:
Parfait. Merci beaucoup, monsieur le président.
Je pense qu'on a distribué des exemplaires du texte de mes observations préliminaires. Ce texte est rédigé en anglais et en français. Permettez-moi de le lire pour que mon exposé ait un fil conducteur clair.
[Français]
Monsieur le président, mesdames et messieurs du comité, bonjour.
Je tiens immédiatement à vous remercier de m'avoir invité à partager mon expérience et expertise avec les membres du comité. Je tiens également à souligner que je n'ai pas préparé de mémoire, compte tenu du fait que c'est à la demande du comité que je viens aujourd'hui témoigner.
Je me mets donc à votre disposition pour partager avec vous mes observations, fort de mon expérience qui s'étale maintenant sur plus de 30 années dans le domaine de la sécurité et du renseignement, dont 21 passées au sein de la GRC et du SCRS.
[Traduction]
Comme je comparais à votre demande et que je n'ai pas eu beaucoup de temps pour me préparer, je n'ai pas été en mesure de faire traduire comme il faut mes observations préliminaires. J'espère que vous me pardonnerez cet écart et que vous me permettrez de poursuivre mon introduction en français surtout. Évidemment, je suis tout à fait à l'aise de répondre aux questions en anglais si besoin est.
[Français]
Dans l'espoir de vous aider à cerner la situation plus rapidement, j'aimerais présenter une première évaluation sommaire, telle que je l'analyse. Notez que mon examen est fait à partir des informations rendues publiques dans les médias, et en aucun moment ai-je eu accès à des informations privilégiées ou classifiées d'un ministère ou d'une agence gouvernementale.
Mon étude est basée sur ma connaissance du milieu et des politiques gouvernementales fédérales que j'ai utilisée et appliquée pendant plus de deux décennies. J'y ajoute ma connaissance des contraintes, souvent inconnues du public, auxquelles sont confrontés les enquêteurs du gouvernement responsables des enquêtes d'habilitation de sécurité communément appelées « cotes de sécurité ».
[Traduction]
Du strict point de vue de la sécurité, j'ai le regret de dire que la situation malencontreuse dans laquelle M. Bernier s'est retrouvé ne concerne pas que sa vie privée. L'épicentre de cette affaire était l'intégrité de l'information classifiée, la façon dont les personnes en font usage et les mesures mises en place pour la protéger, ainsi que la réputation et la crédibilité du gouvernement canadien.
À cette fin, il est nécessaire de reconnaître le fait que, depuis plusieurs décennies, depuis bien avant le 11 septembre 2001, les spécialistes de la sécurité du gouvernement canadien ont travaillé sans répit pour établir un système visant à assurer la protection non seulement de l'information, mais également des personnes qui possèdent cette information ou y ont accès. Dans ce but, on a pris un ensemble de mesures allant du recours à la technologie jusqu'à la surveillance périodique, en passant par des enquêtes.
[Français]
Pour les individus, tout s'enclenche à partir d'une enquête et du suivi sur la vie privée des personnes habilitées à avoir accès à nos secrets nationaux. Il va sans dire que les demandes et l'intrusion dans la vie privée des employés fédéraux et de nos élus ont leurs limites. Il faut reconnaître qu'il est toutefois nécessaire de pousser les recherches et les questions jusqu'à un certain niveau –, niveau d'ailleurs atteint avec la permission et le consentement des individus qui ont sollicité l'obtention d'une habilitation sécuritaire.
Cette première enquête vise à déterminer et à juger leur intégrité, leur fiabilité et leur vulnérabilité. En tant que Canadien, je suis heureux et fier de savoir par expérience qu'un équilibre a été trouvé depuis plusieurs années. L'intégrité du système se joue entre trois pôles qui évoluent entre le besoin de savoir des enquêteurs gouvernementaux, l'ingérence des institutions et la responsabilité des individus. On ne peut demander à la GRC ou au SCRS de surveiller les employés 24 heures sur 24 et 7 jours par semaine, encore moins de le faire lorsqu'il s'agit de nos élus ou de personnes occupant un poste ministériel.
Le contraire pourrait nous amener à verser dans un système comme celui qu'ont connu les États-Unis à l'époque d'Edgar Hoover, où suspicions et paranoïa ont prédominé la gestion de la sécurité d'un pays. Pire encore, les débordements au nom de la sécurité pourraient entraîner une affaire similaire au Watergate. Toutefois, lorsqu'elles ont été sollicitées, il est du devoir de ces institutions d'informer les autorités de la menace potentielle ou immédiate qui a été détectée.
[Traduction]
C'est à cet égard qu'il y a un équilibre entre le besoin du gouvernement d'obtenir davantage d'information de la part de ses employés et le droit de ces personnes au respect de leur vie privée.
Il faut se rappeler que, lorsqu'une personne obtient une autorisation de sécurité, on conclut une entente contractuelle. Je vais revenir sur cette idée d'ententes contractuelles, parce que celle-ci est au coeur de l'idée de responsabilité, et que la responsabilité appartient aussi à la personne concernée.
L'entente contractuelle est conclue entre la personne et son ministère, et cette entente se traduit grosso modo de la façon suivante, si vous me permettez de paraphraser: « Nous n'allons pas enquêter continuellement sur votre vie privée; nous n'allons pas vous surveiller constamment. Mais en retour, vous devez nous faire part de toute situation qui, selon vous ou selon ce qu'il est raisonnable de penser, pourrait être exploitée contre vous et pourrait vous pousser à agir de telle sorte que cela mettrait la sécurité nationale ou votre vie en danger. »
Le concept d'entente contractuelle joue un rôle très important dans cette affaire pour ce qui est de comprendre les limites que le système s'est lui-même imposé pour prévenir les abus liés aux enquêtes sur la vie privée des gens.
[Français]
Cela dit, je crois sincèrement que nous avons en place l'un des systèmes les plus sophistiqués et les plus professionnels au monde. Il est constamment révisé et amélioré par les experts du gouvernement. Est-il parfait? Probablement pas. Comme le disait Montesquieu, tant qu'il y aura de l'homme, il y aura de l'hommerie. Et en matière de sécurité, le facteur humain demeure perpétuellement le maillon le plus faible.
Si vous me le permettez, j'aimerais vous livrer rapidement quelques constats plus spécifiques sur la malencontreuse situation de M. Bernier. Ce dossier est essentiellement deux histoires en une. Du point de vue de la sécurité nationale, il y a deux composantes centrales et plusieurs sous-composantes et ramifications subséquentes.
L'oubli de documents classifiés « Secret » dans un milieu non autorisé et laissé en possession d'une personne non autorisée est un premier aspect; et il y a la relation de M. Bernier avec une personne qui, selon les propres aveux de celle-ci, a eu des relations avec des membres influents du crime organisé.
Je vais commencer par parler de l'oubli de documents classifiés.
[Traduction]
Selon l'information obtenue, et à la lumière des aveux de M. Bernier, il est évident qu'il y a eu une infraction à la sécurité. Ce genre de situation est décrit clairement dans les politiques du gouvernement fédéral concernant la manipulation de l'information classifiée, et c'est vu comme un incident grave qui peut mener au renvoi de l'employé, selon les circonstances et le type de document.
Dans le cas qui nous occupe, certaines questions importantes demeurent cependant en suspens. Encore une fois, du strict point de vue de la sécurité nationale, il faut qu'il y ait une enquête de la GRC. Il est essentiel, à ce moment-ci, de déterminer l'étendue des dommages et d'essayer d'atténuer l'effet négatif de ce qui s'est passé.
Cette responsabilité est d'autant plus importante que les documents laissés à la résidence de Mme Julie Couillard contenaient de l'information relative à l'OTAN, de l'information, donc, que nous avions reçue de nos alliés. Il y a donc maintenant trois groupes qui ont besoin de connaître l'étendue des dommages.
[Français]
Il s'agit des dirigeants gouvernementaux, qu'il s'agisse des employés du ministère des Affaires extérieures, du du Canada ou des responsables de la sécurité; de nos partenaires internationaux, soit aussi bien nos alliés de l'OTAN que tous les autres pays partageant de l'information confidentielle et privilégiée aussi bien en matière militaire qu'en matière de sécurité, de commerce ou autre; et du peuple canadien, qui confie tous les jours des informations personnelles et confidentielles en s'attendant à ce qu'elles soient protégées.
En ce qui a trait au premier groupe, il est impératif de connaître le fond de l'histoire afin d'estimer les dommages, mais surtout de déterminer si des améliorations peuvent être apportées aux politiques canadiennes relativement à la protection ainsi qu'à la gestion de l'information et des documents classifiés afin d'assurer l'intégrité du système.
Pour nos partenaires internationaux, il est primordial de savoir si cette situation est exceptionnelle ou si elle représente un malaise systémique. Le partage d'informations privilégiées est crucial dans le cadre de nos relations avec les gouvernements alliés, et la fuite d'informations classifiées peut avoir des répercussions importantes sur la réputation du Canada et la confiance, actuelle ou future, qu'on met en nous.
Vous me permettrez d'ouvrir ici une parenthèse. En ce qui a trait à la réputation du Canada en matière de sécurité, nous avons la chance de pouvoir compter sur un excellent dossier antérieur ou track record, si vous préférez. Celui-ci est bien connu internationalement, c'est pourquoi plusieurs verront bien que cette situation est extraordinaire, au sens strict du terme, c'est-à-dire qu'elle n'est pas la norme. En tant que pays sérieux possédant un excellent système et des fonctionnaires très professionnels, le Canada est connu, voire envié. Je ne crois pas qu'il soit difficile de rétablir la situation auprès de nos alliés, mais des explications quelque peu embarrassantes seront nécessaires.
Le peuple canadien, tout comme les deux autres groupes, a besoin de savoir que cette situation n'est pas la norme, mais surtout de retrouver la confiance qu'il doit entretenir à l'égard de l'intégrité et du professionnalisme des gens qui travaillent pour le gouvernement, tant chez les élus que chez les fonctionnaires.
J'aborde le deuxième aspect de l'histoire: la relation de M. Bernier avec une personne liée au crime organisé.
[Traduction]
Comme je l'ai dit tout à l'heure, le système de gestion de l'information classifiée et de l'information importante commence par l'établissement d'un système fondé sur une responsabilité partagée par quelques parties. Aux fins du débat que nous tenons aujourd'hui, j'aimerais regrouper celles-ci comme suit: la direction, la personne qui obtient l'autorisation de sécurité, les organismes responsables de la sécurité, notamment le MAECI, le BCP et le Cabinet du premier ministre, ainsi que tout organisme officiel responsable des enquêtes ou de la protection de l'information. Chacun de ces groupes a un rôle à jouer et des responsabilités bien établies, qui sont définis en fonction des différentes politiques relatives à la charge publique.
Obtenir une autorisation de sécurité est non pas un droit, mais bien un privilège, et ce privilège est accordé à une personne dans le cadre d'une entente contractuelle avec le gouvernement canadien. Les gens dont le poste exige qu'ils prennent connaissance de l'information classifiée ou qui la manipulent doivent au préalable obtenir une autorisation de sécurité. Dans ce cas, la direction du ministère concerné présente, par l'intermédiaire de l'agent responsable de la sécurité, une demande au SCRS, qui se charge de l'enquête.
Dans le cas qui nous intéresse, vu le caractère très médiatisé du poste de M. Bernier, celui-ci devait recevoir une autorisation de sécurité très secret-accès réservé, c'est-à-dire l'autorisation de sécurité la plus élevée au sein du gouvernement fédéral. Cette autorisation de niveau 3 exige une enquête sur les 20 dernières années de la vie de la personne. La personne doit présenter un formulaire dans lequel figurent des données biographiques, notamment son nom, sa date de naissance, l'adresse actuelle de tous les membres de sa famille et des membres de sa belle-famille immédiate; de plus, son ancienne adresse; le nom des écoles qu'elle a fréquentées, au besoin; le nom de ses anciens employeurs; ainsi que deux références. Par la suite, un enquêteur spécialisé du SCRS se rend dans ces différents endroits et interroge les voisins, les anciens employeurs, les propriétaires d'immeubles et toute autre personne qu'il semble nécessaire d'interroger. C'est la norme pour tous les employés du gouvernement fédéral.
[Français]
À la question de savoir si les conjoints ou les conjointes des élus font l'objet d'enquêtes, la réponse est oui. Ils le sont indirectement. J'entends ici qu'il va de soi que cette personne n'est pas le sujet principal de l'enquête, mais dans certains aspects des interviews faits sur le terrain, l'enquêteur cherchera à en savoir un peu sur cette personne.
À titre d'exemple, il interrogera les voisins présents ou passés afin de mieux saisir le profil et le caractère du couple. Il cherchera certainement à savoir comment étaient leurs rapports avec eux, quel était leur comportement en général et, au besoin, posera des questions sur la qualité de leur relation personnelle ou de leur personnalité. Encore une fois, ces questions visent à connaître les trois points principaux de l'enquête visant à déterminer l'intégrité, la fiabilité et la vulnérabilité de l'individu.
Une fois l'enquête terminée, les résultats avec recommandations sont transmis au ministère concerné. Si un point délicat a été relevé dans l'enquête, lequel n'entraîne pas un rejet automatique de la demande mais est problématique, le tout est discuté avec le gestionnaire responsable qui aura, dans plusieurs cas, la prérogative de décider s'il peut vivre avec cette situation. En d'autres mots, la gestion du risque lui incombe.
Lorsque la personne est acceptée, on signe un contrat avec elle. Celle-ci doit s'engager à protéger les informations qui lui seront présentées. Il y a aussi des séances de sensibilisation et d'information pour savoir comment gérer cette information. Elle doit également s'engager à divulguer de sa propre initiative tout changement à sa situation personnelle et professionnelle ou toute situation qui pourrait la placer dans une position de vulnérabilité quelconque. C'est justement cette responsabilité partagée et cet équilibre auxquels je faisais référence plus tôt.
En conclusion, je précise que les mesures que je viens d'énumérer prévalent pour l'ensemble des employés fédéraux. Ce qui change dans le dossier actuel est son caractère politique et public. J'oserais dire que c'est probablement là le talon d'Achille du système. Pas que ce soit inhérent au gouvernement en place, les mesures ou contraintes ont toujours existé. C'est plutôt la nature même de la bête, la bête politique. Or, ça n'a jamais fait bon ménage avec la sécurité, qui exige une certaine rigueur.
Je suspecte que tous les élus, particulièrement les ministres haut placés, reçoivent un traitement différent. Le processus est beaucoup moins rigoureux dans leur cas. C'est ce que j'appellerais la confrontation entre la politique en matière de sécurité et la « réelle politique ».
Mise au défi par les exigences d'une vie publique très médiatisée, où la gestion de l'image est tout aussi importante que le message, cette situation peut nuire au travail des responsables de la sécurité. Pouvons-nous imaginer un enquêteur du SCRS aller poser des questions à l'ancien employeur du ministre en poste ou à ses voisins passés ou actuels?
On ne veut pas voir la GRC ou le SCRS fouiller dans la vie privée de nos élus 24 heures par jour, 7 jours par semaine. On ne peut pas le faire non plus. Cela va de soi, mais en retour, il est nécessaire que ces mêmes élus coopèrent et, surtout, fassent preuve de jugement dans la gestion de leurs affaires personnelles.
Dès le début, le système a instauré intuitivement des points de contrôle. Par exemple, dans certains cas, avant d'endosser la candidature d'un individu, les responsables d'un parti politique procèdent à un certain examen. Du moins, c'est ce qui est souhaité. Disons que dans la plupart des cas, il y a beaucoup de flexibilité, mais on fait un certain filtrage.
Cependant, lorsque vient le temps de choisir parmi les nouveaux élus les personnes qui occuperont des postes ministériels, la donne change car entrent en jeu les politiques établies par le gouvernement fédéral. Comment concilier le tout? Qui doit lâcher prise au profit d'un autre? Le Conseil privé doit-il jouer un rôle plus important et avoir à aviser la GRC au sujet des nouvelles personnes dans l'entourage des ministres? Voilà le talon d'Achille du système.
[Traduction]
À la lumière de l'information révélée et de mon expérience d'enquêteur au sein du gouvernement fédéral, je pense que vous faites face à une situation où il y a deux poids deux mesures, c'est-à-dire que les élus n'ont pas à se soumettre aux mêmes normes de sécurité que les employés du gouvernement fédéral.
En toute justice, il est également important d'ajouter que le gouvernement actuel n'est pas responsable de cette situation. Malheureusement, c'est une situation qui existe depuis des dizaines d'années, et tous les gouvernements précédents ont profité du même passe-droit.
Il y a donc des questions qui se posent. Devrait-on réévaluer cette approche? Peut-on affirmer, en ce moment, qu'il n'y aura plus de situation comme celle dans laquelle s'est retrouvé M. Bernier? Exiger moins de cela de nos élus revient inévitablement à affaiblir le système et à menacer son intégrité.
[Français]
D'un point de vue d'enquêteur, il reste toujours plusieurs questions en suspens qui demandent des réponses.
Merci.
:
Merci beaucoup, monsieur le président.
Monsieur le président, honorables députés, bonjour. Je m'appelle Raf Souccar. Je suis responsable de la police fédérale à la GRC. Je suis accompagné de M. Bob Paulson, qui a récemment accepté le poste de commissaire adjoint des enquêtes criminelles relatives à la sécurité, ainsi que de M. Christian Roy, des services juridiques de la GRC.
À l'invitation du comité, nous sommes ici pour expliquer le rôle de la GRC en ce qui concerne la vérification des antécédents préalable à la nomination des candidats à des postes ministériels.
[Français]
Je vais fournir de l'information au comité et répondre aux questions des membres du comité au meilleur de mes connaissances.
Pour plusieurs considérations, dont la vie privée des individus, les commentaires de la GRC seront limités. Vous comprendrez que la GRC ne fait généralement pas de commentaires sur des dossiers ou des particuliers, et ne divulgue pas le contenu de ses dossiers relatifs à des personnes nommées. Cette mesure vise à protéger l'intégrité du processus d'enquête et la vie privée des personnes contre qui on n'a porté aucune accusation et de qui on n'a obtenu aucune déclaration de culpabilité.
[Traduction]
Vous comprendrez que la GRC ne fait généralement pas de commentaires sur des dossiers ou des cas particuliers ni ne divulgue le contenu de ses dossiers concernant les particuliers. Cette mesure vise à protéger l'intégrité du processus d'enquête et la vie privée des personnes contre qui on n'a porté aucune accusation. Je ne vais donc pas parler des résultats particuliers d'une vérification des antécédents préalable à une nomination.
La GRC participe à deux types de processus de vérification des antécédents différents, et il importe de faire la distinction entre les deux. Le premier processus, c'est la vérification des antécédents des candidats à certaines charges publiques, qui a lieu avant la nomination à un poste gouvernemental important, et le second, c'est le processus d'autorisation de sécurité. Le rôle que nous jouons dans le cadre de chacun de ces processus est différent.
Il est également important de définir les rôles particuliers que joue la GRC dans chacun de ce deux processus distincts. Pour soutenir le Bureau du Conseil privé, la GRC effectue des vérifications des antécédents des différents hauts fonctionnaires avant leur nomination, notamment les ministres, les sénateurs, les membres du Conseil privé, les chefs d'organismes, les chefs de société d'État, les chefs de missions canadiennes et les directeurs de la Banque du Canada.
[Français]
Le processus complet est défini par les lignes directrices émises par le greffier du conseil et géré par le directeur des Opérations de sécurité au Bureau du Conseil privé. Les requêtes de vérification sont dirigées par le directeur des Opérations de sécurité du Bureau du Conseil privé, au nom du greffier du Conseil privé, au commissaire de la GRC.
[Traduction]
Ces vérifications des antécédents sont effectuées dans le plus grand secret, et elles concernent les personnes dont le nom a été fourni par le directeur des opérations de sécurité seulement, et non leur conjoint ou conjointe, leur partenaire, un membre de leur famille immédiate ou une connaissance de la personne concernée.
Ces enquêtes se limitent à une vérification dans les bases de données, comme celles des casiers judiciaires et celles des renseignements en matière de criminalité. Elles comprennent aussi, dans les cas où c'est pertinent, des vérifications auprès des services de police provinciaux et municipaux. Cependant, les vérifications ne comportent pas de mesures d'enquête supplémentaires comme par exemple des enquêtes dans le voisinage.
Chacune des vérifications est effectuée au cas par cas. À la lumière d'information qui permet de croire qu'il y a une possibilité d'activité criminelle ou que la personne a fait l'objet d'une enquête dans le passé ou fait l'objet d'une enquête en cours, la GRC évalue l'exactitude, la fiabilité et la pertinence de l'information et communique cette information au BCP.
En temps normal, la marche à suivre pour signaler une vérification dont les résultats révèlent de l'information ou des renseignements pouvant être inquiétants consiste à acheminer l'information au directeur des opérations de sécurité du Bureau du Conseil privé.
[Français]
Toute question additionnelle quant aux vérifications des antécédents préalables à la nomination est plutôt adressée par le Bureau du Conseil privé, qui dirige et gère ce processus.
Les attestations de sécurité sont distinctes du processus de vérification des antécédents préalable à la nomination. L'attestation de sécurité détermine la fiabilité et la loyauté d'un individu avant qu'on lui donne accès à des renseignements classifiés.
[Traduction]
Le processus de vérification de sécurité comporte plusieurs autres étapes. Par exemple, en plus d'une vérification du casier judiciaire, le processus comprend aussi une vérification de la fiabilité relative aux diplômes, aux qualifications professionnelles et aux emplois précédents. Selon le niveau de l'autorisation de sécurité, le processus peut également comprendre des entrevues avec les membres de la famille, les amis, les connaissances, les collègues, les anciens employeurs et les voisins de la personne.
Les vérifications de sécurité sont régies par la politique du gouvernement sur la sécurité qui est publiée par le Conseil du Trésor, et chacun des ministères est responsable de ses propres vérifications de sécurité. Cela inclut la détermination du niveau de vérification de sécurité nécessaire pour chacun des postes au sein de chacun des ministères.
[Français]
Mesdames et messieurs membres du comité, cela met fin à mes déclarations préliminaires, et je suis disposé à répondre à vos questions.
[Traduction]
Merci, monsieur le président.