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Je m'appelle Jill Ronan et je suis conseillère en rémunération et chef d'équipe à la Défense nationale. Je suis également membre de l'Association des conseillers en rémunération.
Je commencerais par vous dire bonjour, madame la présidente, à vous et aux membres du comité. Nous tenons à vous remercier de nous avoir invités aujourd'hui à vous parler, encore une fois, des questions concernant la rémunération dans la fonction publique fédérale.
Nous félicitons le comité pour les progrès accomplis jusqu'ici suite à l'attention qu'il a portée à ces problèmes. Il ressort clairement de la comparution de l'Agence de la fonction publique du Canada, le 12 décembre 2007, devant le comité, que notre employeur s'est mis énergiquement à la recherche de solutions dans certains domaines. Nous applaudissons ces progrès, mais certaines questions requièrent encore l'attention et l'intervention de notre employeur.
Par souci de concision et pour ne pas trop vous surcharger d'information, nous avons divisé en trois grandes catégories les questions que l'AFPC a abordées le 12 décembre. Il s'agit du renforcement des capacités, de la technologie et du modèle de prestation des services et enfin, de la classification des postes de conseillers en rémunération.
Je voudrais maintenant vous présenter Michael Brandimore. Il va vous parler du premier enjeu, le renforcement des capacités.
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Bonjour. Je suis Michael Brandimore. Madame la présidente, je voudrais vous remercier, vous et les membres du comité, de me permettre d'aborder de nouveau ces questions avec vous.
Nous concluons des déclarations et des discussions que le groupe de renforcement des capacités de l'AFPC a pour mandat de recruter des conseillers en rémunération et d'établir un programme de formation national. Le recrutement ne semble certainement pas poser de problème étant donné que 5 800 candidatures ont été reçues. Cela a permis de combler 109 postes jusqu'ici. Sur ces 109 nouvelles recrues, 60 sont à l'emploi du ministère des Travaux publics, ce qui veut dire que 49 travaillent dans d'autres ministères essentiels.
D'autre part, les statistiques montrent que 100 conseillers prendront leur retraite de la fonction publique au cours des cinq prochaines années.
Malheureusement, ces statistiques ne semblent pas inclure les départs pour d'autres raisons, par exemple pour occuper un autre poste au sein de la fonction publique ou suite à une promotion. Ces facteurs augmentent certainement les chiffres dont il faut tenir compte pour la planification des ressources humaines.
C'est encourageant, mais cela ne contribue en rien au maintien de l'effectif. L'expérience a démontré que, même dans le meilleur des cas, jusqu'à 50 p. 100 des participants à un programme de formation ne terminent pas le programme avec succès ou partent pour occuper d'autres postes. Le véritable problème se pose au niveau du maintien de l'effectif et, à moins que la question de la classification ne soit résolue, des pénuries de personnel continueront de compromettre le succès de toute initiative de renforcement des capacités.
Encore une fois, même si nous applaudissons cette initiative de renforcement des capacités, comme M. Kramp l'a si bien souligné le 12 décembre, étant donné qu'il faut jusqu'à deux ans pour former les nouveaux conseillers en rémunération, comment pourrait-on leur attribuer cette amélioration spectaculaire? Mme Bourgeois a répondu en disant: « Nous avons la chance d'avoir des employés très dévoués qui ont accepté de faire des heures supplémentaires pour accélérer le traitement. » Des retraités ont également accepté de revenir pour apporter leur aide.
Nous sommes d'accord avec Mme Bourgeois, mais il faut reconnaître qu'il s'agit d'une initiative à très court terme qui ne réglera pas le problème en deux ans pendant que les stagiaires acquièrent les compétences requises pour remplir leurs fonctions. Nous constatons déjà une augmentation des cas d'épuisement professionnel, ce qui va à l'encontre du but visé, car cela va également nous faire perdre des conseillers en rémunération déjà formés.
Les chiffres concernant l'arriéré des ministères essentiels nous préoccupent également. En tant que conseillers en rémunération, nous sommes constamment en contact avec les autres ministères et un grand nombre de conseillers en rénumération ont dit qu'on ne leur avait jamais demandé de fournir des statistiques et qu'ils restaient confrontés à un important arriéré.
Nous reconnaissons que ces statistiques sont d'une importance cruciale pour établir l'existence d'un arriéré. Néanmoins, si elles ne sont pas le plus exactes possible, elles peuvent faire plus de tort que de bien.
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Nous félicitons notre employeur pour les efforts visant à mettre en place, premièrement, des systèmes qui rationaliseront la dimension transactionnelle de nos fonctions et, deuxièmement, des systèmes libre-service pour les gestionnaires et les employés. Ce qui nous inquiète, c'est le moment choisi et les répercussions que cela aura sur nos postes.
Mme Jolicoeur a clairement déclaré que l'automatisation du système de rémunération actuel est très limitée, que Travaux publics Canada continue de travailler au projet de modernisation de la rémunération, mais que ce projet n'a pas encore été approuvé. Nous attendons ce nouveau système depuis plus de 10 ans et nous risquons de devoir attendre 10 ans de plus pour l'obtenir.
Même si les gestionnaires et les employés peuvent faire des transactions, les conseillers en rémunération doivent vérifier leur exactitude avant que le système de paye n'effectue les paiements. La modernisation des pensions de retraite représente environ 18 p. 100 des fonctions actuelles d'un conseiller en rémunération. Il est trompeur de dire que toutes les fonctions touchant la pension sont confiées à une équipe centralisée. Le conseiller en rémunération sera toujours chargé de commencer le prélèvement des contributions, d'apporter les changements, de faire payer l'indemnité de départ et de fournir les documents voulus à la division des pensions pour que l'intéressé reçoive les prestations qui lui sont dues.
On pourrait faire valoir que ces fonctions sont reliées à la paye, mais c'est en raison du lien entre la paye et les prestations de pension que ces fonctions ont été établies il y a des années. Les conseillers en rémunération devraient continuer à recevoir une formation dans le domaine de la pension de retraite pour comprendre quelles sont les répercussions de l'administration de la paye sur l'administration des pensions.
La technologie fournit des outils qui nous permettent de rationaliser notre travail, mais elle ne peut certainement pas répondre aux 70 000 règles et règlements découlant de la loi ou provenant du Conseil du Trésor, des syndicats, etc. La diminution de la partie transactionnelle de certaines de nos fonctions sera probablement compensée par l'augmentation de la partie consultative. Il ne suffit pas d'appuyer sur une touche pour tout régler automatiquement.
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Je voudrais aborder le troisième sujet clé, celui de la classification.
Comme vous pouvez vous en douter, c'est une question qui nous tient beaucoup à coeur. Nous avons déjà présenté à votre comité, en juin 2007, l'historique des tentatives que nous avons faites pour que ces postes soient reclassifiés et nous ne voulons pas vous faire perdre votre temps précieux en revenant sur le sujet. Nous voulons plutôt aborder les questions que l'AFPC a soulevées à la réunion du 12 décembre.
Le principal argument qui a été soulevé au cours de cette réunion est que le Conseil du Trésor s'est entendu avec le syndicat, l'Alliance de la Fonction publique du Canada, pour examiner la classification du groupe PA, le groupe de l'administration des programmes dans son ensemble, et non pas celle des sous-groupes et que le modèle de la technologie et de la prestation des services aura peut-être des effets sur nos fonctions. L'Alliance a fait clairement savoir à notre employeur, en soumettant son rapport à l'issue de la table ronde sur les questions touchant la classification AS, qu'elle n'était pas d'accord pour que notre groupe attende que cette question soit réglée pour l'ensemble du groupe PA. En fait, elle a recommandé la reclassification immédiate des membres de notre groupe au niveau AS-4. Selon toutes les déclarations qui ont été faites au cours de la réunion du 12 décembre 2007, on ne sait pas vraiment quand les modèles de technologie et de prestation des services modifieront sensiblement les fonctions des conseillers en rémunération.
Les modèles de technologie et de prestation des services concernent la charge de travail et non pas la complexité des fonctions. La charge de travail n'est pas un facteur qui entre en ligne de compte dans notre système de classification actuel. Notre employeur a invoqué les mêmes arguments il y a quatre ans et il s'en sert encore aujourd'hui. La classification des postes se fonde sur les fonctions qui sont actuellement les nôtres et non pas ce qu'elles seront dans quatre, cinq ou dix ans.
La comparaison entre les différents employeurs, qui donne l'exemple du SCRS, montre clairement la disparité entre les salaires des conseillers en rémunération de la fonction publique qui remplissent les mêmes fonctions. C'est un exemple classique d'iniquité salariale. Selon le principe des droits de la personne, pour un travail d'égale valeur, la rémunération devrait être d'égale valeur. Notre employeur répond à cela que chaque employeur a un système de classification et d'évaluation différent. Cela nous semble tout à fait illogique. Cela revient pratiquement à dire que les nouveaux systèmes de classification des autres employeurs ne peuvent pas être aussi précis que le système de classification du Conseil du Trésor qui compte plus de 40 années d'existence. En réalité, les autres employeurs ont établi un système de classification qui reconnaît la complexité du travail actuel des conseillers en rémunération.
L'écart salarial est d'environ 14 000 $, ce qui rapprocherait notre salaire de celui du groupe AS-4, ce que notre syndicat a recommandé au Conseil du Trésor de faire immédiatement.
Par conséquent, si notre syndicat est disposé à rajuster l'entente qu'il a conclue avec notre employeur à l'égard de notre groupe et si les autres employeurs ont réussi à tenir compte de la complexité de nos fonctions, pourquoi notre employeur n'est-il pas prêt à donner suite aux recommandations qui ont été faites?
À propos de la classification des conseillers en rémunération, à la page 15 des témoignages du 12 décembre, Mme Boudrias déclare ce qui suit à propos des postes de conseillers en rémunération du Conseil du Trésor: « Tous ces postes ont été reclassifiés en même temps car si nous avions agi autrement, vous pouvez vous imaginer les problèmes que nous aurions connus avec tous ces employés qui auraient voulu passer d'un ministère à un autre pour obtenir un meilleur emploi, une promotion ou un salaire plus élevé. »
En fait, c'est ce qui se passe. Nos conseillers en rémunération les plus compétents partent travailler dans des organismes comme le SCRS ou le CST où les salaires sont beaucoup plus élevés.
Pour résumer, notre employeur a cité deux principaux obstacles en ce qui concerne la reclassification de nos postes: l'entente qu'il a conclue avec notre syndicat et l'impact que les changements au niveau de la technologie et de la prestation des services auront sur nos descriptions de poste.
Le syndicat a éliminé le premier obstacle en recommandant à l'employeur de reclassifier immédiatement ces postes au niveau AS-4. Pour ce qui est des changements qui pourraient être apportés à nos descriptions de poste suite à la modernisation de la technologie et de la prestation des services, ils ne se sont pas matérialisés depuis quatre ans et rien ne permet de savoir exactement quand cela arrivera. La complexité de nos fonctions, nos responsabilités, nos efforts intellectuels et les exigences de notre poste ne sont pas reconnus ou rémunérés adéquatement. C'est une des principales raisons expliquant les pénuries de personnel, l'arriéré et les problèmes de maintien de l'effectif. Il ne sera pas possible de résoudre les problèmes au niveau de la formation, du recrutement, mais surtout du maintien de l'effectif tant que la question de la classification ne sera pas réglée.
Nous demandons respectueusement au comité de continuer à user de son influence pour amener le président du Conseil du Trésor à travailler de concert avec l'Agence de la fonction publique du Canada et l'Alliance de la Fonction publique du Canada pour régler la question de la classification des postes de conseillers en rémunération au sein de la fonction publique fédérale.
Pour conclure, nous tenons à remercier encore une fois la présidente et les membres du comité de continuer à défendre notre cause.
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Merci, madame la présidente.
Je m'appelle Patty Ducharme. Je suis la vice-présidente exécutive nationale de l'AFPC. L'Alliance de la Fonction publique du Canada est un syndicat qui représente les conseillers en rémunération qui travaillent pour le gouvernement du Canada et qui veillent à ce que vos employés, les fonctionnaires du Canada, soient tous payés dans les délais voulus.
Je tiens à remercier la présidente et les membres du comité de nous avoir invités à comparaître devant vous aujourd'hui pour parler des problèmes concernant les systèmes de rémunération au gouvernement fédéral. En tant que vice-présidente exécutive nationale de l'Alliance, je suis particulièrement heureuse et fière de comparaître avec nos membres qui fournissent directement des services de rémunération au gouvernement fédéral.
Je tiens à insister sur ce que l'employeur a déclaré quand il a comparu devant vous le 12 décembre 2007. Le système de rémunération repose sur un groupe extrêmement dévoué de travailleurs fédéraux. Jour après jour, les 1 400 membres de l'Alliance qui remplissent ces fonctions montrent leur détermination à accomplir un travail complexe dans des circonstances extrêmement difficiles.
Ces employés montrent également leur dévouement et leur détermination en prenant la peine de comparaître devant vous aujourd'hui pour vous exposer en détail les difficultés que le gouvernement a à rémunérer à temps son personnel. Je tiens à attirer également l'attention des membres du comité sur l'auditoire. La salle est pleine de membres de l'Alliance qui sont des conseillers en rémunération travaillant dans les divers ministères et qui sont venus ici soutenir les représentants de leur groupe et de leur syndicat. C'est une question très importante pour eux.
En tant que représentante du syndicat de ces travailleurs dévoués de la fonction publique, je tiens à souligner que nous partageons leur exaspération devant l'incapacité de l'employeur de s'attaquer aux problèmes du groupe de la rémunération. Oui, le gouvernement a pris un certain nombre d'initiatives positives dans des domaines comme la formation, le recrutement et la modernisation technologique, mais son processus de consultation avec les gestionnaires et les employés de première ligne reconnaît l'existence de problèmes de classification au sein de ce groupe. Nous avons constaté que l'employeur n'était pas du tout prêt à s'attaquer à ces problèmes en collaboration avec le syndicat.
Nous avons tenu, en juin dernier, des consultations avec l'Agence de la fonction publique du Canada pour parler de ces problèmes. Les représentants de l'Agence ont clairement énoncé un certain nombre d'initiatives positives visant à renforcer les capacités, mais ils n'avaient pratiquement aucun mandat pour discuter de la question de la classification.
L'été dernier, nous avons envoyé une lettre à Rick Burton, le vice-président de l'Agence, pour demander à le rencontrer au sujet de la classification, mais il n'a pas voulu le faire.
Au début du mois, nous avons écrit à Nicole Jauvin, la présidente de l'Agence, pour demander encore une fois à l'employeur de bien vouloir discuter d'une solution provisoire pour résoudre les problèmes de maintien de l'effectif qui découlent de la classification des conseillers en rémunération au niveau AS-2. Nous n'avons toujours pas reçu de réponse de Mme Jauvin, mais je m'attends à ce que nous recevions la même réponse que celle que Mme Boudrias a donné au comité en décembre. Quand le député Mark Holland lui a demandé si l'employeur était prêt à prendre des mesures à court terme pour résoudre le problème de la classification, elle a répondu: « Nous avons donc convenu avec l'Alliance que notre étude portera sur le groupe PA dans sa totalité. »
Comme Rick Burton avant elle, elle a affirmé que le projet de réforme de l'ensemble du groupe PA permettrait de résoudre le problème de classification des AS. Une chose doit être bien claire. L'entente concernant l'examen de la classification du groupe PA a d'abord été annoncée par l'employeur le 8 mai 2000. Cela n'a pas été négocié avec l'Alliance. L'employeur croit qu'il a le droit de procéder unilatéralement à la classification et il ne s'est jamais entendu avec un syndicat pour élaborer conjointement une norme de classification pour la fonction publique fédérale.
En avril 2006, l'AFPC, le Conseil du Trésor et l'AGRHFPC ont accepté d'émettre une déclaration conjointe indiquant leur désir de s'engager à entreprendre une révision de la classification du groupe PA. Plus précisément, cette entente prévoyait une première phase de six à huit mois pendant laquelle nos représentants respectifs allaient se réunir pour établir un processus et un échéancier pour l'établissement d'une nouvelle norme visant le groupe PA.
La première phase n'a jamais eu lieu. Plus de 20 mois se sont écoulés depuis que l'AFPC et l'employeur ont signé cette déclaration conjointe. Mme Boudrias l'a plus ou moins reconnu lorsqu'elle vous a dit, le mois dernier, que le travail n'avait pas encore commencé.
Nous jugeons inacceptable que l'employeur présente la réforme de la classification du groupe PA comme la solution au problème de classification des conseillers en rémunération AS. Rien ne permet de croire que l'employeur a investi les ressources et l'énergie nécessaires pour réaliser bientôt une réforme de la classification du groupe PA et le problème des conseillers en rémunération AS est immédiat et urgent.
Curieusement, alors qu'elle vous a dit, le mois dernier, que la réforme de la classification du groupe PA permettrait de résoudre le problème des AS, quelques instants plus tard, Mme Boudrias a déclaré, et je cite: « Nous n'attendrons pas la conclusion de l'examen général du groupe PA avant d'agir » laissant entendre qu'on était peut-être disposé à prendre une mesure intérimaire. C'est encourageant, mais aucun des échanges entre l'Agence de la fonction publique du Canada et l'Alliance ne permet de croire que l'employeur est prêt à travailler avec nous à une solution ou de savoir ce qu'il serait prêt à envisager et dans quel délai.
Pendant ce temps, le gouvernement continue d'avoir de la difficulté à payer les gens. Un article publié dans La Presse parlait de la situation au centre fiscal de Shawinigan où 200 employés de la fonction publique fédérale, vos employés avaient de la difficulté à se faire payer à temps.
Le fait qu'un grand nombre d'employeurs ont trouvé des moyens de reclassifier les conseillers en rémunération et de les payer à un taux nettement plus élevé témoigne de la nécessité de trouver une solution à court terme. Cela laisse également présager un problème de conservation du personnel pour le Conseil du Trésor et l'Agence de la fonction publique. À moins qu'il n'agisse maintenant pour combler les lacunes, le Conseil du Trésor perdra encore plus de conseillers en rémunération au profit de ces autres employeurs.
Pour conclure, je voudrais remercier encore une fois les membres du comité de prêter attention aux problèmes des conseillers en rémunération. Nous nous ferons un plaisir de répondre aux questions que vous aurez à nous poser pour éclairer vos délibérations.
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Merci, madame la présidente.
Je remercie les témoins. Je remercie également les conseillers en rémunération qui sont réunis ici aujourd'hui, non seulement pour leur présence, mais également collectivement pour tout le travail qu'ils font pour les Canadiens et la fonction publique.
Bien entendu, je suis très inquiet, à cause de ce problème et de ses répercussions sur la paye des employés. Vous exprimez aujourd'hui beaucoup de mécontentement. Vous avez l'impression que vous n'avez pas été entendus et que les questions qu'il faudrait logiquement régler ne le sont pas. On peut certainement dire, je pense, que vous êtes dans l'impasse et que vous n'avez pas le sentiment qu'on prête attention à vos problèmes.
J'ai l'impression que nous avons pratiquement entendu deux conversations parallèles. D'une part, le Conseil du Trésor nous a dit qu'à son avis ce dossier progressait ou qu'il y avait un terrain d'entente. Nous entendons dire aujourd'hui, je pense, que ce n'est pas le cas. Je résume et je vous vois hocher la tête en signe d'assentiment.
Commençons par ce que notre comité peut faire. Que voudriez-vous que nous recommandions ou fassions pour vous aider à sortir de cette impasse? En comparaissant devant nous aujourd'hui, quelles sont les mesures que vous espérez nous voir prendre?
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Je peux vous donner un exemple. Je suis une employée d'Industrie Canada. Je travaille à Statistique Canada depuis octobre 2006. Nous sommes quatre à aider ce ministère où règne la pagaille. Bien entendu, on n'en parle pas dans les journaux, mais l'arriéré accumulé est incroyable. Nous répondons encore à des courriels que les employés ont envoyés à la section de la rémunération en 2006. Nous faisons des calculs de pensions. Nous nous occupons des demandes de rachat du service antérieur. Ce ministère est à court de personnel.
Bien entendu, il perd des conseillers en rémunération chevronnés qui vont travailler dans des organismes où ils sont mieux payés pour le même genre de travail. Ils ont été remplacés. Par exemple, en échange de huit conseillers en rémunération parfaitement qualifiés, ce nouveau programme de formation va leur envoyer huit stagiaires. Ils n'ont aucune expérience. Les conseillers qui sont déjà là doivent faire de la formation en même temps que leur propre travail. Cela ne leur facilite pas la tâche. J'aurais aimé que certains d'entre eux puissent venir ici aujourd'hui, mais ils ont tellement de travail en retard que cela n'a pas été possible. Ce n'est qu'un exemple. Je sais qu'aux Travaux publics, même s'ils disent être parfaitement à jour, ils ne le sont pas vraiment. J'ai parlé à de nombreux conseillers en rémunération.
Le problème des mutations d'un ministère à l'autre se pose toujours dans chaque ministère. Bien entendu, les mutations dans la section de la rémunération ne sont pas ce que nous appelons une urgence. C'est lorsqu'il faut inscrire un employé sur la liste de paye ou l'en retirer à son départ pour la retraite que nous parlons d'urgence. Les mutations ne sont pas des urgences, mais cela se répercute sur les impôts et les déductions. Ces répercussions sont importantes.
Certains sont mutés dans d'autres ministères avec une promotion, mais nous ne pouvons pas rendre cette promotion effective. Nous ne pouvons rien faire tant que les mutations n'ont pas eu lieu. Nous attendons les réponses de sections de la rémunération des différents ministères pour pouvoir procéder aux mutations, mais comme elles ont un énorme arriéré, ce n'est pas leur priorité.
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Merci, madame la présidente.
Mesdames, messieurs, bonjour. Je suis heureuse de vous recevoir.
En décembre dernier, nous avons reçu des gens qui nous ont dit qu'ils avaient un plan d'action afin de régler les problèmes de rémunération, et que ce plan d'action comportait deux volets. Le premier volet visait la communauté des professionnels, et le deuxième volet portait sur les infrastructures de tous les systèmes informatiques, etc. J'aimerais obtenir des réponses assez brèves.
Je voudrais d'abord savoir si chacun des volets a été touché depuis que le gouvernement a semblé vouloir tâcher de résoudre le problème. Autrement dit, a-t-on réglé une partie de la question de la consolidation de la communauté des professionnels en ressources humaines? Et est-on en train de régler le problème des infrastructures?
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Merci, madame la présidente.
Je remercie chacun des témoins pour sa présence ici. Je ne doute pas un instant de votre dévouement envers votre travail et les gens que vous représentez. Je vous en remercie.
Je crois que la question de la classification est le principal sujet qui vous préoccupe. Je crois aussi que vous travaillez à ce dossier au moins depuis l'an 2000, et que nous ne semblons pas avoir trouvé encore de solution.
En tant que nouveau député, il m'aurait été utile de recevoir par écrit certains de vos exposés d'aujourd'hui, car comme vous l'avez dit, c'est une question très complexe, et c'est encore plus compliqué pour quelqu'un comme moi qui ne…
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Merci, madame la présidente.
C'est ma deuxième réunion, mais c'est la première fois que j'interviens. J'ai travaillé à la Commission canadienne des droits de la personne. J'y étais en 1989-1990 quand la plainte a été déposée et j'ai pris connaissance de ce dossier, puisque je travaillais au bureau du secrétaire général. J'ai connu la fonction publique jusqu'aux années 1993: les réorganisations, les équivalences de postes, les postes généraux. Donc, je comprends vos doléances.
Je me rappelle que je ne comprenais rien à mes formulaires T4, quand venait le temps des déclarations de revenu, ni aux T4 modifiés que je recevais plus tard. Donc, je plains l'agent de Revenu Canada qui devait étudier ces documents, parce que ça devait être l'enfer pour lui. Je ressentais également beaucoup de frustration. J'étais très active sur le plan syndical au sein de la fonction publique. Je me rappelle de certaines situations où les représentants du gouvernement arrivaient sans mandat aux tables de négociations. C'est frustrant parce que la recherche et le travail sont faits, mais les membres sont pénalisés. Donc, je suis heureuse de siéger à ce comité et d'aborder cette question en connaissance de cause.
J'aimerais poser une question en lien avec la parution de la nouvelle. Vous avez dit que vous aviez des négociations avec le gouvernement depuis les années 2000. Selon mon expérience, on pourrait remonter encore plus loin, puisque l'histoire semble se répéter.
Depuis l'an 2000, négociez-vous toujours avec les mêmes fonctionnaires? Sinon, avec qui avez-vous débuté ces négociations?
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Merci, madame la présidente, et je souhaite malheureusement encore une fois la bienvenue à nos invités.
Suite à votre comparution antérieure avec les représentants de la Commission de la fonction publique, Mme Barrados, etc., les déclarations que vous nous avez faites aujourd'hui m'inquiètent vivement. Ce n'est pas que je les conteste, mais parce qu'elles diffèrent énormément des témoignages qui nous ont été donnés au nom de la Commission de la fonction publique, au nom de Mme Barrados et au nom du syndicat.
Cela pose vraiment un sérieux problème. Nous venons d'entendre dire à M. Angus que certaines personnes doivent attendre deux ans la réponse à des demandes de renseignements ou autre chose. C'est non seulement inacceptable, mais c'est intolérable.
Notre gouvernement ne peut pas fonctionner de cette façon. Cela m'inquiète vivement et je crains que quelqu'un ait induit notre comité en erreur. Alors qu'on nous avait dit qu'il n'y avait pas de problème, on nous dit maintenant qu'il y en a un. Vous pouvez comprendre la situation dans laquelle se trouve notre comité.
En tant que membre de ce comité, je ne peux pas accepter de voir cette situation continuer éternellement. Il faut y mettre un terme. Je crois que nous avons la responsabilité d'y mettre fin le plus tôt possible. Cela soulève un tas de questions. J'ai énormément de questions à poser concernant le pour et le contre et je pense que d'autres en ont beaucoup également.
J'ai déjà eu plus d'un millier de personnes à mon emploi et je reconnais qu'il coûte beaucoup plus cher de former un travailleur que d'en garder un. Il est beaucoup plus rentable pour tout le monde et beaucoup plus productif de le garder. Cela devrait être une évidence, mais apparemment ce n'est pas le cas. C'est tout simplement inacceptable.
D'un autre côté, il semble que nous n'ayons pas suffisamment de renseignements pour faire les comparaisons nécessaires. Certaines provinces connaissent-elles ce problème dans leur fonction publique? Y a-t-il d'autres pays ayant les mêmes systèmes, des démocraties semblables à la nôtre qui connaissent la même situation?
Je ne pense pas que nous ayons des bases de comparaison suffisantes. Est-ce un problème isolé? Touche-t-il uniquement le gouvernement fédéral canadien ou existe-t-il ailleurs? Quelles sont certaines des solutions envisageables? Que le problème existe ou non ailleurs, nous avons la responsabilité de veiller à ne pas continuer ainsi.
J'ai déjà soulevé cette question en comité. Nous avons des institutions et des entreprises privées qui emploient des centaines de milliers de personnes, comme c'est le cas des banques. Sont-elles dans la même situation? Pourquoi ou pourquoi pas? La complexité ou le roulement ne sont peut-être pas les mêmes. On ne peut pas faire de comparaison directe. Je comprends ces réalités, mais nous pourrions avoir des leçons à tirer dans un sens comme dans l'autre.
Cette étude et votre comparution devant le comité me semblent extrêmement utiles. Nous y attachons énormément d'importance et je pense que le comité devrait non seulement prendre bonne note de votre témoignage, mais également en tenir compte pour choisir la voie à suivre. Madame la présidente, je sais que c'est votre cheval de bataille depuis un certain temps, mais nous avons longuement parlé de cette question sans pouvoir la régler.
Je voudrais que le comité reconnaisse qu'il s'agit d'une importante priorité. Nous devrions y consacrer du temps et formuler des recommandations. Si des déclarations sont contradictoires, nous devons entendre de nouveau certains témoins. Nous ne pouvons pas accepter des déclarations trompeuses ou résultant d'un manque d'information. Les déclarations contradictoires n'ont pas leur place ici.
C'est inacceptable. Je sais que je vous ai pas posé énormément de questions, mais j'étais présent lors de votre comparution antérieure devant le comité et je trouve inquiétant de voir que les mêmes problèmes persistent sans qu'il y ait eu d'amélioration.
Je vais laisser le temps qu'il me reste à mon collègue.
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Merci, monsieur le président.
Je propose une motion et je vais être bref. J'espère qu'une seule séance nous suffira à explorer cette question, car cela soulève un certain nombre de préoccupations.
Il s'agit du projet de train léger. À l'époque, il y avait 10 projets différents faisant l'objet d'un protocole d'entente. Seul ce projet a été visé et cela pendant les élections municipales. Une entente de non-divulgation avait été conclue entre le gouvernement et Siemens au sujet de ce projet. Le ministre de l'Environnement actuel, qui était alors président du Conseil du Trésor, en a divulgué la teneur après avoir obtenu copie du contrat conclu pour le projet de train léger entre la ville d'Ottawa et Siemens PCL/Dufferin. Il a divulgué la teneur du contrat aux médias en la présentant sous un faux jour. De toute évidence, cela a eu d'importantes répercussions sur les élections municipales.
Le ministre a non seulement profité de son poste pour exercer une influence sur le résultat des élections municipales, mais il a présenté un contrat sous un faux jour et a peut-être violé une entente de non-divulgation. Je crois donc important d'examiner ces questions pour établir exactement ce qui s'est passé et quel rôle a été joué pour influencer le résultat de ces élections. Telle est la raison d'être de la motion dont je saisis le comité aujourd'hui.
Mme Folco désire proposer un petit amendement pour resserrer un peu la liste des témoins, car c'était formulé de façon un peu trop générale dans la motion.
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Merci, madame la présidente.
L'amendement que je propose ne change rien à l'esprit de la motion de mon collègue M. Holland, mais il suggère qu'un nombre restreint de personnes soient appelées à témoigner, de sorte que nous puissions aller assez rapidement au coeur du sujet. Je ne change rien au premier paragraphe. Je vais donc passer tout de suite au deuxième, qui se lit comme suit:
Que le Comité tienne une séance, avec éventuellement d’autres séances si le comité l’estime nécessaire, pour entendre des témoins, notamment [...]
Après le mot « notamment », je voudrais retirer les sept lignes qui suivent et qui constituent le reste du paragraphe. Tous les noms se trouvant dans ce paragraphe seraient retirés, et on inclurait à la place les noms suivants: M. Wayne Wouters, secrétaire du Conseil du Trésor du Canada, Mme Christa Wessel, avocate à Siemens Canada, M. Kent Kirkpatrick, directeur municipal à la Ville d'Ottawa, M. Rick O'Connor, procureur à la Ville d'Ottawa, et M. Réjean Chartrand, ancien directeur du Développement économique et des Projets stratégiques à la Ville d'Ottawa.
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En effet, Raymonde. J'en ai été victime juste avant l'ajournement de Noël. J'ai été accusé sans preuve et sans aucune raison. Alors en effet, je crois savoir de quoi je parle, Raymonde.
C'est inutile. La semaine dernière, il y a eu l'attaque contre Dimitri Soudas. Stéphane Dion a dû retirer ses critiques parce qu'elles étaient diffamatoires à l'extérieur de la Chambre des communes. Nous avons vu Ruby Dhalla accuser le ministre de la Justice d'un crime en dehors de la Chambre des communes et elle a dû présenter ses excuses et se rétracter. La semaine dernière, Dimitri Soudas s'est fait attaquer sans aucune preuve. C'était en première page du Globe and Mail. Les médias ont démenti cette histoire le lendemain parce qu'elle ne reposait sur rien. Nous allons maintenant inviter un tas de gens à comparaître devant le comité au sujet d'une question sur laquelle le Commissaire à l'éthique a déjà rendu un jugement en disant qu'aucune faute n'avait été commise.
Je crois que notre comité a très bien fonctionné jusqu'ici, madame la présidente. Nous avons reçu un certain nombre de personnes qui nous ont ouvert les yeux sur un certain nombre de sujets différents. Nous avons déjà un programme très chargé. Nous avons déjà adopté un certain nombre de motions pour étudier des questions très importantes pour la fonction publique, pour la gestion du gouvernement, des sujets que notre comité est chargé d'étudier.
Le comité n'a pas pour mandat de se demander si un ancien président du Conseil du Trésor a fait ou n'a pas fait une chose qui, selon ce que le Commissaire à l'éthique a déclaré il y a un an et demi, ne pose aucun problème. Notre comité a pour mission de superviser la gestion et le fonctionnement du gouvernement. Tel est le mandat de notre comité. Nous avons déjà un emploi du temps très chargé.
Si c'est le début des excès qui guettent les comités parlementaires à l'approche d'une campagne électorale, ce n'est pas fini. Et c'est absolument inutile.
Madame Folco, je vous souhaite la bienvenue à votre première réunion.
J'ai beaucoup réfléchi à cette motion, car j'ai eu l'impression qu'elle visait à chercher la faille, ce qui me met mal à l'aise. J'ai demandé à M. Holland s'il existe des preuves justifiant que notre comité s'intéresse à la question. Il a répondu que nous l'examiner en une journée.
L'absence de limite m'inquiète et je préférerais donc inscrire dans la motion que nous nous réunirons pendant une journée. Si nous décidons par la suite qu'il y a des preuves, nous pourrons nous réunir de nouveau.
J'hésiterais beaucoup à le faire devant les caméras de télévision. J'estime que ce serait inapproprié. Si nous procédons à cet examen, nous allons devoir en définir très clairement les paramètres. Le problème existe ou il n'existe pas. S'il existe, nous allons l'examiner, mais j'hésiterais certainement à faire comparaître des gens sous l'oeil des caméras de télévision. Cela me semble inapproprié pour le moment, car nous ne savons pas ce que nous recherchons.
Personnellement, si nous avons suffisamment de preuves, je serais pour une journée de séance. Voyons ce qu'il en est et, si au bout de cette journée, nous estimons que c'est justifié, j'envisagerai d'aller plus loin.
Madame la présidente, je vous demande des lignes directrices très claires afin d'éviter qu'une grenade ne soit dégoupillée au beau milieu du comité.
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Sans vouloir répéter tout ce qu'a dit mon collègue, je m'inquiète pour deux raisons bien réelles. Comme plusieurs membres du comité, je tiens à ce que nous soyons un comité de surveillance comme prévu au départ. Notre comité reste généralement relativement non sectaire dans la mesure où les contraintes parlementaires nous le permettent. Je crains fort que cette motion ne nous lance sur un terrain glissant et que nous ne puissions plus faire machine arrière.
Je prédis que si nous nous lançons sur ce terrain glissant, nous allons créer tout un cirque. Ce sera inévitable et cela ira à l'encontre de la raison d'être de notre comité. Ce sera surtout au détriment des dossiers dont nous sommes saisis et que nous devons examiner.
Les témoins que nous avons reçus ici aujourd'hui en sont un bon exemple. Ils ont comparu un certain nombre de fois devant le comité. Nous n'avons pas encore de propositions concrètes, d'évaluations ou de rapports, ni même une idée de ce que nous devons faire. Nous avons un certain nombre d'autres question similaires à examiner et il ne faudrait pas, à mon humble avis, que cela fasse les frais de la politique partisane. Sans vouloir offenser M. Holland qui a son rôle à jouer en tant que membre de l'opposition, je crois que ce n'est pas la bonne façon d'être constructif, d'apporter une contribution positive au comité et d'obtenir les résultats dont les gens que nous représentons ont besoin.
Nous avons des responsabilités, non seulement envers nous-mêmes et le comité, mais envers tous les représentants qui sont venus témoigner devant nous. Ils nous ont fait part de leurs problèmes et de leurs situations en nous demandant notre aide, nos conseils, notre appui, etc. Quel message allons-nous leur envoyer? Préférons jouer un jeu politique au lieu de nous attaquer à certains des problèmes qui sont vraiment importants pour eux?
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J'en reviens à cette question et, comme je l'ai dit, c'est un terrain glissant. Une fois que vous vous y lancez, d'après mon expérience — je suis ici depuis seulement trois ans et demi ou peut-être quatre ans, mais cela fait une trentaine d'années que j'observe ce genre de choses… Nous allons tout à coup perdre de vue notre principal objectif et notre raison d'être pour de mauvaises raisons. Notre réputation en souffrira énormément. Nous allons ouvrir la boîte de Pandore et ce sera embarrassant non seulement pour le comité, mais aussi certains de ses membres, surtout quand la machine sera lancée.
Il y a déjà eu une enquête policière. C'est une affaire classée en ce qui concerne les personnes que nous parlons d'inviter à comparaître. Cela ne nous mènera nulle part. Dans tous les autres cas où des accusations ont été portées, ces questions sont devant les tribunaux. Nous ne pouvons certainement pas interroger les témoins à propos de déclarations qu'ils pourraient avoir à faire devant un tribunal.
Je pense donc que nous allons nous retrouver en mauvaise posture. Nous ne pourrons pas obtenir des réponses fermes, car les gens ne pourront pas répondre ou ne voudront pas jouer le jeu.
Madame la présidente, je tiens à dire, toute considération politique mise à part, que nous devons faire notre travail en nous occupant des questions dont nous sommes saisis. Autrement, nous pourrions tous nous mettre à proposer des motions injustifiées comme celle-là. Nous n'en finirons jamais. Occupons-nous des véritables problèmes dont nous sommes saisis et qui exigent une solution.
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Ces témoins seront là pour répondre à deux grandes questions. D'abord, y a-t-il eu une entente de non-divulgation entre le gouvernement et Siemens-PCL/Dufferin? Certaines stipulations de ce contrat ont-elles été violées? C'est une question importante.
Deuxièmement, nous savons que le ministre a obtenu la copie du contrat à la condition que ce document reste confidentiel, qu'il en a ensuite divulgué la teneur et qu'il l'a peut-être présentée sous un faux jour dans l'intérêt d'un candidat à la mairie, ce qui a eu une influence importante sur le résultat des élections municipales. Si c'est vrai, c'est certainement très grave.
Avec cette liste de témoins, nous essayons d'établir si c'est effectivement ce qui est arrivé. Si c'est le cas, cela constitue, bien entendu, une infraction très grave. Voilà pourquoi ces personnes figures dans la liste, y compris le secrétaire du Conseil du Trésor. Nous voulons savoir quelles étaient, selon le Conseil du Trésor, les dispositions de l'entente de non-divulgation qu'il avait conclue. Était-il obligé de respecter cette entente conclue avec Siemens?
Cette histoire et la direction qu'elle prend continuent de m'inquiéter. Comme je l'ai dit, le Commissaire à l'éthique a clairement déclaré que cette affaire ne justifiait même pas une enquête, qu'il n'est pas nécessaire de l'examiner. Je peux vous dire que si cela dégénère en foire d'empoigne où certains vont se comporter comme ils en ont l'habitude et lancer des attaques personnelles, notre comité va rapidement perdre le contrôle de la situation.
Madame la présidente, je vous rappelle que nous avons déjà adopté de nombreuses motions pour faire comparaître Passeport Canada devant le comité. C'est important. Nous nous rapprochons de la saison estivale des voyages et les gens demandent un passeport. L'été dernier, tous les parlementaires ont reçu beaucoup de lettres d'électeurs mécontents.
Nous avons demandé à Revenue Canada de comparaître devant le comité. Nous voulons aussi réexaminer le programme immobilier du gouvernement fédéral. La directrice générale de la Fondation Héritage Canada va comparaître. C'est Mme Bourgeois, je crois, ou peut-être Mme Faille qui a fait valoir, à juste titre, que nous devions comprendre l'importance que les édifices patrimoniaux revêtent dans tout programme d'acquisition du gouvernement. Nous avons déjà étudié cette question. Nous voulons aussi faire comparaître Intégrité du secteur public Canada pour discuter de questions importantes à ce niveau-là.
Nous avons également réservé un certain nombre de journées pour nous pencher sur la Commission des nominations publiques et toute la question de Linda Keen et Gary Lunn. Le sujet a été abordé à la période des questions à la Chambre des communes et dans les médias. Nous l'avons soulevée à plusieurs reprises.
Je crois important que le bon travail du comité ne se trouve pas relégué à l'arrière-plan à cause de cette motion. Madame la présidente, j'espère que vous ferez comprendre aux membres du comité et au greffier l'importance…
Nous avons déjà voté en comité sur un certain nombre de motions. J'ai ici la liste des motions. Je ne vais pas vous la lire. Nous avons aussi les groupes comme BMO et RBC qui doivent comparaître, mais qui n'ont pas encore confirmé leur présence. Nous voulons les faire venir.
Nous devons respecter la démocratie dans ce comité. Nous avons tenu un certain nombre de votes sur des questions importantes. Nous avons beaucoup de pain sur la planche. De toute évidence, le seul but de cette motion est d'aller à la pêche. Nous savons pourquoi elle a été proposée au comité. Ce n'est pas dans une intention honnête, mais seulement à des fins politiques. Ce n'est qu'un jeu.
Nous avons un grand nombre de questions sérieuses à examiner. J'avertis les membres du comité que s'ils votent pour cette motion, ils risquent de laisser de côté une bonne partie du bon travail déjà accompli. Je ne pense pas que ce soit souhaitable.
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Merci beaucoup, madame la présidente.
D'après les réactions des autres membres du comité autour de la table, j'ai l'impression que cette motion sera adoptée. S'il est nécessaire d'obtenir la réponse à certaines questions, obtenons ces réponses.
Madame la présidente, je me demande si vous pourriez nous apporter certaines précisions. Je pense que l'on tient, des deux côtés de la table, à ce que personne ne soit traîné dans la boue.
Le Commissaire à l'éthique s'est déjà prononcé. L'OPP a rendu sa décision. Tous les gens de l'extérieur qui se sont penchés sur la question considèrent que l'affaire est classée. Néanmoins, nous aurons la possibilité de faire comparaître d'autres personnes. Je me demande si vous-même ou le greffier pourrait nous dire ce qui a été prévu pour éviter que des gens ne soient traînés dans la boue et s'il y a des mesures que vous seriez prête à prendre pour que cela n'arrive pas afin que cette enquête du comité ne devienne pas un véritable cirque, comme l'ont dit mes collègues.
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Merci, madame la présidente.
J'ai deux petites choses à dire. Bien entendu, le Comité des comptes publics s'est déjà penché sur cette situation et a pris collectivement, et c'est tout à son honneur, la décision de ne pas trahir ses responsabilités et sa raison d'être.
Néanmoins, je m'inquiète sérieusement de ce qui vient de se passer au sein de notre comité. Profitant de l'immunité parlementaire, M. Holland a tenu des propos diffamatoires et a déjà fait des allégations d'irrégularités contre un ministre, ici-même au comité. Cela laisse présager de ce qui arrivera si nous acceptons que le comité soit le jouet de la politique partisane au lieu de nous acquitter de nos véritables responsabilités gouvernementales.
La diffamation a commencé alors que nous discutons seulement de la question. Si c'est dans cette voie que le comité veut se lancer, je vais trouver la situation très embarrassante, comme bien d'autres personnes ici, avant que nous n'en ayons terminé avec cette histoire.
C'était une attaque en règle, Mark.
Je ne m'étendrai pas sur le sujet, mais je tiens à réaffirmer l'importance de ce comité, qui est nouveau dans l'histoire du Parlement et qui un mandat large mais quand même relativement ciblé. Il est large parce qu'il peut viser les activités du gouvernement, mais il est ciblé en ce sens que nous devons superviser la façon dont les décisions sont prises. Dans ce cas-ci, de toute évidence à des fins politiques, on veut transférer dans la sphère fédérale une affaire concernant un contrat municipal et non pas fédéral dans le but d'en débattre et de porter des attaques et des critiques. C'est ce dont il s'agit ici.
Je pense que notre comité a fait un excellent travail. Madame la présidente, vous avez très bien joué votre rôle et nous avons été saisis de nombreux dossiers. Nous avons commencé la législature du mauvais pied avec la nomination de Gwyn Morgan. Nous avons réussi à nous en remettre et à rétablir notre professionnalisme. Nous avons beaucoup de questions à examiner. Je crois que nous devons continuer à travailler dans le même esprit.
Tel qu'il est libellé, le premier paragraphe de la motion mentionne directement l'ancien président du Conseil du Trésor. Il s'agit là d'une décision sans précédent. Nous demandons à d'autres personnes de se prononcer sur une décision que le ministre a prise ou n'a pas prise. Il n'aura pas la possibilité de s'expliquer. Je me demande si nous ne devrions pas parler plutôt de « la décision du Conseil du Trésor » ou d'autre chose. En fait, nous demandons à d'autres gens de parler de ce qu'il avait peut-être en tête. Je me demande si telle est vraiment l'intention de la motion initiale.
Cela dit, c'est une chose que le comité devrait peut-être examiner.
Madame la présidente, vous venez de parler de justice et comme nous voulons tous que ce soit équitable, bien entendu, peut-être pourrions-nous, avant la tenue de cette réunion, rencontrer les juristes de la Chambre pour discuter…