:
Merci, monsieur le président.
C'est un honneur pour moi d'être ici avec vous, mes collègues. Je pense que le travail de ce comité est très important. La sécurité de nos citoyens d'un océan à l'autre est une priorité pour notre gouvernement, et je suis convaincu que c'est une priorité pour vous également.
[Traduction]
C'est pourquoi cela m'intéresse toujours de recevoir les renseignements que vous possédez ainsi que vos conseils et les questions que vous posez au sujet de tout un éventail de préoccupations. Vous nous avez entendu dire plusieurs fois déjà que la sûreté et la sécurité des citoyens est le rôle premier de tout palier de gouvernement, quel qu'il soit. Je sais que c'est également là-dessus que vous vous concentrez, et j'apprécie cela.
Dans le courant d'une année, l'on enregistre au Canada quelque 95 millions de personnes qui traversent nos frontières pour un séjour de plus ou moins longue durée — je dis bien 95 millions. Près de 263 000 d'entre elles demandent ou ont reçu un statut d'immigrant d'un genre ou d'un autre. Je pense que cela reflète la générosité et l'histoire de notre pays en accueillant d'autres, et que cela envoie par ailleurs le signal qu'il nous faut des gens qui immigrent chez nous pour continuer de bâtir cette nation, qui en est une de solidité et de paix. Nous avons en la matière une approche très accueillante.
Il arrive de temps en temps qu'entrent dans notre pays des personnes d'intérêt. De temps à autre, mais cela est rare, il s'agit de personnes qui sont considérées être dangereuses pour le Canada, pour ses citoyens et peut-être pour nos intérêts. Il peut s'agir de personnes ayant des affiliations ou des antécédents terroristes connus. Il peut s'agir de personnes engagées dans la criminalité organisée. Il peut s'agir de personnes dont on sait qu'elles seraient susceptibles d'épier des citoyens canadiens.
Cela présente un problème. Dans le courant de l'année, avec 95 millions de visiteurs, dont un quart de million qui souhaitent demeurer au pays pour de longues périodes, il y en a qui sont jugées être interdites de territoire. Comme c'est le cas pour tout pays devant un tel constat, ces personnes ne sont pas admises sur le territoire. Dans ces cas, nombre des personnes visées retournent dans leur pays d'origine ou alors se rendent dans un autre pays. Mais il arrive que l'intéressé veuille en appeler d'une telle décision. Cela pose alors un dilemme à nos autorités.
[Français]
Que doit-on faire quand des gens à nos frontières représentent une menace pour nos citoyens et citoyennes et pour notre pays?
[Traduction]
Alors que faisons-nous dans une situation dans laquelle la personne est jugée inadmissible du fait de constituer une menace, mais n'accepte pas cette désignation et dit qu'elle va demeurer au pays?
Et elle peut y demeurer. Elle peut faire appel. Il y a chaque jour des appels. Il y a des milliers d'appels qui sont entendus, et nous avons un système d'appels généreux. En fait, les gens peuvent en appeler de ce statut. Une fois un appel enclenché, l'intéressé demandant peut-être le statut de réfugié, il peut durer longtemps, dans certains cas, des années.
Le dilemme ici est que vous avez une personne jugée dangereuse mais qui fait appel. La plupart des gens, lorsqu'ils sont engagés dans une procédure d'appel, présentent leur appel et sont ensuite libres de demeurer au pays et de s'y déplacer. Mais voici que vous avez une situation dans laquelle la personne visée est considérée comme étant extrêmement dangereuse.
C'est ainsi que l'on a élaboré un régime de certificats de sécurité. Comme vous le savez, cela n'est pas nouveau. C'est un mécanisme qui a été élaboré il y a des années de cela par le gouvernement libéral. Ce n'est pas souvent que l'on y recourt, mais ce mécanisme permet au ministre de la Sécurité publique ou au ministre de la Citoyenneté et de l'Immigration de signer un certificat disant que la personne, pendant qu'elle est ici, doit être détenue en attendant l'issue du processus d'appel.
Cette mesure doit également être approuvée par un juge de la Cour fédérale, qui verra tous les renseignements au sujet de la personne et ayant conduit à sa désignation comme élément dangereux. Si la cour est d'accord avec le ministre signataire, alors la personne est détenue. Son appel se poursuit, mais elle est détenu
Il s'agit d'un processus de détention intéressant, car nous appelons cela un mécanisme de détention trilatéral. Il n'a que trois côtés, ce qui veut dire que la personne peut à tout moment retourner à son pays d'origine. Cependant, il arrive que l'intéressé dise que s'il retourne dans son pays d'origine, alors il craindra d'être torturé ou qu'il lui arrive autre chose, et c'est ainsi qu'il demeure en détention en attendant l'issue de l'appel.
Comme je l'ai dit, ce processus est en place au Canada depuis de nombreuses années. L'on y a recouru 28 fois depuis 1991. L'on n'en fait pas un usage très important, vu qu'il y a un quart de million de personnes qui viennent chaque année ici avec un statut d'immigrant d'un genre ou d'un autre. L'on s'en est servi six fois depuis 2001. Il a toujours été utilisé alors que des gouvernements libéraux étaient au pouvoir. Cela ne le diminue aucunement. Nous avons appuyé ce processus particulier.
La Cour suprême du Canada, dans l'affaire Charkaoui, s'est penchée sur la chose il y a de cela un peu plus d'un an, et, contrairement à ce qu'on peut souvent lire dans les journaux... On lit souvent que la disposition a été annulée du fait d'être inconstitutionnelle. Le processus de certificat de sécurité n'a pas été annulé et n'a pas, en tant que processus général, été jugé inconstitutionnel. Il comportait cependant certains éléments dont la Cour suprême estimait qu'ils devaient être corrigés. S'ils ne l'étaient pas, alors le processus allait devenir nul et sans effet. Le délai est le 23 février 2008, je pense.
Après avoir examiné soigneusement ce qu'a dit la Cour suprême, écouté les témoignages et les préoccupations exprimés autour de cette table et discuté de la question avec tous les experts et divers groupes d'intérêt, nous croyons avoir respecté la volonté de la Cour suprême.
Premièrement, la cour a demandé que l'on désigne un intervenant portant le titre de défenseur. Une personne qui est détenue peut avoir un avocat, et c'est le cas de la plupart. Cependant, l'avocat n'est pas autorisé à voir les éléments liés à la sécurité nationale et pouvant mettre en danger le pays et toute personne ayant pu glaner ces informations par le biais de ses activités de renseignement visant la personne détenue.
L'avocat aura une capacité limitée d'examiner tous les renseignements. Cependant, le défenseur, qui sera désigné ou dont on autorisera la désignation pourra, lui, voir toute la gamme des renseignements, même ceux considérés comme intéressant la sécurité nationale.
Il s'instaure un continuum. Tout d'abord, le défenseur rencontrerait la personne détenue et son avocat-conseil et pourrait se faire une idée des genres de questions qu'il ou elle pourrait poser à huis clos
Le défenseur obtiendrait alors les documents non classifiés portant sur les antécédents de l'intéressé, puis il pourrait se présenter devant la cour à huis clos et examiner tous les renseignements, même ceux qui sont classifiés.
À partir de ce moment-là, ce défenseur est habilité à faire appel au nom de la personne détenue et intervient à cette fin, pour protéger et défendre les intérêts de la personne détenue. Comme vous pouvez le voir, et comme vous le savez — je sais que vous avez parcouru le projet de loi —, le fonctionnement du processus est expliqué dans le détail dans le texte.
D'après ce que je crois comprendre, monsieur le président, suite à cette heure qui a été prévue ici, il y aura des spécialistes de l'aspect technique de la chose qui pourront fournir des réponses si vous avez des questions importantes à poser relativement au menu détail du texte de loi lui-même.
Voilà donc la première exigence à laquelle nous avons répondu. La deuxième concernait l'autorisation d'un contrôle du certificat. Dans le cas de la loi antérieure, étant donné son libellé, il y avait en place un processus d'examen qui s'appliquait aux résidents permanents — et, n'oubliez pas que l'on ne peut pas recourir à des certificats de sécurité dans le cas de citoyens canadiens —, mais il y avait en place pour les résidents permanents un contrôle, premièrement, devant intervenir dans les 48 heures suivant la réception d'un certificat de sécurité imposant la détention. Ces personnes auraient fait l'objet d'un contrôle dans les 48 heures, puis au moins tous les six mois, car, comme je l'ai dit, ce processus peut s'étaler sur plusieurs années.
Ce mécanisme n'était pas à la disposition de ceux considérés comme étant des ressortissants étrangers s'ils n'étaient pas résidents permanents. La Cour suprême a déclaré que cela devait être corrigé, et nous pensons l'avoir fait. Les mêmes dispositions qui s'appliquent aux résidents permanents s'appliqueront aux ressortissants étrangers. Ceux-ci auront droit à un contrôle immédiatement, dans les 48 heures suivant la désignation, et au moins tous les six mois par la suite.
Le troisième volet — et il y a également un certain nombre de plus petits éléments — concerne ce que l'on appelle la clause restrictive. Cette disposition a un effet limitant quant aux éléments pouvant faire l'objet d'un examen et dont un juge pourrait ordonner l'examen. C'est en vérité, il me semble, le comité sénatorial chargé d'examiner la Loi antiterrorisme, qui souhaitait la révocation de cette disposition, et c'est ce que nous avons fait.
Le président est en train de me faire signe de boucler, même si je pense bien ne pas encore en être à dix minutes, mais je ne voudrais pas utiliser tout le temps qui m'a été accordé, car j'aimerais entendre ce que vous avez à dire.
Voilà donc qui montre que nous avons donné suite aux directives de la Cour suprême et que cette loi résistera en fait aux contestations futures. J'invite les membres du comité — nous ne demandons pas un examen hâtif, ni que les gens soient imprudents en bougeant trop vite en la matière — à garder à l'esprit qu'il nous faut faire ce qui est prévu ici. Ce projet de loi doit être adopté avant le 23 février, sans quoi non seulement la disposition sera annulée, mais les personnes qui sont présentement en détention, et dont la Cour fédérale estime qu'elles devraient y demeurer, ne le seraient en fait plus. Il n'y a pas d'urgence extrême, mais il y a des contraintes temporelles irrésistibles, et je demanderais que vous en teniez également respectueusement compte.
Merci de vos questions et suggestions.
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Merci, je l'aimerais. J'ai deux questions, selon ce que fait de moi le président.
Ma première question, monsieur le ministre, concerne le projet de loi en matière de certificats de sécurité que vous avez déposé. Il autorise la production par le gouvernement et l'utilisation par le juge que de preuves dignes de foi et utiles. Pourquoi n'avez-vous pas jugé approprié d'exclure expressément tout élément de preuve obtenu par la torture, la dégradation ou des traitements inhumains? En vertu de l'actuelle loi canadienne, les tribunaux considèrent de telles preuves comme étant tout à fait inadmissibles. Pourquoi n'incluriez-vous pas expressément l'interdiction de l'utilisation de toute preuve qui est le produit de la torture?
Deuxièmement, je m'écarte un petit peu du sujet et je sais que le président va peut-être dire quelque chose. M'autorisez-vous à poser la question? Vous pouvez toujours la déclarer irrecevable.
Monsieur, je veux parler de l'Agence des services frontaliers du Canada. Le rapport de l'ASFC est sorti hier. Il en ressort clairement, à mon sens, que les différents rapports, sans lien entre eux, qui vont émaner de l'ensemble des institutions fédérales, qu'il s'agisse de rapports de police, de l'examen de Paul Kennedy ou du rapport de l'ASFC, vont aboutir chez vous. Ils vont être disjoints, isolés les uns des autres et ne vont pas livrer les réponses complètes, exhaustives que nous cherchons. Le processus de la Colombie-Britannique est le seul qui va pouvoir fournir des réponses exhaustives et, malheureusement, et ironiquement, la Colombie-Britannique n'a en la matière aucune compétence.
Pourquoi ne monteriez-vous pas au marbre en commandant une enquête publique exhaustive qui examinerait tous les éléments sous compétence fédérale et en vous acquittant de votre devoir en tant que ministre de la Couronne au lieu de vous en remettre à des gouvernements provinciaux qui n'ont pas compétence en la matière?
Merci, monsieur le ministre.
Le NPD ayant une position quelque peu différente en la matière, je vais prendre environ une minute sur mes sept minutes pour mettre un petit peu cela en contexte. Je pense que le ministre sait que le NPD s'oppose au projet de loi. Nous croyons que le terrorisme, l'espionnage et le crime organisé sont de très graves questions qui doivent être résolues sous le Code criminel du Canada. Nous ne croyons pas forcément que les Canadiens sont plus en sécurité lorsque des personnes qui constituent une menace pour notre régime sont tout simplement obligées à quitter le pays. Nous avons ici dans notre pays un très bon système judiciaire. Nous estimons que quiconque est responsable d'un acte criminel devrait être accusé en vertu du Code criminel, quel que soit son statut au Canada.
Nous craignons que, dans ces circonstances, le mécanisme de certificat de sécurité proposé dans le projet de loi vienne saper certaines valeurs fondamentales au sein de notre système judiciaire. Même avec la disposition de désignation d'un défenseur — et je sais que nous en discuterons davantage —, nous continuons de croire que les certificats de sécurité violent certaines libertés civiles qui sont importantes pour toute démocratie.
Compte tenu de ces objections, j'aimerais explorer un petit peu avec le ministre certaines des questions qui me préoccupent, et je vous remercie d'y répondre.
Si un ressortissant étranger ou un résident permanent est soupçonné d'actes terroristes, il est détenu et peut faire appel — ce qui est juste — et risque ensuite d'être expulsé au titre de l'étape suivante possible dans le processus de certificat de sécurité. Que se passe-t-il si un citoyen canadien est accusé du même crime? Celui-ci serait-il arrêté, accusé, traduit en justice, puis puni? Pourquoi donc existe-t-il deux processus distincts?
Deuxièmement, lorsqu'un résident permanent ou un ressortissant étranger est considéré comme étant une menace au Canada et est renvoyé dans son pays, que lui arrive-t-il en arrivant dans son pays? Est-il alors libre de reprendre l'organisation des choses qu'on craignait qu'il organise ici? Ou bien la personne est-elle visée par quelque sanction à son retour?
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Je vais m'efforcer de répondre à ces questions.
Premièrement, j'ai mentionné l'année 1991 en disant que, dans le cadre du processus de certificats de sécurité, 28 demandes avaient abouti. Je n'ai pas voulu donner l'impression que ce processus a été enclenché en 1991; je pense que c'est en 1977 que cela a vu le jour, alors j'aurais dû mentionner cela dès le début.
Si je ne m'abuse, cela visait en définitive le crime organisé. Certaines personnes avaient été identifiées à l'échelle internationale comme étant si engagées dans la criminalité organisée qu'il était impératif d'élaborer un mécanisme. Ces personnes tentaient de venir au Canada et, vu que l'on savait couramment quelles étaient ces personnes et ce qu'elles faisaient, le gouvernement libéral du jour avait dit, à très juste titre, je pense, qu'il fallait qu'il y ait un mécanisme pour stopper le phénomène. Oui, ces personnes pouvaient faire appel, mais elles étaient si dangereuses... Peut-être qu'il était question de stupéfiants ou d'assassinats... Qui sait? En tout cas, on disait que ces personnes étaient si dangereuses qu'il allait tout simplement falloir trouver le moyen de les détenir pendant qu'elles se trouvaient ici.
Lorsque le régime est donc entré en vigueur, il était au départ très axé sur la criminalité organisée, et c'est là une partie importante de votre question. Nous examinons ces choses dans un contexte post 11 septembre, songeant cette fois-ci tout le temps au terrorisme, mais cela s'applique en fait au crime organisé. Dans un cas, il n'y a pas très longtemps, la procédure a été appliquée à une personne qui était un espion connu; le même processus a été enclenché, alors cela ne se limite pas strictement au terrorisme.
Ai-je couvert tous les éléments de votre question? Ai-je oublié quelque chose? J'avais noté l'aspect sécurité nationale, et lorsque cela a commencé...
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Cela remonte un petit peu en arrière, mais dans le courant de son examen, il avait été décidé par le sous-comité d'inclure le contrôle des certificats de sécurité, même si cela s'inscrivait sous la Loi sur l'immigration et la protection des réfugiés.
Il est intéressant que ce soit vous qui êtes le ministre responsable en ce qui concerne le projet de loi , monsieur, et non pas le , mais peut-être que c'est là la nouvelle réalité. C'est l'aspect traitement. Franchement, ce me préoccupe peu.
J'aimerais dire quelques petites choses au sujet de quelques éléments. L'une des choses sur laquelle notre sous-comité s'était entendu — avec, il faut le reconnaître, des opinions dissidentes de la part du Bloc et du NPD — était que les certificats de sécurité étaient toujours requis, mais que des améliorations devaient être apportées au régime. Nous pensions être en assez bonne compagnie avec la Cour suprême. Je ne sais plus quelle décision est venue en premier.
L'un des éléments convaincants pour moi a été la déclaration de Paul Kennedy devant le tout premier sous-comité. Il n'était à l'époque pas commissaire aux plaintes; il était haut fonctionnaire à Sécurité publique et Protection civile Canada. Il avait apporté avec lui un dossier concernant un prétendu assassin iranien. Le classeur était volumineux, et il avait masqué tous les passages pouvant compromettre la sécurité nationale et la confidentialité. Il a passé tout le dossier en revue avec le comité.
Était assis à la table, comme membre du panel, un membre de la B.C. Civil Liberties Association. Je me souviens de lui avoir demandé s'il aurait aimé avoir la personne visée comme voisin. Il avait répondu que non. J'avais répliqué en disant: « Alors, votre problème c'est...? » Et il avait répondu: « Eh bien, c'est le processus ». Nous sommes d'accord. Nous pensons que le processus doit être amélioré.
Il y a quelque chose qui est proposé dans le projet de loi qui m'intrigue et me déçoit quelque peu. Notre sous-comité avait recommandé un avocat-conseil spécial, un peu à la manière d'un guide, qui se serait occupé non seulement du processus des certificats de sécurité, mais également d'un certain nombre d'autres mécanismes, comme par exemple la radiation d'oeuvres de bienfaisance enregistrées, le refus du statut d'oeuvre de bienfaisance reconnue et les demandes de divulgation d'information en vertu de la Loi sur la preuve au Canada. Il y a eu des allégations — dont certaines qui ont, je pense, du mérite — selon lesquelles il serait ici aussi question de caractéristiques de type chambre étoilée.
La réponse du gouvernement cet été a paru quelque peu tiède. Le gouvernement a dit: « Le gouvernement estime en ce moment qu'une étude plus poussée du recours à des défenseurs dans d'autres régimes est requis ». Si on lit entre les lignes, j'ignore si cela veut dire que nous ne sommes pas d'accord et que nous jetons cela par-dessus bord, s'il y a une étude, ou bien, s'il y a une étude, quels seront les délais.
Quelles sont certaines des questions qui ont été soulevées en vue de ne pas adopter ces recommandations en même temps? Je ne prétends pas que nous exercions un monopole sur la vérité et la sagesse en la matière, mais envisagez-vous d'élaborer un cadre devant servir à ces processus également?
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Je suppose que je poserais la question de la liberté des prix? Mais je conviens que les gens soulèvent cette question dans le contexte de la nécessité d'être responsable dans la façon de dépenser l'argent des contribuables.
Le centre lui-même, connu sous le nom de centre de détention, construit par les libéraux — à la demande, en fait, de personnes qui étaient à l'époque détenues dans un établissement provincial qui n'était pas l'endroit approprié pour elles — , avait coûté 2,3 millions de dollars, pour six lits. Il y a donc là un coût.
Le coût moyen de détention d'une personne par le service correctionnel, selon l'établissement dont il est question au pays, peut être aussi bas que 87 500 $, mais il peut également dépasser les 300 000 $. Il y a là toute une fourchette, mais la moyenne par personne est de plus de 100 000 $.
Tel ne serait pas le cas pour les personnes détenues dans cet établissement particulier. Les coûts y sont supérieurs. L'on n'y retrouve pas les efficiences et les économies d'échelle qui sont possibles si vous avez, mettons, 100 détenus.
Le coût du défenseur n'aura pas à être assumé par la personne détenue. D'aucuns diront peut-être qu'il s'agit là d'une vaste protection juridique gratuite, mais qui coûte cher à la collectivité, mais au Canada, nous prisons ces genres de protections. Nous pensons donc que, dans la plupart des cas, les contribuables y verront de l'argent bien dépensé, pour protéger nos libertés et pour protéger en même temps les citoyens.
C'est toujours un équilibre, toujours un défi, et les coûts ne seront pas insignifiants, mais nous estimons que les coûts sont appropriés étant donné que l'on parle de la sauvegarde de notre Charte des libertés et de la sauvegarde des libertés individuelles.