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Merci, madame la présidente et membres du comité.
Je suis heureuse de me présenter devant le comité au nom de l'Alliance de la Fonction publique du Canada et je vous remercie de nous en donner l'occasion. Je suis accompagnée cet après-midi, comme l'a dit madame la présidente, de Mike McCracken, le président-directeur général d'Informetrica. Son entreprise canadienne de propriété privée se spécialise dans la recherche en économie quantitative.
L'AFPC a commandé à l'entreprise de M. McCracken une analyse de la phase un du projet immobilier. Il n'est pas un secret que nous sommes d'avis que la cession-bail de plusieurs immeubles appartenant à la population canadienne était un mauvais marché pour les citoyens et les citoyennes du pays. M. McCracken a également conclu que c'était un marché désastreux pour les contribuables.
Dans un moment, il fera pour vous un survol de son analyse, mais permettez-moi d'abord de passer brièvement en revue certaines de nos préoccupations concernant la cession-bail du premier lot d'immeubles. Comme il n'existe pratiquement aucun détail sur la phase deux du projet immobilier, il est difficile de faire des commentaires sur le sujet. Nous pouvons seulement examiner les récentes transactions et faire des hypothèse sur ce que pourrait comporter cette deuxième phase du projet.
Nos préoccupations reposent sur la conviction que la vente de ces actifs équivaut à la privatisation de l'espace public. Étant donné que la population canadienne est littéralement bombardée à chaque instant de messages commerciaux, d'images et de valeurs commerciales, la perte de tout espace public est un enjeu sérieux.
Essentiellement, ces immeubles sont l'infrastructure des services publics que les membres de l'AFPC livrent à la population canadienne. Nous estimons que la vente de ces immeubles diminue davantage le rôle et le leadership du gouvernement canadien dans nos collectivités et soutient l'idée qu'un gouvernement moins interventionniste est un meilleur gouvernement.
Les immeubles en question appartiennent à la population canadienne. Votre comité, qui représente la population, s'est opposé avec raison au caractère secret de la vente des immeubles par le gouvernement. Votre appel à un moratoire sur la vente était tout à fait approprié et perspicace, étant donné l'injonction de la Cour fédérale relative à l'opposition de la bande de Musqueam concernant ses revendications territoriales non résolues.
L'information demandée par votre comité n'a pas été divulguée. La population canadienne a été tenue dans l'ignorance concernant les plans de vente de nos immeubles par le gouvernement. Certains détails liés à la vente ont été révélés depuis, mais pas tous, après l'annonce de la transaction. Si l'on souhaite louanger un bon comportement, alors le gouvernement mérite qu'on le félicite pour le peu de publicité entourant ces ventes. Toutefois, certains documents clés, dont le bail Larco, n'ont pas été divulgués.
De fait, les détails les plus importants, les vrais chiffres inscrits dans un prospectus préparé pour les soumissionnaires sous forme de note de service dite d'« information confidentielle » demeurent toujours secrets. Cette note de service d'information confidentielle comprend une description de chaque immeuble. Elle fournit les détails utiles à un soumissionnaire potentiel pour préparer une offre d'achat. Elle comprend un relevé du revenu net d'exploitation. On y décrit les dépenses d'exploitation, les impôts, les frais de gestion, les revenus qu'engendre le stationnement et autres renseignements du même genre. On y trouve aussi un tableau détaillé des améliorations apportées aux immobilisations que devront payer les nouveaux propriétaires.
Sans les détails précisés dans la note de service d'information confidentielle, il est impossible d'évaluer convenablement la vente. Je suppose que Travaux publics a probablement retenu ce document confidentiel et ne l'a même pas remis aux membres du gouvernement faisant partie de votre comité.
De vagues assurances qu'il s'agit d'une bonne affaire ne suffisent pas. Lorsque vous verrez les chiffres, je crois que vous conclurez, tout comme Informetrica, que les contribuables ont payé cher cette transaction.
Vous vous demandez peut-être « Comment peut-elle affirmer une telle chose »? À vrai dire, l'AFPC a obtenu une copie de la lettre de service d'information confidentielle. On nous a remis ce document à condition de le garder secret. C'est pourquoi, à moins que le ministre de Travaux Publics Canada ne nous libère de cette promesse, nous ne pouvons vous remettre ce document. Nous pouvons toutefois vous faire part de l'analyse du document et pour ce faire, je cède maintenant la parole à Mike.
Le document que je vous ai remis n'est qu'un résumé de ce dont je vais vous parler. Si vous avez d'autres questions, nous essaierons d'y répondre au fur et à mesure.
En gros, le marché porte sur la cession d'immeubles en échange de liquidités, et les nouveaux propriétaires s'engagent à faire certaines améliorations aux immeubles, pas toutes mais celles qui sont publiées dans un échéancier que les bailleurs se sont fait dire qu'ils devraient respecter. Ces travaux représentent environ 60 à 70 p. 100 des dépenses en capital connues et prévues. Cela varie d'un immeuble à l'autre.
Le gouvernement, en même temps, s'engage à verser un loyer pour les locaux pendant 25 ans, indexé à 2 p. 100, bien qu'on ne sache pas clairement si c'est 2 p. 100 du PIB, ce qui pourrait être différent, et il a une option de renouvellement pour une période de deux à dix ans au taux du marché à ce moment-là. Mais nous partons ici d'une série de montants des baux. Il est intéressant de souligner, selon un examen des ébauches antérieures de ces documents, que les montants de loyer par pied carré dans le document final semblent avoir augmenté en moyenne d'environ 2 $ par pied carré pour les locaux sur lesquels les gens ont finalement fait une soumission.
Le locataire, soit le gouvernement, dans le cadre de la démarche de location, est censé payer tous les coûts d'exploitation et tous les coûts d'immobilisations non spécifiés comme étant la responsabilité du bailleur. Alors c'est encore le gouvernement qui assume le risque — et une grande part de la discussion sur le sujet, en général, portait sur le transfert du risque — de dépassement des coûts d'exploitation et le risque de besoins additionnels en capital.
Il y a une option, au bout des 25 années, aussi, qui permet au gouvernement de renoncer aux édifices et ne pas continuer de les louer au taux du marché ou de continuer de les louer. Il peut aussi acheter les immeubles à la fin de cette période. Tout cela est fait sur la base de la valeur du loyer à la fin de la période. Donc, c'est la valeur indexée sur 25 ans divisée par ce qu'on appelle le taux de capitalisation. Ce taux est précisé dans le bail. Il n'a pas été rendu public. Nous avons fait l'hypothèse qu'il semble être de l'ordre de 6 p. 100 mais certains des autres documents et commentaires qui ont été diffusés sont fondés sur des chiffres nettement plus élevés et si c'est le cas, bien entendu, cela aurait une incidence sur le coût des exercices ultérieurs.
Il y a diverses manières de voir les choses. On peut, par exemple, partir de ce qui arrive dans la première année, soit en 2008, disons. Pour l'édifice Hays, le gouvernement assumait auparavant 5 millions de dollars nets en coûts d'exploitation, et tirait un revenu net de stationnement. Il paiera maintenant 20 millions, ce qui est le montant du loyer, et il perdra le stationnement entre-temps, etc.
Nous avons fait l'examen des sept propriétés. À l'origine, il portait sur neuf propriétés, mais les deux immeubles de Vancouver ont été soustraits de cette présentation, puisque leur vente est encore incertaine. Je pense que c'est la meilleure description qu'on puisse donner de la situation pour l'instant. Avec certaines des récentes revendications sur certains immeubles d'Ottawa, l'incertitude pourrait s'accentuer avec le temps aussi, si d'autres y voient une occasion de mettre de l'avant leurs exigences ou besoins.
Cet écart se creusera avec le temps comparativement à ce qu'on voit ici pour la première année. À cause de l'indexation, les coûts d'exploitation qu'assume le locataire, selon nous dans les deux cas, avant et après, seraient les mêmes. Là encore, on peut se demander si ce sera le cas ou non.
Sans la vente, le gouvernement devait assumer un coût en capital d'environ 105 millions sur la période de 25 ans pour ce qui devait être fait au plan des grandes réparations. Le bailleur a signalé sa volonté d'accepter 70 millions de ces frais, ou environ 68 p. 100 au total. Cela varie de 50 à 90 p. 100 ou 50 à 89 p. 100, selon l'immeuble auquel on s'intéresse.
La seule chose dont j'aimerais m'assurer que vous vous rappeliez, c'est que ces chiffres sont pour les coûts en capital indiqués dans l'annexe. Tout ce qui n'est pas indiqué devra être exécuté par le gouvernement à titre de locataire, comme ce serait le cas s'il en était toujours propriétaire, alors nous n'avons pas essayé de signaler cela dans l'analyse comme un élément différentiel.
Ce que nous appelons la valeur nette actuelle de cette portion du bailleur — autrement dit, le montant qu'on devrait mettre de côté pour financer tous ces changements aujourd'hui — est de l'ordre de 54 millions de dollars. C'est donc la valeur de cet élément particulier.
En résumé, les chiffres entourant ces projets, pour les sept immeubles, le revenu dans ce que nous appelons cette valeur nette actuelle, est d'environ 1,2 milliard de dollars. Il y a une valeur résiduelle sur les immeubles au moment où il y a cette possibilité d'option, dans 25 ans. Nous l'estimons à environ 522 millions de dollars. Le capital qui est fourni par le bailleur constitue une réduction de 54 millions de dollars des coût pour le gouvernement. Le total est de 1,7 milliard de dollar. Le prix de vente, aussi près qu'on puisse le déterminer, est de 1,4 milliard de dollars pour les sept immeubles. Cela représente une perte pour le contribuable d'environ 366 millions, je le répète, en valeur nette actuelle d'aujourd'hui.
Cette perte, bien entendu, porte sur une période de 25 ans. Nous n'avons compté que 25 ans parce qu'après 25 ans, les arrangements sont tels que le loyer est fonction de la valeur du marché à ce moment-là, et on considérerait normalement que la valeur du marché serait celle qui représenterait l'équilibre entre la valeur des immeubles et les paiements pour l'utilisation de ces immeubles, mais c'est pendant les 25 premières années que le montant du bail est fixe et qu'il y a cette clause d'indexation qui est intégrée.
Ainsi avez-vous au moins une idée des chiffres. Je pense que l'impression générale est que les paiements sont généreux. Les risques sont encore assumés par le locataire, en termes de coûts nets d'exploitation et de coûts additionnels en capital. Le fait que les chiffres qui sont ressortis de certaines des études déposées, — particulièrement une étude de la Deutsche Bank aussi bien que des études de la Banque de Montréal — semblent tellement faibles, vient de la notion que la valeur résiduelle de ces immeubles est généralement très faible, à tel point qu'on se demande pourquoi ils se sont donnés la peine d'y assigner un chiffre.
Bien entendu, s'il est vrai qu'ils valent tellement peu, on pourrait supposer que le gouvernement trouverait avantageux de les racheter à faible prix et de rétablir la situation à ce qu'elle est aujourd'hui. Par contre, ce que nous pensons, c'est que la valeur de ces immeubles, s'ils sont bien entretenus, comme ils devraient l'être, sera nettement supérieure à ce qui était indiqué dans ces autres études. Cela hausserait nettement la valeur de cette transaction, parce que non seulement on s'engage à assumer ces coûts de loyer pendant 25 ans en tant que gouvernement, mais on dit « nous allons aussi renoncer à tout droit que nous pouvons avoir sur cet immeuble en vous les transférant plutôt que de le garder ».
Je vais rendre la parole à Patty qui fera les observations de clôture.
Mme Patricia Ducharme: Aviez-vous parlé de l'efficacité du secteur privé?
M. Michael McCracken: Je le pourrais.
Permettez-moi de parler d'un enjeu qui a fait surface. Il y a une des choses qui a été affirmée, et c'est que le secteur privé, s'il exploitait ces immeubles, pourrait réaliser un gain de 20 p. 100 sur les coûts d'exploitation. Nous n'en avons trouvé aucune preuve. Nous avons demandé à voir une étude de DPW qui, en principe, portait sur les questions, qui date de quelques années, mais nous devrions comprendre — ou du moins, à ce que je comprends de la situation actuelle — que le secteur privé est déjà chargé à contrat, dans la plupart des cas, d'assurer l'entretien continu de ces immeubles. Alors on peut se demander où ces fournisseurs de service ont caché leurs gains, parce que ces coûts d'exploitation que nous voyons sont censés représenter les coûts d'exploitation réels de l'immeuble.
Le deuxième problème, toutefois, c'est que si, en fait, leur expertise, etc. leur permet de réaliser ces gains, je suggérerais qu'on intègre ces facteurs à vos estimations. Alors pourquoi ne pas assumer vous-mêmes la responsabilité des coûts d'exploitation — et ceux-ci n'en sont pas. C'est un loyer super net, le net signifiant que tout ce qu'ils peuvent encore laisser à la charge du gouvernement, ils le laisseront. Mais si on pense vraiment qu'on peut exploiter l'immeuble pour 20 p. 100 de moins, on devrait proposer un loyer brut; alors on ferait la preuve des économies qu'on peut réaliser, parce que ces économies seraient pour nous.
Dans ce cas-ci, chaque incitatif que je vois incite le propriétaire à augmenter les coûts d'exploitation, à les faire assumer aux locataires, à préserver la valeur de l'actif qui lui appartiendra immédiatement, et à augmenter la valeur qu'aura l'immeuble dans 25, 35 ou 45 ans. Oh, oui, en passant, il y a aussi le droit de gestion qui est un pourcentage des coûts d'exploitation. Tout cela me porterait à demander comment les frais pourraient être inférieurs dans cette situation.
Voilà pour les coûts d'exploitation. Et comme je l'ai dit, nous n'avons pas vu cette étude selon laquelle il y aura 20 p. 100 de gains d'efficience par rapport à la situation actuelle.
Merci.
La première chose, c'est que nous n'avons reçu aucune indication de ce qu'ils utilisaient, alors nous avons employé ce que nous pensions être le taux approprié, ce qui était le coût de l'emprunt pour le gouvernement fédéral à ce moment-là. Alors la plus grande partie du travail que nous avons fait pendant la première ronde de nos démarches de soutien du groupe était fondée sur un taux de 4 p. 100. Nous en avons essayé plusieurs, tout de même, soit 4,5, 5 p. 100, etc.
Nous avons ensuite répété le travail après qu'ils aient publié certaines de leurs études, parce qu'à un endroit, il était stipulé que le bailleur était censé appliquer 4,7 p. 100. Alors nous avons dit « Voyons à quoi cela ressemble avec ceci, et si nous pouvons obtenir le genre de chiffres qu'ils obtiennent. ». Mais alors, ce que l'on constate, c'est que ce taux n'est appliqué comme escompte que sur les montants de loyer versés, et que des taux beaucoup plus élevés sont appliqués à d'autres fins — en particulier, pour essayer d'attribuer un chiffre à la valeur résiduelle de la propriété après 25 ans.
La Deutsche Bank a suggéré que l'escompte qui devrait être appliquée est l'actuel taux de 9 p. 100, ce qui en fait enlève toute valeur à n'importe quelle analyse qui est faite. Ils n'expliquent pas d'où ils tirent ce taux, bien que c'est un chiffre que tout promoteur immobilier voudrait sans aucun doute obtenir sur n'importe quelle transaction.
L'autre modalité, ou l'autre chiffre qui apparaît est un taux d'escompte de 6 p. 100, qui est fondé sur l'évaluation de l'immeuble. Il est fondé sur l'expérience du secteur privé, sur une longue période, de propriétés qui n'ont pas toujours été occupées en permanence par les locataires, lesquels ne payaient pas nécessairement toujours le loyer, alors il y a un escompte sur la valeur de l'immeuble. Quand on essaie d'acheter un immeuble, on se dit « Quel est le montant le plus bas auquel je puisse m'attendre? Combien cela fait s'il est divisé par — disons, 0,06 par rapport à 0,045 ou 0,047? » Dans ce cas, cela aurait l'effet net de réduire cette valeur résiduelle ou la valeur de l'immeuble de façon plus générale.
Je le répète, on n'est pas clairement sûrs que, dans ce cas-ci, il faudrait appliquer ce type de taux d'escompte, pour deux raisons. L'une est qu'à en croire la banque centrale, nous sommes dans une nouvelle conjoncture d'inflation de 2 p. 100 ou moins. L'expérience du passé, des années 1980 et du début des années 1990, de taux d'inflation nettement plus élevés aurait pu colorer votre vision de ce que pourrait être le taux d'escompte approprié à appliquer.
L'autre chose, dans toute cette transaction, dont on ne parle pas à toutes les occasions comme, selon nous, ce devrait être le cas, c'est qu'il s'agit ici du gouvernement. C'est un gouvernement qui peut emprunter des fonds à un taux inférieur à celui que paierait n'importe qui d'autre au Canada. Alors, nous avons été frappés que ceci puisse vraiment être le seul choix.
S'ils vendent ceci, dans le but avoué de faire de l'argent, de recueillir 1,4 milliard de dollars, pourquoi ne pas aller tout simplement emprunter 1,4 milliard de dollars? Qu'est-ce que cela coûterait? Actuellement, un tel emprunt coûterait entre 4 et 5 p. 100, selon les modalités et la nature de la structure de l'entente que vous auriez. Pourquoi voudriez-vous vendre votre actif, quand quelqu'un d'autre doit emprunter de l'argent à 6 ou 9 p.100 pour pouvoir vous l'acheter?
Le taux d'escompte dans les transactions d'un gouvernement m'apparaît comme nécessitant un traitement spécial, parce qu'il est spécial. Il est en mesure de fournir ce financement et cet emprunt sans risque, bien au-delà des capacités de toute autre personne de l'autre côté de la transaction.
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À mon avis, et ce n'est que mon interprétation personnelle, la valeur de la propriété a fait l'objet de toute une polémique au début, et si vous vous en souvenez, le
Globe and Mail a publié des estimations de la valeur des propriétés.
Si vous regardez les documents qui ont circulé, comme l'étude de la Banque de Montréal et de la Banque royale, vous verrez que les chiffres se rapprochent de ceux du Globe and Mail, et ils sont probablement à l'origine de l'article du journal. Mais le gouvernement voulait évidemment montrer qu'il faisait une bonne affaire et qu'il faisait plus d'argent que ce qui avait été prévu au départ.
Alors ce qu'ils ont fait, c'était un très simple ajustement, ce qui est peut-être la meilleure façon de dire les choses. Je ne dirais pas que c'était une ruse. Le prix du loyer a été révisé à la hausse d'environ 2 $ le pied carré dans toutes les immeubles entre le moment où l'appel d'offres a été lancé et les études préliminaires sur lesquelles ont été fondées les études de la Banque royale et de la Banque de Montréal et les fuites au Globe and Mail, etc.
Ils étaient donc déjà déterminés à faire mieux, parce qu'ils disaient « Nous allons vous donner plus d'argent, et vous devriez payer davantage. Nous allons vous donner 2 $ le pied carré de plus pendant 25 ans. Cela a une certaine valeur pour vous, n'est-ce pas? » Évidemment que oui, et c'est pourquoi les prix proposés dans les soumissions étaient égaux ou légèrement supérieurs à ceux qui avaient paru dans ces premiers articles. Mais dans l'intervalle, la valeur du bail avait augmenté de 2 $ le pied carré, en moyenne.
Je n'ai pas ces documents ici, mais nous avons ces deux colonnes de baux, les sommes dans les deux documents différents. Si vous ne les avez pas dans les documents qui vous ont été remis, nous serions ravis de vous les fournir. Je crois que nous pouvons faire cela.
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Merci, madame la présidente.
J'ai présenté une motion au greffier — parce que je crois que les détails sont très importants — pour que nous demandions au ministre de nous communiquer tous les documents pertinents liés aux notes confidentielles. Ces documents incluraient les dépenses d'exploitation, les taxes, les frais de gestion ainsi que le programme détaillé d'amélioration des immobilisations. J'ai remis la motion au greffier. Je voulais vous le mentionner.
J'aimerais revenir à la question de mon collègue, parce qu'il s'agit d'une question importante, à mon avis — qu'allons-nous faire après la période de 25 ans? Je ne crois pas que nous ayons besoin d'un professeur pour nous dire que c'est un moment propice pour vendre — c'est évidemment un bon moment. Mais s'il faut racheter l'immeuble?
Comme je n'ai pas vu de plan pour se débarrasser de la fonction publique dans 25 ans, j'aimerais parler de ce qui arrivera à l'issue de cette entente. Je pense qu'on est en train de jouer un petit jeu comptable complexe. Le gouvernement actuel verra son bilan annuel faire un bond prodigieux et pourra dire qu'il gère bien nos avoirs — il aura amorti la perte pour les contribuables sur la période de 25 ans — jusqu'au moment où d'importants immeubles en milieu urbain ne se trouvent plus entre nos mains et que nous ayons à trouver un endroit pour loger notre main-d'oeuvre.
Je ne sais pas si vous vous êtes penchés sur la question dans le cadre de votre étude, mais si on revenait en 1982 et qu'on regardait la valeur des immeubles du gouvernement fédéral dans les grands marchés urbains comme Calgary, Toronto, Montréal et Vancouver, on verrait que la valeur de ces immeubles en 2007 est probablement cinq à dix fois plus élevée qu'elle ne l'était en 1982.
Avez-vous examiné les coûts réels, la valeur des immeubles, à la lumière des 25 dernières années, et ce que nous pourrions prévoir dans les 25 ans?
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Comme l'heure avance, je vais essayer d'être bref.
Si l'acheteur peut prendre possession du bien et en faire quelque chose qui n'aurait pas été réalisé en l'absence d'une transaction, et si la nouvelle utilisation ainsi faite de ce bien constitue une contribution favorable pour la ville où l'acheteur se trouve ou bien pour les entreprises qu'il exploite, alors on peut affirmer que la transaction est valable. Il est d'ailleurs possible que le locataire de l'édifice, qui en était auparavant le propriétaire, ne voulait pas apporter un tel changement avant de vendre. Le nouveau propriétaire peut le faire et l'ancien peut conserver ses locaux au même endroit.
On peut voir un très bon exemple de situations semblables dans de nombreuses grandes villes où les emprises aériennes de certains édifices ont été vendues. Des entrepreneurs ont agrandi un édifice par le haut, ou en ont construit un nouveau sur l'emprise aérienne surplombant les voies ferrées, ce qui permet aux trains de continuer à circuler en-dessous. Comme le CN n'aurait jamais construit d'édifice au-dessus de sa voie ferrée, on optimise ainsi l'utilisation des terrains en question.
Dans le dossier qui nous intéresse, il n'y a pas eu à ma connaissance de propositions visant à modifier la configuration des édifices vendus. Le même locataire occupe les mêmes locaux pour une période de 25 ans. Il n'y a donc pas nécessairement de possibilités d'innovation ou de changement, lesquelles se sont caractérisées dans le passé par le regroupement d'un certain nombre d'actifs ou la création de nouvelles structures de grande envergure. Ce n'est pas ce qui semble vouloir se produire en l'espèce. Il est toutefois possible que l'on n'en sache rien parce qu'on préfère nous garder dans l'ignorance, et que les entrepreneurs qui ont acquis tous ces biens nous révéleront un jour leur plan d'ensemble. C'est de bonne guerre car il est dans l'intérêt de ces gens de ne pas divulguer leurs intentions s'ils souhaitent acquérir d'autres actifs dans le cadre de ce même plan de développement.
L'autre raison possible est un manque de fonds. Une organisation propriétaire d'un édifice qui n'est plus en mesure d'emprunter auprès des banques peut se dire: « La vente ne serait-elle pas la solution? Nous avons un acheteur intéressé. Peut-être souhaite-t-il obtenir le terrain pour éventuellement en faire quelque chose. Peut-être pourrons-nous nous entendre pour louer les locaux à bon marché et ainsi profiter de financement pour poursuivre nos activités. Et de toute manière, nous ne sommes pas des entrepreneurs immobiliers. » C'est l'autre argument qui est souvent invoqué en pareil cas.
On peut s'imaginer que certains gouvernements risquent de se retrouver dans une telle position. D'ailleurs, certaines provinces ont frôlé la faillite dans les années 30. Si elles avaient été aussi innovatrices que nous le sommes du point de vue financier, peut-être auraient-elles eu l'occasion de vendre une partie de leurs actifs immobiliers pour les louer par la suite. Mais d'une manière générale, le gouvernement fédéral ne semble pas actuellement aux prises avec un problème de manque de liquidités. Il ne fait aucun doute que les antécédents budgétaires enregistrés depuis bon nombre d'années nous portent à croire que cette transaction ne visait pas à contrer des difficultés financières majeures. La transaction ne permet pas non plus d'emprunter à un taux d'intérêt nettement inférieur et nul n'a indiqué que cette vente visait un but particulier. Pas question de nous dire ce qu'on entend faire des 1,4 milliard de dollars obtenus. Cette somme va seulement aller grossir les recettes générales pour être saupoudrée sous forme de diminutions d'impôt ou d'autres mesures fiscales, ou être utilisée ultérieurement pour réduire la dette. Selon moi, il ne ressort donc pas de cette transaction une telle volonté d'innover, un tel appel à l'imagination pour l'utilisation des sommes obtenues. C'est pourtant ce qu'on souhaiterait y retrouver.
Les gens vendent et achètent des biens immobiliers. Il n'y a rien d'extraordinaire là-dedans. C'est un marché énorme et de telles transactions sont conclues quotidiennement. Dans le cas qui nous intéresse, il y a lieu de se demander pourquoi on a procédé ainsi alors que la valeur obtenue semble plutôt réduite. C'est tout ce que nous voudrions savoir.
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Merci, madame la présidente.
Je veux simplement faire un commentaire et poser deux questions à M. McCracken.
Je vais faire ce commentaire pour le bénéfice de tout le monde. Il faut être prudent lorsqu'on essaie parfois de miner la crédibilité des gens qui viennent témoigner.
Un document qu'on a reçu aujourd'hui nous dit que Travaux publics et Services gouvernementaux Canada, TPSGC, et le groupe CB Richard Ellis ne sont pas en mesure de faire une évaluation des immeubles. Cela avait été demandé par M. McGrath. D'ailleurs, ils n'étaient pas en mesure de le faire en 2004, parce que personne à TPSGC n'avait les compétences pour le faire, et les documents que possédait TPSGC étaient complètement erronés. Vous pourrez lire cela dans le document.
Mes questions s'adressent à M. McCracken. Dans un document provenant de la BMO et de la RBC, on dit que TPSGC a déclaré que son coût de mise en oeuvre des dépenses en immobilisation est supérieur à celui du secteur privé parce que le lourd processus d'autorisation interne demande beaucoup de temps. On dit aussi que ce plus, les normes internes conduisent souvent à l'imposition de spécifications trop contraignantes par rapport au secteur privé, ce qui entraîne une exécution sous-optimale.
Cela signifie donc qu'au gouvernement, les normes sont tellement élevées que même, si je comprends bien, le privé ne répondrait pas à ces normes.
Vous devez avoir vu ce genre de chose. Pouvez-vous me dire si c'est normal dans le milieu où vous évoluez? Ensuite, est-il normal, sous prétexte de vouloir protéger les transactions futures, qu'on n'ait pas les informations concernant les transactions qui ont eu lieu dans le cas des sept immeubles?