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Merci, monsieur le président et membres du comité.
Permettez-moi d'abord de vous remercier de m'avoir invité à comparaître devant le comité au sujet de ma récente nomination comme membre à temps plein du Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes.
Comme vous le savez, le CRTC assure la surveillance de la radiodiffusion et des télécommunications, secteurs qui emploient des milliers de personnes et occupent une place essentielle dans la vie quotidienne des Canadiens. Ma nomination est très importante et je la prends très au sérieux, tout comme les membres du comité.
Avant de parler de mes qualifications pour ce poste, permettez-moi de dire quelques mots de mes antécédents.
Je suis né à Toronto, où j'ai grandi. Je suis un Canadien de première génération, mes parents ayant quitté l'Italie pour venir au Canada dans les années 50. S'ils étaient toujours de ce monde, je suis sûr qu'ils seraient très fiers de ma nomination. Ceux d'entre vous qui sont nés de parents immigrants savent ce que je veux dire.
Bon nombre de mes proches sont arrivés au Quai 21 de Halifax avant de partir pour Toronto, où la plupart habitent encore. Dans ma jeunesse, ma famille participait beaucoup aux activités de la communauté italienne et mon éducation m'a permis de beaucoup apprécier la société multiculturelle du Canada.
J'ai étudié au Centennial College où j'ai suivi une formation de trois ans en radiodiffusion. Peu après avoir obtenu mon diplôme, j'ai commencé à travailler à temps plein à Citytv puis à MuchMusic. Durant les sept premières années, mes tâches avaient essentiellement un caractère technique. C'est là que le CRTC et ses règles et règlements ont commencé à faire partie de ma vie quotidienne. À la régie centrale, par exemple, nous étions assujettis à des règles de contenu et à des dispositions réglementaires.
Il s'agissait des premiers balbutiements de la télévision spécialisée et Citytv innovait en diffusant des émissions audacieuses, ce qui nous obligeait à surveiller de près que nous respections les règles du CRTC. Des expressions comme coordonnées de satellites, diffusion simultanée, contenu canadien, télédistribution et chaînes spécialisées sont entrées dans mon vocabulaire et y sont restées jusqu'à ce que je passe à MuchMusic.
Plus tard, j'ai travaillé dans le secteur de la câblodiffusion pour CUC à Scarborough, où je me suis familiarisé avec la télévision communautaire. Au bout de neuf mois, la société qui s'appelait alors ATV s'est intéressée à moi et je me suis rapidement trouvé à nouveau chez CHUM, mais cette fois dans les Maritimes où j'ai dirigé le bureau de presse de Bathurst, au Nouveau-Brunswick. Comme j'étais le seul employé du bureau, j'ai dû m'occuper de tout pendant deux ans et demi, des transmissions par satellites jusqu'à la couverture des informations sur un territoire énorme allant du Québec jusqu'aux communautés de pêche de la péninsule acadienne et à la région de Miramichi, au sud.
[Français]
J'ai rapidement compris les enjeux liés à la radiodiffusion en région. J'ai également acquis une base de connaissances en français lorsque j'habitais Bathurst, base que j'ai l'intention d'enrichir.
[Traduction]
J'ai passé 14 ans et demi chez CTV Atlantic où j'ai été journaliste, producteur, rédacteur et chef d'antenne. Pendant neuf de ces années, j'ai couvert l'assemblée législative de la Nouvelle-Écosse, où j'ai vu passer trois premiers ministres provinciaux et couvert huit budgets.
J'ai aussi commencé à porter un vif intérêt à la couverture du monde des affaires en faisant des reportages pour Report on Business TV ainsi que pour CTV National et Newsnet.
Il y a trois ans, on m'a invité à être candidat pour le Parti conservateur à Dartmouth--Cole Harbour. Comme fils d'immigrants d'origine modeste, cette invitation fut pour moi une grande source de satisfaction. Avant de l'accepter, cependant, j'ai profondément réfléchi à plusieurs facteurs. En tant que journaliste, je venais de passer 10 ans à couvrir la scène politique et je m'intéressais vivement à la chose publique. En outre, l'idée de relever un nouveau défi ne manquait pas d'attrait.
Il est cependant vite devenu évident qu'il n'y aurait pas d'élections et, plutôt que de rester en attente, je suis retourné à CTV après une absence de quatre semaines seulement. J'étais heureux de reprendre le métier auquel je m'étais consacré pendant près d'un quart de siècle. Tout cela s'est passé il y a trois ans et je n'ai pas eu d'activité politique depuis lors.
Je suis fier de pouvoir dire que c'est probablement après mon retour à CTV que j'ai donné le meilleur de moi-même. J'ai continué à rehausser mon profil et j'ai acquis le respect de mes collègues journalistes. Mes reportages ont été régulièrement diffusés par les affiliés nationaux de CTV ainsi que par d'autres réseaux nationaux.
L'une des leçons les plus importantes que j'ai apprises comme journaliste de télévision est qu'un journaliste dépend totalement du téléspectateur. Il doit regagner sa confiance chaque jour. Croyez-moi, quand un journaliste ne fait pas bien son travail, le téléspectateur ne tarde pas à le lui faire savoir.
Bien que ma nomination au CRTC marque pour moi le début d'un nouveau chapitre professionnel, j'envisage ce rôle de la même manière. Nous ne devons jamais perdre de vue que les ondes appartiennent au public. Nous devons nous assurer que les voix et les réalités du Canada sont diffusées par notre système de radiodiffusion.
Nous vivons actuellement une période critique dans le secteur de la radiodiffusion et des télécommunications. Comme vous le savez, quand on peut voir des extraits d'émissions télévisées sur son téléphone cellulaire et obtenir son service téléphonique des câblodistributeurs, ça veut dire que le monde est en pleine mutation. C'est donc un excellent moment pour entrer au CRTC et je suis absolument ravi d'avoir l'occasion d'y apporter un autre point de vue de la côte Est.
Étant donné ma compréhension des réalités de l'extérieur du centre du Canada et mon expérience de la radiodiffusion, j'ai hâte de contribuer de manière positive au travail du conseil.
Je serai maintenant très heureux de répondre à vos questions. Merci.
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Bon après-midi. Je m'appelle Catherine Wong et je suis stagiaire à la B.C. Civil Liberties Association.
Créée en 1963, la BCCLA est le défenseur le plus actif des libertés civiles et démocratiques au Canada. Elle contribue depuis longtemps aux délibérations des gouvernements et des tribunaux sur des questions d'intérêt crucial touchant les libertés civiles au Canada.
Je tiens à remercier le comité de m'avoir invitée à comparaître au sujet du . J'aimerais commencer en énonçant quelques propositions générales concernant l'importance de la liberté d'expression dans notre société, après quoi j'aborderai la principale préoccupation de l'association, concernant le risque d'atteinte à la liberté d'expression par la délégation de pouvoirs de réglementation au conseil en vertu du paragraphe 10.1(1) proposé, et je conclurai sur certaines considérations d'ordre théorique et pratique touchant l'incidence du .
La BCCLA a toujours défendu la cause de la liberté d'expression, élément central de toute démocratie. La liberté d'expression est depuis longtemps considérée comme une liberté fondamentale indispensable pour une démocratie florissante. Nous l'avons toujours jugée essentielle pour la recherche de la vérité ainsi que pour l'épanouissement et le fonctionnement de la démocratie, comme le montrent à la fois la Charte des droits et libertés et une abondante jurisprudence.
La liberté de la presse fait partie des libertés protégées par notre Constitution. La protection fondamentale du droit d'expression est neutre sur le plan du contenu et vaut donc aussi bien pour les paroles que pour les arts, les images et le contenu violent. La représentation de la violence peut être une forme d'expression politique et artistique. La justification de cette vaste protection repose sur le principe que l'être humain est une entité autonome capable de prendre ses propres décisions.
Donner au CRTC le pouvoir d'adopter des règlements limitant le contenu en fonction de son interprétation de ce qui peut être trop violent soulève des problèmes de censure externe et d'autocensure et ouvre la porte à des possibilités d'atteinte à la liberté d'expression.
Le projet de loi permettra de censurer la liberté de parole sur les ondes publiques du Canada. Pis encore, il le permettra sans la moindre possibilité de recours pour les Canadiens.
Le établit une architecture permettant de limiter la liberté d'expression. Dans le passé, nous avons vu que, chaque fois qu'une telle architecture a été établie, elle a immanquablement débouché sur une censure injustifiable.
La BCCLA s'oppose au projet parce qu'il portera inévitablement atteinte à la liberté d'expression.
En vertu du paragraphe 10.1(1), le conseil aura le pouvoir d'adopter des règlements sur la diffusion de contenus violents, notamment dans les émissions destinées aux enfants de moins de 12 ans. Le caractère très vague de cette proposition suscite au moins trois réserves chez la BCCLA.
Premièrement, en vertu de cette disposition, le conseil jouira d'un vaste pouvoir ayant pour effet pratique de priver les élus du peuple de la possibilité de formuler des lois claires et compréhensibles.
Deuxièmement, cette disposition débouchera sur une structure qui portera inévitablement atteinte à la liberté d'expression protégée par la Constitution. On peut supposer que, doté du mandat de réglementer le contenu violent, le conseil s'efforcera d'appliquer ce mandat très vague.
Troisièmement, l'expression « notamment dans les émissions destinées aux personnes de moins de 12 ans » semble indiquer que les émissions destinées aux enfants de moins de 12 ans deviendront la norme de décision générale dans ce domaine.
Nous affirmons que ce seuil est inapproprié dans la mesure où il appelle une interprétation trop restrictive et ne correspond pas au principe de recours au moyen le moins restrictif disponible pour faire face à tout ce qui pourrait être considéré comme un « problème ».
Le vise le grand public, pas les enfants. En mettant en avant les intérêts des enfants dans cette disposition, on rehausse la probabilité d'atteinte à la liberté d'expression de chacun.
Si l'on veut analyser le projet de loi, on doit commencer par souligner que le contenu violent n'est pas en soi illégal, alors que sa limitation est une restriction de la liberté d'expression. L'effet du paragraphe 10.1(1) sera que le conseil jouira de vastes pouvoirs pour devenir la « mère supérieure » de la télévision pour enfants autant que pour adultes. Le coût de cette censure risque d'être élevé, aussi bien économiquement que socialement.
Dans le préambule, on prétend reconnaître la liberté de création et l'on dit que « la censure ne constitue pas une solution ». Pourtant, vouloir réglementer le contenu violent en l'absence de toute forme de norme ou de ligne directrice signifie qu'il y aura immanquablement atteinte à la liberté d'expression.
Comme il n'y a pas de processus de révision des textes réglementaires, le seul recours possible sera de contester les décisions du conseil devant les tribunaux, ce qui coûtera fort cher aux sociétés de radiodiffusion autant qu'aux particuliers.
Il n'est pas exagéré de dire que beaucoup de sociétés, voire la plupart, hésiteront à s'engager dans le processus ardu de contestation judiciaire d'un règlement, avec les possibilités d'appel qui s'ensuivent. Le résultat le plus probable sera un effet paralysant sur la liberté d'expression, amenant les radiodiffuseurs à limiter leur programmation afin de se conformer aux règlements. Le coût social de ce phénomène sera la diffusion d'émissions moins intelligentes et moins enrichissantes, ainsi qu'une réduction globale de la diversité et de l'expression sociale.
Notre association attire votre attention sur les poursuites judiciaires qui ont abouti en 2002 devant la Cour suprême du Canada dans l'affaire Little Sister's Book and Art Emporium c. Canada. Little Sister's est une entreprise de Vancouver qui vend des livres et des magazines dont la plupart sont produits par et pour la communauté homosexuelle. La plupart des livres sont publiés aux États-Unis et importés au Canada par cette entreprise. La BCCLA était codemanderesse dans cette poursuite.
Dans l'affaire Little Sister's, le gouvernement, par l'entremise du Tarif des douanes et de la Loi sur les douanes, avait délégué aux agents de douane le pouvoir de réglementer l'importation de matériel obscène. Cette vaste délégation de pouvoir, dénuée de toute norme d'application et consentie sans dispenser la moindre formation aux agents chargés de prendre les décisions, a débouché sur une application abusive des lois et, à toutes fins pratiques, sur une censure de la liberté de parole protégée.
Entre 1985 et le procès de 1994, des centaines de livres et de magazines importés et achetés par Little Sister's ont été saisis, interdits et même détruits par les agents des douanes qui les jugeaient obscènes. Au cours du procès et des appels qui ont suivi, on a appris que les agents des douanes prenaient des décisions arbitraires, appliquaient les procédures au hasard et n'avaient reçu aucune formation pour prendre de telles décisions. Il n'existait aucune procédure permettant de démontrer aux agents de classification la valeur artistique ou littéraire des oeuvres concernées. Plus important encore, la plupart des publications dont l'entrée au Canada avait été interdite n'auraient pas été jugées obscènes si des agents ayant reçu une formation adéquate avaient pu se pencher sur toute la preuve possible.
Le résultat de toutes ces carences a été l'interdiction d'une quantité excessive d'oeuvres artistiques et littéraires homosexuelles non obscènes. La délégation de pouvoir aux agents de douane a fait de ces derniers les arbitres et les chiens de garde d'un dispositif paternaliste entravant la liberté d'expression.
Comme on l'a vu dans l'affaire Little Sister's, déléguer de vastes pouvoirs touchant la liberté d'expression et de communication a débouché sur l'établissement d'une structure qui, bien qu'étant en apparence innocente et bénigne, a inévitablement entraîné une transgression de la Charte. Si l'organisme chargé d'appliquer la loi — dans le cas présent, le CRTC — n'est pas suffisamment prudent, on risque de constater une atteinte inutile à la liberté d'expression.
Outre les facteurs juridiques que je viens d'exposer, permettez-moi d'attirer votre attention sur les répercussions pratiques du .
Comme le montre le préambule, on suppose dans ce texte qu'il existe une relation entre la violence à la télévision et la violence dans la société alors que l'existence d'un tel lien de cause à effet reste à démontrer. La BCCLA ne croit pas que transformer le conseil en mère supérieure de la radiodiffusion soit la bonne solution pour réduire la violence dans la société.
Sur le plan pratique, toute société doit faire face à certaines réalités incontournables, l'une d'entre elles étant malheureusement la violence. De ce fait, des émissions telles que des bulletins d'information ou des documentaires peut-être pénibles à regarder jouent le rôle d'instruments importants pour la sécurité publique, pour des délibérations intelligentes, pour la responsabilité démocratique, pour la diffusion d'informations importantes et pour la prise de décisions publiques.
Ce projet de loi risque de déboucher sur l'adoption de règlements obligeant à nous dorer la pilule dans nos émissions de nouvelles quotidiennes. Cela aura pour effet de masquer certaines réalités de notre société auxquelles nous devrions pourtant faire face.
Sur le plan opérationnel, la BCCLA doute de l'efficacité du projet de loi. Avec la technologie moderne — télévision par satellite, câble numérique et Internet —, chacun peut avoir accès à des émissions provenant du Canada, des États-Unis et du monde entier dont le contenu peut être encore plus explicite et violent que dans les émissions canadiennes.
Si l'on prend le point de vue de la côte Ouest, nous savons que l'argument du seuil de 21 heures n'a plus aucune valeur étant donné qu'il est non seulement possible mais de plus en plus fréquent pour les habitants de Vancouver de regarder des émissions diffusées sur la côte Ouest en heure locale. Autrement dit, quand il est 19 heures à Vancouver, on peut fort bien regarder une émission diffusée à 22 heures à Toronto. De ce fait, les règlements restreignant la diffusion des émissions selon les fuseaux horaires sont de moins en moins efficaces. En outre, de plus en plus de personnes regardent leurs émissions de télévision par Internet.
Si le but du projet de loi est de permettre au CRTC de protéger les Canadiens contre les émissions violentes, réglementer en fonction du lieu et de l'heure deviendra de plus en plus difficile, voire impossible, à moins de commencer à réglementer Internet.
Mon dernier argument a plus un caractère philosophique. La BCCLA défend depuis longtemps la liberté d'expression et le droit de l'individu à faire ses propres choix. Cette position repose sur l'opinion que l'individu est un être autonome doué de raison. C'est un être capable de prendre ses propres décisions, et l'exercice de ce pouvoir joue d'ailleurs un rôle crucial dans la préservation d'une société démocratique florissante. Par conséquent, limiter le choix et la liberté d'expression entrave l'épanouissement non seulement de l'individu mais aussi de la société.
La délégation du pouvoir de réglementation pose deux problèmes. Premièrement, les individus perdent l'accès à une liberté d'expression normalement protégée par leur Constitution, ce qui les rend incapables de choisir eux-mêmes ce qu'ils regardent et de penser par eux-mêmes. Deuxièmement, les parents et les gardiens des enfants deviennent incapables de déterminer ce qui peut convenir à leurs enfants. L'État va trop loin quand il prétend s'immiscer ainsi dans la vie privée des gens. Si les parents veulent censurer ce que regardent leurs enfants à la télévision, ils ont de nombreux moyens pour le faire, comme les puces antiviolence et d'autres méthodes technologiques. Puisque les parents ont le pouvoir de décider eux-mêmes quels livres, quelles musiques et quels loisirs conviennent à leurs enfants, ils peuvent fort bien décider aussi ce qu'ils regardent. De fait, les familles équipées de la télévision satellitaire ou de la câblodiffusion numérique le font déjà.
En conclusion, la BCCLA affirme que le projet de loi crée une structure qui portera atteinte à la liberté d'expression. Considérant les coûts prévisibles, les effets concrets et les fondements théoriques du projet de loi , elle affirme que la structure proposée est inadéquate pour protéger notre société contre les atteintes à la liberté d'expression. Le projet de loi ne devrait donc pas être adopté.
Je vous remercie de votre attention.
Je remercie Mme Wong d'être venue témoigner aujourd'hui.
J'ai deux questions principales à poser. Tout d'abord, je voudrais savoir si la B.C. Civil Liberties Association croit qu'il faudrait imposer plus de restrictions à la liberté d'expression en ce qui concerne les ondes publiques, comme la radio ou la télévision, qu'aux médias privés, comme les films ou les livres.
Permettez-moi de m'expliquer. Nous vivons dans une société libérale démocratique où l'on interprète très largement la liberté d'expression. Toutefois, il y a aussi des limites à cette liberté d'expression. La Cour suprême a déclaré que ces limites sont fondées sur le principe du mal causé à autrui, c'est-à-dire qu'on doit s'assurer que la liberté d'expression ne cause pas de mal à autrui. C'est une évolution des limites imposées à la liberté d'expression. Autrefois, dans les questions de décence et de moralité publique, on appliquait le principe des normes de la communauté.
Voilà où nous en sommes aujourd'hui mais cela s'applique uniquement aux médias privés. Autrement dit, on applique une interprétation large de la liberté d'expression lorsqu'il s'agit des médias appartenant à des intérêts privés, c'est-à-dire aux livres ou aux films produits par des sociétés privées.
Quand il s'agit de la télévision, cependant, on parle d'un média public, sous propriété et réglementation publiques. Autrement dit, ce qui peut être légal dans le domaine privé, sur le plan de la libre expression, ne l'est pas nécessairement quand on l'autorise sur les ondes publiques. Par exemple, nous avons maintenant la règle de 21 heures en vertu de laquelle ce qui est présenté avant ou après 21 heures peut être de nature différente.
Est-ce que la B.C. Civil Liberties Association convient qu'il est raisonnable d'imposer plus de restrictions aux médias du domaine public, comme la télévision et la radio, qu'aux médias du domaine privé?