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Bon après-midi, mesdames et messieurs les membres du comité. Je déclare la séance ouverte.
Avant de faire les présentations, je tiens à remercier chaleureusement le haut-commissaire d'Australie d'avoir bien voulu témoigner devant nous aujourd'hui.
Monsieur, je vais établir à votre intention le contexte de nos travaux.
Depuis l'arrivée au pouvoir du nouveau gouvernement, nous avons scindé ce qui était auparavant un comité permanent de la défense nationale et des anciens combattants en un comité de la défense nationale et, séparément, un comité des anciens combattants. Ayant été membre du comité précédent, je pense que le fait d'avoir un comité séparé pour les anciens combattants nous permet d'étudier en profondeur des dossiers des anciens combattants qui, souvent, étaient considérés moins urgents que ceux de la défense. Quand on étudiait les affaires gouvernementales, les discussions portaient souvent beaucoup plus sur le ministère de la Défense nationale et l'on cherchait surtout à servir les soldats, plus que les anciens combattants. Nous avons donc créé un comité séparé.
Nous venons tout juste de terminer une étude des soins de santé, nous avons établi une charte des anciens combattants et nous avons créé le poste d'ombudsman; dans ce dernier dossier, nous avons bénéficié du témoignage de représentants de votre pays.
L'étude qui nous occupe actuellement consiste à nous situer, dans un contexte très général, qui ne se limite pas aux soins de santé ou à l'ombudsman. Nous cherchons à nous comparer à d'autres pays, les membres de l'OTAN, les pays industrialisés ou occidentaux, quel que soit le terme qu'on choisisse d'utiliser, les pays alliés, enfin des pays ayant des moyens économiques comparables, afin de voir où nous nous situons et comment nous pouvons nous améliorer.
L'un des derniers groupes de témoins que nous avons entendus représentait le Département des anciens combattants des États-Unis. J'ai été très impressionné par ce qu'ils nous ont dit sur les cimetières nationaux — ils ont 105, bientôt 126 cimetières nationaux pour anciens combattants.
Voilà donc, de manière générale, ce qui se passe. Nous vous accorderons 20 minutes que vous pourrez partager entre vous deux comme vous jugerez bon de le faire. Si l'un de vous veut prendre 19 minutes et l'autre une minute, cela nous va, ou n'importe quelle autre combinaison. Ensuite nous passerons aux questions dans un ordre préétabli pour le premier tour et le deuxième tour.
Encore une fois, à l'intention des membres du comité, je vous présente William Fisher, haut-commissaire d'Australie.
Je vois ici « à confirmer », monsieur, mais je vois par ailleurs que votre nom est Adam Luckhurst et nous avons déjà eu l'occasion de nous rencontrer.
Messieurs, maintenant que vous avez une idée de ce que nous faisons, je vous cède la parole. Je vous remercie beaucoup d'être venus à si bref préavis.
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Monsieur le président, merci beaucoup. C'est un grand plaisir et un grand honneur d'être ici aujourd'hui. J'ai comparu devant divers comités parlementaires à Ottawa et je crois que cela témoigne de la proximité entre le Canada et l'Australie sur le plan des politiques et de la gouvernance. Je veux dire par là que nous avons des similitudes et des points en commun, ce qui veut dire que pour nos gouvernements, nos législateurs et nos parlements, les problèmes à résoudre sont très semblables.
Comme vous l'avez dit dans votre introduction, nous avons des pays de la taille d'un continent; nous avons des systèmes fédéraux; nous avons un régime inspiré de celui de Westminster; nous avons des populations très clairsemées; nous avons à peu près le même revenu par habitant; nos électorats ont des attentes semblables; et bien sûr, nous avons une population d'immigrants venus des quatre coins du monde.
Mais je crois que pour ce comité-ci, on peut ajouter un domaine d'intérêt spécial et des similitudes particulières entre l'Australie et le Canada, je veux dire l'expérience dans le domaine de la guerre que l'Australie et le Canada partagent depuis environ un siècle. Les soldats australiens et canadiens ont combattu côte à côte dans la plupart des grands conflits du dernier siècle. Ils ont combattu ensemble durant la Première Guerre mondiale, et de manière très spectaculaire; en fait, il fallait parler à cette époque des soldats canadiens et terre-neuviens. Nous avons un souvenir particulièrement vif des soldats terre-neuviens parce que ce sont eux qui ont combattu à nos côtés à Gallipoli en 1915 et ils se sont si bien battus que de nombreux livres ont été écrits sur cette expérience. Les soldats australiens et canadiens étaient bien sûr côte à côte dans les tranchées du nord de la France durant la Première Guerre mondiale. La Bataille d'Amiens, peut-être le point tournant de la Première Guerre mondiale, a été livrée essentiellement par des soldats canadiens et australiens. Nous en sommes très conscients aujourd'hui. En fait, le mois dernier, je pense qu'environ 5 000 Australiens ont visité le nord de la France pour commémorer cette grande bataille.
Nous avons encore une fois combattu ensemble durant la Seconde Guerre mondiale. J'ignore si les membres du comité le savent, mais presque tous les pilotes australiens, les équipages aériens australiens qui ont participé à la guerre aérienne en Europe durant la Seconde Guerre mondiale ont été entraînés au Canada. En fait, le beau-père de mon collègue a suivi sa formation dans des dizaines d'endroits d'un bout à l'autre du Canada durant la Deuxième Guerre mondiale. Il en est résulté un bon nombre de mariages et de familles mixtes australo-canadiennes, de jeunes filles canadiennes suivant leur mari en Australie, tandis que, bien sûr, un bon nombre de jeunes hommes australiens sont restés et sont maintenant devenus de bons citoyens canadiens. Je pense que la plupart des Australiens installés au Canada remontent à cette époque du plan d'entraînement aérien de l'empire.
Plus récemment, des soldats australiens et canadiens ont encore une fois livré les mêmes batailles côte à côte durant la guerre de Corée et là encore, l'un des points tournants a été une bataille livrée par les Canadiens et les Australiens.
Vous étiez avec nous à Timor et, bien sûr, nous sommes aujourd'hui présents dans des provinces limitrophes en Afghanistan.
Nous avons donc vécu des expériences très semblables pour ce qui est d'envoyer nos troupes outre-mer. Nous avons eu des soldats tués sur presque tous les continents; nous avons des cimetières dans tous les continents sauf l'Antarctique; nous avons des programmes de prestation de soins qui sont du même ordre de grandeur en termes de nombre, de distance et de complexité. Nous sommes membres de la Commission des sépultures de guerre du Commonwealth, ce qui nous donne l'obligation de surveiller des cimetières dans un grand nombre de pays du monde.
Je suis diplomate depuis maintenant 40 ans et je n'ai jamais été en poste sur un continent quelconque où il n'y avait pas à proximité un cimetière de guerre du Commonwealth où étaient enterrés des soldats australiens et canadiens.
La raison pour laquelle je vous dis tout cela, c'est que la similitude de nos expériences nous amène à mon avis à nous intéresser sincèrement aux travaux de votre comité. L'ancienne ministre m'a dit qu'elle avait utilisé certaines pratiques australiennes et je peux vous dire que nous allons suivre de près les travaux de votre comité et, si c'est possible, nous allons de façon absolument éhontée plagier vos conclusions pour les mettre à profit en Australie également.
Mon collègue Adam Luckhurst en est la personnification. Nous avons un arrangement avec les services canadiens des anciens combattants pour l'établissement d'un programme permanent d'échange d'effectifs. Adam est l'heureux candidat du ministère australien des Anciens combattants à Canberra qui a été affecté pour aller travailler dans l'administration canadienne à l'Île-du-Prince-Édouard. Je suis très chanceux qu'il soit présent aujourd'hui. En effet, c'est lui qui connaît les tenants et aboutissants de ce dossier; il va faire un exposé et sera ensuite à votre disposition pour répondre aux questions.
Je voudrais seulement ajouter que les fonctions de notre ministère des Anciens Combattants sont très semblables à celles de votre propre ministère, touchant non seulement la prestation des services aux survivants, mais aussi un rôle national très important pour ce qui est de la sensibilisation aux sacrifices des générations antérieures, en particulier dans les écoles et le grand public; je pense que nous avons un très bon bilan à cet égard, pour faire comprendre l'importance nationale pour l'Australie des sacrifices consentis par les générations antérieures et maintenant les générations actuelles. Chaque année, comme vous le savez peut-être, nous avons une journée nationale de commémoration appelée Anzac Day. C'est assurément une des journées les plus importantes de l'année pour les Australiens. Il s'agit essentiellement de commémorer le sacrifice de nos soldats qui sont tombés dans toutes les guerres, sur tous les continents, à toutes les époques.
Cela dit, monsieur le président, je vais céder la parole à mon collègue. Merci encore une fois de nous avoir invités à venir témoigner devant vous aujourd'hui.
Je m'appelle Adam Luckhurst. Je suis cadre supérieur au ministère des Anciens combattants d'Australie. Comme le haut-commissaire l'a dit, je suis très chanceux de faire partie d'un programme d'échange avec Anciens Combattants Canada pour les 18 prochains mois.
Je suis au Canada depuis seulement cinq semaines environ, et je suis donc en train d'en apprendre beaucoup et vite sur votre pays; c'est assurément un très bel endroit où vivre.
J'ai un bagage très diversifié dans les dossiers des anciens combattants. Les domaines clés dont je me suis occupé sont la politique de réadaptation, les liens avec nos forces de défense, notre programme de recherche, et aussi la gestion de nos services de santé, en particulier nos hôpitaux.
J'ai pensé vous donner un aperçu général de la manière dont fonctionne notre ministère et je vais aborder brièvement deux ou trois questions qui vous intéressent particulièrement, à ce que j'ai compris; nommément la santé mentale et aussi la transition pour nos jeunes militaires. Ensuite, je me ferai évidemment un plaisir de répondre à toutes vos questions.
J'insiste toutefois sur le fait que j'ai une connaissance étendue du système des affaires des anciens combattants en Australie, mais c'est un très vaste programme doté d'un budget considérable et je ne pourrai peut-être pas vous donner des détails aussi pointus que vous le souhaiteriez. Je me ferai un plaisir de le faire ultérieurement, au besoin.
Je vais donc vous dire brièvement à quoi ressemble le portefeuille des Anciens combattants en Australie. Il comprend essentiellement ce que nous appelons notre Repatriation Commission, qui comprend trois membres: un président, qui est aussi le secrétaire ou le premier dirigeant du ministère des Anciens Combattants; un vice-président; et un représentant de la communauté, qui est nommé par des organisations d'ex-militaires.
La Repatriation Commission est essentiellement chargée d'élaborer les politiques et de prendre des décisions en application de notre loi habilitante, la Veterans' Entitlements Act, à laquelle je reviendrai dans un instant. Concrètement, cela veut dire que la commission prend au jour le jour des décisions sur l'octroi de pensions et l'application de nos dispositions sur les soins de santé, etc. Mais, évidemment, beaucoup de ces décisions sont déléguées aux fonctionnaires du ministère.
Nous avons aussi une commission appelée Military Rehabilitation and Compensation Commission, qui est très semblable à notre Repatriation Commission. Elle comprend elle aussi trois membres et compte également des représentants d'un groupe plus étendu, notamment du ministère de la Défense, et elle est chargée d'administrer notre loi intitulée Military Rehabilitation and Compensation Act, qui est en vigueur et vise les anciens combattants qui ont servi après le 1er juillet 2004.
Nous avons aussi une commission d'examen des anciens combattants, la Veterans' Review Board, qui est chargée de passer en revue les décisions du ministère, en particulier en ce qui a trait à l'admissibilité — une demande de prestations a-t-elle été acceptée? — ou à l'évaluation, quand il s'agit en fait de décider du montant d'une pension qui doit être versée.
Nous avons aussi un organisme appelé Repatriation Medical Authority, qui est chargé d'établir les faits et de se prononcer sur les liens entre la preuve médicale ou scientifique et les blessures, maladies ou décès liés aux états de service d'un ancien combattant.
Nous avons aussi l'Office of Australian War Graves, qui s'occupe des sépultures de guerre d'Australie — je crois que Bill vous a donné un bon aperçu de la nature de nos cimetières militaires — et ce service est évidemment responsable de la gestion de nos sépultures de guerre et aussi d'autres activités commémoratives. Il est également chargé de publier et de tenir à jour une liste comprenant les noms de tous ceux qui ont participé aux conflits antérieurs.
Nous avons aussi deux autres organismes de moindre envergure: le Specialist Medical Review Council, qui est chargé d'examiner les énoncés de principe établis par la Repatriation Medical Authority; et le Veterans' Children Education Board, qui supervise les programmes que nous administrons pour l'éducation des enfants à charge.
Au sein du portefeuille, nous avons aussi le Australian War Memorial, qui est notre musée de la guerre. Ce n'est pas seulement un musée; on y recueille aussi les dossiers et les archives sur le service des militaires dans les divers conflits.
Comme je l'ai dit, un certain nombre de textes législatifs régissent la manière dont fonctionne notre système pour les anciens combattants en Australie. Il y a tout d'abord la Veterans' Entitlements Act, qui établit essentiellement ce à quoi ont droit les militaires qui ont effectué des missions jusqu'au 30 juin 2004.
Trois services clés sont établis par cette loi.
Le premier est l'octroi de pensions d'invalidité et le versement d'un soutien du revenu pour ceux qui ont des invalidités causées par la guerre.
Deuxièmement, la loi prévoit une gamme complète de services de traitement et de soins de santé. Aux termes de ces arrangements, les anciens combattants ont accès gratuitement aux services de santé, y compris l'hospitalisation, et ces services sont dispensés dans le cadre des systèmes publics et privés d'Australie, et comprennent les services des praticiens de la santé, essentiellement des spécialistes et des omnipraticiens; les produits pharmaceutiques; et les traitements connexes comme les soins dentaires, l'optométrie, la physiothérapie, la podiatrie, l'ergothérapie et le reste. Nous avons un programme de soins à domicile pour anciens combattants, semblable à votre programme pour l'autonomie des anciens combattants, qui fournit une aide à domicile, des soins personnels, l'entretien de la maison et des soins de relève. Nous fournissons les aides et appareils, les prothèses auditives, le transport et aussi les soins à domicile pour personnes âgées.
La troisième partie de la loi stipule qu'il faut aussi s'occuper des personnes à charge des anciens combattants, en particulier les veuves de guerre.
La deuxième loi est notre Military Rehabilitation and Compensation Act, qui est entrée en vigueur en 2004 et qui est en fait très semblable, dans ses grandes lignes, à notre Veteran's Entitlements Act. La différence clé entre les deux est que l'on insiste beaucoup plus sur les liens avec le ministère de la Défense et en particulier la réadaptation.
Le programme de réadaptation vise à rétablir dans toute la mesure du possible le fonctionnement et les habiletés de la personne au niveau d'avant sa blessure. Et bien sûr, conformément aux bonnes pratiques, le programme est tenu d'assurer la réadaptation médicale, professionnelle et psychosociale.
Cette dernière loi sur la réadaptation prévoit également le versement aux membres actifs ou retraités des forces de défense australienne certains paiements lorsqu'ils sont frappés d'incapacité correspondant à certaines conditions. Ces paiements sont fondés sur les salaires et avantages sociaux versés aux militaires australiens. Les réservistes peuvent obtenir des paiements calculés selon leurs revenus civils et militaires.
Un dédommagement est alors versé dans les cas où un handicap permanent a été démontré, et ce dédommagement peut prendre la forme d'un paiement périodique non imposable, d'un paiement forfaitaire non imposable ou d'une combinaison des deux. Un budget est prévu pour permettre aux militaires de recevoir des conseils financiers afin qu'ils puissent établir quelle option convient le mieux à leur cas. La loi prévoit un traitement semblable pour les veuves et les personnes à charge.
Il y a encore tout un éventail de lois, mais je vais en mentionner brièvement seulement deux. La première est la Safety, Rehabilitation and Compensation Act, qui prévoit la réadaptation et le dédommagement des militaires australiens blessés jusqu'au 30 juin 2004, mais qui n'ont pas subi leurs blessures en temps de guerre. Et aussi la Australian Participants in British Nuclear Tests (Treatment) Act 2006, qui prévoit un traitement contre le cancer pour ceux qui ont participé aux essais nucléaires britanniques en Australie.
Je vais maintenant vous donner des renseignements sur les budgets et le nombre de clients.
Le budget total proposé pour 2008-2009 pour l'ensemble du portefeuille des anciens combattants est de 11,6 milliards de dollars australiens. Les services assurés par le ministère en application des diverses lois sont répartis en quatre grands domaines: le versement de revenus, de soutiens et de dédommagements, pour un total d'environ 6,3 milliards de dollars australiens en 2008-2009; la prestation de services de santé, dont le budget s'élève à environ 4,9 milliards de dollars australiens pour cette année financière; la fourniture de services commémoratifs pour reconnaître le service et le sacrifice des hommes et femmes, dont le budget pour 2008-2009 est de 45 millions de dollars australiens; et la fourniture de conseils et de renseignements sur les droits aux prestations et les services, le budget pour ce domaine totalisant quelque 58 millions de dollars australiens en 2008-2009.
En décembre 2007, le ministère des Anciens Combattants avait approximativement 423 000 clients. De ce nombre, plus de 137 000 ont une invalidité quelconque justifiant le versement d'une pension d'invalidité intégrale ou partielle.
Le ministère fournit des cartes de traitement à ceux qui y ont droit. Plus de 235 000 ont une carte or, qui donne aux anciens combattants le droit de se faire soigner pour n'importe quel problème de santé, quelle qu'en soit la cause. Environ 52 000 ont une carte blanche, qui leur donne le droit de se faire soigner gratuitement, mais seulement pour les incapacités causées par la guerre. Nous fournissons aussi des cartes orange à un petit nombre d'anciens combattants de nos pays alliés, dont quelques Canadiens — je crois qu'il y en a une trentaine, et c'est donc très limité. Ces cartes sont remises aux anciens combattants de la Deuxième Guerre mondiale qui y ont droit et permettent au porteur de recevoir une allocation pharmaceutique de 5,80 $ australiens par quinzaine et des fournitures pharmaceutiques à un coût unitaire subventionné de 5 $ australiens.
Certains anciens combattants alliés peuvent aussi avoir droit à une pension de guerre du gouvernement australien. Je crois qu'il y a un petit nombre d'anciens combattants canadiens qui reçoivent une pension de guerre en Australie.
Le secrétariat m'a fait savoir que vous vous intéressez à un certain nombre de domaines. Je voudrais donc en aborder brièvement deux, le premier étant les services et le soutien aux personnes ayant des problèmes de santé mentale.
Le ministère des Anciens Combattants a en place une gamme complète de services et de programmes pour répondre aux besoins des personnes ayant des problèmes de santé mentale. En date de janvier 2008, 52 227 anciens combattants avaient une invalidité acceptée dans le domaine de la santé mentale. Cela représente environ 18 p. 100 de ceux qui ont droit à des traitements dans le cadre du système de soins de santé du ministère. Près de 140 000 clients du ministère reçoivent une forme quelconque de traitement pour des troubles de santé mentale. Ainsi, pour les autres personnes auxquelles nous fournissons des services pour des causes autres que les invalidités dues à la guerre, il y a un nombre considérable de services qui sont fournis.
Les traitements sont dispensés par divers canaux. Le ministère a un service de counselling pour les anciens combattants et leurs familles. Il s'agit d'un service spécialisé et confidentiel qui fournit du counselling à la grandeur du pays aux anciens combattants australiens, aux gardiens de la paix, à leurs familles et au personnel admissible de la défense australienne. Le service de counselling destiné aux anciens combattants et à leurs familles possède 15 bureaux un peu partout au pays et a également établi un réseau d'environ 500 praticiens privés qui viennent en aide aux anciens combattants dans les régions, les localités rurales et à l'extérieur des grandes villes.
Les services disponibles comprennent du counselling pour particuliers, couples et familles; la gestion des cas cliniques; du counselling de crise, notamment un soutien téléphonique après les heures ouvrables; des programmes d'éducation et de traitement en groupe; des programmes pour un meilleur style de vie, par exemple pour favoriser la santé cardiaque; le programme Stepping Out pour aider les membres des Forces armées australiennes à faire la transition vers la vie civile; un service d'aiguillage; et des services d'information et d'éducation.
Les particuliers peuvent aussi s'adresser à d'autres fournisseurs de soins de santé, à l'extérieur du service de counselling pour anciens combattants, par exemple des spécialistes, des omnipraticiens, des psychologues et des travailleurs sociaux, dans le cadre du système de santé des anciens combattants, en utilisant leur carte de traitement.
Le ministère a aussi élaboré un éventail de programmes d'éducation visant à faire la promotion d'une meilleure compréhension de la santé mentale et à aiguiller les gens pour les aider à obtenir des renseignements et de l'aide. L'initiative At Ease est une suite de produits de communication conçus pour la communauté des anciens combattants au sujet de la santé mentale et du bien-être. On y encourage les anciens combattants à reconnaître les signes possibles, à prendre les mesures voulues et à assumer une plus grande responsabilité à l'égard de leur propre santé et bien-être. Le marquage At Ease sera utilisé dans toutes les communications aux anciens combattants et fournisseurs de soins de santé et dans tous les documents, on met l'accent sur l'importance d'avoir l'esprit tranquille, le tout accompagné du slogan: « Reconnaître, agir, maintenir ». Les éléments clés de l'initiative At Ease à l'heure actuelle sont un site Web spécialisé, une ligne téléphonique accessible 24 heures sur 24, une brochure d'information pour les anciens combattants, une série de fiches d'information, des ressources pour les familles et les aidants, et des renseignements destinés aux praticiens de la santé.
Pendant un certain nombre d'années, le ministère a également administré le programme Right Mix. Cette initiative a été élaborée pour réduire les torts causés par l'alcool, pour aider les anciens combattants à comprendre leur consommation d'alcool et leur offrir des pistes d'information et d'aide.
Le gouvernement a aussi établi récemment le projet du cycle de vie en santé mentale, qui vise à obtenir un éventail de résultats, notamment une plus grande résilience psychologique parmi les effectifs militaires, des interventions précoces plus efficaces pour la surveillance en santé mentale, une transition réussie de la vie militaire à la vie civile pour les membres des forces australiennes et leurs familles, un soutien efficace pour la réadaptation, et un accès rapide à des traitements de santé mentale.
Les premiers éléments de cet ensemble commencent à voir le jour en 2008-2009. Il faut établir un projet de gestion de la transition et un projet pilote de soutien familial. Cela se fait actuellement à Townsville, dans l'État du Queensland, sur la côte septentrionale; il s'agit d'une étude sur les obstacles qui empêchent la réadaptation réussie, accompagnée d'un examen des options de traitement pour les clients difficiles à rejoindre. Le travail est en cours, de concert avec le ministère de la Défense, en vue de finaliser les détails de ces trois projets.
Le ministère verse également un financement de base au Centre australien pour la santé mentale post-traumatique, qui est un centre universitaire affilié à l'Université de Melbourne, pour lui permettre de poursuivre ses importants travaux visant à mieux comprendre les traitements et stratégies efficaces pour une gamme de troubles de santé mentale touchant les anciens combattants de guerre et d'autres.
Le ministre des Anciens Combattants et le ministre des Sciences et des effectifs de défense ont récemment annoncé un examen des soins de santé mentale au sein des Forces armées australiennes et au-delà.
L'examen visera à évaluer les programmes existants pour la santé mentale dans l'ensemble des Forces de défense australienne et au ministère des Anciens Combattants et débouchera sur des conseils sur leur efficacité, les lacunes dans les services offerts et les difficultés pour la prestation. On examinera aussi les processus de transition entre les ministères australiens de la Défense et des Anciens Combattants. On prévoit qu'un rapport sera remis aux ministres au plus tard à la mi-décembre 2008.
Je vais maintenant aborder un deuxième point, à savoir comment les ministères des Anciens Combattants et de la Défense travaillent ensemble pour améliorer les liens et le soutien de transition.
Les deux ministères ont un programme de liaison qui est en place pour garantir de bonnes relations de travail et pour permettre aux deux ministères d'améliorer le soutien aux anciens combattants. Les principaux domaines de travail abordés aujourd'hui comprennent tout un éventail de domaines différents, notamment la réadaptation.
Aux termes de la Military Rehabilitation and Compensation Act, le ministère de la Défense a la responsabilité primordiale des programmes de réadaptation pendant qu'une personne est membre des forces armées. Le ministère des Anciens Combattants a la responsabilité après le retour à la vie civile. Donc les deux ministères travaillent ensemble pour garantir les échanges de renseignements et d'idées, pour maximiser les résultats en matière de réadaptation pour les particuliers.
Du travail est également en cours pour s'assurer que les systèmes et liens voulus soient en place pour gérer le passage d'un ministère à l'autre lorsqu'une personne qui a accès à des programmes de réadaptation quitte le service actif.
Nous examinons aussi la gestion de la transition. Un élément clé pour les deux ministères est de travailler à des stratégies pour améliorer la transition, en accordant une attention particulière à ceux qui quittent le service actif pour des raisons médicales, afin que toutes les réclamations et autres questions soient réglées avant que le militaire reçoive son congé, dans la mesure du possible.
Le MAC administre déjà, au nom du ministère de la Défense, des services de transition pour ceux qui quittent les forces pour des raisons médicales. On aide les militaires à régler les divers problèmes auxquels ils peuvent être confrontés au moment de la transition et à choisir les meilleures options en fonction de leur situation.
Une gamme de produits d'information a également été produite conjointement et deux projets pilotes ont été lancés dans le but d'établir des processus améliorés relativement au soutien de transition. Le ministère, par l'entremise du service de counselling aux anciens combattants et à leurs familles, a également créé le programme Stepping Out, qui vise à aider les membres des forces armées qui envisagent de faire la transition vers la vie civile à comprendre les problèmes qui peuvent se poser et à trouver l'information et le soutien dont ils auront besoin.
Nous travaillons aussi ensemble dans le domaine de la santé. D'étroites relations de travail existent également pour les soins de santé. Cela s'applique en particulier à la santé mentale, mais nous envisageons aussi des programmes de prévention dans le domaine de la santé, par exemple pour prévenir les déficiences auditives. Un programme fondé sur Internet a été mis en place entre les deux ministères dans ces domaines.
Nous avons aussi accordé une attention considérable à la gestion des dossiers entre les deux organisations. En particulier, le MAC a maintenant accès à certains systèmes informatiques de la défense, ce qui nous permet de recueillir des renseignements sur le service d'une personne, mais nous avons aussi mis en place des arrangements simplifiés pour la gestion des dossiers en format papier, puisque la plupart des décisions sont encore fondées sur ce support. Ce travail a eu beaucoup de succès et nous avons grandement réduit en conséquence le temps de traitement pour les clients.
Enfin, il y a une étroite collaboration dans le domaine de la recherche de défense. Le MAC a établi conjointement un centre de santé des militaires et des anciens combattants, qui est un centre universitaire situé à l'Université du Queensland. L'un des éléments clés des travaux de ce centre consiste en des recherches menées auprès de certains de nos militaires qui ont participé aux récents déploiements, autant au Moyen-Orient que dans le nord de l'Australie.
J'espère que mon exposé vous a été utile et je suis maintenant à votre disposition pour répondre aux questions.