Bonjour à tous et bienvenue à la 20e séance du Comité permanent des comptes publics.
Je voudrais tout particulièrement souhaiter la bienvenue à Mme Shanahan qui se joint à nous aujourd’hui. Comme quelqu’un l’a fait remarquer, nous appelons toujours le tableau qui figure à la fin de nos rapports le tableau Shanahan. C’est un héritage de l’époque où la députée siégeait à ce comité. Je n’en suis pas membre depuis longtemps, mais jusqu’à présent, je trouve que c’est un excellent comité. C’est vraiment un plaisir d’en faire partie, avec les collègues et tous les collaborateurs qui sont là pour nous aider. Je suis députée depuis 12 ans et je dois dire que les fonctionnaires qui travaillent pour nous en comité assurent vraiment un service fantastique. Ils font un excellent travail.
Le Comité se réunit en séance publique aujourd’hui pour examiner le Rapport 4, La surveillance de la publicité du gouvernement du Canada, des Rapports du printemps 2019 du vérificateur général du Canada.
Comme vous le savez, la réunion d’aujourd’hui se déroule en format hybride, conformément à l’ordre de renvoi de la Chambre du 25 janvier 2021. Par conséquent, les députés peuvent participer aux délibérations en présentiel, dans la salle, ou en virtuel, avec l’application Zoom. Mais je crois savoir qu’aujourd’hui, tout le monde utilise le format virtuel. Je tiens à remercier tous les témoins d’avoir été au rendez-vous, en virtuel, bien à l’avance pour faire les tests de son. Notre réunion devrait donc bien se dérouler. Merci à tous encore une fois.
J’aimerais rappeler aux membres du Comité que nous avons accès aux services d’interprétation et qu’au bas de votre écran, vous avez le choix entre « parquet », « anglais » et « français ». Avant de prendre la parole, vous devez cliquer sur l’icône du micro pour activer votre propre micro, sinon vous devrez de l’argent à Matt Green. Quand vous avez fini de parler, n’oubliez pas de fermer votre micro pour éviter toute interférence.
Je vous invite à parler lentement et distinctement. À moins de circonstances exceptionnelles, vous devez, si vous êtes en virtuel, utiliser un casque avec micro. Si un problème technique survient, comme cela s’est passé au début de cette réunion, prévenez-moi. Il sera peut-être nécessaire de suspendre la réunion pendant quelques minutes en attendant que tous les députés puissent y participer pleinement.
J’aimerais maintenant souhaiter la bienvenue à nos témoins.
Nous accueillons aujourd’hui, du Bureau du vérificateur général, Andrew Hayes, sous-vérificateur général, et Michelle Salvail, directrice principale.
Du ministère des Services publics et Approvisionnement Canada, nous accueillons Bill Matthews, sous-ministre, et Jean-Pierre Blais, sous-ministre adjoint, Receveur général et des pensions.
Du Conseil du Trésor, nous accueillons Peter Wallace, secrétaire du Conseil du Trésor du Canada, et Kelly Acton, secrétaire adjointe, Communications stratégiques et affaires ministérielles.
Bienvenue à tous et à toutes.
Je donne maintenant la parole à M. Hayes pour cinq minutes.
:
Madame la présidente, je vous remercie de nous donner l’occasion de discuter de notre rapport sur la surveillance de la publicité du gouvernement du Canada, qui a été déposé au Parlement en mai 2019. Je suis accompagné aujourd’hui de Michelle Salvail, qui était la responsable de l’audit.
Le gouvernement du Canada utilise divers outils de communication pour faire connaître ses programmes et services. Un message est considéré comme une publicité si le gouvernement paie pour son placement dans les médias traditionnels comme les journaux, la télévision, la radio et les panneaux publicitaires, ou dans les médias numériques comme les sites Web ou les réseaux sociaux.
En 2016, le gouvernement du Canada a défini ce qui constituait une communication non partisane, y compris en publicité, dans la Politique sur les communications et l’image de marque. Le gouvernement a aussi exigé que toutes les campagnes de publicité dont le budget dépasse 500 000 $ subissent un examen externe pour évaluer leur impartialité politique au moyen d’un ensemble précis de critères.
Notre audit visait à déterminer si le Secrétariat du Conseil du Trésor du Canada et Services publics et Approvisionnement Canada s’assuraient que le gouvernement respectait son engagement à l’égard de la publicité non partisane. Dans l’ensemble, nous sommes d’avis que le gouvernement n’a pas surveillé la publicité fédérale avec assez de rigueur pour garantir qu’aucun fonds public n’avait été dépensé pour des publicités partisanes.
Le Secrétariat du Conseil du Trésor du Canada n’a pas évalué d’autres risques que le coût lorsqu’il a établi le processus d’examen externe pour les campagnes dont les budgets dépassaient 500 000 $. Autrement dit, le seuil reposait seulement sur le budget des campagnes. Et le Secrétariat n’a pas tenu compte d’autres facteurs de risque importants comme l’auditoire potentiel ou le sujet de la campagne. Par exemple, une campagne à faible coût peut comporter plus de risques parce qu’elle porte sur un sujet politique sensible, comme l’aide médicale à mourir. En revanche, une vaste campagne de sensibilisation sur un sujet neutre, comme le lavage des mains, coûtera beaucoup plus mais sera moins susceptible d’avoir un caractère politique.
Nous avons également constaté que le Secrétariat n’avait pas surveillé la qualité des examens externes effectués par Normes de la publicité, l’organisme à but non lucratif chargé par le Secrétariat de réaliser les examens. Dans les dossiers fournis par le Secrétariat que nous avons examinés, nous avons trouvé peu d’éléments probants de l’analyse effectuée pour appuyer l’évaluation des campagnes de publicité par rapport aux critères. Cette lacune en matière de suivi signifie que le Secrétariat peut avoir raté des occasions de relever et de corriger des faiblesses dans le processus de surveillance.
[Français]
Services publics et Approvisionnement Canada examine les campagnes dont le budget est inférieur au seuil de 500 000 $ pour veiller à leur conformité aux exigences des lois et des politiques, y compris celles concernant l'impartialité politique.
Nous avons trouvé peu d'éléments probants indiquant que le ministère avait mené des examens uniformes et exhaustifs en fonction de tous les critères relatifs à l'impartialité politique. Par exemple, nous n'avons trouvé aucun élément indiquant que les examinateurs avaient vérifié les faits et les statistiques présentés dans les campagnes afin de confirmer leur caractère factuel, même si, selon la politique sur les communications et l'image de marque, les communications non partisanes doivent être objectives, factuelles et explicatives.
Nous avons fait cinq recommandations à l'intention du Secrétariat du Conseil du Trésor du Canada et une recommandation à l'intention de Services publics et Approvisionnement Canada. Ces deux organisations ont accepté nos recommandations et ont préparé des plans d'action. Selon les échéances fixées dans ces plans, toutes nos recommandations devraient avoir été mises en œuvre à l'heure actuelle.
Bien que nous n'ayons pas effectué d'autres travaux d'audit depuis 2019, je tiens à souligner que certaines modifications ont été apportées au processus d'examen externe. Par exemple, le seuil pour soumettre une campagne publicitaire à un examen externe a été abaissé à 250 000 $. Les membres du Comité voudront peut-être demander au Secrétariat du Conseil du Trésor du Canada si son analyse des facteurs de risque autres que le coût a mené à d'autres modifications du processus.
Depuis la fin de notre audit, le site Web du gouvernement montre que plus de 50 campagnes supplémentaires ont été soumises à un examen externe obligatoire, y compris celles portant sur la pandémie de COVID-19. Nous soulignons également que les résultats des examens publiés depuis notre audit indiquent plus de cas de non-conformité aux critères, comme l'exactitude, le caractère factuel et l'objectivité. Nous considérons ces résultats comme une indication de l'incidence positive de notre travail.
Je termine ainsi ma déclaration d'ouverture. Nous serons heureux de répondre à toutes les questions des membres du Comité.
Je vous remercie.
Madame la présidente, membres du Comité, je vous remercie de m’avoir invité à venir vous parler de la réponse de Services publics et Approvisionnement Canada au rapport du vérificateur général du Canada du printemps 2019 sur la surveillance de la publicité du gouvernement du Canada.
Comme l’a indiqué la présidente, je suis accompagné aujourd’hui de M. Jean-Pierre Blais, qui est le sous-ministre adjoint responsable de l’action du ministère dans ce domaine.
Madame la présidente, Services publics et Approvisionnement Canada est déterminé à s’assurer que la publicité des ministères du gouvernement du Canada est non partisane. Nous avons accepté la recommandation selon laquelle nous devions fournir à nos conseillers une orientation claire et de la formation sur la manière de réaliser les examens de la publicité du gouvernement du Canada afin d’en assurer le caractère non partisan, et nous y avons donné suite.
Aujourd’hui, je ferai un bref survol du rôle que Services publics et Approvisionnement Canada joue dans la surveillance du processus publicitaire du gouvernement du Canada, ainsi que des mesures que nous avons prises pour réaliser les objectifs énoncés dans la recommandation du Bureau du vérificateur général.
La communication avec la population canadienne, qui se fait notamment au moyen de la publicité, est essentielle au travail du gouvernement du Canada et a une incidence directe sur la confiance du public en son gouvernement. La publicité du gouvernement permet de transmettre des renseignements importants sur les politiques, les programmes et les services, de l’information sur les droits et les responsabilités conférés par la loi aux Canadiens et aux Canadiennes, ainsi que de l’information destinée à protéger leurs intérêts et leur bien-être.
SPAC fournit des services consultatifs et des conseils techniques concernant les exigences des lois et des politiques, ce qui englobe le Programme de coordination de l’image de marque, les langues officielles et l’impartialité politique, entre autres. Nous examinons donc tous les produits publicitaires soumis et, s’il y a lieu de le faire, nous conseillons les ministères.
S’agissant du Processus d’examen du caractère non partisan de la publicité, les campagnes dont le budget dépasse 250 000 $ — et si je me souviens bien, ce plafond était de 500 000 $ au moment de cet audit — doivent être soumises à un processus d’examen externe coordonné par SPAC. Celles dont le budget est inférieur à ce plafond peuvent faire l’objet d’un examen officiel, à la discrétion du ministère annonceur.
En ce qui concerne la recommandation adressée à SPAC, le Bureau du vérificateur général du Canada a recommandé, après un examen des dossiers et de la recommandation du ministère, que celui-ci donne de la formation sur la façon de mener les examens, y compris la consignation des justifications pour les évaluations.
C’est précisément ce que nous avons fait.
Dans son rapport, le vérificateur général fait six recommandations concernant le mécanisme de surveillance du caractère non partisan de la publicité, dont une, celle du paragraphe 4.51, est adressée à notre ministère. La recommandation indique que Services publics et Approvisionnement Canada devrait fournir à sa demi-douzaine de conseillers une orientation claire et de la formation sur la manière de réaliser les examens, notamment sur la consignation en dossier des raisons qui sous-tendent leur évaluation de tous les critères relatifs au caractère non partisan de la publicité. À la suite de cette recommandation du Bureau du vérificateur général, que nous avons acceptée sans réserve, SPAC a procédé immédiatement à la mise à jour des documents de formation et des listes de vérification et à la création de nouveaux, à l’intention de tous ses conseillers. Le tout a été achevé en décembre 2019.
Ce travail a consisté notamment à élaborer un schéma du processus d’examen du caractère non partisan de la publicité pour aider les conseillers de SPAC à faire l’examen de la publicité et à consigner le tout en dossier de manière uniforme. Ce travail a été mené à bien en octobre 2019. Le schéma du processus a été présenté à tous les conseillers pour leur permettre de bien le comprendre et de l’appliquer de manière uniforme.
Par ailleurs, nous avons créé une liste de vérification qui comprend les étapes associées aux critères d’examen du caractère non partisan de la publicité. Ce travail a été achevé également en octobre 2019.
Enfin, le nouveau Système d’information de gestion de la publicité, qui a été acheté et qui est en cours de configuration, permettra de stocker toute la documentation pertinente dans le système même, et il comprendra une étape liée expressément aux examens du caractère non partisan de la publicité.
Toutes ces améliorations à nos processus ont été apportées et sont pleinement fonctionnelles.
Madame la présidente, je vous assure que SPAC s’est acquitté de ses responsabilités comme le recommandait le vérificateur général. Je peux vous dire que nos outils et nos lignes directrices ont été modifiés de manière à permettre l’application uniforme des exigences législatives et politiques concernant la surveillance du caractère non partisan de la publicité.
[Français]
Je m'arrête ici afin de laisser du temps pour répondre aux questions.
[Traduction]
Nous sommes prêts à répondre à vos questions.
Merci, madame la présidente.
:
Merci, madame la présidente.
Comme vous l’avez indiqué, je suis accompagné de Kelly Acton, secrétaire adjointe aux Communications stratégiques et affaires ministérielles du Secrétariat du Conseil du Trésor.
Après mon discours d’ouverture, Mme Acton et moi-même pourrons répondre à toutes vos questions.
Le sujet de la réunion d’aujourd’hui, l’étude du processus d’examen non partisan pour les publicités du gouvernement, est l’un des cinq rapports présentés par le vérificateur général au printemps 2019. Comme nous l’avons déjà indiqué, ce processus d’examen a été mis en œuvre en 2016.
Le Secrétariat du Conseil du Trésor du Canada a tenu compte de toutes les recommandations formulées dans les rapports du printemps 2019 du vérificateur général du Canada. Je vais tout simplement passer ses recommandations en revue, pour que vous puissiez m’interroger là-dessus tout à l’heure.
La première recommandation proposait d’envisager une approche fondée sur le risque pour déceler les campagnes qui présentent un risque plus élevé de partisanerie. Cette recommandation vise à déterminer quel est le meilleur indicateur de risque. Jusqu’à présent, les dépenses publicitaires ont constitué cet indicateur.
Après une analyse approfondie du processus d’examen, il a été conclu qu’un objectif cohérent fondé sur la valeur monétaire demeure l’indicateur de risque le plus fiable. Et le seuil a maintenant été réduit pour l’examen obligatoire des campagnes publicitaires de 500 000 $ à 250 000 $. Ce nouveau seuil reflète la nature changeante du secteur et l’utilisation accrue des médias numériques dans les campagnes publicitaires. Cette approche a été conçue pour couvrir au moins 80 % du budget publicitaire annuel du gouvernement.
La deuxième recommandation consistait à s’assurer que l’organisme Normes de la publicité documente la justification de son évaluation des campagnes publicitaires du gouvernement en matière de critères d’examen non partisans. En réponse, un nouveau formulaire d’évaluation pour permettre à l’organisme Normes de la publicité d’évaluer les conceptions publicitaires et de mieux documenter les résultats a été conçu par les dirigeants du SCT et fait maintenant partie du processus.
La troisième recommandation consistait à évaluer la pertinence et l’application du processus d’examen en deux étapes afin de s’assurer qu’il est efficace et qu’il fonctionne comme prévu. Ce processus est mis en place de manière à ce que les publicités soient examinées à deux reprises: une fois au début du processus de production et une autre fois avant d’être mises sur le marché. Cela permet de revoir et de modifier les créations, au besoin, avant d’encourir des coûts ou des retards importants.
Les dirigeants ont constaté que, selon le type de média utilisé dans la publicité, la période entre les examens fluctuait. Sur la base de ces conclusions, il a été déterminé que le processus fonctionnait comme il se devait et n’avait pas besoin d’être modifié. Éclairées par les travaux sur cette recommandation, des directives ont été élaborées pour aider les ministères à planifier le calendrier de leurs demandes d’examen adressées à l’organisme Normes de la publicité. Ces directives ont été communiquées au ministère et affichées sur Canada.ca.
La quatrième recommandation du vérificateur général était d’améliorer la façon dont les dirigeants surveillent les examens des campagnes publicitaires, et de vérifier si Normes de la publicité applique de façon rigoureuse et uniforme tous les critères non partisans dans ses examens. À l’automne 2019, un panel composé de dirigeants du SCT et de SPAC a commencé à évaluer chaque trimestre un échantillon des examens de Normes de la publicité et a déterminé que l’organisme appliquait les critères de manière cohérente. Bien entendu, cette surveillance se poursuit.
La cinquième et dernière recommandation prévoyait un processus indépendant et objectif pour recevoir, examiner et traiter les plaintes du public concernant la partisanerie dans la publicité gouvernementale. En 2020, après avoir examiné différentes options, notamment la possibilité de mettre en place un processus de plaintes indépendant, un projet pilote a été mis en place pour accepter, examiner et rendre compte des plaintes du public dans ce domaine. Le public peut déposer une plainte en ligne sur une publicité du gouvernement du Canada qu’il juge partisane. La nature de la plainte et les conclusions de l’examen seront affichées sur Canada.ca.
Le Secrétariat du Conseil du Trésor est déterminé à faire en sorte qu’il y ait toujours une surveillance indépendante et rigoureuse de la publicité du gouvernement du Canada. L’audit a fait ressortir des lacunes dans le processus et des dysfonctionnements mineurs dans la surveillance. Comme nous l’avons indiqué, ces recommandations ont été prises en compte.
Mme Acton et moi-même sommes maintenant prêts à répondre à vos questions.
Merci beaucoup.
:
Merci beaucoup, et merci à tous les témoins de comparaître devant notre comité.
Le problème que me pose ce processus d'examen, c'est qu'en première année de droit, nous avons tous entendu parler de Lord Denning, notamment lorsqu'il disait que ce n'était pas les partis pris dont il était conscient qui l'effrayaient, mais plutôt les partis pris dont il n'était pas conscient.
J'observe que, pour ce qui est du plafond, il a été ramené de 500 000 à 250 000 $. Mais j'ai l'impression que cela ne donne pas beaucoup de résultats.
Je voudrais tout d'abord m'assurer, avant de commencer, que nous avons bien reçu les chiffres pour 2020, car ce rapport porte sur l'année 2019. Avons-nous reçu les chiffres pour 2020?
Quelqu'un peut-il me répondre?
:
Les lignes directrices sont les mêmes depuis un certain temps, mais ce qui a changé, c'est l'application d'un seuil différent.
Comme je l'ai dit dans ma déclaration liminaire, après avoir longuement étudié la question, nous avons conclu que le budget d'une campagne restait l'indicateur le plus précis et le plus fiable de tous les facteurs, dont l'auditoire. Ces facteurs ont été identifiés par le vérificateur général, et ils ont potentiellement de l'importance.
Pour le dire simplement, nous estimons que le budget d'une campagne est un indicateur fiable des risques potentiels. Quant aux lignes directrices et aux critères, ce sont les mêmes depuis un certain nombre d'années.
:
Je vous remercie beaucoup, madame la présidente.
Je salue mes collègues et l'ensemble des témoins.
Ma question s'adresse à vous, monsieur Hayes. Je vous remercie d'être parmi nous aujourd'hui. C'est toujours un plaisir de vous recevoir et je vous prie de transmettre nos salutations cordiales à Mme Hogan.
J'ai littéralement sursauté, au début de votre allocution, plus précisément au paragraphe 4, alors que vous avez affirmé que « le gouvernement n'a pas surveillé la publicité fédérale avec assez de rigueur pour garantir qu'aucun fonds public n'avait été dépensé pour des publicités partisanes ». J'imagine que vous me voyez venir de loin. Vous comprendrez que j'ai en tête un épisode sombre de l'histoire récente impliquant le gouvernement du Canada et ses activités publicitaires.
Selon la nature de vos conclusions, pouvez-vous affirmer hors de tout doute qu'on ne reverra jamais une version 2.0 du scandale des commandites?
:
Je vous remercie de ces précisions, monsieur Hayes. C'est tout de même inquiétant que nous ne puissions pas avoir de certitude que des fonds publics ne sont pas liés à des activités partisanes. Je comprends aussi que le contexte soit différent de celui de l'époque et qui avait conduit à la commission Gomery. Comme la couleur du gouvernement de l'époque est la même que celle du gouvernement actuel, je me permets de vous dire que j'ai des craintes.
Vous avez également souligné que le Secrétariat du Conseil du Trésor avait mal évalué, voire pas du tout considéré, les examens externes de Normes de la publicité. Plus loin dans vos remarques, vous soulignez les différences de portée que peuvent prendre les publicités du gouvernement.
Dans le contexte actuel, on ne saurait affirmer que les messages invitant les gens à se laver les mains pour prévenir la COVID-19 sont de nature partisane. Cependant, j'ai en tête des publicités qui peuvent porter à confusion, notamment celles de Développement économique Canada, de la BDC, de Destination Canada.
Considérant le contexte politique actuel, pouvez-vous indiquer au Comité que, compte tenu de vos constatations et des millions de dollars investis en publicité, vous aurez l'œil ouvert sur la suite des choses et que vous réactiverez un processus d'audit pour éviter des dérapages?
:
Merci beaucoup, madame la présidente.
Je remercie tous les témoins qui sont parmi nous aujourd'hui.
Ma première question s'adressera à Mme Acton. Nous avons parlé tantôt du nombre de plaintes relatives à la publicité partisane, qui est relativement bas. Mme Acton nous a dirigés vers le site Canada.ca.
Madame Acton, je suis allé directement sur le site Canada.ca et je n'ai pas réussi à trouver la façon de faire une plainte. Ce site répond à l'ensemble des questions que les Canadiens peuvent se poser sur le gouvernement du Canada. Vous avez mentionné que, sur Twitter, il y avait eu des publicités du Secrétariat du Conseil du Trésor sur la manière de déposer des plaintes, et c'est de cette façon que j'y suis parvenu.
Ne trouvez-vous pas problématique que les Canadiens ne puissent pas avoir accès à un processus simple et facile d'accès pour faire une plainte au sujet d'une publicité?
Le site Canada.ca concerne le gouvernement au complet. Je ne pense pas que ce soit une manière d'aider les Canadiens à faire une plainte quand ils trouvent des publicités partisanes.
:
Madame Acton, ce qui est important, c'est d'avoir un processus plus simple et plus accessible pour les Canadiens qui veulent déposer des plaintes, parce qu'on ne peut pas le trouver.
J'ai une autre question à vous poser.
Actuellement, nous sommes en pleine pandémie et beaucoup de publicités sont faites par le gouvernement. Puisque le Secrétariat du Conseil du Trésor continue de baser ses examens sur les sommes d'argent, j'aimerais savoir à quel moment exactement les publicités sont examinées.
Sont-elles examinées au moment de leur conception, au moment de leur diffusion ou plus tard?
À quel moment sonne-t-on l'alarme?
:
Madame la présidente, je peux possiblement fournir la réponse à cette question.
Le processus établi prévoit une évaluation initiale et une évaluation finale. Dans la phase initiale, le ministère fournit un document assez complet sur le plan de communication. Cela comprend les médias qu'on prévoit d'utiliser, les stratégies de communication, les sommes d'argent, et le reste. C'est en se basant sur cette évaluation initiale qu'on sollicite les services des Normes de la publicité. Par la suite, une fois qu'il y a eu des modifications, on soumet cela au comité une deuxième fois.
Ce qu'il est important de réaliser, c'est qu'il y a une différence entre la campagne publicitaire dans son ensemble et les créations individuelles. Par exemple, il peut y avoir une campagne de plus de 250 000 $ qui comprend des annonces très brèves sur un site Internet, mais qui comprend aussi une publicité complète à la télévision.
:
Je ferai quelques remarques, madame la présidente, puis je demanderai à M. Blais d'intervenir aussi.
Premièrement, l'essentiel, c'est le processus, l'objectif et la voie à suivre. L'équipe est relativement peu nombreuse, puisque nous parlons, en gros, de six personnes. De plus, le roulement est faible, et le contraire poserait des problèmes pour la formation continue. Nous voulons être certains que l'équipe utilise les outils et les listes de contrôle.
Monsieur Blais, vous voulez peut-être expliquer comment vous veillez à ce que les connaissances restent courantes.
Merci, monsieur Lawrence, de me céder votre précieux temps de parole.
Je continuerai dans la même veine que M. Berthold au sujet des plaintes du public.
Monsieur Wallace, vous y avez fait allusion dans vos observations préliminaires. J'aimerais avoir quelques précisions.
Je regarde une publicité à la télévision sur la COVID qui rappelle de se laver les mains et de désinfecter, et en arrière-plan, je vois un banc d'autobus vert. Il s'agit manifestement d'une publicité partisane, puisqu'il y apparaît ce banc. Il est évident que c'est une promotion du Parti vert du Canada et de Matthew Green. Il est clair que je vais me plaindre et le signaler.
À ce que je comprends, je porterai plainte en ligne, mais auprès de qui? Est-ce que le site Web du gouvernement du Canada dit clairement où je peux me plaindre et quel est le processus? Vous avez reçu ma plainte. Qui l'examine et qui y répond? Est-ce que vous répondez au plaignant? Dans ses observations préliminaires, M. Wallace déclarait que l'examen est affiché sur le site.
Expliquez-nous en quelques mots ce qu'il advient d'une plainte, par exemple, au sujet d'un banc d'autobus vert.
:
Merci beaucoup, madame la présidente.
J'aimerais aussi remercier les témoins qui comparaissent devant nous aujourd'hui.
J'avais une série de questions à poser, mais je suis vraiment intrigué par celles que certains de mes collègues ont posées.
Il est important de recentrer le débat sur la question des Normes de la publicité, qui détermine les normes de la publicité au Canada depuis plusieurs décennies.
Mme Acton, du Conseil du Trésor, a reconnu que l'organisme des Normes de la publicité existe depuis toujours. C'est un organisme non partisan et à but non lucratif. Il détermine et administre la procédure de la conformité de la publicité comportementale en ligne. Il en fait autant pour les normes de la publicité télévisée ou publiée dans les journaux.
Ma question s'adresse à l'un des représentants du Bureau du vérificateur général.
Monsieur Hayes, considérez-vous les Normes de la publicité comme un organisme légitime et reconnu pour faire ce genre d'évaluation de la non-partisanerie de nos publicités?
:
Je vous remercie de votre question.
Je dirais que oui. Nous considérons que cet organisme est indépendant et qu'il est donc capable d'évaluer des campagnes publicitaires d'un point de vue objectif.
Cela dit, notre rapport soulève des problèmes au sein de cet organisme, notamment sa participation au processus des plaintes. Nous n'avons pas fait d'audit à ce sujet, mais le processus des plaintes a changé. Il est donc probable qu'il a été amélioré.
Quand j'examine cette situation, j'estime que ce groupe effectue les évaluations d'un point de vue objectif.
:
Je vous remercie, monsieur Hayes.
Ma prochaine question s'adresse à M. Wallace.
Depuis 2016-2017, on sait que le gouvernement dépense plus pour de la publicité en ligne, mais le seuil était quand même fixé à 500 000 $. Vous dites vous-même que le nouveau seuil de 250 000 $, qui est en vigueur depuis le 1er avril 2020, permet de récupérer 80 % du budget publicitaire annuel du gouvernement.
Êtes-vous en train de nous dire que, pendant quatre ans, le mécanisme était déficient parce que le seuil était trop faible?
J'ai peine à croire qu'il y a déjà 25 ans, Allan Cutler sonnait pour la première fois l'alarme au sujet du scandale des commandites et du trucage des offres, et nous sommes, à mon avis, à un moment très important, avec le type de dépenses liées à la COVID que vous avons.
J'ose espérer que, dans le cadre du Comité, nous pourrons formuler quelques recommandations solides pour remédier à toute lacune du programme actuel, de sorte qu'après la COVID, quand nous revisiterons le sujet, nous aurons un programme plus complet et meilleur.
Monsieur Hayes, au paragraphe 4.48, vous déclarez:
Nous avons constaté que le Ministère n’avait donné à ses conseillers en communication aucune orientation (par exemple au moyen de manuels ou d’une formation) sur les modalités de réalisation des examens, y compris sur les critères à appliquer et la manière de les appliquer, et sur la nécessité de documenter leurs analyses. À notre avis, ce manque d’orientation pourrait donner lieu à des incohérences dans la manière dont les différents conseillers en communication interprètent et appliquent les critères d’examen des publicités du gouvernement.
Quelle est votre réaction à cet énoncé en particulier, sachant qu'après la COVID, nous allons devoir réexaminer la question? Quelles mesures recommanderiez-vous pour qu'il y ait une norme de service dans tous les ministères?
:
Je vous remercie de ces questions. Je suis sensible aux problèmes soulevés au Comité.
L'examen externe vise à s'assurer que les publicités répondent pleinement aux critères. Quand le Conseil du Trésor a entrepris, à la demande du vérificateur, un examen complet, nous avons étudié la possibilité d'abaisser le seuil. Nous avons examiné plusieurs autres éléments aussi. Le problème des autres éléments, à vrai dire, c'est qu'ils sont par nature subjectifs. Nous avons déjà eu une conversation au Comité sur le caractère nuancé de ces éléments.
Je continue de croire, même s'il est évident que nous écouterons très attentivement l'avis du Comité, qu'il n'y a rien de gratuit, pour être franc, dans la publicité. La meilleure compréhension, le meilleur mécanisme dont nous pouvons disposer pour comprendre la portée, l'incidence et le risque potentiel quant aux fonds publics reste assurément le montant. Ce critère est très clair, très facile à expliquer et défendable en principe.
Si nous essayons de passer à d'autres aspects, comme les questions au sujet du lavage des mains ou certains autres éléments, à vrai dire, nous amenons un élément subjectif que les Normes de la publicité ou les personnes qui proposent la publicité en premier lieu au niveau ministériel sont probablement les mieux placées pour mettre en œuvre.
:
Merci, madame la présidente, et merci à nos témoins.
Plus tôt dans la discussion d'aujourd'hui, nous avons eu une conversation sur le processus de plainte et sur la façon de le trouver. Monsieur Berthold, vous avez soulevé ce point et cela a éveillé ma curiosité quant à ce processus. J'ai fait une recherche sur Google et je l'ai trouvé, en deuxième position.
Madame Acton, je veux que vous sachiez que j'ai déposé une plainte. Bien sûr, c'est une plainte test et c'est ce que j'ai précisé dans ma plainte. Cela m'a pris environ deux minutes, et démontre que la procédure est assez simple. Je l'ai trouvé tout de suite sur Google et en deux minutes à peine, j'ai pu déposer une plainte. C'est très simple.
Une des choses auxquelles j'ai pensé quand je le faisais... Bien sûr, c'est confidentiel. On ne vous demande pas des renseignements ou des détails sur votre identité. Je peux comprendre cela dans une certaine mesure, mais avons-nous envisagé la possibilité que la personne laisse certains renseignements, de sorte que lorsqu'une décision est prise sur la plainte — comme vous l'avez dit, il faut compter environ 10 jours pour le traitement du dossier et la prise d'une décision —, la personne qui dépose une plainte a-t-elle un moyen de suivre cette information dans le système si elle est occupée et ne reste pas toujours en ligne? Avons-nous envisagé cette possibilité?
:
Ce que nous avons constaté, c'est que les renseignements dont nous disposions au moment de l'examen des dossiers ne suffisaient pas pour établir que les Normes de la publicité ou SPAC avaient examiné les critères au cours de leur examen, de sorte que nous ne pouvons pas dire avec certitude s'il y a eu des problèmes ou non.
En ce qui concerne le processus de plainte, bien qu'il n'y ait pas eu beaucoup de plaintes — ou aucune, jusqu'à la vôtre, j'imagine — depuis un certain nombre d'années, je dirais qu'en soi, cela peut être une bonne ou une mauvaise chose. En tant que gestionnaire, je m'inquiète quand je vois qu'il n'y a pas de plainte, parce que je me demande si cela signifie que le processus fonctionne bien ou si cela signifie que les gens ne connaissent pas le processus, ou encore que celui-ci présente peut-être des problèmes.
Nous en avons souligné un sur l'indépendance et l'objectivité dans notre rapport, et je sais que le problème a été réglé, selon les renseignements fournis par le secrétaire et le sous-ministre.
:
Monsieur Hayes, à un moment donné, pendant les questions posées plus tôt, vous avez parlé de... que davantage d'éléments fassent l'objet d'un examen externe, cela m'inquiète un peu.
Comme on l'a mentionné, il y en a trois sur 1 800 qui, si j'ai bien compris, seraient allés aux Normes de la publicité aux fins d'examen, mais je pense qu'il est juste de noter aussi que nos fonctionnaires qui travaillent dans ce dossier ont fait le serment d'être non partisans également.
D'après vous, y a-t-il lieu de s'inquiéter? En dehors des processus que vous avez gérés, nos fonctionnaires qui travaillent dans ce dossier, tant qu'ils respectent les normes — et je pense que nos ministères ont parlé du mécanisme qu'ils ont dû mettre en place pour resserrer les règles —, sont certainement bien placés pour gérer également une partie de ce pouvoir discrétionnaire, n'êtes-vous pas d'accord?
:
Je vous remercie, madame la présidente.
Je vais revenir à M. Wallace et à la question que j'avais abordée tout à l'heure.
Je vais vous la résumer, monsieur Wallace.
En 2016, on savait déjà que le gouvernement fédéral dépensait beaucoup plus pour les publicités numériques que pour les publicités télévisuelles. Ensuite, en 2018, cet écart s'est encore agrandi, alors qu'il dépensait cinq fois plus d'argent pour des publicités sur les plateformes numériques qu'il n'en dépensait pour des publicités à la télévision ou dans les journaux.
Cependant, il y a eu le rapport du vérificateur général sur la publicité du gouvernement du Canada. Déjà, on vous avait proposé, au Secrétariat du Conseil du Trésor, la mise en place d'un nouveau seuil, ce que vous avez précisé entre juin et décembre 2019. Finalement, le 1er avril 2020, vous avez décidé d'abaisser le seuil de 500 000 $ à 250 000 $. En effet, cela coûte moins cher de faire des publicités en ligne et le seuil de 500 000 $ ne reflétait plus la réalité.
Vous dites que la valeur financière demeure l'indicateur de risque le plus fiable et que la nouvelle approche va couvrir à peu près 80 % du budget publicitaire annuel du gouvernement.
Puisqu'on sait que cela fait quatre ans que le gouvernement dépense plus en ligne et que le seuil n'a jamais été réduit, cela signifie-t-il que, finalement, le mécanisme de vérification externe était déficient pendant toutes ces années?
:
Deux facteurs entrent en ligne de compte. Nous sommes très reconnaissants envers le vérificateur général de son examen qui nous a fait comprendre qu'il fallait réévaluer les seuils et nous assurer qu'ils sont adéquats. Ce n'est pas forcément que la publicité numérique coûte moins. Elle offre une certaine portée, mais elle est en fait tarifée. Il existe un marché, et je pense, pour ma part, qu'il n'y a rien de gratuit dans la publicité ou quoi que ce soit d'autre.
Le marché s'éclaircit et il s'adapte, de sorte que les dépenses, qu'elles soient numériques ou traditionnelles, restent des dépenses de publicité. Elles constituent un moyen fiable de comprendre les critères fondamentaux associés à la pénétration du public, ce qui est essentiellement ce qu'il en coûte pour accéder à des yeux et des oreilles, ou pour pouvoir projeter un contenu. Cette capacité des marchés d'équilibrer et de déterminer la tarification appropriée des autres éléments existe tout autant dans les médias numériques que dans les médias non numériques.
Cependant, à certains égards, le numérique peut exiger et encourager plus facilement l'utilisation de plus petits lots de publicité. Pour cette raison, il est logique de baisser le seuil et notre examen a déterminé qu'il faut le baisser à 250 000 $ pour veiller à ce que nous continuions à capter directement 80 % de toute la publicité et que celle-ci fasse l'objet d'un examen externe.
:
Madame la présidente, je peux corriger les faits.
Selon le rapport, entre 2015 et 2016, les sommes investies ont baissé de 42 millions à 36 millions de dollars. Entre 2016 et 2017, elles ont augmenté de 36 millions à 39 millions de dollars, et entre 2017 et 2018, de 39 millions à 58 millions de dollars. Cependant, entre 2018 et 2019, selon le dernier rapport public, elles ont baissé de 58 millions à 50 millions de dollars.
Il y a donc une variation chaque année. Il faut aussi tenir compte du fait que, lors des années électorales, il n'y a pas de publicité pendant une période de cinq à six mois.
J'aimerais donner suite au sujet. M. Blanchette-Joncas a d'excellents sujets de questions.
Je reste moi aussi bloqué sur la question du seuil.
Comme vous le savez, madame la présidente, je siège au comité OGGO, avec l'approvisionnement. Nous étions ensemble à ce comité. Nous avons constaté que la fonction publique contournait ces seuils en scindant par exemple un contrat de 300 000 $ en 10 contrats de 30 000 $, ou quelque chose du genre.
Soyons clairs, lorsque nous parlons des seuils, est-ce par société pour une année entière? Il serait logique que cela ne concerne que le contrat en question. Par exemple, une entreprise pourrait-elle avoir quatre contrats de 249 000 $?
:
C'est peut-être une chose à envisager. Je recommanderais également de faire un sondage, car je crois que cela vous permettrait de savoir si quelqu'un l'examine. Est-ce qu'il n'y a pas de plainte? Si, par exemple, il n'y avait pas de plainte de discrimination dans le milieu de travail, je serais inquiet, très inquiet. Pourquoi les gens ne le signalent-ils pas? Je ne me contenterais pas de dire: « Peut-être qu'il n'y a pas de discrimination. »
Nous devons, à mon avis, examiner sérieusement cette question.
J'espère que vous pourrez dissiper certaines de mes inquiétudes. Disons simplement que le gouvernement décide de pousser ses tentacules dans la fonction publique, comme cela s'est produit dans l'affaire SNC-Lavalin, ou comme cela aurait pu se produire dans le scandale de Mouvement UNIS. Ensuite, ils disent: « Vous savez, ce Philip Lawrence ne cesse de poser des questions gênantes à nos fonctionnaires. Nous devons nous en débarrasser. »
Il y a dans ma circonscription un problème d'inondation, et la baie de Quinte est représentée par un député libéral. Les libéraux disent qu'ils vont injecter 25 000 $ dans les médias pour dire tout ce qu'ils font pour protéger cette circonscription contre les inondations, mais ils ne vont pas mettre cet argent dans... Je me demande s'il y a un mécanisme externe quelconque pour arrêter un tel contrôle des médias sociaux à coups de 25 000 $, parce que je ne vois rien. Je veux croire qu'il y a quelque chose, mais je ne le vois pas.
:
Merci beaucoup, madame la présidente.
C'est un vrai plaisir d'avoir l'occasion de faire partie de ce comité. Je suis également ravie de pouvoir remercier nos fonctionnaires du Bureau du vérificateur général, de SPAC et du Conseil du Trésor pour le travail qu'ils accomplissent. L'intégrité qu'ils apportent à la table, je pense, est inégalée quand on regarde ce qui se passe ailleurs.
En effet, cela me rappelle beaucoup certaines des conversations et discussions que nous avons eues lorsque j'étais au comité des comptes publics et des opérations gouvernementales il y a trois ou quatre ans: la loi et la politique voulaient que, quel que soit le gouvernement au pouvoir, les fonctionnaires soient habilités à déterminer ce qui constitue une publicité partisane et puissent agir en conséquence.
Sur ce point, j'aimerais demander quels sont les critères. Pouvez-vous me donner quelques exemples de ce qui constitue une publicité partisane?
:
Je peux peut-être vous aider de ce côté.
Dans le cas d'une campagne de publicité projetée, en vertu de la politique fédérale, le ministère mettrait au point un plan de communications assez détaillé. Si ce plan est soumis à un examen, nous le recevrions également et il y aurait deux processus d'examen.
J'ajouterais aussi — et le député Matthews l'a mentionné il y a un instant dans sa déclaration préliminaire — que nous sommes en train de mettre en place un nouveau programme, le Système d'information sur la gestion de la publicité ou GESPUB. Il sera mis en ligne le 1er avril. Il s'agit d'une solution gérée dans le nuage qui permettra une bien meilleure documentation des différentes étapes. À l'avenir, outre les nouveaux critères que nous avons définis à la suite du rapport du vérificateur général, nous disposerons d'un système capable de suivre encore mieux le processus de surveillance de la publicité.
Merci.
:
Je vous remercie de cela.
Je voudrais signaler aux autres membres du Comité que nous avons été saisis il y a quelques années d'une question concernant la capture de données. C'était un domaine où il y avait de grandes lacunes. Il est très difficile de mesurer et d'examiner ce sur quoi l'on ne dispose pas de données.
Je tiens également à féliciter les ministères d'avoir produit des rapports d'action. C'est une autre question dont nous avons été saisis. Les rapports du vérificateur général étaient produits à grands frais et avec beaucoup d'attention, mais ils ne faisaient pas forcément l'objet d'un suivi. Je vois maintenant que des rapports d'action très utiles sont communiqués au Comité. Nous pouvons voir les progrès qui sont réalisés et ceux qui ne le sont pas, et nous pouvons réagir en conséquence.
Madame la présidente, me reste-t-il du temps?
:
Merci beaucoup, madame Shanahan et monsieur Blais.
Messieurs les témoins, j'aimerais vous remercier d'avoir participé à notre réunion d'aujourd'hui et d'avoir livré vos témoignages. Nous vous en sommes reconnaissants.
Je vous invite à prendre congé, avec tous mes remerciements.
Chers collègues, je vous rappelle très rapidement qu'il n'y a pas de réunion de comité jeudi, mais vous devriez avoir reçu une invitation pour la réunion virtuelle à huis clos avec le vérificateur général, qui a lieu entre midi et 13 heures, heure normale de l'Est. Les renseignements pour l'entrée en communication vous seront envoyés dans le courant de la semaine.
Le Comité convient-il de lever la séance?
Je vois des pouces en l'air. Très bien. Je vous remercie.
La séance est levée.