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Bonjour, mesdames et messieurs.
J'aimerais souhaiter à tous la bienvenue après les vacances de Noël. Bonne année à vous tous.
Nous poursuivons, conformément au paragraphe 108(2) du Règlement, l'examen des soins de santé des anciens combattants et du Programme pour l'autonomie des anciens combattants.
Nous recevons aujourd'hui deux témoins. Clara Fitzgerald, du Canadian Centre for Activity and Aging, de même que Mark Speechley, de l'Université de Western Ontario, département d'épidémiologie et de biostatistique, faculté de médecine et de dentisterie.
Je souhaite simplement indiquer à nos témoins qu'en général... Je ne sais pas si on vous a dit que vous disposiez de 10 ou de 20 minutes.
Très bien, on vous avait donné 20 minutes. C'est habituellement la norme. Vous pouvez donc disposer de 10 minutes chacun, ou l'un d'entre vous peut avoir 19 minutes alors que l'autre ne dispose que d'une minute, comme vous le souhaitez. Par la suite, les membres du comité poseront tour à tour des questions en fonction d'un ordre rigoureusement préétabli.
Vous avez la parole.
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Merci de nous avoir invités aujourd'hui.
J'aimerais remercier Anciens combattants Canada d'avoir financé la recherche que nous avons réalisée sur les anciens combattants canadiens. Nous pensons qu'il s'agit de l'étude la plus approfondie sur les chutes chez les anciens combattants au Canada.
Mon mémoire résume les résultats de nos travaux. Je ne vous ferai pas perdre de temps en le relisant, mais j'aimerais souligner trois points essentiels.
Nous avons découvert que les chutes sont plus fréquentes chez les anciens combattants canadiens que parmi la population générale d'adultes âgés. Nous savons que les anciens combattants canadiens se déclarent en moins bonne santé que leurs compatriotes âgés en général, et même s'il s'agit d'un pourcentage peu élevé, 3,8 p. 100 des membres de l'échantillon ont signalé ne pas avoir assez d'argent à la fin du mois pour faire face à leurs dépenses. Lorsque nous avons analysé cette variable, nous avons conclu que ces gens sont également plus susceptibles de tomber.
Je suis conscient que ces dernières observations peuvent sembler négatives, mais laissez-moi vous parler des points positifs, parce que je sais qu'Anciens combattants Canada a une excellente réputation pour ce qui est des soins offerts avec compassion aux anciens combattants. J'ai lu le rapport Parole d'honneur, et je tiens à féliciter les organisations qui ont publié le document.
Je commencerai par vous parler des caractéristiques que je considère positives dans le rapport Parole d'honneur, puis je conclurai en vous faisant part de ce que vous devrez, selon moi, garder en mémoire lorsque vous poursuivrez l'examen de cet excellent programme.
Parmi les caractéristiques positives du rapport Parole d'honneur, mentionnons le point d'accès unique ainsi que la coordination des services, en particulier avec les soins de santé provinciaux. En Ontario, nous avons des centres d'accès aux soins communautaires, qui sont à mon avis essentiels.
Autre point positif: il y aura une étroite collaboration avec les fournisseurs de soins primaires, ce qui est absolument vital. Les soins fournis par une équipe de professionnels ainsi que le modèle du gestionnaire de cas sont d'autres avantages. L'évaluation exhaustive des adultes âgés est fondée sur des preuves et tout à fait adéquate.
Je suis ravi d'y voir la mention de l'activité physique et de la prévention des chutes. On parle particulièrement des cours d'exercice physique, et Clara vous en parlera, puisqu'il s'agit de son domaine d'expertise.
Par ailleurs, j'ai été très heureux de voir les évaluations et la recherche mentionnées dans le document.
Lorsque vous poursuivrez l'examen de cet excellent programme, je vous encourage à garder les questions suivantes en tête. Il est important de veiller à ce que les fonds suivent l'ancien combattant ou l'adulte âgé en fonction de ses besoins. C'est une chose de rendre les gens admissibles à un service, mais s'ils n'en ont pas besoin, l'argent n'est pas utilisé de façon optimale. Je pense que nous devons réellement nous assurer que les fonds sont consacrés à ceux qui en ont le plus besoin.
Je me pose la question suivante: dans quelle mesure les fonds consacrés aux services intégrés pour les anciens combattants sont-ils réellement coordonnés avec les fonds provinciaux? Lorsque j'ai réalisé mon étude sur la prévention des chutes, des médecins m'ont téléphoné. Selon les renseignements recueillis, les médecins devraient rappeler leur patient pour évaluer, par exemple, le nombre de médicaments qu'il prend. Certains médecins m'ont dit qu'ils ne croyaient pas que le RAMO, en Ontario, leur verserait quoi que ce soit pour rappeler un ancien combattant afin de vérifier ce que mentionnait son questionnaire.
Cela me préoccupe réellement, parce que ça soulève la question du financement. Nous savons que nous pouvons prévenir les chutes, mais la question est, comme toujours, de savoir qui paiera et si l'argent suit le client comme il se doit.
Je pense qu'il faut se demander comment les spécialistes de l'intervention précoce s'assurent que l'ancien combattant a un fournisseur de soins primaires? En Ontario, nous savons que de nombreuses personnes n'ont pas de médecin de famille, de sorte que c'est une question qu'il faut se poser. Je suis heureux de la voir dans le document, mais je me demande comment nous saurons si ce geste très positif est effectivement posé.
Dans le document, on encourage les anciens combattants à subir une évaluation complète de leur état de santé. C'est ce que nous avons fait dans la seconde phase de notre projet, dont nous n'avons pas encore publié les résultats parce que ce n'est pas terminé. Nous avons divisé les gens en deux groupes au hasard. Un groupe a passé une évaluation gériatrique complète et a reçu une série de recommandations fondées sur des preuves au sujet de ce qui devait être fait pour prévenir les chutes. Nous n'avons relevé aucune différence entre ce groupe et le groupe qui a simplement reçu une lettre d'un médecin de famille.
Ainsi, nous ne nous basons pas seulement sur mon étude, mais également sur d'autres que j'ai lues, pour dire que les évaluations complètes et les recommandations seules ne suffisent pas. Il s'agit d'une étape nécessaire mais non suffisante pour prévenir les chutes.
Lorsque je lis votre document, je constate que vous encouragerez les anciens combattants à passer une évaluation de santé complète. Je me demande toutefois combien le font? Les simples encouragements sont-ils suffisants pour que les évaluations soient faites? Je me demande également quel type d'évaluation est réalisé, puisqu'il en existe plusieurs.
Si nous mettons de l'avant une évaluation normalisée, je pense que vous devriez tenir compte de l'ensemble de données minimales, qui a été étudié. C'est une suite internationale d'évaluations qui permet d'effectuer des comparaisons, de sorte que l'on peut comparer les résultats obtenus en Ontario, en Colombie-Britannique, au Québec, etc., de même qu'aux États-Unis et dans d'autres pays. Il s'agit d'une initiative exceptionnelle.
Encore une fois, je me pose une question: Qui paie? Qui paie pour toutes ces évaluations?
J'ai tracé une ligne sur ma page ici; je vais donc conclure en vous parlant de ce qui se passe après qu'un adulte âgé eut subi une évaluation normalisée.
L'ancien combattant doit impérativement avoir des contacts réguliers avec le gestionnaire de soins afin de veiller à ce que les résultats des évaluations fassent l'objet de mesures concrètes. Je souligne qu'une évaluation et une recommandation, si c'est tout ce que l'on fait, ne pourront sans doute pas prévenir les chutes ou tous les autres événements négatifs que l'on souhaite prévenir.
Selon moi, une fois que l'évaluation est réalisée et que les recommandations sont formulées, le gestionnaire de soins s'assure que l'ancien combattant obtient ce dont il a besoin, puis nous devons nous demander si les interventions sont fondées sur des preuves? Un grand nombre de ces interventions sont fondées sur des preuves, mais certaines ne le sont pas. Je pense que vous devriez inclure cet aspect dans votre programme d'évaluation.
Les mesures ne devraient pas seulement être fondées sur des preuves; elles devraient être continues, et il faut qu'il y ait un suivi régulier. Il faut que l'évaluation soit refaite. Il ne doit pas s'agir d'une mesure ponctuelle. Il faut la refaire régulièrement pour deux raisons. Premièrement, de nouveaux problèmes peuvent survenir assez rapidement chez les adultes âgés. Deuxièmement, si l'évaluation est refaite, on peut l'utiliser comme un indicateur de la réussite du programme. Sinon, on ne sait pas vraiment si les objectifs sont atteints au niveau individuel.
De la même façon, pour ce qui est du renvoi à un spécialiste, je me pose certaines questions quant à l'évaluation: combien de temps cela prend-il? Les rendez-vous sont-ils respectés? Les renvois sont-ils adéquats? Les mesures prises sont-elles adéquates et fondées sur des preuves?
Pour conclure, je souhaite mettre l'accent sur les points positifs: nous savons que nous pouvons réduire les chutes de 25 p. 100. Nous savons qu'il est important d'améliorer nos efforts immédiatement, parce que nous pourrions être aux prises avec une épidémie de chutes à mesure que la population continuera de vieillir. Nous pouvons utiliser les connaissances existantes pour créer un programme national et uniforme de prévention des chutes qui, s'il est financé et maintenu, aura des avantages pour les anciens combattants du point de vue individuel, les familles et la société en général.
Merci beaucoup.
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Merci de reconnaître le Canadian Centre for Activity and Aging comme un chef de file national dans le domaine de l'activité physique et du vieillissement. Pour ceux d'entre vous qui ne connaissent pas le Canadian Centre for Activity and Aging, il s'agit d'un centre national situé à London, en Ontario, à l'Université de Western Ontario. Notre mandat est de réaliser des recherches dans le domaine de l'activité physique et du vieillissement, puis d'élaborer des programmes modèles et des programmes de formation en leadership qui appuient les recherches afin d'aider les aînés à conserver autant que possible leur capacité fonctionnelle. Notre travail se concentre à la fois sur les adultes âgés vivant dans la collectivité et sur les adultes âgés ayant une santé fragile et vivant dans différents établissements de soins.
Je pense qu'il est important que vous sachiez que nous sommes ravis de discuter avec les membres du comité et de parler de la valeur des programmes d'activité physique, une intervention qui peut prévenir un grand nombre des effets négatifs du vieillissement dont souffrent les anciens combattants et les adultes âgés à mesure qu'ils vieillissent et que leurs différents niveaux de fonctionnalité diminuent.
Comme Mark, j'ai pris note du rapport Parole d'honneur et du guide d'accès aux prestations de santé d'Anciens Combattants Canada et du Programme pour l'autonomie des anciens combattants. J'ai été très intéressée d'apprendre en lisant les documents que le PAAC ainsi qu'un grand nombre des services offerts aux anciens combattants sont fondés sur leur statut plutôt que sur leurs besoins réels. Je pense donc qu'il faut que l'intégration soit améliorée en fonction du modèle de prestation de services, de ce dont l'ancien combattant a réellement besoin, et de ses besoins fonctionnels plutôt que sur son âge ou son statut. Je suis certaine que vous pouvez penser à différents adultes âgés qui sont plus jeunes que d'autres mais qui n'ont pas les mêmes capacités fonctionnelles.
Les documents mentionnaient également l'importance de l'activité physique et du besoin d'accroître et d'améliorer les programmes communautaires. Ces deux aspects étaient mentionnés dans les deux documents, ce qui est, selon moi, encourageant.
En venant à Ottawa, j'ai essayé de trouver des interventions communautaires concrètes qui aident les anciens combattants à maintenir leur mobilité fonctionnelle dans les différentes collectivités où j'ai travaillé un peu partout au pays. Je n'ai pas vraiment pu penser à un grand nombre de ces programmes. Selon le document, le groupe souhaite adopter cette approche, mais il faut savoir que de nombreux aînés souhaitent vieillir chez eux. Nous devons veiller à ce que les programmes et les services leur soient fournis dans les collectivités où ils vivent. Ce qui est remarquable, également, c'est que vos travaux aident non seulement les anciens combattants mais également les adultes âgés en général.
Une grande partie du travail que nous faisons après la phase de recherche n'est pas financée. Au bout du compte, de nombreux aînés qui sont en mesure de payer pour les programmes et services fondés sur des preuves peuvent avoir accès à ces programmes et services s'ils sont offerts dans leur collectivité. Il y a quelques problèmes. Dans certaines collectivités, les fonds ne sont pas suffisants pour mettre en place des programmes fondés sur des preuves. Par ailleurs, certains anciens combattants ne sont pas nécessairement admissibles au PAAC ou n'ont pas les ressources financières nécessaires pour compenser ces coûts.
Je peux vous donner l'exemple d'un ancien combattant que je connais parce qu'il fréquente notre centre, où plus de 420 aînés ont accès à nos programmes et services. Cet ancien combattant participait à un programme sur la maladie pulmonaire obstructive chronique depuis environ dix ans. Ce programme, mené et suivi par un médecin, se donnait dans un hôpital à London, en Ontario. Selon les dirigeants de l'hôpital, ce programme pouvait être donné dans une collectivité, de sorte qu'ils se sont tournés vers le Canadian Centre for Activity and Aging, en raison de notre expertise dans la mise en oeuvre de programmes fondés sur des preuves, pour mettre en oeuvre ce programme.
Cela dit, des coûts directs sont associés à la participation à différents programmes sur la mobilité fonctionnelle pour, premièrement, tenter de prévenir le déclin fonctionnel; deuxièmement, si une chute s'est produite, par exemple, pour aider la victime à se remettre — la phase de réadaptation des programmes de mobilité fonctionnelle; et troisièmement, une fois la réadaptation faite, pour aider ces gens à conserver leurs gains fonctionnels à long terme, afin qu'ils puissent profiter des activités utiles auxquelles ces programmes les ont aidés à participer.
La personne dont je vous parle n'était pas au courant des versements auxquels elle avait droit en fonction du PAAC pour avoir accès aux services, et nous n'étions pas en mesure de lui offrir ce service gratuitement. Des discussions ont été entreprises au début d'août, et pour faire une histoire courte, la personne a fini par recevoir un versement par le truchement du PAAC vers la fin décembre. Je pense que ce délai a été trop long, et la personne ne savait pas comment s'y retrouver dans le système pour profiter des prestations offertes grâce à ces initiatives de promotion de la santé, même si on en parle dans le document. Je me demande si les anciens combattants connaissent ces initiatives de promotion de la santé, par rapport à des initiatives de réadaptation après un incident, comme une chute, par exemple. Il s'agit donc de trouver des façons de prévenir un plus grand déclin fonctionnel à long terme.
Je suis certaine que mon mémoire a été distribué avec celui de Mark. Je voulais simplement mentionner quelques recommandations en fonction des points que j'ai soulevés.
Il existe une grande quantité d'information et beaucoup de recherches ont été faites pour expliquer les avantages de l'activité physique chez les aînés. Si vous ne connaissez pas cette information, les représentants de Santé Canada ont sans doute mentionné le Guide d'activité physique canadien pour une vie active saine pour les aînés lorsqu'ils ont comparu devant votre comité. Il s'agit d'un excellent document qui résume brièvement l'importance des programmes d'activité physique chez les adultes âgés.
Je pense qu'il est maintenant important d'examiner la vaste quantité d'information disponible, les recherches ayant été publiées — dont une grande partie sont canadiennes — et de chercher des façons de traduire cette information en programmes de mobilité fonctionnelle efficaces et responsables pour les adultes âgés et les anciens combattants; il faut aussi veiller à ce que ces programmes soient fondés sur des preuves et des résultats.
Par « fonder sur des résultats », je veux dire que si on n'a pas l'impression qu'il est suffisant de simplement créer des programmes d'activité physique partout au pays pour une vaste gamme d'anciens combattants et d'aînés en général, il est essentiel que ces programmes soient fondés sur des résultats. Nous savons ce que nous tentons de mesurer et quels sont les facteurs de risque, de sorte que les programmes adéquats peuvent être mis en place pour prévenir l'accroissement de ces facteurs de risque.
Il y a quelques concepts clés: programmes fondés sur les preuves, programmes fondés sur les résultats, programmes en place dans un éventail de collectivités partout au pays et programmes pouvant en grande partie être offerts dans le cadre de l'infrastructure des soins à domicile; bref, appuyer le vieillissement à domicile.
Il est essentiel d'élaborer des modèles de programmes d'activité physique rentables pour les anciens combattants et les adultes âgés en fonction des recherches, dirigés par des professionnels compétents pour veiller à ce que le financement et l'appui pour ces programmes dans les différentes collectivités soient offerts là où les adultes âgés résident; on peut ainsi veiller à ce que les programmes d'activité physique soient, comme je l'ai mentionné, fondés sur les résultats, communautaires et qu'ils favorisent le vieillissement à la maison.
Par ailleurs, pour aider les adultes âgés et nos anciens combattants qui vivent dans différents établissements de soins partout au pays, il est important de noter que ces types de programmes devraient également être en place dans ces établissements. Peu importe l'âge, il est toujours possible de conserver sa mobilité fonctionnelle. Nous savons que lorsque la mobilité fonctionnelle diminue, ce n'est pas nécessairement en raison de l'âge seulement; l'inactivité y joue un immense rôle.
La deuxième recommandation concerne l'activité physique: si l'activité physique est incorporée aux soins primaires habituels dispensés aux anciens combattants et aux adultes âgés, elle peut prévenir la baisse de la mobilité physique et faire en sorte que ces gens-là puissent continuer à vivre dans leur domicile, et ce, plus longtemps et avec une meilleure qualité de vie. Il en résulterait plusieurs possibilités d'économie par la suite, ce dont nous pourrons parler plus tard.
La troisième concerne l'aide qui devrait être accordée aux anciens combattants pour les aider à s'y retrouver dans le régime des soins de santé, pour qu'ils soient informés des services qui leur sont offerts. J'ai eu à traiter avec trois anciens combattants, qui ne savaient pas ce qu'ils ne savaient pas. Ils ne savaient pas quels services leur étaient offerts, parce qu'il s'agit de services de promotion de la santé plutôt que de services de réadaptation. Il est donc important de faire en sorte que les programmes de promotion de la santé qui ont fait leurs preuves soient accessibles par l'entremise du programme pour l'autonomie des anciens combattants afin que les anciens combattants y aient accès, non pas seulement dans le cadre des programmes de réadaptation ou des programmes qui dépendent de leur statut, mais également en fonction de leurs besoins fonctionnels.
En conclusion, je tiens à vous dire que l'important, c'est de se pencher sur les programmes qui existent déjà. Beaucoup d'entre nous ont fait des recherches pour mettre au point ces programmes et pour en faciliter la mise en oeuvre dans diverses localités, afin que nous puissions commencer à en faire des projets pilotes qui auraient une incidence réelle sur la mobilité fonctionnelle des anciens combattants et qui les aideraient à vivre de façon autonome aussi longtemps que possible.
Je vous remercie.
Je ne cesse jamais de m'étonner de constater que peu importe le nombre d'années d'expérience au sein de ce comité, on apprend toujours quelque chose de nouveau à chaque séance. Je ne m'étais jamais rendu compte, par exemple, qu'il y avait une université qui étudiait spécifiquement les chutes. C'est tout nouveau pour moi.
Vous avez fait des observations très intéressantes, et tout en écoutant, je lisais votre documentation. Il y a quelques points sur lesquels j'aimerais avoir votre réaction.
Il s'agit toujours de savoir qui paie. Les soins de santé sont une responsabilité partagée. Essentiellement, c'est la province qui fournit ces soins, et c'est le gouvernement fédéral qui finance les provinces pour le faire. Je suppose qu'il y a un peu de différences d'une province à l'autre, mais il y a sans doute plus d'une façon de travailler ensemble.
Je songeais également à l'élément exécution du programme. Vous vous demandiez comment nos anciens combattants vont se renseigner au sujet de tout cela. Je pense qu'on ne doit pas parler uniquement des anciens combattants à cet égard, mais qu'il faudrait inclure également toutes les personnes âgées.
Il y a plusieurs façons de s'y prendre pour assurer la coordination du travail des provinces, des communautés, du gouvernement fédéral et des médecins au pays. Si un patient se trouve dans le bureau d'un médecin et que ce dernier lui parle des installations ou des programmes d'exercice qui existent pour l'aider à prévenir les chutes, je pense que cela serait également avantageux.
Ceux que l'on oublie toujours — et nous ne devrions pas les oublier, car ils font un excellent travail au pays — sont les groupes d'anciens combattants. Ils sont peut-être la meilleure source d'éducation que nous pourrions avoir pour informer les anciens combattants des différents programmes qui sont en place.
Pour ce qui est des programmes qui sont en place, encore une fois ils sont très variés. Il y a notamment le Y, qui, je le sais, travaille avec les personnes âgées, anciens combattants ou non, les centres pour personnes âgées, où vivent de nombreux anciens combattants; les services de loisirs des villes et des collectivités; et les groupes qui sont créés indépendamment.
Par exemple, dans ma collectivité, la ville de Kamloops, il y a un groupe de personnes âgées qui se rend dans les plus grands centres commerciaux de la ville le matin avant l'ouverture. Cela leur permet de parcourir librement en groupe tout le centre commercial et de monter et de descendre les escaliers. C'est pour eux non seulement une activité physique mais aussi une activité sociale.
Il y a toutes sortes de façons de s'y prendre. Mon mari, qui n'est pas encore âgé — il me tuerait si je disais qu'il l'était — va à ce qu'on appelle un camp d'entraînement. Personnellement, j'ai pensé qu'il était fou lorsqu'il a décidé d'aller à ce camp d'entraînement avec ma fille, mais je dois dire que cela fait toute une différence et qu'il se sent maintenant beaucoup mieux. Ce sont des exercices qui sont faits en groupe. Il est le plus âgé de son groupe, mais cela lui a fait un bien extraordinaire.
J'écoutais également M. Valley lorsqu'il a dit qu'il était préoccupé par les régions en dehors des grands centres. Si on ne vit pas dans une ville, on n'a peut-être pas accès à un Y, on n'a peut-être pas accès à un grand centre commercial que l'on peut utiliser gratuitement. Je suis sûre que dans certaines régions du Canada, c'est toujours le cas.
Vous souvenez-vous cependant de ces unités mobiles qui se rendaient dans les plus petites collectivités pour offrir des services de bibliothèque? C'est peut-être une idée que l'on pourrait explorer également: avoir une unité mobile avec des entraîneurs, si vous voulez, qui se rendraient dans des collectivités éloignées pour offrir ce genre de programmes. Dans ce cas, les organisations d'anciens combattants de ces collectivités pourraient prendre la relève une fois qu'ils auraient appris à le faire.
C'est ce à quoi je pensais alors que j'écoutais. Je vais maintenant vous demander de répondre et s'il reste du temps, je donnerai la parole à mon collègue M. Shipley.
J'ai omis de parler de la Légion royale canadienne, qui a joué un rôle essentiel dans ce projet. C'est ACC et Santé Canada qui ont fourni le financement, mais la Légion royale canadienne a été notre partenaire. Elle nous a fourni un soutien extraordinaire. J'aurais dû la mentionner. Je vous remercie de m'avoir donné l'occasion de la remercier de son soutien.
Je suis entièrement d'accord avec vous. Il existe toutes sortes de programmes d'activité physique et de prévention des chutes. Mais comme Clara et moi le disions à bord de l'avion, les centres commerciaux sont extraordinaires pour les aînés moins âgés, qui sont foncièrement pareils comme nous, sauf qu'ils sont un peu plus vieux. Et ils n'ont pas besoin d'être supervisés.
Nous nous inquiétons des adultes plus fragiles. Les gens qui donnent des cours de conditionnement physique dans les centres pour aînés et dans les sous-sols d'église peuvent être bien intentionnés, mais si ils n'ont pas reçu la formation nécessaire, ils peuvent faire plus de tort que de bien. Les problèmes cardiaques ou les chutes peuvent causer rapidement des problèmes. Notre centre est reconnu pour la formation en conditionnement physique qu'il donne aux instructeurs.
En ce qui a trait aux régions isolées, je n'ai pas de solution à proposer. C'est un gros problème, et vous avez toute ma sympathie.
Il existe un programme d'exercice avec soutien à domicile qui peut être utilisé tant à Kenora qu'au centre-ville de Toronto. Il est facile de se procurer à Kenora la bande vidéo de ce programme. Il est possible aussi d'envoyer un instructeur par avion, mais quelqu'un doit en payer les frais.
Je ne peux pas vous proposer de solution pour ce qui est de donner des cours de conditionnement physique supervisés dans les localités éloignées. Nous avions présenté une demande de subvention pour offrir ce service au moyen d'une unité mobile, mais nous n'avons pas reçu le financement.
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Merci, monsieur le président.
Merci, madame Fitzgerald et monsieur Speechley, d'être venus. Je suis de votre région, juste au nord de London. Je sais que, à l'Université de Western Ontario, Ted Hewitt fait du travail exemplaire dans l'obtention de fonds et dans la recherche qui est si nécessaire, pas seulement dans le sujet qui nous occupe, mais aussi quand il fallait obtenir du financement et faire de la recherche sur des questions qui touchent les moyens de subsistance des particuliers et des entreprises, des recherches qui nous ont menés sur la voie de l'avenir. je suis donc heureux de souhaiter la bienvenue à des gens de chez moi.
Monsieur Speechley, vous avez fait à maintes reprises mention des programmes internationaux de prévention des chutes que vous étudiez et sur lesquels vous faites des recherches. Si j'en ai le temps, j'aurais des questions à vous poser sur le coût et l'efficacité de cette étude.
Vous avez dit qu'en Australie et en Nouvelle-Zélande, notamment, on a mis en place des programmes de prévention des chutes par l'entremise d'un réseau, si je ne m'abuse. Pourriez-vous nous en dire plus long sur le succès de ces programmes et nous indiquer si c'est là le genre de programmes que nous pourrions envisager au Canada. Il n'y a pas vraiment d'hiver en Australie ou en Nouvelle-Zélande, et je me méfie toujours de l'idée de simplement copier ce qui se fait ailleurs, mais ne pourrions-nous pas au moins nous inspirer de ces expériences. Avez-vous trouvé dans ces programmes des éléments qui pourraient nous servir de repères?
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Merci de cette question qui est très vaste.
Pour ce qui est de notre financement, le Canadian Centre for Activity and Aging, qui est un centre national, ne reçoit aucun fonds public, que ce soit du gouvernement fédéral, provincial ou local; nous sommes un centre de recherche établi à l'Université de Western Ontario, mais nous ne recevons aucun fonds directement de cette université. Notre financement vient de subventions de recherche fondamentale et appliqués et des revenus que génèrent différents services et programmes de formation à l'intention des leaders des citoyens âgés.
Cela ne signifie pas que notre centre ne mérite pas d'être financé, parce que c'est un centre national et que la viabilité d'un organisme comme le nôtre varie énormément d'une année à l'autre et que notre mandat est fonction des fonds que nous recevons. Certaines des questions qui ont été posées plus tôt étaient plutôt générales. Si notre recherche allait au-delà du Sud-Ouest de l'Ontario, dans différentes localités, ce serait bien, mais nous ne pouvons faire que ce pourquoi nous avons été financés.
Voilà la réponse à votre première question.
Vous avez ensuite demandé quel rôle notre centre pourrait jouer. D'abord, il importe de noter que les employés des Services intégrés pour les anciens combattants et du Programme pour l'autonomie des anciens combattants doivent savoir que des organisations comme la nôtre font des recherches exhaustives dans ce domaine pour pouvoir diriger les anciens combattants vers toute une gamme de programmes et de services que ceux-ci ne connaissent peut-être pas, et ils doivent comprendre que ces programmes se fondent sur des preuves. Notre centre pourrait certainement vous aider à transmettre le message aux personnes âgées, car les citoyens âgés sont ceux qui sont le mieux en mesure de communiquer avec leurs pairs. Par l'entremise des réseaux dont nous faisons partie et des diverses collectivités avec lesquelles nous collaborons à l'échelle du pays, nous pouvons faire en sorte que les autres aînés comprennent le message et, surtout, que nous agissons.
Quelqu'un m'a déjà dit en faisant ma connaissance que notre centre sur le vieillissement est jeune; il voulait dire que je ne fais pas mes 65 ans. Mais je crois qu'il voulait aussi laisser entendre que les aînés sont peut-être davantage à l'écoute des gens de leur âge. Il est donc bon de transmettre votre message par le biais de publications nationales à l'intention des cliniciens, des praticiens et des médecins, mais aussi de disséminer des informations de façon à ce que les aînés puissent les communiquer à d'autres personnes âgées.
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La Légion royale canadienne pourrait vous en donner énormément également. Ils ont beaucoup de listes d'anciens combattants qui ne sont pas des clients du MAC, et ils pourraient vous aider.
Aussi, Clara dans son document parle de divers aspects physiques, comme le déséquilibre, le tai chi, l'exercice physique, et vous faites de même, monsieur, mais je ne vois rien qui concerne la santé mentale. Ou peut-être ai-je mal lu.
Vous dites que 40 p. 100 des anciens combattants font plus de chutes que les autres adultes. D'après moi, je ne sais pas ce qu'en pense le comité, les anciens combattants plus âgés à qui je parle, surtout ceux qui sont très fragiles, semblent penser beaucoup à leurs expériences de guerre et ce type de choses. Un grand nombre d'entre eux souffrent également peut-être de démence, d'un peu d'Alzheimer et ce type de maladies. Je ne sais pas combien de ces gens auraient rempli un questionnaire, mais je sais que pour les gens qui souffrent de démence ou d'Alzheimer, remplir un questionnaire est très difficile même s'il est très simple.
Dans votre étude, avez-vous eu l'occasion d'étudier la santé mentale de ces gens? Souvent, cela mène à des problèmes physiques, qui peuvent ensuite mener à des chutes. Alors avez-vous eu la chance de faire cela, et si ce n'est pas le cas, planifieriez-vous de le faire à l'avenir?
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Volontiers. Je suis ravie de vous dire que le Canadian Centre for Activity and Aging a fait des recherches approfondies avec le Vancouver Coastal Health et les autres régies de la santé de la Colombie-Britannique, pour appliquer des connaissances tirées de diverses études menées principalement dans des établissements sur le maintien et le rétablissement de la capacité fonctionnelle de personnes âgées fragiles vivant en établissement en Colombie-Britannique.
Au lieu de réinventer la roue, les régies régionales de la santé ont cherché à savoir qui avait fait des études, les ont fait venir, ont appliqué les résultats et formé le personnel. Vous serez donc ravis de savoir qu'on n'a pas tout refait à partir de zéro, on se sert des recherches effectuées et on met en oeuvre les résultats. J'en félicite la régie régionale Vancouver Coastal Health.
Pour répondre à votre question sur le plaisir de l'activité physique, j'ajouterai qu'il faut aussi qu'il soit agréable de suivre le programme jusqu'au bout. Nous tous ici, peu importe notre âge, connaissons les avantages pour la santé de l'activité physique. Nous savons peut-être même où aller, quoi faire, etc., mais la partie la plus difficile, c'est de suivre un programme jusqu'au bout.
On peut édulcorer un programme, lui ajouter un aspect récréatif pour que cela soit plus séduisant pour les personnes âgées, puisqu'il est essentiel qu'elles continuent à venir aux séances. Ce qui est crucial, c'est qu'elles se rendent compte des avantages qu'a le programme pour leur capacité fonctionnelle à elles, et qu'avec le temps, il ne s'agit pas que d'une activité récréative, surtout si le résultat du programme c'est de garder sa capacité fonctionnelle ou de la rétablir.
Au Canada, beaucoup de programmes n'y arrivent pas. On commence par un programme fondé sur les données recueillies, puis on en fait un programme récréatif et tout le monde s'assoit en cercle et s'amuse. Il faut que les personnes âgées reçoivent un message clair. Je pense que l'élément récréatif est critique, mais ne doit pas devenir l'objectif ultime de l'intervention en activité physique.
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Je pense que la liste des intervenants est épuisée.
Je remercie nos témoins. Vous nous avez certainement rendu la tâche agréable. Merci beaucoup de votre témoignage. Tout cela sera bien entendu intégré à notre rapport sur les soins de santé pour les anciens combattants et je vous en remercie.
Après ces mots de la fin, nous allons parler des activités du comité, entre membres du comité.
Il y a eu un échange entre M. Cannan et nos invités sur la santé. Jeudi, Santé Canada sera des nôtres et nous poursuivrons cette discussion.
Notre greffier veut inviter d'autres témoins, notamment Maggie Gibson, en remplacement de Howard Bergman, de l'Initiative nationale pour le soin des personnes âgées ou INSPA.
Il y a aussi Terri Wickens, président national de l'Association canadienne des vétérans de la Corée, et Dre Gloria Gutman, du Service de gérontologie de l'Université Simon Fraser. Vous étiez aussi sur notre liste et vous venez de comparaître.
D'autres personnes ont manifesté l'intention de comparaître: Cathy Moore, directrice nationale, Relations avec la clientèle et les gouvernements, Institut national canadien pour les aveugles, M. Bernard Nunan, chercheur-rédacteur pour le même institut, et la Aboriginal Veterans Association of Canada.
C'est consigné.
J'aimerais aussi vous donner les dernières nouvelles au sujet de nos déplacements sur cette question. Nous pensons aller à Comox, Cold Lake, Shearwater et Goose Bay juste avant le congé, pendant la semaine du 11 février; à Valcartier le 28 février, et à Petawawa le 6 mars. Je voulais que le comité soit mis au courant.
C'est tout.