Je vous souhaite la bienvenue à tous, et je vous prierais de rester assis. La séance de ce matin s'annonce très chargée.
En vertu du paragraphe 108(2) du Règlement, je vous souhaite la bienvenue à la troisième séance sur la surveillance post-commercialisation des produits pharmaceutiques d'ordonnance et en vente libre.
Nous accueillons parmi nous des témoins qui participeront à notre table ronde sur des questions fédérales, provinciales et territoriales. Je leur souhaite la bienvenue.
L'un de nos témoins, Mme Susan Paetkau, du ministère de la Santé de l'Ontario, ne pourra malheureusement se joindre à nous aujourd'hui en raison du mauvais temps à Toronto. Si certains d'entre vous avez déjà eu à vous déplacer à Toronto par une journée enneigée, vous connaissez bien les problèmes qu'elle a rencontrés.
Les témoins que nous pourrons entendre aujourd'hui sont des représentants de l'Institut canadien d'information sur la santé et du Conseil d'examen du prix des médicaments brevetés.
Je tiens à rappeler aux témoins que le temps alloué à chaque organisation pour présenter ses témoignages est de dix minutes. Le comité entendra tous les exposés avant de passer aux questions des députés.
Je cède d'abord la parole à Mme Glenda Yeates, présidente-directrice générale de l'Institut canadien d'information sur la santé. Bienvenue, madame Yeates.
:
L'Institut canadien d'information sur la santé recueille de l'information sur la santé et les soins de santé, l'analyse, puis la rend accessible au grand public. L'ICIS a été créé par les gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux en tant qu'organisme autonome, sans but lucratif, voué à la réalisation d'une vision commune de l'information sur la santé au Canada. Notre objectif: fournir de l'information opportune, exacte et comparable.
Les données que l'ICIS rassemble et les rapports qu'il produit éclairent les politiques de la santé, appuient la prestation efficace de services de santé et informent les Canadiens sur les facteurs qui contribuent à une bonne santé.
[Traduction]
Le conseil d'administration de l'ICIS compte 16 membres et est proportionnellement constitué de manière à bien représenter les secteurs de la santé et les régions du Canada. Il sert de lien entre le gouvernement fédéral, les gouvernements provinciaux et territoriaux, et les groupes non gouvernementaux du secteur de la santé, comme les autorités régionales en matière de santé.
L'ICIS produit des rapports sur les services de santé, la santé de la population, les dépenses en santé et les ressources humaines du secteur de la santé, grâce à l'information qui nous est fournie par les hôpitaux, les autorités régionales en matière de santé, les gouvernements, les associations professionnelles et d'autres partenaires.
Récemment, l'ICIS a créé de nouvelles bases de données relatives au domaine pharmaceutique: le Système national d'information sur l'utilisation des médicaments prescrits, ou SNIUMP, et le Système canadien de déclaration de prévention des incidents médicamenteux, ou SCDPIM.
Le Système national d'information sur l'utilisation des médicaments prescrits a été conçu — et je cite un communiqué de presse des ministres de la Santé fédéraux, provinciaux et territoriaux — pour « fournir des analyses critiques sur les tendances des prix des médicaments d'ordonnance, de l'utilisation qui en est faite et des coûts de manière à fournir au régime de santé canadien une mine de renseignements exacts sur l'utilisation faite des médicaments d'ordonnance et les causes d'augmentation des coûts ».
En 2002, l'ICIS a reçu des fonds pour élaborer et mettre en oeuvre une base de données sur les réclamations de médicaments, et les gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux lui ont fourni des données et un soutien continu à cette fin. Le projet est réalisé conjointement avec le Conseil d'examen du prix des médicaments brevetés. Chaque organisme agira comme chef de file dans les secteurs qui relèvent de son expertise et de son mandat, et où il a de l'expérience. En résumé, le SNIUMP permet d'avoir accès à une information normalisée sur l'utilisation et les coûts des médicaments sur ordonnance provenant de toutes les administrations; d'obtenir de l'information favorisant la gestion éclairée des régimes d'assurance-médicaments; d'explorer et d'analyser les rapports entre la structure des régimes, les listes de médicaments et leur utilisation; d'analyser l'incidence des décisions stratégiques sur l'utilisation; d'analyser l'évolution des tendances relatives à l'utilisation dans les provinces et territoires; et d'acquérir de nouvelles connaissances au moyen des études analytiques.
Étant donné sa complexité, le SNIUMP a été mis au point en plusieurs étapes. La première étape consistait à intégrer les renseignements provenant de la base de données sur les médicaments de Santé Canada ainsi que l'information sur les régimes et les listes de médicaments issus des régimes publics d'assurance-médicaments de l'ensemble du pays. À l'heure actuelle, la plupart des administrations, fédérale, provinciales et territoriales, fournissent ces renseignements.
La deuxième étape, beaucoup plus complexe, consistait à développer le système pour stocker les données sur les réclamations. Les renseignements portent entre autres sur les éléments suivants: quel médicament a été distribué à qui, à quel moment et à quel endroit; quel médecin l'avait prescrit; à quelle fréquence le médicament était délivré; quelle était la dose administrée; et combien il coûte. Bien que l'identité du patient demeure confidentielle — par exemple, son nom et son adresse ne sont pas indiqués —, les données permettent de suivre les tendances relatives aux réclamations de médicaments. Il est important de préciser que les données portant sur les réclamations n'indiquent pas la raison pour laquelle un médicament a été prescrit, ni les effets indésirables qu'il a causés.
Actuellement, les données sur les réclamations de médicaments à intégrer au SNIUMP viennent principalement des programmes de médicaments provinciaux. Les données sont transmises dès que les questions de politique et les questions techniques sont réglées. Ces questions concernent entre autres l'autorisation législative de fournir des données à l'ICIS, les préoccupations à l'égard de la protection de la vie privée et les circonstances dans lesquelles les données peuvent être échangées ou divulguées par l'ICIS. Par exemple, les données que le Conseil d'examen du prix des médicaments brevetés peut consulter à des fins d'analyse sont assujetties à des accords juridiques conclus entre l'ICIS et l'administration qui les transmet. En tant que responsable des données, l'ICIS doit veiller à les recueillir et à en garantir la sûreté et la protection aux fins de l'analyse et de la recherche, conformément à son mandat. De plus, chaque année, nous devons renseigner les administrations sur la consultation de leurs données.
Depuis février 2008, le SNIUMP comprend des données provinciales sur les réclamations de médicaments provenant des régimes de l'Alberta, de la Saskatchewan, du Manitoba, du Nouveau-Brunswick, de la Nouvelle-Écosse et de l'Île-du-Prince-Édouard. Nous tenons des discussions avec plusieurs autres provinces et territoires.
L'ICIS utilise le SNIUMP pour réaliser des activités d'analyse et produire des rapports, et il partage le système avec le CEPMB afin que celui-ci puisse s'acquitter de ses travaux. Cette base de données facilite le travail d'analyse des gestionnaires et représente un moyen par lequel les chercheurs et les organisations non gouvernementales — comme l'Agence canadienne des médicaments et des technologies de la santé — peuvent consulter des données conformément à nos politiques et à nos principes en matière de protection de la vie privée.
La première analyse publiée par l'ICIS en septembre dernier illustre en quoi les données du SNIUMP permettent d'en savoir plus sur la santé des Canadiens. Dans ce cas-ci, la base de données a servi à dégager les tendances relatives à l'utilisation possiblement inadéquate des médicaments chez les personnes âgées. L'analyse portait sur les tendances liées aux réclamations de la part des personnes âgées admissibles au régime public d'assurance-médicaments en Alberta, en Saskatchewan, au Manitoba et au Nouveau-Brunswick. Plus précisément, nous avons calculé la proportion des personnes âgées admissibles à ce type de régime qui consommaient deux catégories de médicaments: les médicaments reconnus à l'échelle internationale comme possiblement inadéquats pour les personnes âgées en raison des risques d'effets indésirables, ou les médicaments figurant sur une liste élaborée par le Dr MarkBeers, un gérontologue.
Ainsi, même si à mon avis cette étude est un exemple très éloquent des types d'analyses que le SNIUMP peut appuyer, je dois également préciser que la base de données a ses limites quant aux analyses qu'elle permet d'effectuer, dans certains cas en raison de questions liées à la protection de la vie privée ou du manque d'accessibilité des données. Par exemple, nos données régionales sont limitées, les données sur l'utilisation de médicaments dans les hôpitaux et au secteur privé ne sont pas actuellement accessibles dans la base de données sur les médicaments, et les administrations ont posé certaines conditions relativement à l'échange de données.
J'aimerais maintenant parler brièvement de l'autre initiative que vous nous avez invités à aborder, le Système canadien de déclaration et de prévention des incidents médicamenteux, ou SCDPIM. Il s'agit d'un système de déclaration en milieu hospitalier qui en est encore à l'étape du développement à l'ICIS et qui fera l'objet d'un essai pilote plus tard cette année. Nous travaillons en étroite collaboration avec Santé Canada, l'Institut canadien pour la sécurité des patients, et l'Institut pour l'utilisation sécuritaire des médicaments du Canada pour coordonner la capacité de notre pays de gérer efficacement l'information sur les erreurs de médicaments, en développant cette base de données.
Il serait bon de faire remarquer que ce système, tel qu'il est conçu actuellement, ne permet pas de saisir des données sur les effets indésirables causés par des médicaments. Il vise plutôt à évaluer les erreurs commises par des êtres humains, comme le fait d'administrer le mauvais médicament ou la mauvaise dose à un patient dans un hôpital. Les données recueillies par les hôpitaux et intégrées au SCDPIM seront analysées aux fins de la restructuration des systèmes et des processus, ce qui permettra ensuite de prodiguer des soins aux patients de façon plus sécuritaire.
Cela m'amène à la conclusion de mon exposé. Au nom de notre organisme, qui s'engage, se dévoue même, à améliorer la santé et les services de santé grâce au pouvoir de l'information sur la santé, nous tenons à vous remercier de l'intérêt que vous portez à nos nouvelles bases de données.
Je me ferai un plaisir de répondre à vos questions.
:
Merci, madame la présidente.
Bonjour.
Au nom du Conseil d'examen du prix des médicaments brevetés — que j'appellerai à partir de maintenant le CEPMB, ce qui est beaucoup plus court — je suis heureux de pouvoir m'adresser à ce comité pour parler des fonctions du Système national d'information sur l'utilisation des médicaments prescrits, aussi appelé le SNIUMP. Ces acronymes font partie de notre jargon, et nous pourrions les utiliser dans nos discussions aujourd'hui s'il n'y a pas d'objection.
[Français]
Je suis accompagné aujourd'hui de Mme Barbara Ouellet, directrice exécutive du CEPMB. Lorsque j'aurai fini de prononcer mon mot d'ouverture, je me tiendrai à votre disposition pour répondre à toutes vos questions.
[Traduction]
Pour nous situer, j'aimerais vous présenter un bref aperçu du rôle et du mandat du CEPMB. Nous avons comparu devant ce comité l'année dernière, et bon nombre d'entre vous ont probablement déjà entendu les explications qui vont suivre, mais je constate la présence de nouveaux membres parmi vous.
Le CEPMB a été fondé par le Parlement en 1987 — nous venons d'ailleurs de célébrer notre 20e anniversaire — en vertu de la Loi sur les brevets, en tant que tribunal quasi judiciaire indépendant. Bien qu'il relève du portefeuille de la santé, le CEPMB n'entretient pas de lien de dépendance avec le ministre de la Santé dans l'exécution de son mandat.
Le CEPMB joue un double rôle. Le premier volet est la fonction de réglementation du CEPMB, qui consiste à s'assurer que les prix demandés par les détenteurs de brevets pour les médicaments brevetés ne sont pas excessifs, contribuant ainsi à la protection des consommateurs et à la prestation des soins de santé à l'ensemble de la population canadienne. Il faut examiner le prix de plus de 1 100 médicaments. Chaque année, nous contrôlons donc le prix d'environ 1 100 médicaments et nous traitons 75 nouveaux médicaments.
[Français]
En vertu du Règlement sur les médicaments brevetés de 1994, les brevetés sont tenus de fournir au conseil des renseignements sur les médicaments brevetés qu'ils vendent au Canada, entre autres sur leurs prix. Lorsque le prix d'un médicament apparaît excessif, le conseil peut tenir une audience publique et, s'il arrive à la conclusion que le prix est dans les faits excessif, il peut rendre une ordonnance qui oblige le breveté à porter le prix de son médicament à un niveau non excessif et à rembourser la partie excessive des recettes qu'il a tirées de la vente de son médicament à un prix excessif.
[Traduction]
La reddition de comptes constitue le second volet de notre mandat, ce qui, je crois, vous intéresse particulièrement aujourd'hui. Dans l'exercice de ces fonctions, le CEPMB fait rapport des tendances pharmaceutiques pour l'ensemble des médicaments et des dépenses en recherche et développement engagées par les détenteurs de brevets pharmaceutiques, ce qui contribue à l'élaboration de politiques et à la prise de décisions éclairées. Le CEPMB rend chaque année des comptes au Parlement par l'entremise du .
En plus de ces responsabilités, l'article 90 de la Loi sur les brevets confère au le pouvoir de confier au CEPMB des enquêtes sur d'autres sujets.
[Français]
En octobre 2002, après que les ministres fédéral, provinciaux et territoriaux de la Santé eurent approuvé le plan de mise en oeuvre du Système national d'information sur l'utilisation des médicaments prescrits, le SNIUMP, le ministre de la Santé a chargé le CEPMB d'assumer certaines activités associées à ce nouveau système.
[Traduction]
Les activités relatives au SNIUMP sont menées en partenariat par le CEPMB et l'Institut canadien d'information sur la santé. Mme Yeates vient d'expliquer le rôle de son organisation à cet égard. L'ICIS est responsable de la création et de la gestion de la base de données sur les réclamations reçues par les différents régimes publics d'assurance-médicaments du pays, et il prépare des rapports d'intérêt général à l'intention des intervenants, tandis que le CEPMB se charge de la plupart des analyses des tendances observées relativement aux prix des produits pharmaceutiques, aux dépenses en médicaments et aux facteurs d'augmentation des coûts des médicaments. Le CEPMB analyse également les questions de politique clés qui sont décrites dans le plan de mise en oeuvre et il les soumet à l'approbation d'un comité directeur formé de gestionnaires des régimes fédéraux-provinciaux-territoriaux participants. Actuellement, toutes les provinces et tous les territoires, à l'exception du Québec, participent au SNIUMP. Enfin, le SNIUMP est un outil d'information et il permet de prendre des décisions éclairées au sujet de l'utilisation des médicaments, des tendances et des prévisions relatives aux coûts, ainsi que des politiques générales des régimes fédéraux-provinciaux-territoriaux de remboursement des médicaments.
Les activités du SNIUMP ne sont pas directement liées à la responsabilité de Santé Canada en ce qui concerne la surveillance des produits pharmaceutiques après leur mise en marché. Cependant, le SNIUMP permet d'accomplir un certain nombre de travaux complémentaires.
[Français]
À l'origine, le SNIUMP devait constituer une source importante et objective de renseignements sur une vaste gamme de sujets: total des coûts en médicaments, tendances relatives à l'utilisation des médicaments, facteurs exerçant une influence sur l'utilisation des médicaments, utilisation des indices normalisés nationaux, habitudes d'ordonnances et incidences possibles sur les budgets des régimes d'assurance-médicaments des prix des nouveaux médicaments ou des médicaments émergents.
[Traduction]
Depuis la mise en place du SNIUMP, le CEPMB a publié divers documents, qui font partie des rapports d'analyse du SNIUMP. Les plus récents sont: le Rapport sur les tendances des prix des médicaments dans certaines provinces et les premières nations, qui a été publié en juin 2006 et qui passe en revue les tendances relatives aux prix des médicaments et aux dépenses en médicaments pour les différents régimes publics d'assurance-médicaments; les Lignes directrices pour l'analyse de l'incidence du prix d'un médicament sur les budgets des régimes publics d'assurance-médicaments, qui ont été publiées en mai l'année dernière et qui présentent les meilleures pratiques, les meilleurs outils et les meilleures méthodes pour prévoir l'incidence financière du prix d'un nouveau médicament sur les budgets des régimes publics d'assurance-médicaments. Les brevetés doivent joindre les résultats d'une telle analyse aux demandes qu'ils soumettent aux différents régimes publics pour faire inscrire leur médicament sur leur liste de médicaments admissibles à un remboursement. Notons aussi L'Observateur des médicaments émergents, publié en juin 2007, qui rassemble et résume l'information sur les nouveaux médicaments qui devraient être lancés sur le marché canadien dans un horizon de deux à cinq ans et qui sont susceptibles d'avoir une incidence marquée sur les budgets des régimes fédéraux, provinciaux et territoriaux d'assurance-médicaments.
[Français]
Vous trouverez sur notre site Web et sur celui de l'ICIS la liste des autres rapports publiés au titre du SNIUMP.
Les études du SNIUMP actuellement en cours sont les suivantes: version actualisée du « Rapport sur les tendances des prix des médicaments » et « Méthodes et outils de prévision des dépenses en médicaments des régimes d'assurance-médicaments ».
[Traduction]
En ce qui concerne le programme d'activités à long terme du SNIUMP, son comité directeur fédéral-provincial-territorial s'est penché la semaine dernière sur des priorités de recherche éventuelles pour 2008 et 2009. Ces priorités sont: l'incidence financière des changements démographiques à long terme sur les régimes publics d'assurance-médicaments; les assurés dont les réclamations totalisent des montants considérables; les méthodes permettant de cerner des habitudes d'ordonnance et de suivre les progrès des nouveaux médicaments; l'élaboration d'indices permettant de mesurer les tendances relatives aux coûts des pharmacothérapies utilisées pour traiter des problèmes de santé graves; l'utilisation des médicaments en fonction des ententes de mise en commun des coûts; les frais de traitement des ordonnances; la réponse rapide aux demandes ponctuelles.
La formule de partenariat entre le CEPMB et l'ICIS ainsi que la collaboration avec les régimes fédéraux-provinciaux-territoriaux d'assurance-médicaments par l'entremise du comité directeur font du SNIUMP une ressource précieuse grâce à laquelle les décideurs ont accès à des informations et à des données concernant les programmes publics de remboursement des coûts en médicaments. Pour sa part, le CEPMB ne ménage aucun effort pour que son partenariat avec l'ICIS soit aussi productif que possible, et il fait tout ce qu'il peut pour mettre à profit son expertise de manière objective lorsqu'il analyse des questions d'intérêt public.
[Français]
En 2005, le rôle de rapport du CEPMB s'est encore transformé lorsque le ministre de la Santé, agissant en son nom personnel et au nom de ses homologues des provinces et des territoires, lui a demandé de faire le suivi des prix des médicaments non brevetés distribués sur ordonnance et de faire rapport sur leurs prix.
[Traduction]
Santé Canada a jusqu'à présent financé cette initiative et le SNIUMP séparément, mais ils seront tous deux fusionnés à compter de 2008-2009, sous le nom de SNIUMP. Cela signifie qu'à la suite de ce changement, les études du SNIUMP porteront, dans la mesure du possible et selon les besoins, sur des questions qui concerneront aussi bien les médicaments brevetés que les médicaments non brevetés.
[Français]
Merci. Si vous avez des questions, n'hésitez pas à les poser, s'il vous plaît.
[Traduction]
Je vous remercie.
Je peux vous répondre. Premièrement, notre rôle est de protéger les consommateurs au Canada des prix excessifs. La définition du mot « excessif » n'est pas très bien comprise par le public parce que les compagnies pharmaceutiques vont vous dire — et elles vous l'ont sans doute dit la dernière fois qu'elles se sont présentées ici — qu'elles dépensent beaucoup en recherche et développement. Mais, nous, notre rôle consiste à définir le mot « excessif », et nous le faisons de plusieurs façons.
Premièrement, nous avons des scientifiques qui analysent toutes les études cliniques qui ont été faites sur le médicament. Nous leur demandons d'identifier des comparateurs, a priori au Canada, et si ce n'est pas au Canada, dans sept pays, par exemple les États-Unis, la Grande-Bretagne, la France et d'autres. Nous faisons une comparaison des prix. Si le prix est excessif, c'est parce qu'il dépasse de beaucoup le prix de ces comparateurs.
Le public considère seulement l'aspect du prix excessif. Il pense que ça coûte très cher, mais il ne sait peut-être pas qu'un tel médicament est le seul apte à traiter une maladie.
Nous avons des catégories de médicaments. Le médicament qui est le seul apte à traiter une certaine maladie serait de catégorie 2. Cela veut dire que c'est le seul médicament indiqué ou que c'est un médicament qui apporte des bénéfices beaucoup plus élevés que ses comparateurs. Alors, cela justifie un prix plus élevé que les autres.
:
Je suis un nouveau visage, ici, alors je n'en sais pas autant que certains autres membres. Mais si je comprends bien le processus, nous tentons de voir comment nous pouvons amoindrir les effets indésirables des médicaments, que ces effets soient attribuables à une erreur humaine ou à un défaut du médicament qui n'aurait pas été remarqué pendant les études préalables.
Par ailleurs, selon ce que je comprends de ce qui a été dit par d'autres témoins et de ce que vous dites, seules les entreprises pharmaceutiques font rapport au ministère de la Santé, bien que l'on projette de recommander que les hôpitaux fassent également rapport. Les médecins et le personnel des établissements de soins de longue durée — les autres intervenants dont a parlé la Dre Bennett — ne le font pas.
Pour votre part, madame Yeates, vous ne prenez en considération que l'erreur humaine. Je crois que c'est ce que vous avez dit. Il semble donc qu'il y a un problème.
Monsieur Benoit, en résumé, vous avez un mandat de portée générale et vous pouvez vous pencher sur toutes sortes de questions.
Je m'adresse donc à vous deux pour que vous formuliez, à la lumière de votre expérience et des travaux de vos organisations, des recommandations à l'intention du gouvernement du Canada sur les manières dont on pourrait améliorer le processus.
J'aimerais d'abord entendre M. Benoit.
En consultant la documentation que vous avez fournie dans votre exposé et dans les exposés précédents, je constate que sur la question de la collecte de données, nous avons MedEffet de Santé Canada, le SNIUMP que vos deux organisations se partagent, le SCDPIM de l'ICIS, et enfin le SCPUOM de l'Agence canadienne des médicaments et des technologies de la santé.
Nous avons ces quatre organisations parallèles. Puis il y a également tout ce qui se passe dans le cadre d'Inforoute, qui, espérons-le, se situe dans la même veine, mais il se peut qu'il existe d'autres systèmes ou d'autres organisations. Pourtant, au bout du compte, nos témoins nous disent, et je crois que ça été confirmé, non pas d'un point de vue statistique mais en principe, par le Dr Benoit, que nous sommes informés d'environ 10 p. 100 des effets indésirables graves. De plus, nous en savons très peu sur les cas que nous ne considérerions pas comme graves — on entend par grave un problème qui requiert une hospitalisation et des traitements supplémentaires et que l'on ne peut pas nécessairement régler par une simple interruption du traitement —, bien que cette information puisse être pertinente.
Il me semble que nous devrions obtenir toute l'information. Il est à espérer que nous serons capables de régler le problème et que les hôpitaux et les médecins nous communiquent ces données.
Dans le cas des effets qui ne constituent pas un danger de mort ou que nous ne considérons pas comme graves — et je m'adresse au Dr Benoit en sa qualité de médecin praticien —, comment en êtes-vous informé par votre système? Je sais que ça s'appliquerait, particulièrement dans les cas où un médicament serait utilisé de façon non conforme à son mode d'emploi, mais même dans le cas d'une utilisation régulière de produits pharmaceutiques qui peuvent entraîner certains effets indésirables qui ne constituent pas un danger de mort, comment êtes-vous informé des incidents qui se sont produits par le passé ou des risques accrus liés à leur utilisation, lorsque d'autres praticiens sont concernés?
Y a-t-il une bonne façon de faire? Existe-t-il un bon échange d'information?
:
Bonjour. J'ai deux questions à poser.
Madame Yeates, vous avez deux types d'analyse. Je voudrais revenir au Système canadien de déclaration et de prévention des incidents médicamenteux, qui fait la collecte, l’analyse, l’échange et la déclaration de données sur les accidents et incidents médicamenteux.
Tout à l'heure, je vous ai demandé quel était votre rôle sur le plan du suivi sur l'innocuité des médicaments. Vous avez répondu que vous n'aviez ni ce rôle ni ce mandat. Toutefois, dans la description de tâche du SCDPIM, on trouve les données. J'essaie de comprendre comment fonctionne tout le réseau d'acteurs influents en pharmacovigilance. MedEffet a également des données, tout comme le Système canadien de déclaration et de prévention des incidents médicamenteux.
Vous intégrez-vous à cela? Quelle est votre limite? Allez-vous prendre de l'information provenant de ces deux réseaux d'information? Serait-il préférable qu'il n'y ait qu'un seul réseau d'information, une seule base de données? Expliquez-nous la différence. Travaillez-vous ensemble ou est-ce complètement séparé?
:
Je vais demander à mon collègue de vous parler d'autres bases de données et des liens qui existent entre les organisations, mais je voudrais d'abord faire une distinction.
Comme je ne suis pas pharmacienne, c'est une distinction qui n'était pas évidente pour moi au départ. On nous a fourni des fonds spécialement pour élaborer une base de données qui servirait à recueillir de l'information sur les « incidents médicamenteux », qui, comme je l'ai appris, ne sont pas la même chose que les « effets indésirables ». C'est une question de vocabulaire. Les incidents médicamenteux se rapportent au processus des soins fournis.
C'est évident que dans différents hôpitaux du pays, il s'est produit des tragédies en salle d'urgence, par exemple, où un médicament qui ressemblait beaucoup à un autre ou qui était gardé dans une salle d'urgence a été administré par erreur, ce qui a donné des résultats dramatiques. La préoccupation vient du fait qu'une de ces situations a eu lieu dans l'Est du Canada — à Halifax, je crois, ou du moins en Nouvelle-Écosse —, une autre a eu lieu en Saskatchewan lorsque j'y étais et il y en a eu aussi en Alberta, or il n'existait pas d'organisme chargé de recueillir des données sur ce genre de problème. C'est pourquoi nous avons été financés dans ce but précis, et qu'on nous a demandé de construire une base de données dans laquelle figurerait l'information sur les incidents médicamenteux en milieu hospitalier.
Je crois que cette base de données sera très importante. Jusqu'ici, nous avons élaboré la structure afin d'établir les définitions. Nous pourrons faire des essais avec le système en septembre. Je souligne qu'à l'heure actuelle, je ne peux pas donner de détails sur la nature de l'information que nous aurons ni sur la proportion d'information.
Nous travaillons avec d'autres organismes, comme l'Institut canadien pour la sécurité des patients, parce que nous comprenons qu'il faudra offrir un soutien sur place pour inciter les médecins et les hôpitaux à communiquer des données qui seront entrées dans la base. Nous avons établi des partenariats sur place pour encourager l'échange d'information afin que nous puissions alimenter la base de données, qui nous permettra de ne pas répéter dans une région du pays les erreurs qui ont été commises dans une autre, mais plutôt d'apprendre de notre expérience.
Depuis que j'ai appris tout ça, j'ai dû assimiler la distinction qui existe entre les « incidents médicamenteux » et les « effets indésirables ». En ce moment, les données que nous recevons sont traitées comme des incidents médicamenteux et non comme des effets indésirables.
Je demanderais maintenant à mon collègue de parler des liens que vous avez mentionnés.
:
Dès le début du projet SCDPIM, notre vision était de bâtir un tout qui ne serait pas compartimenté. Ainsi, parmi les organisations qui y participent depuis le début, Santé Canada occupe certainement le premier rang avec l'Institut canadien pour la sécurité des patients, à cause de leur mandat relatif à la sécurité au sein du pays, et l'Institut pour l'utilisation sécuritaire des médicaments du Canada, ou ISMP Canada, a également participé au projet.
Si vous regardez les caractéristiques des données que nous réussissons à recueillir, c'est évident qu'il y aura des incidents ou des erreurs attribuables en grande partie aux produits. C'est pourquoi nous avons de l'information sur les noms, les emballages, les étiquettes, les présentations semblables et les consonances semblables. Ce sont bien évidemment des données qui intéressent grandement Santé Canada en raison de son rôle législatif, alors nous nous assurerions que ces données sont disponibles.
Nous parlons de tout le contexte qui entoure la déclaration. Ce n'est pas un domaine où les déclarations sont obligatoires; cela implique donc un changement de mentalité. Il ne s'agit plus ici de dénoncer et de blâmer, mais d'échanger des connaissances et d'apprendre. Le système est conçu pour nous permettre d'échanger des données. Nous voulons pouvoir faire parvenir aux établissements des données sur les incidents et les erreurs qui y ont eu lieu, et communiquer les données en bloc pour qu'ils puissent prendre connaissance des incidents qui ont eu lieu dans d'autres établissements. Les établissements pourront ensuite utiliser ces données pour mettre en place des stratégies de sécurité.
Depuis le début, le SCDPIM repose sur la coopération. La majorité des intervenants y participent. Lors des consultations initiales, nous avons demandé l'avis des professionnels de la santé, soit les infirmières, les médecins et les pharmaciens — ceux qui sont concernés de près par la prise de médicaments au sein des établissements de santé.
De notre point de vue, les liens sont clairs d'entrée de jeu. L'échange de ces données est une bonne idée. Nous sommes responsables de la collecte de données et nous devons nous assurer de recueillir des données dignes d'intérêt, d'avoir un ensemble de données utile et de trouver des mécanismes qui nous permettront d'échanger ces données en toute confidentialité.
Je voudrais vous remercier tout particulièrement de vous être déplacée en dépit de la neige. Nous sommes tellement heureux de vous voir ici, à Ottawa, plutôt que bloquée dans un quelconque aéroport, aujourd'hui. Votre sagesse et votre perspicacité ont été des plus utiles pour tous les membres du comité.
Comme vous le savez, nous avons deux autres points à l'ordre du jour. Mesdames et messieurs du comité, si vous souhaitez parler aux témoins — je demanderais à ces derniers de quitter la salle très rapidement, afin que nous puissions clore l'ordre du jour — vous pouvez le faire au-delà de cette porte, là-bas.
Encore une fois, merci.
Mesdames et messieurs du comité, nous allons maintenant passer aux deux autres points. Comme je l'ai indiqué à notre réunion de mardi, nous allons demander aujourd'hui au comité d'adopter un budget en vue de rembourser des dépenses engagées par les témoins dans le cadre de notre étude sur la surveillance post-commercialisation. À l'heure actuelle, le montant requis s'élève à 39 950 $.
J'aimerais que la greffière amorce la discussion, si elle le veut bien. Il se pourrait que ses propos répondent à certaines questions avant qu'elles ne soient posées.
:
En second lieu, Mme Kadis a soulevé la question de la sécurité de certains produits pour bébés, lors de notre réunion de mardi. Comme nous l'avons alors indiqué, ce point sera discuté à l'occasion de notre réunion du 1
er avril prochain, qui doit porter sur la réglementation concernant les jouets. Nous en avons également discuté lors de la dernière réunion.
Je voulais également signaler que la motion dont Mme Judy Wasylycia-Leis a donné avis, mardi, sera à l'ordre du jour de la réunion du 14 février, Fête de la St-Valentin, puisque cette dernière ne pourra se présenter ici avant cette date, et qu'elle en a fait la demande. Je crois donc qu'il serait indiqué, par déférence, d'accéder à sa demande.
La prochaine réunion du comité aura lieu le mardi 12 février, à 11 heures, et portera sur l'approvisionnement en radio-isotopes. Nous entendrons le témoignage de MDS Nordion et de la Société canadienne de médecine nucléaire. Nous avions également invité le Regroupement pour la surveillance du nucléaire, mais aucun représentant n'était disponible; nous essaierons donc d'obtenir la participation de M. Roger Collier, auteur de l'article sur l'excédent d'isotopes paru récemment dans le Journal de l'Association médicale canadienne. Nous nous efforçons, à l'heure actuelle, d'entrer en communication avec lui, et nous espérons être en mesure de l'accueillir.
Docteure Bennett.