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Bonjour à vous, Rob, ainsi qu'aux membres du comité permanent. Merci de nous avoir invités à témoigner devant vous.
Je vais vous donner des informations sur notre organisme, l'Association nationale des anciens combattants autochtones.
Cette organisation n'a pas été formée par les anciens combattants autochtones eux-mêmes, mais par le gouvernement. À l'époque, Ron Irwin m'avait appelé chez moi pour me demander si c'était une bonne idée de regrouper tous les anciens combattants autochtones dans une seule organisation. Cela m'a paru une bonne idée, alors nous sommes allés de l'avant; nous avons amené tous les groupes autochtones à Ottawa puis formé l'organisation. Avant cela, il y avait la National Indian Veterans Association; nous avons donc changé le nom. Nous avons passé une semaine ici, et avons modifié le nom de l'organisme pour celui de l'Association nationale des anciens combattants autochtones.
Par ailleurs, nous avons été incorporés au niveau national; nous sommes donc une société de régime fédéral qui obtient du financement. Ainsi, les premières nations, les Métis, les Indiens non inscrits et les Inuits sont chapeautés par notre organisation. Mais comme vous le savez probablement, ces groupes commencent à rompre les liens et forment leurs propres organisations. Il est très difficile de les garder réunis.
Quoi qu'il en soit, nous obtenons du financement de l'interlocuteur fédéral — très peu de financement —, afin de tenir notre assemblée générale annuelle et d'assumer des dépenses liées à quelques activités d'administration. Nous avons un bulletin d'information — je n'en ai pas apporté de copies, mais j'aurais dû — que je m'efforce d'envoyer aux parlementaires pour les tenir au courant de nos activités.
Nous collaborons également avec d'autres groupes autochtones, comme la Légion, l'Association canadienne des vétérans de la Corée et Betterness and Equalness for Veterans, un organisme de Saskatoon qui a été fondé pour venir en aide aux anciens combattants. De plus, l'Association des vétérans de la Corée accomplit beaucoup de travail pour les anciens combattants handicapés d'un bout à l'autre du Canada.
Nous avons également érigé un monument. En mettant sur pied cette organisation, nous avions trois objectifs: un fonds de bourses d'études; le monument, celui qui se trouve dans le parc de la Confédération, en face de l'hôtel Lord Elgin; et... Nous en discuterons plus tard. M. MacPhee vous expliquera certains détails relatifs aux budgets.
Nous avons présenté un budget en vue d'achever ce monument. Nous allons faire circuler une photo; vous pourrez voir à quoi il devrait ressembler une fois terminé — et il ne l'est pas. Ce que nous demandons, c'est la possibilité de l'achever. Le coût d'installation des plaques de ce monument s'élève à plus de 200 000 $, et ces plaques, qui seront installées aux quatre coins de l'oeuvre, représentent des scènes de la Première Guerre mondiale, de la Seconde Guerre mondiale, de la guerre de Corée ainsi que d'opérations de maintien de la paix.
Nous avons obtenu des fonds de l'interlocuteur pour mettre la dernière main à l'éclairage. Si vous allez le voir la nuit, vous constaterez que c'est un beau monument, qui est éclairé. Nous avons donc fait faire ce travail, mais nous réclamons toujours de l'argent pour achever le monument.
Après la fondation de notre organisation, ma partie du travail consistait à m'occuper du monument, et c'est ce que j'ai fait. Je suis allé chercher des fonds ici et là à cette fin. Je pense avoir écrit 500 ou 600 lettres à diverses organisations. Grâce à Patrimoine Canada, nous en avons réalisé la construction jusqu'à son stade actuel.
Mais l'autre élément important est le fonds de bourses d'études. Nous étions censés en assurer le contrôle, mais maintenant, notre nom n'est même pas mentionné. J'ai rencontré la dame qui en est responsable actuellement, et dont j'oublie le nom... Mais je l'ai rencontrée à Victoria au cours d'une réunion, et je lui ai parlé de la question. On ne nous mentionne même pas; c'était pourtant notre fonds.
Si vous vous rappelez, un million de dollars ont été accordés pour la mise sur pied de ce fonds. À l'origine, les intérêts sur cette somme devaient servir à payer pour les bourses d'études. Voyez-vous, il s'agit maintenant de la Fondation nationale des réalisations autochtones. C'est un bon fonds. Je ne vais pas le critiquer, car il permet de faire beaucoup pour les étudiants autochtones. Mais nous étions censés en avoir le contrôle — c'est là le problème —, et il devait être destiné aux anciens combattants autochtones, aux étudiants et à leurs enfants, en suivant ainsi la liste. Mais cela ne s'est pas produit. On ne nous mentionne même pas dans ce programme; nous l'avons donc perdu.
Nous envisageons de créer un nouveau fonds de bourses d'études, mais je sais ce que cela nécessite. Je me suis occupé du monument, et il m'a fallu deux ans pour l'amener à son stade de réalisation actuel. Cela représente beaucoup de travail, surtout si l'on ne dispose pas des fonds et de tout ce qui vient avec.
Voilà donc où nous en sommes actuellement avec le fonds de bourses d'études.
L'autre élément est celui des paiements accordés aux anciens combattants des premières nations ou autochtones. On leur a remis 20 000 $ chacun l'an dernier ou l'année précédente, ou 39 millions de dollars au total pour 1 800 anciens combattants. Si vous vous rappelez, les droits des peuples autochtones sont enchâssés dans la Constitution. Nous demeurons des Autochtones, mais nous avons été exclus. C'est comme pour tout le reste.
Nous avons présenté des demandes au gouvernement afin d'obtenir un financement équivalent à celui accordé aux anciens combattants de Hong Kong et de la marine marchande. Ce n'est que justice. C'est pourquoi je dis cela. Quelqu'un qui n'a pas servi à l'étranger n'a pas reçu l'argent; un montant de 15 000 $ était accordé pour un service à l'étranger, et ce montant était de 7 000 $ si on servait ici, au Canada, en se tenant prêt à partir. Je pense que c'est équitable; à nos yeux, ça l'était.
Or, nous n'avons jamais obtenu cet argent. Les Chinois et les Japonais ont aussi eu droit à 20 000 $. Les membres des premières nations qui ont obtenu le montant de 20 000 $ ont dû faire des pieds et des mains pour l'avoir. Il leur a fallu pour cela venir de l'étranger et aller directement dans la réserve.
Je le sais, parce qu'un type du Nord de l'Ontario, marié et père de deux enfants, n'était pas admissible, car il ne pouvait se rendre directement dans la réserve après son retour de l'étranger — il s'agissait d'un combattant de la Seconde Guerre mondiale. Il m'a immédiatement téléphoné. Quand je lui ai demandé ce qui n'allait pas, il m'a répondu qu'il ne pouvait pas se rendre là-bas, car il avait des enfants. Aucun logement n'était disponible dans la réserve, alors il ne pouvait pas y aller. Cet individu est donc resté à Thunder Bay, et on a rejeté sa demande. C'est le genre de choses qui se produisaient.
Pourquoi ne participons-nous pas à ce type de processus décisionnel en ce qui a trait aux anciens combattants? J'en suis un moi-même, et je n'apprécie pas... La semaine dernière, j'étais ici, en ville, avec l'ombudsman. Au moins avons-nous maintenant un ombudsman pour effectuer une partie du travail pour nous, parler au MAC et tenter de faire adopter nos programmes — y compris en ce qui me concerne; j'ai eu maille à partir avec le MAC. Le système est ainsi fait. Il est en évolution, maintenant, mais il reste encore beaucoup à faire pour que les gens soient traités équitablement.
Ce qui ne veut pas dire que cela concerne les anciens combattants autochtones uniquement. Il y a aussi les autres anciens combattants. Je siège à certains comités; j'assumais la présidence de l'Association des anciens combattants de la Corée, à Saskatoon, et je sais ce qui arrive à certains de nos anciens combattants, des militaires de la Seconde Guerre mondiale.
Néanmoins, les anciens combattants des premières nations ont reçu 39 millions de dollars. Je voudrais qu'on accorde une certaine compensation à l'ensemble des anciens combattants autochtones. Si ceux des premières nations sont les seuls à avoir droit à cette indemnisation, c'est de la discrimination, car les droits des Autochtones sont enchâssés dans la Constitution. On nous appelle Autochtones, nous, les Métis, les Indiens non inscrits et les Inuits. Le gouvernement nous considère comme des peuples autochtones. On a accordé 39 millions de dollars aux membres des premières nations. Pourquoi n'avons-nous pas été inclus là-dedans?
J'aurais beaucoup de remarques à faire à ce sujet, mais je n'ai pas le temps.
Quoi qu'il en soit, nous avons 20 recommandations à soumettre. Le Sénat a effectué une étude à l'échelle du Canada, puis a présenté des recommandations. Je crois qu'il y en avait 12. Pour notre part, nous en avons 20.
Vous trouverez ces recommandations dans votre ensemble de documents, dont nous avons fait la révision. Alastair va vous en parler.
Par ailleurs, l'information a été transmise par les provinces. Peut-être n'en ai-je pas assez parlé. Nous avons des représentants dans toutes les provinces — sauf une des Maritimes, soit parce qu'on ne souhaite pas faire partie de notre association, soit parce qu'il y a peu d'anciens combattants autochtones là-bas — et dans tous les territoires, et tous ont contribué à l'élaboration de ces recommandations dont Alastair vous parlera.
C'est tout ce que j'ai à dire pour l'instant, à moins que vous n'ayez des questions sur ce que je viens de déclarer.
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Bonjour à vous, monsieur le président Anders, ainsi qu'aux membres du comité.
J'aimerais vous remercier d'avoir invité l'ANACA à comparaître ici, aujourd'hui. J'ai l'honneur d'être accompagné de Claude Petit, un ancien combattant métis qui, à l'âge de 16 ans, combattait en Corée en tant que membre de la Princess Patricia Canadian Light Infantry. Quand je lis cela, je n'en reviens tout simplement pas, car à 16 ans, la plupart d'entre nous étions impatients d'obtenir un permis de conduire, et non d'aller au front.
En ce qui a trait à l'examen des soins de santé offerts aux anciens combattants ainsi qu'au Programme pour l'autonomie des anciens combattants, il faut d'abord et avant tout établir une relation de confiance entre le ministère des Anciens combattants et les anciens combattants autochtones. Un héritage de piètres rapports et de promesses non tenues forme la toile de fond des initiatives d'aujourd'hui. Lorsque les anciens combattants autochtones retournent à la vie civile, ils sont confrontés au racisme, à la discrimination et à des politiques fédérales reposant sur l'administration de la Loi sur les Indiens.
On n'a jamais informé efficacement ces anciens combattants de ce qui était disponible pour eux, un fait qui est bien décrit dans le rapport du Sénat intitulé « Le soldat autochtone et l'après-guerre », dont vous avez tous une copie. Ces expériences ont créé un contexte dont il faut tenir compte quand on réfléchit aux programmes de santé et à d'autres initiatives visant les anciens combattants autochtones. À titre personnel, je tiens à vous dire que je trouve honteux que les anciens combattants autochtones, les Métis et les Indiens non inscrits aient été exclus du plan d'indemnisation. Il est tout aussi honteux que le monument aux anciens combattants autochtones demeure inachevé.
La Légion royale canadienne nous a parlé du Programme pour l'autonomie des anciens combattants et de ses critères d'admissibilité complexes. Pour les anciens combattants autochtones, cette complexité est d'autant plus exacerbée qu'ils sont confrontés à un manque de sensibilité envers leur culture; à de faibles niveaux d'alphabétisation et d'habiletés en calcul; à une exclusion des avantages et des programmes; et enfin, à un manque de réseaux d'entraide et d'aidants communautaires.
En 1996, la Commission royale sur les peuples autochtones révélait que les anciens combattants autochtones avaient reçu peu ou pas d'information concernant les services et avantages qui leur étaient offerts. En 2002, les anciens combattants autochtones ont déposé une plainte auprès du Comité des droits de l'homme des Nations Unies à la suite du refus de leur accorder les avantages financiers prévus dans la loi après leur service militaire. Les documents d'appui que vous a remis l'ANACA décrivent en détail les barrières systémiques ayant entravé la capacité des anciens combattants autochtones à bénéficier des avantages et des services. Aujourd'hui, ces problèmes demeurent irrésolus pour les anciens combattants autochtones, Métis ou Indiens non inscrits.
Nous aimerions recommander à votre comité d'accorder, dans le cadre de ses travaux, une attention toute spéciale aux besoins des anciens combattants autochtones. J'estime qu'il est important, lorsque vous entreprendrez votre étude et formulerez vos recommandations, de discuter avec les anciens combattants autochtones et de les écouter.
En 2003, Le Comité permanent de la défense nationale et des anciens combattants a publié un rapport intitulé « Honorer notre engagement: assurer aux anciens combattants des soins de longue durée de qualité ». Ce rapport ne contenait pas l'ombre d'une allusion aux anciens combattants autochtones.
L'an dernier, le comité sénatorial spécial a publié un rapport intitulé « Relever le défi du vieillissement ». Ce rapport laissait également à désirer en ce qui a trait aux besoins des anciens combattants autochtones, une question qui a été laissée de côté par de nombreux comités de la Chambre et du Sénat. La réalité, c'est que cette situation a accru les incertitudes et les angoisses de nombreux anciens combattants autochtones.
Il nous faut une approche déterminée, mesurée et soutenue qui produira des résultats. L'Association nationale des anciens combattants autochtones vous a remis 20 recommandations à prendre en considération. La plupart sont axées sur les besoins en soins de longue durée des anciens combattants autochtones, et proviennent des anciens combattants autochtones eux-mêmes.
L'appel à l'établissement de normes nationales s'appliquant aux soins de longue durée pour les anciens combattants, qui englobent des soins, des avantages et des services, constitue une initiative très importante. Ces normes peuvent servir de base à l'élaboration de stratégies, de politiques et de programmes intelligents. L'ANACA appuie la Légion canadienne dans ses efforts en vue de l'instauration de ces normes. Il faut souligner que ces dernières devraient contenir une composante autochtone, à l'instar de l'ensemble des stratégies, politiques et programmes associés. Les anciens combattants autochtones veulent pouvoir participer à l'élaboration et à la mise en oeuvre des lois, politiques et programmes ayant une incidence pour eux; mais en l'absence des ressources et des capacités requises, ils seront tout simplement mis de côté.
D'un point de vue pratique, il faut qu'il y ait une représentation autochtone au sein des conseils, comités et sous-comités qui traitent des besoins en soins de santé des anciens combattants.
Par exemple, l'ANACA n'est pas membre du Conseil consultatif de gérontologie mis sur pied par Anciens Combattants Canada. Il est important qu'il y ait une représentation autochtone à ce conseil et à des organismes similaires, car des dispositions spéciales en matière de santé doivent figurer dans les programmes de promotion de la santé destinés aux anciens combattants autochtones. Tout modèle d'intervention pour les anciens combattants qui ont besoin de soins de santé complexes nécessite une composante autochtone pour garantir une crédibilité et un engagement envers tous les anciens combattants autochtones.
Parallèlement à un rôle actif au sein de ces organismes, il doit y avoir une capacité à long terme pour que l'ANACA puisse participer efficacement. Actuellement, notre capacité est pratiquement nulle. L'ANACA a besoin du dévouement de bénévoles comme moi pour qu'on ne perde pas de vue ces questions.
Il faut que ce comité permanent transmette une recommandation selon laquelle l'ANACA a besoin d'un financement de base pour mener ses activités. Il ne s'agit pas d'une nouvelle recommandation; c'est celle-là même qui a été soumise au comité sénatorial permanent en 1996, dans le cadre du document « Le soldat autochtone et l'après-guerre ».
J'aimerais porter à votre attention certaines questions intéressantes. Selon le Journal of the American Medical Association, un aîné sur trois ne possédait pas le niveau d'alphabétisation nécessaire pour comprendre les ordonnances, les formulaires médicaux, les directives du médecin, etc. Tout le monde sait qu'il y a de faibles degrés d'alphabétisation et d'aptitude en calcul chez les anciens combattants autochtones, et qu'ils sont incapables de lire des documents sur la santé. En conséquence, ils sont moins susceptibles de comprendre en vertu de quels programmes on peut leur accorder un soutien. Ils ont du mal à suivre les instructions pour remplir des formulaires de demande et toute la paperasse qui vient avec.
La question n'a pas beaucoup retenu l'attention au Canada. En 2002, l'Association canadienne de santé publique rapportait qu'on en savait très peu sur le lien entre le niveau d'alphabétisation et la santé. Probablement plus préoccupant encore est le fait que l'ACSP a révélé que les praticiens n'étaient toujours pas conscients du nombre de personnes touchées par un faible degré d'alphabétisation. Même si un ancien combattant autochtone peut lire et comprendre des documents émanant d'Anciens Combattants Canada, il aura encore de la difficulté à saisir le vocabulaire et les concepts qui lui sont étrangers. La capacité de lire et d'écrire doit aller de pair avec la capacité de résoudre des problèmes.
Que doit-on faire? Il faut qu'il y ait de la formation et des aides éducatives, et la communication doit être effectuée de manière culturellement sensible, en plus d'être considérée comme une partie intégrante de la communauté autochtone existante. Une contribution et une participation directes de l'ANACA fera en sorte que les anciens combattants autochtones ainsi que leurs survivants et personnes à charge admissibles bénéficient pleinement des programmes et services en place. Les anciens combattants autochtones désirent que leur expérience culturelle et leurs racines traditionnelles soient prises en compte au moment de concevoir et de fournir les services. Ils doivent prendre une part active à la mise au point et à la prestation de programmes.
Les anciens combattants autochtones prennent de l'âge, et tous les changements qui vont de pair avec cette étape de leur vie ont un impact, que ce soit sur le plan sensoriel — acuité visuelle, audition, agilité et mobilité — ou encore social ou émotionnel. Des contacts interpersonnels doivent avoir lieu entre individus qui se font confiance. Les discussions en tête-à-tête sont le mode d'échange d'information de prédilection pour les anciens combattants autochtones, car cela fait partie de la tradition orale des peuples autochtones. Ainsi, dans bien des communautés autochtones, les anciens combattants chercheront aide et compréhension en se tournant vers les fournisseurs de soins à domicile, les détenteurs du savoir traditionnel et les dirigeants de la communauté.
Pour vous aider dans vos travaux, l'ANACA vous a présenté 20 recommandations en matière de soins de longue durée destinés aux anciens combattants autochtones. En conclusion, j'aimerais remercier les membres du comité de leur intérêt et de l'attention qu'ils accordent aux besoins de l'ANACA.
Merci.
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Oui; c'est ce qui se produira. Ce qu'il y a, c'est qu'il incombe à Anciens combattants Canada de trouver une façon de protéger ces gens et de les garder chez eux le plus longtemps possible. Je pense que la communication entre... Eh bien, tout le monde sait s'il a des anciens combattants dans sa communauté. Cette tâche est la responsabilité d'ACC. Voilà la raison.
L'organisme a une liste de ceux qui ont servi dans les Forces armées. C'est pour cette raison que je dis cela, et que nous sommes ici. On n'agit pas.
Par exemple, nous avons des gens, dans le Nord, qui affirment qu'ils ne retourneront pas là-bas parce qu'on leur refuse une pension. On leur dit qu'ils ne sont pas admissibles, ce genre de choses. Les gens sont vraiment sensibles sur ces questions, et surtout les Autochtones. Ils sont très sensibles. Quand on leur déclare qu'ils ne sont pas admissibles, je leur dis d'y retourner, car selon un vieux dicton, il faut s'adresser à ACC trois ou quatre fois avant d'être accepté. Ils disent alors: « Eh bien, je ne retourne pas là-bas encore une fois ».
C'est ainsi qu'ils pensent. Vous ne les changerez pas s'ils ont 80 ans et que, comme vous le dites, ils viennent du Nord du Québec. Comment peut-on communiquer?
C'est pourquoi j'ai opté pour un bulletin d'information. Nombre d'entre eux ne peuvent ni lire, ni écrire, ni comprendre. Ils n'ont pas d'éducation. Comment communiquer? Un type s'est levé en disant: « Eh bien, utilisez votre ordinateur ». Je lui ai répondu que ces gens, dans le Nord, n'en avaient pas. Certains en ont, d'autres pas. Il faut qu'ils demandent à d'autres personnes de lire leur courrier. C'est ainsi que les choses se passent.
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Merci, monsieur le président.
Messieurs, je vous remercie d'être ici. Votre collaboration est extrêmement utile. Nous essayons de voir clair dans les enjeux qui touchent les anciens combattants en général, mais aussi dans le fait que nos anciens combattants sont répartis entre tellement d'organismes différents. Je pense que c'est assez troublant, du moins pour moi. Je sais qu'il y a comme une association des associations, mais à long terme, plus nous pourrons travailler ensemble, le mieux nous nous en porterons, d'après moi.
J'aimerais cibler un peu les services de santé et la qualité de la vie de nos anciens combattants. Vous avez mentionné le problème de l'analphabétisme chez les anciens combattants autochtones.
Mon ami Roger Valley nous a expliqué que beaucoup d'anciens combattants qui se sont joints à l'armée ont appris l'anglais — et j'espère que j'ai bien compris, Roger. Ils ont vécu loin de chez eux pendant quelque temps, puis sont retournés dans leur collectivité, leur réserve ou ailleurs et dans bien des cas, ils ont perdu le contact avec leur langue traditionnelle. Ils pouvaient peut-être encore communiquer un peu, mais avec le temps, ils ont perdu leur aptitude à parler anglais. Ils le comprenaient, mais ne pouvaient plus le parler, parce qu'il n'y avait personne aux alentours qui parlait anglais dans certaines collectivités.
Avez-vous une idée, ne serait-ce que d'après votre expérience, du pourcentage d'anciens combattants autochtones (les Indiens inscrits ou non, les Métis et les Inuits) qui ne s'inscrivent pas aux programmes comme le PAAC en raison des obstacles linguistiques?
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Merci, monsieur le président.
Merci, monsieur Petit, d'être venu nous rencontrer et de tout ce que vous faites, bien sûr. Évidemment, vous avez été actif dans les Forces canadiennes, mais aujourd'hui, vous aidez les anciens combattants comme les jeunes, vous les guidez dans leur vie.
Il y a un groupe qui a été formé dans une des premières nations près de chez moi, et c'est très bien, en fait, c'est un peu comme ce que vous disiez. Ce groupe encourage des jeunes, leur donne de la discipline et un but. Il les garde loin des gangs et leur donne un objectif de vie.
Ma question porte sur les soins de santé, donc j'aimerais revenir à ce que vous avez dit sur la communication. Nous entendons toujours la même chose concernant les anciens combattants: comment faire pour pousser les gens à demander de l'aide quand ils ont besoin de services de santé? Comment faire pour rendre ces services accessibles et pour qu'ils sachent qu'ils existent?
Vous avez tout à fait raison, dans certains cas, le problème est l'analphabétisme et dans d'autres, la fierté. Ils ne veulent pas admettre qu'ils ont un problème de santé ou qu'ils ont besoin d'aide pour rester chez eux. Nous convenons tous de l'importance de rester chez soi le plus longtemps possible et de demeurer au sein de sa collectivité le plus longtemps possible.
Je pense que le ministère a aussi un agent de communication autochtone. Êtes-vous au courant?
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Je l'ai appelé aujourd'hui et je lui ai dit que j'allais vous voir. Il m'a dit de vous saluer.
La question de la communication revient constamment à notre comité, de toutes les allégeances politiques. Quelle est la meilleure façon de communiquer? Est-ce l'Internet? Est-ce en ligne? Est-ce les bulletins? Est-ce les tribunes publiques? Est-ce par la Légion? Qu'est-ce que c'est? C'est probablement une combinaison de tous ces outils, n'est-ce pas?
J'ai tendance à être d'accord avec vous que l'idéal est la communication individuelle, compte tenu des préoccupations culturelles des premières nations, en raison des différences culturelles par rapport à la culture du reste du Canada.
Comme Mme Hinton l'a indiqué, c'est tout un défi. C'est facile à dire, mais c'est difficile à faire. Je vais vraiment devoir y réfléchir.
En aparté, je comprends les préoccupations de M. Anders sur le régiment autochtone. En fait, je n'y ai jamais pensé moi-même, mais je pense qu'il pourrait avoir du mérite en bout de ligne. Nous avons eu le deuxième bataillon de construction, le premier bataillon composé uniquement de Noirs pendant la Première Guerre mondiale. Ses membres devaient se rendre à des endroits comme la crête de Vimy avec des pelles pour toute arme. Ils n'avaient le droit que de creuser et de travailler; ils ne pouvaient pas tirer avant la toute fin, même si l'on pourrait croire qu'il aurait peut-être été préférable de donner un fusil à ces hommes pour aider leurs compatriotes.
Vous avez aujourd'hui l'occasion de rencontrer notre comité et vous avez eu l'occasion de rencontrer l'ombudsman. Avez-vous eu l'occasion de rencontrer ou son personnel pour discuter des recommandations que vous avez à formuler? Lui avez-vous demandé de le rencontrer en temps opportun pour passer en revue ces recommandations?
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Non, non, il s'agit plutôt... Peut-être devrais-je déménager au Québec.
Des voix: Oh, oh!
M. Claude Petit: Mais je crois que cela n'a rien à voir avec le vote. Quand on pense aux premières nations, ou aux Autochtones du Canada, il faut se souvenir que c'était leur territoire. Des accords ont été conclus avec eux, et j'estime qu'ils méritent ce qu'ils ont obtenu.
Je suis Métis, mon ancêtre est venu de France et a marié une Autochtone. C'est ce qui fait de moi un Métis. Je suis un Métis français. Nous sommes sur le territoire des premières nations et je crois qu'on devrait les traiter en conséquence. Toutes les fois qu'elles demandent quelque chose, cela devrait venir de l'autre peuple du Canada. Essayez de considérer les choses dans cette perspective. C'est ce que je fais moi-même.
Je n'ai pas à me rendre voter pour affirmer mon identité autochtone, et personne ne devrait avoir à le faire. Cela me met vraiment hors de moi lorsqu'on me dit que je dois voter pour obtenir quelque chose; d'autant plus que je suis un ancien combattant. Je ne crois pas que ce soit le cas.
Pour ce qui est des premières nations, on entend beaucoup de plaintes à propos de différents autres agissements pouvant notamment avoir un impact sur la santé, au sujet des gangs, de la drogue et de choses semblables. Personne ne fait rien pour améliorer la situation. J'essaie d'aider les cadets dans le cadre du programme Bold Eagle, et il y a également le programme Raven à Victoria. Si nous avions davantage de programmes semblables pour les jeunes Autochtones... mais pas seulement pour eux; ce serait profitable pour les autres jeunes Canadiens également.
Vous devez vous rappeler qu'ils ont été les premiers à s'installer ici. Nous sommes sur leur territoire. Des accords ont été conclus avec le gouvernement du Canada. Je pense que c'est de cette manière qu'il faut voir les choses.
Je n'ai pas à aller voter pour obtenir de l'argent. S'ils ne veulent pas m'en donner, c'est leur décision. Je me présente seul dans cet isoloir. Je vote de la manière que je juge appropriée.
Vous avez raison également, car un grand nombre de gouvernements ont adopté cette perspective. Comme vous le savez, la Saskatchewan est maintenant dirigée par le Parti conservateur — nous avons eu un gouvernement néo-démocrate pendant une longue période — ce qui change beaucoup de choses.