:
Merci, monsieur le président.
Mesdames et messieurs les membres du comité, je vous remercie de nous avoir invités. Je suis accompagnée de Mme Judith LaRocque, sous-ministre du Patrimoine canadien, et de son collègue M. Jean-Pierre Blais, sous-ministre adjoint aux Affaires culturelles.
Comme vous le savez, en tant que ministre du Patrimoine canadien, je suis appuyée dans mes fonctions par le ministre de la porte d'entrée du Pacifique et des Olympiques de Vancouver-Whistler, David Emerson, et par deux secrétaires d'État : Helena Guergis, qui est responsable des Affaires étrangères, du Commerce international et des Sports, alors que Jason Kenney s'occupe du Multiculturalisme et de l'Identité canadienne.
Pour ma part, je suis heureuse d'être ici aujourd'hui. Plusieurs d'entre vous, comme Gary et M. Bélanger, siègent au comité depuis longtemps et je sais que, comme moi, vous croyez fermement que la culture est essentielle à notre qualité de vie et à notre sentiment identitaire.
[Traduction]
Les industries culturelles génèrent, chaque année, plus de 40 milliards de dollars en activités économiques et emploient 700 000 personnes. Plus important encore, grâce à l'appui de mon ministère, les Canadiens ont accès à leur culture. Ils peuvent y participer, se l'approprier et façonner notre identité collective.
Cet automne, j'ai rencontré plusieurs intervenants des secteurs public, privé et communautaire. En tant qu'élus, nous avons, vous et moi, le devoir de leur donner des politiques et des programmes à la mesure de leurs attentes et de leurs aspirations. C'est mon objectif, et c'est celui de notre gouvernement.
Le discours du Trône est clair à ce sujet, et je le cite :
Aujourd'hui, les Canadiens s'attendent à ce que leur gouvernement les aide à enrichir cet héritage. Ils veulent un gouvernement qui fixe des objectifs clairs et obtient des résultats concrets. Une gouvernement responsable.
[Français]
En matière de culture et de patrimoine, les Canadiens estiment que leur gouvernement doit contribuer de façon efficace à la vitalité culturelle de notre société. Mon ministère, en collaboration avec les organismes et les agences du portefeuille, travaille à l'atteinte de cet objectif. Et aujourd'hui, je suis fière de partager avec vous nos réalisations les plus importantes.
Dans le secteur des arts, de la culture et du patrimoine, notre gouvernement a affecté 50 millions de dollars supplémentaires sur deux ans au Conseil des Arts du Canada, soit 20 millions de dollars pour 2006-2007 et 30 millions de dollars pour l'année en cours. Pour souligner le 50e anniversaire du conseil en juillet dernier, nous avons annoncé que cette somme de 30 millions de dollars sera maintenant versée de façon récurrente.
Il y a deux semaines, j'ai participé au rendez-vous Montréal, métropole culturelle. Près de 1 200 intervenants étaient réunis en vue de positionner Montréal, d'ici 10 ans, comme un centre mondial de la créativité et de l'innovation. J'ai saisi cette occasion parfaite de collaborer avec le gouvernement du Québec, la Ville de Montréal, les créateurs et les gens de l'industrie, parce que c'est ça, justement, le fédéralisme d'ouverture. Notre gouvernement a d'ailleurs annoncé un appui de 40 millions de dollars au Quartier des spectacles de Montréal.
En septembre dernier, j'ai annoncé une somme annuelle de 30 millions de dollars pour appuyer de façon continue les festivals et les activités célébrant le patrimoine et les arts locaux.
Pour répondre aux besoins d'infrastructures de plusieurs organismes culturels nationaux, nous avons annoncé un investissement quinquennal de près de 100 millions de dollars. Nous faisons d'ailleurs preuve d'innovation dans le dossier des musées nationaux. En avril, le premier ministre a annoncé la création, à Winnipeg, du premier musée national en 40 ans. Avec l'appui des secteurs public et privé, le Musée canadien des droits de la personne fera valoir les valeurs chères aux Canadiens.
[Traduction]
Dans le même ordre d'idées, nous venons de lancer un appel de propositions pour trouver un foyer au Musée du portrait. Neuf villes canadiennes ont la possibilité d'accueillir cet organisme.
Dans le secteur muséal, nous avons éliminé l'impôt sur les gains en capital applicable aux dons de titres cotés en bourse à des organismes de bienfaisance, y compris les musées. Les musées nous disent qu'ils voient déjà les effets de cette mesure.
De plus, le budget de 2007 réserve une somme annuelle de 5 millions de dollars pour l'embauche de stagiaires qualifiés, pendant l'été, dans les musées, dans l'ensemble du Canada.
Enfin, dans le discours du Trône, notre gouvernement s'est engagé à rehausser la protection des droits de propriété culturelle et intellectuelle au Canada. À ce chapitre, je travaille avec le ministre de l'Industrie, , à un projet de loi qui modifiera la Loi sur le droit d'auteur. Nous prévoyons de le déposer devant le Parlement très bientôt.
[Français]
En plus de nous donner la possibilité de vivre des expériences culturelles enrichissantes et diversifiées, mon ministère renforce les liens qui nous unissent.
À cet égard, le système de radiodiffusion canadien joue un rôle prépondérant. Je viens de rappeler au congrès de l'Association canadienne des radiodiffuseurs que notre objectif dans ce domaine demeure l'offre d'émissions canadiennes de qualité, tant à la radio et à la télévision que dans Internet.
La radiodiffusion est un sujet vaste, sur lequel je pourrais m'attarder longuement, mais je ne veux pas passer sous silence d'autres réalisations de mon ministère.
Je pense notamment à nos efforts dans le dossier de la Convention sur la protection et la promotion de la diversité des expressions culturelles de l'UNESCO. Nous nous sommes engagés à contribuer au Fonds international pour la diversité culturelle, et notre pays s'est fait élire au comité intergouvernemental responsable d'en assurer la mise en oeuvre. Je suis d'ailleurs fière d'accueillir ici, à Ottawa, la semaine prochaine, les représentants des 24 pays membres du comité.
Je pense aussi au travail réalisé par Patrimoine canadien pour promouvoir le français et l'anglais au pays et pour favoriser l'essor des communautés de langue officielle en situation minoritaire. J'aborderai ce dossier plus en détail dans quelques jours, devant le Comité permanent des langues officielles.
[Traduction]
Comme vous le savez, Patrimoine canadien gère plusieurs autres programmes. Permettez-moi, toutefois, de conclure en vous parlant de deux dossiers qui me tiennent à coeur.
Demain, je lancerai officiellement le Défi de l'affiche de 2008 de la Fête du Canada. Quand on dit que nos programmes touchent de près les Canadiens, en voilà un exemple concret. Le Défi est l'un des programmes les plus populaires du ministère.
Je sais déjà que les professeurs et les élèves y participeront en grand nombre. Ils créeront des affiches qui illustrent leur fierté d'être canadiens et, le 1er juillet prochain, 13 jeunes personnes talentueuses de chaque province et territoire viendront célébrer avec nous la Fête du Canada sur la colline du Parlement.
[Français]
L'autre dossier est celui des célébrations des fêtes du 400e anniversaire de Québec en 2008. J'ai suivi les préparatifs et j'ai assisté au dévoilement des programmations de la Société du 400e, de la Commission des champs de bataille nationaux, de la Nation huronne-wendat et de nos militaires postés à Québec. Ce sera une fête à la mesure de l'importance de cette date pour le Canada et pour l'Amérique du Nord. Car la fondation de Québec marque aussi la fondation de l'État canadien. Cette fête, nous voulons qu'elle soit l'occasion, pour tous les Canadiens, de se rassembler et de célébrer leur patrimoine et leur culture.
Je vous remercie de m'avoir écoutée. Maintenant, à vous la parole.
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Je vais être très bref.
Merci d'être parmi nous, madame la ministre. Comme vous le savez peut-être, je représente une bonne partie de la communauté anglophone minoritaire du Québec. Vous et votre gouvernement parlez d'un fédéralisme d'ouverture, mais vous avez fermé une des portes aux communautés linguistiques en situation minoritaire du Canada en éliminant le Programme de contestation judiciaire. Même le journal The Gazette de Montréal est déçu de l'élimination de ce programme. Il a même recommandé, quelques jours avant le discours du Trône, que le gouvernement restaure à tout le moins le programme pour les communautés linguistiques.
Croyez-vous que la jurisprudence est arrêtée sur la question des droits linguistiques au Canada? Croyez-vous qu'il n'y aura pas d'autres causes provenant des communautés linguistiques, anglophones ou francophones, et que pour cette raison, on ne mérite plus ce programme?
Ma deuxième question porte sur le dossier du Musée ferroviaire canadien, Exporail. Comme vous le savez, la majorité des députés de la Chambre ont voté pour que votre ministère intègre ce musée exceptionnel sur le plan international au firmament des musées nationaux du gouvernement fédéral. À l'époque, on nous a dit que les musées nationaux devaient être situés à Ottawa, dans la capitale nationale, mais depuis, on parle de déménager le Musée du portrait et on va financer le Musée canadien des droits la personne à Winnipeg.
J'aimerais entendre vos commentaires sur ces deux sujets.
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Je vous remercie pour votre question.
En ce qui concerne le Programme de contestation judiciaire, comme vous le savez, il fait l'objet d'une poursuite devant les tribunaux. Je ne vais pas commenter là-dessus.
Pour ce qui est la communauté anglophone du Québec, ça fait déjà quelques fois qu'on se rencontre. On a établi un dialogue véritable, constructif et positif.
J'aimerais rappeler certains faits. Dans le discours du Trône, nous nous sommes engagés à poursuivre la deuxième phase du Plan d'action pour les langues officielles, initiative pour laquelle votre chef nous a félicités. Nos relations sont étroites. On a annoncé 30 millions de dollars supplémentaires dans le budget 2007. Je me suis engagée à tenir des consultations concernant les préoccupations des communautés de langue officielle de tout le pays. Cela devrait se faire très bientôt également. C'est ce que j'ai à souligner concernant la communauté anglophone du Québec.
Si je ne m'abuse, en mai 2006, j'assisté à une de leurs rencontres qui avait lieu à Gatineau. Ils m'ont dit que c'était la première fois qu'un ministre du gouvernement venait assister à leur rencontre pour leur dire quelques mots et établir un dialogue avec eux. Par ailleurs, je vais témoigner devant le Comité des langues officielles au cours des prochains jours.
En ce qui concerne les musées, j'ai effectivement rencontré récemment des gens d'Exporail. Nous sommes attentifs à leurs besoins. Comme vous le savez, le gouvernement finance les musées nationaux. Il n'en demeure pas moins qu'on examine de quelle façon on pourrait les aider.
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Merci, monsieur le président.
Merci d'être ici pour répondre à nos questions.
Lors de la dernière élection, votre parti a annoncé qu'il mettrait en place une politique des musées. Je vais rapidement vous énoncer les faits portés à ma connaissance.
Depuis deux ans, le Programme d'aide aux musées est amputé du tiers de son budget. Par ailleurs, il y a quelques jours, le 27 novembre, un article du journal Le Devoir nous apprenait que le Service de transport d'expositions subventionnées de l'Institut canadien de conservation sera aboli le 1er avril 2008. Par conséquent, les musées devront faire affaire avec le secteur privé, dont les coûts sont beaucoup plus élevés. Pourtant, les budgets des musées ont beaucoup diminué.
Selon moi, il ne s'agit pas là d'une nouvelle politique muséale, mais d'une sorte de projet de démolition des musées canadiens. Cela touche plus particulièrement les petits musées dans les régions.
Allez-vous poser des gestes concrets en rétablissant d'abord le budget du Programme d'aide aux musées et en l'augmentant? Allez-vous aussi maintenir le STE, qui est fondamental pour permettre à nos musées d'avoir de magnifiques expositions en provenance de partout? Allez-vous nous présenter une politique muséale?
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Merci, monsieur le président; madame la ministre merci d'être parmi nous en présence de vos sous-ministres et sous-ministres adjoints.
Madame la ministre, la question que je voudrais vous poser est celle-ci: plusieurs organismes qui dépendent des crédits qui leur sont accordés par votre ministère se disent inquiets face à la réduction de 5 p. 100 du financement général du ministère. L'autre jour, le président de la Société Radio-Canada a mentionné qu'il était question d'une réaffectation de fonds — je pense bien que c'était ce terme-là qu'il a employé — qui s'effectuerait en fonction d'un cycle quadriennal
Êtes-vous donc en mesure de nous dire, à supposer que ce même exercice se fasse dans votre ministère, en quoi cela pourrait influer sur le budget et les programmes de votre ministère?
J'ai trois autres questions bien précises à vous poser sur la question du financement. Je crois savoir que le Conseil canadien de lutte contre le racisme a vu sa demande de financement rejetée cette année, en juin, financement qui devait lui permettre de poursuivre son travail relativement à la lutte contre le racisme et le profilage racial. Ce travail revêt une très grande importance pour bien des gens mais, malgré cela, la demande de financement qu'il a présentée en vue de reconduire ce programme a été refusée.
Pourriez-vous me dire pourquoi sa demande a été refusée et, à votre avis, comment ce travail important pourra se poursuivre en l'absence du programme en question?
Je voudrais également connaître la position du gouvernement sur la demande de 25 millions de dollars pour les dépenses d'immobilisations présentée par la Société Radio-Canada et, de même que sur la possibilité de lui fournir un financement de 25 millions de dollars par année pour lui permettre d'élargir son réseau de stations de radio locales pour assurer des services à 8 millions de Canadiens qui n'ont pas actuellement accès à des émissions de radio locales de la Société Radio-Canada.
Ma dernière question concerne l'inquiétude qui a été exprimée par la Fédération canadienne des municipalités au sujet du déficit de 40 milliards de dollars relativement à l'infrastructure ludique. Bon nombre des bâtiments construits en prévision de l'Année du centenaire ont maintenant 40 ans et ont gravement besoin de réparation et d'amélioration.
Pourriez-vous donc me dire si le gouvernement, et plus particulièrement votre ministère, a élaboré un plan en vue d'éliminer ce déficit grandissant au niveau des installations récréatives?
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Merci. Je vais tâcher de répondre à vos quatre questions.
Concernant la gestion des fonds publics, notre gouvernement en a certainement fait sa marque. On veut s'assurer, au fil des ans, que nos programmes sont efficaces et que l'argent des contribuables canadiens est bien dépensé, mais surtout, qu'on atteint de bons résultats qui sont mesurables et concrets pour eux. Dans cette optique, il est de la responsabilité de chaque ministre de voir à ce que ces programmes et ces objectifs soient atteints. C'est ce qu'on fait de façon régulière.
Vous avez parlé d'un organisme antiracisme. C'est un dossier qui relève de mon collègue secrétaire d'État au Multiculturalisme, Jason Kenney. Je vais laisser la sous-ministre vous donner plus de détails sur ce point en particulier.
Concernant les demandes budgétaires de Radio-Canada, il est certain que Radio-Canada est un service public qui a sa propre gestion. J'ai confiance et je suis très fière de la récente embauche de M. Hubert Lacroix comme président-directeur général de CBC/Radio-Canada et, un peu plus tôt, de M. Tim Casgrain en tant que président du conseil d'administration. Je suis assurée qu'ils vont examiner l'ensemble du fonctionnement de CBC/Radio-Canada dans une perspective d'efficacité et de service qui devrait être satisfaisante.
Votre dernière demande concernait la Fédération canadienne des municipalités et les infrastructures. Nous avons un certain budget pour répondre aux demandes concernant les infrastructures culturelles. Mais si vous parlez d'infrastructures sportives, c'est mon collègue ministre des Transports, de l'Infrastructure et des Collectivités qui pourrait être appelé à répondre à ce genre de question.
En ce qui concerne la question sur le multiculturalisme, je vais permettre à Mme Judith LaRocque de vous donner plus de détails.
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Merci, monsieur le président.
Madame la ministre, c'est la première occasion que j'ai de vous féliciter publiquement pour votre nomination à titre de . Je vous remercie d'avoir dit, dans votre introduction, que vous croyez fermement que la culture est essentielle à notre qualité de vie et à notre sentiment identitaire. Je partage cette vision, mais nous ne sommes d'accord ni sur les moyens qu'il faut prendre pour y parvenir ni sur la façon de faire. J'ai donc plusieurs questions à vous poser.
D'abord, j'aurais apprécié que votre visite dure deux heures plutôt qu'une. Cela me semble nécessaire. Je vous invite à revenir nous voir, parce qu'il serait avantageux d'avoir des discussions plus élaborées.
Une crainte énorme pèse présentement sur le milieu culturel. Plusieurs groupes l'ont manifestée, et ce, à plusieurs reprises. Elle a été confirmée par la directive émise par l'arrêté en conseil de votre gouvernement sur le CRTC voulant que les lois du marché doivent primer.
Récemment, votre gouvernement a mis sur pied un comité sur la compétitivité formé de cinq personnes du secteur privé. Malheureusement, on a inclus les industries culturelles dans leur mandat de travail.
Pourquoi avez-vous permis que soient incluses les industries culturelles dans le mandat d'un comité qui doit examiner la compétitivité ou l'aspect concurrentiel de nos industries et enlever les restrictions de propriétés étrangères? Est-ce ce que le comité étudie? C'est ma première question.
Ma deuxième question porte sur le service de transport des expositions, sujet qui a déjà été soulevé. On nous dit que ce que le secteur privé offre présentement coûte 30 p. 100 plus cher et qu'il ne se rend pas partout. Lors d'un breffage avec vos fonctionnaires, j'ai fait une suggestion qui aurait pu faire contrepoids et qui aurait pu nous mener là ou vous voulez aller. J'aimerais savoir s'ils vous en ont fait part et si cela a été retenu ou non.
Ma troisième question concerne les périodiques. La Société canadienne des postes veut se retirer du Programme d'aide aux publications. L'an dernier, en décembre, il y a donc 11 mois, votre gouvernement a dit qu'il entreprendrait une révision de toute cette question. À ce que je sache, cela n'a pas encore été entrepris. Quand et comment cela sera-t-il fait?
J'aurais voulu vous poser des questions sur la politique muséale et sur le cinéma, mais je vais devoir m'abstenir parce que je veux des réponses à celles que j'ai déjà posées.
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Je vous remercie de vos questions, monsieur Bélanger.
J'ai rencontré plusieurs groupes, moi aussi, depuis le mois d'août dernier. Je pense que dans le discours que j'ai livré devant l'Association canadienne des radiodiffuseurs, l'ACR, l'engagement de notre gouvernement était assez clair. Il y a effectivement de nouvelles technologies et des revendicateurs de loi du marché, mais il y a également un item important auquel nous croyons: notre programmation canadienne de qualité. J'ai évidemment invité les gens à réfléchir à ces réalités. Chaque fois que la question m'a été posée, je n'ai pas nié le fait qu'il y avait des lois du marché, mais j'ai très certainement insisté sur le fait que nous nous sommes engagés à offrir une programmation canadienne de qualité.
Vous parlez d'un comité sur la compétitivité et la propriété étrangère. Notre gouvernement n'a pas l'intention de changer quoi que ce soit à la propriété étrangère, je peux vous l'assurer.
J'essaie de faire vite pour répondre à l'ensemble de vos questions.
Vous parlez des frais postaux pour les publications. Le gouvernement a émis une directive l'année dernière, si je ne m'abuse, pour demander à Postes Canada de prolonger jusqu'en mars 2009 ce qui se faisait auparavant. On se penche sur cette question. On sait que le milieu des publications, que ce soit les journaux communautaires ou les revues, a des choses à nous dire à ce sujet, et nous les écouterons très certainement.
M. Blais voudra probablement compléter ma réponse sur le comité de la compétitivité.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Je voudrais remercier la ministre pour sa présence. Je voudrais répéter, ou plutôt rappeler le commentaire de mon collègue tout à l'heure, à savoir qu'il serait bon que vous veniez passer deux heures avec nous. De cette façon, nous pourrions explorer toutes sortes de questions au sujet desquelles j'aurais aimé, personnellement, vous poser des questions, et notamment sur cette heureuse initiative consistant à verser 60 millions de dollars par an à la Société Radio-Canada. Il serait bon que cette injection de fonds devienne permanente, et ce serait une très bonne idée également de donner des fonds à la SRC pour lui permettre d'élargir sa couverture numérique et de construire l'infrastructure que cela suppose.
La question principale que je voudrais vous poser — et elle est bien précise — porte sur cette notion de transmission du patrimoine culturel d'une génération à l'autre, dont la ministre nous a parlé avec tant d'élégance et sur le patrimoine canadien en général. Je suis contente d'entendre la ministre nous dire que les règlements relatifs à la propriété étrangère ne seront pas modifiés. Ma question porte justement sur ce sujet en particulier.
Nous savons que la bibliothèque de distribution de films d'Alliance Atlantis est en train d'être vendue à Goldman Sachs de façon détournée, puisque la compagnie en question est considérée comme étant canadienne, alors que nous savons qu'il s'agit en réalité d'une coquille vide.
Il s'agit du dépôt le plus important et le plus complet d'émissions de télévision et de films canadiens de fiction dans l'ensemble du Canada. Cette bibliothèque fait donc partie intégrante de notre patrimoine canadien. Il a fallu 35 ans pour la constituer. Elle compte 1 200 films canadiens. Il a fallu un investissement de 2,5 milliards de dollars, soit principalement des deniers publics venant de Téléfilm Canada, du Fonds canadien de télévision, de crédits d'impôt fédéraux et provinciaux, et de la SODAC au Québec. Il s'agit de deniers publics; par conséquent, il ne s'agit pas simplement d'une vente entre particuliers.
Par ailleurs, cette décision est contraire à la politique de distribution étrangère de 1998, selon laquelle la propriété étrangère dans les réseaux de distribution des films et des émissions de télévision canadiens ne peut dépasser 30 p. 100. Elle est également contraire aux règlements, qui ont l'appui de la ministre, d'après ce qu'elle dit, et en vertu desquels Téléfilm Canada ne peut investir dans des productions canadiennes que si les droits de distribution sont détenus par une entreprise de distribution canadienne.
Nous savons qu'un bon réseau de distribution est essentiel à une industrie cinématographique canadienne viable et prospère. J'aimerais donc que la ministre nous dise si elle compte exprimer son opposition à la politique de distribution étrangère de 1998 et les règlements correspondants, afin d'éviter que cette bibliothèque cesse d'être canadienne et soit incorporée dans la bibliothèque de distribution d'une entreprise étrangère.
J'aimerais que la ministre me donne des assurances à ce sujet.