FOPO Réunion de comité
Les Avis de convocation contiennent des renseignements sur le sujet, la date, l’heure et l’endroit de la réunion, ainsi qu’une liste des témoins qui doivent comparaître devant le comité. Les Témoignages sont le compte rendu transcrit, révisé et corrigé de tout ce qui a été dit pendant la séance. Les Procès-verbaux sont le compte rendu officiel des séances.
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38e LÉGISLATURE, 1re SESSION
Comité permanent des pêches et des océans
TÉMOIGNAGES
TABLE DES MATIÈRES
Le jeudi 14 avril 2005
¿ | 0940 |
Le président (M. Tom Wappel (Scarborough-Sud-Ouest, Lib.)) |
M. Peter Stoffer (Sackville—Eastern Shore, NPD) |
Le président |
M. Loyola Hearn (St. John's-Sud—Mount Pearl, PCC) |
Le président |
M. Loyola Hearn |
Le président |
M. John Cummins (Delta—Richmond-Est, PCC) |
Le président |
¿ | 0945 |
M. John Cummins |
Le président |
M. Carl Purcell (vice-président, Nova Scotia Salmon Association) |
¿ | 0950 |
¿ | 0955 |
Le président |
M. Carl Purcell |
Le président |
M. Lowell DeMond (directeur et ancien président, LaHave River Salmon Association) |
À | 1000 |
À | 1005 |
Le président |
M. Lowell DeMond |
Le président |
M. John Hart (ancien président, Margaree River Salmon Association) |
Le président |
M. John Hart |
Le président |
M. John Hart |
Le président |
M. John Hart |
À | 1010 |
À | 1015 |
À | 1020 |
Le président |
M. John Hart |
Le président |
M. Gerald Keddy (South Shore—St. Margaret's, PCC) |
M. Lowell DeMond |
M. Gerald Keddy |
À | 1025 |
M. Carl Purcell |
M. Gerald Keddy |
M. Lowell DeMond |
À | 1030 |
M. Gerald Keddy |
Le président |
M. Gerald Keddy |
Le président |
M. Loyola Hearn |
M. Lowell DeMond |
Le président |
M. Carl Purcell |
Le président |
M. John Hart |
Le président |
M. Jean-Yves Roy (Haute-Gaspésie—La Mitis—Matane—Matapédia, BQ) |
M. Lowell DeMond |
M. Jean-Yves Roy |
M. Carl Purcell |
M. Jean-Yves Roy |
À | 1035 |
M. Lowell DeMond |
M. Carl Purcell |
M. Jean-Yves Roy |
M. Lowell DeMond |
M. Jean-Yves Roy |
M. Carl Purcell |
M. Jean-Yves Roy |
Le président |
M. Peter Stoffer |
L'hon. Shawn Murphy (Charlottetown, Lib.) |
M. Peter Stoffer |
Le président |
M. Peter Stoffer |
Le président |
M. Peter Stoffer |
M. Lowell DeMond |
À | 1040 |
M. Peter Stoffer |
M. Lowell DeMond |
M. Peter Stoffer |
M. Lowell DeMond |
M. Peter Stoffer |
M. Lowell DeMond |
Le président |
M. Carl Purcell |
Le président |
M. John Hart |
M. Jean-Yves Roy |
M. John Hart |
Le président |
M. Peter Stoffer |
M. John Hart |
À | 1045 |
Le président |
M. Carl Purcell |
Le président |
M. Rodger Cuzner (Cape Breton—Canso, Lib.) |
M. John Hart |
À | 1050 |
Le président |
M. Carl Purcell |
Le président |
M. Lowell DeMond |
Le président |
M. Rodger Cuzner |
À | 1055 |
M. Leonard Forsyth (directeur et conseiller des ressources techniques, Margaree River Salmon Association) |
M. Rodger Cuzner |
M. Leonard Forsyth |
M. Rodger Cuzner |
M. Leonard Forsyth |
Á | 1100 |
M. Rodger Cuzner |
Le président |
M. John Cummins |
M. Carl Purcell |
M. John Cummins |
M. Carl Purcell |
M. John Cummins |
M. Carl Purcell |
M. John Cummins |
Á | 1105 |
M. Carl Purcell |
M. John Cummins |
M. Carl Purcell |
M. John Cummins |
Le président |
M. John Cummins |
M. Carl Purcell |
M. John Cummins |
Le président |
M. John Cummins |
M. Carl Purcell |
Le président |
M. John Hart |
Á | 1110 |
Le président |
M. Raynald Blais (Gaspésie—Îles-de-la-Madeleine, BQ) |
M. John Hart |
M. Carl Purcell |
M. John Hart |
M. Raynald Blais |
Á | 1115 |
M. Carl Purcell |
M. Raynald Blais |
Le président |
M. Rodger Cuzner |
Le président |
M. John Hart |
Le président |
M. John Hart |
M. Rodger Cuzner |
M. John Hart |
Á | 1120 |
M. Rodger Cuzner |
M. John Hart |
Le président |
M. Carl Purcell |
Le président |
M. Carl Purcell |
Le président |
M. Lowell DeMond |
Le président |
M. Gerald Keddy |
Á | 1125 |
M. Leonard Forsith |
M. Gerald Keddy |
M. Carl Purcell |
Le président |
M. Lowell DeMond |
M. Carl Purcell |
Le président |
M. John Hart |
Á | 1130 |
Le président |
CANADA
Comité permanent des pêches et des océans |
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l |
|
l |
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TÉMOIGNAGES
Le jeudi 14 avril 2005
[Enregistrement électronique]
* * *
¿ (0940)
[Traduction]
Le président (M. Tom Wappel (Scarborough-Sud-Ouest, Lib.)): Je déclare la séance ouverte. Conformément au paragraphe 108(2) du Règlement, le comité mène une étude au sujet du saumon de l'Atlantique. Nous recevons aujourd'hui les témoins suivants : M. Lowell Demond, directeur et ancien président de la LaHave River Salmon Association; M. Carl Purcell, vice-president de la Nova Scotia Salmon Association; M. John F. Hart, ancien président de la Margaree River Salmon Association et M. Leonard Forsyth, directeur et conseiller des ressources techniques de cette même association.
Messieurs, avant que nous commencions, j'ai quelques renseignements à transmettre aux membres du comité; la parole sera ensuite à vous.
Je tiens à dire aux membres que j'ai comparu devant le Comité de liaison. Je regrette de vous informer que le Comité de liaison a décidé qu'aucun comité ne serait autorisé à se déplacer jusqu'à l'automne. Il existe diverses raisons qui motivent cette décision. Cela signifie que nous avons des jours de libre dans la deuxième semaine de mai, alors je propose que mardi et jeudi prochains nous discutions des espèces envahissantes et qu'ensuite nous prenions une pause d'une semaine. Au retour, nous nous pencherons sur le budget des dépenses, mais nous n'avons rien de prévu pour le mardi et le jeudi.
J'aimerais vous parler de ce qui s'est passé au Comité de liaison et des raisons qui ont motivé la décision de refuser notre demande de nous déplacer. Je veux aussi vous proposer que l'on discute d'une nouvelle date pour notre voyage à la séance du mardi au cours duquel nous étions censés être en déplacement. Il est essentiel que nous discutions de cela à cette séance-là pour que je puisse fournir une proposition au Comité de liaison lors de la réunion du 19 mai qui servira à déterminer ce qui adviendra des demandes de déplacement à l'automne.
D'après les discussions que nous avons eues au Comité de liaison, je crois qu'il n'est pas urgent de fixer une nouvelle date avant cette séance du mardi, mais je pense que nous devrions prendre une décision au plus tard à cette date. Je propose que vous pensiez à une date possible dans la dernière semaine de septembre, et je vais obtenir tous les faits et les chiffres en fonction de cette date à propos des divers endroits où nous avons parlé de nous rendre. Je suggère de ne pas discuter de ces éléments jusqu'à ce que nous soyons absolument fixés, car je ne veux pas qu'il se crée des attentes.
Voilà ce que j'avais à vous dire. Y a-t-il des questions à ce sujet?
Monsieur Stoffer, allez-y.
M. Peter Stoffer (Sackville—Eastern Shore, NPD): Monsieur le président, quant aux deux journées de libre dont nous disposons maintenant, je recommande vivement que nous allions observer un ruisseau riche en poissons qui traverse un terrain de golf d'Ottawa. Je crois qu'il serait important, si nous pouvions organiser une partie de golf, d'examiner l'incidence sur les stocks de poissons de ce qui se passe dans ce ruisseau. Je suis certain que cette journée serait très enrichissante pour tous les membres du comité.
Le président: Je suis certain que notre comité prendra cette suggestion dans l'esprit qu'elle a été faite.
Monsieur Hearn, la parole est à vous.
M. Loyola Hearn (St. John's-Sud—Mount Pearl, PCC): Merci, monsieur le président. Je dois dire que j'admire votre confiance lorsque vous planifiez à long terme. Étant donné que nous n'irons pas à Terre-Neuve-et-Labrador pour l'étude sur la morue du Nord, je me demande si le comité, ou une majeure partie des membres, pouvait assister à l'importante conférence qui se tient à St. John's la semaine précédente.
Je pense que les membres qui viennent de Terre-Neuve voudront certainement y assister—mais aussi vous-même et quiconque siège au comité—parce qu'il s'agit prétendument de la conférence ultime sur la surpêche. C'est grâce à vous et aux membres du comité que la question est examinée. Alors j'estime que nous devrions assurer une présence importante là-bas.
Le président: Tout ce que je peux dire, monsieur Hearn, c'est qu'on ne peut qu'être d'accord avec vous. Mais ceux qui souhaitent assister à la conférence assumeront les coûts eux-mêmes et utiliseront leurs points de voyage.
Nous avons de nombreux témoins prévus pour les séances du mardi et du jeudi au sujet du budget des dépenses. Si le comité souhaite que ces séances soient reportées au 10 et au 12 mai, nous pourrions toujours faire cela, mais n'empiétons pas sur le temps auquel ont droit nos témoins d'aujourd'hui pour discuter de cela. Il s'agirait certes d'une option.
M. Loyola Hearn: Ou même mardi...
Le président: Je ne sais pas si on a étudié la question. Le greffier me signale qu'il faut avoir une invitation, et je ne crois pas que nous ayons été invités, ce qui, bien entendu, n'est pas étonnant, mais ce pourrait être...
Monsieur Cummins, vous avez la parole.
M. John Cummins (Delta—Richmond-Est, PCC): Monsieur le président, le comité Williams, comme vous le savez, a publié récemment son premier rapport, et l'une des difficultés auxquelles il a fait face, c'est l'obtention du rapport Melvin. Il s'agit d'un rapport qui a été rédigé par des agents des pêches qui étudient le fleuve Fraser, qui ont affirmé être préoccupés par le braconnage, précisément par les braconniers armés. On a refusé de transmettre ce rapport au comité Williams, et, le jour où il a présenté son rapport, son président en a obtenu une copie, mais lui seul.
Étant donné l'intérêt de notre comité pour ce rapport, je crois que nous devrions tenter d'en obtenir une copie. Je crois qu'il constituerait pour nous une bonne source d'information.
Je vais lire un bref passage du rapport Williams, qui fait référence au rapport Melvin. Il se lit comme suit :
Le Comité trouve cela très préoccupant, car il semble que l'information contenue dans le rapport concerne directement les politiques et les pratiques d'application en ce qui concerne un aspect de la pêche du saumon sockeye du Fraser. Le fait que le MPO refuse de transmettre cette preuve au Comité semble être le reflet des politiques d'application qui ont contribué en partie à la disparition d'un nombre considérable de saumons sockeye du Fraser. |
Je crois que notre comité pourrait trouver ce rapport intéressant, monsieur le président. Ne sachant pas si j'allais être ici ou non aujourd'hui, j'avais préparé une lettre, que je vais vous remettre, dans laquelle je propose que le comité tente d'obtenir une copie de ce rapport.
Le président: Je suis d'accord avec vous.
Je ne crois pas que vous deviez me donner une lettre. Je vais demander aux représentants du ministère d'apporter avec eux une copie du rapport lorsqu'ils viendront témoigner au sujet du budget des dépenses ou de nous la faire parvenir à l'avance.
¿ (0945)
M. John Cummins: Merci.
Le président: Nous avons très bien fait de publier notre rapport au moment auquel nous l'avons fait, car un grand nombre des recommandations qui figurent dans le rapport Williams reprennent essentiellement ce que nous avons dit. C'est nous qui aurions repris le contenu du rapport Williams si nous avions publié plus tard notre rapport. Je tiens donc à remercier les membres du comité de l'avoir terminé pour que nous puissions le présenter avant le rapport Williams.
Il existe donc deux rapports distincts sur la même question, qui présentent les mêmes constatations, ce qui me fait dire qu'il existe un problème important à l'égard de l'application de la loi par le ministère des Pêches et des Océans sur la côte ouest. J'ose espérer que nous pourrons nous pencher sur cette question au cours des séances sur le budget des dépenses.
Tout cela est très intéressant, mais nous avons des témoins qui attendent de prendre la parole.
Qui commencera, messieurs? Monsieur Purcell? D'accord.
Nous allons vous demander de limiter votre exposé à une dizaine de minutes chacun, ce qui nous amènera à 30 minutes, et ensuite nous passerons aux questions. Vous n'avez pas à prendre 10 minutes, soit dit en passant, mais si vous le souhaitez, vous pouvez aller jusqu'à cette limite.
Je suis désolé que nous ayons empiété un peu sur votre temps. Allez-y, monsieur.
M. Carl Purcell (vice-président, Nova Scotia Salmon Association): Monsieur le président et membres du comité, au nom de la Nova Scotia Salmon Association, j'aimerais vous remercier de nous donner l'occasion de présenter un mémoire.
La Nova Scotia Salmon Association est reliée à la Fédération du saumon Atlantique, mais elle est aussi un organisme provincial indépendant qui prend ses propres décisions.
Plusieurs éléments qui touchent à la santé du saumon sauvage de l'Atlantique préoccupent la Nova Scotia Salmon Association. Ils sont entre autres les suivants : les pluies acides et leurs effets négatifs sur la qualité de l'eau et sur le saumon de l'Atlantique dans la province; l'absence d'évaluations biologiques récentes qui permettraient de mieux gérer et réglementer la pêche; le manque de surveillance des rivières et d'application de la loi, et enfin, la situation à l'intérieur de la baie de Fundy.
Notre mémoire porte sur l'intérieur de la baie de Fundy et son grand mystère, c'est-à-dire la disparition de 40 000 saumons sauvages de l'Atlantique. L'intérieur de la baie de Fundy possède un stock unique de saumons de l'Atlantique. Cette espèce de saumon demeure à l'intérieur ou à proximité de la baie de Fundy tout au long de sa vie. Il est arrivé quelque chose à cette population de saumons unique.
Au cours des années 1970 et au début des années 1980, on dénombrait approximativement 40 000 saumons sauvages de l'Atlantique dans la baie de Fundy. En 2002, sa population a été estimée à moins de 250. Que s'est-il passé? Où les poissons sont-ils allés?
Il y a actuellement 32 rivières à saumon qui entourent l'intérieur de la baie de Fundy. En 1980, toutes ces rivières comptaient des populations de poissons en santé. Des biologistes—des scientifiques—du ministère des Pêches et des Océans ont déclaré que l'habitat d'eau douce est en bonne santé. Ces rivières sont en mesure d'accueillir supporter les oeufs des saumons ainsi que les populations juvéniles. Le problème ne réside pas dans l'habitat d'eau douce. Il existe seulement une autre possibilité; les eaux de la baie de Fundy.
Le milieu scientifique ne sait cependant pas ce qui cause la diminution des saumons de l'Atlantique dans l'environnement marin. Plusieurs possibilités sont invoquées, c'est-à-dire la température de l'eau, les habitudes de migration, la chaîne alimentaire et les prédateurs.
La Inner Bay of Fundy Recovery Team a été formée en 1992 et ses membres se rencontrent régulièrement afin de discuter de ces questions. Ils se rencontreront dans deux semaines à Moncton. Les rencontrent ont lieu deux fois par année.
En 1998, comme le nombre de saumons sauvages de l'Atlantique était tellement bas, il a été décidé que des mesures devaient être prises pour assurer la survie des stocks des diverses rivières. Par conséquent, on a capturé des saumons juvéniles dans toutes les rivières entourant l'intérieur de la baie de Fundy. Cela a mené à la création d'une banque de gènes vivants. Ce travail a été fait dans des laboratoires consacrés à la biodiversité au Nouveau-Brunswick et en Nouvelle-Écosse. Ce programme en est maintenant à sa sixième année.
On a également procédé à la surveillance du saumon à l'étape postsaumonneau à l'intérieur de la baie de Fundy. Des recherches ont aussi été entreprises sur la migration et la température des surfaces. Tout cela est fort intéressant, mais il y a plusieurs problèmes liés à cette recherche et à la collecte de données. Par exemple, la banque de gènes vivants, qui est considérée essentielle par les scientifiques du ministère et des Pêches et des Océans et de la Fédération du saumon Atlantique, ne leur assure aucun financement dans le budget du ministère des Pêches et des Océans. Pour maintenir la viabilité de ce programme, de l'argent provenant d'autres sources à l'intérieur du ministère des Pêches et des Océans est nécessaire. Qu'est-ce que cela signifie? Cela signifie qu'ailleurs un autre programme ne recevra pas les fonds dont il a besoin.
Les données des recherches ne parviennent pas rapidement à la communauté scientifique ni à des organismes concernés, comme le nôtre. Par exemple, les travaux menés en 2002 n'ont pas encore été publiés. Très peu de recherches sont effectuées sur la chaîne alimentaire. La recherche a suscité plusieurs questions concernant la santé de l'espèce à l'étape postsaumonneau dans les rivières Stewiacke et Gaspereaux, en Nouvelle-Écosse, mais cette question ne semble pas constituer un sujet de recherche prioritaire aux yeux des représentants du ministère des Pêches et des Océans. La vie du saumon de l'Atlantique dans le milieu marin semble être la source du chaînon manquant, mais la recherche ne s'effectue pas de façon continue.
¿ (0950)
Je voudrais exposer une autre raison possible pour la disparition du saumon sauvage de l'Atlantique. Il s'agit d'un domaine dans lequel il est essentiel d'effectuer rapidement de la recherche. Mais peut-être bien qu'il est déjà trop tard.
Ce pourrait-il que la cause principale de la disparition de 40 000 saumons sauvages de l'Atlantique de l'intérieur de la baie de Fundy soit l'élevage de salmonidés? De nos jours, l'élevage de salmonidés est nécessaire à titre d'industrie et pour subvenir aux besoins de la population. Lorsque je mentionne l'élevage de salmonidés, je ne parle pas de l'élevage d'aujourd'hui, en 2005, parce qu'il est très différent. Ce sont les 12 premières années de l'industrie qui me préoccupent. Depuis 1997, les documents scientifiques laissent entendre qu'il y a peut-être un lien entre l'expansion de l'industrie de l'élevage de salmonidés et la chute des stocks de saumons sauvages. L'industrie de l'élevage de salmonidés est née réellement en 1986 dans l'intérieur de la baie de Fundy. Onze ans se sont écoulés sans aucune collecte de données.
Il existe des faits intéressants reliant l'élevage de salmonidés à la disparition du saumon sauvage. Le gouvernement fédéral et celui de la province du Nouveau-Brunswick ont intensément encouragé, appuyé et financé la croissance de l'élevage de salmonidés et ils n'étaient donc pas en position de réglementer cette industrie. Des débuts, en 1979, jusqu'à 1991, il n'existait pratiquement aucune réglementation.
Il serait bon de noter que l'élevage de salmonidés était une industrie privée et qu'il n'y avait donc aucune obligation de déclarer le nombre de saumons échappés; il y en avait des milliers. Selon un rapport du Fonds mondial pour la nature, 50 000 saumons d'élevage de l'Atlantique se seraient échappés durant l'automne 1999. En décembre 2000, le même rapport déclarait qu'approximativement 100 000 saumons d'élevage s'échappaient dans la baie de Fundy en provenance de l'État du Maine. En 1994, 40 000 saumons d'élevage—ce qui équivaut à la population d'origine de saumons sauvages—se sont échappés dans le sud-ouest du Nouveau-Brunswick et ont pénétré dans les rivières.
L'aquaculture a aussi amené son lot de stress chez le saumon en cage, ce qui a entraîné l'apparition de diverses maladies qui ont dû être traitées par des antibiotiques et des pesticides. Les post-saumoneaux, qui ont utilisé cette région de l'intérieur de la baie en tant que voie de migration durant les mois d'été et d'automne, sont entrés en contact avec les poissons en cages et les pesticides.
L'élevage de salmonidés a produit trois situations qui ont eu des répercussions négatives sur la vie du saumon sauvage de l'Atlantique de la baie de Fundy.
La première est ce que j'appelle la pollution génétique des stocks sauvages. Celle-ci est causée par l'accouplement des saumons sauvages avec les saumons échappés. L'accouplement entraîne une réduction du taux de survie, une moins bonne santé et, au bout du compte, la disparition de la population sauvage et de leurs caractéristiques génétiques uniques. En Amérique du Nord, la divulgation au public de cette situation a été faite par la Fédération du saumon Atlantique. En 1994, le nombre de saumons d'élevage représentait 90 p. 100 de la population totale de saumons dans la rivière Magaguadavic, dans le sud-ouest du Nouveau-Brunswick. Durant l'automne 1998, la pêche électrique, dans la rivière Stewiacke, n'a donné qu'un saumon, et c'était un saumon d'élevage.
Il y a de nombreux documents scientifiques de la Norvège et de la Grande-Bretagne qui indiquent que la moins bonne santé et la disparition des stocks de saumons sauvages de l'Atlantique sont des conséquences de l'accouplement des poissons sauvages avec les poissons d'élevage échappés.
Plus tôt, j'ai parlé de la banque de gènes vivants. La collecte a débuté en 1998, mais il est question d'un retard de trois générations quant à une dilution possible du fonds génétique des stocks sauvages. Il y a des preuves scientifiques qui prouvent que les gènes des poissons d'élevage ont affecté profondément la constitution génétique du saumon sauvage de l'Atlantique dans l'intérieur de la baie de Fundy.
Est-ce que la réponse à la disparition du saumon sauvage de l'Atlantique se trouve dans la pollution génétique des stocks?
Un autre élément négatif est l'utilisation des antibiotiques et des pesticides. En gardant les saumons en cage, il y a apparition de stress et de maladies. Le taux de mortalité chez le saumon d'élevage est passé de 5 p. 100 à 20 p. 100 durant les premières années de l'industrie. Ce pourcentage est maintenant beaucoup plus élevé.
Pour maintenir la viabilité de l'industrie, il a fallu traiter les maladies. Certains des produits chimiques étaient utilisés de façon non conforme au mode d'emploi et, dans de nombreux cas, les effets sur les autres organismes marins, y compris le saumon sauvage, étaient souvent inconnus.
¿ (0955)
Dans certains cas, on a signalé la mort de homards, de crabes et de crevettes. Un médicament en particulier a mené à une résistance bactérienne au traitement administré, ce qui a affecté l'ADN des micro-organismes de synthèse. Malgré toutes ces informations, peu de recherches ont été menées sur les effets des médicaments sur les organismes non visés au début de l'industrie de l'élevage de salmonidés.
De nombreuses questions demeurent sans réponse. Est-ce que les médicaments administrés avaient un effet cumulatif? Est-ce qu'il y a eu une incidence sur l'alimentation, la croissance, le frai et la migration du saumon sauvage? Est-ce qu'il y a eu des répercussions sur la chaîne alimentaire?
Le président: Je suis désolé de vous interrompre, mais j'ai remarqué que vous lisez votre mémoire. Vous êtes rendu au bas de la quatrième page, et dix minutes se sont déjà écoulées. Si je vous laisse lire votre mémoire jusqu'à la fin, il vous faudra probablement au moins 15 minutes. Puis-je vous demander de résumer? Vous pouvez être certain que les membres du comité liront votre mémoire au complet. Peut-être pourriez-vous porter à notre attention quelques points à propos du pou du poisson et formuler vos recommandations.
M. Carl Purcell: Je vais aller directement à la dernière page, la page 6, qui présente les recommandations.
Premièrement, il doit y avoir un soutien financier régulier afin d'appuyer le programme de la banque de gènes vivants ainsi que les laboratoires consacrés à la biodiversité. C'est ce qu'ont affirmé des scientifiques du ministère des Pêches et des Océans dans leurs publications, mais ce soutien financier est pourtant encore absent.
Davantage de recherche dans le domaine marin est nécessaire de façon continue afin de répondre aux questions concernant la migration, l'alimentation, la relation proie-prédateur, la chaîne alimentaire et les liens avec l'élevage de salmonidés. Cette recherche devrait être accomplie dans le contexte de l'ensemble de l'écosystème.
Davantage de recherche doit aussi être effectuée sur le programme de dégagement des saumoneaux dans les rivières Stewiacke et Gaspereaux, là où des scientifiques du ministère des Pêches et des Océans ont relevé un problème. De la recherche sur les effets possiblement cumulatifs des pesticides et des antibiotiques sur les espèces non visées doit également être menée. Et puisque l'industrie du saumon d'élevage est associée à la diminution des stocks des saumons sauvages de l'Atlantique, elle devrait assumer une part du coût de la recherche.
Monsieur le président, je vous remercie. Je voudrais terminer en vous remerciant énormément pour les 30 millions de dollars qui ont été versés au Fonds de dotation pour le saumon de l'Atlantique. Cette somme aidera grandement la recherche sur le saumon de l'Atlantique. Nous aimerions travailler en collaboration avec le ministère des Pêches et des Océans pour veiller à ce que l'argent soit utilisé à bon escient, mais nous espérons que cette recherche ne remplacera pas celle menée par le ministère. La recherche que mène le ministère est nécessaire, et celle qui sera effectuée grâce à cette somme sera complémentaire et sera utilisée par des organismes comme le nôtre.
Alors, monsieur, je vous remercie beaucoup.
Le président: Merci beaucoup, monsieur Purcell.
Nous allons maintenant passer à M. DeMond.
M. DeMond a demandé que l'on distribue une carte unilingue qu'il possède uniquement pour montrer où se situe sa collectivité en Nouvelle-Écosse. Est-ce que les membres du comité sont d'accord?
D'accord. Merci.
Monsieur DeMond, allez-y.
M. Lowell DeMond (directeur et ancien président, LaHave River Salmon Association): Monsieur le président et messieurs les membres du comité, je tiens à vous remercier de me donner l'occasion de comparaître devant vous aujourd'hui.
Je vous distribue une petite carte. Cela ne concerne pas vraiment les pluies acides auxquelles la carte fait référence, mais vous pouvez voir au bas une flèche qui indique la rivière LaHave, celle que je représente. Comme vous pouvez le constater, elle est située à environ 100 kilomètres à l'ouest d'Halifax.
La rivière LaHave a déjà été une des meilleures rivières à saumon de la Nouvelle-Écosse. On a déjà compté jusqu'à 4 000 poissons adultes qui ont franchi l'échelle à poisson des chutes Morgan.
En 1984, il est devenu évident que le nombre de gros saumons diminuait—on parle de ceux qui ont passé deux hivers en mer—à un point tel qu'ils étaient menacés, et les pêcheurs à la ligne ont été tenus de relâcher leurs prises. Seuls les poissons ayant passé un an en mer, soit les madeleineaux, pouvaient être conservés. En 1994, cette permission a été abolie et tous les poissons capturés devaient être relâchés.
Cette rivière revêt une importance capitale pour le sud-ouest de la Nouvelle-Écosse. C'est dans le secteur délimité en rouge qu'on retrouve le seul appareil de mesure de montaison permettant de faire le décompte des poissons adultes qui remontent cette rivière. Autre facteur important, c'est la seule rivière où il est possible de dénombrer les tacons, les saumons juvéniles nés en amont qui redescendent à la mer.
Nous sommes conscients qu'il y a un problème grave. L'an dernier, seulement 700 poissons ont remonté l'échelle des chutes Morgan. Nous savons que de jeunes saumons en descendent, mais nous ignorons les raisons pour lesquelles ils ne reviennent pas. Ils ne sont pas en nombre suffisant, et ils ne reviennent pas.
M. Purcell a déjà mentionné quelques raisons. Je vais vous faire part des hypothèses suivantes.
Certains croient que le problème vient d'une surpopulation de phoques. À une certaine époque où la rivière regorgeait de saumons, la population de phoques était estimée à deux ou trois millions. Maintenant, on croit qu'il y en a entre cinq et sept millions.
Il semble y avoir également surpopulation de cormorans. Ces oiseaux se rassemblent dans les régions estuariennes. Ils consomment une grande quantité de petits poissons. On procédait autrefois à l'abattage sélectif de ces oiseaux. Ce n'est plus le cas.
Un troisième facteur serait l'aquaculture et les relations entre le saumon sauvage et le poisson d'aquaculture. M. Purcell en a déjà parlé.
Il est également possible que l'effet de serre—le réchauffement du climat et le refroidissement de l'Atlantique Nord en raison de la fonte des glaciers—ait fait disparaître la nourriture du saumon. Nous ne pouvons toutefois pas l'affirmer.
Il y a bien sûr aussi l'impact négatif des pluies acides. Certains pointent également du doigt la surpêche par les chalutiers étrangers. Nous ne connaissons pas avec certitude les répercussions globales de cette activité.
Je veux surtout faire valoir que la seule façon de connaître la vérité sur l'effondrement du saumon de l'Atlantique, c'est de faire de la recherche scientifique et que le gouvernement fédéral constitue la seule source de financement possible à cette fin. Il est absolument impossible d'y parvenir autrement.
Permettez-moi de vous lire le court paragraphe qui suit.
Le ministère des Pêches et des Océans et les provinces de l'Atlantique sont dans une situation difficile. Ils sont privés de fonds au point qu'ils manquent de main-d'oeuvre et d'équipement, et le moral est si mauvais que la majorité des employés souhaitent un changement de carrière ou une retraite hâtive.
Voici deux exemples à l'appui de ce qui précède.
En avril 2004, un de nos administrateurs participait à une conférence internationale sur les pluies acides à Saint-Andrews au Nouveau-Brunswick. Dans un exposé, un biologiste du MPO a affirmé que l'on ne trouvait plus de tacons dans la rivière Medway, une de celles situées à l'ouest de la rivière LaHave.
Notre administrateur n'a rien dit sur le coup, mais a rencontré le conférencier après son exposé pour lui dire qu'il pêchait à cet endroit chaque année et qu'il lui arrivait de capturer des tacons sauvages. Le biologiste lui a alors demandé s'il était prêt à collaborer avec lui en fournissant des photos numériques, des écailles et des échantillons de tissus caudaux de six tacons capturés. Il voulait effectuer des tests d'ADN.
Notre administrateur a donc acquiescé à cette demande en capturant six de ces poissons et en expédiant les échantillons demandés. Très heureux de cette découverte, le biologiste a envoyé des agents des pêches pour capturer 12 de ces poissons qui ont été envoyés à une écloserie.
On a alors décidé de procéder à certaines analyses, parce qu'on craignait que ces poissons ne contaminent l'écloserie. On a donc demandé à notre administrateur de capturer dix truites aux fins de cette analyse, parce que si ces truites étaient malades, il en serait de même pour les saumons. Notre administrateur est donc retourné à la pêche et a pu fournir ces dix truites à l'écloserie pour qu'on les analyse.
À (1000)
Je voulais surtout faire valoir que si des bonhommes comme nous, à l'automne de notre vie, sommes toujours prêts à donner un coup de main, il demeure impossible de faire de la recherche scientifique avec des bénévoles. Il faut de véritables chercheurs pour ce faire.
À (1005)
Le président: Monsieur DeMond, si je peux me permettre un petit commentaire, je trouve stupéfiant que vous puissiez simplement sortir de chez vous et aller capturer 10 truites. Pour moi, c'est tout un exploit. Je ne peux même pas attraper un petit brochet ou même un crapet—je suis un très mauvais pêcheur—alors je vous envie un peu.
M. Lowell DeMond: Nous allons vous inviter.
Voici le second exemple que je voulais vous donner. Dans les années 1980, il est devenu évident que les pluies acides nous causaient de sérieux problèmes. La Nouvelle-Écosse est une région très exposée à ce phénomène. Nous étions très préoccupés du sort des rivières du Sud-Ouest de la province.
M. Walton Watt, biologiste, a proposé à notre association, dont je fais partie depuis 30 ans, de répandre de la chaux sur la glace pour neutraliser l'acidité à court terme de ce bras de la rivière dont nous nous occupons. Il a recommandé que le chaulage se fasse pendant 10 ans, soit jusqu'à ce que les ententes internationales en viennent à réduire les émissions.
Nous avons accepté de le faire. Nous avons utilisé des épandeurs artisanaux propulsés par nos propres VTT et nous avons construit une petite cabane sur le lac. C'est une opération fort complexe: il faut trois journées de temps dégagé, tout doit être bien coordonné et quiconque a déjà épandu de la chaux pulvérisée sur un gazon sait très bien à quel point c'est un travail difficile et salissant. À cela, il faut ajouter le facteur froid, car nous le faisions sur la glace en hiver. Nous l'avons fait pendant 10 ans. Pendant 10 ans, ce petit groupe auquel j'appartiens s'est rendu sur ce lac pour y épandre de la chaux pulvérisée.
Au bout de ces 10 années, nous n'avons pas eu droit à la visite du MPO. Nous avons alors posé deux questions très simples au ministère: Est-ce que le chaulage a servi à quelque chose? Qu'est-ce qui va arriver si le chaulage prend fin? Nous n'avons obtenu aucune réponse. Nous avons multiplié les démarches et on a fini par nous donner la réponse qui figure à la dernière page de mon mémoire.
Voilà les deux questions posées. Le MPO a finalement répondu en indiquant qu'il est impossible de savoir si le projet avait été une réussite en raison du manque de données pour l'évaluation. Nous interprétons à peu près de la même façon leur réponse à la seconde question. La Division du poisson diadrome a perdu son mandat touchant l'habitat, y compris les pluies acides, à la suite de l'examen des programmes et elle a dû mettre ses employés à la retraite ou les muter. Cet exemple illustre une fois de plus le manque de fonds et de personnel du MPO pour effectuer de la recherche scientifique. Comme ils n'ont tout simplement pas les ressources suffisantes, il leur est impossible de faire de la recherche.
En conclusion, la côte du Pacifique a reçu quelque 500 millions de dollars du fédéral depuis quelques années pour la recherche scientifique sur le saumon. Le 18 décembre 2004, on a annoncé un plan pour conserver le saumon sauvage sur la côte Ouest. On n'a fait aucune mention du saumon de l'Atlantique dans l'Est du Canada.
Le ministère des Pêches et des Océans manque souvent d'effectifs, dispose d'un équipement désuet et n'a ni personnel ni argent pour la recherche sur le saumon de l'Atlantique. À moins que cela ne change et qu'on mette de l'argent à la disposition de la recherche scientifique sur le saumon de l'Atlantique, la LaHave River Salmon Association estime qu'elle peut dire adieu au poisson.
Merci beaucoup.
Le président: Merci, M. DeMond, pour cette présentation très intéressante.
Nous allons maintenant entendre M. Hart, notre troisième intervenant.
M. John Hart (ancien président, Margaree River Salmon Association): Monsieur le président et messieurs les membres du comité, bonjour. Si je puis me permettre une petite remarque avant de débuter, monsieur le président, j'ai eu des journées très semblables aux vôtres, alors ne vous inquiétez pas trop si le brochet vous échappe.
Le président: Monsieur Hart, vous avez eu seulement des journées comme cela; moi, c'est l'histoire de ma vie.
M. John Hart: Puis-je vous inviter à venir nous visiter en Nouvelle-Écosse?
Le président: J'allais justement à la pêche aux invitations.
M. John Hart: On vous passera le jeu de mots.
Le président: Et pour répondre à votre question, cela ne change rien au temps à votre disposition.
M. John Hart: Ce serait comme d'autres qui font la pêche aux compliments, si je puis me permettre.
Au nom de la Margaree Salmon Association, je tiens à remercier le comité pour l'occasion qu'il nous donne de faire cette présentation. L'association est un organisme communautaire sans but lucratif, composée de bénévoles, qui compte environ 270 membres. À l'invitation du comité, nous sommes présents ici pour exprimer, au nom de nos membres, nos préoccupations au sujet du bien-être du saumon atlantique.
La rivière Margaree est synonyme de saumon depuis le milieu des années 1700 et, depuis 1865, la pêche récréative du saumon constitue un pan important de notre industrie touristique et elle fait partie intégrante de notre économie locale et de notre culture.
La Margaree Salmon Association est chargée de conserver, de protéger et de mettre en valeur le saumon atlantique et la truite ainsi que leurs habitats. En vertu de sa mission officielle et sous-entendue, l'association collabore avec des groupes divers dont la Fédération du saumon atlantique, la Nova Scotia Salmon Association, Trout Nova Scotia, l'Aquatic Development Association de Margaree et des organismes fédéraux et provinciaux, dans le but de reconstituer les stocks de poisson et de rétablir leurs habitats sur la rivière Margaree.
À cette fin, nous avons imposé des mesures restrictives, destinées à profiter à la ressource, et nous avons réussi à nous entendre avec les Premières nations et d'autres partenaires pour que soient réalisées les recherches scientifiques nécessaires. Nous cherchons actuellement de nouveaux moyens de lutter contre l'érosion et nous étudions le régime d'écoulement de l'eau au moyen de pratiques de gestion exemplaires garantissant la plus grande économie et le moindre impact sur l'environnement.
Par le passé, la ressource n'était pas soumise aux contraintes qui sont apparues aux XXe et XXIe siècles. Autrefois, point de précipitations acides, de coupes à blanc et de populations de phoques en croissance exponentielle. Aujourd'hui, en plus de ces réalités, la ressource doit composer avec des chalutiers congélateurs et le réchauffement de la planète qui perturbe tant le cycle biologique que les routes migratoires du poisson, à chaque extrémité de la chaîne alimentaire.
Compte tenu de toutes les menaces qui pèsent sur le saumon, il importe plus que jamais de maintenir non seulement les programmes de rétablissement et de maintien, mais aussi de produire des informations scientifiques de meilleure qualité et de garder en place les programmes de surveillance, de recherche et de mise en valeur des stocks. Or, il semble que ces programmes de soutien ont pratiquement disparu du domaine d'activité fédéral, à tout le moins dans notre région.
Dans le cadre de l'ancien programme Adoptez un cours d'eau, financé en vertu de l'entente de Coopération Canada/Nouvelle-Écosse, 1,15 million de dollars ont été consacrés sur une période de cinq ans au rétablissement de l'habitat et on a réalisé des travaux d'une valeur totale de 2,7 millions de dollars. Les organisations bénévoles ont apporté une importante contribution à cet égard, notamment sous forme d'apport non financier et de temps consacré par les bénévoles. Le programme Adoptez un cours d'eau a été relancé grâce à des fonds issus d'un supplément au droit du permis de pêche; il s'agit du seul programme de rétablissement de l'habitat en vigueur actuellement. De concert avec divers organismes et ministères ainsi que des propriétaires fonciers, notre association a permis, depuis sa fondation en 1982, que soient réalisés des travaux de réparation ou de rétablissement de l'habitat totalisant quelque 800 000 $.
MM. Cummins et Kamp connaissent bien les effets de l'industrie aquacole sur les populations indigènes dans les cours d'eau de la Colombie-Britannique. L'aquaculture était censée réduire le désir d'exploiter les stocks de poissons sauvages en produisant un poisson d'élevage commercialisable. La maladie a causé des millions de dollars de pertes aux exploitants aquacoles. Et voilà que ces mêmes maladies affectent les populations sauvages, parce que des poissons d'élevage se sont échappés de leurs enclos. Les juvéniles en cours de migration en souffrent en raison de la grande incidence du pou du poisson sur les voies migratoires et les poissons d'élevage échappés sont en train de diluer le stock génétique des poissons sauvages. Un exemple probant de ce phénomène est la rivière Magaguadavic, au Nouveau-Brunswick, où les échappés de l'aquaculture sont maintenant huit fois plus nombreux que les poissons sauvages.
Bien avant que la pêche soit interdite au Groenland, on faisait valoir que la fermeture de la pêche commerciale du saumon dans l'Atlantique permettrait aux stocks de saumon de se reconstituer naturellement et, par conséquent, qu'il ne faudrait probablement pas mettre en place certains programmes de soutien, et notamment des écloseries. Et pourtant la pêche a été interdite et les populations ne se sont pas relevées; ensuite, même les écloseries ont été fermées. C'est ainsi que l'équilibre prédateur-proie des océans a été faussé par opportunisme politique.
Nous ne sommes pas ici aujourd'hui pour dénoncer l'incurie du MPO à l'égard du saumon, bien que la tentation soit forte. On nous a dit que les réductions budgétaires expliquaient l'absence de programmes. Les programmes essentiels de travail de terrain et de recherche ont été réduits à leur plus simple expression.
À (1010)
Nous saluons avec enthousiasme la création du Fonds de dotation pour le saumon de l'Atlantique et remercions ceux qui s'en sont fait les champions, dont bon nombre sont présents ici aujourd'hui. Nous applaudissons à la position du ministre de faire en sorte que le fonds soit exploité de concert avec des organisations de la base comme la nôtre, afin qu'elles disposent de crédits pour accomplir l'essentiel travail de conservation. Nous estimons qu'il s'agit d'un bon pas vers la reconstitution de la ressource; cependant, il faut que le ministère des Pêches et des Océans continue de s'acquitter des obligations qui lui incombent en vertu de son mandat et de la loi. À titre d'organisme responsable, le MPO doit prendre l'initiative et garantir que les groupes d'utilisateurs et les organismes gouvernementaux se consultent et collaborent pour la gestion et l'utilisation du saumon atlantique, la mise en valeur des stocks et des habitats et l'éducation et la sensibilisation du public.
M. Stephen Chase, autrefois à la Fédération du saumon atlantique et maintenant au ministère des Pêches et des Océans, sera le principal architecte de ce fonds; nous avons hâte de travailler avec M. Chase et son équipe pour chercher des solutions et les mettre en pratique ensemble.
Nous avons assisté avec appréhension au démantèlement des programmes de protection de l'habitat et de mise en valeur des stocks, sur la côte Atlantique; pendant ce temps, le saumon du Pacifique, en Colombie-Britannique, était doté de programmes de rétablissement d'habitat et d'écloseries d'une valeur de 400 millions de dollars. Il est tout à fait juste que nos amis de la Colombie-Britannique reçoivent de l'aide pour soutenir leur ressource; cependant, nous estimons que le saumon atlantique mérite la même considération. Nous avons toujours été préoccupés de constater que notre ressource est gérée de manière à assurer des niveaux de conservation minimum. Ce n'est pas une façon de rendre service à la ressource ni de tenir compte des retombées économiques qu'elle engendre dans la collectivité.
Comme je l'ai déjà indiqué, monsieur le président, notre groupe souhaite être clair : nous voulons de l'aide pour une collectivité, une ressource et une rivière. Pendant longtemps, la région de la Margaree a dépendu dans une large mesure de la pêche du saumon. Aujourd'hui, cette pêche a acquis de l'importance non seulement pour notre collectivité, mais aussi pour celles des Premières nations. La ressource conserve une grande importance économique, malgré que le nombre total de poissons diminue. Nous avons vu baisser le nombre de pêcheurs à la ligne sur nos rivières et les montants qu'ils injectent dans nos économies à mesure que s'amenuisaient les populations de poissons. Par exemple, de 1989 à 2001, le nombre de permis de pêche du saumon vendus en Nouvelle-Écosse a diminué de 78 p. 100. Une étude sur les incidences économiques commandée par le ministère des Pêches et des Océans en 1993 indique que la mise en valeur de la remonte d'été du saumon dans la seule rivière Margaree pourrait générer des revenus additionnels de 250 000 $ pour l'économie locale.
La Margaree conserve une population jugée saine de saumon atlantique alors que les populations de saumon sont pratiquement disparues de nombreuses autres rivières. Comment cela se fait-il? Nous croyons que cela est dû en partie aux initiatives permanentes de rétablissement des habitats qui sont réalisées et aussi à un modeste de programme de mise en valeur, des activités lancées et réalisées par des bénévoles.
L'importance historique de la pêche récréative du saumon a compté pour beaucoup dans la désignation de la Margaree comme rivière du patrimoine canadien; la Margaree est l'une des dernières rivières à saumons raisonnablement saine dans l'est du Canada.
Les bénévoles ont pu démontrer, grâce à des programmes comme Adoptez un cours d'eau, l'utilité de rétablir des habitats. Au fil des ans, les écloseries de la région, y compris celles de Margaree, ont prouvé que la mise en valeur porte fruit. Avec un programme renouvelé mais néanmoins limité de mise en valeur, on a constaté une augmentation notable du nombre de poissons qui sont revenus dans la rivière Margaree depuis quelques années; il ne faut pas passer sous silence un travail considérable accompli sur l'habitat. Certains créditent la fermeture de la pêche au Groenland, mais il reste que les populations ne sont pas remontées dans de nombreuses autres rivières de la région depuis l'imposition du moratoire.
Plus près de nous, on a beaucoup parlé de l'exode des jeunes de la région du Cap-Breton. Si on lui en donne la possibilité, la rivière Margaree pourrait devenir un centre de recherche multidisciplinaire. Certains jeunes de la région pourraient y être formés aux sciences appropriées et pourraient demeurer dans leur collectivité. Actuellement, les jeunes n'ont que peu d'occasions d'exploiter les connaissances acquises en classe, faute de programmes appropriés et de fonds. La rivière Margaree offre aux étudiants en sciences une excellente occasion d'acquérir des connaissances et de l'expérience pratiques qui leur seront utiles tout au long de leur carrière et qui pourraient être utilisées pour d'autres systèmes.
À (1015)
En terminant, monsieur le président, laissez-moi vous dire que nous ne demandons pas la charité. Nous réclamons simplement des outils et des crédits qui nous permettront de faire le travail et d'appuyer les instances gouvernementales qui sont chargées par leur mandat et la loi de conserver, de protéger et de mettre en valeur le saumon atlantique. Nous insistons encore une fois sur le fait que le fonds de dotation ne doit pas se substituer aux programmes qui relevaient traditionnellement du ministère des Pêches et des Océans.
Les groupes comme le nôtre doivent être mis au fait des critères d'admissibilité, des modalités de mise en oeuvre, des buts et des objectifs du fonds; la consultation du public est essentielle et la transparence du processus décisionnel est impérieuse.
Les gens de la région de Margaree, qu'ils y habitent à l'année ou à temps partiel, qu'ils soient nouveaux ou descendent d'une longue lignée, s'efforcent de conserver l'intégrité et la santé de la rivière, ne comptant pour cela que sur leur seule bonne volonté. La Margaree Salmon Association fait de son mieux pour offrir un habitat aux poissons qui reviennent frayer et fournir des zones de protection et d'abri aux juvéniles, qu'ils soient nés dans la nature ou dans une écloserie...
À (1020)
Le président: Je suis désolé, vos 10 minutes sont écoulées. Nous pourrons lire le reste de vos conclusions, qui sont d'ailleurs fort judicieuses.
J'aimerais passer aux questions.
M. John Hart: Si vous me le permettez, monsieur, j'aimerais prendre 30 secondes pour présenter brièvement trois recommandations.
Premièrement, le ministère des Pêches et des Océans doit réinvestir dans la ressource. Deuxièmement, le fonds de dotation ne doit pas se substituer aux programmes du MPO. Troisièmement, la mise en oeuvre du fonds de dotation doit être un investissement de fonds publics dans les cours d'eau publics.
Ces rivières ne doivent pas leur survie uniquement aux importants efforts déployés. Je suis persuadé que mes collègues seront d'accord pour dire que nous l'avons surtout fait par amour, bien qu'il soit fort peu probable que vous souhaitiez vous retrouver un bon matin à déjeuner en face de l'un ou l'autre d'entre nous.
Le président: Merci beaucoup messieurs, vous tous, pour vos présentations.
Comme vous l'avez dit, monsieur Hart, bien des membres du comité, d'avant et de maintenant, se sont efforcés d'obtenir un fonds de dotation pour le saumon de l'Atlantique. L'intégralité du comité appuyait cette recommandation dans son rapport de mai 2003, et après cela, à chaque occasion qu'il a eue, il a fait pression sur le ministère et le ministre pour obtenir de l'argent pour créer un fonds de dotation pour les provinces de l'Atlantique. Donc, le comité a fait tout ce qu'il a pu à cet égard, et nous sommes très heureux de voir que de l'argent a été prévu au budget pour ce fonds.
Nous entendons et comprenons ce que vous dites, et vous pourrez certainement en parler plus longuement en répondant aux questions.
Pour les membres du comité, j'aimerais préciser que pour la première tournée de questions, nous allons entendre messieurs Keddy, Roy, Stoffer et Cuzner.
Nous laissons donc la parole à M. Keddy pour 10 minutes.
M. Gerald Keddy (South Shore—St. Margaret's, PCC): Merci beaucoup, monsieur le président.
Je compte laisser un peu de mon temps à M. Hearn. Il a deux ou trois questions à poser. Il est certain que c'est un sujet qui me tient à coeur.
Tout d'abord, je tiens à remercier tous nos témoins d'être venus aujourd'hui. À ce que j'ai compris, pour certains d'entre vous, monsieur DeMond et monsieur Purcell, le préavis a été assez court. Il est très important que vous ayez pris le temps de venir, et je l'apprécie vivement.
Lowell, j'aimerais faire une petite observation personnelle pour dire que vous et moi pêchons dans cette région. Vous y prenez des poissons longs comme ça, et je ne sais pas si le reste d'entre vous l'avez remarqué, mais c'est un gros poisson. Ces madeleineaux sont longs comme ça, et c'est un gros poisson. Je n'en ai jamais vu de si longs de ma vie.
Des voix : Oh, Oh!
M. Lowell DeMond: Nous, nous les appelons seulement des poissons juvéniles.
M. Gerald Keddy: Ce n'était qu'une remarque en passant.
Écoutez, c'est une question très sérieuse, et je pense qu'il est absolument crucial que vous ayez tous pu venir aujourd'hui dire au comité plénier exactement ce qui se passe dans les rivières de la Nouvelle-Écosse.
J'ai pris note de quelques questions, et j'ai bien l'intention de laisser un peu de mon temps à M. Hearn.
Il y a toute cette question du Fonds de dotation pour le saumon de l'Atlantique, la mise de côté de cet argent, et le budget du MPO tel qu'il existe aujourd'hui. Je voudrais creuser un peu ce sujet. À ce que j'ai compris—et peut-être pourrez-vous mieux m'informer et jeter un peu de lumière là-dessus—les agents du MPO qui s'occupent directement du saumon Atlantique ont subi une autre compression budgétaire. J'ai remarqué que vous tous, dans vos présentations, avez exprimé l'avis que le Fonds de dotation ne devrait pas servir à remplacer des fonds pour la recherche scientifique sur le saumon Atlantique. Toutes vos associations riveraines sont prêtes à donner un coup de main, mais vous ne pouvez pas agir seuls. Le Fond de dotation devrait être indépendant, et cela veut dire que le budget du MPO devrait être indépendant, lui aussi, et ne pas continuellement être réduit rien que parce qu'un fonds de dotation est créé.
Je pense, monsieur Purcell, que vous en avez parlé le premier, alors je vais vous demander ce que vous avez à dire là-dessus.
À (1025)
M. Carl Purcell: Après l'annonce de la création du Fonds de dotation, dans les trois ou quatre jours qui ont suivi, nous avons entendu dire que le biologiste en chef du bureau de Moncton se faisait couper son budget de 40 p. 100. C'était seulement trois ou quatre jours après l'annonce du Fonds de dotation. Ce biologiste est chargé de la recherche sur la rivière Margaree et les rivières du détroit de Northumberland de la Nouvelle-Écosse. Aucune recherche scientifique n'a été faite sur les rivières du détroit de Northumberland depuis 2001. Ce n'est pas moi qu'il l'ai dit; c'est lui qui l'a dit, lors d'une réunion que nous avons eue avec lui il y a un mois. C'est donc important. Oui, nous allons enfiler nos bottes en caoutchouc et faire tout notre travail, etc., mais nous ne sommes pas le MPO, et nous ne pouvons pas permettre au MPO de se soustraire à ses obligations. Il a une responsabilité relativement à l'avenir. Nous comptons sur ce Fonds pour appuyer le secteur et l'élargir.
M. Gerald Keddy: Merci beaucoup.
Je vais essayer de poser encore deux questions, rapidement, parce que vous l'avez compris, 10 minutes passent plus vite qu'on ne le pense.
Pour les membres du comité, si vous regardez cette carte, vous verrez une partie en rouge; regardez à l'ouest de la Nouvelle-Écosse, en bas, vers Yarmouth; c'est la région qu'on appelle le batholithe de South Mountain. C'est une formation de granite qui a été déchargée par les glaciers. Il n'y a pas beaucoup de terre. C'est assez boisé, mais il y a encore pas mal, surtout dans les terres... si vous regardez au centre de cette petite ville, qui est appelée New Ross—vous ne pouvez pas la voir sur la carte—, c'est là que j'ai grandi et où je vis aujourd'hui. C'est une région assez désolée, rocailleuse et boisée. C'est pourquoi nous avons un gros problème avec l'acidification. Nous avons fait très peu de recherche. M. DeMond a été aux premières lignes des quelques travaux qui ont été faits sur l'acidification des rivières en Nouvelle-Écosse, et ils ont eu un succès remarquable avec le chaulage de la rivière, mais le programme manque terriblement de fonds.
Je me demande, monsieur DeMond, si quelqu'un a déjà fait une estimation de ce que cela coûterait. D'après ce que je sais, il y a un fond calcaire dans la Baie de Fundy, alors ils n'ont pas les mêmes problèmes d'acidité que nous avons dans les rivières du sud-ouest de la Nouvelle Écosse, mais je me demande si quelqu'un s'est déjà intéressé à ce qu'il en coûterait de rétablir le niveau de pH pour que les salmonidés puissent y vivre?
M. Lowell DeMond: Je ne suis pas sûr que quiconque vive assez longtemps pour y parvenir.
Comme l'a dit M. Keddy, le sud-ouest de la Nouvelle-Écosse, particulièrement, a un sol très mince. Les pluies acides ont commencé à tomber dans cette région vers la fin des années 1940. La représentation graphique donnerait une montée comme ceci, et il y a eu un sommet aux alentours des années 1970. Depuis lors, avec les convertisseurs catalytiques et les épurateurs-laveurs en piles, et ce genre de chose, il y a réduction des pluies acides. Le problème, dans cette région, c'est que lorsqu'il pleut, les éléments du sol qui sont susceptibles de faire tampon sont le calcium et le magnésium, mais les réserves se sont épuisées. Au fil de cet épuisement, l'acide a commencé à s'écouler dans la rivière.
Selon les meilleurs données que je puisse obtenir des chimistes du ministère de l'Environnement, il faudrait une cinquantaine d'années avant qu'il y ait le moindre rétablissement, et peut-être même un siècle avant que la situation redevienne telle que nous la souhaitons.
Nous ne connaissons pas la mesure du succès de notre projet. Je ne voulais pas donner l'impression que nous n'avons pas eu de bons rapports avec le MPO. Il nous a beaucoup aidés. Il n'a tout simplement pas assez de personnel. Il n'a pas de gens qui peuvent nous aider, et la recherche ne peut pas se faire. Voilà ce qui est arrivé à notre projet.
Actuellement, il y a un projet qui est en cours à l'est d'Halifax—M. Purcell pourrait en parler—où on fait une expérience de chaulage d'une rivière.
À (1030)
M. Gerald Keddy: Si je peux glisser une autre question, je laisserai la parole à M. Hearn par la suite.
Le problème, ici, est le suivant. Les droits de permis sont liés à la restauration de l'habitat. À en croire ces messieurs, le nombre de permis a baissé de 78 p. 100. Donc, on a encore moins d'argent pour faire ce qui doit être fait. Je n'attends même pas de réponse à cela. Je voudrais seulement laisser M. Hearn poser ses questions.
Le président: Monsieur Hearn, donnez votre nom, et votre temps sera écoulé.
M. Gerald Keddy: Oh, allons!
Le président: Vous avez deux minutes et vingt secondes.
M. Loyola Hearn: Je n'ai qu'une question à poser, monsieur le président.
J'ai été étonné—je suis sûr que M. Matthews aussi—quand M. Keddy parlait de l'énorme poisson qu'ils ont eu, parce que les nôtres ne sont sûrement pas aussi gros. Mais j'ai appris qu'ils mesurent leurs poissons, en Nouvelle-Écosse, du nez à la queue; nous mesurons les nôtres entre les yeux, alors c'est un peu différent.
Des voix: Oh, oh!
M. Loyola Hearn: Monsieur le président, je n'ai qu'une question à poser. Je suis très heureux de voir ici des gens qui ne viennent pas seulement énoncer une longue liste de complaintes ou demander des sous. Ils viennent après avoir déjà beaucoup investi et en étant prêts à investir encore beaucoup plus, demander de la coopération et un soutien continus.
Je voudrais poser une question, et nous pourrons entendre une brève réponse de chacun des témoins. Si vous étiez ministre et aviez la chance de pouvoir faire une différence, quelle est la chose, la première chose, que vous feriez? Peut-être chacun d'entre vous pourrait-il me le dire. Si vous aviez cette possibilité aujourd'hui, qu'est-ce que vous feriez pour essayer de régler votre situation?
M. Lowell DeMond: La première chose que je suggérerais, c'est que vous donniez de l'argent au MPO et du personnel en biologie et en chimie pour faire les recherches et découvrir ce qui est vraiment arrivé. Ce serait ma réponse.
Le président: Monsieur Purcell.
M. Carl Purcell: Je ne pense pas pouvoir contredire cela, sauf que j'aimerais aussi ajouter que la plupart de nos rivières de la province qui étaient très saines à une époque sont aussi celles qui sont maintenant affectées par les pluies acides. Je pense qu'il nous faut de la recherche sur les pluies acides.
Le président: Monsieur Hart.
M. John Hart: Je serais d'accord avec ces messieurs. Je me mettrais à quatre pattes avec M. Goodale pour chercher de l'argent, des outils pour faire le travail.
Si je peux ajouter une chose, je ferais le ministère des Pêches et Océans sortir du secteur de l'aquaculture. On ne peut pas être à la fois organe de réglementation et promoteur.
Le président: D'accord.
Monsieur Roy, s'il vous plaît.
[Français]
M. Jean-Yves Roy (Haute-Gaspésie—La Mitis—Matane—Matapédia, BQ): Merci, monsieur le président.
Je regardais la carte pendant que vous faisiez la présentation de vos mémoires. Quand cette carte a-t-elle été préparée? De quelle année date-t-elle? Est-elle récente?
[Traduction]
M. Lowell DeMond: Oui.
[Français]
M. Jean-Yves Roy: Oui? C'est une carte qui est récente?
[Traduction]
M. Carl Purcell: Oui, c'est depuis cinq ou six ans.
[Français]
M. Jean-Yves Roy: Comment évaluez-vous cette situation? D'après la situation que vous nous présentez, il n'y a presque pas d'espoir. M. DeMond disait tout à l'heure que le rétablissement de certaines rivières demanderait au moins 60 ans d'intervention, 60 ans de suivi et probablement 60 ans de vérification, tant sur les rives que dans la rivière même pour rétablir le pH normal.
Cela vaut-il encore la peine d'investir? À vous entendre, on a l'impression que cela n'en vaut plus la peine, que la situation est tellement catastrophique que même si on investissait, on ne réglerait pas le problème. Ne devrait-on pas se concentrer uniquement sur certaines rivières pour en sauver au moins quelques-unes avec les fonds dont nous disposons, plutôt que d'essayer de toutes les sauver?
Je vous laisse répondre.
À (1035)
[Traduction]
M. Lowell DeMond: C'est une bonne question. Certaines rivières ont été très touchées et d'autres pas du tout. Par exemple, la rivière LaHave a deux bras dont le niveau de pH est propice à la vie. C'était le seul petit bras qui ne l'est pas.
Nous avons des rivières, le long de notre côte sud, dont le pH, par exemple, est correct. Mais ces rivières qui ont un bon pH ont des problèmes similaires aux autres rivières. Certaines espèces n'y existent plus.
Mais maintenant, nous perdons nos stocks, et nous pensons que si nous pouvions faire de la recherche et en trouver la raison, le saumon pourrait vivre dans ces rivières.
M. Carl Purcell: Des milliers d'années d'évolution génétique font que bien des saumons de la Nouvelle-Écosse n'ont pas besoin d'un niveau de pH de 6. Un niveau de 5 ou de 5.1 suffit à préserver les stocks.
[Français]
M. Jean-Yves Roy: Il est certain que les pluies acides ne sont pas les seules en cause. Vous l'avez mentionné déjà. Vous avez parlé des phoques ainsi que d'autres problèmes. Je veux revenir à ma question.
Pour ce qui est de votre travail, si vous aviez un choix à faire aujourd'hui, vous concentreriez-vous uniquement sur certaines rivières et non sur l'ensemble de celles-ci?
[Traduction]
M. Lowell DeMond: Je suppose que la réponse est que même les rivières qui ont un bon niveau de pH sont sur une pente glissante. Je vais essayer de vous donner un autre petit exemple.
Pour la rivière sur laquelle je travaille, nous pouvons faire le compte de la migration ascendante et de la migration descendante de ces poissons. Cette année, nous avons pensé que notre petit groupe aimerait faire un petit exercice scientifique, et nous avons voulu mettre des implants dans des petits poissons qui sortaient, les saumoneaux, pour pouvoir les retracer au moins jusqu'à l'estuaire. Nous avons une théorie. Ce n'est qu'une théorie, et peut-être nous trompons-nous, mais nous pensons que ces petits poissons commencent à avoir de sérieux problèmes d'adaptation lorsqu'ils arrivent à l'eau salée, comme les gros poissons qui remontent le pourraient.
Alors nous sommes allés au MPO et nous avons dit que nous étions prêts à offrir notre aide, que nous pourrions faire le travail de base et leur donner un coup de main. On nous a répondu que le MPO n'a pas l'argent pour ça. Nous ne voulions qu'une douzaine d'implants, alors nous avons fouillé nos fonds de tiroirs et demandé à notre communauté, et nous avons pensé pouvoir faire quelque chose. En fin de compte, nous avons dû nous résigner à ce que nous n'y arriverions pas cette année. Il nous a fallu abandonner le projet.
C'est le genre de choses qui, selon nous, seraient utile.
[Français]
M. Jean-Yves Roy: Monsieur le président, j'aimerais poser une dernière question de nature tout à fait technique.
Les pluies acides qui tombent sur la Nouvelle-Écosse viendraient-elles par hasard de Boston et de New York?
[Traduction]
M. Carl Purcell: En grande partie. Aussi, il y en qui viennent du centre de l'Ontario. Nous en produisons nous-mêmes—-il faut être justes—-mais environ 80 p. 100 des pluies acides proviennent d'autres régions.
[Français]
M. Jean-Yves Roy: Très bien, merci.
[Traduction]
Le président: Merci.
Monsieur Stoffer, vous avez la parole.
M. Peter Stoffer: Tout d'abord, je vous remercie tous d'être venus, et je tiens à vous transmettre les salutations de Walter Egan qui, comme vous le savez, fait partie de la Sackville Rivers Association. Comme vous, cette association fait un excellent travail avec des fonds limités, chacun avec ses bottes de caoutchouc.
Ce que je crains, et j'aimerais que M. Murphy le confirme, si c'est possible, c'est que le Fonds de dotation pour le saumon de l'Atlantique fait partie du projet de loi C-43, la Loi de mise en oeuvre. Si la loi n'est pas promulguée, le Fonds de dotation pour le saumon de l'Atlantique est oublié. Est-ce que c'est vrai?
L'hon. Shawn Murphy (Charlottetown, Lib.): Je le pense bien.
M. Peter Stoffer: D'accord. Je voulais seulement que vous le sachiez. Bien qu'en principe vous devriez l'avoir, l'argent n'est pas encore en banque, en fait.
Le président: Ça veut dire que nous devons nous assurer de l'adopter, n'est-ce pas?
M. Peter Stoffer: Je voulais seulement qu'il sache ce qui arrivera le cas échéant, parce que c'est bien beau de se féliciter qu'il y ait un Fonds de dotation pour le saumon de l'Atlantique, et le comité le mérite bien, mais la partie n'est pas encore gagnée.
Le président: Alors arrangeons-nous pour y arriver.
M. Peter Stoffer: Monsieur DeMond, est-ce que l'un ou l'autre d'entre vous a eu l'occasion de s'entretenir, que ce soit à un dîner ou à une réunion, avec le ministre de la Nouvelle-Écosse, M. Regan?
M. Lowell DeMond: Oui, moi.
À (1040)
M. Peter Stoffer: Est-ce que vous lui avez lu le paragraphe que vous venez de nous lire?
M. Lowell DeMond: Oui, je l'ai fait. D'ailleurs, ce n'est qu'une version révisée d'un mémoire que je lui avais présenté, et qui contenait déjà ces renseignements.
M. Peter Stoffer: Quand avez-vous eu cet entretien?
M. Lowell DeMond: Cette rencontre avec lui a eu lieu, je crois, en janvier cette année.
M. Peter Stoffer: Nous sommes en avril.
Quelle a été sa réaction? C'est une condamnation accablante du MPO—-pas nécessairement des employés en général, parce que je suis d'accord avec vous. Mais c'est lui, le ministre. Ce sont des employés de sa propre cour.
Quelle a été sa réaction quand vous lui avez dit cela?
M. Lowell DeMond: Je dirais qu'il y a été vivement intéressé. Je ne pense pas qu'il y avait pensé en ces termes ou qu'il avait eu le genre de renseignements que nous lui donnions. C'est l'interprétation que j'en ferais. Et il nous a laissé l'impression qu'il essaierait de faire quelque chose pour nous.
Le président: Monsieur Stoffer...
M. Carl Purcell: J'aimerais aussi offrir une réponse. J'ai rencontré personnellement M. Regan à deux reprises, une fois en novembre et l'autre il y a deux ou trois semaines. J'aimerais seulement dire que M. Regan est le dernier arrivé. Cela ne fait pas tellement longtemps qu'il occupe ce poste. Je ne cherche pas à le défendre, mais il a promis deux ou trois choses lors de notre rencontre, et il a tenu promesse.
L'une d'elles était... La recherche qui a été faite au sujet de l'intérieur de la Baie de Fundy prend beaucoup de temps à passer dans le système, et il s'est assuré qu'au moins nous puissions recevoir une partie des résultats de ses résultats. Dans le peu de temps qu'il a occupé ce poste, je pense qu'il a beaucoup fait pour le saumon Atlantique.
Le président: Merci.
M. John Hart: Monsieur le président, je ne voudrais certainement pas me mêler de politiques partisanes, étant donné tous les points de vue présentés ici. Trop tard, désolé, Joe.
Dans la présentation originale, lorsque nous la préparions, nous voulions donner des noms et des visages aux rivières. Monsieur Cuzner, à mon avis, est probablement le plus chanceux qu'il y ait dans la salle, puisqu'il représente la Margaree dans sa circonscription. Monsieur Stoffer représente la région Sackville-Musquodoboit. Monsieur Keddy la connaît certainement. Monsieur Roy représente la région Matapédia-Matane.
[Français]
M. Jean-Yves Roy: Oui.
[Traduction]
M. John Hart: Nous sommes tous inquiets de la situation. Je suis sûr qu'il y a de la pêche au saumon dans la péninsule Burin. Monsieur Simms, malheureusement, a dû partir; il représente la région de Gander.
Je ne voudrais pas défendre les lignes de parti, mais si nous étions à l'une de nos réunions chez nous, je dirais, écoutez, faisons avancer les choses, unissons-nous. Comme le dit la chanson de Supertramp, nous voici, messieurs, frères d'armes. Pesons sur la gâchette, faisons avancer les choses. Nous avons là une ressource qui est très, très menacée.
Le président: Monsieur Hart, je viens du centre de l'Ontario. La rivière la plus proche de moi est la rivière Rouge, dont nous avons entendu parler justement la semaine dernière; elle a du saumon, et nous espérons bien qu'il y restera.
Allez-y, monsieur Stoffer.
M. Peter Stoffer: Monsieur le président, je ne cherchais pas à juger du travail de M. Regan. Je parle, et j'ai toujours parlé—parce que nous avons eu quatre ministres en sept ans—-des conseils que le ministre reçoit de son ministère, qui, je pense, sont souvent plutôt tordus, mais ce n'est que mon point de vue très partial.
Monsieur Hart, j'ai une question à vous poser. Lorsque nous avons rencontré les gens de la Fédération du saumon de l'Atlantique, ils ont exprimé des préoccupations, et à l'époque, ils ne semblaient pas appuyer pleinement le programme d'écloseries. Je me demande où en est la relation maintenant entre le programme d'écloseries de, disons, la Margaree et la Fédération du saumon Atlantique?
Il y a aussi, M. Purcell, à propos de l'aquaculture, comme vous le disiez, l'aquaculture a changé ses habitudes avec les années. Est-ce que votre organisation a eu l'occasion de rencontrer des représentants du secteur de l'aquaculture pour proposer des façons, soit de promouvoir le dialogue ou de promouvoir les enjeux dont vous avez parlé ici?
Ce sont mes deux dernières questions.
M. John Hart: Monsieur le président, M. Stoffer, je pense qu'il y a un problème, à ce sujet, aux échelons supérieurs de la communauté de la pêche à la mouche, la communauté des pêcheurs de saumon, pour qui il n'existe que le poisson sauvage.
Les gens plus pratiques et réalistes, dans ce domaine, voient dans les écloseries un outil, un outil nécessaire. Notre organisation s'est intéressée, dans le cadre de son mandat, à l'habitat. Nous avons aussi fait pression en faveur de l'écloserie à l'échelle locale, et sans vouloir trop insister là-dessus, nous travaillons main dans la main, et parfois on ne sait pas qui en fait plus. Nous travaillons pour l'habitat. Il n'y a pas de moyens pour bon nombre de ces rivières de survivre sans mise en valeur des stocks.
Nous étions à la réunion annuelle de la Nova Scotia Salmon Association, il y a environ un mois, et des hauts fonctionnaires du MPO ont admis que la seule ombre de chance que les stocks de l'intérieur de la Baie de Fundy et les stocks épuisés par les pluies acides en Nouvelle-Écosse aient de survivre ou d'être rétablis, c'est avec l'assistance de programmes de mise en valeur des stocks, des écloseries de stockage de gènes--quel que soit le nom qu'on veuille leur donner.
À (1045)
Le président: Monsieur Purcell, au sujet de l'aquaculture.
M. Carl Purcell: Pour répondre brièvement à des questions visant à savoir si nous nous sommes assis à la même table, c'est non, mais nous avons été dans la même pièce, généralement à des réunions où nous nous affrontions.
J'ai assisté à un séminaire de trois jours à l'Institut océanographique de Bedford, en janvier. C'était au sujet de l'aquaculture, et le MPO en était l'hôte. Cela a coûté beaucoup d'argent. J'étais probablement la seule personne qui ne représentait pas l'aquaculture.
À la fin de la réunion, j'ai parlé des problèmes qui, selon moi, allaient faire surface. Je n'ai pas eu de réponse du secteur de l'aquaculture. Je crois fermement qu'ils n'ont pas répondu parce qu'ils étaient bien conscient qu'il pouvait y avoir un lien quelque part.
Récemment, le ministère des Pêches et de l'Aquaculture de la Nouvelle-Écosse a demandé la tenue d'une réunion de tous les groupes d'utilisateurs. Nous les avons rencontrés et avons présenté nos observations. Nous n'avons pas parlé de ne pas faire d'aquaculture. Nous avons dit que s'il doit y avoir de l'aquaculture, ce doit être avec la technologie actuelle, de pointe. Ce n'est qu'à cette condition que les choses peuvent prendre une orientation positive.
Ce qui me préoccupe, ce sont les dommages causés il y a des années, sur lesquels aucune recherche n'a été faite. Je suis convaincu que c'est en partie la raison du sort qu'ont connu les 4 000 poissons de l'intérieur de la Baie de Fundy. Peut-être est-il déjà trop tard.
Le président: C'est au tour de M. Cuzner.
Avant de laisser la parole à M. Cuzner, j'aimerais faire une observation à l'intention des membres du comité. Je ne peux pas parler de ce qui est arrivé à notre caucus, mais M. Cuzner nous a présenté un exemple très amusant pour nous porter à réfléchir. Je ne peux pas tout vous dire, mais il suffit de dire qu'hier, il parlait de montrer patte blanche, je crois, en rapport avec les loups. Je n'en dirai pas plus. C'était seulement une image assez bien trouvée.
M. Rodger Cuzner (Cape Breton—Canso, Lib.): Je vais m'expliquer au comité. C'était une référence au fait que la politique est un monde où l'homme est un loup pour l'homme, et depuis quelques semaines, les libéraux montrent patte blanche.
Mais sérieusement, merci beaucoup. Je sais que vous quatre, messieurs, jouissez du respect et de l'admiration de tout le monde autour de cette table.
Je ne cherche pas à faire des éloges gratuits quand je dis que ce comité travaille bien ensemble. Nous essayons de travailler au mieux des intérêts de la question de l'heure, en l'occurence les pêches. Je sais que tout le monde est d'accord avec ce point de vue.
Il a été question des compressions au programme et de signaux d'alarme qui ont résonné dans le sillon de l'annonce du Fonds de dotation. Est-ce que chacun de vous pourrait prendre un moment pour expliquer ce que sont ces déclencheurs, ce que vous avez jugé être des signaux d'alarme qui vous ont donné à penser que le MPO pourrait être en train de faire marche arrière?
M. John Hart: Le Fonds de dotation a été annoncé un mercredi. Pardonnez-moi si je ne peux pas me rappeler la date exacte. Les protecteurs du saumon de toute la région de l'Atlantique—peut-être pas littéralement, mais au plan figuré et mentalement—ont fait la roue, lancé les bras au ciel et béni les dieux.
À midi, moins de 48 heures plus tard, notre association avait été informée que le Programme de stages pour les jeunes en sciences et en technologie avait été supprimé. Grande nouvelle. Comme l'a déjà dit M. Purcell, le biologiste en chef de la recherche sur le saumon Atlantique dans le détroit de Northumberland, de la région du Golfe, s'est récemment fait couper son budget encore de 40 p. 100.
Nous avons des amis au MPO qui ont fait les travaux sur l'habitat. Je ne sais pas exactement où ils trouvent l'argent. On m'a dit qu'on ne peut pas trouver, près du bureau d'Antigonish, une seule bouteille consignée; alors je présume seulement qu'ils ramassent des bouteilles de bière et de boissons gazeuses pour pouvoir maintenir leur programme.
Alors avec l'annonce du Fonds de dotation, nous avons constaté qu'un bonne nouvelle est suivie d'un grand coup de poing dans l'estomac—ce programme a été supprimé, cet autre programme a été supprimé, etc.
Je pense m'exprimer au nom de tous mes collègues, ici, en disant encore une fois fermement que ce n'est pas correct. Le Fonds de dotation ne peut pas servir à remplacer des programmes qui font partie intégrante de l'obligation législative et du mandat du MPO. Le MPO a abandonné la partie. Nous lui demandons de se ressaisir. Les bénévoles l'aident depuis des années. Nous continuerons de l'aider. Par contre, nous ne pouvons pas faire son travail pour lui.
À (1050)
Le président: Monsieur Purcell, avez-vous des commentaires à faire?
M. Carl Purcell: Oui, un commentaire positif. Juste avant de venir ici, je me suis heurté à l'un des fonctionnaires qui travaillera probablement, à mon avis, à ce plan de dotation. D'après lui, nous devons nous assurer que ce fonds soutienne—-ne remplace pas—-le MPO et sa responsabilité. Il a aussi dit que nous devons nous assurer que très peu de cet argent serve pour des frais administratifs. C'était un commentaire très positif d'un fonctionnaire du MPO. Je fais grandement confiance à cette personne, et lorsque j'entends cela, j'en suis heureux. Mais j'avais aussi été très déçu deux jours plus tôt d'apprendre que ce biologiste en chef de Moncton, qui fait toute la recherche, avait vu son budget réduit de 40 p. 100. Alors qui croire? Je n'en sais rien.
Le président: Monsieur DeMond, avez-vous des commentaires?
M. Lowell DeMond: Rien à ajouter. Je suis d'accord avec M. Hart et M. Purcell, et avec ce qu'ils ont dit.
Le président: Merci.
M. Rodger Cuzner: Étant le grand champion du saumon Atlantique qu'il est, je m'attends pleinement à ce que mon collègue, M. Stoffer, présente une motion un jour de l'opposition par laquelle le NPD voudrait extraire le Fonds de dotation pour le saumon de l'Atlantique de la loi d'exécution du budget pour pouvoir en discuter. Nous pouvons donc nous y attendre.
Si le débat devait se poursuivre ici—-et nous parlons du Fonds de dotation pour le saumon de l'Atlantique—-ce que je vois, quand des groupes se présentent avec un problème, c'est qu'ils doivent se présenter aussi avec une solution. La réponse que tout le monde donne, qu'il faut faire quelque chose, ne suffit pas. Ce qu'il nous faut, c'est un plan cohérent.
Disons que nous examinons les quatre principaux aspects relatifs à la santé du saumon dans nos rivières—-la recherche, l'habitat, l'exécution de la loi et la mise en valeur des stocks. Est-ce qu'il serait logique pour les groupes communautaires... Parce que vous, vous allez continuer de revenir à la charge. Il y a beaucoup de bonne volonté, et vous n'allez pas lâcher de si tôt... Est-ce que cela paraît logique de vous concentrer sur deux ou trois éléments de responsabilité auxquels le MPO se soustrait et que vous autres... qui seraient du domaine des bénévoles...?
Disons que le MPO s'occupe de recherche, vous vous occupez de restauration d'habitat et de mise en valeur des stocks, et peut-être que vous pouvez travailler ensemble sur l'exécution de la loi. Est-ce que ce serait logique de se concentrer là-dessus, sur ces domaines particuliers de responsabilité, tandis que nous irions de l'avant avec le Fonds de dotation et un plan pour d'exécution?
À (1055)
M. Leonard Forsyth (directeur et conseiller des ressources techniques, Margaree River Salmon Association): Puis-je commenter cela?
M. Rodger Cuzner: Bien sûr, j'en serais ravi.
M. Leonard Forsyth: Je pense que le MPO pourrait certainement assumer entièrement la responsabilité de la conservation et de la protection. Les organisations bénévoles n'ont pas les compétences juridiques pour affronter les gens qui font du braconnage ou quoi que ce soit d'autre, et il y a toujours un gros risque que quelqu'un soit blessé.
M. Rodger Cuzner: Mais Leonard...
M. Leonard Forsyth: Nous pouvons agir comme informateurs lorsque nous savons qu'il se passe des choses, et c'est ce que nous faisons. Nous avons un programme de surveillance des rivières, et tout le reste, et il marche très bien. Nous essayons d'aider le MPO à faire son travail, en ce qui concerne la conservation et la protection, mais ce ministère, lui aussi, s'est fait vider, en ce qui concerne l'eau douce. Il compte de plus en plus sur l'aide des provinces, sur ce plan. C'est ainsi parce que les provinces comprennent ce qu'il en coûte de ne pas avoir de plan de conservation et de protection. Le saumon est très vulnérable dans les rivières en été, particulièrement quand l'eau baisse. Ils sont toujours très recherchés par les braconniers.
L'autre véritable responsabilité que je vois pour le MPO, c'est l'évaluation des stocks. Il a l'expertise et le personnel spécialisé nécessaires. Malheureusement, en raison des compressions qu'on subi bien des programmes, il n'a pas embauché assez de nouveaux employés, et les autres vieillissent. La plupart des gens qu'il y a là sont sur le point de prendre leur retraite. Dans trois à cinq ans, les baby-boomers qui formaient la communauté scientifique du MPO seront partis, et il n'y aura personne pour prendre la relève.
Il y a autre chose qui me trouble beaucoup. J'ai passé 30 ans au ministère, et j'ai travaillé dans cinq différentes écloseries de la Nouvelle-Écosse. J'ai aussi participé à beaucoup de travaux d'évaluation quand on a découvert les problèmes que posaient les pluies acides. J'ai travaillé à l'écloserie de Mersey et à Yarmouth. Nous avons constaté que les pluies acides étaient un problème grave aux tous premiers stades du développement juvénile, de l'oeuf au fretin, puis à l'alevin.
Bien des réseaux fluviaux de la région favorisent la croissance des juvéniles au stade primaire, mais le moment réellement crucial est juste après l'éclosion, lorsqu'ils doivent dépendre des nutrients que contient le sac, notamment. Une fois qu'ils commencent à se nourrir, ils peuvent trouver ce dont ils ont besoin dans la chaîne alimentaire. Nous avons constaté à l'écloserie de Mersey que nous pouvions perdre 35 à 40 p. 100 des oeufs éclos en une seule nuit, rien qu'à cause des pluies acides s'il y a de fortes précipitations ou fonte de neige.
Bien des réseaux fluviaux peuvent supporter le stade primaire, et on peut mettre en valeur les stocks ou protéger un stade de développement à un moment particulier. Cela s'est fait à Terre-Neuve et à certains endroits du réseau de la rivière Exploits. Ils ont réhabilité les stocks par l'incubation, le stockage d'alevins et tout le reste. Cela peut encore se faire. Certains pays le font et réussissent très bien.
Dans les rivières East Ranga et West Ranga, les deux principales rivières de pêche récréative de l'Islande, les stocks ont été complètement rétablis. Ces rivières ont été détruites en 1947 par l'activité volcanique. Ils ont recueilli un certain pourcentage du stock retournant à la rivière chaque année, ils ont élevé ces alevins en alevinière, et ils les ont relâchés lorsqu'ils sont devenus saumoneaux. Ceux-là se sont rendus à la mer, ils ont grandi, sont revenus et ont contribué à l'économie par le biais de la pêche récréative.
Le MPO a vraiment abandonné cette activité quand il s'est intéressé au développement de l'aquaculture. Il a pris tout l'argent qui servait à mettre en valeur et à évaluer les stocks de poisson sauvage pour le dépenser dans l'aquaculture. Lors de l'examen des programmes de 1995, on n'a même pas consulté les groupes et collectivités tributaires de la pêche récréative au saumon, ou d'autres. on a seulement pris l'argent pour le consacrer à quelque chose qui, en ce qui me concerne, aurait dû être la responsabilité du secteur privé.
À long terme, particulièrement avec l'ampleur du problème que posent les pluies acides, nous avons un problème actuellement à l'intérieur de la baie de Fundy. Personne ne sait exactement ce qui se passe. À moins d'avoir quelques écloseries, de protéger, de faire du stockage de gènes, ou quoi que ce soit d'autre, la population du saumon Atlantique en Nouvelle-Écosse et dans une grande partie des Maritimes va disparaître à jamais.
Tout le monde chante les louanges de la rivière Margaree. C'est le joyau de la couronne du saumon Atlantique. C'est la seule rivière de la Nouvelle-Écosse. Quelle était la situation en 1975? La pêche récréative dans la rivière Margaree donnait une centaine de saumons, et on nous a dit qu'à l'époque, il y avait 300 ou 400 p. 100 plus de saumons dans le nord de l'Atlantique qu'il y en a aujourd'hui. Où en est la situation aujourd'hui? On pêche dans la région au-delà du seuil de conservation, et c'est ainsi depuis 20 ans. Certaines années, c'est 300 à 400 p. 100 de plus que le seuil de conservation. Mais qu'a donné le programme de mise en valeur intensive qui a été mené avec le stockage de l'alevinière?
Cela a commencé en 1978, et en trois ou quatre ans—moins d'une génération de stock de saumon—on pêchait 3 400 saumons dans la rivière Margaree, et 75 p. 100 à 80 p. 100 étaient des saumons pluribermarins de grande taille. Six à huit pour cent étaient des saumons matures. Ce sont des saumons de 30 livres au moins. L'année dernière, ils ont attrapé dans cette rivière des poissons de 48 à 49 centimètres de long. C'est le genre de poisson que cherchent vraiment les pêcheurs récréatifs. Nous avons des gens qui viennent de tous les coins du monde pêcher dans la rivière Margaree. Mais ce n'était pas ainsi en 1975.
Á (1100)
L'année dernière, nous avons recueilli à la senne, pour notre collecte de porte-greffes, seulement 170 000 oeufs de saumon. Certaines années, cette cueillette constitue jusqu'à 55 p. 100 de la montaison de l'été. Ce sont les poissons qui peuvent être totalement identifiés comme des poissons provenant de l'écloserie. Cela ne comprend pas la progéniture des poissons qui se reproduisent naturellement dans la rivière, ce qui fait pas mal, parce que tous les gros saumons ont dû être relâchés depuis 1984, aux fins de conservation. Bien des poissons dont la nageoire adipeuse n'a pas été coupée, pour pouvoir être identifiés comme provenant de l'écloserie, sont appelés des poissons sauvages, mais c'est en fait la progéniture de poissons frayants provenant d'écloseries.
Tout cela contribue et fait partie de l'ensemble du programme. Je sais, pour avoir travaillé dans d'autres régions—la rivière LaHave, la rivière Medway, la rivière Tusket et d'autres rivières, y compris la Sackville et bien des rivières de l'intérieur de la baie de Fundy, où j'étais à l'écloserie de Cobequid—les stocks de toutes ces rivières étaient rétablis.
La documentation existe. Bien des années, plus de 50 p. 100, et parfois 70 ou 80 p. 100 des adultes retournant à ces rivières, tout au long des années 1970 et 1980, étaient le résultat direct de programmes de rétablissement. Ces programmes n'existent plus, et les poissons n'existent plus.
M. Rodger Cuzner: Monsieur le président, la réponse a débordé de ma question, mais à n'importe quel moment où un Cap-Bretonnais souhaite éclairer les gens d'autres régions, il faut le laisser faire. Je sais que c'est à l'avantage de tout le monde.
Le président: C'est exactement pourquoi je l'ai laissé faire.
Monsieur Cummings, c'est votre tour.
M. John Cummins: Merci, monsieur le président. Je dois donner une préface à mes observations, et c'est que mon commentaire sur le saumon Atlantique était quelque peu en plaisanterie, parce que je sais que vous n'avez pas ce genre de poisson génétiquement transformé.
Des voix: Oh, oh!
M. John Cummins: L'autre chose dont je voulais parler, c'est qu'il a été fait mention, dans les présentations, de 500 millions de dollars versés à la Colombie-Britannique pour la recherche. Si vous pouvez les trouver, vous pouvez les garder, parce que je n'en ai pas vu la couleur. J'en ai déjà entendu parler auparavant, et j'aimerais bien que vous trouviez cet argent. S'il y a un problème chez nous, évidemment, c'est un problème de recherche.
Mais revenons à nos moutons. La question des pluies acides: quelles sont vraiment les répercussions de ces pluies sur la baie de Fundy? Est-ce que c'est la même chose? D'après ce que je vois sur la carte que pour la Nouvelle-Écosse, ce n'est pas le cas. Qu'en est-il du Nouveau-Brunswick?
M. Carl Purcell: S'il s'agit des réseaux fluviaux sains, certaines de nos rivières les plus saines elles-mêmes sont à l'intérieur de la baie de Fundy. La Nouvelle-Écosse a 23 réseaux fluviaux qui ont une excellente qualité de pH. Elles ne sont pas du tout touchées. Le problème, c'est qu'il n'y a pas de poisson.
Du côté du Nouveau-Brunswick, il y a probablement neuf ou dix rivières qui sont très saines. Non, les pluies acides n'ont aucune incidence à l'intérieur de la baie de Fundy.
M. John Cummins: Il y avait un excellent article, dans l'Atlantic Salmon Journal, je pense, l'automne dernier, au sujet du saumon de l'intérieur de la baie de Fundy. Vous pouvez me corriger si je me trompe, mais le saumon de l'intérieur de la baie de Fundy vient de plusieurs petites rivières, et l'intégralité de leur cycle de vie se passe dans la baie de Fundy. Est-ce bien vrai?
M. Carl Purcell: Certains vont aussi loin que dans le golfe du Maine. Nous en avons trouvé jusque-là, oui.
M. John Cummins: Donc, si nous essayons de déterminer ce qui est arrivé au saumon de la baie de Fundy, ce n'est pas comme s'il se perdait dans un grand trou noir au milieu de l'Atlantique. Ce sont des poissons dont le cycle de vie peut être assez bien suivi, une fois qu'il quitte les ruisseaux. C'est bien cela?
M. Carl Purcell: Oui, c'est bien cela.
M. John Cummins: Alors si vous vouliez trouver une expérience en laboratoire pour essayer de déterminer ce qui arrive au saumon Atlantique—peut-être même un tableau d'ensemble, mais particulièrement en ce qui concerne le poisson de la baie de Fundy—l'expérience est presque contrôlable, n'est-ce pas? Si ces poissons ne vont pas si loin, vous pouvez observer la qualité de l'eau, vous pouvez surveiller les prédateurs, surveiller les prises par des flottes de chalutiers, etc. Vous avez une assez bonne idée, n'est-ce pas, de ce qui se passe en mer?
Á (1105)
M. Carl Purcell: C'est juste. Et dans certaines recherches—j'en parle dans mes notes, c'est en 2001, 2002 et 2003—il y a eu une année où les saumoneaux étaient suivis par chalut, et une autre année où ils ont été suivis par des bouées acoustiques de détection par satellite, ou ce genre de chose. On a pu savoir où les post-saumoneaux—les jeunes saumons—allaient.
Mais la recherche se fait une année, et pas l'autre. Il est très difficile de trouver l'analyse finale, et par conséquent, cela se répercute sur tout type de recherche future. C'est une partie du problème.
M. John Cummins: Un autre problème, c'est que nous pourrions suivre ce saumon Atlantique de l'intérieur de la baie, et probablement observer une espèce de va-et-vient tout au long de l'année qu'il passe en mer. Probablement viennent-ils dans la baie, ils en ressortent, mais on pourrait s'attendre à certaines allées et venues, ils ne sont pas stationnaires. Ils ne vont pas juste venir se planter à l'embouchure du fleuve ou aller jusque dans le golfe de Maine et y rester; il y a probablement un certaine va-et-vient.
Cela nous amène à la question que vous avez soulevée dans votre article, au sujet de l'impact de l'aquaculture sur la région du sud-ouest de la baie de Fundy. L'aquaculture, là-bas, est assez congestionnée. Je pense qu'il y a là certaines des exploitations aquacoles les plus concentrées du monde. Quelles études connaissez-vous qui démontreraient l'impact, une certaine relation entre le saumon de l'Atlantique de l'intérieur de la baie de Fundy et cette industrie aquacole si prospère au Nouveau-Brunswick?
M. Carl Purcell: Tout d'abord, avant l'avènement de l'industrie aquacole, c'était une région où les pêcheurs de rivage pêchaient à la senne. On a constaté que les post-saumoneaux, les saumons jeunes adultes, passaient une grande partie de leur vie dans cette région à l'automne et à la fin de l'été, sur leur toute de migration. Il n'y a plus de sennes, là-bas, l'aquaculture les a remplacées, mais les saumoneaux sauvages n'auraient certainement pas modifié leur trajet de migration, et certains ont été attrapés de temps à autre. Il est très possible que c'est là qu'ils se dirigent.
M. John Cummins: Puis-je avoir une autre question, très rapidement?
Le président: Très rapidement, monsieur Cummins, parce que vous avez dépassé vos cinq minutes.
M. John Cummins: Merci. Je l'apprécie, monsieur le président,
D'après ce que vous dites, je crois comprendre que vous pouvez démontrer une espèce de lien entre les activités d'aquaculture et le saumon Atlantique sauvage de l'intérieur de la baie. Est-ce qu'on ne peut pas en déduire que si le ministère avait, de fait, appliqué ce principe de précaution dont il parle tellement, il aurait pris certaines mesures pour minimiser, sinon éliminer, cette interrelation entre ce saumon de l'intérieur de la baie et les activités d'aquaculture?
M. Carl Purcell: Il est très intéressant que vous employiez ce terme de « précaution », parce que nous étions justement assis devant un café ce matin--nous ne pouvions pas entrer à 8 h 30, alors nous sommes allés prendre un café—-et nous nous sommes demandés où était cette approche de précaution quand il s'agit d'aquaculture à ses débuts? Il n'y en a pas eu; c'est aussi simple que cela. Elle a disparu.
M. John Cummins: Est-ce que votre équipe de rétablissement du saumon Atlantique de l'intérieur de la baie se réunit en public dans deux semaines?
Le président: Je ne vous ai accordé qu'une question. Vous en posez une autre.
M. John Cummins: Je sais, mais j'ai essayé de la glisser mine de rien. Vous me connaissez.
M. Carl Purcell: Nous pourrions vous y inviter, certainement.
Le président: Monsieur Hart, vous vouliez faire un commentaire?
M. John Hart: Oui, monsieur le président, très brièvement.
Je n'ai pas l'expertise de mon collègue M. Purcell sur l'intérieur de la baie de Fundy, mais je pense que nous ne pouvons pas jeter le blâme directement sur quiconque pour la rapport entre l'aquaculture et le sort des stocks de l'intérieur de la baie de Fundy.
Pour votre région du monde, je suggérerais deux mots: l'archipel Broughton.
À l'ouest de l'Écosse, j'ai eu la chance d'assister à une conférence sur le saumon en 2002, à Edinburgh. Chaque rivière de la côte ouest de l'Écosse qui a eu des activités d'aquaculture ou une pisciculture à proximité a constaté une baisse des retours de la truite de mer et du saumon de l'Atlantique. Un stock monte et l'autre descend.
C'est une question de divergence biologique. L'un va d'un côté et l'autre de l'autre, et malheureusement, ils ne se reverront plus.
La dernière chose que je voulais dire, c'est que si nous devons employer le terme « pisciculture », il faudrait assigner la culture au ministère de l'Agriculture, à la régénération de l'environnement, au ministère des Transports, ou quelque chose du genre, mais le MPO ne peut pas à la fois promouvoir et réglementer l'activité. Dans les petites organisations bénévoles, je sais que quelqu'un ne manquerait pas de se dresser et de dire « Monsieur le président, pardonnez-moi, mais il y a conflit d'intérêts ». Je peux vous montrer la publicité où le MPO se vantait de verser 400 millions de dollars à la Colombie-Britannique.
Á (1110)
Le président: Merci, monsieur Hart.
[Français]
Monsieur Blais, s'il vous plaît.
M. Raynald Blais (Gaspésie—Îles-de-la-Madeleine, BQ): Merci, monsieur le président.
Je représente la circonscription de Gaspésie—Îles-de-la-Madeleine. Même si, en Gaspésie, on ne connaît pas très bien la situation des rivières à saumon, on en compte en grand nombre. Nous avons connu certains problèmes au fil des ans. Pour ma part, je suis fils de pêcheur, mais mon père était un pêcheur de poisson de fond. Je ne suis pas un pêcheur de saumon. Cependant, certaines personnes s'emploient depuis plusieurs années à me faire découvrir cette activité.
Ma question porte sur ce que vous avez abordé dans votre intervention, c'est-à-dire l'aquaculture et le reste, mais également sur ce que vous avez décrit immédiatement avant. Je suis originaire de Port-Daniel, où il y avait auparavant une rivière à saumon. Après l'avoir ensemencée encore une fois, on a fait face à un problème majeur de braconnage. Il n'a pas été question de ce phénomène jusqu'à présent, et je me demandais jusqu'à quel point il avait contribué à la disparition de ces milliers de saumons.
[Traduction]
M. John Hart: Je pense que cela a dû se faire, monsieur le président, à une grande échelle commerciale, et en grande partie la nuit. Il y a du braconnage. Le braconnage est toujours un problème, dans toutes les rivières où il y a du saumon Atlantique ou du saumon du Pacifique. Le braconnage est une chose à laquelle nous pouvons faire face. Cela dépendra de notre propre conscience individuelle et de celle de la communauté de choisir comment nous voulons vivre avec le braconnage, si nous choisissons de l'accepter. C'est un aspect pour lequel, selon moi, nous pouvons être les architectes de notre propre malheur, ou nous pouvons agir. Je ne pense pas que l'activité illégale en soi puisse avoir été la raison singulière et unique de la disparition du poisson de l'intérieur de la baie de Fundy.
M. Carl Purcell: Je n'ai pas très bien compris votre question au début, mais oui, il peut y avoir du braconnage, mais on ne pourrait pas lui attribuer la disparition de 40 000 saumons Atlantique en sept ou huit ans. Le braconnage se fait dans nos rivières depuis des centaines d'années.
M. John Hart: À moins que la marine s'en soit mêlée?
[Français]
M. Raynald Blais: Dans votre présentation, monsieur Purcell, vous mentionniez que l'élevage de salmonidés pourrait être une cause majeure du problème. J'aimerais mieux comprendre comment se comparent la situation de la Nouvelle-Écosse et celle du Québec en termes de réglementation. Vous savez sans doute que chez nous, l'élevage du saumon a pris une tout autre tournure. Comment expliquez-vous cette absence de réglementation? En vous basant sur ce que vous énoncez dans votre mémoire, pourriez-vous nous dire à quel point la réglementation était déficiente?
Á (1115)
[Traduction]
M. Carl Purcell: La première véritable activité d'aquaculture dans la baie de Fundy, du côté de la mer, a probablement vu le jour en 1979. Elle n'est pas devenue un employeur important avant 1986, lorsqu'on a commencé à produire des saumoneaux commerciaux pour l'industrie aquacole. À ce moment-là, il faut aussi comprendre que cette région du Nouveau-Brunswick affichait un taux de chômage élevé. Il y avait des gens qui cherchaient des emplois, etc. Nous savons aussi qu'à l'époque, bien des gens ont été empêchés de faire de la pêche commerciale. Et voilà qu'il y a ce tout nouveau débouché pour employer des gens, et tout cela. Tant le Nouveau-Brunswick que le MPO, du côté fédéral, y ont vu un créneau d'emploi. Pendant les premières années de l'industrie, l'APECA a versé 34 millions de dollars à l'industrie.
Ils ont essayé de faire passer des règlements sur le poisson, je pense, en 1991. Le premier règlement sur l'aquaculture n'a pas été présenté au comité du gouvernement fédéral avant, je crois 1994. Donc, quasiment personne ne s'occupait de règlements.
[Français]
M. Raynald Blais: Dans votre mémoire, vous mentionnez...
Le président: Vos cinq minutes sont écoulées. Le temps passe très vite.
[Traduction]
Nous avons M. Cuzner, puis M. Keddy, et il sera 11 h 30. En fait, peut-être aurais-je une question.
M. Rodger Cuzner: Je vois le Fonds de dotation pour le saumon de l'Atlantique comme une opportunité. Est-ce que ça va régler tous les problèmes? Probablement pas, mais pour moi, c'est une excellente opportunité.
Alors j'aimerais que chacun de vous me parliez des aspects de la gouvernance et du modèle qui devrait être appliqué. Devrions-nous prendre le modèle employé sur la côte Ouest et l'appliquer au Fonds de dotation pour le saumon de l'Atlantique? J'aimerais seulement connaître vos points de vue sur les éléments fondamentaux de ce fonds. Puisqu'il ne nous reste que quatre minutes, pourriez-vous être assez succincts dans vos réponses?
Le président: Monsieur Hart, commençons par vous.
M. John Hart: Je me taisais par déférence pour mes aînés.
Des voix : Oh, oh!
M. John Hart : Le Fonds de dotation doit être un complément; il ne doit tout simplement pas être un remplacement.
Le président: Et qu'en est-il de la gouvernance?
M. John Hart: Pour ce qui est de la gouvernance, nous n'en avons pas la moindre idée pour l'instant. Je suppose que la Fédération du saumon de l'Atlantique prendra les rennes. Nous espérons rester en contact et être partenaires, pour que les groupes d'utilisateurs concernés par le Fonds de dotation puissent travailler de concert et en partenariat à l'élaboration d'un cadre de travail approprié pour le rétablissement des stocks.
M. Rodger Cuzner: Je suppose que de votre point de vue, cependant, il faudrait que les écloseries participent aux travaux ou au conseil d'administration, alors ils leur faut un siège.
M. John Hart: Très franchement, je connais deux organisations, depuis quelques années qui ont appuyé de tout coeur les écloseries. J'ai été président de l'une d'elles, et mon collègue, M. Forsyth aussi. De ce soutien au programme des écloseries est née une organisation, dont Leonard est maintenant l'employé à temps partiel; c'est un groupe bénévole qui a repris une ancienne installation fédérale. Notre groupe fait de son mieux pour créer un bon habitat pour une rivière de saumon; l'écloserie de la Margaree produit du poisson, mais elle n'a pas besoin de produire tout le poisson. C'est un bon filet de sûreté, qui a un potentiel réel pour contribuer au rétablissement d'autres populations de toute l'île du Cap Breton et de l'est de la Nouvelle-Écosse, comme elle l'a toujours fait.
Á (1120)
M. Rodger Cuzner: Puisque cela concerne le gouvernement, ne pensez-vous pas qu'il serait logique d'avoir un siège pour les écloseries...
M. John Hart: Oui.
Le président: Monsieur Purcell.
M. Carl Purcell: La Nouvelle-Écosse a un programme d'adoption des ruisseaux qui ne relève pas des fonctionnaires. Oui, ils siègent au comité, mais ce sont des membres sans droit de vote qui offrent des conseils, etc. C'est le genre d'approche que je verrais pour le Fonds de dotation. Oui, le MPO pourrait siéger à la table et donner son avis quand on lui demande, comme, par exemple, est-ce que c'est un bon projet et que pouvons-nous en attendre, mais ils ne participeraient pas à la décision finale. C'est le genre de gouvernance que je verrais, avec la Fédération du saumon Atlantique et un ou deux représentants de chaque province, le Québec, etc. qui siègent et s'interrogent sur l'utilisation à faire de l'argent.
Le président: Y compris les écloseries?
M. Carl Purcell: Oui et non.
Quand on parle d'écloserie, cela m'inquiète parce qu'on en a besoin, mais si je dis oui, le MPO dira « Oh, nous n'avons pas besoin de nous mêler de cela », bien qu'il ait une responsabilité fiduciaire de protéger les stocks de saumon sauvage. Ce sont des écloseries très coûteuses à exploiter. Si nous devons utiliser tout l'argent pour les écloseries, qu'arrive-t-il à l'habitat et à la recherche? La recherche est très importante.
C'est pourquoi j'ai dit oui et non. Oui, les écloseries peuvent y participer pour les groupes individuels et organisations qui en ont besoin, mais dans l'ensemble, non.
Le président: Monsieur DeMond.
M. Lowell DeMond: Et bien, je suis d'accord avec ces messieurs, mais le jury n'a pas encore statué, à mes yeux, sur les écloseries, et c'est parce que je sais qu'on dit—bien que je n'en sois pas absolument sûr—que selon les chiffres que font valoir les biologistes, à ce sujet, un poisson sauvage est égal à sept poissons d'écloserie quand on pense rendement. Je ne pense pas que cet argent devrait servir du tout de complément pour la recherche scientifique. Il n'y a qu'un groupe qui puisse le faire—et je ne suis pas sûr, même, qu'il le puisse— et c'est notre petit groupe, qui est déjà à l'automne de sa vie. Il ne faudrait pas l'oublier.
J'ai presque l'impression que si vous voulez faire de la recherche sur les océans, peut-être que le Canada devrait coopérer avec les États-Unis et utiliser le Woods Hall Oceanographic Institute et des gens qui travaillent là-bas et qui disent « si les poissons vont au Groenland, qu'est-ce qui leur arrive là-bas? Est-ce que c'est une conséquence des gaz à effet de serre, ou de quoi que ce soit d'autre? » Mais il est certain que le MPO pourrait faire de la recherche scientifique, par exemple en ce qui concerne la rivière à laquelle je m'intéresse, pour essayer de répondre à la question suivante : si le petit poisson ou les saumoneaux s'en vont, pourquoi est-ce qu'ils ne reviennent pas? C'est un problème marin.
Le président: Merci monsieur.
Monsieur Keddy.
M. Gerald Keddy: Merci.
Très rapidement, j'aimerais seulement prendre à partie M. Cuzner au sujet des 30 millions de dollars. Nous remercions évidemment le ministre pour ces 30 millions, mais vous le savez, chacun des témoins nous a dit qu'on ne peut pas reprendre l'argent qui a déjà été promis; on ne peut pas réduire le financement déjà promis parce que nous avons 30 millions dans le Fonds de dotation. Je pense qu'il vaut la peine de l'indiquer au compte-rendu encore et encore.
Au sujet des écloseries, j'ai toujours été assez fasciné par toute la question. Je comprends l'expérience qu'a M. Forsyth des écloseries, mais lorsqu'on pense aux écloseries et à l'aquaculture—je sais que les gens de l'aquaculture n'aimeraient pas m'entendre dire cela—j'ai toujours demandé, en tant que pêcheur de saumon, pourquoi est-ce que nous situons les bassins d'aquaculture à l'embouchure des rivières, qui ne contiennent pas des poissons particuliers à ces rivières?
Je comprends le problème de base génétique de la culture du saumon Atlantique, mais si votre bassin est à l'embouchure d'une rivière qui contient des reproducteurs particuliers à cette rivière—il n'y en a pas dans la rivière LaHave, mais si nous pouvions dire que ce sont des reproducteurs de la rivière LaHave—et s'il y en avait un à Gold River, qui contenait des reproducteurs de Gold River, et on pourrait passer ainsi chaque rivière tout au long de la côte et avoir des échappées de poissons qui seraient les reproducteurs du cours d'eau même d'où ils se sont échappés. Ils iraient dans ces rivières se reproduire, et ce ne serait pas très différent du programme d'empoisonnement qu'on a eu dans le passé.
Il y a eu un programme d'empoisonnement fondé sur deux ou trois bases de reproducteurs. Nous avons appris, cependant, il y a longtemps avec Gold River que si nous prenions des poissons de Gold River comme reproducteurs et les envoyions à l'écloserie, le rendement augmentait de quelque chose comme 300 p. 100. Il n'y a pas de comparaison. Je me demande si ça déjà été envisagé.
Á (1125)
M. Leonard Forsith: En ce qui concerne l'industrie de l'aquaculture elle-même, à mon avis, ce serait le seul bon moyen de procéder. Les stocks de saumon sont uniques à divers réseaux fluviaux. Je pense que c'est l'un des grands problèmes, même en ce qui concerne la propagation des maladies. D'un seul coup, l'AIS est apparue dans la baie de Fundy. D'où est-elle venue? Pas d'ici. C'est venu de l'Europe, et tout le monde le savait.
Pour ce qui est de l'aspect de la génétique, vous avez raison, monsieur Keddy, c'est ainsi que ça devrait se passer. Il a fallu même au ministère des Pêches, avec les écloseries et le programme de rétablissement des stocks 75 ans pour comprendre qu'il faudrait utiliser les reproducteurs de la rivière qu'on essaie d'empoissonner, de rétablir ou de coloniser, quel que soit le terme que vous voulez employer. C'est la bonne façon de faire. Nous étions sur le point d'y arriver quand les programmes ont été supprimés, alors nous sommes revenus à la case départ.
Lors de l'examen des programmes du MPO, en 1995, les fonctionnaires du ministère ont décrété que la conservation, dans la plupart des rivières de la Nouvelle-Écosse, n'est plus un problème; ce n'est pas un problème. C'est ainsi qu'ils ont justifié l'élimination du programme des écloseries pour commencer. Mais après cela, quand ils se sont départis des écloseries et s'en sont débarrassés, tout d'un coup, ils se sont demandés ce qu'ils allaient faire, parce que certains des stocks, comme ceux de l'intérieur de la baie de Fundy, sont menacés de décimation et d'extinction. Ils ont repris le contrôle des écloseries, dont ils s'étaient débarrassés, dont ils n'avaient en principe pas besoin, et ils les exploitent maintenant avec à un fonds pour éventualités, parce qu'il n'y a pas de financement des activités de base prévues pour cela, pour essayer de sauver des espèces de l'extinction. Ils exploitent des écloseries pour cela. Ce sont de grands hypocrites.
M. Gerald Keddy: J'ai une autre question, très rapidement, pour tous, et je sais que vous en êtes tous conscients. C'est une question importante qui n'a pas été soulevée encore; c'est le contingent de 10 tonnes de saumon atlantique au Labrador. Si nous devons avoir une industrie de pêche commerciale du saumon atlantique de cette portée et de cette envergure, quel effet est-ce que cela aura sur le retour du poisson pour toutes les provinces de l'Atlantique?
M. Carl Purcell: Tout d'abord, c'est de la pêche d'interception. Ces poissons ne vont pas tous à une rivière du Labrador. Ils vont au Québec. Ils vont au Nouveau-Brunswick. Ils vont en Nouvelle-Écosse. Cela n'aurait pas dû arriver.
Deuxièmement, nous devons comprendre qu'il y a là un élément politique. Le Canada siège au conseil de l'Organisation pour la Conservation du Saumon de l'Atlantique Nord. Il est assez difficile au Canada de faire passer son message quand il a lui-même un pêcheur d'interception alors qu'il essaie d'empêcher les Groenlandais de pêcher. Vous savez, la plupart des Groenlandais font partie d'un groupe des Premières nations. Techniquement, ils jouissent du privilège essentiel. Comment le Canada peut-il dire qu'il veut que quelque chose se fasse alors qu'il permet la pêche d'interception? Cela n'aurait tout simplement jamais dû arriver.
Le président: Est-ce que l'un de vous a des commentaires à faire sur le sujet?
M. Lowell DeMond: Je serais d'accord avec Carl, et j'aimerais employer les 30 secondes qui me restent pour dire quelque chose au sujet de l'aquaculture.
D'après mes connaissances et les données que j'ai actuellement, recueillies au fil de mes lectures et en écoutant des biologistes et ce genre de choses, si je devais relancer l'industrie de l'aquaculture au Canada, j'installerais les bassins sur la terre ferme. J'y amènerais de l'eau à la pompe pour pouvoir contrôler ce qui se passe.
M. Carl Purcell: Oui, ce serait la seule façon de faire.
Le président: D'accord. Il ne reste plus de temps, messieurs.
C'était très instructif, et je suis heureux que vous soyez venus avant que nous entamions le processus d'examen du budget des dépenses avec les représentants du gouvernement, parce que vous nous avez certainement donné de quoi réfléchir et des munitions pour nos questions sur divers sujets y compris, par exemple, la question de l'application de la loi, l'aquaculture, l'empoisonnement, et toutes sortes de choses. Cela a été très intéressant.
Il devrait être assez évident que le comité serait nettement d'accord que le Fonds de dotation devrait être exploité de façon transparente, et avec la participation et l'aide des associations communautaires locales, pour les raisons évidentes que vous avez énoncées.
Nous tenons à vous remercier pour votre contribution. Nous savons que le préavis a été assez court. Merci beaucoup, nous ferons de notre mieux pour que le saumon atlantique continue de peupler votre région du Canada.
M. John Hart: Monsieur le président, je pense pouvoir dire en notre nom à tous que nous apprécions vivement d'avoir eu cette occasion de venir vous exposer nos préoccupations. Nous ne sommes pas exactement venus la main tendue, nous sommes prêts à travailler avec tous et chacun—le gouvernement actuel, quiconque d'autre—pour trouver des solutions. Et au nom des bonnes gens de la région de la Margaree et de la République indépendante du Cap-Breton, j'aimerais vous lancer à tous une invitation à venir visiter la Margaree. Monsieur le président, si vous commencez seulement à voir du saumon en Ontario, venez voir de quoi a l'air le poisson du Cap-Breton.
Á (1130)
Le président: C'est très bien.
Membres du comité, nous nous voyons mardi pour discuter des espèces envahissantes.
La séance est levée.