Chers collègues, bienvenue à la cinquième séance du Comité permanent des comptes publics. La séance d'aujourd'hui est publique et télévisée. J'aimerais que nous nous réservions une demi-heure à la fin pour discuter des affaires du Comité.
Vous êtes au courant que le Sous-comité du programme et de la procédure s'est réuni mardi soir, et vous devriez tous avoir reçu une copie de l'ébauche de son rapport. J'aimerais aussi vous informer qu'après la relâche parlementaire de la semaine prochaine, nous pourrons nous réunir deux fois par semaine. Notre prochaine séance se tiendra le mardi 17 novembre.
Conformément à l'alinéa 108(3)g) du Règlement, le Comité se réunit aujourd'hui pour examiner le Rapport 1, « Audit de suivi sur le transport des marchandises dangereuses », des Rapports de l'automne 2020 du commissaire à l'environnement et au développement durable.
La séance d'aujourd'hui se tient en format hybride, conformément à l'ordre de la Chambre du 23 septembre 2020. Les délibérations seront diffusées sur le site Web de la Chambre des communes, et la caméra montrera toujours la personne qui parle et non l'ensemble du Comité.
J'aimerais maintenant vous faire part de quelques règles pour assurer le bon déroulement de la séance.
Vous pouvez vous exprimer dans la langue officielle de votre choix, et des services d'interprétation sont à votre disposition. Au bas de votre écran, vous avez le choix entre « Parquet », « Anglais » ou « Français ».
Ceux qui participent par Zoom doivent, avant de prendre la parole, activer leur micro en cliquant sur l'icône correspondant. Lorsque vous avez terminé, veuillez le désactiver pour minimiser les interférences. Si vous voulez prendre la parole à l'extérieur du temps de parole que je vous accorde, vous devez activer votre micro et mentionner que vous avez un rappel au Règlement. Si un membre du Comité souhaite intervenir sur le rappel au Règlement d'un autre membre, il doit utiliser la fonction « Lever la main ». Je saurai ainsi, à titre de présidente, que vous voulez prendre la parole, et je pourrai ainsi créer une liste d'intervenants. Pour ce faire, vous devez cliquer sur « Participants » au bas de votre écran. Lorsque la liste s'affichera, vous verrez à côté de votre nom l'icône « Lever la main ». Cette fonction sert à créer une liste d'intervenants.
À moins de circonstances exceptionnelles, tous les participants à distance doivent utiliser le casque d'écoute avec microperche fourni par la Chambre des communes. Si vous éprouvez des problèmes techniques, veuillez bien sûr m'en informer.
J'aimerais maintenant souhaiter la bienvenue à nos témoins.
Nous accueillons aujourd'hui M. Andrew Hayes, sous-vérificateur général et commissaire à l'environnement et au développement durable par intérim; M. Francis Michaud, directeur; et Mme Kimberley Leach, directrice principale, tous du Bureau du vérificateur général.
J'aimerais aussi souhaiter la bienvenue à Mme Gitane De Silva, présidente-directrice générale; et Mme Sandy Lapointe, première vice-présidente, Réglementation, de la Régie de l'énergie du Canada.
Enfin, nous accueillons également M. Michael Keenan, sous-ministre; M. Aaron McCrorie, sous-ministre adjoint associé, Sécurité et sûreté; et M. Benoit Turcotte, directeur général, Transport des marchandises dangereuses, de Transports Canada.
Mesdames et messieurs les témoins, vous disposez de cinq minutes pour faire vos déclarations liminaires.
Nous allons commencer par M. Hayes.
Monsieur Hayes, vous avez la parole.
:
Madame la présidente, je vous remercie de nous donner l'occasion de discuter de notre rapport de suivi sur le transport des marchandises dangereuses, qui a été déposé au Parlement le 27 octobre dernier.
Je suis accompagné aujourd'hui de Mme Kim Leach, la directrice principale responsable de l'audit, et de M. Francis Michaud, qui faisait partie de l'équipe de l'audit.
Les marchandises dangereuses sont des solides, des liquides ou des gaz qui, s'ils sont déversés ou rejetés, peuvent menacer la santé des Canadiens et des Canadiennes ou celle d'autres organismes vivants, les biens matériels et l'environnement. Parmi les marchandises dangereuses, il y a le pétrole brut et les produits pétroliers, les gaz toxiques et explosifs, les substances inflammables et infectieuses, les matières radioactives et les produits chimiques corrosifs. Ces marchandises jouent un rôle essentiel dans l'économie et la société du Canada.
Elles sont acheminées par train, camion, navire, avion et pipeline dans toutes les régions du pays. Des déversements ou des rejets de marchandises dangereuses peuvent arriver, quel que soit le mode de transport de ces produits, et les accidents peuvent avoir des conséquences tragiques. Des précautions particulières doivent donc être prises pour assurer la sécurité de leur transport.
Transports Canada s'occupe de faire appliquer les lois et les normes sur la sécurité du transport de ces marchandises, et surveille la conformité des transporteurs. Il inspecte les installations de transport ferroviaire, maritime, terrestre et aérien, ainsi que les bâtiments où des marchandises dangereuses sont fabriquées, entreposées ou reçues.
L'examen et l'approbation des plans d'intervention d'urgence établis par les sociétés de transport de marchandises dangereuses sont une autre des fonctions de surveillance importantes de Transports Canada. La Régie de l'énergie du Canada, anciennement l'Office national de l'énergie, joue un rôle équivalent en surveillant les pipelines fédéraux qui servent à transporter du gaz et du pétrole.
Notre récent audit revient sur des recommandations tirées d'audits sur le transport de marchandises dangereuses, que nous avons réalisés en 2011 et 2015. L'audit visait aussi à déterminer si les organisations retenues avaient fait un suivi auprès des sociétés qui avaient enfreint les règlements, afin d'avoir l'assurance qu'elles avaient corrigé leurs écarts de conformité, entre autres.
[Traduction]
Dans l’ensemble, nous avons constaté que, depuis notre audit de 2011, Transports Canada avait réalisé certaines améliorations dans les domaines visés par notre suivi. Par exemple, le ministère a renforcé un certain nombre de ses politiques, procédures, systèmes et lignes directrices.
Toutefois, Transports Canada a encore des progrès à faire pour régler les problèmes que nous avons relevés afin d’assurer le transport sécuritaire des marchandises dangereuses. Nous avons constaté que le ministère n’avait toujours pas fait de suivi pour confirmer que les sociétés avaient pris des mesures en vue de corriger les infractions notées lors des inspections. Par exemple, le ministère n’avait pas vérifié si les sociétés avaient pris des mesures pour corriger les écarts de conformité dans 30 % des infractions que nous avons examinées.
De plus, le ministère n’avait pas donné d’approbation définitive à de nombreux plans d’intervention d’urgence. Ces plans exposent les mesures à prendre pour réagir à un rejet de marchandises dangereuses, en cours de manutention ou de transport, qui menace ou pourrait menacer la sécurité publique. Les plans doivent démontrer que la société peut vite mobiliser le personnel spécialisé et le matériel requis pour appuyer les premiers intervenants, comme les pompiers.
Nous avons constaté qu’environ un quart des plans n’avaient pas reçu d’approbation définitive et que certains d’entre eux avaient une approbation provisoire depuis plus de 10 ans.
Nous avons aussi constaté que, même si Transports Canada avait élaboré et mis en place un système national fondé sur le risque pour établir l’ordre de priorité de ses inspections, les données sous-jacentes étaient incomplètes et périmées. Par exemple, près du tiers des installations incluses dans le plan annuel d’inspection national de l’exercice 2018-2019 étaient fermées, avaient déménagé, étaient inscrites en double, ou n’étaient peut-être plus chargées du transport de marchandises dangereuses.
Autrement dit, au moment de notre audit, Transports Canada n’avait pas une idée précise de l’ensemble des sociétés réglementées ni de leur état de conformité. Comme le Comité le sait, la qualité des données est un thème commun à nos rapports d’audit de performance, et ce, à l’échelle du gouvernement. Il faut des données de bonne qualité pour prendre des décisions de bonne qualité.
Nous avons formulé cinq recommandations à l’intention de Transports Canada, et le ministère les a toutes acceptées. Dans ses réponses, le ministère a inclus des échéanciers précis.
En ce qui concerne les pipelines, nous avons constaté que, depuis 2015, la Régie de l’énergie du Canada avait donné suite en grande partie aux trois recommandations sur lesquelles nous avions fait un suivi, et qu’elle avait aussi amélioré sa surveillance des sociétés qui construisent et exploitent les pipelines. Par exemple...
:
Merci, madame la présidente.
Bonjour et merci de nous avoir invitées à nous joindre à vous aujourd'hui.
Je m’appelle Gitane De Silva et je suis présidente-directrice générale de la Régie de l’énergie du Canada, ou REC. C’est un honneur de comparaître aujourd’hui au nom de l’organisation. Je suis accompagnée de Sandy Lapointe, première vice-présidente de la réglementation à la Régie.
Je tiens à souligner que je m’adresse à vous à partir des terres visées par le Traité no 7, dans le Sud de l’Alberta, qui font partie du territoire traditionnel de la Confédération des Pieds-Noirs, lequel compte les Premières Nations Siksika, Piikani et Kainai; la Première Nation Tsuut’ina; les nations des Stoney Nakoda, regroupant les Premières Nations Chiniki, Bearspaw et Wesley.
La ville de Calgary est aussi la patrie de la nation métisse de l’Alberta, région III.
[Français]
La Régie de l'énergie du Canada est une nouvelle organisation qui adopte une approche moderne en matière de réglementation de l'énergie. Notre loi habilitante n'a été adoptée que l'an dernier. La Régie elle-même a été créée il y a environ 15 mois, remplaçant l'ancien Offce national...
:
Je vous remercie. Excusez-moi.
La Régie elle-même a été créée il y a environ 15 mois, remplaçant l'ancien Office national de l'énergie. Je suis nouvelle moi aussi. J'occupe ce poste depuis l'été dernier.
Mon travail consiste à diriger la Régie pour faire avancer son nouveau mandat et veiller à ce qu'elle s'acquitte de ses quatre responsabilités essentielles, qui sont les suivantes: la surveillance de la sécurité et de l'environnement, le processus décisionnel relatif aux projets énergétiques, l'information sur l'énergie et la mobilisation.
Je veille également à ce que la Régie réalise les quatre objectifs stratégiques prioritaires suivants: la réconciliation, l'innovation en matière de données et de technologie numérique, l'amélioration de la compétitivité du Canada à l'échelle mondiale et le resserrement des liens de confiance entre la Régie et les Canadiens.
[Traduction]
Le mandat de la Régie consiste à réglementer l’infrastructure afin d’assurer la livraison sécuritaire et efficace de l’énergie aux Canadiens et ailleurs dans le monde, protéger l’environnement, respecter les droits des peuples autochtones, et fournir des analyses et des informations pertinentes et opportunes sur l’énergie.
J’aimerais commencer en disant que la priorité absolue de la Régie est la sécurité. Notre engagement à assurer la sécurité des personnes est au coeur de notre identité et de notre travail. Comme bon nombre d’entre vous l’ont probablement entendu, un travailleur a perdu la vie tragiquement la semaine dernière à la suite d’un incident sur un chantier de Trans Mountain Pipeline, près d’Edmonton. Au nom de la Régie, j’offre mes plus sincères condoléances à la famille et à toutes les personnes touchées par cette tragédie. Il s’agit d’un événement extrêmement déchirant et nulle famille ne devrait avoir à vivre pareille épreuve.
J’aimerais faire part aux membres du Comité permanent des mesures prises par la Régie à la suite de cette tragédie. Les travaux sur le chantier ont été interrompus et deux spécialistes de la sécurité de la Régie ont immédiatement été dépêchés sur les lieux. Leur rôle a consisté à surveiller les enquêtes menées par la société et l’entrepreneur et à faire leur propre évaluation des risques et des non-conformités.
Vendredi dernier, la Régie a délivré une ordonnance d’inspecteur à Trans Mountain en ce qui a trait à l’incident. En tant qu’organisme de réglementation, la Régie partage avec les autorités provinciales la responsabilité de surveiller les mesures de santé et de sécurité au travail pour le projet d’agrandissement du réseau de Trans Mountain. Les leçons apprises au terme de l'enquête serviront à prévenir d'autres tragédies.
[Français]
Passons maintenant à la publication du rapport d'audit de suivi sur le transport des marchandises dangereuses par le Bureau du vérificateur général du Canada. L'audit visait à déterminer dans quelle mesure la Régie et Transports Canada avaient donné suite aux recommandations formulées par le commissaire à l'environnement et au développement durable dans le rapport d'audit de 2015 portant sur le transport des marchandises dangereuses.
À titre d'organisme national de réglementation du secteur énergétique du Canada, la Régie se réjouit de cet audit, car elle vérifie si les systèmes mis en œuvre par l'Office national de l'énergie pour donner suite à l'audit de 2015 sont bien en place.
L'audit de 2015 a permis à l'organisation de cerner ce qui était important et d'améliorer son rendement.
[Traduction]
Je suis heureuse de constater que, dans l’ensemble, le Bureau du vérificateur général a établi que la Régie avait mis en œuvre en grande partie les recommandations du rapport d’audit et amélioré la surveillance des sociétés qui construisent et exploitent des pipelines. Il a tout particulièrement fait l’éloge du système ORCA que la Régie utilise pour suivre et documenter les activités de surveillance de la conformité. Il a aussi indiqué que la Régie avait amélioré ses contrôles en vue de vérifier si les sociétés prennent des mesures pour corriger les situations de non-conformité.
Le Bureau du vérificateur général a formulé une recommandation sur la façon de documenter l’analyse des documents soumis par les sociétés se rapportant aux conditions d’approbation. Il a fait la recommandation suivante: « La Régie de l’énergie du Canada devrait s’assurer de documenter ses analyses des documents soumis par les sociétés qui servent à déterminer dans quelle mesure les conditions d’approbation du pipeline ont été respectées ». La Régie est d’accord avec cette recommandation.
Elle s’emploie à donner suite à la constatation du Bureau du vérificateur général et à mettre en place une mesure corrective d’ici la fin de 2020. Elle veillera à ce que la documentation appropriée soit ajoutée en mettant à jour les lignes directrices à l’intention du personnel et les systèmes qu’elle utilise.
Je vous remercie de me donner l’occasion aujourd’hui de vous parler du travail de la Régie. Nous sommes déterminés à nous améliorer constamment. Nous accepterons toujours toute mesure, comme cet audit, qui nous aidera à devenir un meilleur organisme de réglementation.
Avant de conclure, j’aimerais remercier les employés de la Régie qui ont travaillé d’arrache-pied sur cet audit. Leur professionnalisme et leur passion sont grandement appréciés.
Je serai heureuse de répondre à vos questions.
Merci.
:
Bonjour. C'est un plaisir de vous revoir, madame la présidente.
Je vous remercie de l’invitation à comparaître devant le Comité permanent des comptes publics aujourd'hui.
Dans le cadre de la vérification du Programme de transport des marchandises dangereuses de Transports Canada, le commissaire à l'environnement et au développement durable a émis cinq recommandations.
J'aimerais tout d'abord remercier le commissaire par intérim et son équipe de leur examen rigoureux du programme. Nous prenons très au sérieux les conclusions et les recommandations de l'audit et nous avons commencé à les mettre en oeuvre.
Nous reconnaissons la valeur de cet audit qui nous aide à continuer d'améliorer la surveillance et le transport sécuritaire des marchandises dangereuses au Canada et à concrétiser notre mission d'être un régulateur de classe mondiale.
Tel que l'indique la vérification, Transports Canada a fait d'importants progrès dans la mise en oeuvre des recommandations précédentes du commissaire à l'environnement et au développement durable, notamment en mettant en oeuvre des accords avec toutes les provinces et un territoire afin de partager les données relatives au transport des marchandises dangereuses, étant donné qu'il s'agit d'un effort commun des gouvernements; en clarifiant les exigences relatives à l'examen et à l'approbation des plans d'intervention d'urgence, les PIU; et en adoptant un plan basé sur le risque afin de cibler les inspections.
[Français]
À la suite de la tragédie de Lac-Mégantic, Transports Canada a adopté une série de mesures immédiates et à plus long terme dans le but de renforcer la sécurité ferroviaire fédérale et le transport des marchandises dangereuses. Les mesures ont été prises dans le cadre des piliers suivants: la promotion d'un engagement ouvert et transparent du gouvernement ainsi que de la collectivité, l'amélioration de la collaboration internationale et le renforcement du régime de surveillance.
Transports Canada a également modifié la réglementation afin d'imposer des exigences plus strictes en matière d'immobilisation des trains sans surveillance et d'exiger que les compagnies ferroviaires transportant de grands volumes de marchandises dangereuses réduisent la vitesse de leurs trains.
En ce qui concerne la surveillance, le ministère a supervisé la mise en œuvre d'un régime de surveillance plus solide au cours des dernières années. Le nombre d'inspecteurs chargés de la surveillance employés par le programme du transport des marchandises dangereuses a quadruplé, passant d'une trentaine à plus d'une centaine d'inspecteurs. Environ 5 900 inspections sont prévues en 2020, comparativement aux 2 300 inspections qui ont été effectuées en 2012.
[Traduction]
Bien que toutes ces mesures représentent un énorme progrès dans l'amélioration de la sécurité ferroviaire et du transport des marchandises dangereuses, nous acceptons la conclusion du commissaire qu'il faut faire plus. Nous avons déjà mis en oeuvre des changements qui répondent à deux des cinq recommandations. Le premier concerne de nouvelles procédures et la formation de nos inspecteurs dans le but d’assurer le suivi des non-conformités par les entreprises qui ne respectent pas la réglementation. Le second concerne un processus de surveillance plus rigoureux afin de garantir que les installations ne fonctionnent pas avec des enregistrements expirés.
Nous nous penchons sur les trois autres recommandations et elles seront traitées au cours des deux prochaines années en procédant à des améliorations continues et à la mise en oeuvre d'un système national de surveillance fondé sur le risque; en affinant et en modernisant les efforts de collecte de données dans le but de mieux comprendre le taux national de conformité réglementaire et les risques émergents pour le transport des marchandises dangereuses; et en remédiant aux retards dans l'approbation finale des plans d'intervention d'urgence.
Madame la présidente, je dois dire que les progrès dans la mise en oeuvre de ces recommandations sont étroitement liés à la transformation organisationnelle en cours à Transports Canada, la grande priorité étant de faire passer nos processus de travail du papier au numérique, de transformer notre prestation des services et de moderniser la réglementation sur la sécurité et la surveillance.
Dans le cadre de nos programmes de surveillance de la sécurité, nous voulons que nos inspecteurs utilisent des outils et des plateformes numériques pour avoir des systèmes réactifs et fondés les risques, afin de nous doter de processus de surveillance communs et de faire un usage plus efficace des données et des capacités d'analyse pour gérer notre programme de surveillance. La transformation du programme TMD est un élément important de cette stratégie ministérielle globale. À titre d'exemple, nous modernisons nos systèmes d'information numérique afin de mieux saisir et d'analyser les données et d'effectuer une surveillance plus complète et fondée sur les risques des entreprises réglementées. Le nouveau système d'information des inspecteurs du TMD en est un exemple, et il est en cours d'essai. Nous prévoyons le déployer au printemps 2021. Ce système ne permettra pas de clôturer ou d'achever les inspections tant qu'il n'y aura pas eu confirmation du suivi.
En terminant, nous sommes déterminés à améliorer continuellement la prestation de notre programme pour veiller à ce que le transport des marchandises dangereuses dans tous les modes de transport se fasse de façon sécuritaire au Canada, et nous sommes très reconnaissants au commissaire de ses analyses, critiques et recommandations pour orienter nos efforts.
Mes collègues et moi attendons avec impatience vos questions et commentaires.
:
Merci beaucoup, madame la présidente.
Tout d'abord, monsieur Hayes, je vous remercie de votre rapport qui met en lumière ce qui s'est passé à Transports Canada au cours des dernières années.
Je vous remercie beaucoup également, madame De Silva, de votre témoignage.
Monsieur Keenan, je vous remercie. Ce n'est pas la première fois que nous avons l'occasion de nous parler. Je tiens à souligner les progrès qui ont été réalisés par Transports Canada au cours des dernières années, concernant l'amélioration ferroviaire depuis la tragédie de Lac-Mégantic. Il y a eu beaucoup d'améliorations, mais vous me permettrez de me concentrer sur ce qui peut être encore amélioré, monsieur Keenan. Je pense que c'est important.
Un rapport comme celui qui a été déposé par M. Hayes est inquiétant pour la population de la région de Lac-Mégantic. À cet égard, pour vous mettre en contexte, je vais lire deux extraits de la lettre de la mairesse de Lac-Mégantic qui a été publiée:
Au lendemain de la tragédie de Lac-Mégantic, les consciences se sont éveillées, les volontés politiques se sont élevées, des comités se sont mobilisés. Mais sept ans plus tard, sommes-nous collectivement en train d’oublier ce qui s’est passé cette nuit-là ?
Un peu plus loin, elle écrit:
Mais ma demande aujourd’hui, celle que je vous fais par devoir de mémoire, est de faire en sorte que chacun passe aux actes, et ce, rapidement. Ce n’est pas normal que, sept ans plus tard, des rapports soient aussi préoccupants. Je vous remercie de les prendre au sérieux.
Monsieur Keenan, j'ai vu dans vos réponses que vous aviez décidé d'agir, mais, ce qui inquiète beaucoup la population de Lac-Mégantic, c'est justement le temps de réponse dans le cadre de cette modification vers le numérique que vous êtes en train de faire. Aujourd'hui, comment pouvez-vous assurer aux gens de Lac-Mégantic que les mesures sont prises et que vous faites le plus vite possible? En ce moment, quand je regarde le rapport, je constate qu'il y a beaucoup de lacunes. On y voit que le ministère n'a pas fait le suivi des infractions relevées lors des inspections. Certaines lacunes soulevées en 2011 n'ont pas encore été corrigées.
Monsieur Keenan, en quelques mots, qu'est-ce que vous pouvez faire pour accélérer les choses? En effet, ce qu'on veut, c'est que cela aille encore plus vite.
:
Merci beaucoup de poser la question.
La tragédie du Lac-Mégantic date déjà de quelques années, mais elle est encore bien présente dans l'esprit des citoyens qui ont souffert au sein de la communauté, mais aussi du pays tout entier. Nous poursuivons nos efforts pour améliorer notre programme sur les marchandises dangereuses et la sécurité ferroviaire afin qu'une telle tragédie ne se reproduise plus jamais.
[Français]
Je comprends tout à fait les préoccupations de la mairesse de Lac-Mégantic.
[Traduction]
Je peux vous dire que nous travaillons sur de nombreux fronts pour continuer d'améliorer de façon marquée la rigueur du programme sur les marchandises dangereuses et celui sur la sécurité routière.
Transports Canada a, en particulier, mis en place une série de mesures d'application vigoureuses dans la subdivision Sherbrooke au cours des deux dernières années pour remédier à divers problèmes relevés dans le cadre des activités du CMQ.
:
Monsieur Keenan, je comprends, il y a toujours une question de délais. Cependant, les gens de Lac-Mégantic sont inquiets; il est arrivé plusieurs choses.
Au cours des dernières années, Transports Canada s'est engagé à corriger les lacunes, mais, à chaque rapport, on constate qu'on revient encore en arrière. Dans son rapport, le commissaire à l'environnement et au développement durable dit ceci:
ç
1.30 Nous avons constaté que pour 18 des 60 infractions relevées (30 %), Transports Canada n’avait pas vérifié si les sociétés avaient pris des mesures pour corriger [...]
- n’avait pas d’élément prouvant que l’infraction avait été corrigée, et n’avait pas fait de suivi auprès des sociétés pour obtenir les preuves nécessaires;
C'est très inquiétant de lire cela, quand on a vécu et traversé une tragédie comme celle de Lac-Mégantic.
En 2009, j'ai envoyé une lettre au pour lui demander qu'on cesse de transporter des matières dangereuses sur les rails à Lac-Mégantic parce qu'ils étaient dans un état lamentable. Malheureusement, je n'ai même pas eu d'accusé de réception, ni de Transports Canada ni du cabinet du ministre. On sait que ces rails n'ont pas été construits pour que des trains y roulent à une si basse vitesse.
Les gens sont toujours inquiets, monsieur Keenan. Quel suivi faites-vous dans ce dossier? Je pourrais demander à Mme Crandall de vous transmettre les photos que j'ai reçues ce matin sur l'état actuel des rails. Il serait bien qu'on les fasse parvenir aussi à tous les membres du Comité. Malgré les réparations du Canadien Pacifique, il y a encore des problèmes de sécurité à Lac-Mégantic.
Monsieur Keenan, vous avez établi des échéances jusqu'en 2021. Honnêtement, avec le personnel dont vous disposez, je me demande comme vous allez pouvoir accélérer les choses, afin que le prochain rapport d'un commissaire, quel qu'il soit, ne soit pas aussi dévastateur. Malgré les progrès, il reste malheureusement de grandes lacunes.
:
Je veux m'assurer de bien comprendre, monsieur Keenan. Est-ce que ce sont des inspecteurs spécifiquement affectés au programme du transport de marchandises dangereuses?
J'ai ici un article de l'Agence QMI datant de juillet 2013, à la suite à la tragédie de Lac-Mégantic. À ce moment-là, Transports Canada mentionnait qu'il disposait de 101 inspecteurs ferroviaires et que c'était un nombre constant depuis les six dernières années.
Or, selon vous, le nombre d'inspecteurs a augmenté de 30 à 130 entre 2012 et 2020. Il aurait donc quadruplé. J'essaie de comprendre cela, car, si je fais le calcul, entre 2013 et 2020, l'augmentation n'aurait été, en moyenne, que de quatre inspecteurs par année.
:
C'est une très bonne question. Je vous remercie de me donner l'occasion de donner des précisions sur ce point.
À Transports Canada, il existe deux grands programmes d'inspection différents: celui du transport des marchandises dangereuses, qui comprend le transport ferroviaire, mais aussi les transports maritime et aérien et, par l'intermédiaire des autorités provinciales, le transport routier, et qui met en œuvre la Loi sur le transport des marchandises dangereuses; et nous avons un programme distinct d'inspecteurs de la sécurité ferroviaire qui mettent en œuvre la Loi sur la sécurité ferroviaire.
En ce qui concerne le transport des marchandises dangereuses, le nombre d'inspecteurs est passé de 30 à 130; leur nombre a donc plus que quadruplé.
Je pense que la statistique à laquelle vous faites allusion concerne probablement les inspecteurs de la sécurité ferroviaire. Dans les statistiques que j'examine, ce nombre est passé de 107 en 2012 à 152.
Le nombre d'inspecteurs de la sécurité ferroviaire a augmenté d'environ 50 % et le nombre d'inspecteurs des marchandises dangereuses a connu une hausse de plus de 300 %.
:
Merci, monsieur Green, et merci à vous, madame la présidente.
J'ai beaucoup apprécié les exposés de nos témoins et je tiens à les remercier d'être ici aujourd'hui.
En guise d'introduction, la région que je représente, Skeena—Bulkley Valley, comprend environ le quart nord-ouest de la Colombie-Britannique. Elle englobe la ligne principale du service ferroviaire du CN, qui traverse un certain nombre de collectivités, notamment des localités comme Fraser Lake, Burns Lake, Houston, Smithers, Hazelton, Terrace et Prince Rupert. Un grand volume de marchandises dangereuses est transporté le long de cette ligne principale, et plusieurs projets l'augmenteraient. Cette situation fait du rapport dont nous avons entendu parler aujourd'hui un sujet de grande préoccupation pour les habitants de la circonscription que je représente.
Le projet Alta Gas est un terminal propanier à Prince Rupert, qui est actuellement desservi par 60 voitures par jour. Le terminal de Pembina est sur le point d'être ouvert et permettra d'acheminer 28 voitures supplémentaires par jour. Quant à lui, le projet Vopak, qui est en cours d'évaluation, entraînera la circulation de pas moins de 240 voitures ferroviaires par jour.
De nombreuses collectivités situées le long de la ligne principale du CN sont protégées par des services de pompiers volontaires, et leurs maires ont exprimé au fil des ans de vives inquiétudes quant au transport de marchandises dangereuses et à leur capacité à répondre aux situations d'urgence.
Je suis en train de lire ce rapport. Je vais lire quelques passages qui sont ressortis pour moi de l'exposé de M. Hayes:
Nous avons constaté que le ministère n'avait toujours pas fait de suivi pour confirmer que les sociétés avaient pris des mesures en vue de corriger les infractions notées lors des inspections. Par exemple, le ministère n'avait pas vérifié si les sociétés avaient pris des mesures pour corriger les écarts de conformité dans 30 % des infractions que nous avons examinées.
De plus:
Autrement dit, au moment de notre audit, Transports Canada n'avait pas une idée précise de l'ensemble des sociétés réglementées ni de leur état de conformité.
Cette situation est hautement préoccupante pour les habitants de notre région.
Ma question s'adresse à M. Keenan. Vous avez mentionné que vous envisagiez de remédier à ces lacunes au cours des deux prochaines années. Je me demande ce que vous diriez aux maires, aux services de pompiers volontaires et à leurs chefs, et surtout aux résidants qui vivent le long de cette ligne de chemin de fer dans le Nord-Ouest de la Colombie-Britannique. Devraient-ils attendre deux ans pour que ces lacunes soient comblées?
:
C'est une excellente question.
Madame la présidente, comme le député l'a indiqué, c'est une ligne de chemin de fer très fréquentée qui traverse ces collectivités. La réponse est non, ils ne devraient pas avoir à attendre deux ans. Ces deux ans représentent le délai dans lequel nous pensons avoir terminé la mise en œuvre complète des cinq recommandations.
En ce qui concerne la question soulevée par le député concernant le suivi de la conformité à la majorité, mais pas à la totalité, de nos conclusions concernant les infractions et les problèmes, permettez-moi de dire que nous avançons maintenant. Le commissaire à l'environnement et au développement durable a noté un taux de 30 % de non-suivi; nous avons fait baisser ce chiffre depuis ce constat. Nous pensons que nous sommes presque à zéro et nous sommes en train de mettre en place un outil pour les inspecteurs au début de 2021 qui exigera qu'il soit à zéro, parce qu'ils ne pourront pas fermer un dossier tant qu'ils n'auront pas vérifié qu'il y a un suivi complet de la conformité.
:
Je vous remercie, madame la présidente.
Je voudrais profiter de cette occasion pour présenter une motion. J'espère que nous l'appuierons à l'unanimité.
Elle ne fait que rappeler ce que la vérificatrice générale avait demandé dans son témoignage. Je vais lire la motion pour le compte rendu.
[Français]
Que le Comité permanent des comptes publics demande au gouvernement de fournir à la vérificatrice générale les 31 millions de dollars qu’elle a demandés et dont elle a besoin pour atteindre les objectifs du Bureau du vérificateur général, et que le Comité en fasse rapport à la Chambre.
[Traduction]
Je pense que cette motion devrait bénéficier d'un soutien unanime, car elle ne fait qu'officialiser la demande de la vérificatrice générale.
Elle a dit dans son témoignage que, en fait, le gouvernement laissait présager qu'il allait lui fournir ces informations. Comme tous les membres du Comité le savent bien sûr, le travail de la vérificatrice générale est extrêmement important. Si son bureau n'est pas correctement financé, nous ne pourrons pas obtenir des renseignements importants qui permettront au gouvernement, et en fait à tous les parlementaires, de prendre de meilleures décisions, car les bonnes décisions sont fondées sur de bons renseignements.
Je me réjouis à la perspective de recevoir vos questions et commentaires sur ma motion. J'espère obtenir le soutien unanime du Comité.
:
Désolée, mon micro n’était pas activé.
Merci beaucoup pour votre question.
Bien sûr, la Régie canadienne de l’énergie s’attend à ce que les entreprises réglementées ne connaissent aucun incident et, comme je l’ai déjà dit, la sécurité est vraiment au cœur de tout ce que nous faisons. Immédiatement après cette tragédie, nous avons dépêché sur les lieux deux spécialistes de la sécurité, puis, dans la foulée de leur évaluation, nous avons délivré une ordonnance d’inspecteur qui exige que Trans Mountain remédie à diverses non-conformités.
J’aimerais céder la parole à ma collègue, Sandy Lapointe, qui dirige nos services de réglementation et qui pourra vous donner plus de détails sur le contenu de l’ordonnance d’inspecteur.
:
Madame la présidente, j'aimerais poser une question très brève à MM. Keenan et Hayes. Ensuite, je vais céder la parole à mon collègue de la Nouvelle-Écosse, M. Blois.
J'ai eu le privilège de visiter la ville de Lac-Mégantic en compagnie de M. Berthold — c'est dans sa circonscription —, après que nre gouvernement ait pris le pouvoir en 2015. Nous avons visité le site et parlé aux gens, qui ont été vraiment affectés par cette tragédie. Je sais que ce dossier est très important, non seulement pour les gens de Lac-Mégantic, mais pour tous les Québécois et tous les Canadiens.
Monsieur Keenan, au huitième point de son témoignage, le commissaire disait que le ministère n'avait pas vérifié si les sociétés avaient pris des mesures pour corriger les écarts de conformité dans 30 % des infractions qui avaient été examinées. J'imagine que son bureau n'a pas examiné toutes les infractions. Vous avez parlé des mesures que vous avez prises pour rectifier la situation.
Si le vérificateur se présentait à votre ministère aujourd'hui, pourrait-il constater que ce taux de 30 % a été réduit de beaucoup?
:
Je ne peux qu’être d’accord avec vous et le ministre de la région quant à l’impact de la tragédie de Lac-Mégantic et ses ravages.
En ce qui a trait à cette question, vous avez tout à fait raison: la commissaire à l’environnement et au développement durable a bien parlé d’un taux de 30 %. C’est trop élevé. Si elle faisait une vérification aujourd’hui, elle constaterait que le taux est bien inférieur à 30 %. Il n’est pas encore de zéro, mais nous nous approchons de zéro. D’ici le début de 2021, nous aurons un système en place qui exige que le taux soit toujours de zéro.
J’ajouterais un point sur ces efforts, car vous parlez de la nécessité d’accroître et d’accélérer nos progrès autant que possible. Le retrait progressif des wagons de mauvaise qualité au profit de wagons-citernes pour le transport sécuritaire des marchandises dangereuses est un secteur où nous avons réussi à progresser plus rapidement. En 2014, nous avons retiré progressivement les wagons-citernes DOT–111 et disposions d’un calendrier de retrait progressif visant l’introduction de wagons-citernes respectant la norme de sécurité la plus stricte, soit les TC–117. Ce calendrier a été accéléré à trois occasions au fil des ans. Certains des wagons-citernes de qualité moyenne ou intermédiaire qui devaient circuler sur les voies ferrées jusqu’en 2025 ne sont déjà plus en service au Canada.
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Merci, monsieur Fergus et madame la présidente.
J’ai une question pour Mme De Silva, mais je m’adresserais aussi à M. Keenan qui pourra peut-être me répondre dans ses observations à un autre moment. De quelle façon obtenez-vous les données et les renseignements sur la conformité des entreprises, et Transports Canada dispose-t-il de suffisamment de ressources dans les régions? S’agit-il d’avoir assez de personnel sur le terrain? Vous pouvez me répondre à un autre moment.
Madame De Silva, dans votre déclaration, vous avez dit que l’une des priorités de la Régie canadienne de l’énergie est d’être compétitive à l’échelle mondiale. Je présume que vous marchez en quelque sorte sur la corde raide, puisque vous devez à la fois susciter la certitude dont les entreprises ont besoin pour investir ici et, bien sûr, ne faire aucun compromis en matière de sécurité, mais plutôt veiller à la limpidité de notre système réglementaire. À votre avis, de quelle façon pouvons-nous créer cette compétitivité à l’échelle mondiale qui nous permettrait d’attirer des investissements au Canada?
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C’est exact. Notre législation stipule explicitement que nous avons l’obligation d’accroître notre compétitivité à l’échelle mondiale.
Accroître la transparence et la prévisibilité de nos différents processus est une des mesures que nous prenons à cet effet. Rendre plus de renseignements accessibles en ligne est un exemple. Nous nous sommes également engagés à fournir des renseignements et des analyses sur l’énergie. Donc, nous travaillons actuellement à la mise en ligne d’environ 60 ans de données, qui sont dans des classeurs et sous forme de PDF, pour les rendre accessibles à la population. Nous travaillons aussi à l’automatisation de certains de nos processus de demande les plus simples afin de réduire les délais, mais aussi d’aider les gens à mieux comprendre où ils se situent dans le processus.
Aussi, nous échangeons régulièrement avec l’industrie et un large éventail d’intervenants afin de cerner les possibles difficultés, puis intégrons cette rétroaction. Actuellement, nous étudions entre autres la réglementation sur les pipelines extracôtiers et avons entamé un examen à cet effet. Nous souhaitons obtenir de la rétroaction, car nous concentrons beaucoup d’efforts là-dessus, et comme vous l’avez dit, nous souhaitons renforcer la compétitivité à l’échelle mondiale tout en gardant toujours la sécurité au premier plan, en protégeant l’environnement et en favorisant la réconciliation tout à la fois.
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Je vous remercie, madame la présidente.
Madame De Silva, l'expansion du pipeline de Trans Mountain est en cours, et c'est une situation qui me préoccupe, particulièrement en ce qui concerne la préparation aux situations d'urgence.
En 2015, dans le rapport sur la surveillance des pipelines de compétence fédérale de la commissaire à l'environnement et au développement durable, on faisait des constats assez frappants. On mentionnait qu'il y avait des progrès à faire quant au processus d'examen des manuels d'urgence des compagnies, en prenant le dernier audit comme point de comparaison. C'est dans le tiers des manuels examinés qu'on relevait toujours l'absence d'éléments d'information importants.
La Loi sur la sûreté des pipelines est entrée en vigueur le 18 juin 2016. Que se passe-t-il à cet égard, du côté de la Régie de l'énergie?
Comment la situation a-t-elle évolué depuis 2015 et depuis la mise en place de cette nouvelle réglementation?
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Merci, madame la présidente.
Monsieur Hayes, dans votre déclaration préliminaire, vous avez dit à propos des pipelines que la vérificatrice générale avait constaté que, depuis 2015, la Régie canadienne de l’énergie avait donné suite en grande partie aux trois recommandations.
Je souhaite simplement féliciter Mme De Silva pour son merveilleux travail et celui de son personnel. Je crois qu’il est fabuleux que vous ayez donné suite à ces recommandations. C’est une bonne chose.
J’ai une très brève question sur la tragédie survenue à Edmonton. Et, bien sûr, j’offre mes sincères condoléances à la famille.
Madame De Silva, pendant combien de temps le chantier a-t-il été interrompu? Est-il toujours arrêté?
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D’accord, je vais passer à autre chose, alors.
Nous savons que le transport de marchandises telles que le pétrole est beaucoup plus sûr par pipeline que par rail. Il est également moins néfaste pour l’environnement. Toutefois, le transport du pétrole par rail ne fait qu'augmenter. Il a presque doublé au cours des 10 dernières années, ce que je ne comprends pas.
Je suppose que mes questions s'adressent à M. Keenan.
Monsieur Keenan, dans votre exposé, vous dites que Transports Canada « a également modifié la réglementation afin d'imposer des exigences plus strictes en matière d'immobilisation des trains sans surveillance ». Ma question est la suivante: pourquoi y a-t-il des trains sans surveillance qui transportent des marchandises dangereuses? À quelle fréquence les trains sans surveillance transportent-ils des marchandises dangereuses?
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Merci, madame la présidente.
Je tiens à remercier tous nos témoins d'aujourd'hui de leurs témoignages et de leurs exposés.
La statistique qui m’a vraiment frappée, c'est que 99,998 % de nos transports de marchandises dangereuses se déroulent comme nous le souhaitons. Il est clair que Transports Canada a encore du travail à faire, et je pense que M. Keenan l’a reconnu. Je ne veux pas diminuer l'importance des événements qui se sont produits, mais je pense qu'il ne fait aucun doute que nous avons une excellente norme.
Monsieur Keenan, j’aimerais revenir à vous pour parler de la question de la capacité régionale. Pouvez-vous nous en parler brièvement?
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Nous nous entretenons régulièrement avec les entreprises pour obtenir leur avis sur ce qui fonctionne et sur ce qui doit être amélioré.
La transparence est une chose à laquelle elles accordent beaucoup d'importance. La certitude et la compréhension de nos processus sont toujours essentielles. Elles sont heureuses de se conformer et de founir les bons renseignements; elles veulent simplement être certaines de bien comprendre en quoi consistent ces renseignements.
Nous cherchons constamment à améliorer ce processus. Comme je l’ai dit, l’une des choses que nous faisons en ce moment est d’examiner notre réglementation sur les pipelines terrestres et de solliciter des suggestions et commentaires sur ce qui pourrait être amélioré.
Comme vous l’avez souligné, nous nous tournons toujours vers d’autres administrations. Nous voulons nous assurer que nous avons les meilleurs systèmes possible, et c'est pour cela que nous participons à un certain nombre de forums, tant au Canada qu’à l’étranger. Il y a par exemple le Western Regulators Forum, par l'intermédiaire duquel nous travaillons avec les provinces de l’Ouest afin de voir ce qu’elles font et comment nous pouvons mieux collaborer. Nous interagissons avec des organismes comme l’OCDE et nous consultons nos collègues américains.
En somme, je ne dirais pas qu’il n'y a qu'un seul système, mais nous sommes toujours à la recherche d'occasions de mieux nous renseigner. Souvent, cela concerne un incident particulier ou une région bien précise. Il y a toute une série de facteurs. Nous recherchons ces occasions d'échanger sur autant de choses que possible.
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Merci beaucoup, monsieur Berthold.
Y a-t-il consentement unanime pour les points trois à neuf du rapport, dans sa forme actuelle?
(La motion est adoptée. [Voir le Procès-verbal])
La présidente: Merci beaucoup.
Nous sommes très efficaces. J’espère que c’est à votre satisfaction, monsieur Green.
Enfin, nous allons examiner les deux premiers points. Je vais peut-être céder la parole à la greffière afin qu’elle mette en contexte ces deux points du rapport pour la gouverne des membres du Comité qui ne siègent pas au sous-comité. Nous pourrons ensuite passer au débat.
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Merci, madame la présidente.
À titre d’information, notre comité est membre du Conseil canadien des comités des comptes publics, ou CCCCP, depuis un certain nombre d’années. Chaque année, le CCCCP tient une conférence annuelle pour tous ses membres, ce qui comprend les membres du comité des comptes publics de chaque province et territoire. Les responsables nous ont demandé à plusieurs reprises d’organiser la conférence, mais nous n’avons jamais pu le faire. Ils nous ont invités à organiser l’assemblée annuelle de 2022, et les membres précédents du Comité ont accepté de le faire. Or, en raison des élections et de la prorogation, c’est maintenant aux membres actuels du Comité d’en décider.
Nous avons fait quelques tentatives informelles pour faire avancer ce dossier en raison des délais. Je fournirai aux députés des renseignements sur l’association. J’ai pu repérer quelques documents en copie papier sur ses programmes; je n’ai pas pu trouver de copies électroniques. Je vais les numériser et les envoyer aux députés sous peu.
En gros, le Comité doit décider s’il organisera ou non l’assemblée, puis donner instruction à la présidente et à moi-même de préparer un budget que le Comité adoptera et soumettra ensuite au Bureau de régie interne pour approbation. Nous verrons ensuite quel genre de situation nous pourrons mettre en place au cas où il y aurait des élections avant 2022, empêchant ainsi les membres d’un nouveau comité de voter sur la décision d’organiser cette réunion.
Nous en sommes vraiment aux premières étapes du processus. Les anciens présidents du Comité qui vous ont parlé il y a quelques semaines étaient certainement très favorables à ce que le Comité fédéral soit l’hôte de cette conférence.
D’une certaine manière, nous sommes un peu en retard, non pas par manque d’efforts, mais à cause des circonstances liées aux élections et aux prorogations. Si le Comité souhaite aller de l’avant, nous avons pris la décision de faire élire la présidente de notre comité au conseil d’administration, ce qui lui permettrait de participer aux discussions pour la planification des réunions futures. Mme Block serait donc cette représentante si le Comité décidait d’organiser la conférence de 2022.
Si vous avez des questions, je me ferai un plaisir de tenter d’y répondre.
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Madame la présidente, je peux aborder certaines de ces questions.
Le budget est en fait relativement modeste. Nous demandons une certaine somme d’argent et, ensuite, nous recevons un remboursement grâce aux frais d’inscription. De plus, les coûts sont partagés avec les vérificateurs législatifs. Il s’agit d’une réunion conjointe. Une partie de la réunion se déroule en plénière, puis chaque groupe tient sa réunion de travail. Les participants se partagent les coûts selon un ratio de 60-40. Leurs organismes étant de plus petite taille, ils reçoivent un remboursement de 40 %. Au bout du compte, le montant réel en dollars n’est pas trop élevé pour une conférence de cette envergure. Elle ne dure qu’environ deux jours et demi. Il y a des frais d’inscription et, bien sûr, les gens paient leurs propres frais d’hébergement et tout le reste.
Pour ce qui est de la planification, le comité de direction est composé du président du comité des comptes publics de l’organisme hôte pour l’année en cours, du président du comité qui a organisé la conférence l’année précédente et du président du comité qui organisera la conférence l’année suivante. Ils s’occupent de la planification, et la mise en œuvre est assurée par le personnel parlementaire et le personnel du Bureau du vérificateur général, car ils participent ensemble à la planification.
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Je vous remercie, madame la présidente.
Nous vous fournirons l’ordre du jour approprié des réunions antérieures, mais je pourrais peut-être prendre 30 secondes pour en parler tout de suite. Il s’agit d’une conférence typique. Elle dure trois nuits et deux jours ou deux jours et demi. Il y a un cocktail d’ouverture et, généralement, une séance plénière. La plupart des activités se déroulent le deuxième jour.
Habituellement, le deuxième soir, on s’attend à un repas dans le cadre d’une excursion. Les dernières fois, nous nous étions rendus sur un site colonial. Le repas avait été servi dans une immense cabane traditionnelle. Il y a aussi eu des croisières, des excursions en autobus et d’autres activités de ce genre. Le deuxième jour, il y a un discours d’ouverture et des conférenciers invités. À la fin du deuxième jour, le groupe des vérificateurs et celui des comptes publics se séparent généralement et tiennent leurs propres réunions. Au cours des quatre dernières années, le président du comité fédéral des comptes publics a toujours été invité à prendre la parole, tout comme le vérificateur général.
Cela ressemble donc à la plupart des conférences auxquelles nous avons tous assisté. Voilà, en quelque sorte, la structure générale. Pour les gens qui viendront à Ottawa, il s’agira probablement d’une expérience très emballante, car il ne s’agit pas simplement d’une des capitales provinciales. Les collines de la Gatineau, le canal, les rivières et d’autres attraits de ce genre viendraient également agrémenter le tout.
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Merci beaucoup, madame Yip.
J’apprécie toutes les interventions qui ont été faites sur cette motion.
Je me demande si le Comité est prêt à adopter la motion qui figure dans le rapport au sujet de cette conférence.
Je vois des pouces en l’air. Très bien. On dirait bien que la motion est appuyée.
(La motion est adoptée. [Voir le procès-verbal])
La présidente: Le rapport est-il adopté?
(La motion est adoptée.)
La présidente: Très bien.
Notre prochaine réunion aura lieu le mardi 17 novembre.