'ont indiqué que leur pays n'offrait pas de mesures de soutien comme la Prestation canadienne d'urgence, l'assurance-emploi ou la subvention salariale. Comme vous le savez, il s'agit là de programmes extrêmement importants dont ont pu bénéficier de très nombreux Canadiens, des millions de travailleurs en fait, partout au pays pour traverser cette période vraiment difficile.
Monsieur Dias, ma question s'adresse à vous. Appuyez-vous les mesures universelles prises par le gouvernement du Canada pour aider les Canadiens pendant cette pandémie, des mesures comme la Prestation canadienne de la relance économique et la simplification du régime d'assurance-emploi?
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Cela ne fait aucun doute. Au départ, tout le monde faisait des pieds et des mains pour mettre de l'argent dans les poches des gens. Bon nombre des initiatives ont donc été bien sûr bénéfiques.
Il s'agit maintenant plutôt de savoir comment nous pourrions le faire plus efficacement. Quelles leçons avons-nous tirées de cette expérience? Vous avez parlé de l'assurance-emploi. Nous savons en fait que le régime d'assurance-emploi est déficient au Canada. Lorsque la pandémie a frappé, nous avons été pris totalement au dépourvu.
Il n'est pas question à ce moment-ci de simplement revenir aux anciennes façons de faire les choses. Qu'avons-nous appris? Nous avons appris que les travailleurs doivent tout au moins avoir droit à une aide minimale dans le cadre de l'assurance-emploi. Il faut que plus de gens puissent y être admissibles. Vous comprendrez que les initiatives mises en place par le gouvernement dans le contexte de la pandémie ont permis à un plus grand nombre de Canadiens d'établir leur admissibilité. Nous savons en effet que seulement 38 % des Canadiens sont admissibles à l'assurance-emploi en temps normal.
Nous savons aussi que notre filet de sécurité sociale est en piteux état et qu'il est grand temps d'en colmater les brèches. Est-ce que j'ai été favorable à certaines des initiatives qui ont été mises en œuvre? La réponse est oui. Est-ce que certains programmes ont été le plus souvent inefficaces? La réponse est également oui.
En définitive, je félicite les différents gouvernements d'avoir su conjuguer leurs efforts en réussissant la plupart du temps à mettre les considérations politiques de côté. Nous vivons tous une période très difficile. Nous avons pu travailler de façon plus unie à l'image d'une nation, et nous saurons mieux y parvenir encore si nous ne laissons pas les considérations politiques miner nos efforts. Il s'agit toutefois maintenant de déterminer ce qu'il convient désormais de faire.
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Merci, monsieur le président.
Ma question s'adresse à M. Perry, de l'association des pilotes de ligne.
La fin de semaine dernière, j'ai eu la chance de lire dans La Presse une lettre ouverte très touchante de M. Bradley Small. Ce dernier a piloté l'avion du premier ministre lors de sa campagne électorale. Dans sa lettre, il mentionne qu'il a alors appris à connaître le premier ministre et à l'apprécier, et qu'il a voté pour lui aux dernières élections. Par contre, il en arrive à lui dire ceci:
Aujourd'hui, vous nous méprisez, vous nous accablez de reproches et vous nous humiliez. Vous nous avez totalement abandonnés.
Je vous lis aussi la fin de sa lettre, parce que cela vient nous toucher:
Je ne sais pas si j'aurai toujours un emploi le mois prochain. Je ne sais pas si mon employeur survivra. Je ne sais pas combien de mes amis et collègues auront perdu leur maison et leurs économies de retraite après cette crise. Mais je suis certain d'une chose: votre inaction ne sera jamais oubliée.
Le sentiment exprimé par M. Small correspond-il au vôtre et à celui de vos membres qui se trouvent dans la même situation?
Je veux remercier très sincèrement tous nos témoins pour le temps qu'ils nous ont consacré aujourd'hui. Il est bien certain que nous vivons une période difficile, non seulement pour ce secteur, mais aussi pour bien d'autres partout au pays. Je suis persuadé que chacun saura reconnaître que les 338 députés, sans égard à leurs allégeances politiques, conjuguent leurs efforts pour s'assurer de faire le nécessaire pour leurs concitoyens canadiens.
Je tiens également à féliciter les membres du Comité et à les remercier pour leurs interventions d'aujourd'hui.
Espérons que nous saurons pleinement tirer parti des points de vue qui nous ont été présentés tout au long de cette étude afin de pouvoir, comme l'indiquait M. Dias, repartir sur de meilleures bases.
Nous sommes conscients que nous nous dirigeons vers une nouvelle normalité. En nous inspirant de ce que nous vivons maintenant et en fonction de la situation qui prévaudra après la pandémie, il nous faudra trouver des moyens plus efficaces de veiller à ce que tous les Canadiens se portent bien.
Cela dit, je remercie tous ceux et celles qui ont participé à la séance d'aujourd'hui en attendant avec impatience notre prochaine rencontre.
Bonne soirée à tous!
Je vais maintenant lever la séance, et nous nous reverrons tous jeudi.