:
Merci, monsieur le président.
Je suis heureux d'être ici, même si je dois vous avouer que je suis un peu inquiet, étant donné que je suis la seule personne assise à cette table dont le nom a été tracé à la hâte à l'encre sur un morceau de papier. Je ne sais pas trop quoi en conclure, mais nous allons aller de l'avant en espérant que tout ira bien. Je ne sais pas si je dois attacher de l'importance à ce détail.
Je propose, pour gagner du temps, de laisser mes collaborateurs se présenter eux-mêmes lorsqu'ils seront amenés à prendre la parole, ce qui nous permettra de commencer immédiatement.
Je suis manifestement heureux d'être de retour et de comparaître devant le comité pour discuter de la partie B du Budget supplémentaire des dépenses 2007-2008. Je veux vous parler de la place qu'occupe le budget des dépenses et les autres ressources du cycle budgétaire dans le plan général élaboré par notre gouvernement en vue d'améliorer la qualité de vie des peuples autochtones et des résidents du Nord et d'établir une nouvelle relation fondée sur le partenariat et le respect mutuel.
J'ai toujours pensé — et c'est également l'opinion du gouvernement — qu'il fallait offrir aux peuples et aux collectivités autochtones des projets concrets réalisables susceptibles d'améliorer leur qualité de vie et ne pas se contenter de leur faire des promesses vides. C'est la raison pour laquelle nous agissons comme nous le faisons. Le gouvernement travaille maintenant avec les dirigeants concernés afin de faire bénéficier les Premières nations, les Inuits et les Métis de résultats réels.
Compte tenu des sommes prévues au Budget supplémentaire des dépenses (B), le total des crédits de mon ministère pour l'exercice 2007-2008 s'élève à 7,4 milliards de dollars.
[Français]
Notre gouvernement s'est engagé à travailler avec toutes les parties concernées — les gouvernements provinciaux et territoriaux et les groupes autochtones — afin d'apporter des changements véritables et durables pour les peuples et les communautés autochtones et nordiques. Les fonds prévus dans le Budget supplémentaire des dépenses vont nous permettre de poursuivre dans cette voie.
[Traduction]
Un exemple particulièrement éloquent est l'Accord conclu entre les Cris de la Baie James et le gouvernement du Canada, que j'ai eu l'honneur de signer récemment et qui représente l'investissement le plus important du budget des dépenses qui vous est présenté, soit 1,1 milliard de dollars.
Grâce à cet accord crucial, les Cris pourront développer leur économie locale et fournir d'importants services sociaux. Cet accord ouvre également la voie à des discussions officielles entre le gouvernement fédéral et celui du Québec sur la question de l'autonomie gouvernementale.
Mais avant tout, monsieur le président, cet accord établit une nouvelle relation entre les Cris et le gouvernement du Canada et permet d'entrevoir un avenir rempli d'espoir et de promesses. Cela a été un plaisir et un honneur pour moi de participer à cette cérémonie.
Le Budget supplémentaire des dépenses comprend aussi des affectations dans d'autres domaines essentiels, comme l'aide à l'approvisionnement en combustible, des mesures de soutien en matière de santé et de sécurité, ainsi que des investissements dans les communautés de Pikingikum et Kashechewan.
Le Budget principal des dépenses, première étape du cycle budgétaire de 2008-2009, a été présenté à la Chambre jeudi dernier. Bien qu'il y ait une légère réduction dans le Budget principal pour le prochain exercice, on ne doit pas oublier que cela ne comprend pas les ressources qui seront acquises au moyen du Budget supplémentaire des dépenses plus tard dans le cycle financier.
Outre les ressources financières allouées à notre ministère dans le Budget principal et le Budget supplémentaire des dépenses, le budget de 2008, présenté à la Chambre mardi dernier, prévoit des ressources essentielles qui permettront à d'autres ministères fédéraux de poursuivre les progrès impressionnants déjà accomplis depuis l'entrée au pouvoir du gouvernement conservateur.
Je remercie les honorables membres du comité de l'appui qu'ils ont donné à ce budget.
Le Nord canadien tient une place importante dans ce budget. La stratégie pour le Nord élaborée par notre gouvernement vise principalement à solidifier la souveraineté du Canada, à promouvoir le développement social et économique, à protéger notre patrimoine naturel ainsi qu'à accroître la gouvernance et à assurer le transfert des responsabilités aux populations du Nord de façon à ce que ces dernières exercent un meilleur contrôle sur leur destinée.
Conformément à la loi et au mandat que m'a confié le premier ministre — soit la coordination de la stratégie pour le Nord à l'échelle du gouvernement — je suis heureux d'affirmer que dans le cadre du budget de 2008, nous mettons en oeuvre de nouvelles mesures importantes qui protégeront la souveraineté du Canada et créeront des possibilités économiques pour le Nord.
Par exemple, le budget prévoit une somme de 720 millions de dollars pour remplacer le brise-glace Louis S. St-Laurent, qui prend de l'âge et qui sera mis hors service dans neuf ans.
Des ressources sont aussi prévues pour les importants exercices de cartographie géologique — afin d'aider à développer le potentiel du Nord en matière de ressources naturelles — et de cartographie des fonds marins de l'Arctique et de l'Atlantique, de manière à soutenir les revendications du Canada à l'égard des terres et des eaux qui nous appartiennent à juste titre. D'autres ressources permettront la construction d'un port de pêche commerciale à Pangnirtung, au Nunavut, ce qui créera de nouveaux emplois et soutiendra la croissance de la pêche commerciale à l'est de l'île de Baffin.
Le budget de 2008 prévoit bien d'autres mesures. Ainsi, nous augmentons le plafond de la déduction pour la résidence afin d'attirer encore plus de main-d'oeuvre qualifiée dans les communautés nordiques et isolées, nous prorogeons le crédit d'impôt pour l'exploration minière jusqu'en mars 2009 et nous consacrons 80 millions de dollars par année à trois conseils subventionnaires universitaires pour la réalisation de recherches sur l'innovation industrielle, les priorités en matière de santé ainsi que le développement social et économique dans le Nord.
[Français]
Le budget de 2008 prévoit aussi des ressources qui auront des répercussions positives directes dans la vie des peuples autochtones vivant au nord et au sud du 60e parallèle. Par exemple, le budget prévoit 147 millions de dollars sur deux ans en vue d'améliorer la santé des premières nations et des Inuits.
[Traduction]
En outre, nous avons annoncé un investissement de 330 millions de dollars sur deux ans pour améliorer l'approvisionnement en eau potable salubre dans les collectivités des Premières nations. Nous avons déjà accompli des progrès importants dans ce domaine et nous sommes déterminés à poursuivre dans cette voie. Depuis notre arrivée au pouvoir, nous avons fait diminuer le nombre de réseaux d'alimentation en eau posant un risque élevé dans les collectivités; on en comptait 193 et il en reste maintenant 85. Nous continuons de déployer des efforts pour achever le travail nécessaire dans ce secteur.
En janvier, je me suis rendu dans la Première nation de Nipissing, près de North Bay, en Ontario, pour la communication de notre plus récent rapport d'étape au sujet de l'eau. J'ai alors eu le plaisir de noter qu'en 2006, 21 communautés avaient été jugées prioritaires parce qu'elles disposaient de réseaux posant un risque élevé et qu'elles étaient visées par des avis relatifs à la qualité de l'eau potable et que, grâce au travail de notre gouvernement, il ne restait aujourd'hui que six communautés prioritaires.
Le budget de 2008 prévoit aussi des ressources pour promouvoir l'adoption de modèles fondés sur la prévention pour les services à l'enfance et à la famille dans les réserves ainsi qu'un investissement de 70 millions de dollars sur deux ans pour améliorer les résultats scolaires des Premières nations à l'aide d'une plus grande reddition de comptes et d'une meilleure intégration avec les régimes provinciaux. Nous savons en effet que la stabilité et la force des familles et la qualité de l'éducation sont des conditions indispensables pour assurer véritablement l'avenir des enfants des Premières nations.
J'étais heureux hier de prendre par à deux annonces importantes qui visaient précisément à promouvoir la stabilité et la sécurité. Premièrement, le projet de loi , intitulé Loi sur les foyers familiaux situés dans les réserves et les droits ou intérêts matrimoniaux, était déposé à la Chambre. En 2008, il est inacceptable que les couples vivant dans les réserves ne puissent avoir accès aux mêmes lois que les autres Canadiens afin d'établir le partage de leurs biens immobiliers matrimoniaux. Grâce au dépôt du projet de loi C-47, le gouvernement propose une solution réelle et pratique à cette situation intolérable.
En deuxième lieu, nous avons également annoncé la construction de cinq refuges pour aider à contrer la violence faite aux femmes des Premières nations et à leurs familles. Nous reconnaissons aussi l'importance du développement économique pour soutenir les familles et assurer une meilleure qualité de vie. Encore une fois, le budget de 2008 fournit les ressources qui nous aiderons à promouvoir la participation des Autochtones à l'économie canadienne. Une somme de 70 millions de dollars sera investie sur une période de deux ans en vue de l'établissement d'un cadre de développement de l'économie autochtone. Ce cadre comprend des mesures qui aideront les Autochtones et leurs communautés à prendre part plus activement à l'économie de toutes les régions du Canada, y compris le Nord.
Les règlements des revendications territoriales sont aussi un moyen important de stimuler le développement économique. Je tiens particulièrement à mentionner que j'attends avec impatience l'adoption du projet de loi , Loi constituant le Tribunal des revendications particulières et modifiant certaines lois en conséquence, que votre comité étudie actuellement. La mise en oeuvre de ce texte de loi important nous permettra d'accomplir des progrès significatifs en vue de la résolution des revendications particulières et permettra aux Premières nations de bénéficier de ces accords et des possibilités économiques qui en découleront.
[Français]
Le gouvernement du Canada a travaillé de pair avec l'Assemblée des Premières Nations, et ensemble, ils ont mis l'épaule à la roue pour élaborer ce projet de loi qui a été annoncé à la fin de l'année dernière. Cette approche de collaboration unique a été gratifiante pour les deux parties.
[Traduction]
Enfin, je prendrai un moment pour faire le point sur la mise en oeuvre de la convention de règlement relative aux pensionnats indiens, un accord historique. J'admets que c'est un aparté, mais vous conviendrez que le sujet est d'importance. J'ai le plaisir d'annoncer que le gouvernement a reçu plus de 88 000 demandes de paiement d'expérience commune et en a traité jusqu'ici plus de 73 000, pour un total de 1,14 milliard de dollars. Parallèlement, les travaux importants du processus d'évaluation indépendant ont commencé.
Outre l'indemnisation, la Commission de la vérité et de la réconciliation, qui sera bientôt formée, représente un autre élément très important qui, je crois, constitue la pierre angulaire de la convention de règlement. La commission représente un aspect vital de la démarche vers la réconciliation par la formation de partenariats avec les communautés autochtones et non autochtones du Canada.
Je tiens aussi à rappeler au comité que le gouvernement s'est engagé à présente des excuses aux anciens élèves de pensionnats indiens et à rechercher une solution juste et durable aux séquelles du passé. Notre gouvernement respecte ses engagements.
Cela m'amène au dernier point que je voulais soulever aujourd'hui. Beaucoup de choses sont en jeu dans le traitement des questions autochtones et nordiques. Nous le savons tous, le Canada connaît une pénurie de main-d'oeuvre en raison du départ à la retraite de la génération du baby-boom. Monsieur le président, la solution à cette pénurie est évidente: la population autochtone est jeune, en croissance et désireuse de jouer un rôle important sur le marché du travail et dans l'économie canadienne.
[Français]
Nous devons faire tout en notre pouvoir pour faciliter cette participation. En collaboration avec nos partenaires, nous devons utiliser tous les outils à notre disposition: partenariats, programmes et services novateurs et, bien sûr, ressources financières.
[Traduction]
Monsieur le président, nous savons que les Canadiens veulent la saine gestion de leurs précieux impôts. C'est pour cette raison que notre gouvernement fait de la responsabilité et de la gestion financière une priorité à l'égard de ceux que nous servons. Nous voulons que nos programmes permettent l'atteinte de résultats concrets et que l'argent qui y est investi en vaille la peine. Par exemple, une disposition relative à la vérification sera ajoutée aux accords de financement conclus avec les Premières nations, une disposition qui entrera en vigueur le 1er juillet 2008. De cette façon, nous pourrons réaliser des vérifications pour veiller à ce que les mécanismes financiers, administratifs et de gestion appropriés soient en place et favoriser l'échange de pratiques exemplaires.
Monsieur le président, l'idée n'est pas nouvelle. En fait, le principe est déjà appliqué par plusieurs autres ministères. Je pense toutefois qu'il est important de montrer que notre gouvernement fait non seulement preuve de responsabilité à l'égard de tous les Canadiens, mais qu'il veille également à ce que les Premières nations et les conseils tribaux soient en mesure de montrer qu'ils gèrent de façon responsable les fonds qu'ils obtiennent du gouvernement fédéral.
Il est essentiel que nous disposions des ressources prévues au budget de 2008 ainsi que dans le Budget principal et le Budget supplémentaire des dépenses pour promouvoir, avec nos partenaires, une meilleure qualité de vie et faire en sorte que les jeunes Autochtones puissent bénéficier des possibilités de formation et de perfectionnement des compétences dont ils ont besoin pour assurer un avenir prospère, tant pour eux-mêmes que pour leurs communautés et l'ensemble des Canadiens.
[Français]
Je vous remercie. Je répondrai maintenant volontiers aux questions des membres du comité.
[Traduction]
:
Merci, monsieur le président.
Monsieur le ministre, je vous remercie, vous et vos collaborateurs, d'être venus aujourd'hui.
J'ai tant de questions à vous poser et si peu de temps pour le faire.
Permettez-moi de mentionner pour le compte rendu — et je le fais uniquement parce que vous en avez parlé — la conversation que nous avons eue avant la séance. Nous voulons examiner le projet de loi sur les biens immobiliers matrimoniaux. Nous ne pouvons faire progresser ce projet de loi et lui faire passer toutes les étapes sans avoir examiné ce document de 52 pages. Nous voulons l'étudier, nous voulons y réfléchir et nous serons heureux de travailler sur ce projet avec vous. Mais je dirais que vouloir le faire adopter aussi rapidement est une insulte pour nous et, bien évidemment, pour ceux qui sont concernés.
Il y a beaucoup de questions que j'aimerais poser, monsieur le ministre, et s'il me reste du temps, je vais en donner une partie à un de mes collègues, mais je voudrais parler du Budget supplémentaire des dépenses. Il indique qu'il y a eu une réattribution interne d'environ 20 millions de dollars qui sont passés des dépenses en capital aux subventions et contributions.
Lorsque vous avez comparu devant le comité en novembre dernier, vous nous avez déclaré que l'éducation destinée aux Premières nations était une priorité pour votre gouvernement. Vous avez déclaré ceci devant la Chambre le 31 janvier: « Nous aimerions tous avoir plus d'écoles et des écoles plus modernes. Nous continuons d'investir dans les écoles aux quatre coins du Canada. C'est une priorité du gouvernement ».
Je crois, monsieur le ministre, que je m'interroge sur le genre de priorité accordée à ce secteur. Comme je l'ai indiqué, des dépenses en capital vont être remplacées par des subventions et des contributions, et nous savons qu'une bonne partie de cette opération va toucher les écoles. Vous avez parlé des initiatives dans le domaine de l'eau. Nous y sommes favorables, mais pas aux dépens de l'éducation. Vous et moi savons, comme tous les membres du comité, que la population autochtone est une population très jeune et qui augmente rapidement. De nombreuses collectivités situées dans différentes régions du pays ont parlé de restrictions budgétaires et de projets scolaires qui n'avaient pas été réalisés.
Je me pose des questions au sujet de plusieurs écoles: Peguis; Ebb and Flow; Sioux Valley; North Spirit Lake; Wabaseemoong; le First Nations Technical Institute, dont vous avez parlé en Chambre et que vous voulez transférer à la province, et tout particulièrement, la Pelican Narrows School en Saskatchewan, qui connaît un problème de dioxyde de carbone et Deschambault, communauté où l'école a été détruite par un incendie et nous savons que les locaux temporaires accueillent 200 élèves de trop.
Je m'inquiète de voir des dépenses en capital destinées aux écoles réaffectées ailleurs et des engagements financiers pris envers les écoles qui ne se concrétisent pas. Nous parlons d'éducation. Vous avez conclu votre exposé de façon très éloquente en disant que les enfants étaient notre avenir et en parlant de l'importance de l'éducation et de l'acquisition d'habiletés, mais cela ne se fera pas, s'ils n'ont pas ces locaux.
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Merci, j'apprécie votre question. Vous en avez posé plusieurs et je vais essayer d'y répondre.
Premièrement, il est important de savoir que les enfants ne fréquentent pas l'école que vous avez connue en 2002, à cause des émanations et des problèmes qu'avait posés une fuite de mazout qui s'était produite à un moment donné — il y a quelques années — nous avons investi près de trois millions de dollars pour construire de nouveaux locaux pour que les élèves n'aient pas à fréquenter cette école et essayer de... Encore une fois, c'est une question de santé et de sécurité qui reçoit donc la priorité, de sorte que les enfants n'étudient plus dans cette école. Il est important que les gens le sachent.
Cela dit, la population demande toujours davantage de locaux ou des locaux en meilleur état. Encore une fois, nous versons aux Premières nations près d'un milliard de dollars pour les infrastructures avec ce budget, ce qui comprend tout, l'eau, les écoles, les logements, la liste est longue: le budget consacre un milliard de dollars au logement, à l'éducation et à différents types d'infrastructures.
Cela représente donc pas mal d'argent, mais il est également vrai que nous établissons, en matière de dépenses, des priorités en fonction des facteurs que j'ai mentionnés, il y a un instant. Nous privilégions toujours la santé et la sécurité. C'est la raison pour laquelle ces enfants ne fréquentent plus l'école que vous avez connue et pour laquelle nous avons dépensé trois millions de dollars pour la rénover et un autre montant de 250 000 $ pour apporter des améliorations à l'école secondaire située à proximité, là encore pour aider les enfants à avoir accès à des locaux.
Nous intervenons ensuite, en deuxième priorité, pour atténuer les risques pour la santé: les risques pour la santé et la sécurité associés à des biens nouveaux ou existants. Nous nous occupons de l'arriéré en matière de réseaux d'approvisionnement en eau et d'égouts. Notre quatrième priorité vise les nouveaux investissements qui touchent les locaux utilisés pour l'éducation, les édifices communautaires, et ce genre de choses. Mais il y a toujours des choses qui s'ajoutent à cette liste de priorités.
Vous avez parlé du report de la construction de certaines écoles. Je peux vous dire que je me doutais que cette question allait être posée et j'ai prévu quelques réponses.
Au cours des cinq dernières années, le ministère a identifié 29 projets de construction d'écoles qui ont été reportés à cause d'un manque de fonds. Sur ces 29 projets scolaires, 12 vont démarrer en 2008-2009, avec le budget de cette année, quatre vont commencer en 2009-2010, deux autres en 2011-2012, trois en 2012-2013 et les six autres ensuite.
Nous avons donc établi un calendrier. Il y a une douzaine de projets qui vont démarrer cette année, mais celui d'Attawapiskat n'est pas prévu pour cette année.
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J'aimerais faire rapidement quelques commentaires, parce que cet aspect a été mentionné à plusieurs reprises.
Je voudrais parler du . J'invite les membres du comité à l'examiner. Je sais qu'il n'a pas encore été soumis au comité mais il a été déposé par des membres du comité. Il est en fait le fruit des efforts déployés pour obtenir le meilleur projet de loi possible pour les femmes autochtones en particulier, et pour leurs familles pour lesquelles il n'existe pas, à l'heure actuelle, de règles qui régissent la répartition des biens matrimoniaux en cas d'échec du mariage.
Ce projet de loi a été rédigé. Nous avons procédé à de vastes consultations auprès de l'APN, avec les groupes de femmes autochtones et un représentant spécial du ministère s'est déplacé dans l'ensemble du pays. Je pense qu'il s'est tenu plus de 97 réunions pour consulter la population au sujet de ce projet de loi. On a présenté de nombreuses recommandations qui ont, à mon avis, renforcé cette mesure. Tout comme le , ce projet a été amélioré grâce à ces consultations.
J'estime que c'est une excellente mesure. Je sais que certains hésitent à donner leur accord pour qu'il soit adopté aujourd'hui, mais j'invite tous les membres du comité à l'examiner soigneusement. D'après moi, il parvient à concilier les droits collectifs des Premières nations, qui consistent à gérer les terres et les choses détenues en commun, avec les droits des diverses Premières nations qui doivent vivre sur ces terres.
C'est un exercice délicat, mais je pense que nous l'avons réussi, grâce à l'aide de nombreuses organisations et membres des Premières nations qui nous ont aidés à rédiger un excellent projet de loi.
J'invite tous les membres à l'examiner, même avant qu'il ne soit transmis au comité. Si vous avez des conseils à me faire parvenir, je vous invite à me les transmettre. J'estime que c'est un excellent projet de loi qui a été amélioré grâce aux consultations.
Pour ce qui est du , encore une fois, je me trouvais à Québec pour célébrer une cérémonie à ce sujet. C'est une étape très importante vers l'autonomie gouvernementale pour les peuples de la région. Une des Premières réunions auxquelles j'ai assisté se tenait à Kuujjuaq. Je crois qu'elle a eu lieu la première semaine où je suis entré dans mes nouvelles fonctions. Nous avons parlé d'accélérer les choses. Le projet a été retardé un certain temps au Sénat, mais il progresse à l'heure actuelle. Tous les partis l'appuient et je pense que l'on a répondu à toutes les inquiétudes.
Encore une fois, nous allons de l'avant. En fait, toutes les revendications territoriales des Inuits sont maintenant réglées. Lorsque vous y réfléchissez, vous admettrez que c'est quelque chose. Je remercie les honorables membres du comité d'avoir aidé à faire adopter ce projet de loi. C'est une étape très importante pour les Inuits, qui a été franchie en collaboration avec la province de Québec.
Pour ce qui est du budget, Michael, pourriez-vous répondre à cette question?
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Oui, je vais partager mon temps de parole avec M. Russell.
Merci, monsieur le président et merci, monsieur le ministre, d'être venus aujourd'hui.
J'aimerais vous poser une question. Il y avait plusieurs sujets sur lesquels je voulais vous poser des questions, notamment le logement, l'eau potable et les services d'égout, l'enfance et la famille. J'aimerais parler principalement d'éducation, parce que vous avez déclaré que la famille était une priorité pour vous. Votre parti a affirmé que la famille, les femmes et les enfants étaient des priorités, tout comme la lutte contre l'éclatement des familles.
Au Manitoba, les collectivités de ma circonscription qui sont responsables de l'éducation fournie aux enfants des Premières nations ne disposent pas de fonds suffisants, si on compare ces fonds avec ce qu'offrent les systèmes d'éducation provinciaux. J'aimerais vous poser une question au sujet de ce montant de 70 millions de dollars, parce que vous dites que la famille et les collectivités sont votre priorité.
Je vais vous raconter l'histoire d'une petite fille qui vit dans une des collectivités de ma circonscription. Elle vit dans une Première nation et elle est sourde. Elle a commencé l'école, et elle va maintenant rentrer en première année. La Première nation avait mis au point un plan qui permettait à cet enfant de rester dans la collectivité, dans une école administrée par la Première nation et elle avait élaboré un plan qui permettait de financer la salle de classe, la famille et l'enfant. Le MAINC a refusé d'assumer le coût de ce projet mais il leur a dit que le ministère serait disposé à défrayer les coûts pour envoyer l'enfant dans une école à Winnipeg, ce qui coûterait plus du double que ce que cela en aurait coûté de garder l'enfant dans son système scolaire d'origine.
J'ai donc beaucoup de mal à comprendre, lorsque je vois ce genre de choses, ce qui se fait avec le montant de 70 millions de dollars dont vous avez parlé et qui concerne les accords tripartites. Plutôt que de financer les systèmes d'éducation des Premières nations, qui tentent de faire en sorte que les enfants demeurent dans leurs collectivités, qu'ils s'instruisent dans leurs collectivités, au lieu de les forcer à partir au loin, ce qui est en fait ce qui s'est passé avec le système des pensionnats... J'aimerais savoir exactement ce que représentent ces ententes tripartites par rapport à ce montant de 70 millions de dollars.
Vous avez raison; ce sont des collectivités très intéressantes. J'admire le travail qu'effectuent les dirigeants de ces collectivités, non seulement pour ce qu'ils font dans chaque collectivité, mais pour le travail qu'ils font ensemble. Ils ont réussi à coordonner leurs efforts et à renforcer leurs positions.
En fait, j'invite toujours les groupes qui représentent les Premières nations, chaque fois que cela est possible — et je pense à ce bon exemple — à se réunir et à adopter une solution commune ainsi qu'une position commune en matière de négociation. Je pense que cela renforce la position de la Première nation, mais c'est également une bonne chose pour le gouvernement, parce que la haute direction du gouvernement peut dire « nous pouvons conclure une entente qui va s'appliquer à toute cette région et qui va préciser ce que va faire le gouvernement provincial, ce que va faire le gouvernement fédéral ainsi que les Premières nations ». Je pense que c'est la voie de l'avenir et j'ai été ravi d'approuver ce genre d'entente.
Le montant de 1,4 milliard de dollars sera payé selon un échéancier. Une partie de cette somme sera payée sur 20 ans mais la plus grande partie sera payée au départ. Il y aura un montant de 1,1 milliard de dollars qui sera payé dès le début. Les Premières nations concernées vont créer le genre de fiducie dans laquelle ils veulent mettre cet argent et préciser comment cette fiducie sera utilisée mais cette somme sera payée la première année sous la forme d'un versement très important. C'est la raison pour laquelle cela figure dans le budget sous la forme d'un montant global.
Le reste de l'argent sera versé progressivement pour toutes sortes de choses. Nous pouvons vous communiquer cet échéancier si vous voulez. Il s'étale sur 20 ans, tout comme l'accord provincial, qui est différent du nôtre. La province de Québec a également conclu un accord de 20 ans avec le même groupe de personnes au sujet des services de type provincial comme les services de police, ou des différentes choses que la province a acceptées ou pour lesquelles elle a conclu un contrat qui sera valide pendant une période de 20 ans.
Les domaines dont s'occupe le gouvernement fédéral seront visés par la même période de 20 ans, comme dans l'accord avec la province, mais selon un accord distinct conclu avec le même groupe de personnes; il y aura toutefois une très grosse somme qui sera versée au départ. Le reste sera réparti sur 20 ans. Nous pouvons vous remettre l'échéancier qui précise la façon dont ces sommes seront versées et les vérifications dont elles feront l'objet.
C'est une collectivité très intéressante. Les gens devraient la visiter. En fait, j'invite les gens qui ne sont pas de la région à la visiter. S'ils peuvent se rendre dans cette région pour voir comment ces collectivités s'organisent, cela dissipera certains des mythes que vous avez au sujet des collectivités des Premières nations. Elles ont réussi à s'entendre pour se fixer des priorités. Nous avons tenu cette réunion dans un centre communautaire très agréable avec de nouveaux édifices scolaires à côté et beaucoup de maisons neuves. Le gars qui me conduisait était un policier. Il avait acheté sa maison. Nous sommes passés devant. Il a financé l'achat de sa maison. Elle est située sur des terres des Premières nations. Autrement dit, il était vraiment très agréable de voir que tous ces gens étaient très excités à cause des possibilités que leur offrait leur collectivité. J'encourage tout le monde à faire un voyage dans ce secteur et à laisser à ces Premières nations quelques dollars de touriste.