HERI Réunion de comité
Les Avis de convocation contiennent des renseignements sur le sujet, la date, l’heure et l’endroit de la réunion, ainsi qu’une liste des témoins qui doivent comparaître devant le comité. Les Témoignages sont le compte rendu transcrit, révisé et corrigé de tout ce qui a été dit pendant la séance. Les Procès-verbaux sont le compte rendu officiel des séances.
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STANDING COMMITTEE ON CANADIAN HERITAGE
COMITÉ PERMANENT DU PATRIMOINE CANADIEN
TÉMOIGNAGES
[Enregistrement électronique]
Le mardi 8 février 2000
Le président (M. Clifford Lincoln (Lac-Saint-Louis, Lib.)): Je déclare ouverte la réunion du Comité du patrimoine canadien, qui se réunit aujourd'hui pour écouter le secrétaire d'État au Sport amateur, l'honorable Denis Coderre.
Comme vous le savez, la rencontre devait avoir lieu avant la cessation des travaux en décembre. Malheureusement, cela n'a pas pu se produire; alors nous nous réunissons à la première occasion en février. Je suis très heureux que nous ayons parmi nous aujourd'hui le secrétaire d'État au Sport amateur. Je cède la parole à l'honorable Denis Coderre.
L'honorable Denis Coderre (secrétaire d'État (Sport amateur)): Merci beaucoup, monsieur le président.
Dans un premier temps, je tiens à vous remercier personnellement. Il y a quelques années, vous avez eu la vision d'accepter qu'il y ait un sous-comité du patrimoine, qu'on appelle aujourd'hui la Commission Mills. Je parlerai de Dennis un peu plus tard. Ce sous-comité a permis de donner une voix au sport amateur au Canada. Sachez que je pense que vous devez partager la paternité de la décision prise par le premier ministre le 3 août dernier de nommer un secrétaire d'État au Sport amateur. Votre leadership et celui des membres de ce comité ont permis de mettre de l'avant une politique du sport et a fait en sorte que le sport amateur devienne une priorité.
Dans un deuxième temps, vous me permettrez de saluer de façon particulière mon bon ami Dennis Mills, qui a fait un travail remarquable au niveau de cette commission, d'où le rapport. C'est lui qui, avec le concours de certains membres du comité ici présents, M. Mark, M. Solomon, Mme St-Hilaire, a permis de faire le point et de répondre à un besoin criant de la population.
[Traduction]
Le sport amateur est une question de qualité de vie. Le sport amateur est une question de culture. C'est une question qui touche notre identité. Puisque nous sommes dans une année olympique, il convient que, ensemble, nous cherchions à élaborer et à gérer une politique nationale du sport.
[Français]
Avant d'aller plus loin, j'aimerais vous présenter les gens qui m'accompagnent: M. Norman Moyer, qui est sous-ministre adjoint, responsable du sport à notre ministère, M. Dan Smith, directeur général de Sport Canada, ainsi que Mme Sue Neill et M. Roger Ouellette, qui s'occupent respectivement des programmes et de la question des organisations nationales sportives.
L'objectif, aujourd'hui, est de faire un survol des dossiers du Secrétariat d'État au Sport amateur et de réfléchir ensemble à ce que nous allons faire dans les prochains mois et les prochaines années. Évidemment, j'ai une vision à court, à moyen et à long terme. Il y a des choses auxquelles nous devons nous attaquer de façon pressante. Nous devons restructurer toute la question du sport amateur au Canada. Je ferai donc un survol de ce que j'ai l'intention de faire au cours des deux prochaines années.
• 1110
J'aimerais également souligner qu'au cours des
six ou sept derniers mois, je me suis affairé avant
tout à travailler avec la population sportive. Mon
rôle principal est de m'assurer que je puisse être
cette voix dévouée aux sports. Évidemment, je me suis permis
de rencontrer l'ensemble des Canadiens.
J'ai également pu être présent à plus d'une quarantaine
d'événements, ce qui m'a permis de prendre
le pouls de la population.
La présentation devrait durer une quinzaine de minutes; je répondrai par la suite à vos questions. Vous comprendrez que, nos horaires étant chargés, je devrai quitter à midi, monsieur le président. Je serai heureux de revenir si vous me réinvitez.
Alors, dans le contexte actuel, quelle est notre mission? Notre mission, c'est évidemment de parler d'excellence sportive, de parler du système sportif canadien, de travailler aussi dans un contexte identitaire, donc relatif à l'identité, de parler de culture, parce que sport et culture vont de pair, et évidemment de parler de la société canadienne. Qu'est-ce qu'on entend faire au niveau du sport dans la société canadienne?
Ces cinq thèmes définissent bien, pour moi, tout le volet du sport amateur au sein du ministère du Patrimoine canadien.
J'aimerais vous donner quelques chiffres. Premièrement, vous savez pertinemment que le sport et la culture, comme je l'ai dit tantôt, vont de pair. Lors d'un sondage que j'ai commandé au Québec et que je ferai aussi dans le reste du Canada, 90 p. 100 des gens ont dit que le sport était relié à la culture canadienne.
Vous savez qu'il y a plus de 9,6 millions de Canadiens et de Canadiennes qui participent au sport amateur.
[Traduction]
Les Canadiens estiment à 87 p. 100 que nous devrions financer davantage le sport amateur, et 78 p. 100 d'entre eux sont d'avis que le sport réduit la criminalité. Il est donc très important de souligner ici que le sport a un effet à tous les niveaux. C'est une question de qualité de vie. Enfin, 80 p. 100 des Canadiens concluent à un effet direct sur la santé.
[Français]
Sachez que le sport amateur, pour moi, constitue un investissement et non pas une dépense. Si nous augmentons de 10 p. 100 la population active canadienne qui pratique un sport et fait de l'activité physique, nous pourrons épargner jusqu'à 5 milliards de dollars en frais de santé annuellement.
Quant à la criminalité, les chiffres que nous avons obtenus lors de l'étude ayant mené au rapport Mills démontrent que 92 p. 100 des jeunes filles qui participent à un sport ne deviendront jamais délinquantes. Le sport a donc un impact direct sur la qualité de vie des gens.
Évidemment, au-delà des chiffres et des statistiques, ce qui doit retenir le plus notre attention, ce sont les éléments déterminants suivants, qui ont un impact marqué sur l'ensemble de la mosaïque canadienne.
Bien sûr, l'identité canadienne est importante. Lorsque nous allons à un événement, quel qu'il soit, lorsque nous participons à un championnat international junior de hockey, lorsque nous participons aux Olympiques, aux Jeux du Canada, aux Jeux du Commonwealth, nous sommes à même de constater un impact direct sur notre propre identité. Le sport amateur représente nos propres racines.
On parle aussi du développement des jeunes. Lorsqu'on parle de qualité de vie, on peut parler du développement des jeunes, de la cohésion du tissu social et de la santé.
Permettez-moi de glisser quelques mots au niveau de la croissance économique. Le sport amateur, c'est 378 000 emplois au Canada. Son impact économique est important.
[Traduction]
Le sport engendre pour 8 milliards de dollars de retombées économiques. C'est donc une question de commerce aussi. Santé, culture et commerce, voilà ce à quoi il faut penser quand on parle de sport.
[Français]
Cependant, regardons le contexte actuel. J'ai souvent dit que le sport amateur au Canada était l'affaire de tous. Nous devons travailler à créer très activement des ponts entre plusieurs niveaux. À Sport Canada, nous parlons de haute performance, mais n'oublions pas que les athlètes de haut niveau ont commencé par faire partie de la masse. Il est essentiel, lorsque nous voulons mettre de l'avant une politique nationale du sport amateur, qu'il y ait des ponts entre le sport de masse et le sport de haute performance. Nous devons cesser ces querelles, à mon avis inutiles, et travailler de pair avec les divers paliers de gouvernement afin de trouver ensemble un lien commun qui permettra d'établir de façon harmonieuse une vraie politique nationale du sport.
• 1115
La responsabilité du développement du système sportif
au Canada est partagée entre plusieurs niveaux
sur la base d'un partenariat. Si, au niveau fédéral,
on parle d'athlètes d'élite d'envergure nationale et
internationale, au niveau provincial, on doit parler de
réseaux scolaires et de tout ce qui touche la question
régionale et provinciale. Mais vous conviendrez
avec moi que même si l'on ajoute le niveau municipal
pour les sports de quartier, il fallait établir ce
partenariat pour élaborer un processus valable qui
permette d'avoir un impact
direct sur nos athlètes. Plusieurs exemples de partenariat
démontrent que cela peut fonctionner.
[Traduction]
Parlons des Jeux du Canada. Parlons des centres nationaux du sport, de l'accréditation des entraîneurs et de ce qui se passe sur le plan du programme des athlètes. Nous pouvons travailler ensemble. J'arrive tout juste d'une conférence fédérale-provinciale où j'ai rencontré mes homologues provinciaux; si les gens savaient que, pour moi, la dimension nationale est synonyme d'harmonisation, il n'y aurait pas de guerre des drapeaux. Il est important que nous trouvions ensemble des moyens de nous comprendre. C'est pourquoi je vous parlerai un peu plus tard de la stratégie que j'entends suivre pour favoriser cette compréhension.
[Français]
Quel est maintenant le rôle de Sport Canada? Le rôle de Sport Canada est de soutenir les athlètes et les entraîneurs de haut niveau. C'est de s'assurer que l'on puisse édifier le système sportif canadien.
[Traduction]
Nous devons faire la promotion du sport et veiller à en assurer l'accessibilité et l'équité. L'équité fait partie intégrante du sport amateur. Aussi, il faudrait favoriser une plus grande participation des femmes, il faudrait parler d'intégration, parler de la participation des personnes handicapées. Nous devons trouver des moyens d'assurer un accès équitable à tous.
[Français]
Évidemment, vous savez déjà ce que je pense du bilinguisme. À mon avis, il est essentiel non seulement que le sport puisse refaire certains de ses devoirs, mais également que la politique nationale puisse assurer l'équité au niveau linguistique.
Nous avons, monsieur le président, plusieurs programmes au niveau de Sport Canada. Il y a les organismes nationaux unisport. Le gouvernement du Canada, par l'entremise de Sport Canada, finance déjà près de 43 de ces organismes sportifs nationaux. Il y a les organismes multisport et multiservice. Je pense au Conseil des jeux du Canada. Je pense au Centre pour l'éthique dans le sport. Il y a aussi la question de l'aide aux athlètes, le Centre national du sport, l'accueil et enfin les sports d'intérêt national.
Quelle sera maintenant la position stratégique de votre humble serviteur?
[Traduction]
Je ne suis pas là pour réinventer la roue. Je suis là essentiellement pour donner suite au rapport Mills.
Le sport, c'est l'affaire de tout le monde. Si nous y croyons, trois grands principes s'imposent à nous: leadership, partenariat et responsabilité. Vous aurez bien sûr constaté, depuis six mois, nous que mettons tout notre coeur à faire du sport une priorité.
[Français]
J'espère bien humblement avoir réussi à vous démontrer que j'étais totalement dévoué à la question du sport. L'intégration, l'imputabilité et la responsabilisation me tiennent à coeur.
[Traduction]
Nous devons assurer le respect de ces principes. Nous devrions certes fournir des services aux organisations, mais en retour, les organisations devront être plus prêtes à rendre des comptes. C'est pourquoi je me propose de mettre sur pied un nouveau cadre de financement, qui permettra justement d'assurer cette reddition des comptes. Il ne s'agit pas de dire simplement que nous devons accorder plus de fonds aux organisations sportives; nous devons aussi nous assurer que ces organisations rendent des comptes à leur clientèle: allégement des structures et accroissement du financement des sports et des fonds pour les athlètes.
[Français]
Comme je l'ai dit tantôt, la question des langues officielles me préoccupe. Mais, à la lumière des rencontres tenues avec l'ensemble des organismes nationaux et des fédérations canadiennes, j'ai bon espoir que des choses précises vont se faire à ce niveau.
Finalement, vous me permettrez de parler de valeurs. Dans le monde du sport, on ne doit pas seulement parler d'aide directe, on doit aussi penser aux valeurs. C'est pour cette raison que je suis extrêmement fier de voir que, depuis 1983 et davantage encore depuis 1988, le Canada exerce un leadership au niveau de l'antidopage.
• 1120
J'aimerais vous annoncer que du 16 au 18
février prochain, il y aura la conférence
de Montréal. Déjà, plus de 26 pays ont accepté d'y
participer avec nous pour faire en sorte que nous
puissions prendre nos responsabilités et
assumer notre leadership au niveau de l'Agence internationale
antidopage, dont la première réunion a eu lieu
en janvier dernier à Lausanne.
Maintenant, on a beaucoup de travail à faire. Comme vous le savez, il y a des problèmes au niveau de la médiation et de l'arbitrage, à savoir comment rééquilibrer les droits des athlètes et l'importance de l'encadrement qu'on appelle la fédération. Pour cette raison, j'ai déjà mis sur pied un groupe de travail qui a pour but de créer un système intégré et indépendant de médiation et d'arbitrage.
Deuxièmement, j'ai l'intention de mettre sur pied un réseau consultatif dans toutes les provinces.
[Traduction]
Nous aurons donc un comité consultatif, mais pas une nouvelle structure. Il y aura des représentants dans chaque province qui m'aideront, j'en suis sûr, à définir le nouveau contexte susceptible de nous assurer une meilleure politique du sport.
[Français]
Maintenant, quels sont les grands enjeux? D'ici deux ans, nous aurons une nouvelle loi sur la condition physique et le sport amateur. Nous aurons à revoir la question du financement, donc la question des Jeux, et celle de la performance. Nous devrons mettre sur pied un nouveau cadre de financement des organisations nationales de sport. J'entends accroître la collaboration fédérale, provinciale et territoriale. Je veux assurer un suivi au Sommet international de la drogue dans le sport; comme vous le savez, le Canada posera la candidature de Montréal pour l'obtention du siège social de l'Agence internationale antidopage. Et, puisque le sport et la science vont de pair, nous souhaitons établir un réseau national sur la science sportive à partir des universités.
Tout cela se fera dans un contexte où nous mettrons de l'avant des conférences régionales: une pour la région de l'Atlantique, une pour le Québec, une pour l'Ontario, une ou peut-être même deux pour les Prairies, une à Victoria pour la Colombie-Britannique et finalement, une pour les Territoires.
Par la suite, nous tiendrons un sommet national présidé par notre premier ministre. À cette occasion, nous démontrerons non seulement notre volonté d'assumer notre leadership, mais aussi notre souhait de travailler en harmonie, puisque la nouvelle politique canadienne du sport amateur sera établie à partir des recommandations formulées lors de ces conférences. Il ne s'agit pas ici de s'arroger les responsabilités de qui que ce soit, mais bien de déterminer une fois pour toutes ce que font la main gauche et la main droite.
Je vous remercie et je suis prêt à répondre à vos questions.
[Traduction]
Merci beaucoup.
[Français]
Le président: Merci beaucoup, monsieur le secrétaire d'État. J'ouvre la discussion, mais j'aimerais d'abord faire un rappel.
[Traduction]
Nous avions convenu que la parole irait d'abord à deux députés de l'opposition, puis à deux libéraux, puis de nouveau à deux députés de l'opposition, après quoi chacun des membres du comité aurait la possibilité de poser des questions.
Monsieur Mark.
M. Inky Mark (Dauphin—Swan River, Réf.): Merci, monsieur le président.
Permettez-moi tout d'abord de souhaiter la bienvenue au secrétaire d'État au Sport amateur. Je suis ravi que vous soyez là. Comme vous avez déjà été membre du comité, je suis heureux de vous voir au bout de la table.
Je suis entièrement acquis à l'importance du sport amateur. Je continue à être déçu de ce que les médias consacrent tellement de temps au sport professionnel sans tenir compte du rapport Mills ou de tout ce que nous apporte le sport amateur et qui contribue à la richesse de notre pays.
J'ai d'ailleurs eu l'honneur, samedi, d'inaugurer officiellement, avec Nancy Greene, l'athlète canadienne du siècle, un centre de ski et de loisirs d'hiver, dans ma circonscription de Dauphin—Swan River, qui porte le nom de Asessippi Ski Resort. Je sais qu'elle est passionnée de sport amateur. Grâce à Nancy Greene, les jeunes apprennent à skier et beaucoup d'entre eux ont l'honneur de défendre les couleurs du Canada. Elle est tout aussi enthousiaste aujourd'hui qu'elle l'était quand elle a obtenu sa médaille pour le Canada.
• 1125
J'ai trois petites questions. La première concerne les
athlètes des Jeux olympiques et tout ce que nous avons entendu au
cours de l'été. Que fait-on pour s'assurer de garder les athlètes
canadiens au Canada?
Deuxièmement, que fait-on pour accroître le financement pour le sport amateur? Il y a certainement bien des aspects que nous pourrions financer, d'après le rapport Mills.
Troisièmement, dans le cadre du nouveau programme d'infrastructure que doit annoncer le ministre des Finances, y aura-t-il la possibilité d'accroître les installations pour le sport amateur?
M. Denis Coderre: Permettez-moi tout d'abord de vous présenter des excuses. Je suis allé à Brandon, et j'aurais dû me rendre à Dauphin aussi. La prochaine fois que j'irai là-bas, je passerai chez vous.
Nous devons faire preuve de circonspection quand il s'agit des athlètes des Jeux olympiques. Naturellement, nous ferons tout notre possible pour les garder au Canada. Il y en a qui partent, mais il y en a aussi beaucoup qui viennent chez nous.
Le problème tient à la façon dont nous définissons l'aide que nous accordons aux athlètes amateurs. Prenons tout d'abord le cas de la Grande-Bretagne, où les athlètes sont des employés de l'État, de sorte qu'ils touchent un salaire.
Le gouvernement canadien, par l'entremise de Sport Canada, accorde une aide financière aux athlètes. Naturellement, bien des gens diront que cette aide est insuffisante et qu'il faudrait faire mieux. Je suis d'accord avec eux. Alors, aidez-moi à vous aider.
Quand nous les consultons, les Canadiens nous disent qu'il faudrait abaisser les impôts, rembourser la dette, investir davantage dans les soins de santé et l'éducation. Si donc nous sommes persuadés qu'il y a un lien direct avec la santé et l'éducation, nous pourrions peut-être... les considérations partisanes n'ont pas leur place ici. J'estime que le sport amateur devrait être une priorité pour nous tous et que nous devrions tous être sur la même longueur d'onde. Il est important d'exercer des pressions pour que nous ayons plus d'argent pour le sport amateur. À l'heure actuelle, nous avons un budget d'environ 60 millions de dollars.
Quant à l'infrastructure, je suis naturellement pour la création de nouvelles installations sportives. Il y a deux façons de s'y prendre. Premièrement, si nous participons aux soumissions qui sont faites pour certains jeux—les Jeux du Commonwealth, les Jeux du Canada, par exemple... chaque nouvelle série de Jeux du Canada bénéficie de la participation financière du gouvernement canadien. Si toutefois il y a un nouveau programme d'infrastructure, il faudrait faire savoir que les critères pour les grands projets d'équipement devraient permettre aux municipalités de proposer aussi la construction d'installations sportives.
Le président: Avez-vous une petite question, monsieur Breitkreuz, ou voulez-vous attendre à plus tard?
M. Cliff Breitkreuz (Yellowhead, Réf.): Une petite question?
Le président: Oui.
M. Cliff Breitkreuz: Je voudrais pouvoir prendre la parole maintenant, si vous n'y voyez pas d'inconvénient.
Le président: Très bien.
M. Cliff Breitkreuz: Merci beaucoup.
Monsieur le secrétaire d'État, je suis heureux de vous voir là, et je suis ravi de constater que vous êtes devenu le nouvel aumônier chargé de sécher les pleurs des ministres du gouvernement libéral. Ils ont certainement besoin d'être consolés.
Je me demande dans quelle mesure vous êtes vraiment acquis à l'importance du sport amateur. Comme on l'a dit, le sport amateur comporte une importante dimension culturelle à l'échelle du pays tout entier, et il y a des millions de Canadiens qui s'y adonnent—non pas seulement des jeunes et des étudiants, mais aussi des adultes—quelle que soit la saison de l'année.
Aussi quand vous faites cette déclaration selon laquelle la langue a un rôle à jouer dans le sport amateur, quand vous dites que vous allez mettre fin au financement si les deux langues... c'est ce qu'a rapporté le Calgary Herald l'automne dernier. Vous faites de la langue une considération dans le contexte du sport amateur et vous menacez de cesser d'accorder des fonds aux villes qui n'assurent pas le service dans les deux langues. Exception faite de Montréal, aucun des centres olympiques au Canada ne se trouve dans des villes bilingues.
Comme on pouvait s'y attendre, il y a eu un tollé, surtout à Calgary, quand vous en avez fait l'annonce là-bas, quand vous avez dit, et ce dans un contexte de compressions budgétaires déjà décrétée pour le sport amateur, que vous alliez réduire encore davantage l'aide financière si l'on ne respectait pas le principe des deux langues. J'aimerais vous entendre là-dessus.
M. Denis Coderre: Je tiens tout d'abord à vous dire comme je suis heureux de vous voir ici aujourd'hui. Cela me rappelle le bon vieux temps où j'étais vice-président du Comité des langues officielles.
Des voix: Ah, ah!
M. Denis Coderre: Je ne répéterai donc pas tout ce que je disais à l'époque au sujet du Parc jurassique. Je n'en parlerai pas aujourd'hui.
Une chose est claire: je ne suis pas un citoyen de deuxième classe. Pas plus que tous mes compatriotes canadiens-français. Pour ce qui est de la reddition des comptes, c'est précisément pour cette raison que je me déplace aux quatre coins du pays. J'ai l'appui du milieu du sport à la grandeur du pays tout entier.
Je reviens tout juste d'un voyage dans l'Ouest canadien. Je me suis rendu à Calgary, où j'ai rencontré des représentants de l'ADOC. Je me suis entretenu avec Diane Jones, celle dont vous avez parlé, qui m'a dit qu'elle avait été mal citée, car elle est d'accord pour dire qu'il faudrait aussi fournir des services en français.
Si le sport est lié à notre identité, si les athlètes portent nos couleurs, il faut aussi que nos valeurs soient reflétées. Le nouveau régime de financement qui sera mis en place tiendra compte du respect de ces valeurs. Il en va de l'avenir de nos enfants; il en va du message que nous voulons transmettre au monde. Nous avons deux langues officielles au Canada, et l'athlète est très heureux de ce que nous puissions travailler ensemble.
Je suis là pour jeter des ponts. Je suis là pour veiller à ce que nous ayons les nouveaux outils dont nous avons besoin. Vous avez devant vous un secrétaire d'État qui prend très au sérieux la question du bilinguisme.
[Français]
Le président: Madame St-Hilaire.
Mme Caroline St-Hilaire (Longueuil, BQ): Merci beaucoup au secrétaire d'État au Sport amateur. Il va sûrement comprendre ce langage puisque sa comparution d'aujourd'hui ressemble beaucoup à une finale de la Coupe Stanley.
On ne partage pas les mêmes opinions politiques...
Une voix: [Note de la rédaction: Inaudible].
Mme Caroline St-Hilaire: C'est un 4 de 7.
M. Denis Coderre: D'accord.
Mme Caroline St-Hilaire: M. Coderre et moi ne partageons probablement pas les mêmes objectifs politiques. Toutefois, je tiens à saluer son intérêt. Il semble avoir à coeur les intérêts du sport amateur et surtout ceux des athlètes.
Je suis un petit peu mal à l'aise aujourd'hui. Durant les deux dernières années, surtout l'année dernière avec le dépôt du rapport Mills, il y a eu des recommandations précises et des déclarations, de votre part surtout, selon lesquelles les athlètes vivent sous le seuil de la pauvreté. Or, dernièrement, on a vu M. Manley annoncer qu'il était prêt à dépenser des millions pour les athlètes du sport professionnel et vous étiez bien heureux de cette annonce. Étant donné que M. Manley a reculé, je me demande si, de votre côté, vous avez fait des revendications auprès du cabinet afin d'obtenir cet argent pour le sport amateur. C'est ma première question.
Je sais que vous tentez de faire un gros travail au niveau de l'antidopage. Or, il y a au Québec un institut qui s'appelle l'INRS, qui a besoin d'argent et qui, d'année en année, en reçoit de moins en moins. Si on veut que l'Agence internationale antidopage s'établisse à Montréal alors qu'on a déjà au Québec des instituts qui font du beau travail, le gouvernement canadien doit d'abord démontrer un intérêt pour un tel institut non pas en diminuant ses subventions mais en les augmentant. Ce sont mes deux questions. Je reviendrai plus tard.
M. Denis Coderre: Merci, madame St-Hilaire.
Dans un premier temps, je vous dirai que je suis de ceux qui pensent qu'on peut mâcher de la gomme et marcher en même temps. Cela veut dire qu'on est capables d'avoir des positions précises et de soutenir nos collègues tout en ne perdant pas de vue, et j'espère que vous l'acceptez également, que je suis un passionné du sport amateur, auquel je suis totalement dévoué. Oui, j'ai fait des revendications.
Tout en reconnaissant le travail extraordinaire que Mme Copps a accompli à ce niveau, je dois dire que la décision du premier ministre de donner une voix aussi dévouée au sport constitue sa réponse au rapport Mills.
Oui, il manque des fonds. Oui, il y a des athlètes qui manquent d'argent. Oui, je veux travailler en conséquence. Cependant, vous comprendrez également qu'il ne s'agit pas strictement de demander de l'argent supplémentaire. Il faut aussi s'assurer que l'argent que nous avons actuellement est bien dépensé. C'est pour cette raison que je fais une étude approfondie en collaboration avec mes fonctionnaires et la communauté sportive. Vous êtes à même de constater à quel point je suis impliqué au niveau de cette dernière. Je travaille avec les athlètes et pour eux. Nous devons restructurer le sport au Canada et toute la question de l'imputabilité, à savoir comment l'argent se dépense, doit, à mon avis, être prioritaire.
• 1135
Évidemment, il y a eu des coupures au niveau de
l'antidopage. Vous savez qu'au cours des six
dernières années, notre gouvernement a dû s'affairer à
régler le déficit. Nous avons dû
prendre des décisions qui n'ont pas été
faciles, mais ma façon d'aborder l'antidopage vous
démontre que nous voulons en faire une priorité. Je
connais bien Christiane Ayotte, avec qui je travaille
et qui fait un travail admirable. Vous
savez également que nous finançons le Centre
canadien pour l'éthique dans le sport, auquel on donne
près de 1,9 million de dollars. Là-dessus, 700 000 $
vont déjà à l'INRS. Vous avez
vérifié les chiffres, me dit-on. Il est donc
clair que nous voulons nous occuper d'antidopage.
D'ailleurs, si nous parvenons à attirer l'Agence internationale antidopage au pays, nous en retirerons plus que de la crédibilité. Je veux mettre sur pied une stratégie qui nous permettra d'établir un réseau scientifique à la grandeur du Canada. J'ai vu ce qui se passe à l'Université de Calgary et à l'Université du Manitoba au niveau de l'antidopage. Il existe des programmes auxquels on pourrait se référer, notamment les chaires universitaires et les Instituts de recherche en santé du Canada. Je pense que le fait d'avoir quelqu'un capable de porter toute son attention sur le sport amateur qui, soit dit en passant, touche 14 ministères, permet de centraliser tout ça. Je vérifierai aussi auprès de mes collègues afin de trouver des réponses à vos questions.
[Traduction]
Le président: Monsieur Mills.
M. Dennis J. Mills (Broadview—Greenwood, Lib.): Merci beaucoup, monsieur le président.
Monsieur le ministre, je me réjouis de ce que vous ayez été nommé secrétaire d'État au Sport amateur, et je sais que votre passion et vos talents d'organisateur changeront le visage du sport au Canada.
Dans l'exposé que vous nous avez présenté aujourd'hui, vous avez fait allusion à ce que je considère comme le bijou caché du rapport auquel nous avons tous travaillé pendant plus d'une année et demie. Ce bijou, c'est le lien entre le sport et les soins de santé. Nous avons entendu des témoins experts du ministère de la Santé qui nous ont dit que, si nous pouvions amener plus de Canadiens à accroître volontairement leur niveau d'activité physique, à faire passer la proportion de 39 p. 100 à 49 p. 100 ou à 50 p. 100, le budget des soins de santé pourrait être allégé de presque 5 milliards de dollars par an. Vous avez fait allusion à cela dans votre exposé.
Ce que j'ai besoin de savoir, monsieur le ministre, c'est comment vous entendez vous y prendre pour mobiliser la population afin que tous les Canadiens soient physiquement actifs et en forme et que nous puissions ainsi nous attaquer au plus gros problème auquel nous nous heurtons, à savoir la crise des soins de santé.
M. Denis Coderre: Merci beaucoup pour cette question, Dennis.
Un de mes principaux objectifs au Conseil des ministres est d'attirer l'attention de mes collègues sur le fait que le sport amateur offre une solution à certains de nos problèmes. Naturellement, j'ai eu plusieurs rencontres avec le ministre de la Santé, et nous sommes d'accord pour que les fonctionnaires de nos deux ministères essaient de trouver le moyen de revenir à un programme d'éducation qui mettrait l'accent sur le sport amateur en tant qu'investissement ayant un effet direct sur la santé.
Nous savons tous qu'il y a des problèmes. Chez les jeunes, par exemple, il y a des différences entre 1980 et 1999. Chez les 12 à 17 ans, il y en a maintenant 20 p. 100 de plus qui ne font plus de sport. Cela aura un effet au cours des 40 prochaines années. Ce sera catastrophique pour les soins de santé.
C'est pourquoi le moment est opportun, le moment est idéal. Ce qu'il nous faut maintenant faire, c'est canaliser nos efforts pour trouver des programmes appropriés, dans le contexte des soins de santé et du programme de conditionnement physique, dont mon collègue Allan Rock a la responsabilité.
• 1140
Il faut aussi que mes collaborateurs à Sport Canada, de
concert avec les athlètes, les entraîneurs et les ONS, les
organismes nationaux de sport, s'assurent, dans le cas de la
participation des personnes handicapées, qu'il y ait une stratégie
à cet égard. C'est pourquoi j'insiste pour dire que le sport
amateur n'est pas qu'une question d'argent, mais bien une question
de valeur.
Nous devons donc veiller à ce que, à l'avenir, ces valeurs, de même que les programmes que j'ai l'intention de proposer, fassent partie de notre politique nationale du sport.
Merci.
M. Dennis Mills: Merci, monsieur le président.
Le président: Merci beaucoup, monsieur Mills.
Monsieur St-Julien.
[Français]
M. Guy St-Julien (Abitibi—Baie-James—Nunavik, Lib.): Merci, monsieur le président. Monsieur le ministre, c'est tout un honneur de vous recevoir à ce comité.
J'ai deux questions, monsieur le président. La première porte sur la recommandation qui, parmi les 69 qui ont été faites, a été acceptée. Elle a peut-être passé parce que chez nous, le samedi soir, les joueurs de hockey courent après une rondelle. Cependant, en Abitibi et au Témiscamingue, les gens courent après un job le samedi soir.
Il reste 68 recommandations. Or, vous savez que la région que je représente est la plus vaste de toutes les régions des 10 provinces canadiennes; sa superficie est de 802 000 kilomètres carrés. Monsieur le président, on oublie toujours le Québec profond et les régions rurales ici, à Ottawa. Tout est axé sur les grands centres, ceux de Montréal, d'Ottawa, de Toronto, de Vancouver et ainsi de suite. On oublie le Québec profond.
Vous avez établi des priorités concernant les 68 recommandations qui restent. J'aimerais attirer votre attention sur des programmes régionaux qui soutiennent notre sport amateur, que ce soit le fonds des athlètes d'Abitibi-Témiscamingue, le fonds des loisirs de l'Abitibi-Témiscamingue ou les manifestations sportives. Nous avons des compagnies qui souhaitent un allégement fiscal pour les sociétés qui soutiennent depuis longtemps le sport régional. Les gens ont hâte de savoir ce qu'il en est de l'allégement fiscal. Ils ont hâte de voir s'il sera étendu afin d'aider le sport amateur chez nous.
Nous n'avons rien à attendre des grands centres. Nous n'avons pas d'installations olympiques ou d'installations comme il s'en trouve dans tous les grands centres. Il nous faut nous battre.
C'était là ma première question.
M. Denis Coderre: Merci, monsieur St-Julien. Je vous dirai d'abord que sur les 69 recommandations du rapport Mills, 54 sont mises en oeuvre. Il y a des choses qui n'exigent pas de fonds supplémentaires mais relèvent plutôt d'une volonté politique. On y consacre de l'attention. Quant aux autres, évidemment... On pourrait dire qu'il y en a eu une 55e. On avait en effet demandé de donner une voix au sport, et le premier ministre a donné suite à cette demande en nommant un secrétaire d'État au Sport amateur.
Il est clair que toute la question de la fiscalité sportive est une chose à laquelle j'aimerais m'attarder. Cependant, comme j'ai répondu à mon collègue Inky Mark tout à l'heure, il faut aussi préparer l'opinion publique en ce sens; il travailler en collaboration avec l'opinion publique.
La semaine dernière, nous avons eu une conférence fédérale-provinciale. Lorsqu'on parle de politiques harmonieuses, de développement régional et de conditionnement physique, cela fait aussi partie des préoccupations de mes collègues provinciaux. Comme nous devons avoir des conférences régionales ainsi qu'un sommet national, cette question devra y être abordée, de même que celle d'une éventuelle stratégie à adopter.
Une conférence nationale ne servira pas à se demander quel est le problème. Je pense que Québec a eu son cadre d'intervention et s'est déjà penché là-dessus. Le rapport Mills a été très clair et a jeté un peu de lumière sur le portrait du sport amateur.
[Traduction]
Nous savons quel est le problème. L'idée n'est donc pas de définir le problème, mais bien de savoir ce que chacun est prêt à faire pour le régler.
[Français]
La question n'est pas de savoir quel est le problème mais plutôt de savoir ce que chacun d'entre nous est prêt à faire pour le régler.
Je fais les centres urbains, mais je vais aussi en région parce que j'y crois vraiment. Lorsque je suis allé à Brandon, c'était la première fois, depuis 1978, qu'un ministre des Sports se rendait à l'Université de Brandon.
Le messager est aussi le message. Il est important que l'on puisse aller en région. Dans la province, j'ai visité moult régions. J'ai rencontré les municipalités et les clubs locaux pour savoir ce qu'ils pensent d'une politique sportive. J'étais à Lévis pas plus tard qu'il y a deux semaines. Je m'en vais à Québec et je suis allé à Sherbrooke. J'irai bientôt dans votre coin.
• 1145
Donc, on veut
démontrer à la population que le
Canada, ce n'est pas juste Montréal, Toronto et
Vancouver. Lorsque je parlais de sport amateur
et d'intégration, c'était dans ce sens-là.
Il faut établir une politique
régionale au niveau du sport.
Le président: Vous reviendrez plus tard, monsieur St-Julien.
[Traduction]
Monsieur Solomon.
M. John Solomon (Regina—Lumsden—Lake Centre, NPD): Merci, monsieur le président.
Je vous souhaite la bienvenue, monsieur le ministre. Je profite de l'occasion pour vous inviter à visiter la Saskatchewan, parce que...
M. Denis Coderre: C'est déjà fait.
M. John Solomon: Pardon?
M. Denis Coderre: J'en ai parlé avec le ministre provincial.
M. John Solomon: Ah, vous avez...?
M. Denis Coderre: J'y serai en mars.
M. John Solomon: Très bien. Je suis impatient de vous y accueillir.
Vous avez dit dans votre exposé que vous aviez pour objectif de veiller—et je cite—à assurer à tous un accès équitable au sport. Je souscris à cet objectif. Je l'appuie entièrement.
Un des plus gros obstacles à l'accessibilité, à mon avis, c'est la pauvreté. Je crois que c'est pour cette raison que nous assistons à une baisse de la participation aux activités sportives; ces activités coûtent de plus en plus cher au niveau amateur. En Saskatchewan, c'est un problème qui nous préoccupe énormément à cause de la crise agricole; la situation économique est très difficile. Les parents avec qui je parle d'activités sportives... Je m'intéresse au sport depuis 40 ans en tant que participant et en tant que représentant élu—il n'y a pas tellement longtemps que j'ai été élu, soit dit en passant—, et la principale préoccupation des parents, c'est l'accès. Leurs enfants ne peuvent pas participer à des activités sportives ou bien parce que les parents ne travaillent pas ou bien parce que leur revenu est tellement modeste qu'ils n'ont pas les moyens de payer ces activités.
J'ai deux questions, dont une porte sur ce sujet. Étant donné cette baisse de participation et ces pressions économiques—et je crois que nous avons tous à coeur d'assurer une plus grande accessibilité—, avez-vous l'intention de chercher à faire inclure dans le budget un programme quelconque pour remédier à ce problème?
Je suis d'accord avec M. Mills pour dire qu'il est important, sur le plan de la santé, d'amener davantage de Canadiens à participer à des activités sportives, car c'est par la bonne forme physique que nous allons notamment réussir à nous sortir de la crise, selon moi. Pour être en forme, il faut, bien entendu, vivre sainement: faire de l'exercice et avoir un bon régime alimentaire.
Chercherez-vous, par exemple, à faire inclure dans le budget, comme le propose le rapport Mills, des crédits d'impôt pour les familles qui inscrivent leurs enfants à des activités sportives ainsi que pour les municipalités ou les organismes qui construisent des installations récréatives accessibles au public?
C'est là ma première question. J'en aurai une autre après, monsieur le président.
Le président: Pourquoi ne posez-vous pas rapidement votre autre question?
M. John Solomon: Mon autre question concerne l'opération de sauvetage de la LNH. C'est quelque chose que j'ai fait inclure dans le rapport minoritaire que nous avons annexé au rapport Mills; autrement dit, le Nouveau Parti Démocratique n'accepterait pas qu'une aide financière additionnelle soit versée à des joueurs de hockey qui gagnent des millions. Comme vous le savez sûrement, monsieur Coderre, dans leur dernier budget, les libéraux leur ont accordé un dégrèvement fiscal de 7 000 $ par tranche de million de dollars qu'ils gagnaient au Canada. En moyenne, les joueurs de hockey gagnent 1,8 million de dollars, si bien que nous leur avons consenti pour près de 15 000 $ de dégrèvements fiscaux pour l'année d'imposition 1999.
Étant donné les autres problèmes qui nous préoccupent énormément—vous avez parlé des soins de santé, et il y a bien entendu le sport amateur et la crise agricole dans l'Ouest canadien—j'aimerais savoir, et je crois que les Canadiens aimeraient le savoir eux aussi, dans quelle mesure vous avez joué un rôle dans la décision d'annoncer une opération de sauvetage pour la LNH. Comme vous êtes le ministre responsable du sport, il aurait été logique que cela vienne de vous plutôt que du ministre de l'Industrie. Je suis curieux de vous entendre nous dire quel a été votre rôle là-dedans et quelle est votre position à cet égard.
M. Denis Coderre: Je suis une personne assez publique, donc vous savez exactement ce que je fais.
Ce que nous devons trouver... Et c'est la raison pour laquelle, à la recommandation 67, lorsque nous parlons du sport professionnel, nous devons trouver un moyen de jeter des ponts et d'établir des liens, parce que ma stratégie en matière de sport professionnel, c'est de m'assurer que ces personnes finissent, si une aide quelconque est apportée—mais il est préférable de ne pas trop y compter—par investir davantage dans le sport amateur.
M. John Solomon: Absolument.
M. Denis Coderre: Autrement... Si je veux présenter une politique antidopage, si nous voulons nous assurer qu'il n'y a plus de dopage dans le sport, nous avons besoin d'une stratégie cohérente tant pour le sport professionnel que pour le sport amateur. Je pense que c'est le point le plus important. Mais c'est terminé. Ils ont fermé le robinet. Nous n'en parlerons pas.
• 1150
L'accès: ce n'est pas parce que je suis un boxeur que je vais
vous porter un uppercut, mais l'opposition—à l'exception de
Mme St-Hilaire dans quelques cas—ne me pose jamais de questions à
propos du sport amateur. Vous devriez poser des questions au
ministre des Finances. Pourquoi? Vous avez vos priorités, et je les
respecte—c'est très bien. Mais s'il s'agit d'une priorité réelle,
nous devrions nous demander, en nous assurant qu'il ne s'agit pas
d'une question partisane, ce que nous sommes prêts à faire.
Au cours des six derniers mois, j'ai visité le pays d'un bout à l'autre. Nous préconisons un accès élargi. Si nous avions un nouveau programme d'infrastructure, comme je l'ai dit à Inky, je pense qu'il faudrait qu'il s'applique aussi aux installations sportives. C'est une façon de répondre à votre question.
Deuxièmement, grâce aux Jeux du Canada, regardez ce qui s'est passé à Brandon et à Chicoutimi et ce qui se passera à Campbellton. Nous aurons de nouvelles installations; cela donnera aux jeunes la possibilité de faire du sport. C'est la raison pour laquelle je veux établir une nouvelle structure de financement. Je tiens à m'assurer que si nous investissons, nous investirons davantage dans le développement des sports, davantage dans les athlètes. Mais lorsque nous parlons de développement des sports, bien entendu, si nous avons ces conférences régionales et le sommet national, et si tout le monde se trouve à la même table, je demanderai aux gens ce qu'ils sont prêts à faire? Et je pense effectivement que l'accessibilité devrait être une priorité.
J'étais au Manitoba il y a trois semaines, dans la région de Winnipeg, et j'ai eu l'occasion de déjeuner avec les chefs des centres communautaires. Il faut que nous discutions davantage et je dois trouver des moyens de le faire. À la même table se trouvait un échevin municipal qui était d'accord. Plus nous en ferons la promotion, plus nous en parlerons, plus cela deviendra une priorité et plus cela deviendra un réflexe au sein de notre parti, de notre gouvernement et de votre parti. Donc chaque fois que nous parlerons de solutions, le sport amateur sera présent.
M. John Solomon: L'équité fiscale, les allégements fiscaux...
M. Denis Coderre: Comme je l'ai dit à M. St-Julien, au cours de la conférence régionale, j'estime que nous devrions aussi mettre l'accent sur la réforme fiscale dans le domaine du sport, et j'aimerais que nous en discutions, mais je tiens à vous rappeler à nouveau qu'en ce qui concerne les priorités—et nous sommes au courant des sondages et de ce que tout le monde dit, et je suis d'accord et je comprends—lorsque nous parlons de priorités, ils parlent de réduire les impôts, de rembourser la dette et d'investir davantage dans les soins de santé et l'éducation. On n'a jamais entendu parler de crédits d'impôt pour les parents.
Je suis un promoteur. Je suis un secrétaire d'État. Je n'ai pas de portefeuille. J'ai une grande gueule et je peux en parler, mais aidez-moi à vous aider.
M. John Solomon: Pas une grande gueule, mais une voix forte.
Le président: Le ministre m'a dit qu'il devait nous quitter à midi. J'ai une longue liste de noms, donc pour être juste envers tout le monde, si vous pouviez...
[Français]
Monsieur St-Julien, vous avez demandé à poser une question. Je suis en train de dire que le ministre doit quitter à 12 heures. Il y a une longue liste de demandes. Je vous demanderais de poser de courtes questions afin que tous les gens puissent se faire entendre, car c'est pour cela qu'on est ici. J'ai les noms de M. Wilfert, Mme St-Hilaire, M. Mark, M. Shepherd et M. St-Julien.
[Traduction]
Je ne sais pas comment diviser la tarte. Le ministre peut peut-être rester encore cinq minutes.
M. Denis Coderre: Mes réponses seront brèves.
Le président: Très bien.
Monsieur Wilfert.
M. Bryon Wilfert (Oak Ridges, Lib.): Je vous remercie, monsieur le président.
Monsieur le ministre, vous avez dit qu'environ 80 p. 100 des Canadiens considèrent que le sport présente des avantages pour la santé. Depuis plusieurs années—et c'est toujours le cas—je m'occupe de l'Association canadienne des loisirs/parcs dont j'ai été le président et dont je suis maintenant président d'honneur.
Des organisations comme l'Association canadienne des loisirs/parcs ont une présence populaire très forte et ont eu l'occasion de traiter avec Santé Canada et Sport Canada. Que l'on s'intéresse à la question du harcèlement dans les sports, au sujet duquel elles ont élaboré une politique, ou aux programmes de mieux-être, j'estime primordial que nous participions de façon plus active et plus uniforme aux organisations populaires de ce pays, pour aider à atteindre l'objectif de 80 p. 100 dont vous avez parlé. Cela me rappelle cette annonce publicitaire à propos d'un filtre à huile: vous pouvez me payer maintenant ou vous pouvez me payer plus tard. Je préférerais payer maintenant, c'est-à-dire nous assurer la participation des gens de la base qui s'occupent des loisirs et des sports au niveau local.
• 1155
Le rapport Mills a formulé 69 recommandations. Je ne vous
demanderai pas de nous en parler maintenant, mais j'aimerais savoir
comment vous allez suivre et, je l'espère, mettre en oeuvre un
grand nombre de ces recommandations clés.
Enfin, comme vous parlez de ponts et de liens, que je considère d'ailleurs importants, j'aimerais faire écho à ce qu'a dit mon collègue d'en face. En ce qui concerne un programme national d'infrastructure, lorsque vous construisez une route, il est logique de prévoir des pistes cyclables le long de cette route. Lorsque vous parlez d'installations de loisirs, c'est une fois de plus au gouvernement municipal de s'en occuper mais je pense qu'il est extrêmement important de nous assurer que le programme comprend des installations de sport et de loisirs si nous voulons atteindre les résultats voulus, c'est-à-dire améliorer la santé et la condition physique des Canadiens partout au pays.
Je sais que vous avez un important défi à relever, mais je sais que le comité est prêt à travailler en collaboration avec vous.
Le président: Monsieur Coderre.
M. Denis Coderre: Tout d'abord, Bryon, je suis d'accord avec ce que vous venez de dire, donc c'est 15 minutes de gagnées.
Comment vais-je suivre la mise en oeuvre de ces recommandations? Je pense que c'est un travail quotidien. C'est une question de volonté. Il s'agit dans bien des cas de jeter des ponts, de travailler avec les milieux sportifs et d'apprendre les uns des autres. Au cours de tous ces processus, ou dans le cadre d'une conférence régionale, chaque fois que je rencontre les gens, nous en parlons, donc en ce qui concerne la mise en oeuvre de ces recommandations, je crois que nous nous en tirerons assez bien.
En ce qui concerne la réforme fiscale et les choses de ce genre, c'est une question de stratégie et c'est l'affaire de tous. Chacun doit faire sa part. Et je suis prêt à écouter les membres du comité et tous ceux qui veulent faire la promotion du sport amateur et à travailler avec eux.
[Français]
Le président: Madame St-Hilaire.
Mme Caroline St-Hilaire: J'aimerais rappeler au ministre que nous avions demandé la création d'un sous-comité sur le sport. Étant donné que le ministre doit nous quitter bientôt, peut-être pourrions-nous le réinviter malgré son horaire chargé.
Je veux vérifier si j'ai bien compris quelque chose. Vous nous demandez d'aider le ministre des Finances. M. Martin aurait peut-être besoin d'aide de notre part afin d'avoir de l'argent pour le sport amateur. Je veux vérifier cela.
J'aimerais vérifier une deuxième chose. Je suis tombée bien malgré moi sur le canal Évasion et j'ai vu une publicité de votre part. Est-ce dans l'intérêt du sport amateur ou si c'est pour recommencer encore une fois la guerre des drapeaux? Est-ce de la propagande de la part du gouvernement canadien? Combien cette publicité a-t-elle coûté? Vous parlez beaucoup d'une politique nationale du sport qui sera mise en vigueur un jour, mais comme vous l'avez dit au début, on est en année olympique et les athlètes ont besoin d'argent. L'idée d'une politique éventuelle est très intéressante, mais je pense que l'aide devrait venir maintenant, étant donné qu'il y avait de l'argent de disponible pour le sport professionnel. Vous remettez cela aux calendes grecques alors que c'est maintenant que les athlètes en ont besoin. Cela me préoccupe.
M. Denis Coderre: Ce que je trouve regrettable, madame St-Hilaire, c'est que votre propre chef ne vous donne pas la possibilité de poser toutes les questions pertinentes parce que la priorité du Bloc québécois est strictement de pousser la séparation du Québec. Quand je parle avec la communauté sportive du Québec, ses membres comprennent que je suis sérieux et que je travaille d'arrache-pied pour eux. Si vous voulez jouer ce jeu, on va le faire, mais je dois vous dire que je fais depuis sept mois l'inventaire de toutes les questions au niveau du sport amateur. Excusez-moi de vous le dire, mais j'ai le sentiment que ce n'est pas votre priorité.
Deuxièmement, pour ce qui est de la question du canal Évasion, la publicité est gratuite; elle n'a rien coûté. Chaque fois que je pourrai faire la promotion du sport amateur, je le ferai, parce que le sport amateur, c'est aussi économique. On dit aux gens de penser aussi au récréotouristique quand ils élaborent des programmes d'événements précis; on leur rappelle que le sport est important et qu'il rapporte des dividendes importants pour les collectivités.
Madame St-Hilaire, je suis très déçu que vous essayiez de faire de la petite politique sur le dos des athlètes. Ils ne le méritent pas.
[Traduction]
Une voix: Bravo!
Le président: Monsieur Shepherd.
M. Alex Shepherd (Durham, Lib.): Je vous remercie.
• 1200
Ma question sera très brève. Dans votre déclaration
préliminaire, vous avez dit vouloir plus de souplesse et moins de
structure. Parallèlement, vous voulez que l'on renforce
l'obligation de rendre compte. Cela me paraît quelque peu
incohérent.
Ce qui m'intéresse surtout, c'est le type de cadre de responsabilité que vous allez mettre sur pied. Plus précisément, prévoyez-vous une méthode de suivi qui permettra de déterminer si l'argent a été effectivement dépensé de manière à vous permettre d'atteindre les objectifs que vous vous êtes fixés en matière de politique, et aussi pour que nous sachions après coup si les Canadiens en ont eu pour leur argent?
M. Denis Coderre: C'est une question très importante, et je suis tout à fait d'accord avec vous, le suivi sera indispensable. Lorsque nous parlons d'obligation de rendre compte, nous devons prendre les moyens voulus. Nous sommes en train d'établir un nouveau cadre, et chaque année on devra nous présenter un rapport sur la façon dont l'argent a été dépensé. Lorsque nous parlons d'obligation de rendre compte, ce n'est pas uniquement une question d'argent; c'est aussi une question d'efficacité de leur propre processus. Comment gèrent-ils leur problème?
Si nous voulons une politique nationale cohérente en matière de sports—en cas de différend entre les athlètes et les organismes nationaux de sports, par exemple—il est important que tout le monde soit sur la même longueur d'onde. Une structure allégée ne signifie pas l'absence totale de structure. Nous avons encore certaines questions particulières, certains cadres précis concernant la façon dont ils dépensent l'argent. C'est la première chose. Mais aussi, il faut établir de nouveaux partenariats. Les représentants de Sport Canada nous ont déjà indiqué qu'ils travaillent très étroitement avec les organisations nationales de sport en mai, qu'ils font de leur mieux pour s'assurer d'entretenir de bonnes relations entre eux.
Si nous voulons établir un nouveau partenariat—je parlais de responsabilité—et si nous voulons établir une stratégie, je pense qu'il est important de nous assurer que Sport Canada n'est pas là uniquement pour jouer les pères ni pour distribuer des allocations, un point c'est tout. Certaines organisations ont des problèmes avec les athlètes et c'est la raison pour laquelle je propose un nouveau groupe de travail chargé du règlement des différends. L'obligation de rendre compte, c'est plus qu'une question d'argent; c'est aussi établir une nouvelle relation entre nous tous.
Le président: Nous allons terminer par deux brèves questions. L'une sera posée par M. St-Julien.
[Français]
Soyez bref, s'il vous plaît.
M. Guy St-Julien: Monsieur le ministre, vous êtes bagarreur et travailleur. Vous dites que vous pouvez marcher en mâchant de la gomme. Chez nous, nous mâchons de la gomme de bois et nous marchons parfois carré.
Voici ma question. À 2 000 kilomètres d'Ottawa, dans le secteur du Nunavik, le gouvernement canadien est fiduciaire de la Convention de la Baie James. Souvent, les ministères ne respectent pas la Convention de la Baie James dans plusieurs domaines. Ils ne la respectent pas surtout pour ce qui est de la question du sport amateur. Ce n'est pas votre faute. Vous venez d'arriver. J'ai reçu du président du Conseil de la Société Makivik, Pita Aatami, une note datée le 28 janvier. Je dois dire que j'ai fait du bureau à Kuujjuaq durant trois jours. Il me dit:
-
L'absence d'installations récréatives pour nos
jeunes est vue comme l'un des principaux problèmes dans
nos communautés. La Société Makivik, de sa propre
initiative, et à même les fonds du patrimoine,
a construit des stades de hockey dans chacune de ses
quatorze
communautés. Il faudrait maintenant des installations
semblables que les jeunes et les citoyens de Nunavik
pourraient utiliser toute l'année pour y exercer des
sports...
Les gens du Nunavik veulent vous rencontrer à Kuujjuaq. Je sais que vous prendrez la peine d'aller faire un tour.
Je reviens du secteur autochtone; j'ai surtout rencontré des Inuits du Nunavik. Un de vos fonctionnaires m'a dit un jour...
Le président: Monsieur St-Julien, voulez-vous formuler votre question?
M. Guy St-Julien: Oui, mais je pense que le ministre va m'écouter. Il sera en retard, mais ce n'est pas grave.
Monsieur le ministre, des fonctionnaires du ministère du Patrimoine canadien m'ont déjà dit qu'ils n'allaient pas dans le Nord parce que c'était trop loin et que cela coûtait trop cher. On veut savoir ce qui va se passer dans le domaine du sport amateur, surtout pour ce qui est des infrastructures à venir. Est-ce que les gens du Nunavik auront de l'aide? Que fait le fédéral pour eux?
M. Denis Coderre: Je vous remercie de votre question, cela pour deux raisons. Premièrement, lorsque j'ai dit qu'il n'y avait pas de citoyens de seconde classe, c'était également vrai pour les Premières Nations et pour la population inuit. C'est pour cette raison qu'il y aura une conférence régionale dans les territoires. C'est pour cette raison que le 5 mars, je serai à l'ouverture des Jeux arctiques. C'est pour cette raison que j'ai travaillé en collaboration avec Bob Nault, notre ministre des Affaires indiennes, pour m'assurer que nous puissions travailler ensemble à l'établissement de ponts pour améliorer notre relation avec les peuples autochtones et inuits afin que nous puissions faire quelque chose au niveau du sport.
• 1205
Pour faire une bonne marche, ça prend un premier pas,
et ce pas est franchi. Quant aux infrastructures, c'est
la même réponse.
[Traduction]
Le président: Avant de céder le micro à M. Mills, je voulais simplement informer les membres
[Français]
que nous devrons régler quelques points avant la fin de la séance. Je vous prie donc de ne pas quitter la salle lorsque le ministre partira. Il ne nous faudra que quelques minutes pour régler ces questions.
[Traduction]
Monsieur Mills.
M. Dennis Mills: Je vous remercie, monsieur le président.
J'ai une brève question. Denis, nous savons ce qui se passe lorsque nous n'avons pas l'appui des médias nationaux au niveau du sport amateur. Si nous voulons mobiliser le pays pour qu'il appuie cet aspect de notre tissu social, nous devons trouver un moyen de susciter l'intérêt des médias nationaux pour le sport amateur. Avez-vous une idée des mesures que nous pourrions prendre? Je sais que vous avez des amis à Québec et Bob McCown à Toronto qui n'hésiteront pas à vous appuyer, mais vos collaborateurs ont-ils songé à des moyens qui nous permettraient de sensibiliser les journalistes sportifs au pays? Les pages sportives des journaux sont consacrées entièrement au sport professionnel, mais il est très rare qu'on y appuie le sport amateur. Est-ce une question à laquelle vous avez songé?
Une voix: C'est facile. Il suffit de causer un scandale.
M. Denis Coderre: J'aimerais bien savoir qui est le photographe qui a pris la photo qui paraît aujourd'hui dans tous les journaux.
Vous avez mis dans le mille. Chaque fois que je visite un endroit et que je prononce un discours, je suis heureux de constater la présence des médias. Étant donné que c'est l'affaire de tout le monde, j'estime qu'ils ont le devoir d'être là.
Je reviens de Calgary, où Jeremy Wotherspoon vient de briser un record mondial en patinage de vitesse et où Jamie Sale et David Pelletier ont remporté des notes parfaites en patinage artistique, tout comme Elvis Stojko. C'était la fin de semaine du Super Bowl, et dans le Calgary Herald, on parlait du Super Bowl à la page 7 et les six premières pages du journal étaient consacrées au sport amateur. Donc je leur rends hommage.
Je pense qu'ils font leur part dans une certaine mesure, peut-être pas suffisamment, mais plus nous en parlons... C'est comme on disait dans le film: «Construisez-le et ils viendront». Je pense que nous devrions tous unir nos efforts et nous assurer de faire la promotion du sport amateur, parce que c'est important pour nos enfants et pour notre avenir. Je suis Canadien et je suis fier de l'être et à ce titre j'estime que les médias devraient faire leur travail et font leur travail.
[Français]
Le président: Merci beaucoup, monsieur le ministre, d'être venu nous rencontrer.
[Traduction]
Je vous en suis très reconnaissant comme nous tous d'ailleurs. Bonne chance.
M. Denis Coderre: Merci beaucoup.
[Français]
Le président: Que les membres du comité veuillent bien nous accorder encore quelques minutes afin que nous puissions régler quelques questions nouvelles.
Tout d'abord, je veux vous annoncer que nous allons malheureusement perdre M. Godfrey, qui sera retenu à un autre comité qui siège aux mêmes heures. Il sera remplacé par M. Irwin Cotler.
[Traduction]
J'aimerais exprimer mes sincères remerciements à M. Godfrey pour son excellente contribution à ce comité dont il a été président pendant un certain temps.
[Français]
Vous avez déjà reçu de la part du greffier
[Traduction]
ces deux documents. L'un est le calendrier des prochaines réunions. L'autre est une liste de divers témoins qui pourraient comparaître, et dont nous avons discuté.
• 1210
En ce qui concerne le calendrier même, un calendrier a déjà
été préparé pour la période commençant aujourd'hui jusqu'à...
M. John Solomon: Monsieur le président, je n'en ai pas d'exemplaire. Est-il possible d'en avoir un?
Le président: Oui, nous ne manquerons pas de vous en remettre un.
Comme vous pouvez le constater, ce calendrier est conforme à ce dont nous avons discuté précédemment. Jeudi, nous recevrons M. David Leighton et M. Peter Herrndorf du CNA.
[Français]
Le 15 février, nous accueillerons le sous-ministre, Alexander Himelfarb, et le 17 février, M. Rabinovitch, le président de la Société Radio-Canada.
[Traduction]
Puis, pour le reste de la période qui précède le congé, les deux prochaines semaines, soit la semaine du 21 février et la semaine du 28 février et 1er mars, nous allons procéder à une étude de l'industrie de la distribution du livre.
Il y a certaines choses dont nous devrions discuter. Tout d'abord, vous constaterez que la plupart de nos réunions ont lieu dans cette salle, la salle 237-C, qui est maintenant équipée pour la télédiffusion. J'aimerais donc tout d'abord, chers collègues, que vous m'indiquiez si vous voulez que la séance avec les représentants du CNA, M. Himelfarb et M. Rabinovitch ainsi que les trois tables rondes soient télédiffusées.
M. Dennis Mills: Il faudrait absolument que la séance avec M. Rabinovitch soit télédiffusée.
Le président: C'est à vous d'en décider. J'aimerais savoir ce qu'en pensent les membres. Monsieur Mark.
M. Inky Mark: Monsieur le président, je serais partisan que l'on télévise toutes nos séances dans cette salle si cela est possible.
Le président: Très bien. Est-ce l'opinion générale?
Des voix: D'accord.
Le président: Ce sera fait.
En ce qui concerne l'étude sur la distribution du livre, une séance est prévue le 22 février avec des hauts fonctionnaires. Maintenant, pour des raisons évidentes, comme nous aurons des tables rondes par la suite, il y aura certains renseignements que nous voudrons peut-être obtenir des fonctionnaires de façon confidentielle pour nous préparer aux tables rondes. Il me semble qu'il serait préférable qu'il s'agisse d'une séance informelle à huis clos pendant laquelle nous pourrons poser toutes les questions sans que... Êtes-vous d'accord?
Des voix: D'accord.
Le président: Donc cette séance se déroulera à huis clos, et nous demanderons que toutes les autres séances soient télédiffusées.
Comme vous le constaterez, la séance qui aura lieu le 22 se déroulera à la pièce 112-N. Elle se déroulera à huis clos.
La greffière du comité: Non, elle aura lieu à la pièce 209 de l'édifice de l'Ouest.
Le président: Oh, elle aura lieu à la pièce 209 de l'édifice de l'Ouest. Je suis désolé. Il n'y a pas de caméra dans cette salle de toute façon, mais la discussion se tiendra à huis clos.
Nous avions décidé de rencontrer la ministre du Patrimoine canadien, ce que nous avons fait, et le secrétaire d'État pour le Sport amateur, ce que nous avons fait aujourd'hui. Hedy Fry a comparu devant nous. Donc nous allons recevoir M. Himelfarb, M. Rabinovitch et le CNA.
• 1215
Quant à ce qui nous reste de nos discussions précédentes, nous
pourrions envisager d'examiner à une date ultérieure la question de
la concentration de la propriété de la presse. Nous devons examiner
la question des parcs nationaux, nous devons rencontrer le
vérificateur général, et il y aura le rapport sur l'intégrité
écologique des parcs. Nous avons aussi parlé de convoquer le CRTC,
d'examiner les systèmes de télévision communautaire par câble,
Téléfilm et les musées virtuels, mais ce sera pour beaucoup plus
tard.
Y a-t-il d'autres questions? Monsieur de Savoye.
[Français]
M. Pierre de Savoye (Portneuf, BQ): Monsieur le président, en ce qui concerne les télévisions communautaires, on se rappellera qu'une loi mise en vigueur le 1er janvier 1998 prévoyait la possibilité pour les câblodistributeurs de contribuer à un fonds national plutôt qu'à leur télévision communautaire. Cette loi prévoyait qu'au bout de deux ans, donc le 1er janvier de l'an 2000—et nous y sommes—, il serait possible de réviser la loi pour vérifier si les choses se passent tel que prévu. Or, dans sa décision à l'époque, le CRTC a dit, et je cite:
-
Le conseil croit que rien n'indique vraiment que les
câblodistributeurs en place cesseront de soutenir le
canal communautaire comme débouché pour l'expression
locale.
Or, monsieur le président, ce n'est pas le cas. La télévision communautaire au Québec a une façon de faire particulière et, dans les six derniers mois, huit télévisions communautaires ont été fermées par Vidéotron, que vient d'acquérir Rogers, comme on le sait.
J'ai eu l'occasion de rencontrer les représentants de la Fédération des télévisions communautaires autonomes du Québec, qui sont aux abois et qui craignent que si on attend encore six mois, toute représentation qu'ils pourront faire viendra trop tard.
Je demanderais au comité que, de la même façon qu'on a procédé pour l'étude pour la distribution du livre, qui s'avérait chose pressante, on inscrive à notre ordre du jour la question des télévisions communautaires. On devrait étudier cette question immédiatement après la relâche de Pâques, si cela était possible.
[Traduction]
Le président: Qu'en pensent les membres? Y a-t-il des objections à la proposition de M. de Savoye?
M. Inky Mark: Je serais tout à fait en faveur d'une telle chose. Est-ce une question urgente? Quand aimeriez-vous que le comité s'en occupe?
M. Pierre de Savoye: Immédiatement après le congé de Pâques.
Le président: Après le congé. La greffière en prendra note parmi les autres points. Ce sujet est déjà inscrit à notre liste, donc nous allons simplement indiquer qu'il doit être abordé en priorité après le congé.
M. Pierre de Savoye: J'aimerais ajouter quelque chose d'autre à la liste, si possible.
[Français]
La Commission de la capitale nationale a actuellement un projet d'investissement pour la revitalisation du centre-ville. On a vu dans les journaux, assez récemment, qu'il y avait certaines difficultés. J'ai aussi lu que le président de la commission ne voyait aucune objection à venir informer le comité de l'état de la situation.
Je ne pense pas qu'il y ait quelque chose d'extrêmement urgent, mais il y a sûrement quelque chose d'important et d'intéressant pour les parlementaires que nous sommes. J'aimerais entendre l'opinion de mes collègues sur la question et voir ce que nous pourrions collectivement faire face à cela.
[Traduction]
Le président: Monsieur Limoges.
M. Rick Limoges (Windsor—St. Clair, Lib.): Sur un autre sujet, je n'ai aucune objection à ce qu'on examine des questions qui sont plus urgentes. Nous avons beaucoup de choses urgentes sur notre liste dont nous devons discuter, et il me semble logique d'accorder la priorité à celles qui sont plus urgentes.
Je proposerais aussi que si nous allons établir ce calendrier de réunion sur une base régulière, nous devrions peut-être inclure une liste des questions dont on prévoit discuter plus tard mais qui ne sont pas encore inscrites au calendrier, afin que nous soyons tous au courant de ces questions, comme vous l'êtes. Cela nous permettra de garder à l'esprit, lorsque nous discutons de ces choses, les questions dont nous n'avons pas encore discuté mais qui demeurent, à nos yeux, suffisamment importantes pour qu'on en discute.
Le président: Oui, c'est une très bonne idée.
M. Pierre de Savoye: D'accord.
Le président: En fait, la greffière a envoyé aussi cette feuille intitulée «Travaux futurs du comité». C'est ce que j'étais en train de lire.
M. Rick Limoges: Je comprends, mais je considère que c'est un excellent outil, et que ce serait un bon moyen de le faire.
Le président: Oui, je pense que ce serait une bonne façon de procéder. Donc c'est très bien. Je n'ai aucune objection à convoquer devant nous la Commission de la capitale nationale. Les représentants de la Commission ont déjà comparu devant nous. Ils sont toujours prêts à comparaître. Donc nous allons également les inscrire sur la liste des témoins à entendre après le congé de Pâques.
[Français]
Je pense que c'est tout pour ce matin.
La séance est levée.