:
Merci beaucoup, madame la présidente. Permettez-moi d'abord de dire bonjour à tous et de souhaiter la bienvenue aux nouveaux membres du comité et de vous féliciter, madame la présidente, pour votre élection.
J'aimerais également vous présenter certains des hauts fonctionnaires qui m'accompagnent aujourd'hui. Premièrement, de Santé Canada, le sous-ministre, Morris Rosenberg, ainsi que le contrôleur ministériel, Alfred Tsang. De l'Agence de la santé publique du Canada, nous avons la sous-ministre adjointe principale, Planification et intégration de la santé publique, Jane Billings; le sous-ministre adjoint, Maladies infectieuses et mesures d'urgence, Robert Clarke, ainsi que le directeur financier, James Libbey. Bien entendu, si des questions techniques sont posées, je leur demanderai peut-être d'y répondre.
[Français]
Avant de passer à la période des questions, je veux prendre quelques instants pour parler du Budget supplémentaire des dépenses ainsi que de certaines initiatives importantes du gouvernement en matière de santé.
Depuis 22 mois, nous avons pris des mesures importantes pour obtenir des résultats en matière de protection de la santé des Canadiens, et pour ainsi bâtir un Canada meilleur et plus sécuritaire.
Nous avons respecté notre engagement à travailler avec les provinces et les territoires à l'établissement de garanties sur le temps d'attente pour les patients.
[Traduction]
En mars, grâce à plus de un milliard de dollars provenant du Budget de 2007, nous avons conclu des ententes avec chacune des provinces et chacun des territoires pour leur permettre d'offrir une garantie dans au moins un des domaines prioritaires.
Le 6 novembre, nous avons posé un geste sans précédent pour la santé des premières nations: nous avons annoncé le nom des collectivités choisies pour accueillir les projets pilotes de temps d'attente garanti pour les soins prénataux et le traitement du diabète. Madame la présidente, nous savons qu'il est nécessaire de prendre des mesures pour améliorer la santé des premières nations, alors nous le faisons.
Nous savons également que les maladies du coeur sont la principale cause de décès au Canada et que le cancer est une épidémie qui a touché la vie de presque tous les Canadiens. C'est pour cette raison que nous avons lancé les toutes premières stratégies canadiennes de lutte contre les maladies cardiovasculaires et le cancer.
Nous savons également que les demandes de prestation pour cause de maladie mentale sont les coûts liés à l'invalidité qui ont connu la croissance la plus rapide au Canada. Par ailleurs, le coût affectif de ces maladies pour nos familles est incalculable. Ainsi, dans le cadre du Budget 2007, nous avons tenu notre engagement de sortir la maladie mentale de l'ombre et avons créé à cet effet la Commission de la santé mentale.
Nous avons également investi pour tirer parti de l'innovation dans le domaine de la santé des femmes et des filles dans l'ensemble du pays. Pour ce faire, nous avons profité d'une percée dans le domaine de la santé des femmes et fourni 300 millions de dollars aux provinces et territoires pour leur permettre de mettre sur pied des programmes de vaccins contre le VPH. Ainsi, nous nous attaquons directement au virus qui est à l'origine de 70 p. 100 des cancers du col de l'utérus.
Bien entendu, nous ne nous contentons pas de miser sur l'innovation en santé, nous y investissons. À l'heure actuelle, 40 millions de personnes dans le monde vivent avec le VIH, et le sida a tué quelque 25 millions de personnes. C'est une épidémie qui touche tous les pays, y compris le Canada. Nous faisons en sorte que le Canada fasse partie de la solution. En 2008-2009, nous prévoyons affecter plus de 84,4 millions de dollars à la prévention du VIH-sida, ce qui représente la somme la plus importante jamais dépensée au Canada dans ce domaine. Par exemple, en partenariat avec la Bill and Melinda Gates Foundation, le gouvernement a lancé en février dernier l'initiative canadienne de vaccins contre le VIH. Notre contribution de 111 millions de dollars et celle de 28 millions de dollars de la Fondation permettent d'axer les efforts des chercheurs canadiens sur la mise au point d'un vaccin contre le VIH qui sera sûr, efficace et accessible.
[Français]
Madame la présidente, toutes ces initiatives ont pour but de transformer le savoir en action, de prendre des mesures qui donneront des résultats en ce qui a trait à la santé et à la sécurité des Canadiens.
Dans le discours du Trône du 16 octobre, le gouvernement s'est engagé à en faire encore plus.
Conformément à nos priorités, qui visent à donner aux Canadiens le pays plus fort, plus sûr et meilleur qu'ils méritent, le gouvernement s'est engagé, dans le discours du Trône, à améliorer l'environnement et la santé des Canadiens. Le discours abordait notamment certains événements récents qui ont suscité la remise en question de la sécurité des produits alimentaires destinés à nos familles et des jouets destinés à nos enfants.
Nous nous sommes ainsi engagés à prendre les mesures qui s'imposent afin de mieux renseigner le consommateur et de nous assurer que nos instruments réglementaires sont à jour, compte tenu de la mondialisation des marchés.
[Traduction]
Au cours des 20 dernières années, nous avons été témoins d'une augmentation fulgurante du nombre des produits importés au Canada. Ce qui n'a pas changé cependant, c'est que la santé et la sécurité demeurent la priorité des priorités. En ce sens, nous envisageons des façons de renforcer certaines lois importantes comme la Loi sur les aliments et drogues et la Loi sur les produits dangereux, et nous étudions les modifications qui seraient souhaitables d'y apporter. Au bout du compte, nous aimerions que les Canadiens puissent s'attendre à ce que les produits importés respectent les mêmes normes de qualité que les produits fabriqués au pays. L'orientation que nous nous donnons vise à permettre au gouvernement de réaliser son objectif principal : obtenir des résultats et bâtir un Canada plus sécuritaire et meilleur.
Aussi, madame la présidente, nous continuons de faire en sorte que l'argent des contribuables soit dépensé le plus efficacement possible. Vous avez peut-être vu dans les médias, au cours de la dernière semaine, des reportages sur certaines décisions que nous devons maintenant prendre. Par exemple, en raison des compressions des dépenses que les libéraux ont faites dans le cadre des budgets de 2004-2005 et de 2005-2006, nous sommes maintenant tenus par la loi de trouver le moyen d'économiser environ 16 millions de dollars à l'Agence de la santé publique du Canada. Je peux vous dire que nous travaillons très dur, à l'heure actuelle, pour déterminer des domaines d'économie qui auront le moins de répercussions possibles sur la prestation des services offerts. Bien entendu, cet examen a déjà été entrepris.
Par exemple, en cherchant où sabrer dans les dépenses, nous avons déterminé que l'information présentement hébergée par le site Web du Réseau canadien de la santé pouvait être transférée aux sites de Santé Canada et de l'Agence de la santé publique du Canada. Passer de trois sites à deux entraînera de économies de 7 millions de dollars par année. En outre, il sera plus facile pour les consommateurs canadiens et les professionnels de la santé d'obtenir l'information recherchée dans ces sites, qui reçoivent des millions de visiteurs par mois.
Madame la présidente, au cours des semaines qui viennent, nous allons prendre d'autres décisions, au sujet des 9 millions de dollars d'économie additionnels que nous imposent les budgets de 2004 et de 2005 des libéraux.
Laissez-moi maintenant vous parler d'initiatives qui permettront d'améliorer la qualité et l'efficacité de nos mesures, et contribueront ainsi à bâtir un meilleur pays encore plus sécuritaire.
Tout d'abord, notre engagement à améliorer la santé des premières nations et des Inuits demeure ferme et nous prenons même des mesures pour le renforcer. Bien sûr, j'ai déjà parlé du fait que nous appuyons les projets pilotes sur les délais d'attente garantis pour les patients inuits et des premières nations. Grâce aux 75 millions de dollars que nous demandons pour le présent exercice dans le cadre du Budget supplémentaire des dépenses, nous serons en mesure d'augmenter notre contribution à la santé des premières nations et des Inuits de 6,4 p. 100 pour la faire ainsi passer à 2,1 milliards de dollars. Maintenir et améliorer les soins de santé signifie bâtir un meilleur Canada, et c'est le but de cet investissement.
Notre Budget supplémentaire des dépenses prévoit également une augmentation du financement de l'Institut canadien d'information sur la santé. L'information que fournit l'ICIS aide les décideurs et les gestionnaires de la santé, à tous les niveaux, à prendre des décisions. Et, ce qui est encore plus important, cette information constitue pour les Canadiens un moyen de vérifier l'efficacité de ces décisions et de s'assurer que leur argent est bien dépensé. Ainsi, l'augmentation du financement de l'ICIS constitue un investissement pour obtenir des résultats et bâtir un meilleur Canada.
Madame la présidente, dans le cadre de ce budget, nous investissons aussi pour accroître la sécurité du Canada. Comme je l'ai mentionné tout à l'heure, sur le plan réglementaire, l'adaptation aux changements importants qui ont lieu sur les marchés pose un défi, et ce, à l'échelle mondiale.
L'un de ces changements, c'est la présence de plus en plus importante des produits de santé naturels. Notre priorité est de protéger la santé des Canadiens en leur offrant un accès à des produits de santé naturels sécuritaires, efficaces et de qualité. Il est clair que l'augmentation de l'offre de produits de santé naturels pose un défi au chapitre de la délivrance de permis de vente dans des délais raisonnables. Je suis fier cependant, de vous dire que nous avons apporté des améliorations au processus et ainsi multiplier par trois la productivité au cours des deux dernières années. Pour nous permettre de poursuivre sur cette lancée, le Budget supplémentaire des dépenses prévoit 12,4 millions de dollars de plus pour le présent exercice.
Madame la présidente, je voudrais maintenant aborder un domaine où les risques sanitaires ne semblent pas évidents pour tous, un domaine où une prise de conscience s'impose. Le gouvernement est très préoccupé par le tort et la douleur que causent les drogues illicites aux familles du Canada. Il faut mettre sur le compte de messages ambigus pendant des années le fait que bon nombre de Canadiens remettent en question l'illégalité de substances illicites et les dangers qu'elles posent. Par exemple, le nombre de Canadiens qui fument du cannabis a doublé entre 1994 et 2004. Pendant la même période, le nombre de Canadiens qui ont déclaré avoir fait usage d'une drogue injectable au moins une fois est passé de 1,7 million à plus de 4,1 millions. C'est la raison pour laquelle le gouvernement a investi, dans le cadre du Budget 2007, 64 millions de dollars dans la Stratégie nationale antidrogue.
Cet investissement porte à 417 millions de dollars le total des fonds consacrés à la lutte antidrogue, soit la plus importante contribution jamais faite pour protéger les Canadiens contre la drogue.
Cette stratégie va contribuer au déploiement d'efforts de prévention et de traitement, en mettant l'accent sur l'information offerte aux Canadiens — en particulier aux jeunes et à leurs parents — au sujet des dangers que pose la consommation de drogues. Nous prévoyons entre autres mener une campagne publicitaire nationale afin de sensibiliser la population, la première campagne du genre en 20 ans. J'ai le plaisir d'annoncer au comité que le Budget supplémentaire des dépenses de l'année en cours prévoit 12,1 millions de dollars pour la première étape de ce financement.
[Français]
Pour conclure, j'aimerais remercier les membres du comité de m'avoir offert l'occasion de m'adresser à eux aujourd'hui. Je sais que vous êtes bien renseignés en ce qui a trait à la santé et à la sécurité des Canadiens, et que vous savez ce qu'il faut faire en l'occurence.
Je vous souhaite tout le succès possible dans votre travail, qui exige de placer la santé et la sécurité des familles du Canada au-dessus de tout le reste.
Merci de votre attention. C'est avec plaisir que je vais maintenant tenter de répondre à vos questions du mieux que je le peux.
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Merci beaucoup, et merci, monsieur le ministre.
Laissez-moi préparer le terrain en disant que le Budget supplémentaire des dépenses est fondé sur des rapports sur le rendement. Dans le domaine de la santé et des soins de santé, le rendement est, selon moi, très important. Du point de vue de la gestion fondée sur les résultats, le Conseil du Trésor devrait indiquer dans l'introduction si toutes les dépenses nous ont permis d'atteindre les objectifs fixés.
Je suis quelque peu déçue de voir que le rapport sur le rendement de Santé Canada, et de toutes les autres agences, n'explique pas les résultats comme nous le souhaiterions, du point de vue de ce qui se passe, qu'il s'agisse des délais d'attente, des taux d'infection au VIH ou de toute autre chose importante à nos yeux.
Je suis également déçue, monsieur le ministre, de voir que le premier rapport de l'administrateur en chef de la Santé publique du Canada n'a pas encore été déposé. Il ne me paraît plus suffisant de faire la distinction entre l'argent que nous dépensons et les résultats que nous obtenons dans le domaine de la santé et des soins de santé offerts aux Canadiens.
Cela dit, à la page 43 du Rapport sur le rendement de l'Agence de la santé publique du Canada, on peut lire ce qui suit :
La dernière décennie a vu bondir le nombre de cas d'infections transmises sexuellement de même que le nombre de co-infections par VIH et par des maladies telles que la tuberculose, l'hépatite C et la syphilis.
Ainsi, nous reconnaissons que nous perdons du terrain pour ce qui est des résultats — il y a eu une augmentation des infections — et pourtant, il semble que l'on dépense moins dans les programmes communautaires et pour la prévention, entre autres.
Nous savons, bien entendu, qu'il y a 4 500 nouveaux cas de VIH/sida au Canada chaque année; la tendance s'est stabilisée. Ce que je ne comprends pas, c'est que selon la rumeur, les budgets perpétuels de votre ministère indiquent que c'est l'Ontario qui enregistre le plus grand nombre de résultats positifs au test de dépistage du VIH dans tout le pays. En 2005, il y a eu 1 670 résultats positifs; une augmentation par rapport à 2003-2004. Je n'arrive tout simplement pas à comprendre pourquoi de telles compressions disproportionnées sont apportées au financement communautaire en Ontario.
Je sais que l'on s'intéresse au vaccin contre le VIH. Je sais que la Gates Foundation vous donne de l'argent. Ma première question est donc la suivante: Combien d'argent au total attribuez-vous à l'initiative canadienne de lutte contre le VIH? Combien chaque année? D'ou proviennent ces fonds? Ces fonds viendront-ils s'ajouter aux 84,4 millions de dollars promis dans l'initiative fédérale pour s'attaquer au problème? Sinon, quel est le montant tiré de ces 84,4 millions de dollars, et voyez-vous là la nécessité de couper le financement de programmes communautaires qui fournissent des services de prévention et une réponse humaine aux personnes atteintes du sida dans notre pays?
La loi m'impose certaines obligations, entre autres celles de ne pas offenser le Parlement. Si, au cours des années précédentes, le Parlement a adopté des budgets lesquels, dans certains cas, n'ont pas encore été mis en oeuvre, je suis obligé de les mettre en oeuvre.
Certains autres députés ont indiqué qu'il existait des moyens de s'assurer que les compressions de 16 millions de dollars à l'Agence de santé publique n'entrent pas en vigueur en 2005, 2006 et 2007. C'est vrai. Mais à un certain moment, le temps passe et il faut finir par mettre en oeuvre les exigences parlementaires.
C'est ce que je suis en train de faire. J'essaie de le faire d'une façon qui perturbera le moins possible les programmes de l'Agence de la santé publique dans tous les domaines, y compris le VIH/sida. J'ai déterminé, je crois, par le biais de ce plan... et l'Agence de la santé publique a déterminé en ce qui concerne le site Web de 7 millions de dollars du Réseau canadien de la santé, que nous pouvions passer de trois sites Web à deux sites Web et accomplir le même travail tout en économisant 7 millions de dollars.
Je conviens que j'ai été obligé de faire ce choix, mais je suis en fait d'accord avec ce choix. Je suis prêt à le défendre. Je pense que c'est le choix approprié à faire pour que les autres programmes puissent être maintenus.
Nous poursuivons cet exercice. D'autres réductions sont prévues. Je ne cherche pas à cacher quoi que ce soit. Mais c'est le raisonnement que j'ai adopté. Je me suis engagé, qu'il s'agisse des programmes de lutte contre le VIH/sida ou d'autres programmes qui relèvent de l'Agence de la santé publique, à ne pas toucher aux initiatives fondamentales et à nous assurer que tout le bon travail qui est en train d'être fait au niveau communautaire se poursuive. Mais j'ai cette obligation envers le Parlement, que j'ai l'intention de m'en acquitter.