Le président est absent et Nancy n'était pas sûre de rentrer à temps pour la réunion. Je préside donc la séance d'aujourd'hui.
Je souhaite la bienvenue à nos invitées, Jody Woods et Debbie Abbott.
Je dois vous informer de notre façon de procéder, qui est assez stricte. Nous vous demandons de faire un exposé d'une dizaine de minutes, après quoi les députés posent des questions à tour de rôle. La période accordée à chacun comprend les réponses. Au premier tour, par exemple, chacun a sept minutes pour poser une question et recevoir votre réponse. Et tout doit se terminer en sept minutes.
Je vais vous donner la parole pour vos observations liminaires, puis les députés poseront des questions.
Je me présente: Debbie Abbott, membre du comité de développement social de l'Union of B.C. Indian Chiefs.
Je vous remercie de m'avoir invitée à vous présenter aujourd'hui un exposé au nom de l'Union of B.C. Indian Chiefs.
Jody Woods m'accompagne. Elle fait partie du personnel de recherche de l'Union of B.C. Indian Chiefs.
Nous avons apporté une présentation, mais, étant donné la période qui m'est accordée, je vais me contenter de quelques observations extraites de notre document. Nous avons des exemplaires de ce document pour les membres du comité. Je passe tout de suite à l'exposé.
D'abord, un bref historique de la recherche sur les revendications particulières et des efforts en vue d'obtenir une réforme de la politique. L'Union of B.C. Indian Chiefs est un organisme sans but lucratif qui représente plus de 80 collectivités des premières nations en Colombie-Britannique et se consacre à l'amélioration des relations intertribales au moyen de stratégies communes visant à protéger notre titre et nos droits autochtones.
Nous essayons aussi d'appuyer les peuples autochtones dans les tribunes régionales, nationales et internationales, et nous continuons de défendre notre titre autochtone en renouant avec notre mode de vie des points de vue politique, juridique, social, économique et spirituel.
L'Union of B.C. Indian Chiefs revendique le programme de recherche sur les revendications particulières le plus important et le mieux éprouvé en Colombie-Britannique. Il offre ses services de recherche à toute première nation qui lui confie un mandat.
Outre nos projets de recherche en cours sur des revendications particulières, nous nous efforçons de donner aux premières nations de la province une information à jour sur ces revendications et la réforme de la politique. Et depuis le début, nous travaillons inlassablement au règlement juste et rapide des revendications particulières en Colombie-Britannique.
Depuis maintenant plus de 20 ans, les premières nations réclament un processus indépendant et impartial pour régler leurs revendications historiques. L'Union of B.C. Indian Chiefs a été à la ligne de front dans ces efforts.
Les trois lacunes fondamentales de l'actuel processus des revendications particulières est que le Canada est juge et partie, qu'il prend tout le temps qu'il veut pour étudier les revendications des premières nations et y répondre et qu'il sous-finance systématiquement la Colombie-Britannique pour les recherches ainsi que pour la présentation et la négociation de ses revendications particulières.
Le est le dernier effort du Canada en vue de régler certains de ces problèmes. D'abord, il établit un tribunal indépendant et impartial qui est habilité à rendre des décisions qui lient le Canada, en ce qui concerne tant la validité des revendications que l'indemnisation à verser. Deuxièmement, il... Je crois qu'il y a ici une coquille.
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Deuxièmement, il fixe des délais pour la réponse du Canada aux revendications des premières nations. Ce sont des améliorations marquées.
Cela dit, il y a des préoccupations dont le ne tient pas suffisamment compte. Certaines ont une dimension nationale et d'autres sont propres à la situation des revendications en Colombie-Britannique. Sans amendements d'importance, le projet de loi C-30 ne fera pas grand-chose pour résorber l'arriéré des revendications particulières, surtout celles qui viennent de la Colombie-Britannique.
Je reviens sur ce point crucial dans un instant, mais d'abord, voici l'histoire unique de l'établissement des réserves qui explique tant de revendications particulières dans la province et le caractère d'exception des revendications particulières des premières nations de la province dans l'arriéré croissant des revendications qui attendent une réponse du gouvernement fédéral.
La situation propre à la province est la suivante: à l'époque coloniale, de 1848 à 1865, le gouverneur James Douglas a établi les réserves indiennes en Colombie-Britannique en vertu de la commission qu'il détenait de la Compagnie de la Baie d'Hudson et de la Couronne impériale britannique. Dans le sud de l'île de Vancouver, le gouverneur a créé de petites réserves aux termes des traités de Fort Victoria. Dans la vallée du Fraser et certaines régions de l'intérieur, dans le sud, il a ordonné la création de vastes réserves. Lorsqu'il a envoyé ses arpenteurs sur le terrain, il leur a dit de demander aux Indiens de leur indiquer les terres qu'ils voulaient se réserver. Il voulait que cela comprenne les cimetières, les terrains de chasse, les villages, les jardins et leurs lieux de séjour favoris.
De 1866 à 1870, les successeurs de Douglas ont commencé à rogner unilatéralement et de façon significative sur les réserves qu'il avait créées. En 1871, la Colombie-Britannique s'est jointe à la Confédération. Par la suite, de 1871 à 1905, plusieurs commissions fédérales-provinciales des réserves indiennes ont été chargées d'achever l'attribution des réserves dans la province. Elles étaient créées et guidées par des décrets du conseil et des lettres officielles de nomination signées par les autorités fédérales et provinciales. Leurs décisions sur l'établissement des réserves étaient des actes unilatéraux de l'exécutif, car il n'existait aucune loi précise, sinon les décrets du conseil et les traités.
Indépendamment du travail de ces commissions du XIXe siècle, le traité 8 a été signé en 1899. Il créait des réserves dans le nord-est de la province et la région de la Rivière de la Paix.
De 1913 à 1916, une autre commission royale fédérale-provinciale, la Commission McKenna-McBride, a été chargée de rajuster les réserves indiennes dans la province. De nombreuses réserves ont été réduites ou sont disparues complètement. La superficie de quelques-unes a été agrandie. Dans la plupart des cas, la commission royale a simplement confirmé les territoires accordés antérieurement. Des décrets réciproques des deux gouvernements ont approuvé les décisions de la Commission McKenna-McBride, dont les décisions, comme celles des commissions antérieures, ont été unilatérales. D'où un grand nombre de revendications particulières dans la province.
Bref, après la Confédération, exception faite du traité 8, dans le Nord-Est, les réserves, dans la province, n'ont pas été établies par traité, mais par une série de commissions fédérales-provinciales sans consultations auprès des premières nations et sans leur consentement. Avant 1938, les terres attribuées ont été, bien que promises aux premières nations, rajustées, réduites et parfois éliminées sans leur consentement. Ces mesures unilatérales du gouvernement ont donné lieu à beaucoup de griefs historiques à régler comme des revendications particulières.
C'est dans ce contexte historique qu'il faut aborder les actuelles revendications particulières des premières nations de la Colombie-Britannique. La province compte plus de 200 bandes indiennes ou premières nations qui vivent dans plus de 1 680 petites réserves indiennes.
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Essentiellement, ces réserves constituent la plus petite base territoriale au Canada, à une exception près, mais nous avons, par ordre d'importance, la troisième population au Canada qui habite dans les réserves.
Pour conclure rapidement, deux choses. À bien considérer la création du Tribunal des revendications particulières, nous estimons que, encore une fois, le conflit d'intérêts du gouvernement fédéral n'est pas réglé. Il est encore jusqu'à un certain point juge et partie. Il est question dans notre note d'information des problèmes d'accessibilité, du tribunal et des normes de présentation des revendications. Le financement est un enjeu crucial pour les collectivités qui veulent faire des recherches sur leurs revendications. Nous parlons des revendications qui portent sur la création des réserves ainsi que des recours.
Enfin, je conclus en rappelant que les objectifs de la politique sur les revendications particulières étaient la justice, l'équité et la prospérité des premières nations. Autant de choses qui attendent toujours. Le processus actuel de règlement des revendications particulières n'a pas atteint ces objectifs.
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Libéral à fond, madame la présidente.
Merci et bonjour aux témoins, Mme Abbott et Mme Woods. J'ai hâte de prendre connaissance de votre mémoire et de l'étudier un peu plus en détail.
Il s'agit d'un projet de loi important qui aura des conséquences non négligeables pour les membres des premières nations et le règlement des revendications particulières en souffrance. Vous avez abordé deux ou trois questions sur lesquelles je voudrais vous entendre plus longuement.
Le tribunal ne peut accorder que des indemnisations en argent. Il ne s'occupe pas des terres à proprement parler. Une fois l'indemnisation monétaire acceptée, vous renoncez en somme à certaines terres qui peuvent être en litige, par exemple. Vous pouvez alors vous adresser à la province pour établir une revendication ou citer la province ou d'autres intérêts devant les tribunaux. Cela me semble un peu contradictoire, si vous avez déjà renoncé à votre revendication et accepté l'indemnisation. Par tout le Canada, les terres sont un enjeu fondamental pour les peuples autochtones, qu'il s'agisse de revendications globales ou particulières.
Voici donc ma première question. Que pensez-vous du fait que, même si vous négociez et vous adressez expressément au tribunal, vous ne pouvez recevoir en guise d'indemnisation que de l'argent et non des terres?
Le gouvernement prétend que le projet de loi va accélérer le règlement des revendications, mais il peut encore s'écouler six ans après le moment où le gouvernement accepte la présentation de votre information: trois ans pour l'évaluer et décider s'il y a lieu d'accepter ou de valider la revendication, et encore trois ans de négociation, à moins que les deux parties ne renoncent à négocier et ne préfèrent s'adresser au tribunal. Voilà la deuxième question.
Et voici la troisième. Sauf erreur, aux termes du projet de loi C-6, les premières nations avaient leur mot à dire dans la nomination des juges, des arbitres, de ceux qui siégeaient au tribunal. Le projet de loi à l'étude dit simplement que nous pouvons discuter avec le grand chef de l'Assemblée des Premières Nations. Les deux parties ne peuvent pas faire de recommandation. Si je comprends bien, le projet de loi C-6 prévoyait trois juges pour se prononcer sur les revendications particulières. Cette fois-ci, il y a un seul juge. Que pensez-vous de ces changements, de ces dispositions du projet de loi C-30?
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Votre première question porte sur l'indemnisation monétaire. Voici un exemple rapide. Les collectivités avec lesquelles je travaille habitent dans le couloir de transport, entre Ashcroft et Spuzzum. Ce sont de minuscules réserves et elles sont déjà divisées par deux chemins de fer, une route et une ligne de transport d'électricité. S'il n'y a pas possibilité de règlement foncier, il est très difficile d'acheter des terres additionnelles dans ce couloir de transport très confiné.
Je travaille avec une autre collectivité qui est en train d'acheter de nouvelles terres, comme le recommande le bureau régional des Affaires indiennes. Il propose non seulement qu'elle achète des terres pour bâtir des logements, mais aussi qu'elle accepte de payer 10 000 $ en remplacement d'impôts au district régional. Cette toute petite collectivité doit trouver le moyen de verser ces 10 000 $. Elle doit non seulement acheter des terres, mais aussi payer ce montant. C'est une difficulté qui s'ajoute. Il faut envisager sérieusement l'indemnisation en terres et non seulement en argent.
Votre deuxième question porte sur les délais. Oui, nous savons qu'il faudra un minimum de six ans, mais au moins, c'est un début, un début sérieux. Dans le travail que j'ai fait, nous avons commencé en 1985. Nous avons actuellement, pour les 11 collectivités avec lesquelles je travaille directement, 102 revendications déjà dans le système, et un grand nombre remontent à 1985. Nous devons les régler. La plupart concernent probablement un chemin de fer. Il nous reste encore à nous occuper du deuxième chemin de fer, de la route et de la ligne de transport d'électricité. Il nous faut un processus qui accélérera l'étude de ces revendications.
Nous avons trouvé encourageante la possibilité de regrouper les revendications. Celles qui sont faites dans ce couloir de transport tournent probablement autour des mêmes problèmes. Si nous pouvons nous entendre sur les enjeux qu'il est possible de réunir afin de grouper les revendications... Le résultat final serait de permettre aux premières nations de négocier elles-mêmes pour savoir s'il y aura un règlement monétaire ou peut-être même foncier.
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Bonjour. Je vous remercie d'être présentes. Il s'agit d'un dossier extrêmement important et j'ai des questions précises à vous poser.
Par ce projet de loi, le gouvernement veut éviter les conflits d'intérêts. Or, madame Abbott, dans vos remarques préliminaires, vous avez justement dit que ce projet de loi n'éliminerait pas les conflits d'intérêts. J'aimerais vous entendre davantage à ce sujet. Pourquoi, selon vous, y aurait-il encore des conflits d'intérêts, alors qu'il appartiendrait au tribunal qui entendrait le dossier de fixer l'ordre du jour des travaux?
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J'ai bien compris, mais je voudrais savoir ce que vous recommandez. En fait, l'objectif du gouvernement, c'est de nommer des juges indépendants. Actuellement, le gouvernement est juge et partie, c'est-à-dire que c'est lui qui décide du temps accordé, qui décide quand auront lieu les négociations. Il décide de tout, actuellement.
Je suis un de ceux qui croient qu'en créant un tribunal indépendant — le mot le dit, ce serait un tribunal indépendant —, autant le gouvernement que les premières nations... Un climat de confiance doit s'établir, mais je crois encore qu'en créant un tribunal indépendant, cela respecterait l'Accord des premières nations.
Alors, que suggérez-vous pour que soit créé un organisme indépendant comme un tribunal?
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Pour l'instant, on ne voit pas clairement comme la province participera. C'est une chose à préciser, certainement.
Mon opinion s'explique par une décision judiciaire rendue très récemment en Colombie-Britannique, l'arrêt Williams, la nécessité de passer par tout cela. Au bout du compte, la province a dû payer la note, 60 millions de dollars, après de longs mois d'audiences.
Je crois au fond que les gouvernements fédéral et provincial doivent s'entendre et régler cette question avec les premières nations.
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Vous ne possédez donc pas d'analyse.
Une partie du processus concerne l'accord politique. Cet accord politique est un processus en cours qui se déroulera parallèlement à la législation. Aux niveaux provincial et fédéral, un accord politique a été signé — en 2005 au niveau fédéral — et je crois savoir qu'il y a un certain malaise au sujet des accords politiques en place avec la Colombie-Britannique en ce moment.
Selon vous, que faut-il faire pour que l'accord politique qui se rattache à ce processus reste en place et soit respecté par les gouvernements successifs?
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Des entretiens directs avec les collectivités, notamment en Colombie-Britannique, parce qu'il y existe une situation unique en ce qui concerne les revendications particulières: le plus grand nombre de revendications dans l'arriéré et le plus grand nombre, et de loin, de nouvelles revendications. Il faut consulter directement les premières nations de la Colombie-Britannique, il faut leur parler directement de cette question, elles doivent être partie prenante tout au long du processus.
Le malaise, au sujet de l'accord politique, tient peut-être en partie au fait que nous avons reçu l'assurance que l'accord politique porterait sur certaines des grandes préoccupations de l'UBCIC au sujet du projet de loi, mais cela n'inspire pas beaucoup confiance, d'autant plus qu'on n'a jamais discuté directement avec les premières nations de la province au sujet de la teneur de l'accord, ni de la façon dont il répondrait à leurs préoccupations.
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D'abord, il faut accepter que toutes les revendications sur la création de réserves soient examinées et puissent être soumises au tribunal. Il ne doit pas y avoir de plafonnement sur les revendications étudiées et soumises au tribunal. Il faut vraiment régler les questions de conflit d'intérêts en consultant les premières nations de la Colombie-Britannique et en leur donnant le pouvoir de faire des recommandations exécutoires sur la composition du tribunal.
L'une des questions clés serait probablement l'augmentation des ressources proportionnelles pour couvrir les coûts des recherches, de la présentation et de la négociation des revendications et pour la présentation des revendications au tribunal. Il y a 65 p. 100 des revendications dans l'arriéré, 45 p. 100 dans le système, et — nous en discutions plus tôt aujourd'hui — nous prévoyons un grand nombre de nouvelles revendications. Il y a aussi beaucoup de revendications qui stagnent parce qu'il n'y a pas de fonds pour la recherche. Pour toutes ces revendications, il faudra des ressources proportionnelles suffisantes, si on veut qu'elles soient présentées et étudiées sérieusement.
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L'une des solutions dont le ministre a parlé au cours de son témoignage concerne le regroupement des revendications et les recherches communes. Comme Mme Abbott l'a dit tout à l'heure, l'idée générale du regroupement des revendications est très logique. Il est possible de régler rapidement un grand nombre de revendications.
Il subsiste certains problèmes. Il peut y avoir des revendications de nature similaire, mais dont les impacts seraient différents. Elles ne peuvent pas forcément être regroupées aussi facilement qu'il semble.
L'autre élément, ce sont les recherches communes. L'idée générale est bonne. Nous l'avons un peu utilisée par le passé en Colombie-Britannique. Nous n'avons jamais réussi à l'appliquer. Par exemple, nous avons eu des problèmes élémentaires de recherche comme l'accès aux documents, les délais d'attente, le fait que les règles ne sont pas si bien uniformisées pour tout le monde.
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Merci, madame la présidente.
De toute ma vie, je n'ai jamais entendu la députée de Cowichan poser des questions aussi équilibrées. Très intéressant à entendre. Vous devriez peut-être présider la séance plus souvent.
D'abord, je remercie les témoins d'être ici aujourd'hui, d'avoir fait ce long trajet depuis la Colombie-Britannique. Je vais commencer par poser une question et demander une précision.
Saviez-vous que le avait écrit au chef régional de l'APN en Colombie-Britannique, M. Shawn Atleo, au sujet des moyens d'englober dans ce processus les revendications sur la création des réserves et de la possibilité de les soumettre au tribunal? Si vous ne le saviez pas, je présume que je vous l'apprends. Mais si vous le saviez, comment cela modifie-t-il votre opinion? Ou pensez-vous toujours la même chose au sujet de l'admissibilité des revendications sur la création de réserves?
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Nous sommes au courant de la lettre. À moins de dispositions législatives, cela se présente comme une autre assurance. Je peux vous donner un exemple.
Depuis que la lettre a été envoyée, la bande indienne d'Okanagan a aussi reçu du ministre une lettre l'informant qu'il se retirait des négociations sur la revendication de terres de pâturage communes, alléguant la cause Weyweykum. Comme la revendication dépasse les 150 millions de dollars, elle ne peut être soumise au tribunal. Il n'y a aucun recours.
Les assurances données dans la lettre semblent donc un peu creuses. À moins d'une loi, à moins que la chose ne soit reconnue, pour les premières nations de la Colombie-Britannique, il n'y aucune garantie.
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Merci, madame la présidente.
Merci aux témoins d'avoir accepté de comparaître.
Pour poursuivre avec les questions sur les consultations que a posées, je dirai que nous n'avons jamais tout à fait le même point de vue à ce sujet. J'ai toujours l'impression qu'il faut de meilleures consultations lorsque nous rédigeons des lois et qu'il doit y avoir un vrai partenariat, pas des choses symboliques comme ces derniers temps.
D'après vos réponses, j'ai l'impression que, selon vous, les consultations n'ont pas été assez approfondies. Vous faites signe de la tête. Quelle démarche aurait-il fallu suivre, surtout en Colombie-Britannique, étant donné que, comme vous le dites, les revendications y sont nombreuses? Il est très difficile d'élaborer une loi qui va servir tout le monde aussi bien. Notre pays est très vaste, et les situations peuvent être très différentes d'une région à l'autre. Selon vous, qui venez d'une province où les revendications sont fort différentes de celles d'autres régions, quels éléments vous faudrait-il pour que ce projet de loi serve les intérêts supérieurs des premières nations de votre province?
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Merci, madame la présidente.
Je voudrais revenir un instant sur les consultations. À l'été, en juin, j'étais présent lorsque le ministre Prentice et le chef Fontaine ont annoncé ce nouveau processus. Il me semblait alors clair qu'il y avait eu auparavant beaucoup de discussions et une grande collaboration. On semblait s'entendre pour dire que c'était la voie à suivre. Il y a eu ensuite un groupe de travail mis sur pied en juillet pour mener des consultations dans tout le Canada. Si mes renseignements sont exacts, les premières nations ont reçu des ressources financières importantes, 500 000 $, pour les aider à faire les consultations qui s'imposaient.
Ma question est au fond la suivante: y a-t-il eu des consultations suffisantes au niveau régional, que ce soit le niveau provincial ou même un niveau inférieur, pour que les membres du comité aient l'assurance qu'il y a eu des consultations?
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Dans vos observations du début, vous avez parlé de problèmes posés par la façon actuelle d'aborder les revendications particulières, et nous sommes d'accord. Le Canada est juge et partie; il n'y a pas de contrainte de temps, si bien que les revendications peuvent traîner beaucoup trop longtemps; il y a sous-financement des recherches. Nous convenons assurément qu'il faut s'attaquer à ces problèmes.
Nous étudions un projet de loi qui permettra de progresser et de régler un grand nombre de ces problèmes, sinon tous. J'ai une question très précise à poser.
Le processus actuel ne satisfait personne, ni les premières nations, ni l'ensemble des Canadiens. Celui qui est présenté ici est un énorme progrès, il me semble. Votre groupe est-il prêt à encourager les membres du comité à adopter ce projet de loi, sachant qu'il n'est pas parfait et ne le sera jamais? Devrions-nous au moins l'adopter et améliorer ainsi le système actuel, ou êtes-vous prêtes à dire que le projet de loi est tellement mauvais que nous devrions garder le système actuel et encourager le comité à le rejeter?
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Merci, madame la présidente.
Vous avez mentionné, à un certain moment, que les décisions étaient prises unilatéralement pour l'élaboration du projet de loi C-30, et sans le consentement des premières nations.
Le 12 juin 2007, le premier ministre, accompagné du chef national, annonçait un nouveau plan d'action qui permettrait des discussions entre les représentants du gouvernement et les dirigeants des premières nations. Le 25 juillet, le ministre alors en poste, Jim Prentice, et le chef Fontaine avaient formé un groupe de travail Canada-Assemblée des Premières Nations.
Lors de sa comparution, le 6 février, le ministre actuel a dit avoir pris en compte les recommandations et les critiques antérieures que contient le rapport du Comité sénatorial permanent des peuples autochtones intitulé « Négociations ou affrontements: le Canada a un choix à faire ».
Que pensez-vous du groupe de travail dont le ministre fait mention dans ce rapport pour l'élaboration du projet de loi C-30?
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Merci, madame la présidente.
Vous avez dit qu'il fallait apporter des amendements et le projet de loi vous inspire quelques inquiétudes. Si vous le permettez, je voudrais passer en revue les préoccupations précises que j'ai relevées. Il vous suffira de me dire si c'est là que le bât blesse.
Vous avez exprimé des craintes au sujet de l'indépendance judiciaire. Sauf erreur, les juges seront choisis parmi les juges de juridiction supérieure. Ce sont donc des juges de cette qualité et leur choix sera recommandé par le ministère de la Justice et l'Assemblée des Premières nations.
Croyez-vous que ces modalités, le recours à des personnes qui sont déjà juges et sont on ne peut plus indépendants du gouvernement, et le fait que ce n'est pas le gouvernement qui fera les nominations, mais l'APN avec le ministère de la Justice... Bref, croyez-vous que les modalités donnent une assurance suffisante de l'indépendance des juges?
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Je voudrais passer à un autre élément qui semble vous préoccuper: la création de réserves. J'attire votre attention sur l'alinéa 14
c). Il s'agit des motifs d'indemnisation. Je sais que vous avez des inquiétudes au sujet de la création des réserves et des enjeux connexes. Je me demande comment vous amenderiez ce paragraphe pour qu'il tienne mieux compte de vos préoccupations. Voici ce passage :
c) la violation d’une obligation légale de Sa Majesté découlant de la fourniture — notamment un engagement unilatéral donnant lieu à une obligation fiduciaire légale — ou de l’administration par Sa Majesté de terres d’une réserve...
... et le texte continue.
Pouvez-vous me dire comment nous devrions modifier ce texte pour qu'il tienne compte plus clairement de vos inquiétudes au sujet de la création de réserves. Il est clair que cela se trouve dans le projet de loi. Y a-t-il quelque chose de précis que vous ajouteriez ou supprimeriez pour dissiper plus complètement vos préoccupations?
Encore une fois, madame Woods, je suis d'accord pour que vous répondiez directement... l'une ou l'autre d'entre vous.
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Je voudrais revenir un instant à la nomination des juges. Il y a un lien avec ma question de tout à l'heure sur l'accord politique. En fait, le processus auquel l'Assemblée des Premières Nations participe est prévu dans l'accord politique et non dans le projet de loi.
Le projet de loi dit que le gouverneur en conseil établit une liste de six à 18 juges de juridiction supérieure qui peuvent être appelés à faire partie du tribunal. L'accord politique dit, à propos de la participation aux nominations au tribunal: « Le chef national participera au processus de recommandation des membres du Tribunal tout en respectant la confidentialité de ce processus. »
Ma question de tout à l'heure portait sur la confiance à l'égard de l'accord politique. À votre avis, que faudrait-il modifier dans l'accord politique ou dans le projet de loi pour instaurer le degré de confiance voulu dans le fait que l'Assemblée des Premières Nations, ou les Premières nations elles-mêmes, participeront à la formulation de recommandations qui seront exécutoires? À votre avis, que faut-il modifier?
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À cause des accords de confidentialité, ils ne pouvaient pas discuter avec nous de ce dont il s'agissait. Ils étaient liés par un accord qui ne leur permettait pas de discuter avec vous?
Un témoin: Exactement.
La vice-présidente (Mme Jean Crowder): Il est difficile de concevoir cela comme de la consultation, puisque les gens chargés des consultations ne pouvaient discuter avec vous. Ce n'est pas facile.
Je n'ai pas tout à fait terminé. Il me reste une minute.
Je voudrais revenir un peu en arrière. Il ne me reste vraiment qu'une minute, mais une chose me préoccupe encore: on nous présente le projet de loi comme une réussite parce que les revendications seront négociées plus rapidement et n'auront pas à être soumises au tribunal. Il ne me semble pas encore évident que le processus sera effectivement accéléré, même si on regroupe les revendications. Nous savons qu'il y a un sous-financement important en Colombie-Britannique et qu'il y a bien des difficultés à surmonter à cause de ce problème.
Qu'en pensez-vous?
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Nous verrons quand nous en serons là.
Peut-être pourrions-nous en revenir à certains éléments de votre mémoire que je voudrais approfondir.
Vous avez dit que les provinces ne participaient pas aux délibérations du tribunal ou qu'elles n'auraient pas forcément des moyens de le faire. Il faut dire que, comme il s'agit d'une loi fédérale, nous ne pouvons pas nécessairement contraindre les instances fédérales à y prendre part, mais il faut bien préciser que les décisions du tribunal auront un effet sur les provinces, et on prévoit que celles-ci joueront un rôle conséquent. Je crois que c'est le cas. Le projet de loi jouit de larges appuis d'un bout à l'autre du Canada. Aucun dirigeant provincial n'a élevé d'objections. Nous avons constaté l'existence d'un solide soutien, et je présume que cela continuera.
Vous avez parlé du plafonnement, question qu'un certain nombre d'autres personnes ont également soulevée. À propos du maximum de 150 millions de dollars dont vous avez parlé, nous croyons qu'un très faible nombre de revendications particulières dépassent ce montant. Il semble que le projet de loi s'appliquerait en fait aux revendications bien inférieures à 150 millions de dollars, celles qui tendent à se perdre dans le système judiciaire et, bien sûr, dans les négociations avec le gouvernement fédéral. Les gouvernements antérieurs semblent avoir négligé les très modestes revendications de l'ordre de 1 ou peut-être de 10 millions de dollars. C'est pour cette raison que le projet de loi a été présenté. J'estime que ce sera un moyen très efficace de régler ces petites revendications.
Quant à la demande de relèvement du maximum, qui pourrait dépasser les 150 millions de dollars, j'estime que des revendications de cette ampleur risquent fort de paralyser le tribunal qui aura été mis en place et dont le budget, approuvé par le gouvernement, a été fixé à 2,5 milliards de dollars. Selon nous, il vaut mieux aborder les revendications particulières très importantes par des moyens plus orientés, par des moyens politiques, de façon à bien nous en saisir et à parvenir à un règlement. Nous avons remarqué par le passé qu'il y avait des améliorations à apporter sur ce plan. Une fois les petites revendications écartées du système et confiées au tribunal, on mettra davantage l'accent sur ces revendications particulières très importantes, qui ne sont pas aussi nombreuses que les plus modestes.
À ma manière très indirecte, je crois avoir fait ressortir une certaine logique. Êtes-vous d'accord avec moi sur certaines des choses que j'ai dites?
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Ce que je pense, au fond, c'est qu'il faut une totale équité pour amener toutes les collectivités à régler leurs revendications particulières, et je n'ai pas l'assurance que ce soit vraiment la façon de s'y prendre.
Lorsque nous voyons des collectivités qui, comme Jody l'a confirmé, essuient un refus et doivent maintenant attendre le tribunal, nos dirigeants en sont à un point d'exaspération tel qu'ils ont vraiment besoin d'obtenir de bons résultats rapidement. Comme nos dirigeants l'ont confirmé, 2010 n'est plus très loin, et ils vont en profiter pour faire savoir que les choses ne vont pas aussi bien qu'elles le devraient. Nous en sommes très conscients et nous sommes très favorables à toutes les possibilités qui existent de régler rapidement et équitablement les revendications particulières.
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J'ai une question, et je vais partager mon temps de parole avec Todd Russell.
Vous réclamez des amendements et vous avez fort bien expliqué pourquoi le nouveau système ne nous mènera pas très loin, ni très rapidement. En mettant les choses au pire, ne vaudrait-il mieux adopter le projet de loi? Pour l'instant, le gouvernement est juge et partie et, au rythme actuel, il faudra plus d'un siècle pour tout régler. Même dans les pires circonstances, ne vaudrait-il pas mieux adopter le projet de loi tel quel plutôt que de rester bloqué avec le système actuel?
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Merci, madame la présidente.
D'une certaine façon, je suis d'accord avec mon collègue. Le gouvernement nous place parfois dans une situation où nous devons être pour ou contre. Ou bien nous acceptons et nous n'apportons aucun amendement ou bien nous nous retrouvons dans une situation très difficile.
Cela dit, une partie du travail du comité consiste à étudier le projet de loi et à écouter des témoins comme vous. Il arrive que des amendements à un projet de loi soient apportés très rapidement, si tous les partis reconnaissent qu'il est possible de les apporter, que ce soient des amendements de fond ou même des amendements moins importants.
Je voudrais en revenir à la nomination des juges. Par le passé, le gouvernement a dit que les juges actuels étaient trop libéraux ou avaient une attitude trop libérale et que nous devions nommer des juges dont l'attitude est plus conservatrice. Le gouvernement conservateur a remis en question les décisions de la Cour suprême du Canada et d'autres tribunaux, disant que les juges étaient trop cléments et n'étaient pas favorables à son idéologie politique. Je peux donc comprendre qu'on ait des réserves, si le gouvernement nomme seul les juges, sans la coopération nécessaire ou sans un engagement législatif à faire en sorte que les deux parties, les Autochtones et le gouvernement, recommandent les nominations. Je peux comprendre vos appréhensions.
Quelqu'un pourrait-il me donner un exemple de cas où il y a seulement un juge qui prend les décisions sans possibilité d'appel? Pour moi, il est préoccupant qu'un seul juge prenne les décisions et qu'il n'y ait aucun mécanisme d'appel. C'est pourquoi j'estime que nous aurions dû adopter ce que proposait le projet de loi ... c'est-à-dire au moins trois juges, pour qu'il y ait diversité des opinions et des compétences chez ceux qui sont appelés à trancher une cause.
Êtes-vous d'accord pour dire que la nomination de trois juges plutôt que d'un seul serait une amélioration du processus judiciaire?
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Les cadeaux se succèdent, aujourd'hui, n'est-ce pas?
J'en reviens à la question du processus présenté dans le projet de loi. Pensez-vous qu'il accélérera le règlement des revendications particulières? Je crains un engorgement: les négociations échoueront, et tout le monde dira qu'il n'y a pas d'autre possibilité que de recourir au tribunal, et celui-ci ne pourra faire qu'une chose: proposer une indemnisation monétaire plutôt qu'un autre type de règlement. L'argent est mis sur la table, nous relevons le maximum du règlement monétaire, et il y aura donc plus de gens qui se présenteront et régleront leurs revendications rapidement.
Cela me préoccupe. Est-ce votre point de vue? Si le processus est engorgé, vous serez contraints de recourir au tribunal parce que, au fond, il n'y aura rien d'autre à faire ou peut-être que le relèvement du montant des indemnisations monétaires les rendra plus attrayantes pour ceux qui veulent en finir, et les terres seront en fin de compte écartées de l'équation.
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J'ai une brève question à poser, après quoi je vais partager mon temps de parole avec M. Epp.
Pour préciser, disons que le projet de loi C-6 ne prévoyait pas que le tribunal soit présidé par un juge. La majorité des juges devaient faire partie d'une instance quasi judiciaire, et les juges choisis ici ne sont pas de nouveaux juges que nous nommons. Ils ont déjà été choisis dans une liste. Vos inquiétudes ne me semblent pas fondées. En réalité, les préoccupations concernent probablement les juges libéraux déjà en place.
Je cède la parole à M. Epp.
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Merci, madame la présidente.
Je vais partager mon temps de parole avec M. Albrecht.
Mon collègue a entre les mains un document, La justice enfin. C'est un document du gouvernement du Canada qui a été envoyé en juin 2007 à tous les dirigeants des premières nations. On y explique la majeure partie de ce qui était envisagé au cours de la rédaction de ce qui est maintenant le projet de loi . Après avoir envoyé ce document et nous être entendus avec l'APN, nous avons engagé avec elle des négociations de bonne foi sur le projet de loi . D'habitude, les projets de loi sont rédigés derrière des portes closes, mais celui-ci a été discuté avec l'APN. Le gouvernement estime donc s'être engagé dans cette voie de bonne foi, avec l'organisation qui représente toutes les premières nations au Canada.
Voici la question que j'ai à vous poser, madame Abbott. Croyez-vous que l'APN peut participer à ce genre de négociation avec le gouvernement du Canada. A-t-elle la légitimité voulue?
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Je suis la prochaine sur la liste, et je vais poursuivre dans le même sens.
Il est clair, d'après les questions posées par les membres du comité et les préoccupations exprimées au sujet des consultations, que l'enjeu crucial sera celui des consultations: les gens ont-ils oui ou non l'impression d'avoir été mis dans le coup?
La brochure présentée ici est un exemple d'information diffusée auprès de tous, mais s'agit-il de consultations? C'est une bonne question. Beaucoup de ceux d'entre nous qui ont eu l'occasion de travailler avec les habitants des réserves savent que la distribution du courrier est fort peu fiable. On présume que les gens reçoivent l'information. Pour bien des gens, surtout parmi les aînés, l'anglais est toujours une langue seconde. Comprennent-ils suffisamment bien l'information pour qu'on puisse dire qu'il y a eu consultation, alors qu'ils n'ont pas eu d'occasion concrète de donner leur point de vue...
Comme je viens de la Colombie-Britannique, je voudrais aussi dire que l'UBCIC représente une partie des premières nations de la province, mais que le Sommet des Premières nations en représente d'autres. Et il existe un très solide conseil des dirigeants qui se réunit pour assurer la collaboration entre les premières nations de la province. Certes, l'UBCIC représente 80 premières nations, mais cela ne montre pas à quel point les premières nations de la province collaborent étroitement pour s'occuper de divers intérêts.
Pourriez-vous parler du processus de consultation, dans le contexte de la période qui a été prévue, de l'absence de reconnaissance des relations de nation à nation au Canada, du fait que pendant trois, quatre ou cinq mois, vous n'avez pas pu communiquer d'information? Il semble que ce soit la question sur laquelle on insistera.
L'APN avait la possibilité de mener des consultations. Vous n'êtes pas d'accord sur le contenu du projet de loi. Il faut en déduire que l'APN n'a pas fait son travail ou qu'elle n'est pas une organisation légitime, ce qui est l'un des arguments présentés par le secrétaire parlementaire.
Mon opinion est que ce n'est pas là une interprétation juste. Ce qu'il vous faut, c'est plus de temps et de ressources pour pouvoir mener les consultations, et il faut respecter les relations de nation à nation.
Qu'en pensez-vous?
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Il faut prévoir assez de temps et des ressources suffisantes.
L'une des façons d'obtenir le soutien des organisations politiques est de voir quand leurs réunions ont lieu et alors de présenter une résolution semblable aux trois organisations, de façon à dégager un consensus dans le cadre du First Nations Leadership Council. Chaque organisation — l'Union of B.C. Indian Chiefs, le Sommet des Premières nations et la composante britanno-colombienne de l'APN — a la possibilité de faire valoir ses objectifs respectifs.
La question est discutée, l'appui de la majorité des collectivités finit par se manifester, mais il y aussi des collectivités, en Colombie-Britannique, qui n'adhèrent à aucune des trois organisations. Au moins, on commence à jeter des assises, si on dégage un consensus entre ces trois organisations politiques.
Comme il est 17 h 15, je dois mettre un terme aux questions. Le comité doit s'occuper d'autres travaux.
Je tiens à vous remercier, au nom du comité, d'avoir accepté de venir de l'autre bout du Canada avec un préavis si bref, d'avoir comparu devant le comité et d'avoir répondu à des questions passablement difficiles. Merci de votre présence, merci d'avoir fait ce voyage. Je vous souhaite un bon retour chez vous.
Allez-y, mais soyez très bref, monsieur Bruinooge.