Bonjour à toutes et à tous. Bienvenue à la 37e réunion du Comité permanent des comptes publics. Le Comité se réunit en public aujourd'hui et la réunion est télévisée.
Conformément à l'alinéa 108(3)g) du Règlement, le Comité se réunit aujourd'hui pour étudier le « Rapport 7: La Subvention salariale d’urgence du Canada , qui fait partie des rapports 6 à 9 de 2021 publiées par la vérificatrice générale du Canada.
La réunion d'aujourd'hui se déroule selon une formule hybride, conformément à l'ordre de la Chambre du 25 janvier 2021. Par conséquent, les membres peuvent être présents dans la salle ou participer à distance en utilisant l'application Zoom.
Je sais que vous savez comment nos réunions se déroulent, mais je dois rappeler aux membres et aux témoins quelques règles que nous devons suivre.
Nous avons des services d'interprétation pour cette réunion. Vous avez le choix, en bas de votre écran, entre « séance », « anglais » ou « français ».
Avant de parler, cliquez sur l'icône du microphone pour l'activer. Quand vous avez fini de parler, veuillez éteindre votre micro afin de réduire au minimum les interruptions. Lorsque vous vous exprimez, veuillez parler lentement et clairement. Sauf dans des circonstances exceptionnelles, l'utilisation des casques avec micro-tige est obligatoire pour toutes les personnes qui participent à la réunion à distance.
En cas de problème technique, veuillez en aviser la présidente et sachez que nous devrons peut-être alors suspendre la séance pendant quelques minutes afin de nous assurer que tous les membres peuvent participer pleinement à la réunion.
J'aimerais, à présent, accueillir nos témoins.
Du Bureau du vérificateur général, nous avons Andrew Hayes, sous-vérificateur général, et Philippe Le Goff, directeur principal.
De l'Agence du revenu du Canada, nous avons Bob Hamilton, commissaire du revenu et premier dirigeant; Ted Sullivan, sous-commissaire, Direction générale des programmes d'observation; et Maxime Guénette, sous-commissaire et chef de la protection des renseignements personnels, Direction générale des affaires publiques.
Du ministère des Finances, nous avons Michael Sabia, sous-ministre; Andrew Marsland, sous-ministre adjoint principal, Direction de la politique de l'impôt; Isabelle Jacques, sous-ministre adjointe, Direction juridique; et Maude Lavoie, directrice générale, Division de l'impôt des entreprises, Direction de la politique de l'impôt.
J'ai été informée que M. Hayes ne présenterait pas d'observations préliminaires. Par conséquent, monsieur Hamilton, vous avez cinq minutes, puis ce sera le tour de M. Sabia, qui disposera aussi de cinq minutes.
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Je vous remercie, madame la présidente.
Je suis heureux d'être à nouveau avec vous pour discuter du « Rapport 7 — La Subvention salariale d'urgence du Canada », publié au printemps 2021 par le Bureau du vérificateur général du Canada.
Je suis accompagné aujourd'hui de MM. Ted Gallivan et Maxime Guénette, que vous avez déjà présentés.
Aujourd'hui, je vais me concentrer sur la réponse de l'Agence du revenu du Canada en lien avec la motion adoptée lors de la réunion 27 du Comité permanent des comptes publics dans le cadre de son étude du rapport 7.
[Traduction]
La motion demandait que le ministère des Finances et l'Agence du revenu du Canada, l'ARC, fournissent au Comité:
[...] toutes les études, données et analyses utilisées pour la mise en œuvre de la Subvention salariale d'urgence du Canada, que ces documents soient fournis au Comité avec des caviardages à des fins confidentielles et personnelles du Cabinet, et que ces documents soient fournis au Comité au plus tard le 27 mai 2021.
Après l'adoption de cette motion...
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Je vous remercie, madame la présidente et mesdames et messieurs les membres du Comité, de votre invitation à comparaître aujourd'hui devant vous.
J'ai le plaisir d'être accompagné de quelques-uns de mes collègues du ministère des Finances: Andrew Marsland, que vous avez déjà vu à d'autres réunions; Isabelle Jacques, notre conseillère principale; et Maude Lavoie, directrice générale de la Division de l’impôt des entreprises.
Nous sommes, de toute évidence, ici aujourd’hui au sujet de la demande du Comité qui souhaite obtenir du ministère les études, données et analyses utilisées pour la mise en œuvre de la Subvention salariale d’urgence du Canada.
[Français]
Cette initiative a permis de protéger l'emploi de plus de 5,3 millions d'employés canadiens. Depuis qu'il a été instauré, le programme a été amélioré de façon à rendre la subvention accessible à un plus grand nombre d'employeurs, y compris ceux dont les revenus ont diminué de moins de 30 % et en offrant une subvention qui diminue progressivement à tous les employeurs admissibles.
Plus récemment, le budget de 2021 a proposé de prolonger le programme de façon à ce qu'il puisse continuer d'appuyer les Canadiens jusqu'en septembre 2021. Cet élargissement serait accompagné d'une réduction graduelle du taux de la subvention salariale à compter de juillet, afin d'assurer un retrait progressif du programme au fur et à mesure que la campagne de vaccination se déploie et que l'économie se remet en marche.
[Traduction]
En fournissant les documents demandés par le Comité, le ministère reconnaît clairement — et manifestement, à mon sens — que le Comité permanent des comptes publics joue un rôle important dans la supervision des programmes et des initiatives du gouvernement.
En vous fournissant ces documents, nous répondons également à la demande du Comité voulant, et je cite, « que ces documents soient fournis au Comité avec des caviardages à des fins confidentielles et personnelles du Cabinet ».
De plus, l’approche du ministère respecte les fonctions et les obligations juridiques des fonctionnaires, tout en étant conforme aux principes de la Loi sur l’accès à l’information.
J'ajouterai que l'examen de centaines — en fait, de milliers — de pages se rapportant à cette demande est une tâche immense. L'équipe de M. Marsland y reste attelée. Cela dit, nous comptons vous remettre une dernière série de documents, essentiellement des feuilles de calcul très détaillées, d'ici la fin de la semaine.
Dans le cadre de ce travail effectué pour le Comité, nous avons récupéré toutes les études, données et analyses qui ont été fournies à la vérificatrice générale et dont elle s’est servie pour son audit de l’analyse et des activités de mise en oeuvre du ministère des Finances du Canada et de l’Agence du revenu du Canada relatives à la subvention salariale. Je tiens à souligner que tous ces documents lui ont été remis conformément au droit d’accès de la vérificatrice générale aux documents confidentiels du Cabinet et aux documents secrets. Elle a ainsi pu, selon nous, évaluer pleinement le travail effectué par le ministère, comme elle le doit en tant que mandataire du Parlement chargée de réaliser de telles évaluations au nom des parlementaires.
Permettez-moi de dire encore une fois que nous sommes évidemment heureux de constater que la vérificatrice générale conclut que le ministère a dû travailler dans des délais très serrés pour fournir aux décideurs des données qui les ont aidés dans l’élaboration de la subvention salariale, et qu’il a ensuite fourni une analyse solide et complète afin d'éclairer les ajustements apportés au programme.
[Français]
Dans le cadre du travail initial de conception de la subvention salariale, le ministère a collaboré de façon efficace avec l'Agence du revenu du Canada pour évaluer les façons de mettre en œuvre rapidement le programme. Bien sûr, je n'étais pas là, mais c'est évident que les fonctionnaires ont mené cette analyse avec une rapidité sans précédent. L'impératif, à ce moment-là, était de fournir rapidement de l'aide à nos travailleurs et à nos entreprises au moment où ils en avaient besoin. Comme je l'ai dit plus tôt au Comité, il ne fait aucun doute, selon moi, que c'était la priorité tout indiquée.
Après le lancement initial du programme, le gouvernement a également proposé des ajustements subséquents à la subvention qui ont été éclairés par l'analyse solide et complète du ministère, conformément à la conclusion de la vérificatrice générale, ainsi que par les commentaires des entreprises et d'autres employeurs.
Comme vous pouvez le constater d'après la quantité de documents déjà fournis au Comité, il s'agit d'une analyse dont la portée était très importante.
[Traduction]
Comme je le disais un peu plus tôt, cette analyse soutient les améliorations importantes apportées au programme. La souplesse dont ont fait preuve le ministère et Revenu Canada dans la mise en place rapide de ce programme a contribué à stabiliser l'économie canadienne durant une période manifestement très difficile.
Très brièvement, je tiens à rendre de nouveau hommage aux fonctionnaires du ministère des Finances et de l’Agence du revenu du Canada pour les efforts qu’ils ont déployés afin que ce programme se concrétise rapidement.
En conclusion, je dirai que le ministère des Finances demeure, bien évidemment, déterminé à soutenir les Canadiens et les entreprises canadiennes pendant la pandémie de COVID‑19. Parallèlement, tandis que la campagne de vaccination se poursuit, nous nous concentrons de plus en plus sur la suite, c'est-à-dire sur la relance progressive de l'économie, le retour au travail de nombreux Canadiens et une pleine reprise économique.
Cela dit, madame la présidente, nous serons très heureux, mes collègues et moi-même, de répondre à vos questions et à celles de vos collègues.
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Je vous remercie. Je comprends.
Ensuite, comme je suis rétrograde et que j'utilise encore du papier, si je tourne la page, je vois, à la page 278, tout un passage caviardé sous « Constatation ».
Il est évident qu'une partie de ce caviardage est logique. Il y a des noms et des services technologiques que vous pouvez en quelque sorte deviner, et je comprends pourquoi le ministre ne voudrait pas donner cette information, mais ce caviardage ne répond à aucune logique, selon moi, de prime abord. Par conséquent, pouvez-vous me donner des informations pour m'assurer qu'il s'agit d'un caviardage raisonnable?
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Très bien. Il est bon d'avoir la date.
Je pense que tous les parlementaires saisissent la nuance entre ne pas connaître chaque mois quel effet auraient les mesures sanitaires dans tout le pays et ne pas savoir l'incidence que cet effet aurait sur la viabilité de ces petites entreprises et sur leur capacité de rembourser l'argent que le gouvernement essayait de fournir pour les aider à tenir bon jusqu'à la fin de la pandémie. D'après la campagne vaccinale et les progrès que nous faisons, espérons que ce sera très bientôt.
Nous parlons manifestement du rapport de la vérificatrice générale sur la subvention salariale, ce qui m'a permis de revenir en arrière. Bien entendu, en tant que parlementaires, nous avons peu de temps pour poser des questions — cinq ou six minutes par série de questions. Je vais donc revenir sur certains éléments de ce rapport, notamment sur la recommandation 7.35 qui parle d'une vérification complète et d'un compte rendu détaillé de ces programmes.
Là encore, comme M. Sabia le mentionnait dans ses observations, ces programmes sont toujours en place, au moins jusqu'en septembre. Je crois comprendre qu'une mesure législative permet de les prolonger, au besoin. Espérons que ce ne sera pas nécessaire. Pouvez-vous nous parler du compte rendu détaillé? Je suppose que sa préparation a déjà commencé, mais qu'il sera terminé en grande partie une fois que le programme s'arrêtera en septembre, sans doute.
Peut-être que M. Sabia peut répondre à cette question.
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Je vous remercie, monsieur Sabia.
Je vais passer à M. Hamilton.
Je n'ai pas les bleus devant moi, mais une chose a retenu mon attention la dernière fois, à savoir que beaucoup de membres du Comité parlaient des numéros d'assurance sociale et se demandaient s'il serait possible de les utiliser pour assurer une reddition de comptes. Je sais que les systèmes du gouvernement sont complexes. Même ministère par ministère, il n'y a pas toujours une parfaite harmonie entre les systèmes employés. Bien sûr, je sais que le gouvernement cherche à combler ces lacunes.
Pouvez-vous nous parler des nuances, nous donner votre point de vue et nous dire ce dont vous vous souvenez à propos de la période de fin mars et début avril où les choses évoluaient vraiment de jour en jour? Je suppose que chaque fois que nous introduisons une nuance particulière dans un programme, cela peut en ralentir le fonctionnement d'un jour ou deux, suivant la nature de la nuance en question, lorsque nous essayons de nous assurer d'avoir cette reddition de comptes en place.
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À l'époque, nous nous sommes demandé s'il serait prudent de demander aux employeurs de fournir le numéro d'assurance sociale des employés afin d'établir une correspondance avec les bénéficiaires de la PCU. Trois raisons nous en ont dissuadé fondamentalement, et vous en avez mentionné au moins une.
La mise en place de TI pour cette opération allait demander du temps, ce qui retarderait la mise en œuvre de la Subvention salariale d'urgence du Canada. C'était un facteur. Quel serait le retard à un moment où les employeurs étaient pressés de recevoir de l'argent pour garder des employés à leur service.
La deuxième raison était le fardeau qui serait imposé aux entreprises pour générer l'information demandée et nous la transmettre en temps utile. Nous nous sommes demandé à ce moment‑là quel fardeau nous voulions imposer aux entreprises en contrepartie de cette aide.
Il me semble que le troisième facteur que nous avions à l'esprit était que nous savions que, même si nous ne pouvions pas établir de correspondance d'entrée de jeu, nous serions en mesure d'y revenir plus tard. Nous avons toujours dit que notre plan d'intégrité sur cette question était, en partie, de faire toute vérification possible dès le départ, en sachant que nous pourrions revenir en arrière par la suite pour comparer l'information afin de nous assurer que les bonnes personnes avaient reçu l'argent.
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Merci beaucoup, madame la présidente.
Je vous remercie, messieurs et mesdames, d'être parmi nous aujourd'hui.
Environ 28 % des employeurs ayant demandé la subvention en 2020, soit à peu près 62 000 demandeurs, n'avaient pas présenté de déclaration de TPS et de TVH en 2019.
Pour l'année 2020, parmi les bénéficiaires qui devaient présenter une déclaration de TPS et de TVH entre janvier et juin dernier, 15 % étaient des non-déclarants.
Si l'Agence du revenu ne disposait pas de tous les renseignements nécessaires pour s'assurer que l'entreprise avait besoin de cette subvention, n'aurait-il pas été mieux de simplement verser les sous une fois qu'on avait l'information, au lieu de tenter de recouvrer les sommes par la suite?
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Madame la présidente, je laisserai répondre mon collègue Andrew Marsland, qui était alors présent. Il a vécu cette période, ce qui n'est évidemment pas mon cas.
Brièvement, toutefois, ces choses résultent toujours des efforts conjugués du gouvernement et de la fonction publique. Je pense que c'était vraiment le cas en l'occurrence. Il était clairement nécessaire de régler la question du maintien du lien de l'emploi entre les employeurs et les employés. Nous avons vu dans la reprise économique tout l'intérêt du maintien de cette relation qui a permis de nettement réduire la période nécessaire pour faire reprendre le travail, puisque l'économie a redémarré au moins en partie à présent.
De notre point de vue, d'un point de vue macroéconomique, ce programme tient certainement ses promesses. Je pense que, du point de vue du gouvernement et du point de vue de la fonction publique, il fallait fournir quelque chose pour protéger cette relation.
Si je peux, je serai très heureux de...
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Madame la présidente, je vous remercie. J'accepte cette réponse.
Passons maintenant à la page 9 de l'ensemble de données du ministère des Finances, dans le résumé ministériel tenant compte de l'ACS+. Il y est souligné dans une note qu'il y a des bénéficiaires indirects, que les deux sexes et les groupes démographiques devraient profiter indirectement de la proposition. Le ministère, évidemment, parle des personnes à revenus plus élevés. Puis, dans l'explication, malgré tout le caviardage, on lit: « Les propriétaires d'entités admissibles pourraient profiter de la subvention salariale par une amélioration de leurs résultats. Nous ne disposons d'aucune donnée sur les actionnaires et les propriétaires d'entités touchés par la proposition, car elle a une large application », le document parle de « données agrégées », puis il passe à une ventilation.
Peut-on dire que la page 9 de l'ensemble de données du ministère des Finances mentionne dès le début que les actionnaires bénéficieraient de cette subvention? Encore une fois, quelle analyse a été faite pour comprendre qu'un programme en fait conçu pour les travailleurs serait détourné au profit d'actionnaires, qui n'ajoutent aucune valeur-travail à la reprise économique en ce qui concerne les subventions salariales?
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Je vous remercie, monsieur le commissaire, madame la présidente.
Deux articles de la Loi sur l'accès à l'information ont été invoqués et les principes en ont été appliqués au caviardage de la documentation que vous voyez.
Dans le cas du paragraphe auquel il est fait référence, c'est alinéa 16(1)c) qui s'applique. Il s'agit de renseignements dont la divulgation pourrait compromettre notre capacité de faire respecter la loi, essentiellement, et ils ont donc été caviardés. Sans entrer dans le détail du contenu de ce paragraphe, il en dirait peut-être un peu trop au grand public sur la façon dont nous menons nos vérifications ou sur les domaines sur lesquels nous nous concentrerions davantage.
Ce caviardage s'est évidemment fait en consultant les spécialistes de l'information bénéficiant d'un pouvoir délégué au sein de mon équipe. Même s'il ne s'agit pas d'une demande d'accès à l'information, ce sont les principes que nous appliquons, et quand nous formulons des recommandations, nous vérifions également auprès des spécialistes — dans ce cas, dans les services de M. Gallivan —, afin de confirmer que le risque de préjudice est tel que nous le comprenons.
En l'occurrence, M. Gallivan aura peut-être quelque chose à ajouter.
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Non, ce ne sera pas nécessaire. Mon temps de parole est limité et je vous remercie de votre réponse.
Sauf votre respect, je comprends qu'il y a une obligation, de toute évidence, de faire appliquer la loi et de percevoir l'impôt, mais il existe aussi une obligation, tout aussi importante, de faire preuve de transparence et de rendre des comptes aux contribuables.
Toujours à la page 278, je trouve intéressant aussi de lire que trois millions de bénéficiaires de la PCU, soit près de 40 %, avaient un employeur qui recevait la Subvention salariale d'urgence du Canada, et les auteurs du rapport qualifient d'élevé le risque de cumul de subventions.
J'aimerais beaucoup savoir, plus que jamais, si les constatations ont confirmé cette crainte. Comment est-il possible qu'un employeur touche la Subvention salariale d'urgence du Canada, alors qu'un employé perçoit la PCU?
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Je vous remercie beaucoup, madame la présidente.
J'aimerais revenir sur une question qui a été posée par mon collègue M. Lawrence. Je crois que M. Gallivan sera plus à même d'y répondre.
Monsieur Gallivan, avant de vous poser la question, je vous indique qu'elle portera sur les pages 000277 à 000280. J'espère que cela vous donnera la chance de vous préparer.
Toutefois, j'aimerais d'abord remercier encore une fois les fonctionnaires de l'Agence du revenu du Canada et du ministère des Finances du Canada du travail exceptionnel qu'ils ont accompli. Je pense que ce travail mérite d'être souligné, comme la vérificatrice générale l'a fait.
L'année dernière, alors que nous étions en pleine crise sanitaire, vous avez réussi à créer ces deux programmes de toutes pièces dans des conditions peu favorables. Franchement, je vous tire mon chapeau, ainsi qu'à vos collègues.
Monsieur Gallivan, j'aimerais revenir à la page 000277 en particulier. Il y est indiqué que, il y a 10 mois, on estimait que le gouvernement risquait de ne pas recouvrer 1 milliard de dollars. Vous avez indiqué dans votre réponse à M. Lawrence que c'était bien avant le prolongement de la Prestation canadienne d'urgence.
Pouvez-vous nous donner une mise à jour de ce risque, maintenant que la PCU a été prolongée?
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Merci, madame la présidente.
La question a été bien posée. Je souhaite indiquer au Comité que je parlerais de catégories de risque.
Depuis cette date, ces 20 milliards de dollars n'ont toujours pas été remboursés. Ce sont des montants taxables et c'est une question mathématique.
Or il existe plusieurs catégories. Comme je l'ai déjà mentionné, plusieurs des personnes qui ont été payées en double par leur employeur et par le programme ont mis des fonds de côté. Des centaines de milliers de citoyens canadiens ont déjà remboursé les montants qu'ils devaient. Par contre, nous avons des préoccupations quant aux gens à faible revenu, qui ont d'ailleurs fait l'objet d'un débat entre parlementaires. Il s'agit d'une préoccupation importante. Les gens qui n'étaient pas admissibles à la PCU parce qu'ils n'avaient pas gagné le minimum de 5 000 $ de revenus auront beaucoup de difficulté à rembourser les montants qu'ils doivent.
En ce moment, nous catégorisons les gens qui doivent des sommes d'argent quant à leur capacité de remboursement et nous développons des stratégies qui sont propres à chaque catégorie de personnes qui nous doivent de l'argent.
Comme je l'ai mentionné, le gouvernement a des créances de 20 milliards de dollars, et nous nous attendons à ce que 5 % de ce montant ne soit jamais recouvré. C'est une estimation basée sur notre expérience passée.
Dans un des documents que vous nous avez fournis, j'ai constaté que, dans la section concernant les mesures de validation élaborées pour trouver un équilibre entre intégrité et rapidité, quelque part entre les pages 44 et 52, l'information concernant le nombre d’employés disponibles et le pourcentage des demandes acceptées a été caviardée.
Pourquoi ce pourcentage a-t-il été caviardé, puisqu'il est possible de le calculer à partir des informations qui se trouvent à la page 1 des documents que vous nous avez fournis?
Pourquoi les chiffres concernant les entreprises ont-ils été caviardés également, puisqu'il est possible de les calculer, que ce soit à partir des informations de la page 1 ou du rapport de la vérificatrice générale?
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Madame la présidente, je pourrais peut-être tenter de répondre.
Pour nous, à l’Agence, le taux de vérification est une question qui nous préoccupe. À partir de notre rapport annuel au Parlement, on peut faire le calcul et déterminer que notre taux de vérification des petites et moyennes entreprises est très bas, soit bien en deçà de 5 %. Cependant, nous n’aimons pas faire ce calcul, parce que nous ne voulons pas que les gens réalisent que nous avons un taux de vérification très bas.
Alors, le caviardage vise à éviter que les gens réalisent que, puisque le taux de vérification est minime, les chances que leurs déclarations soient vérifiées sont très basses, et qu'ils décident de courir le risque de ne pas faire de déclaration ou d'adopter une approche très risquée.
Alors, même s'il est possible de calculer certains taux, nous craignons que la divulgation de ce pourcentage incite les citoyens à ne pas faire de déclaration.
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Ma question est pour M. Gallivan, mais M. Hamilton peut évidemment donner lui aussi son avis.
J'aimerais revenir sur ce que mon collègue, M. Fergus, disait lorsqu'il a posé une question sur le taux de défaillance de 5 % parce que quelque chose me frappe, et je le remercie de ses excellentes questions.
Est-ce que ce taux de défaillance de 5 % comprend tout le monde, des plus hautes aux plus basses strates économiques, et ne tient pas compte de la situation de pandémie? Je crains que ce pourcentage double ou même triple à cause de la pandémie et du fait que ces prestations sont souvent payées à des personnes qui connaissent les plus grandes difficultés économiques.
Qu'en pensez-vous? Peut-être allez-vous me dire que je fais fausse route, mais je crois que vous me donnerez raison.
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Très bien. Merci beaucoup.
Ce que je sais à ce sujet, et je me fonde sur des témoignages anecdotiques, en étant parfaitement conscient qu'ils ne sont jamais aussi solides que des données empiriques... J'ai rencontré un bon nombre de personnes à mon bureau de circonscription dont le revenu était inférieur au seuil de 5 000 $. Ces personnes se sont fait avoir par le programme de la PCU. Très honnêtement, je ne pense pas que votre ministère a été très clair dans ses explications sur l'admissibilité. Ce n'est pas une opinion personnelle, mais celle d'un électeur de ma circonscription.
Cet homme n'avait pas gagné 5 000 $ et il s'est fait avoir. Il a fait une demande et il a reçu la PCU pendant une année ou plus. L'homme dont je parle n'a jamais gagné plus de 5 000 $ dans sa vie, et je ne vois vraiment pas comment il pourra rembourser cet argent. Très franchement, le côté de moi qui est rempli de compassion me dit que je ne veux pas vraiment forcer cet homme à rembourser cet argent.
Qu'avez-vous à dire au sujet des personnes dans cette situation et sur le traitement que leur réservera l'ARC?
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Madame la présidente, si vous me le permettez, je vais donner une partie de la réponse.
Vous avez raison. Un des aspects dont nous tenons compte lorsque des gens doivent de l'argent est leur situation générale, et particulièrement par rapport à la pandémie.
Nous avons beaucoup insisté auprès de nos agents du programme d'observation et de recouvrement sur la nécessité pour eux de faire preuve d'empathie. Si des personnes ont reçu des prestations sans y avoir droit, il faut prendre les mesures nécessaires, mais il faut le faire avec la sensibilité requise et selon une approche que nous appelons « au service des gens ». Il est important de comprendre la situation et de bien communiquer.
Vous avez parlé tout à l'heure de la confusion concernant la question de savoir si le seuil correspondait au revenu brut ou au revenu net. Le gouvernement a reconnu qu'il y avait eu de la confusion. À l'Agence, nous avons admis que nous n'avions pas été clairs dans nos premières communications, et nous apporté les correctifs nécessaires. Plus généralement, des personnes ont reçu des prestations auxquelles elles n'avaient pas droit, pour diverses raisons, et nous sommes en train de démêler tout cela à mesure que nous recevons tous les renseignements fiscaux.
Nous tenons à rassurer les gens que notre organisme met tout en œuvre pour les traiter avec empathie et tenir compte de leur situation durant la pandémie, ou des conséquences économiques qu'elle a eues pour eux.
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D'accord. Je vais me tourner vers M. Sabia durant cette dernière minute.
Je comprends bien qu'entre le budget et la pandémie, vous n'avez pas chômé. Je tenais à faire cette mise au point avant de formuler mes observations.
Le fait pour le Comité de recevoir les documents tardivement a vraiment retardé nos travaux. Nous devrons probablement prévoir une autre réunion pour les examiner, alors que nous aurions pu avoir fini ce travail à l'heure où nous nous parlons.
C'est une tendance. J'ai reçu des réponses erronées à des questions simples comme celle de savoir si la TPS est perçue sur la taxe sur le carbone. C'est quelque chose qu'un étudiant de première année en comptabilité saurait mais, dans votre ministère, votre sous-ministre adjoint a été incapable de me donner la bonne réponse.
Je dois vous dire, monsieur Sabia, que nous attendons davantage de vous.
Monsieur Hamilton, vous serez peut-être étonné, mais je vais vous faire un compliment.
Votre approche axée sur la personne me plaît beaucoup. C'est formidable. J'espère que vous la prenez au sérieux, parce qu'il y a énormément de gens qui sont dans une situation très difficile. Très peu de Canadiens ne veulent pas payer d'impôt, mais ceux qui ne peuvent pas les payer sont très nombreux, et votre remarque est une musique à mes oreilles.
Ma première question s'adresse au sous-vérificateur général, M. Hayes.
Dans tous les documents que la vérificatrice générale a examinés, outre ceux que nous attendons encore, dont M. Sabia a parlé et dont vous avez pris connaissance... Les avons-nous reçus? Avez-vous examiné les deux trousses de documents?
J'aimerais entendre ce que vous avez à dire à ce sujet.
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Je n'ai pas besoin de confirmation, monsieur Hayes. C'est parfait. Je vous remercie de vos réponses.
Monsieur Hamilton, je voudrais revenir à vous, si vous le voulez bien. Je suis à la page 298 du rapport. Je pourrais passer des heures avec le Comité et me concentrer sur trois pages, mais je ne crois pas que vous seriez aussi heureux que moi, monsieur Hamilton.
Je vais vous citer un extrait de la recommandation donnée dans le haut de la page 298: « Offrir des incitatifs aux contribuables bénéficiaires de la PCU en les informant du montant d'impôt qu'ils pourraient payer sur leurs prestations. »
J'ai deux questions sur ce passage. J'ai constaté assez rapidement après le lancement du programme qu'il n'était pas très clair si la PCU serait imposable. Le gouvernement a commencé par dire qu'elle ne le serait pas. Ensuite, il a annoncé qu'elle le serait. Jusqu'ici, je ne peux pas dire que je suis très impressionné par les communications du gouvernement concernant les retenues à la source en général et la PCU en particulier.
Pouvez-vous nous dire quels programmes de communication vous avez utilisés pour expliquer les incidences fiscales de la PCU?
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Merci, madame la présidente.
Je vous félicite pour votre excellent travail à la présidence d'une réunion virtuelle alors que vous êtes vous-même dans la salle. J'espère que très bientôt, nous pourrons nous réunir dans la même pièce et savoir, à partir de votre langage corporel, qui a dépassé son temps et qui l'a respecté. Merci de coordonner nos délibérations.
Merci également aux fonctionnaires qui participent à nos travaux aujourd'hui.
Je vais vous ramener en arrière. J'ai passé en revue des échanges que j'ai eus avec une entreprise d'une centaine d'employés de la région de Guelph. J'ai reçu un message le 19 mars 2020 concernant les préoccupations de l'entreprise sur le sort du personnel et les mises à pied envisagées. On me demandait entre autres si des programmes gouvernementaux seraient annoncés. Nous avons eu quelques échanges du 19 au 27 mars.
Le 25 mars, le propriétaire m'a indiqué que l'entreprise avait finalement décidé de faire des mises à pied parce qu'il avait entendu parler de la mise en place de programmes gouvernementaux. C'était un grand risque pour l'entreprise de se séparer de son personnel, dont certains ingénieurs qui seraient difficiles à remplacer.
Le 27 mars, le propriétaire m'a annoncé qu'il avait soumis une demande et le 2 avril, qu'il s'attendait à une réponse positive. Le 21 avril, il m'a fait parvenir un message pour me confirmer que l'entreprise recevrait la Subvention salariale d'urgence du Canada, la SSUC, et que certains employés seraient rappelés au travail. Il avait bon espoir que l'entreprise pourrait s'en sortir. Il y avait des problèmes concernant l'aide pour le loyer, entre autres. C'est un exemple. Les députés ont reçu des centaines d'appels de ce genre.
Le présentait son allocution tous les matins à 11 h 15, c'est bien connu. Nous avions des conférences téléphoniques tous les soirs de 17 h 30 à 19 heures, durant lesquelles nous discutions de ce qui allait bien et de ce qui allait moins bien. Durant l'appel que j'ai eu avec cet entrepreneur... Au début, l'entreprise n'était pas admissible, puis le programme a été modifié et elle a pu en bénéficier.
Pourriez-vous faire un rapide bilan de la situation de votre côté de la ligne téléphonique? Pendant que nous répondions aux appels de nos électeurs, vous mettiez au point des programmes en quelques jours. Comment y êtes-vous arrivés?
Monsieur Sabia, puis-je vous demander de répondre en premier? Je sais que vous étiez nouveau au ministère, mais je suis certain que vous pouvez répondre à ma question.
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C'est assez difficile d'expliquer ce qui s'est passé. La situation était difficile pour beaucoup de gens à ce moment.
Je pense qu'une des grandes difficultés auxquelles font face les entreprises et les gouvernements dans ce genre de situation est l'absence de perspective. Il est impossible de prédire si la situation durera un mois, trois mois, une année ou, comme c'est le cas maintenant, 16 mois.
Il est impossible d'avoir un portrait complet de la situation, mais il faut quand même essayer de prendre la mesure des incidences, autant du point de vue de la santé publique que de celle de l'économie. Pour ce qui concerne les politiques publiques, comme c'est toujours le cas, il faut essayer de prédire la réaction des agents économiques aux mesures prises, entre autres.
En réalité, le plus important est de jauger la capacité du système et de s'assurer une collaboration étroite à l'échelle du gouvernement pour en arriver à bien saisir ce que signifie l'art du possible. Il faut essayer de déterminer quelles seront les incidences des mesures et dans quelle mesure elles seront efficaces. Il faut en fait bien comprendre le contexte, déterminer quels sont les outils à notre disposition et jauger notre capacité d'intervention.
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Madame la présidente, je pourrais probablement vous parler de cette expérience pendant des heures, mais je vais m'en tenir à quelques faits saillants et revenir sur ce que M. Marsland a dit.
Évidemment, nous n'avions pas un portrait complet de la situation, il nous manquait de l'information. Il va sans dire que les événements se bousculaient. C'était la période de production des déclarations de revenus, comme vous l'avez mentionné. Nous avons dû demander à nos employés de travailler à distance, comme la très grande majorité des organismes, mais nous avions aussi du personnel sur place qui traitait les déclarations de revenus. L'information continuait de nous parvenir. Nous étions en lien très étroit avec des gens comme M. Sabia et M. Marsland au ministère des Finances et ailleurs, pour être certains que tout ce que nous faisions entrait dans le cadre ce qui pouvait être administré. C'était un premier volet de notre travail.
Le second consistait à discuter avec les entreprises, comme vous l'avez fait, pour qu'elles nous aident à concevoir le site Web de la SSUC. Nous voulions nous assurer de donner l'information la plus claire possible pour que les gens s'y retrouvent malgré l'incertitude ambiante. Nous avons créé une calculatrice. Nous étions constamment en lien avec la Fédération canadienne de l'entreprise et d'autres représentants des entreprises pour connaître leurs attentes relativement à l'accès au programme.
Nous nous sommes fiés au ministère des Finances pour l'élaboration de politiques, mais, pour leur mise en œuvre, nous avions besoin du point de vue des parties prenantes parce que notre objectif était que les outils soient faciles d'accès.
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Je parlerai d'abord du côté administratif.
Nous avons fait une vérification manuelle de toutes les demandes d'entreprises qui avaient des antécédents de fraude ou de criminalité et avons fait une révision approfondie.
En ce qui a trait aux critères d'admissibilité, la nature de certaines entreprises, leurs antécédents ou le fait qu'elles avaient changé de propriétaire nous empêchaient de leur verser la Subvention. Notre mandat n'est pas de remettre en question le passé des entreprises, mais nous avons vérifié si les entreprises avaient bel et bien des employés, et donc, s'il s'agissait bel et bien d'entreprises. Lorsque c'était le cas, nous leur versions la Subvention.
En vertu de la loi et des critères d'admissibilité, nous n'avons pas la possibilité de nous baser sur des valeurs subjectives pour examiner le passé des demandeurs et pour refuser une demande. Cependant, nous avons fait de nombreuses vérifications sur ces entreprises afin de nous assurer qu'elles étaient bel et bien admissibles à la Subvention.
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Merci beaucoup, madame la présidente.
Je me permets d'abord de remercier les témoins d'être ici aujourd'hui.
Je sais que le fait de devoir mettre en place rapidement des programmes durant une période pandémique comporte son lot de soucis et de risques. À la lecture des documents que vous nous avez fait parvenir, nous avons pu constater quels risques avaient été soulevés et lesquels s'étaient avérés réels au fil des semaines et des mois.
Ma question s'adresse à M. Hamilton.
J'ai été surpris de voir que, à plusieurs endroits dans les documents, il était question de risques relatifs à la réputation de l'Agence du revenu du Canada.
Pouvez-vous m'expliquer dans quelle mesure ces risques ont été considérés parmi les principales répercussions possibles? Pourquoi y a-t-on consacré autant d'attention?
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Merci, madame la présidente.
Bonjour à tous.
Tout d'abord, je voudrais souhaiter la bienvenue au commissaire et au sous-ministre, M. Sabia. C'est toujours un plaisir de vous rencontrer.
Je crois que c'est notre dernière réunion publique. Les trois prochaines se dérouleront à huis clos.
J'aimerais vous poser une question qui porte sur la situation globale, car plusieurs de mes collègues vous ont posé des questions plutôt pointues.
Nous mettons des programmes en place et nous établissons des garde-fous. Durant la pandémie, qui est un événement qui revient une fois par siècle, nous avons été obligés d'instaurer un programme axé sur le maintien du lien entre les employeurs et leurs employés. À un certain moment, il a permis à 5,5 millions de travailleurs canadiens de maintenir leur lien avec leur employeur, ce qui indique que l'objectif a été atteint. La PCU a aidé près de neuf millions de Canadiens à un moment ou un autre, et cet objectif a aussi été atteint.
J'aimerais vous demander premièrement à quel point il était important de trouver un équilibre par rapport aux garde-fous?
Ma question aura un second volet qui portera sur la numérisation. Je suis un fervent partisan de la numérisation, si on peut dire, de l'appareil gouvernemental. Quelles leçons peut-on tirer, y compris au sein de l'ARC, pour l'avenir? L'ARC a un secteur responsable de la mise en œuvre. La législation relève du ministère des Finances. Quelles leçons pouvons-nous tirer pour ce qui a trait à la numérisation des services gouvernementaux et à l'amélioration de leur efficience et de leur efficacité? Comment pouvons-nous abaisser les coûts pour les Canadiens?
Je pose ces questions à MM. Hamilton et Sabia. Vous pouvez vous répartir le temps de réponse comme bon vous semble.
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Je vais dire quelques mots, et je suis certain que mon collègue, M. Sabia, voudra compléter ma réponse.
Il est clair que la pandémie nous a fait réaliser à quel point la numérisation est importante maintenant et pour l'avenir.
Je dois quand même dire que l'Agence avait déjà fait d'énormes progrès avant la pandémie. Plus de 90 % des déclarations de revenus de particuliers sont soumises par voie électronique. Je pense donc que l'Agence a été à l'avant-garde en matière de recours aux moyens électroniques et de numérisation des activités. En revanche, nous avons constaté que des secteurs de l'organisme continuent de dépendre énormément des documents papier et que la mise au point de programmes en temps de pandémie a contribué à perpétuer ces pratiques.
Actuellement, nous faisons des efforts considérables pour recenser les secteurs qui continuent d'utiliser le papier et faire en sorte que leur numérisation soit aussi rapide et aussi complète que possible. C'est l'avenir pour l'Agence. Nous avons déjà constaté les avantages du travail de numérisation qui a été fait jusqu'ici. L'Agence a gagné en résilience et en souplesse, et elle a amélioré ses services aux Canadiens. Nous sommes très déterminés à poursuivre sur la même voie.
M. Sabia a peut-être quelque chose à ajouter.
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Je voudrais pour commencer renchérir sur ce que M. Hamilton a dit au sujet de la numérisation.
Je crois qu'il y a un consensus au sein du gouvernement concernant l'importance de poursuivre et d'accélérer les efforts de numérisation. Des investissements considérables ont été annoncés dans le dernier budget pour atteindre cet objectif et aider l'Agence du revenu du Canada à continuer de s'améliorer et de faire en sorte que les Canadiens puissent interagir avec elle de manière efficiente par la voie électronique.
D'un point de vue plus global, l'objectif est d'établir des systèmes qui permettront aux Canadiens d'interagir avec leur gouvernement de manière beaucoup plus efficiente et en ligne. Ces investissements sont destinés à Revenu Canada et, pour une bonne partie, à d'autres ministères qui sont en lien quotidiennement avec les Canadiens. Notamment, il faudra investir considérablement dans le programme d'assurance-emploi afin de le moderniser et de faire en sorte qu'il nous permette de relever les défis de l'économie numérique.
Ces investissements resteront prioritaires dans les budgets à venir.
Je voudrais maintenant parler des garde-fous et de la conception du programme. Je vais en parler d'un point de vue extérieur puisque je n'étais pas encore en poste à ce moment.
Si je nous ramène à mars et avril 2020, et aux préoccupations que nous avions concernant les ravages économiques que la pandémie faisait subir à nos entreprises et aux Canadiens sur un plan personnel, il est clair qu'il y avait urgence d'offrir un programme dont l'incidence serait importante et immédiate. C'était une urgence et il fallait agir.
Avec le recul, je crois pouvoir affirmer que c'est un des facteurs qui ont permis une reprise aussi vigoureuse de l'économie canadienne, parallèlement aux progrès de la vaccination et à la reprise graduelle et de plus en plus généralisée des activités. Il est à espérer que les choses iront de mieux en mieux durant l'été et au début de l'automne, et que le rétablissement sera complet à ce moment.
Ce programme a été déterminant pour réduire le délai entre le moment où un employeur reprend ses activités et en vient au point où il peut rappeler ses employés. Un des objectifs du gouvernement, et je crois qu'il a eu raison, était de réduire ces délais au strict minimum.
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Merci, madame la présidente.
Je crois que tous les témoins ici présents comprennent le sentiment d'urgence que j'éprouve et qui me fait réclamer une plus grande transparence et une plus grande responsabilité de la part de ceux qui ont reçu de l'argent du Trésor public pour poursuivre leurs activités.
Je tiens d'ailleurs à féliciter mon amie, Mme Vignola, d'avoir insisté sur ce point. Je suis d'accord avec le fait que toutes les parties doivent faire preuve d'ouverture et de transparence concernant les sommes qu'ils ont reçues, tout comme l'ensemble des entreprises.
J'ai une question, mais je ne sais pas vraiment à qui l'adresser. Selon les scénarios actuels... En fait, ce n'est pas vraiment une question, mais plutôt un commentaire puisque je doute que quelqu'un puisse me donner une réponse claire.
Je vais pousser un peu le raisonnement de Mme Vignola. Je ne serais pas surpris d'apprendre que beaucoup de députés de la Chambre des communes ont touché des dividendes grâce à la Subvention salariale d'urgence du Canada.
Quiconque a investi dans Imperial Oil et d'autres sociétés du genre a reçu des dividendes. J'attire votre attention sur la manière dont le transfert de richesse a été effectué. Beaucoup de députés fédéraux ont fort probablement touché des dividendes générés par leurs investissements. Ce pourrait être le thème d'une prochaine étude ou recherche, si c'est possible.
Je vais conclure, avant de céder la parole, en disant que si les intentions étaient bonnes au départ, les mécanismes de vérification qui ont permis à de grandes sociétés d'abuser du programme représentaient à mon avis un risque. Je pense par ailleurs que le programme aurait dû être assorti de mécanismes de contrôle plus rigoureux qui auraient interdit les mises à pied permanentes et le détournement des fonds pour verser des primes aux présidents-directeurs généraux et des dividendes aux actionnaires.