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Je déclare la séance ouverte et je souhaite de nouveau la bienvenue à Mme Vignola, qui se joint à nous à la place de son collègue.
Bienvenue à la 35e séance du Comité permanent des comptes publics, qui se réunit aujourd'hui pour la première heure en séance publique télévisée et pour la deuxième heure à huis clos afin de discuter des travaux du Comité.
Conformément à l'alinéa 108(3)g) du Règlement, le Comité se réunit aujourd'hui pour recevoir une séance d'information de la part de la vérificatrice générale concernant les rapports déposés à la Chambre le mercredi 26 mai 2021, lesquels ont été renvoyés au Comité.
La séance d'aujourd'hui se déroule en format hybride, conformément à l'ordre pris par la Chambre le 25 janvier 2021. Ainsi, les membres peuvent y participer en personne dans la pièce ou à distance par le truchement de l'application Zoom. Il semble que nous y participions tous de manière virtuelle aujourd'hui.
À ce sujet, des services d'interprétation sont offerts au cours de la présente séance. Au bas de votre écran, vous avez le choix entre « parquet », « anglais » et « français ». Avant de prendre la parole, cliquez sur l'icône de microphone pour activer votre micro. À la fin de votre intervention, veuillez désactiver votre micro pour réduire les interférences. Quand vous parlez, faites-le lentement et intelligiblement. Sauf en des circonstances exceptionnelles, l'usage d'un casque d'écoute muni d'un microphone pour l'interprétation est obligatoire pour toute personne participant à distance à la séance.
Si des problèmes techniques se présentent, veuillez en aviser la présidence. Sachez que nous pourrions alors devoir suspendre la séance quelques instants, puisque nous voulons que tous les membres puissent y participer pleinement.
J'aimerais maintenant accueillir nos témoins.
Nous recevons aujourd'hui Karen Hogan, vérificatrice générale, Glenn Wheeler, directeur principal, et Jean Goulet, directeur général, du Bureau du vérificateur général.
Bienvenue.
J'accorderai la parole à Mme Hogan.
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Merci, madame la présidente.
J'ai le plaisir de vous présenter nos rapports d'audit qui ont été déposés à la Chambre des communes le 26 mai dernier.
Je suis accompagnée de MM. Jean Goulet et Glenn Wheeler, les directeurs principaux qui étaient responsables des audits.
[Traduction]
Le premier de nos rapports se penche sur l’achat par le gouvernement d’équipement de protection et de dispositifs médicaux pendant la pandémie. Le second rapport examine comment Services aux Autochtones Canada a fourni de l’équipement de protection et des travailleurs et travailleuses de la santé aux collectivités et aux organisations autochtones qui devaient gérer la COVID-19.
Ces deux audits ont révélé que des problèmes de planification et de gestion des réserves d’urgence existaient avant la pandémie. Par exemple, notre audit de l’achat d’équipement de protection individuelle et d’instruments médicaux a montré que l’Agence de la santé publique du Canada n’avait pas réglé avant la pandémie des problèmes persistants et connus dans ses systèmes et pratiques pour gérer et opérer la Réserve nationale stratégique d’urgence.
[Français]
L'Agence était au courant de ces problèmes soulevés dans des audits et des examens depuis plus d'une décennie. L'Agence de la santé publique du Canada n'était donc pas aussi préparée qu'elle aurait dû l'être pour faire face à l'augmentation du nombre de demandes d'équipement provenant des provinces et des territoires sous l'effet de la pandémie de COVID-19.
Dans notre audit de Services aux Autochtones Canada, nous avons constaté que le ministère n'avait pas suivi sa propre approche pour stocker sa réserve d'équipement d'urgence, de sorte qu'il lui manquait certains articles lorsque la pandémie a éclaté.
Cependant, en même temps, ces deux audits ont révélé de l'agilité et de la réactivité.
[Traduction]
Dans l’ensemble, l’Agence de la santé publique du Canada, Santé Canada, et Services publics et Approvisionnement Canada ont aidé à répondre aux besoins d’équipement de protection individuelle et d’instruments médicaux des gouvernements provinciaux et territoriaux. Services aux Autochtones Canada a fait de même pour les collectivités et organisations autochtones. Face à une crise, ces organisations ont composé avec les problèmes existants qui touchaient la gestion et le contrôle de leurs réserves d’équipement d’urgence et elles ont adapté leurs façons de faire.
Par exemple, pendant la pandémie, l’Agence de la santé publique du Canada a amélioré sa façon d’évaluer les besoins et d’attribuer l’équipement pour aider à répondre aux demandes des provinces et des territoires. Elle a également externalisé une grande partie de l’entreposage et du soutien logistique nécessaires pour faire face au volume exceptionnel d’équipement acheté.
[Français]
De même, Santé Canada a réagi à la demande accrue due à la pandémie en modifiant sa gestion des demandes de licence de fournisseurs d'équipement de protection individuelle et d'instruments médicaux.
Services publics et Approvisionnement Canada a aussi fait des rajustements et assumé certains risques pour faciliter l'achat rapide de grandes quantités d'équipement dans un marché hautement concurrentiel où l'offre ne suivait pas toujours la demande.
Si les ministères n'avaient pas ainsi adapté leurs approches aux circonstances, le gouvernement n'aurait probablement pas pu obtenir le volume d'équipement nécessaire.
[Traduction]
Services aux Autochtones Canada s’est aussi rapidement adapté pour répondre à la pandémie, se tournant vers la Réserve nationale stratégique d’urgence pour obtenir les articles qui déjà manquaient dans sa propre réserve, comme des gants et du désinfectant pour les mains.
Le ministère a pu desservir les collectivités et les organisations autochtones avec de l’équipement de protection individuelle lorsque les provinces et les territoires n’étaient pas en mesure de le faire. Le ministère a aussi élargi l’accès à sa réserve au-delà des personnes qui soutiennent directement la prestation des services de santé afin d’inclure les agents de police, les personnes atteintes de la COVID-19 qui résidaient dans une collectivité ou ceux et celles qui s’occupaient d’un proche malade.
[Français]
Face à l’augmentation de la demande de soins de santé due à la COVID-19, Services aux Autochtones Canada a rationalisé ses processus d’embauche de personnel infirmier destiné aux collectivités éloignées ou isolées des Premières Nations. Le ministère a aussi mis à la disposition de toutes les collectivités autochtones du personnel infirmier et paramédical engagé sur une base contractuelle. Tandis que le ministère prenait ces mesures pour augmenter sa capacité, le nombre de demandes de personnel infirmier et paramédical continuait d’augmenter. Services aux Autochtones Canada n’a donc pas été en mesure de répondre à plus de la moitié des 963 demandes d’effectifs supplémentaires qu’il a reçues entre mars 2020 et mars 2021.
Nos audits de la réponse du gouvernement à la pandémie continuent de montrer que, lorsque les gens qui forment la fonction publique fédérale font face à une crise, ils savent se mobiliser et concentrer leurs efforts afin de répondre aux besoins de la population canadienne.
Cependant, ces audits montrent aussi que les problèmes qui sont oubliés ou qu’on néglige de régler trouvent une façon de ressurgir, et qu’ils le font généralement au pire moment.
[Traduction]
Le Canada n’était pas aussi bien préparé à faire face à la pandémie qu’il aurait pu l’être si la réserve d’équipement d’urgence avait été mieux gérée et si une solution à long terme avait été en place pour les travailleurs de la santé, comme les infirmiers et infirmières dans les collectivités autochtones.
S’il y a une leçon générale à tirer de cette pandémie, c’est que les ministères doivent agir pour résoudre les problèmes de longue date et voir l’intérêt d’être mieux préparé pour les coups durs.
Madame la présidente, je termine ainsi ma déclaration d’ouverture. Nous sommes maintenant heureux de répondre aux questions.
Je vous remercie.
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Je vous remercie beaucoup, madame Hogan.
Honorables collègues, avant de passer aux questions, j'ai reçu l'ordre d'intervention que nous suivons habituellement. Cependant, par le passé, il nous est arrivé d'accorder la parole aux membres qui avaient des questions pour qu'ils aient peut-être l'occasion de faire une intervention de trois minutes. Je m'en remets à vous. Comme je l'ai indiqué, j'ai l'ordre d'intervention. Nous aurions suffisamment de temps pour les quatre premiers tours de questions, en suivant l'ordre d'intervention.
Le Comité souhaite-t-il suivre l'ordre d'intervention ce matin? Je vois que c'est le cas.
Nous suivrons donc l'ordre d'intervention, en commençant par M. Berthold pour six minutes.
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Merci beaucoup, madame la présidente.
Bonjour et bienvenue, madame Hogan. Je vous remercie d'être de nouveau parmi nous, en compagnie de membres du personnel de votre bureau.
Madame Hogan, je vais me concentrer sur certains propos que vous avez tenus lors de votre présentation. Vous avez dit que l'Agence de la santé publique du Canada était nécessairement au courant de ces problèmes, étant donné qu'ils avaient déjà été soulevés dans des audits et des examens au cours de la dernière décennie. C'est la même chose pour Services aux Autochtones Canada.
Ne croyez-vous pas que vous aviez là une occasion unique de démontrer l’importance des rapports des différents vérificateurs généraux au fil des ans, de même que les effets négatifs qui sont générés lorsque les organismes, les services et les ministères ne suivent pas ces recommandations? J'ai l'impression que vous ne le faites pas valoir dans le rapport que vous avez présenté, ou bien que vous le faites timidement.
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J'aimerais beaucoup que vous nous fournissiez ces informations. Je pense que c'est très important.
Madame Hogan, vous comprendrez que notre mandat, au Comité permanent des comptes publics, est d'étudier vos rapports et vos recommandations. Cela commence vraiment à me hérisser le poil, de voir que des demandes et des recommandations de longue date sont aussi peu prises en considération.
Comme je l'ai mentionné d'entrée de jeu, quand il s'agit de situations exceptionnelles, la capacité de réaction des fonctionnaires est effectivement exceptionnelle. Cependant, pourquoi cette capacité ne ressort-elle pas autant quand il n'y a pas de crise? Le fait de toujours attendre d'être en temps de crise pour réagir a créé des situations problématiques.
J'aimerais donc obtenir le plus rapidement possible ces informations sur la réponse du gouvernement aux demandes.
Madame Hogan, je ne sais pas si vous avez l'intention d'aller plus loin, mais j'aurais pu faire les mêmes constatations au sujet de Services aux Autochtones Canada.
Je pense qu'il est important d'illustrer que vos recommandations sont utiles. La situation actuelle démontre de façon criante la nécessité pour les ministères de suivre certaines de vos recommandations, voire toutes vos recommandations.
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Je tenterai de répondre en parlant de certains problèmes à long terme figurant dans les deux rapports.
Je commencerai par le premier audit, dans le cadre duquel nous avons examiné la manière dont l'Agence de la santé publique du Canada a géré la Réserve nationale stratégique d'urgence et réagi à la pandémie dans une perspective d'avenir. Voici quelques points que j'aimerais souligner.
Il faudrait d'abord envisager une norme ou une quantité de base pour certains genres d'équipement à garder en permanence dans la réserve afin de faire face à une crise sanitaire dans l'avenir. Il faut en outre améliorer le système TI servant à la gestion de la réserve. Nous avons observé de nombreuses faiblesses, car le personnel était incapable de trouver les dates d'expiration ou même de déterminer ce qui se trouvait dans la réserve. Il faut vraiment prendre le temps de régler tout cela entre les crises au lieu de réagir aux événements sans réellement corriger ces problèmes de longue date, et simplement trouver de meilleures manières de réagir dans le contexte actuel.
C'est ce qui se trouve dans le premier rapport.
Si je passe au rapport sur Services aux Autochtones Canada, je soulignerais le fait que le ministère éprouve depuis longtemps des difficultés à tenter d'affecter des travailleurs des soins de santé qualifiés dans les communautés autochtones. Il faut trouver une solution à ce sujet, car la pandémie n'a fait qu'aggraver la situation.
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Merci beaucoup, madame la présidente.
Madame Hogan, le Canada a des entrepôts faits pour emmagasiner du matériel au cas où les provinces et les territoires en auraient besoin. Or, quelques semaines avant le début de la pandémie, des milliers de masques apparemment périmés ont été jetés au rebut.
À votre connaissance, le Canada s'est-il doté d'un calendrier ou d'un système de suivi du matériel, comme le fait n'importe quelle entreprise qui ne veut pas jeter son argent par les fenêtres ou dans les sites d'enfouissement?
Dans sa stratégie d'approvisionnement, le Canada a-t-il trouvé des moyens pour que, à l'avenir, il ne soit pas dépendant des pays étrangers pour combler ses besoins?
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Vous soulevez une des lacunes que nous avons constatées lors de notre audit, c'est-à-dire que le système électronique de gestion des stocks de la Réserve nationale stratégique d'urgence n'était pas efficace. Le gouvernement ne pouvait pas faire le suivi des dates d'expiration de certains équipements stockés dans la Réserve et n'était donc pas en mesure d'agir si nécessaire.
Nous recommandons que le gouvernement mette en place un processus global afin de mieux gérer la Réserve, et cela nécessite une technologie qui fournit des données permettant de prendre de bonnes décisions. Nous n'avons pas pu savoir pourquoi le gouvernement avait agi comme il l'avait fait, mais nous savons qu'il manquait des données très importantes.
Nous avons constaté que, durant la pandémie, le gouvernement avait tenté d'avoir recours à des fournisseurs canadiens, mais qu'il y avait un manque de fournisseurs d'équipements de protection individuelle au Canada. Nous n'avons pas vraiment regardé de quelle façon le gouvernement avait agrandi ce marché. Comme je l'ai mentionné lors de la journée du dépôt de mon rapport, c'est une question sur laquelle je me pencherai à l'avenir, puisque cela nous aidera à déterminer si le Canada s'est bien positionné et s'est mieux préparé à une prochaine crise en s'assurant d'avoir des fournisseurs canadiens.
Je suis certainement ravi — et je sais que les habitants de Hamilton-Centre le sont aussi — que nous discutions de la Réserve nationale stratégique d'urgence. Je m'y intéresse depuis un bon bout de temps, que ce soit au sein de ce comité ou de celui des opérations gouvernementales.
Je veux poursuivre la discussion là où Mme Yip l'a laissée avec d'excellentes questions sur les suites de la crise du SRAS. Tout ce que je sais à ce sujet m'indique que nous savions qu'une pandémie pouvait survenir. Nous avons donc créé ce qui s'appelle la Réserve nationale stratégique d'urgence. Pourtant, aujourd'hui, on nous affirme que la planification s'appuyait sur une réflexion à court terme et que le budget peut avoir eu une incidence à cet égard.
Par votre entremise, madame la présidente, je demanderais ceci à Mme Hogan: qui réfléchissait à court terme? Qui était responsable de la prise de décisions et des recommandations présentées à la ministre et vraisemblablement au Cabinet, et qui ont mené à la fermeture de trois réserves nationales stratégiques d'urgence sur neuf?
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Merci, madame la présidente.
Je remercie Mme Hogan et M. Goulet d'être ici pour répondre à nos questions aujourd'hui.
Je m'intéressais à quelques points. Il y a la question des infirmières et du personnel paramédical ainsi que de l'embauche de personnel pour Services aux Autochtones Canada. Au paragraphe 11.55 de votre rapport, vous dites que 77 infirmières ont été embauchées pour les 51 collectivités éloignées avant la pandémie et que 147 infirmières et techniciens ambulanciers paramédicaux ont été embauchés pendant la COVID. J'ai l'impression que nous aurions été en très mauvaise posture si nous n'avions pas commencé l'embauche pour les collectivités éloignées avant que la pandémie frappe.
Je sais que le maintien en poste pose problème. Ma femme et moi avons une amie qui est allée enseigner dans une des nations éloignées. Elle y a travaillé environ un an et n'a pas renouvelé son contrat.
Le roulement fait partie du problème. Je me demande quel est le nombre d'infirmières parmi les 77 embauchées avant la pandémie qui sont encore en poste ou s'il s'agit principalement d'un nouvel effectif. Je sais également que dans notre collectivité, les établissements locaux de soins de longue durée ont eu beaucoup de difficulté à embaucher des gens pendant la COVID. Les hôpitaux nous devançaient puisqu'ils ont plus d'argent et proposent des heures différentes. Certains établissements de soins de longue durée avaient vraiment de la difficulté à maintenir leur personnel en poste.
Vous êtes-vous penchés sur le roulement pendant votre audit?
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Je vais finir par céder la parole à M. Glenn Wheeler et voir s'il a quelque chose à ajouter sur le nombre net de nouveaux employés.
Ce que je peux dire, c'est que le processus de rationalisation appliqué par les gens de Services aux Autochtones Canada pendant la pandémie pour augmenter le nombre d'infirmières qu'ils pouvaient embaucher pour servir ces 51 collectivités éloignées où ils sont responsables de la prestation des services de santé s'est révélé être très efficace. C'est pour cette raison que nous leur avons recommandé de déterminer s'il devrait y avoir un processus à l'avenir.
Vous avez parfaitement raison de dire qu'attirer les employés et les maintenir en poste est un problème depuis très longtemps dans ces collectivités. C'est partiellement attribuable à une pénurie mondiale d'infirmières — comme vous l'avez mentionné et comme nous l'avons vu, la pandémie a empiré la situation —, mais aussi à la nature difficile du travail. Les postes de soins infirmiers sont parfois gérés par une ou deux personnes qui doivent composer avec un éventail complet de problèmes liés aux interventions médicales nécessaires. Il y a également l'omniprésent problème des logements inadéquats que nous voyons dans certaines collectivités éloignées et isolées, ce qui complique le maintien en poste.
Je ne sais pas, monsieur Wheeler, si vous vouliez ajouter quelque chose au sujet du roulement et de la dotation en personnel.
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Il y a plusieurs options pour mieux gérer la Réserve à l'avenir.
Au cours de notre audit, il y avait une certaine gestion de la Réserve. Par la suite, on semble s'y être moins intéressé, et on a plutôt mis l'accent sur l'approvisionnement en masse et cherché à obtenir le soutien de tierces parties pour la gestion des stocks, en raison du volume. On n'a vraiment pas cherché à régler les lacunes existantes. Tout ce que nous voyons, ce sont des comportements réactifs.
Il est difficile de dire si un système comme celui que vous suggérez devrait être utilisé, mais c'est une analyse que le gouvernement devrait faire pour être mieux préparé. En effet, le recours à des fournisseurs locaux permettrait de répondre plus rapidement aux besoins.
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Madame la présidente, je pense que les membres du Comité s'entendraient pour dire qu'il y a eu des révélations étonnantes aujourd'hui, notamment la mise au rebut en 2019 par l'Agence de la santé publique de deux millions de masques à Regina.
Nous savons que les provinces ont demandé 3,2 millions de masques, et le gouvernement n'a pourtant réussi qu'à fournir un peu plus de 100 000 masques N95 essentiels pour s'attaquer à une maladie respiratoire et transmise par voie aérienne de février jusqu'en août, au plus fort de la première vague.
J'ai entendu parler de comités d'audit, de systèmes qui auraient été mis en place pour assurer le contrôle de la qualité. Je vais revenir à la question originale. Qui était responsable de ces décisions, et qui était responsable des audits et de la surveillance?
Je vais céder la parole à mon collègue, M. Berthold, mais avant, je tiens à dire que l'une des raisons pour lesquelles je me suis concentré là-dessus, c'est parce qu'on a demandé à un de mes proches, un professionnel de la santé qui travaillait dans un hôpital ontarien, de réutiliser des masques N95 en première ligne pendant la COVID, ce qui peut avoir des conséquences très graves, et nous ne devons jamais laisser une telle chose se reproduire.
C'est à votre tour, monsieur Berthold.
Madame Hogan, je veux revenir sur mes propos de tout à l'heure quant à l'importance de ce rapport et la nécessité de mettre en évidence les échecs, dans une perspective de long terme.
Nous avons pu constater que la machine était capable de réagir à court terme et de s'adapter, mais cela a quand même pris trois mois avant d'y arriver. Pendant ces trois mois, les autorités de santé publique ont recommandé aux Canadiens de ne pas porter de masques, parce qu'il n'y en avait pas de disponibles. Cela a eu des conséquences désastreuses sur la santé des Canadiens et des Canadiennes. L'Agence de la santé publique du Canada doit reconnaître sa part de responsabilité quant au fait de ne pas avoir bien suivi vos recommandations.
Madame Hogan, vous avez pu constater qu'on avait été capable de livrer seulement 4 % des masques demandés. C'est tout simplement inacceptable. Comment pourriez-vous transmettre un message clair à l'Agence de la santé publique du Canada et aux ministères pour que nous n'ayons plus à vivre ce genre d'échec à l'avenir?
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Merci, madame la présidente. Vous m'avez gardé pour la fin.
Bonjour tout le monde.
Je vais m'adresser à la vérificatrice générale. Ces rapports ont été publiés le 26 mai, et on les a scrutés à la loupe.
Je tiens d'abord à vous remercier ainsi que votre équipe de l'excellent travail que vous accomplissez. Je veux revenir à vos observations liminaires, aux paragraphes 6, 7 et 8, où vous parlez de l'agilité et de la réactivité des personnes qui travaillent pour le gouvernement fédéral dans les différents ministères.
J'aimerais que les membres de votre équipe et vous-même en disiez plus long, s'il vous plaît, sur ces deux mots, c'est-à-dire l'agilité et la réactivité, car nous avons fait face à une pandémie séculaire pour laquelle il a fallu mobiliser des ressources dans l'ensemble de l'appareil gouvernemental fédéral, de l'Agence du revenu du Canada aux différents ministères, en passant par SPAC. Nous voyons des vaccins arriver au Canada. Nous voyons des Canadiens se faire vacciner, et pour donner une statistique, presque 73 % des habitants de la région où je vis ont reçu leur première dose, ce qui signifie que tous les ordres de gouvernement font un excellent travail et qu'il y a beaucoup de collaboration.
Pour revenir aux deux mots, soit l'agilité et la réactivité, pouvez-vous en parler, madame la vérificatrice générale, s'il vous plaît?
Et je vous souhaite le bonjour, bien entendu.
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Merci. Je vais tenter de répondre rapidement pour parler des deux rapports, si vous le permettez.
Pour ce qui est de l'Agence de la santé publique du Canada et de Services publics et Approvisionnement Canada auprès de Santé Canada, je décrirais de quatre façons l'agilité et la réactivité que nous avons observées.
On a mis au point un modèle national d'offre et de demande à long terme pour déterminer les besoins d'un bout à l'autre du pays. Ce modèle a ensuite aidé à orienter l'approvisionnement en gros et à le rendre plus adéquat. Nous avons vu l'Agence de la santé publique du Canada se tourner vers l'approvisionnement en gros, sous la direction de Services publics et Approvisionnement Canada. On a pris des risques supplémentaires, mais on a réussi à obtenir de grandes quantités d'équipement dans un marché très concurrentiel où l'offre ne suivait souvent pas le rythme de la demande.
La troisième chose que nous avons vue, c'est l'Agence de la santé publique du Canada confier en sous-traitance une grande partie de l'entreposage et de la logistique pour gérer l'énorme quantité de produits reçus, ce qu'elle a fait temporairement, car ce n'est qu'une capacité de pointe.
Enfin, après avoir réglé les problèmes de gestion pour savoir qui allait obtenir quoi dans les différents stocks à l'échelle provinciale et territoriale, nous avons vu les provinces et les territoires collaborer avec le gouvernement fédéral pour élaborer une stratégie d'allocation de ressources rares. Il fallait décider comment distribuer équitablement ce qui était reçu dans les provinces et les territoires alors que les achats ne répondaient tout simplement pas à la demande. Toute la situation a évolué et continué de s'améliorer pendant la pandémie.
Pour ce qui est de Services aux Autochtones Canada, ce que nous avons observé comme réactivité, c'est la capacité du ministère à répondre à toutes les demandes d'équipement de protection individuelle des collectivités autochtones. Le ministère a également mis au point un outil — une calculatrice — pour déterminer la quantité d'équipement que chaque collectivité pourrait avoir besoin, et il a simplifié les processus et a augmenté le nombre de travailleurs. Le ministère n'a pas réussi à répondre entièrement à la hausse de la demande, mais il a tout de même réussi à augmenter le nombre de travailleurs de la santé dans les collectivités.