Bonjour et bienvenue à la 27e séance du Comité permanent des comptes publics. Le Comité se réunit en public aujourd'hui et est diffusé sur le Web.
Conformément à l'alinéa 108(3)g) du Règlement, le Comité se réunit aujourd'hui pour étudier le « Rapport 7, Subvention salariale d'urgence du Canada », qui fait partie de la série des rapports 6 à 9 de 2021 du Bureau du vérificateur général du Canada.
La réunion d'aujourd'hui se déroule de façon hybride, conformément à l'ordre de la Chambre du 25 janvier 2021, et les membres peuvent donc être présents en personne dans la salle ou à distance grâce à l'application Zoom.
J'ai quelques rappels à faire aux députés.
Nous participons tous virtuellement aujourd'hui. Des services d'interprétation sont disponibles pour cette réunion. Vous avez le choix, au bas de votre écran, entre « parquet », « anglais » et « français ». Avant de parler, cliquez sur l'icône du microphone pour activer votre micro. Après avoir fini de parler, veuillez mettre votre micro en sourdine pour réduire au minimum toute interférence. Veuillez parler lentement et clairement. Sauf circonstances exceptionnelles, l'utilisation de casques d'écoute munis d'un microphone est obligatoire pour toutes les personnes qui participent à distance.
Si vous avez des problèmes techniques, veuillez en aviser la présidence. Veuillez noter que nous devrons peut-être suspendre la séance pendant quelques minutes afin de donner à tous les membres la possibilité de participer pleinement.
Je vais maintenant souhaiter la bienvenue à nos témoins.
Nous accueillons les gens du Bureau du vérificateur général, Karen Hogan, vérificatrice générale du Canada, Philippe Le Goff, directeur principal, et Mathieu Lequain, directeur.
Je vais vous demander de m'excuser parce que mon imprimante semble avoir fait des siennes.
Madame la greffière, pourriez-vous poursuivre et nous dire qui sont nos autres invités aujourd'hui?
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Madame la présidente, je vous remercie de nous donner l'occasion de discuter de notre rapport d'audit sur la Subvention salariale d'urgence du Canada, qui a été déposé à la Chambre des communes le 25 mars dernier.
Je suis accompagnée du directeur principal responsable de cet audit, Philippe Le Goff, et de Mathieu Lequain, qui a dirigé l'équipe d'audit.
En mars 2020, dans le cadre de la lutte contre la pandémie de COVID-19, le gouvernement fédéral a annoncé la création de la Subvention salariale d'urgence du Canada. Cette subvention visait à maintenir la relation employeur-employé pendant la pandémie. Elle devait aussi aider les employeurs à reprendre leurs activités régulières dès que ce serait possible pour eux.
La Subvention salariale d'urgence du Canada est l'une des plus vastes initiatives que le gouvernement a menées. Elle devrait coûter presque 97,6 milliards de dollars d'ici à la fin de l'exercice 2021-2022. Notre audit visait à déterminer si le ministère des Finances du Canada avait fourni des analyses sur ce programme de subvention. Il visait aussi à vérifier si l'Agence du revenu du Canada avait géré le programme pour limiter les abus grâce à des contrôles appropriés.
Dans l'ensemble, nous avons constaté que le ministère et l'Agence ont collaboré ensemble pour élaborer et mettre en œuvre, dans des courts délais, la Subvention salariale d'urgence du Canada. Le ministère des Finances du Canada a fait une analyse partielle de la version initiale du programme de subvention. Il a ensuite fait une analyse rigoureuse et complète qui a entraîné la modification du programme en juillet 2020. Même si nous avons eu accès à tous les documents, nous ne pouvons pas fournir au Parlement de l'information détaillée sur ces analyses, parce qu'elles sont classées en tant que documents du Cabinet ou documents secrets.
La conception et la mise en œuvre de la subvention ont fait ressortir des faiblesses qui existaient déjà dans les systèmes, les approches et les données de l'Agence du revenu du Canada. Ces faiblesses devront être corrigées afin de renforcer le régime fiscal du Canada.
[Français]
Une de ces faiblesses est liée au manque de données fiscales à jour. Par exemple, nous avons constaté que 28 % des demandeurs de la subvention n'avaient pas fait de déclaration de la taxe sur les produits et services ou de la taxe de vente harmonisée pour l'année 2019. Comme ces déclarations sont des indicateurs de revenu importants, l'Agence n'avait pas tous les renseignements nécessaires pour évaluer les demandes avant de verser la subvention. Ces données sur le revenu auraient permis à l'Agence de vérifier si les demandeurs avaient déclaré une baisse de revenus raisonnable.
Afin de pouvoir payer rapidement les bénéficiaires, l'Agence du revenu du Canada a décidé de ne pas utiliser certains contrôles qui lui auraient permis de confirmer que les demandes de subvention étaient raisonnables. Par exemple, l'Agence a décidé de ne pas demander le numéro d'assurance sociale des employés, même si cela aurait pu contribuer à éviter des demandes d'aide financière en double.
Les limites dans les systèmes informatiques de l'Agence et l'absence de données fiscales complètes et à jour ont nui à sa capacité de valider certaines informations avant le versement des paiements. L'Agence devra donc effectuer plus de vérifications après les paiements. Nous prévoyons qu'elle devra effectuer des travaux d'audit coûteux et exhaustifs, qui commenceront au printemps 2021. Ces travaux de vérification après les paiements seront audités par mon bureau.
Nous avons fait trois recommandations à l'Agence du revenu du Canada et une recommandation au ministère des Finances du Canada. Ils ont accepté nos recommandations.
Madame la présidente, je termine ainsi ma déclaration d'ouverture. Nous serons heureux de répondre aux questions des membres du Comité.
Merci.
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Merci, madame la présidente.
Je suis heureux d'être ici afin de discuter du plan d'action de l'Agence du revenu du Canada en lien avec le Rapport 7 du Bureau du vérificateur général du Canada, qui porte sur la Subvention salariale d'urgence du Canada.
Je suis accompagné aujourd'hui par trois sous-commissaires de l'Agence, qui vous ont déjà été présentés.
[Traduction]
D'abord, je tiens à féliciter et à remercier les employés de l'Agence qui ont eu la tâche ardue d'élaborer cette subvention salariale, et son calculateur, en un temps record afin de soutenir des millions d'entreprises et de travailleurs canadiens en ces temps difficiles de pandémie. Leur rapidité d'exécution a été remarquable, et je leur offre mes sincères remerciements. Nous sommes tous terriblement fiers de ce qu'ils sont parvenus à faire.
Dans le Rapport 7, le BVG a formulé trois recommandations qui s'adressent à l'Agence, et nous les acceptons toutes. La première vise à renforcer nos efforts d'observation fiscale en matière de TPS/TVH. Deuxièmement, il nous est recommandé d'utiliser des validations automatisées qui comportent un identifiant unique « interprogrammes » et, troisièmement, de tirer parti des renseignements d'entreprises dès qu'ils sont disponibles pour effectuer des vérifications ciblées.
Concernant la première recommandation, l'Agence identifiera les possibilités au sein du Programme des déclarants contrevenants de la TPS/TVH afin d'améliorer l'observation en matière de production de déclarations des inscrits à la TPS/TVH. L'Agence examinera les critères de sélection et de priorisation de la charge de travail dans le cadre du programme afin de déterminer les aspects à améliorer, le cas échéant.
Nous déterminerons si les ressources du programme sont affectées de façon optimale et suffisante pour répondre aux attentes du programme. L'Agence examinera également les changements législatifs possibles qui pourraient soutenir l'observation.
Enfin, l'Agence identifiera des moyens supplémentaires pour éduquer et soutenir les entreprises en ce qui concerne les obligations d'inscription de la TPS/TVH et l'observation en matière de production afin de promouvoir l'observation future.
[Français]
À titre de deuxième recommandation, le Bureau du vérificateur général a suggéré que l'Agence utilise des validations automatisées avec un identifiant unique dans tous les programmes, afin d'améliorer l'intégrité et l'efficacité de la validation des futurs programmes d'urgence. De plus, le Bureau du vérificateur général a noté que le numéro d'assurance sociale, l'identificateur unique des particuliers, comporte des limites, telles que des problèmes de confidentialité et de vol d'identité.
Nous prenons acte de ces observations et, en collaboration avec Emploi et Développement social Canada, nous travaillons en partenariat avec le Secrétariat du Conseil du Trésor sur sa plateforme Connexion Canada. Cette plateforme facilitera l'accès aux services en ligne du gouvernement grâce à une identification numérique sécurisée associée aux programmes ministériels. Nous prévoyons que la plateforme Connexion Canada sera disponible d'ici 24 à 36 mois. L'Agence commencera alors ses activités d'intégration.
Parallèlement, l'Agence continue également d'améliorer ses systèmes d'authentification et de gestion des justificatifs d'identité grâce, entre autres, à l'authentification à facteurs multiples. Cette solution est présentement en déploiement auprès de tous les utilisateurs des services de portail de l'Agence. L'achèvement de son déploiement est prévu en juin 2021.
[Traduction]
Enfin, concernant la troisième recommandation, l'Agence convient que la rapidité des mesures d'observation est importante. À cette fin, l'Agence investit constamment dans l'amélioration de ses systèmes d'évaluation du risque et de renseignements d'entreprise afin de mieux orienter, et de façon opportune, ses ressources sur les cas d'inobservation qui présentent les risques les plus élevés à l'échelle nationale.
Il convient de souligner que l'Agence s'appuie sur des algorithmes d'évaluation des risques fondés sur des données, qui aident l'Agence à repérer rapidement les demandes méritant un examen plus attentif. Ces algorithmes sont fréquemment mis à jour et améliorés au fur et à mesure que l'Agence en apprend davantage sur les modèles courants concernant les demandes de SSUC, et aussi pour refléter les changements apportés à la législation encadrant la SSUC. La phase 1 est d'ailleurs en cours. Quant à la phase 2, qui devrait débuter en septembre 2021, elle maximisera les résultats obtenus lors de la phase 1 qui viendront alors éclairer et améliorer le processus d'évaluation du risque des vérifications ciblées dans son ensemble.
Ainsi, en décembre 2021, l'Agence s'attend à être en mesure de produire son rapport final portant sur cette recommandation, qui comprendra les pratiques exemplaires retenues. Ces dernières pourront servir de base pour les vérifications ciblées futures.
Je vous remercie, madame la présidente, je serai heureux de pouvoir répondre à vos questions.
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Merci, madame la présidente.
Je remercie le Comité de son invitation.
Je suis accompagné aujourd'hui de mes collègues M. Andrew Marsland, sous-ministre adjoint principal de la Direction de la politique de l'impôt, et Mme Maude Lavoie, directrice générale de la Division de l'impôt des entreprises.
Comme vous le savez, le gouvernement et le ministère des Finances demeurent convaincus de l'importance d'appuyer les Canadiens ainsi que les entreprises canadiennes pendant la pandémie de COVID-19. Nous avons donc reçu avec beaucoup de plaisir ce rapport de la vérificatrice générale du Canada.
La Subvention salariale d'urgence du Canada est l'un des plus importants et des plus solides piliers de l'appui gouvernemental établi dès les premiers jours de la pandémie.
[Traduction]
À l'origine, le programme a été conçu pour fidéliser les employés envers leurs employeurs en subventionnant 75 % de la masse salariale, jusqu'à concurrence de 847 $ par employé par semaine. La subvention salariale protège les emplois, encourage les employeurs à réembaucher les travailleurs qu'ils ont dû mettre à pied en raison de la COVID-19 et aide à positionner les entreprises canadiennes pour une reprise solide. Grâce à cette initiative, plus de cinq millions d'employés canadiens ont bénéficié de la subvention salariale et plus de 74 milliards de dollars ont été versés dans le cadre du programme en date du 11 avril 2021.
Dans le budget déposé cette semaine, nous avons proposé que cette subvention continue d'appuyer les Canadiens jusqu'à la fin septembre 2021, en plus de la Subvention d'urgence du Canada pour le loyer et la mesure de soutien en cas de confinement. Une diminution du taux de subvention progressive, à compter du mois de juillet, a également été proposée, afin d'assurer une élimination progressive et ordonnée du programme, le tout dépendant bien sûr du fléchissement de la pandémie et des progrès sur le plan de la vaccination.
En plus de la Subvention salariale, le budget instaure un programme d'embauche pour la relance économique du Canada destiné à aider les entreprises à embaucher un plus grand nombre de travailleurs entre le 6 juin et le 20 novembre 2021, tandis que nous passons de la protection des emplois à la création d'emplois. Il offrira aux entreprises qui bénéficient de la subvention salariale, dès qu'elles ouvriront leurs portes, une nouvelle solution: un programme visant à les aider à embaucher en compensant une partie des coûts pour les nouveaux employés.
[Français]
L'audit de Mme Hogan visait à déterminer si le ministère des Finances avait fourni une analyse de la subvention salariale au cours de son élaboration initiale. Je suis heureux de constater la conclusion de l'audit selon laquelle le ministère a travaillé dans de brefs délais pour fournir aux décideurs des renseignements nécessaires à l'élaboration de la subvention salariale, et a ensuite fourni une analyse solide et complète pour mettre en lumière les rajustements à apporter au programme.
Dans le cadre de la conception de la subvention salariale, le ministère a collaboré avec l'Agence du revenu du Canada afin d'évaluer les façons de mettre en œuvre rapidement le programme et d'élaborer le projet de loi lié à la subvention. Nous reconnaissons qu'il s'agissait d'une analyse rapide. L'impératif à ce moment-là était de fournir rapidement de l'aide à nos travailleurs et à nos entreprises. C'était, selon nous, le bon impératif.
Le ministère des Finances a également proposé des rajustements subséquents à la subvention qui se fondaient sur une analyse solide et complète ainsi que sur les commentaires des entreprises et des employeurs. Par exemple, les modifications apportées au programme ont rendu la subvention accessible à un plus grand nombre d'employeurs, en incluant ceux dont les revenus avaient diminué de moins de 30 % et en offrant une subvention de base graduellement décroissante à tous les employeurs admissibles.
[Traduction]
Madame la présidente, même si je n'étais pas au ministère des Finances à l'époque, l'agilité dont a fait preuve le ministère dans la conception du programme et, en particulier, sa volonté d'évaluer constamment les commentaires des intervenants et des bénéficiaires du programme et de trouver des occasions d'apporter des ajustements et d'améliorer la portée et la rigueur du programme, est une vertu que nous devrions poursuivre au-delà de cette crise.
Comme je viens de le dire, nous accueillons tout aussi favorablement les recommandations de la vérificatrice générale visant à publier une évaluation économique des programmes de subvention salariale. Nous nous sommes engagés à entreprendre cette évaluation et à publier nos conclusions dans le Rapport sur les dépenses fiscales fédérales 2022.
Avant de terminer, je veux de nouveau rendre hommage aux fonctionnaires du ministère des Finances du Canada et de l'Agence du revenu du Canada — et je répète que je n'étais pas encore là à l'époque — pour les efforts extraordinaires qu'ils ont déployés pour concevoir et pour mettre en œuvre cette importante mesure en une période de véritable crise économique et sociale nationale. Cela, je pense, en dit long sur le dévouement des fonctionnaires au service du Canada.
Je m'arrête ici. Merci encore une fois de nous avoir invités aujourd'hui. Mes collègues et moi serons heureux d'essayer de répondre à vos questions.
J'apprécie beaucoup les interventions de mon ami du Bloc, M. Blanchette-Joncas, qui a exposé toute l'information qui a été cachée et le secret qui a entouré cette analyse. Je vais les répéter pour les gens qui se joignent à nous.
Au paragraphe 7.8, vous dites que le ministère des Finances a effectué une analyse partielle de la conception initiale du programme de subventions, puis, vous avez affirmé qu'il a ensuite fourni une analyse solide et complète pour renseigner les ajustements apportés à la subvention. M. Sabia nous a parlé de la rapidité avec laquelle son ministère a dû réagir, mais vous avez dit que vous n'avez pas été en mesure de fournir au Parlement les détails de ces analyses parce qu'elles étaient secrètes et que les documents du Cabinet doivent demeurer strictement confidentiels.
Le Comité se heurte à une difficulté dans la vérification qu'il entreprend, en ce sens qu'il doit avoir un accès raisonnable à l'information pour savoir exactement ce dont il retourne.
Par ailleurs, au paragraphe 7.9 du rapport de la vérificatrice générale, vous faites dire à cette dernière que des mesures de contrôle des paiements anticipés avaient été mises en œuvre pour s'assurer que les paiements étaient appropriés. Vous avez cité l'exemple de l'Agence qui n'avait pas de données à jour sur les revenus ou sur les impôts, ni de données infra-annuelles ou de tout autre repère en cours d'année, et qui n'avait pas toute l'information nécessaire pour valider le caractère raisonnable des demandes avant l'émission des paiements.
Je vais adresser cette question, par votre entremise, madame la présidente, au ministère des Finances, à M. Sabia, que j'ai manqué à la dernière séance d'étude de la PCU. J'ai soulevé des questions importantes concernant les mécanismes économiques mis en place pour permettre aux gens de rester chez eux en toute sécurité par rapport aux mesures de stimulation du marché du travail.
Votre ministère a-t-il discuté de la possibilité d'interdire aux entreprises bénéficiaires d'une subvention salariale le rachat d'actions et le versement de dividendes ou de primes salariales aux PDG?
Je ne vous demande pas de révéler quoi que ce soit de secret au Cabinet. Je veux simplement savoir si vous en avez discuté dans le cadre de votre analyse. Vous n'avez même pas à me donner les résultats. Je veux simplement savoir, monsieur Sabia, si vous y avez songé.
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Merci, madame la présidente.
Il est malheureux que nous soyons saisis d'une motion alors que nous pourrions procéder autrement. Je dirai simplement, en regard du mandat du Comité, que nous ne sommes pas ici pour modifier la politique du Conseil privé. Nous ne sommes pas ici pour réviser les critères suivant lesquels le gouvernement décide de divulguer des documents confidentiels. Nous n'avons pas à nous lancer dans une collecte exploratoire de documents, puisque nous sommes, en fait, censés examiner le rapport de la vérificatrice générale.
La vérificatrice générale a produit un rapport sur ce qui s'est passé aux premières étapes de la mise en place de la SSUC. J'espérais pouvoir poser quelques questions sur les prochaines étapes concernant la SSUC et sur les mesures, annoncées dans le budget, devant s'appliquer jusqu'au 25 septembre. Je me demandais si le rapport de février sur la fiscalité que nous devrions recevoir du ministère des Finances en fera état.
Les discussions préliminaires au Cabinet sur la façon de concevoir un programme mettant en équilibre la nécessité d'agir rapidement et le respect des exigences initiales qui s'appliquent dans la plupart des programmes gouvernementaux, y compris des renseignements comme le NAS dont nous avons parlé ce matin, de même que la mise en place du programme de manière à en faire profiter les Canadiens qu'il était urgent d'aider, sont des questions qui ont fait l'objet de l'audit. Normalement, ce sont ces questions qui seraient discutées au Comité, non le processus de divulgation de documents confidentiels.
Je pense que M. Sabia a tout à fait raison de souligner que nous travaillons dans le cadre de la politique actuelle du gouvernement. Nous travaillons dans le cadre des systèmes de gouvernance existants, et si ces systèmes devaient être modifiés, cela ne serait pas fait ici, mais dans d'autres comités.
Le Comité a traditionnellement été non partisan et il doit l'être. En fait, pendant notre formation, nous avons discuté du fait qu'il devrait être difficile de déterminer de quel parti provient telle ou telle question. Au cours de législatures antérieures, les membres échangeaient entre eux les questions afin d'éviter les joutes partisanes au sein du Comité.
Le Comité exerce une surveillance des opérations gouvernementales, non des orientations politiques ou de l'action politique du gouvernement. Le fonctionnement des ministères est déterminé par les règles et règlements qui leur sont donnés par l'autorité politique.
Nous ne sommes pas à la Chambre des communes. Ce n'est pas, ici, le parquet de la Chambre. Nous sommes un organe d'examen des comptes publics qui travaille de concert avec la vérificatrice générale. Il est très malheureux que nous ayons aujourd'hui ce genre de discussion sur la façon de procéder. Nous aurions pu examiner la question autrement, sans recourir à une motion exigeant un vote.
Je suis d'avis que nous devons en discuter.
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Je m'excuse. J'ai malheureusement appuyé sur le mauvais bouton. Je ne sais pas pourquoi il y a deux boutons pour mettre notre microphone en sourdine.
J'étais en train de dire que, si je n'appuyais pas cette motion, ce serait contre mon gré. Si l'on ne me donne pas l'occasion de bien l'évaluer ni d'y proposer des modifications, je serai forcé de voter contre la motion. Or, ce n'est pas ce que je souhaite.
Je préfère maintenir la bonne habitude que nous avions prise, c'est-à-dire celle de laisser nos intérêts partisans à la porte — virtuelle, en l'occurrence — quand nous arrivons au Comité. Sous votre gouverne, madame la présidente, je pense que nous avons réussi pendant six mois à accomplir quelque chose qui est rare sur la Colline du Parlement. C'est l'une des raisons pour lesquelles j'aimerais pouvoir réfléchir à la motion. Je ne sais pas si nous pourrions faire une pause pour quelques minutes, madame la présidente. Je croyais que vous aviez mentionné, au début de la rencontre, que nous allions traiter des affaires courantes vers la fin de la réunion. J'ai peut-être tort, mais c'est ce que j'avais compris. Je pense que c'est très important.
Il semble qu'une réflexion rapide ait mené à cette motion, dans laquelle M. Berthold fait valoir qu'on a empêché formellement la vérificatrice générale du Canada de recevoir des informations concernant l'élaboration de la Subvention salariale d'urgence du Canada. Si mon cher collègue M. Berthold souhaite que la vérificatrice générale comparaisse devant ce comité pour livrer un témoignage à ce sujet, ce serait tout à fait raisonnable, à mon avis. Par contre, je ne pense pas qu'il soit souhaitable de présumer de ces faits sans avoir d'abord posé la question. Je ne crois pas que cela reflète vraiment l'intention de mon collègue, mais je vais lui laisser l'occasion de répondre à cette question.
Comme nous le savons tous, la Loi sur la gestion des finances publiques accorde à la vérificatrice générale le pouvoir d'obtenir toute information qui lui est nécessaire pour faire ce genre d'audit. Cela dit, si M. Berthold a des préoccupations quant à l'efficacité de la Subvention salariale d'urgence du Canada, je pense que l'endroit approprié pour les soulever n'est pas à ce comité, étant donné que nous évaluons ici la mise en œuvre des programmes, mais plutôt au Comité permanent des finances. Celui-ci pourrait débattre de la politique qui régit ce genre d'affaires. Si je ne m'abuse, M. Berthold ou ses collègues n'ont pas soulevé de préoccupations de ce genre depuis que je siège à ce comité-ci.
Vous savez très bien que cette subvention salariale a soutenu plus de 5,3 millions d'employés partout dans ce beau pays. Nous savons que cela nous a coûté environ 71 milliards de dollars. Or, si certains ne sont pas d'accord pour conserver le lien d'emploi, c'est-à-dire maintenir ces employés parmi les effectifs des compagnies partout au Canada, et qu'ils préfèrent qu'on procède à des embauches dans un contexte d'austérité, ils devraient peut-être le dire. Cependant, je répète que ce n'est pas forcément au Comité permanent des comptes publics qu'il est approprié d'aborder ces questions, mais plutôt au Comité permanent des finances.
J'espère que mon collègue pourra bientôt répondre à ces préoccupations. Le cas échéant, je l'écouterai attentivement afin de mieux comprendre son point de vue.
Merci, madame la présidente.
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Madame la présidente, j'avais posé quelques questions exploratoires au cours du premier tour de questions sur cette motion. Je vais continuer de le faire, mais je pense qu'il serait approprié de laisser M. Berthold répondre à certaines des questions qui ont été soulevées. J'aimerais ensuite avoir l'occasion de répondre à M. Berthold.
Par exemple, il y a certains éléments auxquels nous pourrions être favorables. À propos de ce que M. Fergus a dit, et pour les Canadiens qui suivent nos débats à la maison, je dirai que, si vous consultez le hansard d'il y a deux jours, mardi, vous verrez que j'ai été, franchement, très direct avec les fonctionnaires. « Direct » n'est peut-être pas le mot juste, mais les questions que j'ai posées n'étaient pas faciles. Je voulais connaître les faits et j'étais donc prêt à poser les questions difficiles. C'est le genre de travail que fait le Comité, l'un des seuls qui a vraiment cherché à instaurer un climat de travail non partisan. Nous avons essayé de nous en tenir aux faits, de connaître les faits et d'apporter ainsi une contribution valable.
J'aimerais savoir ce qu'en pense M. Berthold, car je crains que ce genre de motion ne vienne dénaturer ce que le Comité a été jusqu'à présent pendant la présente législature, ce qu'il a historiquement été au cours de nombreuses législatures antérieures. Je crains que cela ne discrédite quelque peu le travail accompli par nos prédécesseurs.
Nous avons entendu ces députés plus tôt. Nous savons que M. Berthold parle avec grande éloquence à la Chambre des communes. Il talonne le gouvernement. Il réclame des comptes. C'est très bien, et il devrait en faire autant au Comité, mais il faut le faire de manière prévenante et compatible avec les souhaits du Comité et dans l'intérêt de ce que le Comité représente. M. Fergus l'a déjà très bien exprimé.
Si vous me le permettez, madame la présidente, j'aimerais entendre M. Berthold. J'aimerais ensuite pouvoir lui répondre et peut-être proposer un sous-amendement, une fois que j'aurai vraiment saisi le fond de sa pensée.
Est-ce approprié, madame la présidente?
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Merci, madame la présidente. Je n'avais pas demandé la parole, car je sais qu'il y a encore des gens qui veulent s'exprimer, alors je vais tenter de répondre rapidement.
Dans ses réponses, M. Sabia a dit très clairement à deux reprises qu'il ne pouvait pas fournir les documents au Comité. La vérificatrice générale a aussi été très claire, pendant son allocution: même si son bureau a accès à tous les documents, celui-ci ne peut pas fournir au Parlement de l'information détaillée sur ces analyses, puisqu'elles sont classées en tant que documents du Cabinet ou documents secrets. Par la suite, elle a parlé des faiblesses constatées dans la conception de la subvention salariale.
Je pense que c'est le rôle du Comité permanent des comptes publics de savoir ce qui se passe. Je suis totalement surpris et complètement sidéré de la réaction de mes collègues. Je croyais sincèrement que cette motion allait facilement être acceptée et que tous les membres du Comité l'appuieraient, étant donné qu'elle vise à permettre aux membres du Comité permanent des comptes publics de prendre connaissance de la réalité des comptes publics, au lieu de seulement prendre connaissance des propos de la vérificatrice générale, qui a vu des choses que nous n'avons pas pu voir. C'est aussi simple que cela. Je tenais donc à faire cette mise au point.
J'ai une autre mise au point à faire. Loin de moi l'idée de chercher à éviter que ce comité, fidèlement à sa tradition, soumette des rapports unanimes à la Chambre des communes, mais je tiens à souligner que les motions n'ont pas à être unanimes, c'est-à-dire que nous n'avons pas l'obligation de tous être d'accord tout le temps. D'ailleurs, je vous rappelle que le Comité a adopté certaines motions, mais en a également rejeté d'autres. En effet, certaines motions proposées par des collègues, comme Maxime Blanchette-Joncas, du Bloc québécois, ont été rejetées ici, en comité. Donc, je ne vois pas le rapport entre notre travail et notre volonté de travailler ensemble pour soumettre des rapports unanimes à la Chambre.
J'avoue sincèrement être surpris de la réaction de mes collègues libéraux à cette motion, qui ne vise qu'à demander des documents au ministère des Finances et à l'Agence du revenu du Canada. S'ils ne peuvent pas divulguer ces documents pour une raison quelconque, il leur revient de nous le dire et de nous expliquer pourquoi nous ne pouvons pas avoir accès à ces documents. Au moins, il ne sera pas dit que le Comité n'a pas demandé à avoir accès à l'information dont il a besoin pour faire la même analyse que celle faite par la vérificatrice générale à cette étape-ci du programme de la Subvention salariale d'urgence du Canada. C'est aussi simple que cela.
Cela me fait rire un peu que mes collègues disent vouloir procéder rapidement afin d'avoir l'occasion de poser beaucoup de questions aux témoins, mais qu'ils prennent autant de temps à le dire. Nous aurions déjà pu mettre aux voix cette motion et ainsi passer à autre chose, en l'occurrence continuer à interroger les témoins.
J'espère avoir répondu aux questions de mes collègues. Nous pourrions adopter cette motion très rapidement. Ensuite, le ministère des Finances et l'Agence du revenu du Canada pourraient répondre à cette motion, puis nous verrions, les membres du Comité, ce que nous ferions des réponses reçues. Pour l'instant, je pense qu'il est légitime, justifié et très pertinent de continuer...
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Merci, madame la présidente.
Je remercie mon honorable collègue d'avoir au moins parlé un peu de la motion en question. L'une des questions que j'ai posées portait sur les ressources du gouvernement et sur le fait que nous sommes actuellement dans la troisième vague de la pandémie au pays. Nous savons qu'il y a des défis qui se posent. En effet, le nombre de cas augmente en ce moment dans ma propre province, la Nouvelle-Écosse, atteignant des niveaux jusqu'ici inconnus depuis le début de la pandémie.
Avant de devenir parlementaire, madame la présidente, j'étais avocat chez McInnes Cooper, à Halifax. J'ai aussi un diplôme en administration publique de l'Université Dalhousie, une maîtrise en gestion et en administration publique. Je dis cela parce que je connais des gens qui travaillent dans le secteur public, au provincial ou au fédéral, et, quand les membres de l'opposition y vont d'une motion qui n'est vraiment pas restreinte...
Je rappelle aux membres du Comité le libellé de la motion de M. Berthold:
Que le Comité demande au ministère des Finances et à l'Agence du revenu du Canada de fournir au Comité toutes les études, données et analyses utilisées pour la mise en œuvre de la Subvention salariale d'urgence du Canada.
Nous venons de dire qu'il s'agit d'un des plus grands engagements financiers du gouvernement du Canada — c'est le rapport de la vérificatrice générale qui le dit — dans l'histoire de notre pays. La motion de M. Berthold ne précise pas ce qui lui est nécessaire de ces rapports, études et analyses qu'il demande. Que cherche-t-il exactement?
Il est très clair, du moins d'après les témoignages que j'ai entendus aujourd'hui, que le gouvernement du Canada a soupesé les options entre, d'une part, retarder le soutien à apporter et risquer ainsi de rompre, sur une large échelle, le lien entre employés et employeurs, avec les répercussions sur l'économie et l'aggravation des bouleversements économiques que cela suppose et, d'autre part, aller de l'avant sans tarder en faisant certains choix de programme, comme l'a fait remarquer la vérificatrice générale. Est-ce que cela pourrait poser des problèmes? Tout à fait. Cela a déjà été souligné, mais l'option retenue était la solution à préférer dans les circonstances.
Il y a beaucoup de questions à démêler, notamment celle du secret du Cabinet et du privilège du Cabinet. Il s'agit d'une convention légitime qui existe au Canada et dont nous devons tenir compte. La motion n'en fait aucune mention, pas plus que de protéger la confidentialité des documents. Je suppose que M. Berthold, qui est un député chevronné, en est conscient. Peut-être serait-il réceptif, lorsque nous amorcerons la discussion et le débat sur la motion, à un amendement favorable qui corrigerait cette omission.
À quoi exactement veut-il en venir? Je ne veux pas mettre la vérificatrice générale dans une position délicate, mais elle n'a pas dit qu'elle avait été entravée. Dans tout autre travail qui se fait, lorsqu'il y a des éléments relevant de la confidentialité et des recommandations au Cabinet, il s'agit de documents auxquels les parlementaires ordinaires n'ont pas nécessairement accès. Peut-être qu'à un moment donné, mais probablement pas aujourd'hui, nous devrons demander à la vérificatrice générale de comparaître de nouveau devant le Comité pour nous dire si elle a été indûment entravée dans son travail, d'autant plus que M. Fergus a dit dans son témoignage que la loi confère à la vérificatrice générale le pouvoir d'exiger et d'obtenir cette information.
La motion est tellement englobante. Je reviens à mes anciens confrères d'études qui travaillent aujourd'hui dans le secteur public. Ils me disent qu'il faut des semaines et des semaines pour trouver les documents, les numériser et les mettre en cahiers. Nous l'avons vu au comité de la santé, et dans d'autres comités aussi. La motion ratisse large, beaucoup trop. Elle ne cible pas réellement l'objectif. Ayant entendu le témoignage de M. Berthold, je ne sais pas exactement de quoi il a besoin.
Je serais plutôt favorable à une motion qui viserait à obtenir l'information que le Comité juge importante, mais pas toutes les études, pas la totalité des documents, pas cet énorme volume d'informations que produira ce vaste ratissage, comme nous avons vu dans d'autres comités. Cela empoisonnerait le climat de travail au comité des comptes publics.
D'autres membres souhaitent intervenir, madame la présidente, et je vais leur céder mon temps de parole. J'ai pu dire pourquoi je suis réfractaire aux motions de ce genre. Je vais écouter mes collègues et examiner le texte de la motion. Je pense que je vais probablement présenter un amendement, et j'espère donc que vous vérifierez si j'ai la main levée avant que nous envisagions de passer au vote. Je pense que j'aurai un amendement à proposer.
Merci de votre attention.
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Je vais poursuivre, puis je cèderai mon temps de parole à l'honorable député de Scarborough.
Je considère cette demande avec énormément de circonspection. J'estime M. Berthold comme collègue et, à bien des égards, comme ami. Quant à la voie sur laquelle nous nous sommes engagés, je rappelle que le Comité est un organe non partisan. Il y a d'autres façons de procéder. Nous pouvons demander à la vérificatrice générale de comparaître afin de nous assurer que son bureau disposait des moyens nécessaires pour effectuer ses études. Je suis certain que mes collègues voudront donner suite à cette proposition.
Je suis tout simplement très déçu. Je reviens aux sages paroles que M. Christopherson a prononcées il y a quelques mois sur la façon dont le Comité devrait fonctionner. Je pense que l'idée que nous n'avons qu'à demander, en tout temps, au Cabinet de nous remettre tous les documents dont on a discuté au Cabinet — simplement parce que nous estimons que nous devons et voulons les obtenir, quelle qu'en soit la raison — ouvre une voie dans laquelle je me trouve très mal à l'aise. Je me demande pourquoi nous avons pris cette direction.
Il ne s'agit pas ici d'un différend politique. Il n'y a pas la moindre couleur politique dans mon propos. Il s'agit simplement de la façon dont nous, en tant que parlementaires, devons nous conduire au sein du comité des comptes publics.
Monsieur Berthold, je respecte votre désir de présenter cette motion. Je ne l'approuve pas et je le dis respectueusement, mais j'ai aussi beaucoup de respect pour la vérificatrice générale et le travail qu'elle a fait. Si la vérificatrice générale avait voulu indiquer dans ses rapports son impression d'avoir été restreinte quant aux documents auxquels elle avait accès ou entravée de quelque autre manière, je suis sûr qu'elle n'aurait pas manqué de le faire.
Les députés recevront un rapport de suivi sur l'évaluation économique du programme. Il s'agit d'un programme de 100 milliards de dollars. Je conviens que c'est un très vaste programme. C'est un programme qui revêt une grande importance pour les employeurs et les employés de tout le pays, j'en suis tout à fait conscient. Je suis très déçu que les autres membres du Comité n'aient pas eu le temps aujourd'hui de poser une question à nos témoins — nos invités —, que ce soit M. Sabia ou le commissaire de l'ARC, qui s'étaient présentés ici pour répondre à nos questions.
Je pense qu'il y avait d'autres voies à emprunter pour demander à la vérificatrice générale quels moyens avaient été accordés à son bureau pour mener son étude.
Je vais céder le reste de mon temps de parole à Mme Yip, qui est la prochaine intervenante, je crois.
Merci, madame la présidente.
Je tiens à dire à mon honorable collègue, M. Berthold, que mes propos n'étaient pas du tout une attaque contre lui, mais contre la motion qu'il a présentée.
Merci de votre attention.
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Permettez-moi d'abord de parler de l'amendement proposé par M. Fergus, après quoi je pourrais peut-être répondre à certaines des observations de M. Lawrence et revenir à des préoccupations que j'ai au sujet de la motion de M. Berthold.
Ce qui me plaît dans l'amendement de M. Fergus, c'est que le Comité se trouverait à travailler de concert avec la vérificatrice générale. Nous étudions ses rapports. Nous la convoquons, elle et son équipe, en vue de demander des comptes au gouvernement. Nous sommes en relations constantes avec son bureau, et c'est important.
Je n'ai pas eu l'impression que la vérificatrice générale avait été entravée de quelque façon que ce soit dans son travail de préparation de son rapport. Il ne faut pas oublier non plus que le ministère des Finances, répondant aux recommandations ou donnant son aval au rapport de la vérificatrice générale, a accepté de faire une analyse complète de ce genre de programme. Ce n'est pas du tout négligeable.
Considérant l'amendement de M. Fergus, il m'apparaît important d'inviter Mme Hogan à comparaître devant le Comité pour lui demander si elle était satisfaite de l'information qu'elle a pu recevoir. Son travail la met en interaction constante avec le gouvernement pour obtenir des éléments d'information, certains couverts par le secret du Cabinet, d'autres non.
Au lieu d'aller de l'avant avec la motion de M. Berthold, qui aurait pour effet de ratisser aussi large que possible, de chercher à obtenir tous les documents possibles et imaginables concernant l'un des plus importants programmes de l'histoire du Canada, un programme de 100 milliards de dollars, et d'exiger de nos fonctionnaires qu'ils passent littéralement semaine après semaine à trouver ces documents plutôt qu'à apporter un soutien aux Canadiens, demandons plutôt à la vérificatrice générale de comparaître et de nous dire quelle information, s'il en est, elle n'a pas pu obtenir qu'elle estime nous serait importante en tant que parlementaires exerçant une fonction de surveillance des opérations gouvernementales. Voilà une proposition que je pourrais appuyer.
En agissant de la sorte, nous aurions entretemps l'occasion de nous pencher sur la motion de M. Berthold en vue d'en limiter quelque peu la portée, gardant présent à l'esprit que la tâche première du gouvernement est de s'occuper des citoyens. Rappelons-nous que nous sommes en pleine pandémie. Les fonctionnaires auraient à passer un temps interminable à dénicher ces innombrables documents.
Ma question à M. Lawrence est la suivante: quelle est cette vérité que vous cherchez? Nous pourrions peut-être inscrire des questions précises au compte rendu, puisqu'il est arrivé que nous demandions de l'information par ce moyen et que le Comité l'obtienne. C'est parce que nous avons été précis. Vous avez déjà posé une question concernant la tarification de la pollution et avez pu obtenir cette information. C'était important. Je suis d'accord avec vous là-dessus.
Pour ce qui est de vouloir obtenir tous les documents, toutes les analyses sur l'un des plus importants programmes de l'histoire du Canada, il faut songer à la masse de papier que cela représente. C'est énorme et déraisonnable.
Franchement, avec tout le respect que je dois à M. Berthold, parce que ce n'est peut-être pas son intention, la motion, telle qu'elle est libellée, ne saurait être vue autrement que comme un moyen d'obstruction à l'endroit du gouvernement. Je veux qu'il comprenne la quantité de travail et la pression qu'elle implique. Franchement, je m'interdis de dire « perte de temps » puisque nous voulons, effectivement, obliger le gouvernement à rendre des comptes et tenons à obtenir de l'information, mais lorsqu'on ratisse aussi large, il faut savoir que beaucoup de temps y sera consacré qui pourrait être employé à des tâches qui doivent être faites. Resserrons la motion. Quelle est la vérité à laquelle vous n'avez pas accès? De quelle vérité, de quelle information avez-vous besoin?
Nous avons eu de l'information sur ce que le programme a apporté aux Canadiens, aux travailleurs comme aux entreprises. Quels renseignements essentiels n'avez-vous pas? Je pose la question non seulement à mes collègues conservateurs, mais aussi à tous les membres.
Je suis favorable à un amendement de ce genre. Faisons venir Mme Hogan, posons-lui la question. Nous ne sommes pas vraiment bien placés pour savoir quelle information était ou n'était pas disponible. Demandons-le à Mme Hogan. Nous pourrons ensuite tâcher d'en venir à une demande plus limitée et de formuler une motion qui fera l'unanimité, conformément à l'approche consensuelle qui est censée être celle du Comité quand il s'agit d'obtenir des renseignements nécessaires.
J'espère que vous aurez senti combien cette question me travaille, puisque c'est le genre de choses... Encore une fois, j'ai la bonne fortune de siéger dans deux comités, celui de l'agriculture et celui des comptes publics, si bien que j'ai une solide expérience du travail en collaboration. Je comprends qu'il appartient à l'opposition officielle de Sa Majesté de demander des comptes au gouvernement. Je comprends, monsieur Lawrence, que vous voulez obtenir des réponses du gouvernement et que vous avez l'obligation envers les citoyens de les obtenir, mais il vous faudrait préciser davantage quelle information le gouvernement n'a pas donnée.
Est-ce une information que possède M. Sabia? S'agit-il de certains renseignements particuliers? Qu'est-ce que vous voulez vraiment savoir?
Assurons-nous de respecter le privilège du Cabinet, qui est une tradition historique depuis la Confédération.
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Merci de nouveau, madame la présidente.
Je trouve qu'il est vraiment abusif de dire qu'il y a obstruction systématique dans le cas présent, où nous avons été saisis d'une motion en plein milieu des témoignages, pendant que nous étions à préparer nos questions aux prochains témoins et à vraiment nous atteler à la tâche qui est la nôtre d'examiner le programme de la SSUC.
Nous voilà donc saisis d'une motion pour laquelle nous n'avons pas eu le temps de nous préparer. Je pense que nous avons entendu pendant les témoignages que l'information demandée nous avait déjà été promise dans la forme où elle nous était disponible, c'est-à-dire aux conditions prévues par le Conseil privé, lesquelles s'appliquent à tous les gouvernements, quelles que soient les positions politiques du jour. On nous accuse maintenant de faire de l'obstruction alors que nous essayons vraiment de comprendre pourquoi nous procédons de cette façon, puisque s'agit d'information qui nous est déjà promise.
Selon ce que nous avons appris de la vérificatrice générale, celle-ci a pu prendre connaissance de la justification du programme et constater que celui-ci était conforme aux discussions confidentielles du Conseil privé. Qu'on la fasse revenir pour nous dire: « D'accord, je sais qu'il y a une situation à régler ici parce que certains membres sont mal à l'aise avec le secret du Cabinet et mal à l'aise avec la transparence »...
Ces règles sont en place pour d'autres raisons, à savoir que tout gouvernement doit avoir la latitude voulue pour discuter librement de nombreux différents dossiers avant que le Cabinet s'entende pour rendre publiques ses décisions. Tout se passe dans le cadre de fonctionnement normal du gouvernement. Il ne s'agit pas d'une machination pour cacher de l'information, mais simplement du fonctionnement normal du gouvernement.
En suivant la discussion, je nourrissais l'espoir que le Comité puisse se remettre sur la bonne voie, puisque nous avons travaillé plutôt bien ensemble jusqu'à préssent. L'amendement proposé vise à nous permettre de revenir à notre mode de fonctionnement habituel, qui est de demander à la vérificatrice générale de répondre à toute question sur la confidentialité ou sur les raisons pour lesquelles les choses sont faites de telle ou telle façon, ou encore sur les modalités de son interaction avec le gouvernement du jour, elle qui exerce la fonction de surveillante, soumise au secret, de ce même gouvernement, et qui fait rapport au Parlement du fait qu'elle est agente du Parlement et indépendante du gouvernement.
Tout cela devrait donner aux Canadiens l'assurance que nous fonctionnons dans la structure de gouvernance normale du gouvernement du Canada et qu'il n'y a pas de manigances. Si nous pouvions adopter l'amendement et si nous avions l'appui nécessaire pour demander à la vérificatrice générale de revenir... Nous l'avons déjà fait à l'occasion de déclarations parues dans la presse dont nous voulions discuter avec elle, et cela aux termes d'une motion que nous avions adoptée. Si, pour la prochaine étape, nous décidions de procéder ainsi... Nous travaillons avec elle et nous ne voulons pas la court-circuiter, puisqu'elle est l'intermédiaire entre le Comité et l'appareil gouvernemental, ce qui nous permet d'être non partisans. C'est avec elle que nous travaillons, pas avec le gouvernement du jour.
Par conséquent, nous devons avant tout nous adresser à elle, puis voir ce que nous pouvons faire par la suite et s'il y a lieu de prendre des mesures plus poussées en ce qui concerne la disponibilité de l'information. Comme cela a été mentionné, nous examinerons ensuite le prochain rapport, qui ne sera pas un rapport provisoire, mais le rapport définitif sur le programme de la SSUC. Il est à espérer que, d'ici le 25 septembre, la pandémie aura pris fin et que nous serons alors en mesure de jeter un regard rétrospectif sur le programme de subventions salariales dont nous parlions ce matin.
Sur ce, je cède la parole.
Ceux qui ont la possibilité de nous suivre à l'écran sauront que j'ai écouté discrètement toutes les interventions. J'ai entendu toute une gamme d'opinions et de réflexions sur ce sujet.
Je tiens à souligner que la raison qui m'a poussé plus tôt à intervenir, à l'occasion d'un rappel au Règlement mettant en doute la nécessité de retarder le vote, tient surtout à la façon dont les moyens technologiques adoptés pendant la pandémie ont été comme un frein brutal mis aux processus démocratiques du Comité. J'ai eu l'occasion d'assister à quelques obstructions systématiques assez importantes, certaines en votre compagnie, d'autres sans vous.
À tout prendre, je pense que les gens ont vu dans mes interventions la frustration de ne pas disposer au Comité d'analyses de base permettant de tenir une discussion productive sur les avantages et les échecs des programmes, à tel point que j'en suis venu à penser que le gouvernement actuel prend cette notion de secret du Cabinet... Ce problème n'est pas propre à notre comité. Je vous dirai qu'au Comité permanent des opérations gouvernementales et des prévisions budgétaires je dénonce depuis environ un an et demi cette pratique de faire passer toute l'information par le Cabinet, avec pour résultat qu'elle disparaît automatiquement sous le boisseau. Il n'est pas question ici de protéger les intérêts nationaux ou les secrets de sécurité de l'État. C'est un trou noir absolu pour ce qui est de la transparence et de la reddition de comptes, à tel point que même, lorsque je rédige mes propres demandes et motions dans d'autres comités, il ne me revient en réponse que des pages et des pages d'information caviardées, information qui, je le crois sans partisanerie, devrait être mise à la disposition des parlementaires et, très certainement, des Canadiens.
Je dois dire que je suis déconcerté par la façon dont mes collègues ont brandi le nom de mon prédécesseur, David Christopherson, qui, je peux vous l'assurer, serait furibond d'avoir à voter et à prendre une décision sur un rapport des comptes publics, sur un rapport d'audit, en étant privé, sous le couvert du secret du Cabinet, de la possibilité d'obtenir des réponses élémentaires à ses questions.
Considérez que si chaque élément d'information du gouvernement devait être tenu pour un document confidentiel du Cabinet, nous ferions aussi bien de tout abandonner et de laisser aux bureaucrates le soin préparer les rapports, nous contentant de les présenter directement au public et d'approuver pour la forme tout ce qui nous est présenté. Il y a une non-divulgation importante et fondamentale de la part du gouvernement à la faveur d'un processus qui lui a conféré des pouvoirs uniques de dépenser et de créer des programmes.
Je reconnais que nous n'arriverons probablement pas au vote à la suite du processus, et c'est pourquoi je ne me gêne pas pour m'exprimer comme je le fais, dans cette situation où, encore une fois, nous sommes contraints par ces technologies que nous avons adoptées.
Dans le bon vieux temps, je suis sûr que mon prédécesseur, David Christopherson, m'aurait conseillé de trouver un bon fauteuil — c'est fait —, de m'y caler peut-être avec un bon coussin dans le dos, en vue d'une longue séance d'obstruction, car il pouvait, à ce chapitre, rivaliser avec les plus forts, qui aurait duré jusqu'à 20 ou 21 heures en soirée. Hélas, cela ne se produira pas. Nous allons probablement reprendre ce débat plus tard.
Je tiens à dire aux membres du Comité des comptes publics que je n'ai pas l'intention de forger une espèce de mythologie autour de la collaboration, pas devant notre non-accès aux renseignements pertinents de base. Je prends au sérieux la responsabilité qu'a le Comité de prendre des décisions éclairées sur ce qui lui est présenté par le personnel, ce qui suppose forcément la communication des renseignements pertinents. Je crois que c'est le mandat du Comité.
Je ferai remarquer, en passant, dans cet échange sur la partisanerie et la non-partisanerie, qu'il est très rare dans la sphère politique qu'un néo-démocrate d'Hamilton, un bloquiste et un conservateur s'entendent sur quelque chose. Il se trouve que je pense que cet espace non partisan existe, puisque nous examinons tous la valeur apparente de ce qui est devant nous au travers de prismes qui aboutissent à des applications politiques très différentes du travail que nous essayons tous de faire dans l'opposition.
Tout cela pour dire que je souhaite voir le jour où le gouvernement deviendra ouvert par automatisme. Nous avons reçu des rapports de la vérificatrice générale dans lesquels étaient énumérés en détail les motifs invoqués par le gouvernement pour refuser de communiquer les renseignements les plus élémentaires non seulement au grand public, mais même au Bureau de la vérificatrice générale.
Je m'adresse aux députés et aux secrétaires parlementaires qui sont présents ici, aux membres du personnel et aux whips qui sont en ligne. Si nous voulons que le Comité fonctionne comme il se doit, faisons preuve de suffisamment de bonne foi pour que, si je pose une question de base au sujet de l'analyse et si je demande comment on en est arrivé à une décision, je ne me fasse pas rabrouer en disant qu'il s'agit de délibérations confidentielles du Cabinet et que je ne peux même pas savoir si des recommandations ont été faites sur ce sujet particulier.
Je ne sais pas ce qu'en pensent les avocats, et même si je ne suis pas avocat, je dirais qu'il s'agit de non-divulgation d'informations importantes. J'aimerais que le gouvernement fasse preuve d'une plus grande transparence en ce qui concerne les renseignements requis, et je m'adresse à mes amis qui, j'en suis sûr, seront encore présents pendant les 25 ou 26 prochaines minutes. Ce sera ainsi jusqu'à ce que nous soyons sur le point d'être interrompus et avant que nous puissions passer au vote, et nous y reviendrons probablement la semaine prochaine.
Merci, madame la présidente.
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Merci, madame la présidente.
Je me tenais debout parce que, hier j'ai été assis pendant 14 heures jusqu'à la fin du débat d'urgence. J'avais besoin de me lever un peu.
Merci, monsieur Green, de vos commentaires, et je le dis très sincèrement. Il arrive que nous ne soyons pas d'accord sur toutes les positions de principe, mais M. Green a beaucoup parlé de transparence et de responsabilité dans la façon dont le gouvernement fonctionne et dont il devrait rendre des comptes aux contribuables, c'est-à-dire les vaillants citoyens canadiens, en laissant de côté la partisanerie.
J'aimerais revenir à la motion modifiée de M. Berthold. J'ai non seulement le privilège de représenter ici les électeurs de Vaughan—Woodbridge, mais j'ai aussi celui d'avoir été nommé secrétaire parlementaire par le pour être . Je vois que le commissaire de l'Agence du revenu du Canada et certains vice-commissaires sont venus ici aujourd'hui pour répondre à nos questions. Lorsque je regarde les documents que nous avons reçus en tant que parlementaires et membres du Comité des comptes publics, je crois que c'est probablement...
Vous savez, il y a plusieurs comités importants, et celui-ci ne fait pas exception, puisqu'il est chargé de la surveillance des programmes et des dépenses du gouvernement. J'ai pris connaissance du plan d'action détaillé de l'Agence du revenu du Canada, qui a été élaboré en collaboration avec la vérificatrice générale. Cette dernière s'est adressée aux fonctionnaires de l'ARC et a évidemment passé en revue le programme de la Subvention salariale d'urgence du Canada, et les détails de sa mise en œuvre et de son fonctionnement ont été divulgués. La vérificatrice générale a souligné certains points forts du programme en ce qui a trait aux responsabilités de l'ARC et elle a également formulé de nombreuses recommandations en vue d'autres améliorations. La question de l'« identificateur unique » a été documentée dans une étude. L'ARC a révélé qu'elle travaille avec Emploi et Développement social Canada au sujet d'un identificateur unique, un genre de portail d'ouverture de session, et des raisons pour lesquelles le numéro d'assurance sociale a été utilisé ou non.
J'allais poser une question aujourd'hui sur l'importance d'examiner la paie électronique, dans le contexte du budget, une petite mesure qui va permettre aux entreprises de tout le pays de communiquer des données en temps réel à l'ARC, afin qu'un programme du genre puisse être lancé très rapidement au besoin, et aussi pour fournir des données très solides à l'ARC et accroître l'efficacité de nos entreprises.
Lorsque je vois cette motion, je me rappelle à quel point l'Agence du revenu du Canada a collaboré pour fournir les documents et les renseignements nécessaires à la vérificatrice générale, ainsi que pour lui répondre en établissant des jalons provisoires clés. Je regarde le point 1.1 concernant octobre, de même que les dates, et je constate qu'on a même fourni le nom de l'organisation responsable et du point de contact. Dans ce cas-ci, il s'agit de Marc Lemieux, et on a même accès à son numéro de téléphone.
Je reviens donc à la motion originale de M. Berthold et je me pose la question suivante: « À quoi voulons-nous en venir avec cette motion? » En demandant toutes les études, etc., etc. Je me dis: « Attendez un instant; l'Agence du revenu du Canada et ses merveilleux employés, que j'ai appris à connaître, ont pleinement coopéré avec la vérificatrice générale au sujet de ce programme et de la Subvention salariale d'urgence du Canada et de la Prestation canadienne d'urgence, au cours d'une période où l'Agence du revenu du Canada était responsable de la mise en œuvre et de l'exécution de sept ou huit programmes visant à aider les Canadiens pendant cette période des plus extraordinaires et uniques. »
Je me demande un peu pourquoi cette motion, comme M. Longfield l'a si bien dit, a été déposée de cette façon, alors que bon nombre d'entre nous avaient d'autres questions à poser. Je conviens tout à fait que nous avons le droit, en tant que députés, de présenter les motions que nous jugeons nécessaires. Je ne contesterai jamais ce droit, mais il me semble qu'il y avait quelque chose aujourd'hui...
Je ne comprends pas pourquoi, surtout en lisant le rapport — je l'ai sous les yeux — et en lisant sur le travail de la vérificatrice générale. J'ai déjà dit à quel point j'aime lire ces rapports sur le travail de la vérificatrice générale, parce qu'ils visent à améliorer le fonctionnement du gouvernement, à faire en sorte que le gouvernement en fasse plus pour les Canadiens. Si nous avions craint ou pensé que la vérificatrice générale n'avait peut-être pas reçu l'information et que, dans ce cas-ci, son bureau n'avait pas été en mesure d'obtenir ce qu'elle s'attendait à avoir, alors, il n'y aurait pas eu de problème à ce qu'elle comparaisse devant le Comité ou à ce qu'une motion soit présentée pour qu'elle comparaisse devant le Comité, afin qu'on lui pose ces questions. Je pense que cela aurait été très raisonnable.
C'est là que je reviens aux commentaires de M. Green sur le travail de député, et non, tout ne peut pas être considéré comme représentant un secret du Cabinet et tout ne peut pas être fait sans divulgation et transparence. En même temps, les mécanismes du gouvernement, du Bureau du Conseil privé et du Cabinet exigent un certain élément de cela. Nous le savons tous, et nous le comprenons maintenant en tant que gouvernement, tout comme les gouvernements précédents l'ont fait.
Je suis certain que la présidente, une députée aguerrie qui siège depuis longtemps, se souvient que lorsque son gouvernement était au pouvoir, le secret du Cabinet existait. Le Conseil privé existait. Le Bureau du vérificateur général faisait son travail, et c'est à cela que je veux revenir.
Je reviens sans cesse à la nature non partisane de ce comité, que j'apprécie beaucoup. J'aime bien prendre connaissance des comptes publics, passer en revue les états financiers poste par poste et comprendre comment fonctionne le gouvernement du Canada, où sont les liens. Pour moi, c'est comme l'Encyclopédie Britannica que nous avions lorsque nous étions enfants, avant Internet, ce qui ne me rajeunit pas.
En tant que secrétaire parlementaire de la ministre du Revenu national, il est très important pour moi de souligner que l'Agence du revenu du Canada a très bien collaboré avec la vérificatrice générale. Le commissaire a comparu à plusieurs reprises. Les sous-commissaires — c'est bien comme cela qu'on les appelle — ont aussi comparu à plusieurs reprises, ont répondu pleinement aux questions et ont identifié des points forts et des lacunes en vue d'améliorer les choses pour les Canadiens. Je pense que c'est très important, madame la présidente.
En même temps, en ce qui concerne cette motion modifiée, j'espère que nous pourrons continuer à en débattre. J'espère que nous pourrons en arriver à une résolution, afin que le Comité puisse reprendre les travaux pour lesquels nous sommes ici, c'est-à-dire examiner ces rapports.
Nous devons également nous rappeler, chers collègues, que dans le cas de ces rapports — que, sur une note plus légère, je vous montre ici parce que j'en aime la couleur violette —, nous devons fournir une rétroaction au moyen d'une ébauche de rapport. Dans ces ébauches de rapport, nous pouvons faire des recommandations et apporter des modifications à ce qui a été recommandé. Nous l'avons déjà fait pour d'autres rapports. Nous y avons travaillé en comité. Parfois, comme on dit — si je peux faire cette analogie —, beaucoup de gens aiment manger de la saucisse, mais n'aiment peut-être pas en faire. Pour ma part, j'aime les deux.
Parfois, lorsque l'ébauche du rapport est déposée... Je vois M. Longfield sourire et il sait exactement de quoi je parle, parce que lui et moi avons discuté de ce sujet. Lorsque nous recevrons l'ébauche du rapport sur la pandémie de COVID-19 en ce qui concerne la Subvention salariale d'urgence du Canada, les membres du Comité pourront faire des recommandations ou des modifications aux recommandations qui y figurent, ce que font les analystes dans leur travail fantastique. En tant que membres du Comité, nous ne devrions pas oublier cet élément, car il est très important.
Encore une fois, je reviens aux paroles très sages de M. Green, parce que je suis d'accord avec vous, Matthew, si je peux vous appeler par votre prénom. L'idée que les députés doivent pouvoir faire leur travail est fondamentale. Notre travail consiste à représenter les électeurs, les travailleurs qui se lèvent tous les matins pour aller travailler et subvenir aux besoins de leur famille. Nous devons être en mesure de faire ce qu'il faut pour eux, alors je suis tout à fait d'accord avec vous là-dessus.
Je vois d'autres mains se lever, celles de mes distingués collègues, et surtout celui qui porte le nœud papillon aujourd'hui, parce que c'est le jeudi du nœud papillon, et je vais leur céder la place, parce que je sais qu'ils veulent prendre la parole.
Encore une fois, je souligne et j'applaudis la collaboration que nous avons vue du côté de l'ARC — malgré le fait que ses employés travaillent à domicile, comme bon nombre d'entre nous — pour ce qui est d'administrer, de mettre en œuvre et de faire fonctionner sept programmes et de travailler sur le nouveau programme d'incitatifs qui sera mis en place pour redonner du travail aux Canadiens.
Lisons ce plan d'action de l'ARC et sa réponse aux recommandations de la vérificatrice générale, parce que c'est la raison d'être de notre comité. Il s'agit de suivre ce qui se passe, de s'assurer que le mandat est rempli et de pouvoir offrir de meilleurs services.
Je reviens, madame la présidente — et je terminerai dans 30 secondes — à ce qui figurait dans le budget à propos de cette mesure, non pas pour parler du budget, mais plutôt de la mesure relative à la paie électronique, parce que je pense que cela permettra de transformer les choses pour de nombreuses années à venir au chapitre de la communication des données entre les employeurs et l'ARC.
J'aurais bien aimé poser la question, parce que cela se situe au cœur même de l'une des faiblesses ou de l'une des améliorations que la vérificatrice générale pourrait mentionner dans les questions qu'elle a posées au sujet de ce rapport.
C'est le travail que nous devons faire. Voilà les questions que nous devons nous poser. Vous pouvez comprendre ma déception lorsque j'ai lu pour la première fois la motion originale qui a été soumise au Comité aujourd'hui.
Je vais céder la parole à un ou une de mes collègues, madame la présidente. Merci de votre patience. Je sais que nous sommes voisins dans l'édifice de la Bravoure, et j'espère qu'un jour, nous pourrons à nouveau nous croiser près des ascenseurs ou nous rendre au Parlement et assister en personne à la période des questions ou aux travaux de la Chambre.
Merci.
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Je vous remercie de cette explication. Je ne veux pas prétendre parler au nom des autres membres du Comité, mais cela pourrait peut-être nous aider à comprendre la jurisprudence en ce qui concerne le privilège parlementaire par rapport au privilège du Cabinet.
J'aimerais lire un extrait du rapport de la vérificatrice générale à l'intention de mes collègues. Ce sont évidemment les propos de la vérificatrice générale, Mme Hogan, par l'entremise de son personnel:
Dans l'ensemble, nous avons constaté que même s'ils étaient confrontés à une pandémie historique, le ministère des Finances Canada et l'Agence du revenu du Canada s'étaient employés, dans des délais serrés, à communiquer aux décideurs publics de l'information pour les aider à élaborer et à mettre en œuvre la Subvention salariale d'urgence du Canada. Même si le ministère des Finances Canada a réalisé une analyse partielle de la version initiale de la subvention, il a plus tard procédé à une analyse complète et rigoureuse pour éclairer les changements qui allaient être apportés à la subvention.
Ce sont les mots de la vérificatrice générale.
Encore une fois, je reviens à la vérificatrice générale, et il ne m'a pas semblé qu'elle avait les mains liées pour ce qui est de sa capacité de fournir une analyse.
Cela m'amène aux observations de M. Green. Parlons franchement. Il y a des lacunes quant à la façon dont on a répondu à certaines des questions qui ont été posées aujourd'hui. Monsieur Green, je pense que vous avez posé une bonne question au sujet de la rémunération et des dividendes en actions, entre autres. Je pense que nos fonctionnaires auraient pu aborder cela sous un certain angle, et je crois que vous avez laissé la porte ouverte en disant que vous n'aviez pas besoin de connaître la teneur exacte ni la recommandation, mais que vous vouliez seulement savoir si une certaine analyse avait été faite. Vous n'avez pas obtenu cette réponse. Cela m'interpelle, et je comprends votre point de vue sur cette question.
Là où je veux en venir, avec tout le respect que je vous dois, c'est que la motion présentée par notre honorable collègue, M. Berthold, a une très vaste portée. Elle concerne tous les documents, toutes les analyses, tout ce qui a trait à la mise en œuvre, tout cela en remontant au mois de mars de l'an dernier.
Il s'agit de l'un des programmes les plus importants. Pensez au nombre de documents qui existent. Pensez au temps que nos fonctionnaires vont devoir consacrer à l'examen des dossiers électroniques. Je sais de quoi je parle: cela prendrait des semaines et des mois.
Monsieur Green, vous venez de dire qu'une entreprise sur cinq de la collectivité que vous représentez, Hamilton-Centre, ne demandera pas de nouveau permis à la ville. C'est préoccupant, je suis d'accord, alors pourquoi voulons-nous que nos fonctionnaires s'occupent d'une motion aussi vaste et ouverte, plutôt que d'essayer d'obtenir l'information dont le Comité a vraiment besoin? Ce n'est pas clair pour moi. Je n'ai pas entendu M. Blanchette-Joncas le dire et, pour être juste, M. Green n'a jamais vraiment indiqué s'il appuyait ou non l'idée de faire revenir la vérificatrice générale pour qu'elle nous donne une idée des domaines au sujet desquels nous pouvons obtenir cette information.
Monsieur Green, je sais que vous comprenez l'idée du privilège du Cabinet. Je sais que vous avez dit que, selon vous, le gouvernement actuel est allé trop loin en y ayant recours. Je suis prêt à collaborer avec vous, en tant que membre du Comité, pour trouver des aspects sur lesquels nous pouvons nous concentrer, au lieu de demander tous les documents. Soyons réalistes, il y en aurait des centaines, voire des milliers. Je n'en ai aucune idée, mais la portée de cela est très, très large. Franchement, je pense que cela va trop loin.
Monsieur Green, au sein de ce comité et à la Chambre, vous avez certainement reconnu le rôle important que jouent les fonctionnaires pour répondre aux besoins des Canadiens. Pour vous et pour les autres membres du Comité, trouvons un moyen d'obtenir l'information que vous cherchez. Monsieur Lawrence, vous avez parlé du temps qu'il aurait fallu pour obtenir les numéros d'assurance sociale, du genre de processus qu'il aurait fallu suivre.
Je ne veux pas me prononcer sur la pertinence du privilège du Cabinet dans ce cas, mais ce sont des questions légitimes. Essayons de préciser certaines des questions que les membres du Comité ont posées aujourd'hui. Faisons venir la vérificatrice générale, concentrons-nous sur le contenu de son rapport, voyons où, comme comité, nous n'avons pas été vraiment satisfaits de certaines des réponses que nous avons obtenues, puis travaillons à rebours, collectivement et en collaboration, pour essayer de trouver une motion formulée d'une meilleure façon, afin de nous permettre d'obtenir les renseignements que nous souhaitons obtenir et dont nous avons besoin, comme M. Green et d'autres l'ont dit très clairement. Le fait d'exiger tous les documents s'apparente vraiment à une expédition de pêche.
Bien sûr, je suis d'accord avec M. Lawrence pour dire que c'est le travail d'un parti d'opposition de s'opposer. C'est la loyale opposition de Sa Majesté, mais ce ne devrait pas être la loyale obstruction du gouvernement par Sa Majesté. C'est ce qui se produit dans ce cas. C'est aller trop loin. Je demande aux membres du Comité d'approuver cet amendement, afin que nous puissions entendre Mme Hogan. Il est important de l'entendre.
Il semble que l'on n'ait pas répondu à toutes les questions comme les membres le souhaitaient, alors écoutons ce que la vérificatrice générale a à dire. Je suis prêt à entendre ses arguments. Posons les mêmes questions et proposons une motion qui a une portée plus étroite, qui vise à obtenir l'information que vous voulez pour vos électeurs et pour les Canadiens, mais qui ne sera pas une expédition de pêche dans laquelle seront mis à contribution des centaines de fonctionnaires. Je ne sais même pas quel est l'objectif visé et je n'ai pas suffisamment entendu mes autres collègues parler des questions qu'ils veulent vraiment poser.
Monsieur Green, je suis d'accord avec vous. Vous voulez savoir si la rémunération du PDG et les dividendes en actions ont été pris en compte dans la subvention salariale. C'est un bon point. Nous ne voulons pas entrer dans les discussions et les privilèges du Cabinet, mais il est juste de se demander si cela a fait partie ou non de l'analyse. Vous n'avez pas obtenu cette réponse. Essayons de l'obtenir, mais ne nous lançons pas dans une expédition qui ne servira en rien les intérêts des membres du Comité, ceux des parlementaires et, en fait, pour être juste, ceux des Canadiens.
Je crois que je vais en rester là pour l'instant. J'aimerais savoir si M. Blanchette-Joncas pense que c'est raisonnable. Je sais qu'il a un grand respect pour Mme Hogan. Il lui a posé beaucoup de questions. Il lui a posé une série de questions aujourd'hui au sujet de ce rapport. Toutefois, que pense-t-il de la possibilité de la faire revenir et de lui laisser expliquer quels domaines il aurait été utile d'analyser, selon elle, pour pouvoir obtenir des réponses à ces questions?
Je vais m'arrêter là, madame la présidente. Merci.
Compte tenu de toutes les discussions que nous avons eues aujourd'hui, je n'ai pas été surpris de voir la question soulevée par M. Green. En fait, lorsque j'ai fait mon travail de préparation, que j'ai lu les documents fournis dans le cadre de l'audit et que j'ai vu le mot « secret » utilisé, je me suis dit: « D'accord, c'est un signal. Je sais qu'il y aura des questions à ce sujet. »
Comme je l'ai mentionné plus tôt, dans d'autres gouvernements, les membres d'un comité comme le nôtre rédigeraient des questions et les échangeraient entre eux. J'aurais presque pu écrire la question que M. Green a posée à ce sujet, parce que je connais sa passion pour les communications ouvertes et le gouvernement ouvert, ainsi que le gouvernement ouvert par défaut. Cette question n'a donc pas été une surprise pour moi.
Je pense que la vérificatrice générale a dit à juste titre que nous devrions demander au ministère des Finances pourquoi il a été décidé de désigner certains de ces documents comme renseignements confidentiels du Cabinet. Mais cette question a aussi été posée, alors je pense que nous avons demandé les bonnes choses.
Mon problème, cet après-midi, c'est que lorsque nous avons reçu cette motion, nous étions encore au beau milieu des témoignages. J'aimerais examiner les réponses que nous avons obtenues pour voir si on nous a promis suffisamment d'information pour que nous puissions ensuite l'examiner et poursuivre le travail du Comité à l'étape du rapport, ou si nous devons convoquer de nouveau la vérificatrice générale en lui disant qu'elle doit choisir ses mots avec soin. Elle a utilisé le mot « secret ». C'est un mot qui tire la sonnette d'alarme pour bon nombre d'entre nous qui avons lu le rapport. En fait, des questions sont revenues, ce qui est l'essence du travail du Comité.
Avant que M. Green pose la question, je me suis interrogé au sujet du « secret », et je pense que nous devrions parler des raisons pour lesquelles les choses ne sont pas divulguées et du processus à suivre pour les divulguer. Nous en avons beaucoup parlé autour de la table cet après-midi.
J'espérais voir d'autres députés discuter de la question de savoir si nous devrions convoquer la vérificatrice générale pour qu'elle clarifie certains des commentaires qui figuraient dans le rapport, ainsi que pour examiner les renseignements que le ministère des Finances a promis de nous fournir. Je crois qu'on nous a promis cela, mais il faudrait que je vérifie dans les bleus pour être bien certain. Cependant, je suis à peu près sûr que nous allons obtenir l'information que nous demandons, dans la mesure où toutes les lois qui régissent la fonction publique nous autorisent à le faire.
Je pense que nous sommes sur la bonne voie. Si nous n'obtenons pas l'information dont nous avons besoin, nous devrions demander à la vérificatrice générale de revenir nous fournir des précisions. Il y a d'autres étapes possibles. Nous allons recevoir un autre rapport au début de l'année prochaine, ou au milieu de l'année prochaine, qui traitera de l'analyse plus détaillée de la Subvention salariale d'urgence du Canada. J'allais poser une question au sujet de l'analyse comparative entre les sexes plus et je voulais savoir si cela faisait partie de l'analyse au sujet de laquelle le ministère des Finances fera un suivi lorsqu'il préparera le rapport subséquent sur la SSUC.
D'après les données sur ceux qui en ont bénéficié, Imperial Oil et certaines grandes sociétés l'ont obtenue. Certaines entreprises en démarrage de Guelph à qui j'ai parlé ne l'ont pas eue parce qu'elles n'étaient pas admissibles en vertu des critères déterminés. Pour ce qui est de savoir si nous avons rejoint toutes les bonnes personnes, tous les bons Canadiens, j'aimerais bien avoir des réponses à ces questions également. Des propriétaires d'entreprises à qui j'ai parlé qui m'ont demandé pourquoi les grandes entreprises l'ont obtenue, alors qu'eux ont dû utiliser la marge de crédit de la maison de leur belle-mère pour poursuivre leurs activités, au risque que celle-ci la perde. Certains m'ont dit ne pas être admissibles parce qu'ils ne répondent pas à certaines des exigences du programme. Ce sont des questions très réelles que l'on nous pose tous les jours, et je pense que nous devons trouver des réponses.
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Je vais vous rappeler quelques règles.
Des services d'interprétation sont disponibles pour cette réunion. Au bas de votre écran, vous avez le choix entre le son du parquet, l'anglais ou le français. Avant de prendre la parole, veuillez cliquer sur l'icône du microphone pour l'activer. Lorsque vous avez terminé votre intervention, veuillez mettre votre microphone en sourdine, afin de réduire les interférences le plus possible. Lorsque vous avez la parole, veuillez parler lentement et clairement.
À moins de circonstances exceptionnelles, l'utilisation d'un casque d'écoute muni d'un microphone à perche est obligatoire pour tous ceux qui participent à distance. Comme toujours, je vous prie de m'informer de tout problème technique, qui pourrait survenir. Notez que nous devrons peut-être suspendre la séance quelques minutes, puisque nous devons nous assurer que tous puissent participer pleinement à la réunion.
Nos témoins de jeudi dernier ont été réinvités et sont prêts à répondre à nos questions lorsque le débat sur la motion sera terminé et que les questions pourront reprendre.
Je vais passer en revue la liste des invités qui attendent de se joindre à nous. De cette façon, je n'aurai pas à le faire lorsque nous reprendrons les questions.
Nous accueillons aujourd'hui, du Bureau du vérificateur général, Karen Hogan, vérificatrice générale du Canada, Philippe Le Goff, directeur principal, et Andrew Hayes, sous-vérificateur général.
De l'Agence du revenu du Canada, nous accueillons Marc Lemieux, sous-commissaire, Direction générale des recouvrements et de la vérification; Ted Gallivan, sous-commissaire, Direction générale des programmes d'observation; et Frank Vermaeten, sous-commissaire, Direction générale de cotisation, de prestation et de service. M. Hamilton, commissaire du revenu et premier dirigeant, se joindra à nous un peu plus tard.
Du ministère des Finances, nous accueillons Andrew Marsland, sous-ministre adjoint principal, Direction de la politique de l'impôt, et Miodrag Jovanovic, sous-ministre associé délégué. Le sous-ministre, Michael Sabia, vous prie de l'excuser. En raison d'un conflit d'horaire, il ne peut être présent ce matin.
J'ai une dernière chose à dire avant que nous commencions. À la réunion de jeudi dernier, M. Blois a demandé à la greffière si elle pouvait préparer un document décrivant les principaux enjeux liés aux documents confidentiels du Cabinet et aux pouvoirs du Comité de demander des documents. Elle m'a informé que cette question avait déjà été soulevée au comité des comptes publics. Le 28 février, le légiste et conseiller juridique du greffier du Conseil privé ont fait le point sur cette question pour le Comité. Si le Comité le souhaite, nous pourrions organiser une séance d'information sur ces questions avec ces personnes.
Y a-t-il des commentaires ou des questions à ce sujet?
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La motion d'amendement de M. Longfield pourrait consister à supprimer tous les mots de la première motion après « Que » et à les remplacer par les mots proposés par M. Longfield.
J'aimerais connaître l'opinion de mes collègues au sujet de l'amendement, mais je souhaite d'abord revenir rapidement sur certains propos que j'ai entendus la semaine dernière.
Je tiens à dire que, lorsque nous avons des discussions sur de tels sujets, ce n'est pas de manière partisane ou non partisane. Il m'a malheureusement été reproché d'avoir présenté cette motion de manière partisane, alors que cela visait plutôt à éclairer davantage tous les membres du Comité, tous partis confondus. Je crois que c'était le but louable.
Encore une fois, l'unanimité du Comité n'est pas nécessaire relativement à chacune de nos décisions. Le point d'honneur du Comité est de produire des rapports de manière unanime. Je tiens à le réitérer parce que nous ne pouvons pas toujours être d'accord sur chaque intervention.
Il est donc important de préciser que l'intervention qui a été faite visait à éclairer davantage le Comité. Je pense que la motion devant nous et les amendements proposés par M. Longfield permettent à tous d'obtenir les réponses afin de pouvoir aller de l'avant et produire un rapport qui, je l'espère, deviendra un rapport unanime du Comité permanent des comptes publics.
J'aimerais poser une question à M. Longfield. Pourquoi devrions-nous attendre au 27 mai pour l'obtention des documents?
Dans ma première motion, j'avais demandé à ce que nous puissions obtenir les documents très tôt, et ce, afin de pouvoir procéder plus rapidement. J'aimerais que M. Longfield nous explique pourquoi il a choisi le 27 mai comme date d'obtention de l'ensemble des documents.
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Merci, madame la présidente.
Rebonjour à tous.
Madame la vérificatrice générale, je vous remercie de la série de rapports. J'ai les ai tous passés au peigne fin. J'ai lu le plan « Investir dans le Canada » hier soir et j'ai relu le rapport sur la SSUC ce matin.
S'il y a une chose que nous ferons et que chaque organisation fera au sortir de la pandémie, c'est revoir les systèmes et les processus. Je pense à la chaîne d'approvisionnement d'une entreprise qui importe des produits au Canada, qu'il s'agisse d'une épicerie ou d'une entreprise manufacturière. Je pense à des organisations comme l'Agence du revenu du Canada, EDSC ou le ministère des Finances et à leur capacité d'offrir des services — des prestations, en l'occurrence — aux Canadiens pendant une pandémie. L'ARC a dû administrer quelque chose comme sept programmes, en comptant évidemment sur l'aide à la conception et à la présentation venant d'autres ministères, comme les Finances, EDSC et ainsi de suite.
Madame la vérificatrice générale, lorsque je regarde vos recommandations, je lis au paragraphe 7.58: « Pour améliorer l'intégrité et l'efficience de la validation de futurs programmes d'urgence, l'Agence du revenu du Canada devrait recourir à des validations automatisées fondées sur un identificateur unique qui peut être utilisé pour tous les programmes. »
Je passe ensuite au paragraphe 7.68, qui dit: « À notre avis, cette situation illustre la nécessité, pour l'Agence, de disposer de données infra-annuelles à jour sur les revenus et les impôts lorsqu'elle administre des programmes de soutien du revenu dont les critères d'admissibilité se fondent sur des revenus infra-annuels. »
Lorsque je vois cela dans le rapport, je me pose deux questions. L'une est de savoir où nous en sommes avec ce programme d'identificateur unique. L'autre se rapporte à ce qu'on trouve à la page 361 de notre budget, sous le titre « La paie électronique pour aider les entreprises ».
Je suis une personne qui essaie de prévoir où et comment nous pouvons améliorer nos façons de faire et l'information mise à la disposition des organisations, qu'il s'agisse des Finances, de l'ARC ou d'EDSC. Dans quelle mesure est-il important de continuer à améliorer nos processus grâce à l'identificateur unique — au numéro d'identification unique, si je peux l'appeler ainsi — et à l'instauration de la paie électronique?
J'aimerais entendre d'abord la vérificatrice générale, ensuite l'ARC, puis les Finances, s'il vous plaît.