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CHPC Réunion de comité

Les Avis de convocation contiennent des renseignements sur le sujet, la date, l’heure et l’endroit de la réunion, ainsi qu’une liste des témoins qui doivent comparaître devant le comité. Les Témoignages sont le compte rendu transcrit, révisé et corrigé de tout ce qui a été dit pendant la séance. Les Procès-verbaux sont le compte rendu officiel des séances.

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Emblème de la Chambre des communes

Comité permanent du patrimoine canadien


NUMÉRO 007 
l
2e SESSION 
l
41e LÉGISLATURE 

TÉMOIGNAGES

Le mardi 3 décembre 2013

[Enregistrement électronique]

(0845)

[Traduction]

    Bonjour, tout le monde. La séance est ouverte. Bienvenue à la septième réunion du Comité permanent du patrimoine canadien.
    Nous avons un programme très chargé. Pour commencer, nous entendrons trois témoins, soit Don Wilson, chef de la direction à Bobsleigh Canada Skeleton; Peter Judge, chef de la direction de l'Association canadienne de ski acrobatique; et Curtis Lyon, président de Saut à Ski Canada, qui se joint à nous par vidéoconférence de Calgary, en Alberta.
    Nous commencerons par M. Wilson. Vous avez huit minutes.

[Français]

    Mesdames et messieurs, bonjour.

[Traduction]

    C'est avec plaisir que je saisis cette occasion de vous parler aujourd'hui de l'investissement, de la préparation et de la stratégie de Bobsleigh Canada en vue des Jeux olympiques d'hiver à Sotchi, pour y représenter le Canada. Je vous remercie de m'avoir invité, et je vous suis reconnaissant de l'intérêt et du soutien que vous témoignez à l'égard des athlètes canadiens et de leurs entraîneurs.
    Il me semble pertinent de parler des préparatifs pour Sotchi en commençant par les résultats de la Coupe du monde, tenue la fin de semaine dernière à Calgary. Kaillie Humphries et Heather Moyse ont dominé l'épreuve de bobsleigh à deux, et ont remporté l'or avec un peu plus d'une demi-seconde d'avance sur leur plus proche rivale. Chris Spring et Jesse Lumsden ont remporté le bronze du côté des équipes masculines. Onze athlètes et équipes canadiens ont participé aux épreuves de skeleton et bobsleigh. Un seul d'entre eux ne s'est pas classé parmi les 10 premiers.
    Notre mission est simple. BCS crée, façonne et soutient des champions mondiaux et des champions olympiques. BCS croit très fort dans les importantes valeurs qui sous-tendent toute communauté durable et qui, en anglais, donnent l'acronyme INSPIRE: intégrité, fierté nationale, esprit sportif, professionnalisme, innovation, respect et excellence.
    Notre vision est claire. BCS guidera l'intégralité de la communauté canadienne dans la poursuite et le maintien du titre de chef de file mondial sur les pistes de bobsleigh et de skeleton. Kaillie Humphries, Jon Montgomery, Helen Upperton, Pierre Lueders, Lydon Rush témoignent de nos résultats.
    Bien que nos champions soient concentrés dans l'Ouest, à l'installation de WinSport et au Centre des sports de glisse de Whistler, nos champions viennent de toutes les provinces. De fait, notre équipe nationale sénior compte des représentants de 10 provinces et territoires du Canada. Le point de mire singulier, clair et inébranlable de BCS se manifeste dans nos sections provinciales de la Colombie-Britannique, de l'Alberta et de l'Ontario.
    Pour ce qui est de l'investissement dans notre succès, nous ne pourrions pas atteindre notre mission et notre vision sans l'investissement indispensable de Sport Canada, du programme À nous le podium et du Comité olympique canadien. Notre sport de prédilection, de par la nature de l'accès aux installations nécessaires, est géocentrique. Nous recevons environ 85 % de nos fonds d'exploitation de ces partenaires. À cela s'ajoutent les commandites de sociétés canadiennes, et 90 % de nos fonds sont investis dans nos athlètes et nos programmes techniques.
    Passons maintenant aux préparatifs en vue du succès. À Vancouver, dans l'épreuve de bobsleigh, une marge de 39 centièmes de seconde a séparé les médaillés de ceux qui n'ont pas accédé au podium. Au skeleton, Jon Montgomery a dû sa victoire à sept centièmes de seconde. Nous n'avons pas soixante minutes de jeu. Chaque microseconde est déterminante, à 156 kilomètres à l'heure. La préparation est donc la clé.
    Nos athlètes se préparent pour Sotchi en vue de l'obtention prévue de trois médailles. Nous avons été deux fois à Sotchi avec tous nos athlètes d'élite. L'année dernière, Kaillie Humphries a triomphé une fois de plus à titre de championne du monde et a obtenu des médailles à toutes les épreuves de la Coupe du monde, y compris six médailles d'or et une de bronze à la Coupe du monde tenue à Sotchi. Lyndon Rush est arrivé en première place dans le monde aux épreuves d'équipe masculine. Sarah Reid a fini le championnat mondial de skeleton avec la médaille de bronze.
    L'équipement est essentiel, dans notre sport. Nous avons établi un partenariat avec un fabricant de luges néerlandais, et nous estimons avoir les bobsleighs les plus rapides au monde. Nous avons également un partenariat avec SAIT à Calgary, et nous sommes sur le point de concevoir des luges de skeleton de classe mondiale. Grâce à l'appui du programme À nous le podium, nous avons investi plus d'un million de dollars dans la conception de bobsleigh dans les années qui ont suivi les Jeux de Vancouver.
    L'entraînement sur glace et les possibilités de compétition qui s'offrent à nous au Canada sont déterminants pour notre capacité de rivaliser et de gagner sur n'importe quelle piste du monde. La foi et l'investissement du gouvernement du Canada à Calgary en 1988 et à Vancouver en 2010 ont été la pierre angulaire de la capacité de Bobsleigh Canada de former des champions mondiaux et des champions olympiques.
    L'accès à des installations financées à l'échelle provinciale et fédérale, comme WinSport et le Centre des sports de glisse de Whistler, permettent à nos athlètes de s'entraîner pour des conditions de pistes et des paysages bien précis, ces deux pistes étant très différentes sur le plan technique. Ces différences sont un avantage fondamental. Les pilotes apprennent à diriger la luge et à s'adapter à diverses courbes et pressions. Les freineurs, quant à eux, apprennent à pousser sur de courtes distances pour une lancée sur pente raide et sur de longues distances pour une lancée sur pente douce. Nous avons un grand savoir des méthodes de tests et d'ajustement de nos luges et de nos lugeurs, tant pour les épreuves de bobsleigh que celles de skeleton.
    Partout au pays, nos athlètes ont accès à des instituts sportifs canadiens. Bien qu'ils s'entraînent surtout à Calgary, nos athlètes viennent de partout au pays et saisissent toujours les occasions qu'offrent ces instituts. Ce partenariat assure à nos athlètes l'accès à des services de calibre mondial en matière de sciences du sport, de soutien médical et d'entraînement dans leur environnement d'entraînement quotidien, ce qui augmente leurs chances de victoire.
    Pour ce qui est de notre stratégie en vue du succès, elle commence par une recherche constante des prochains Jon Montgomery et des prochaines Kaillie Humphries. Le développement à long terme des athlètes du bobsleigh est un peu différent du cheminement de la plupart des autres sports, du terrain de jeu au podium. Nous employons les partenariats et les services des instituts canadiens du sport, d'autres fédérations sportives nationales, comme celles d'athlétisme, de rugby et de football, ainsi que de Sport interuniversitaire canadien.
    Récemment, nous avons réussi à recruter des athlètes de la Ligue canadienne de football, soit Jesse Lumsden de Calgary, Sam Giguère de Hamilton et Jean-Nicholas Carrière de Montréal.
    Pour le skeleton, nous appliquons un modèle plus traditionnel de concert avec la luge, dans le cadre de programmes intitulés Discover Skeleton en Alberta et en Colombie-Britannique, qui s'adressent à de jeunes athlètes, mais nous recrutons aussi des athlètes plus âgés d'autres disciplines sportives. C'est un sport extrême, qui séduit les athlètes à la recherche de poussées d'adrénaline.
    Les deux stratégies — celles du recrutement et du maintien — permettent aux organismes provinciaux de sport et à la Fédération nationale de sport de coordonner leurs efforts.
    J'ai déjà parlé des préparatifs et des ajustements.
    Pour terminer, nous accueillons des compétitions nationales et internationales dans les installations de Calgary. Les grandes compétitions suscitent l'enthousiasme pour le sport. Elles deviennent donc un outil de recrutement essentiel. Elles sont essentielles pour la visibilité de nos partenaires commerciaux et publics. Nos athlètes canadiens rivalisent avec les meilleurs athlètes du monde, en sol canadien. Il n'y a rien de plus emballant que de gagner chez soi, et c'est pourquoi le sport est essentiel à l'identité canadienne. Les Jeux de Vancouver, en 2010, l'ont démontré.
    Nous ne pourrions pas accueillir ce genre de compétitions sans les subventions des organismes provinciaux et fédéraux. Je remercie le gouvernement fédéral de son soutien continu et important aux athlètes et entraîneurs canadiens.
    Je suis impatient de poursuivre cet échange avec le comité.
    Je vous remercie.
(0850)
    Merci beaucoup.
    Nous passons à M. Judge; vous avez huit minutes.

[Français]

    Bienvenue à tout le monde. Je vous remercie de me donner l'occasion de discuter avec vous aujourd'hui.

[Traduction]

    Tout d'abord, je tiens à tous vous remercier d'avoir entrepris cette importante démarche. Ayant passé plus de 35 ans dans le réseau des sports d'élite, que ce soit en tant qu'athlète d'une équipe nationale ou entraîneur-chef, ou encore maintenant comme administrateur, j'ai été aux premières loges pour constater combien il est essentiel d'avoir un solide partenariat avec le gouvernement fédéral.
    C'est avec un vif intérêt que j'ai appris, à l'annonce de cette démarche, que j'en serai à ma huitième expérience de Jeux olympiques d'hiver, en qualité d'entraîneur-chef ou de chef d'équipe aux Jeux de Sotchi. À ce titre, j'estime être particulièrement qualifié pour parler des préparatifs du Canada pour les Jeux olympiques d'hiver de 2014 à Sotchi. Dans le passé, notre performance sportive, à l'échelle internationale, a eu sa part de succès et de lacunes, mais il est clair qu'elle se porte au mieux ces temps-ci. Il ne fait aucun doute que Vancouver a changé l'image que se font les Canadiens non seulement des Jeux olympiques et des sports, mais surtout d'eux-mêmes.
    Les études comme celle que vous avez entreprise font certainement partie du processus attendu et permettent d'examiner soigneusement les questions, ce qui réjouit le milieu des sports d'élite. Bien évidemment, l'approche des Jeux de Vancouver a entraîné des changements de cap, notamment la création du projet À nous le podium et l'engagement qu'il a signifié. J'ai eu l'énorme chance de participer à ce projet presque depuis ses tout débuts, et son incidence phénoménale sur le sport ne fait aucun doute. Il a fallu une vision et un énorme acte de foi pour entreprendre un tel projet.
    Passons maintenant à la question des préparatifs pour Sotchi. Plus précisément, en ce qui concerne le ski acrobatique, nous enverrons aux Jeux de Sotchi 26 athlètes qui participeront aux épreuves de deux nouvelles disciplines — la demi-lune et le slopestyle —, ainsi qu'aux épreuves de bosses et de sauts, qui font partie des jeux depuis leur présentation à Calgary comme sports de démonstration en 1988, sans oublier le ski cross, qui est maintenant, en partie, une discipline de ski alpin. Les 26 athlètes qui iront aux jeux pour participer aux épreuves de ski acrobatique ont de bonnes chances de remporter des médailles. De fait, parmi les membres de notre équipe, il y aura des athlètes qui ont déjà remporté des médailles à des coupes du monde ou à des championnats du monde.
    Nous avons accumulé 14 médailles aux deux derniers championnats du monde, dans les disciplines olympiques. La question qui se pose maintenant, c'est de savoir si nous sommes mieux préparés que pour les Jeux de Vancouver. Non, nous ne le sommes pas. Ce serait d'ailleurs impossible. Nous avons travaillé sans relâche, en saisissant toutes les occasions qui nous étaient données, pour nous préparer au pays. Est-ce que nous nous préparons mieux que nous l'avons fait pour Vancouver? Absolument. C'est là le changement qui est survenu dans tout le système. Nous avons une vision différente du monde. Nous le voyons autrement. Nous ne pouvons pas avoir les mêmes possibilités qu'à Vancouver, mais nous changeons notre façon de travailler, de fonctionner, de nous préparer.
    Les préparatifs pour les jeux, ça ne se fait pas à l'emporte-pièce. La situation est très différente d'un endroit à l'autre, et Sotchi sera probablement l'un des sites les plus hostiles que nous ayons jamais connus. Cela ira du plus facile au plus difficile. Nous avons déjà constaté que dans certains cas, pour certaines disciplines, l'accès à l'entraînement est, à lui seul, très difficile.
    Bien souvent, nous avons pu tirer des leçons à partir des diverses variables à Vancouver, qui auront une incidence considérable sur notre performance non seulement à Sotchi, mais aussi en Corée. Par exemple, nous avons pu recueillir des données sur les paramètres météorologiques, les différents types de cires et de glace, et leur incidence sur la performance. Voilà autant de facteurs qui seront les mêmes dans les trois endroits, si bien que nous pourrons appliquer les leçons retenues d'un site à l'autre.
    Nous nous sommes aussi beaucoup améliorés sur le plan de la familiarisation. Tout au long de ma carrière, j'ai toujours trouvé que c'est l'un des éléments les plus importants: être parmi les premiers sur place, et y retourner souvent. Je pense que c'est un élément fondamental de la performance, à tel point que je suis allé à Sotchi de mon propre chef, littéralement dès que l'annonce a été faite en 2008, dans le but de lancer le processus. J'y ai fait, depuis, huit voyages. Nos équipes s'y sont rendues quatre fois dans les quatre dernières années pour engranger de l'expérience de la compétition et se familiariser avec ce que nous considérons comme un milieu hostile.
    L'une des dernières choses dont j'aimerais parler est l'importance des équipes intégrées de soutien. Nous avons constaté, au fil des ans, qu'il ne suffit pas d'avoir de grands athlètes. Il faut pouvoir les soutenir, les aider, surtout dans la période qui précède les jeux. Je vous donne un exemple.
(0855)
    L'une de nos athlètes, qui avait remporté une médaille d'or aux derniers championnats du monde, l'hiver dernier, a subi en août dernier une blessure au ligament croisé antérieur. Il faut normalement de 8 à 12 mois pour s'en remettre. Elle recommencera à skier cette semaine. Nous devons cela aux progrès que nous avons pu faire grâce au programme À nous le podium, à la collaboration au sein du milieu de la médecine sportive et à la création d'équipes intégrées de soutien. De telles mesures sont très importantes, parce qu'elles font en sorte que nos athlètes restent en forme et augmentent leur productivité.
    Enfin, j'aimerais vous parler de collaboration. J'ai souvent dit que peu m'importe comment c'est fait ni à qui revient le mérite, du moment que c'est fait. Je pense que, de nos jours, nous constatons une collaboration sans précédent dans le monde du sport, particulièrement entre le Comité olympique canadien, À nous le podium et Sport Canada. Je ne crois pas que nous ayons jamais connu meilleur contexte qu'aujourd'hui dans le monde du sport.
    C'est pourquoi l'avenir semble des plus prometteurs pour 2014. Ce sera peut-être plus difficile pour 2018, de même que pour 2022 et 2026, puisque le monde évolue, mais je pense qu'à tout le moins, nous sommes bien outillés pour nous adapter à ces changements.
    Merci beaucoup.
    Nous nous tournons maintenant vers Calgary, en Alberta, sous la neige. M. Lyon, vous avez huit minutes.
    Merci beaucoup de m'offrir l'occasion de vous parler aujourd'hui.
    Mon expérience est un peu plus limitée que celle des deux témoins que vous venez d'entendre, mais je peux peut-être vous offrir une perspective un peu différente.
    Je tiens à applaudir l'investissement continu dans les sports d'hiver que fait le gouvernement depuis quatre ans, dans le but de nous distinguer à Sotchi. Je tiens aussi à encourager le maintien de cet investissement pour contribuer à assurer le succès en 2018 et au-delà. Sans un investissement continu du gouvernement fédéral, le Canada ne peut faire face à ses rivaux sur la scène mondiale. Le succès remporté à Vancouver a suscité beaucoup d'orgueil, lequel ne s'est pas estompé, et on ne saurait mesurer le rendement de cet investissement.
    Plus précisément, en ce qui concerne Saut à ski Canada et les préparatifs pour Sotchi, nous pratiquons un sport restreint. Pour l'instant, la portée de nos activités se limite à Calgary, mais un club sera mis sur pied l'année prochaine en Colombie-Britannique, et nous espérons en voir naître d'autres d'ici quatre ans. Pour une organisation sportive canadienne qui produit régulièrement des médaillés olympiques, notre capacité d'être compétitifs et de produire des athlètes capables de rivaliser sur la scène mondiale est tributaire des fonds publics.
    L'investissement dans le saut à ski féminin, après l'acceptation de cette épreuve pour les Jeux olympiques de 2014, a été encourageant. Toutefois, ce soutien a diminué au fil de ces quatre années. Malgré ce soutien réduit, le niveau du programme et son professionnalisme ont certes augmenté.
    Nous avons fait d'énormes progrès dans certains des domaines dont ont parlé les deux autres témoins, notamment les équipes intégrées de soutien, la technologie, la collaboration avec d'autres disciplines sportives, ainsi que les partenariats avec l'Institut canadien du sport.
    Le Canada a été l'un des grands promoteurs, avec les États-Unis, de l'accès du saut à ski féminin aux Jeux olympiques, et il faut maintenir ce soutien pour nous aider à briller dans cette discipline. Pour que le Canada se distingue aux Jeux olympiques, il faut nous assurer d'investir dans les sports qui rehaussent les probabilités d'obtention de médailles, et le saut à ski, dans le cas du Canada, est très rentable.
    Ces dernières années, Saut à ski Canada a établi d'excellents partenariats avec des sociétés privées pour combler les lacunes du financement public. Notre capacité, à ce titre, est toutefois limitée. Nous sommes principalement une organisation bénévole et, encore une fois, nous sommes tributaires des fonds publics pour maintenir un certain niveau de compétitivité.
    À l'heure actuelle, notre organisation est dirigée par des bénévoles. Nous payons la plupart de nos entraîneurs à même le Fonds de dotation olympique pour les entraîneurs. Nous avons aussi reçu des subventions de Sport Canada cette année, ce qui nous a permis de maintenir notre programme. Avec un financement soutenu sur quatre ans, Saut à ski Canada peut améliorer tous les aspects de son programme — la haute performance, l'entraînement à la base —, et notre objectif est toujours de contribuer au succès du Canada aux Jeux olympiques d'hiver.
    Je vous remercie.
(0900)
    Je vous remercie.
    Nous entamons maintenant un premier tour de questions pour sept minutes. Nous commençons par M. Hillyer.
    Monsieur Judge, vous avez parlé de milieu hostile, à Sotchi. Pourriez-vous nous dire ce que vous entendez par là?
    Je pense que cela se présente de diverses façons. Je crois que vous avez déjà pu voir certaines manoeuvres, disons, en ce qui concerne l'accès à l'entraînement. Rien que l'obtention de visa pour entrer dans le pays est extrêmement difficile. Dans un sens plus classique, aussi, il s'agit d'un pays dont la culture est des plus différentes de la nôtre, que ce soit sur le plan de la langue ou des repères. C'est à l'autre bout du monde; c'est très éloigné, dans bien des sens du terme, mais c'est parfois aussi de façon malicieuse.
    Et parfois, c'est intentionnel.
    J'oserais avancer qu'il y a eu certaines manoeuvres mesquines, oui.
    Monsieur Wilson, je vous vois sourire, comme si vous en aviez fait l'expérience.
    Malheureusement, l'entraîneur-chef de l'équipe de bobsleigh russe est Pierre Lueders, un Canadien. Je crois que dans la même mesure où le Canada était déterminé à se démarquer quand il a accueilli le reste du monde en terre canadienne, M. Lueders est déterminé à faire en sorte que la Russie se démarque quand elle accueillera le reste du monde.
    Comme l'a dit Peter, le succès dépend en partie de la piste. Dans notre cas, c'est la façon dont elle est préparée, dont elle est accessible, le nombre de fois où on peut en faire l'essai, ce genre de choses. Alors oui, pour nous, c'est un milieu hostile et difficile.
    D'accord.
    Monsieur Lyon, avez-vous connu la même expérience, dans votre sport?
    C'est probablement un peu différent. Nous n'avons pas fait l'objet d'actes malicieux, ou quoi que ce soit de ce genre. Nous nous sommes rendus là-bas une fois, pour nous préparer. Le seul aspect difficile — c'est probablement le terme que j'utiliserai —, c'est la façon dont les gens là-bas fonctionnent. C'était très désorganisé quand nous étions là-bas. Les skis étaient laissés sous la pluie, pas de façon intentionnelle, et pas seulement pour notre pays, mais je dirais que oui, c'était « difficile ».
    Monsieur Judge, y a-t-il quelque chose que le gouvernement pourrait faire pour changer cela, ou est-ce que cela fait partie du jeu, pour ainsi dire, et vous devez composer avec cela?
    Il faut s'y faire.
    Eh bien, amusez-vous bien.
    Monsieur Lyon, ce seront les premiers Jeux olympiques où les femmes pourront participer à la compétition dans votre discipline. Comment s'est manifestée la résistance? Est-ce que les femmes ne sont tout simplement pas intéressées, ou y a-t-il une espèce de mentalité comme quoi votre sport est trop dangereux? Qu'est-ce qui a empêché les femmes d'y participer jusqu'à maintenant?
    Je pense que le sport avait besoin d'en arriver au point du calibre olympique. Je ne crois pas que nous en étions là quatre ans avant les Jeux de Vancouver. Nous y étions certainement un ou deux ans avant les Jeux de Vancouver, et nous y sommes certainement maintenant.
    C'est un sport où beaucoup de pays sont représentés. Il a simplement atteint un point de compétitivité où il est de calibre olympique. La participation a joué un rôle clé. Je crois que beaucoup de pays d'Europe s'opposaient fermement à cette idée — c'était un sport masculin — mais nous avions beaucoup de soutien en Amérique du Nord. Beaucoup de femmes faisaient du saut à ski il y a même 20 ans, aux États-Unis et au Canada.
(0905)
    Cela vient plus du fait qu'il y a environ une génération, c'était un sport masculin et il a fallu un peu plus de temps pour qu'il parvienne au niveau d'élite pour les femmes. Avez-vous l'impression qu'il y a une certaine résistance officielle de nos jours?
    Non. Après Vancouver... Je pense que le sport du saut à ski est dominé par l'Europe; sa gouvernance est entièrement européenne. Une fois que les Européens se sont faits à l'idée que cela allait arriver, une fois qu'ils ont embarqué, ils sont allés de l'avant à plein régime.
    Les programmes de saut à ski pour les femmes, en Europe, ont acquis beaucoup de professionnalisme. Ils emploient beaucoup de ressources des programmes masculins. Les deux épreuves sont combinées dans le cadre de certaines coupes du monde. Ce sera d'ailleurs le cas cette fin de semaine à Lillehammer. Des épreuves de saut à ski masculin et féminin vont se succéder sur le même tremplin. Je pense qu'une fois qu'ils l'ont accepté, les Européens ont foncé.
    Je vous remercie.
    Monsieur Judge, d'après ce que j'ai compris, il y a de nouvelles épreuves en ski acrobatique, comme la demi-lune et le slopestyle.
    Je pense savoir ce qu'est la demi-lune, mais qu'est-ce que le slopestyle?
    Le slopestyle, c'est une autre invention des épreuves de la génération X. En fait, il tire son origine du patin à roues alignées. L'utilisation de rampes dans la pratique du patin à roues alignées a évolué, et on en voit l'influence partout, du BMX à la planche à roulettes, et maintenant sur la neige, avec la planche à neige et le saut acrobatique.
    Il y a divers types de caractéristiques, généralement six. Les trois premières reposent d'habitude sur des éléments qu'on trouve dans les rues, comme des rampes et divers obstacles que les athlètes utilisent pour faire des figures, et il y a trois tremplins qui leur servent aussi à faire diverses figures.
    L'épreuve originale du saut acrobatique est-elle liée à ce qu'on appelle en anglais le « hot-dog », une forme de ski où les gens font des sauts à ski et des saltos?
    Oui.
    C'est d'ailleurs ce qui est intéressant. C'est une mode qui est passée, puis qui est revenue et repassée. Ce sport est maintenant revenu à la mode. Le genre de discours et de contre-culture que représentait le saut acrobatique dans les années 60 et 70, l'ère du ski « hot-dog », a connu un renouveau. Maintenant, il y a deux facettes, en réalité: le saut acrobatique classique et, si on peut dire, le saut acrobatique culte.
    Il vous reste une quinzaine de secondes, monsieur Hillyer.
    Je vous remercie d'être venus nous faire part de votre expérience.
    Je vous souhaite bonne chance. Nous sommes prêts à vous applaudir.
    Merci beaucoup.
    Nous passons maintenant à

[Français]

M. Dubé et par la suite à M. Lapointe. Vous disposez de sept minutes.
    Merci, monsieur le président. Je remercie les témoins de leur présence.
    Monsieur Judge, il y a un point qui m'a intéressé dans vos commentaires. Vous avez parlé de la préparation pour 2018 et 2022 et du fait qu'il y aura certains défis. Malgré que soyons heureux du niveau de financement sans précédent du programme À nous le Podium, on a entendu dans le passé des préoccupations sur le fait que malgré qu'on finance le niveau élite et qu'on veuille gagner des médailles, on a peut-être de la difficulté à créer une relève. Est-ce que c'est le cas chez vous?
    Je poserai par la suite la même question à M. Wilson.

[Traduction]

    Merci. C'est une excellente question.
    Très certainement, comme je le disais tout à l'heure, notre succès en 2014 n'est pas absolument garanti, mais nous sommes en très solide posture. Surtout avec l'ajout des nouvelles épreuves, je crois que nous remporterons plus de médailles que jamais et nous pouvons espérer être l'un des premiers pays à remporter plus de médailles dans le cadre de jeux tenus en terre étrangère qu'au pays même.
    Je vois quand même d'importantes sources de préoccupations pour les jeux de 2018 et 2022. Comme vous le savez, le monde n'est pas statique. Nous pouvons voir une longue liste de candidats pour 2022, dont deux pays scandinaves et trois pays dans l'ancien bloc de l'Est. À mon avis, les jeux de 2022 seront probablement tenus en Norvège ou en Suède.
    Les Norvégiens sont extraordinaires. Nous savons déjà qu'ils ont un très solide réseau de soutien et les moyens de faire des investissements considérables dans le sport. Nous savons aussi qu'ils sont motivés.
    Si nous voulons avancer, je crois que l'avenir dépend d'investissements stratégiques effectués dès maintenant dans les structures de base. Le projet À nous le podium pour les sports d'été a vraiment été constitué à la verticale. Cela a permis de constituer une structure beaucoup plus équilibrée, plus à long terme et viable. Le volet de l'hiver, étant axé seulement sur les jeux de 2010, a permis d'établir le toit, mais pas la fondation de ces structures. Les organisations sportives nationales qui ont de solides assises — fort heureusement, nous sommes l'une d'elles — pourront résister, je crois, au passage du temps. Ce sera beaucoup plus difficile pour les autres, à moins qu'on trouve le moyen de faire des investissements stratégiques, qu'on détermine comment les optimiser et qu'on sache s'informer le plus possible avec le moins de dépenses.
(0910)

[Français]

    Monsieur Wilson, pourriez-vous commenter sur le même sujet?

[Traduction]

    Dans le monde du bobsleigh, comme l'a dit Peter, les Olympiques de 2018 et 2022 seront très difficiles. Je suis tout à fait d'accord pour dire que nous nous sommes préparés pour 2010. Nous nous préoccupons beaucoup de trouver nos prochains athlètes pour 2018 et 2022. Souvent, le bobsleigh est le deuxième sport d'un athlète. Jesse Lumsden a 28 ans. Les bobeurs sont plus âgés, mais il s'intègrent à notre sport rapidement. Il nous faut habituellement quatre ans pour transformer un novice en champion.
    En skeleton, notre situation se compare à celle qu'a décrite Peter, c'est-à-dire que nous cherchons essentiellement le prochain Jon Montgomery parmi ceux qui font du toboggan sur une colline, quelque part au Canada. Il faudra au moins 8 à 12 ans pour entraîner cette personne dans le cadre d'un programme et l'amener au plus haut niveau. Les fonds provenant du programme À nous le podium et de Sport Canada doivent être versés au niveau inférieur, surtout dans notre cas. Si nous n'obtenons pas d'aide financière du gouvernement, je crains que nous devions trouver des commanditaires privés, car nos membres ne sont pas très nombreux. Au soccer, on recueille beaucoup de fonds en demandant à tous les membres de donner un dollar, mais moi, je n'ai qu'environ 200 membres. C'est donc un grand problème pour nous, et il faut s'y attaquer dès maintenant.

[Français]

    Monsieur Lyon, qu'en pensez-vous?

[Traduction]

    Nous devons amorcer le développement de nos athlètes quand ils sont très jeunes, entre 7 ou 8 ans et 10 ans. Compte tenu de la qualité de notre programme féminin actuellement, j'ai hâte à 2018 pour voir la progression de certaines de ces jeunes athlètes. Si nous voulons que ce sport survive au Canada, il nous faudra des investissements. Notre sport nécessite des installations particulières et nous n'en avons qu'une seule; pour favoriser la croissance de notre sport, nous avons besoin d'investissements dans des installations. C'est la seule façon de garantir le succès.

[Français]

    Je vous remercie.

[Traduction]

    Combien de temps me reste-t-il?

[Français]

    Il vous reste deux minutes.
    Je cède la parole à M. Lapointe.
    Monsieur Wilson, je suis l'un de ces Canadiens qui regarde le bobsleigh assis sur le bout de sa chaise et debout dans son salon quand les derniers moments arrivent. Ce sont des athlètes formidables, mais qui prennent un grand risque. C'est une discipline risquée. Par le passé, il y a eu quelques cas tristes. C'est malheureux, mais il y a des gens ont quitté la piste, dont un qui a frappé un poteau dont on disait à l'époque qu'il était mal situé.
    Qu'en est-il de l'environnement au plan de la sécurité? Que fait-on si l'un de ces formidables athlètes dérape ou a une blessure à Sotchi? Pensez-vous que l'organisation est tout à fait sécuritaire? A-t-on vérifié, par exemple, ce qui a fait qu'il y avait eu à un moment donné un poteau mal placé? A-t-on pensé à la sécurité des athlètes lorsqu'on a bâti les structures? Un athlète qui aurait une grande commotion aurait-il droit à des services ultra-spécialisés à très court terme à Sotchi? Est-ce qu'il y a de la sécurité à tous ces égards?
(0915)

[Traduction]

    En bref, oui.
    Le COC a été impeccable à cet égard. Ses représentants sont allés en Russie de nombreuses fois pour vérifier les services médicaux et de soutien. C'est la première chose que nous avons faite, nous aussi. Nous y sommes allés deux fois.
    Le cas auquel vous faites allusion s'est produit sur l'une des premières et des plus vieilles pistes allemandes, à Altenberg. De nos jours, la plupart des pistes sont dotées, pour ainsi dire, d'une bande de plastique; alors, quand un bobsleigh dérape vers le haut, comme cela a été le cas en l'occurrence, il est censé redescendre sur la piste. À cet endroit, la bande est en bois, et elle n'a pu retenir le bobsleigh de 325 kilos, qui allait à 150 kilomètres l'heure.
    Nous n'avons aucune inquiétude quant à la qualité des pistes qui sont bâties de nos jours. Nous sommes aussi convaincus que les services médicaux qui seront dispensés aux Jeux olympiques seront excellents.
    Merci beaucoup.

[Français]

    Monsieur Dion, vous disposez de sept minutes.
    Merci, monsieur le président.

[Traduction]

    Messieurs Lyon, Judge et Wilson, merci beaucoup d'être venus.
    J'aimerais d'abord parler de Sotchi, puis m'attarder sur ce qui s'en vient après. Sotchi, c'est dans quelques semaines. Auriez-vous des recommandations à faire au gouvernement pour ces jeux, ou est-ce déjà trop tard?
    M. Judge d'abord, puis M. Wilson et ensuite M. Lyon.
    Excusez-moi, mais pourriez-vous préciser si vous parlez de la préparation des athlètes ou...
    Oui, la préparation des athlètes et tout ce qui pourrait se produire à Sotchi. Avez-vous besoin d'aide supplémentaire de la part du gouvernement, ou est-ce que tout est réglé?
    Selon moi, nous avons la situation bien en main. Le gouvernement a fait un bon investissement et les différentes entités — Sport Canada, À nous le podium et les autres — ont, chacune de leur côté, abattu un travail de préparation phénoménal. C'est aussi le cas de l'organisme national de sport.
    Nous savions à quoi nous attendre. Quand nous avons commencé à nous préparer pour Sotchi, nous savions que ce serait un environnement difficile ou intéressant. Le COC a veillé de façon rigoureuse à ce que tous se familiarisent avec l'endroit, à l'instar des organisations membres de l'ONS. Je dirais donc qu'il reste maintenant peu de choses à faire.
    L'une de nos principales inquiétudes, c'est ce qui pourrait se passer là-bas. Je crois savoir que le peloton de sécurité du Canada maîtrise la situation et entretient de très bonnes relations avec les Russes. Cela me rassure beaucoup.
    Monsieur Wilson?
    Pour ce qui est de la préparation des athlètes, tout est réglé.
    Du point de vue du gouvernement, et outre les questions relatives aux sports comme telles, la question des visas est la plus importante. Je ne sais pas si une intervention du gouvernement accélérerait le processus et nous faciliterait la tâche, à nous et aux parents. Nous sommes encore dans l'attente, et les parents sont impatients. Ils souhaitent que leur enfant participe aux Jeux mais ils ne savent pas si eux pourront aller à Sotchi. Un coup de main dans ce dossier serait très utile.
    J'ajouterai qu'il se passe des choses en Russie qu'on ne comprend tout simplement pas. La sécurité de nos athlètes canadiens et de leurs familles, ainsi que des entraîneurs, est primordiale.
    Monsieur Lyon, avez-vous des demandes précises pour les semaines à venir, ou diriez-vous que la situation est bien en main?
    Nous avons préparé nos athlètes du mieux que nous pouvions avec l'argent dont nous disposions. Sans les fonds provenant du programme À nous le podium, notre budget a été considérablement réduit. Je ne peux donc pas vous dire qu'un peu d'argent ne nous aiderait pas, mais les athlètes ont déjà eu une solide préparation. Pour ce qui est de notre ONS, il y a encore quelques petites choses que nous pourrions mettre en place d'ici le début des jeux, mais je crois pouvoir dire que nos athlètes sont prêts. Nous manquons quand même d'argent pour cette saison-ci.
(0920)
    Merci.
    Après Sotchi, il nous faudra poursuivre sur notre lancée. Vous saurez quels sont les pays qui seront vos principaux concurrents. Vous avez aussi vécu l'expérience de l'après-Vancouver.
    Auriez-vous des recommandations particulières à formuler au gouvernement fédéral à ce sujet?
    Nous savons que notre principal problème, à l'heure actuelle, c'est le manque de jeunes athlètes. Si nous voulons connaître du succès à long terme, il faut qu'il y ait davantage d'athlètes au sein du système. Il y a toutes sortes de solutions différentes qui s'offrent à nous.
    C'est un problème bien canadien. Il n'y a pas vraiment de couverture médiatique des épreuves de sport amateur au Canada. Certains réseaux en diffusent quelques-unes, mais il nous faudrait un diffuseur fiable de sport amateur, comme Eurosport en Europe. On crée ainsi des adeptes et on accroît le bassin d'athlètes éventuels. Une telle initiative de la part du gouvernement serait très positive.
    Il faut faire des investissements à la base, sur le terrain, dans les ONS et dans les programmes. Les investissements en gymnastique et en athlétisme pourraient rapporter des dividendes en bobsleigh et en ski acrobatique. Il faut envisager différents investissements pour élargir le bassin d'athlètes.
    Monsieur Wilson.
    À mon avis, il faut aussi tenir compte des entraîneurs. Peter a parlé des athlètes, mais les athlètes ont besoin de bons entraîneurs. Il est donc essentiel d'appuyer le programme canadien d'entraînement.
    Il faut que ce soit une profession. Il faut faire en sorte que les entraîneurs ne s'enfuient pas tous en Russie où ils peuvent gagner davantage. Il nous faut des entraîneurs qui restent ici, qui croient en leur pays et qui veulent amener la prochaine génération aux Olympiques.
    En ce qui concerne les activités, nous avons hérité des installations à Calgary et à Whistler. Nous devons assurer le maintien de ces installations. Je ne crois pas qu'il faille en bâtir de nouvelles. Je ne m'attends pas non plus à ce qu'on installe une piste de bobsleigh dans l'est du Canada au coût de 150 millions de dollars. Un bon maintien des activités et des installations actuelles suffira.
    Je suis père de deux enfants dont l'un fait du ski acrobatique et je suis bien heureux d'avoir un crédit d'impôt pour leurs activités sportives, mais mon enfant ferait du sport, qu'on m'accorde un crédit d'impôt ou non. Pour tous les sports, je sais que nous devons compter sur le financement du gouvernement, mais les dons des sociétés sont aussi essentiels. Si le gouvernement fédéral pouvait examiner la meilleure façon d'encourager le milieu des affaires à nous donner du soutien financier dans le cadre de partenariats publics-privés qui produiront plus d'argent dans chaque discipline sportive, un peu comme aux États-Unis, ce serait très utile.
    Merci beaucoup.
    Monsieur Leung, vous avez sept minutes.
    Merci, monsieur le président.
    Je ne pratique aucun de vos sports, et ils me semblent plutôt dangereux. Tout ce que je fais qui est un peu risqué, c'est de la plongée sous-marine et un peu de ski alpin.
    Je suis sûr qu'à Sotchi, on a toutes les installations qu'il faut. Mais que se passe-t-il si un athlète se blesse? Quel est le processus de triage pour assurer la sécurité des athlètes? S'il s'agit d'une blessure mineure comme une entorse, on traitera probablement le blessé sur place, mais que se passe-t-il en cas de fracture ouverte? Que se passe-t-il en cas de lésion à la moelle épinière? Qu'a-t-on prévu pour les amener là où ils pourront recevoir les meilleurs soins médicaux?
    Commençons par vous, monsieur Judge.
    Comme l'a indiqué M. Wilson un peu plus tôt, l'une des principales tâches du Comité olympique canadien, c'est de s'assurer que les athlètes reçoivent les meilleurs soins médicaux et jouissent du plus haut niveau de sécurité. Il faut donc vérifier les installations et tout ce qui se passe sur place pour nous assurer que tout satisfaisait aux normes les plus élevées.
    Par ailleurs, il faut aussi offrir à nos athlètes canadiens, à Sotchi, les services des meilleurs experts canadiens. Nous déployons de grands efforts pour que nos propres médecins, nos propres physiothérapeutes et nos propres professionnels de la santé accompagnent nos athlètes en cas d'accidents ou de traumatismes, comme dans votre exemple, ou pour traiter des problèmes qui influeraient sur la performance des athlètes.
(0925)
    Les médecins de l'équipe canadienne auront-ils accès aux hôpitaux russes?
    Oui, à certaines conditions. Il faut suivre des protocoles concernant les installations médicales ou l'évacuation d'un blessé sur une pente, par exemple. Ces protocoles dictent si nos médecins peuvent être mis à contribution, mais à ma connaissance, ils n'ont jamais été tenus à l'écart de l'information.
    Quels plans d'urgence sont en place si une évacuation s'impose?
    Pour être honnête avec vous, je n'en connais pas les détails. Le Comité olympique canadien pourrait vous donner plus d'information sur ces plans d'urgence.
    Je peux vous dire toutefois que notre organisme national de sport — qui a participé à la coupe du monde en Russie l'an dernier et à la coupe d'Europe l'année précédente — a une police d'assurance qui prévoit un plan d'évacuation médicale. Au besoin, un athlète blessé peut être évacué par voie aérienne très rapidement. C'est une option qui existe.
    Monsieur Wilson, voulez-vous ajouter quelque chose?
    Non, je n'ai rien à ajouter à ce qu'a dit M. Judge.
    Bien.
    Et vous, monsieur Lyon? Se lancer d'une hauteur de 60 à 70 mètres dans les airs pour ensuite retomber sur ses pieds est assez difficile pour la plupart des êtres humains.
    Avez-vous quelque chose à ajouter sur l'évacuation médicale?
    Non. Nous faisons confiance au COC qui a pris tous les arrangements nécessaires. Comme membre de l'ACS et d'autres organisations au Canada, nous avons une assurance et nous sommes convaincus que toutes les mesures qui s'imposaient ont été prises là-bas et que nous nous sommes bien préparés de notre côté.
    Peter vous a donné une bonne explication.
    J'ai une question sur le malheureux accident qui s'est produit à Vancouver et qui a entraîné la mort d'un athlète ukrainien. Qui contracte une assurance pour ce genre d'incidents? Est-ce Sotchi? Est-ce le CIO ou le COC qui offriront une assurance en cas de décès ou d'accident qui rend un athlète quadriplégique?
    Franchement, je l'ignore.
    Le comité organisateur aurait bien sûr une importante assurance-responsabilité. De plus, chaque ONS a sa propre assurance-responsabilité, tout comme le COC.
    Est-ce ainsi pour le saut à ski, monsieur Lyon?
    Oui, c'est la même chose.
    À bien des égards, ces athlètes pratiquent leur sport à leurs risques et périls, si on exclut les soins médicaux et l'entraînement que leur fournit leur organisation. Les athlètes courent le risque, même minime, de se blesser gravement, et ils assument seuls ce risque, n'est-ce pas?
    Excusez-moi, j'aimerais nuancer ma réponse à votre question précédente. J'ai dit que je ne savais pas, mais ce que je voulais dire, c'est que dans le monde de l'assurance, on procède par subrogation, et je ne sais trop comment cela fonctionne.
    Il n'y a jamais qu'un seul responsable. Une partie a un recours contre une autre, qui à sont tour, a un recours contre une autre. Je ne sais pas comment la responsabilité est répartie.
    Je peux vous dire qu'aux épreuves comme celles des coupes du monde ou des coupes continentales, il y a d'importantes polices d'assurance. Qu'il s'agisse de l'épreuve de bosses NorAm ou d'une épreuve de bobsleigh pour la Coupe du monde, il y a police d'assurance sur police d'assurance pour garantir une couverture complète. Cette assurance-responsabilité existe, mais je ne connais pas les détails de la structure ou des mécanismes.
    Est-ce que le COC ou votre organisation souscrivent leur assurance auprès d'une société en particulier?
    Oui, l'organisme national de sport a une police d'assurance, et le COC aussi. Le comité organisateur ou le CIO en ont aussi.
    Voici ma dernière question. Pouvez-vous nous dire comment encourager les sociétés à vous commanditer? Votre sport n'est peut-être pas marginal, mais il est certainement moins connu ou moins pratiqué que le hockey, le ski alpin ou le ski de fond. Comment pouvons-nous encourager les commandites par le secteur privé?
(0930)
    C'est la grande question.
    Au départ, avec À nous le podium, le gouvernement du Canada a créé quelque chose d'important et d'unique en son genre en s'associant à une société privée et au COVAN. On pourrait recréer ce partenariat. Il suffit de trouver la bonne façon et les bons mécanismes. Je ne sais pas s'il faudrait des crédits d'impôt plus généreux pour les entreprises ou s'il faudrait autre chose pour encourager le secteur privé.
    Merci.
    Je cède maintenant la parole à M. Nantel pour quatre minutes.

[Français]

    Merci beaucoup, monsieur le président.
    Je pense que M. Leung est trop discret. En parlant d'activités à risque, il faut mentionner qu'il fait aussi chanter le personnel de la Chambre des communes quand il joue de la cornemuse. Ça, c'est à risque, mais je le félicite.
    J'aimerais noter une chose, monsieur Wilson. Un peu plus tôt, vous avez parlé d'attirer des commanditaires privés et ainsi de suite. Vous avez dit qu'il faut courir après tous les jeunes qui descendent très vite en toboggan. En effet, la visibilité de certains sports est un enjeu. De telles informations sont pertinentes pour un comité comme celui-ci.
    Par ailleurs, à plusieurs reprises, et d'ailleurs aujourd'hui même, on a aussi entendu l'expression

[Traduction]

    « tout est réglé ».

[Français]

    Pour ce qui est de Sotchi, les jeux sont faits. Monsieur Lyon, monsieur Judge et monsieur Wilson, je vous remercie beaucoup d'être venus partager tous ces enjeux avec nous.
    Monsieur Judge, j'ai noté aussi que vous avez mentionné que lorsque vous avez su que les prochains jeux allaient avoir lieu à Sotchi, vous avez pris la peine d'y aller pour être prêt. Je fais des liens parce que je pense que pour être prêt et arriver à temps,

[Traduction]

    tout est dans le choix du moment.

[Français]

    La visibilité est aussi un enjeu. Vous avez évoqué à demi-mot que la visibilité des sports est un enjeu.
     À cet égard, je vais vous demander de bien comprendre que des réunions publiques comme celles-ci sont rares. Je vais donc profiter du fait que nous avons cette réunion publique pour demander le vote sur la motion que j'ai présentée la semaine dernière. Elle a pour but de recevoir M. Blais, du CRTC, lors de la réunion du 7 février 2014. Le temps passe vite et, comme la prochaine réunion n'aura pas lieu avant février, si on veut laisser le temps au greffier d'inviter M. Blais, je demande donc le vote sur cette motion que j'ai déposée la semaine dernière. Vous comprenez certainement que l'enjeu de la télévision rejoint pleinement celui de la visibilité des sports. À ce titre, j'aimerais qu'on passe au vote sur ladite motion.

[Traduction]

    Est-ce un vote par appel nominal?
    Oui. Mais il doit d'abord lire sa motion.
    C'est irrecevable. Il a demandé un vote...
    Je peux vous lire la motion:
Que le comité invite le président du Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications (CRTC) à comparaître dans le cadre d'une séance télévisée de deux heures, d'ici le 7 février 2014, afin de présenter au comité l'approche adoptée par le CRTC relativement à l'avenir de la télévision canadienne, notamment en ce qui concerne les mesures prises pour solliciter la participation des Canadiens à la consultation « Parlons Télé ».
    Y a-t-il des observations?
    Une voix: Passons au vote.
    Le président: Bien. Je mets la motion aux voix.
    (La motion est rejetée par 6 voix contre 5.)
    Le président: Je remercie tous les témoins de leur contribution à notre étude.
    Nous suspendons nos travaux pour permettre aux témoins suivants de prendre place.
(0930)

(0935)
    Nous reprenons nos travaux.
    Nous accueillons maintenant deux témoins: la médaillée d'or olympique canadienne, Katie Weatherston, et le représentant de l'Association des joueurs de la Ligue nationale de hockey, Robert Zamuner. Si j'ai bonne mémoire, il était très bon dans les mises en jeu.
    Madame Weatherston, nous allons commencer par vous. Vous disposez de 10 minutes.
(0940)
    J'ai apporté des notes, mais je vais tout simplement parler, j'imagine.
    J'aimerais remercier Rick de m'avoir invitée. Je suis très heureuse d'être ici. Habituellement, on parle dans des écoles, de sorte que je ne suis pas habituée à ce type de réunion.
    Je m'appelle Katie Weatherston, et j'ai 30 ans. J'ai fait partie de l'équipe olympique de hockey féminin en 2006. Nous avons remporté l'or à Turin, en Italie. J'ai apporté la médaille pour vous la montrer aujourd'hui, si cela vous intéresse. J'ai également remporté l'or au Championnat du monde en 2007, au Canada. C'était merveilleux de remporter une médaille d'or dans mon pays d'origine. Nous avons gagné une médaille d'argent en 2008, en Chine. Je vous montre rapidement la médaille afin que vous soyez enthousiasmés par les sports. C'est assez énorme et pesant. Celle de 2010 était un peu plus grande, mais la nôtre est quand même unique puisqu'elle a un trou au centre.
    Permettez-moi de vous parler un peu de mon parcours. J'ai été plutôt chanceuse, parce que j'ai pu jouer au hockey au Canada. C'est notre sport national. Hockey Canada s'occupait plutôt bien de nous. Bien sûr, nous n'étions pas aussi bien traitées que l'équipe masculine, ce qui nous ennuyait un peu de temps en temps — mais je ne blâme personne. Nos vols, nos repas et tout notre équipement étaient fournis. Quand nous faisions partie de l'Équipe Canada, toutes les dépenses pour la physiothérapie et l'entraînement étaient également couvertes. Voilà les deux éléments les plus importants pour un athlète: être en mesure de se dévouer à son sport pour s'entraîner à temps plein, et il y a aussi l'aspect monétaire, parce que nous ne pouvons pas travailler; et il ne faut pas non plus oublier, surtout dans mon cas, toutes les blessures que j'ai subies, de sorte que je devais m'assurer d'être en forme et en santé. Je pense que ce sont les deux éléments sur lesquels vous devriez insister en vue d'aider les athlètes.
    Quant au hockey, c'est un peu différent, parce que nous nous entraînons habituellement dans nos propres villes. Nous nous entraînons donc chez nous pendant une année complète en jouant dans des ligues de hockey locales. Toutefois, après l'université, les ligues de hockey locales au Canada laissent à désirer. On se rencontre cinq fois pendant l'année pour trois camps d'entraînement et deux compétitions majeures. Nous ne jouons ensemble qu'environ sept semaines durant l'année. C'est un peu différent de ce qui se passe dans d'autres sports, où les athlètes doivent constamment voyager.
    J'ai demandé à d'autres athlètes de me donner leur avis sur ce que je devrais vous dire aujourd'hui. Quelqu'un m'a suggéré de mettre davantage l'accent sur l'entraînement à l'échelle locale. Il y a toute une série de centres de formation auxiliaires, mais si nous pouvions avoir un important centre à Ottawa, ce serait merveilleux. Il y en a un à Toronto, un à Montréal et un à Calgary. Je pense que ce n'est pas suffisant.
    On pourrait aussi s'améliorer du point de vue des partenariats. Nous avons assurément besoin d'une plus grande couverture médicale. C'est un point délicat dans mon cas, parce que ma carrière s'est terminée en décembre 2008 en raison d'une grave commotion cérébrale. On m'a remis l'argent qu'on me devait pour le reste de l'année, soit 1 500 $. Nous avons également reçu 500 $ dans le cadre du programme Quest for Gold. Donc, au total, 2 000 $ libres d'impôt, c'est tout ce que nous avons reçu. Je n'ai eu aucun autre appui financier après cela.
    Puisque j'étais une athlète et que je m'étais blessée en pratiquant mon sport, je me suis retrouvée sans aucune couverture médicale. Je suis certaine qu'il y a peu d'athlètes dans cette situation, mais j'ai eu du mal à trouver l'argent nécessaire pour payer mes factures médicales. Les coûts des régimes de soins dentaires et de santé sont élevés. Nous avons besoin de physiothérapie et de soins chiropratiques si nous voulons être de bons athlètes.
    Le financement de 2 000 $ par mois n'est pas mal, mais il pourrait tout de même être quelque peu amélioré. Voilà, à mon avis, ce que vous pouvez faire. Ce financement est très utile. Cela m'a certainement aidée lorsque j'étais nouvelle et que j'essayais de m'entraîner pour les Olympiques en 2006. Nous avons déménagé à Calgary. Pendant les années olympiques, nous déménageons et nous nous entraînons durant environ huit mois d'affilée. Nous étions de loin le pays le mieux préparé, et je pense que c'est pour cette raison que nous avons gagné. Nous nous sommes entraînées plus longtemps que toute autre équipe. Les Américains ont rapidement suivi notre exemple, mais nous les avons quand même battus en 2010. Et je suis persuadée que nous les battrons encore une fois en Russie.
    Voilà ce que j'avais à vous dire.
    Merci de m'avoir invitée à témoigner.
    Merci.
    Monsieur Zamuner.
    Merci de m'avoir invité aujourd'hui. C'est un honneur pour moi de prendre la parole devant le comité.
    D'abord, j'aimerais féliciter Katie. Je sais qu'elle m'a lancé une petite pointe avant. En 1998, j'ai appris à reconnaître les difficultés de l'équipe féminine de hockey: tant de dévouement, de travail acharné et de sacrifices. Nous sommes allés les voir jouer lorsqu'elles ont remporté l'or afin de les appuyer. Toutes nos félicitations à cette équipe. Je suis jaloux. J'aimerais bien posséder l'une de ces médailles. C'est tout à votre honneur. Le Canada est fier de vous. L'histoire du programme canadien est extraordinaire, et je vous en félicite.
    Mme Katie Weatherston: Merci beaucoup.
    M. Robert Zamuner: Je pense que, dans mon cas, c'est un peu différent. Manifestement, puisque je suis un joueur de la Ligue nationale de hockey, je perçois les choses d'un point de vue différent. Wayne Gretzky, un de mes coéquipiers à Nagano, a dit que le hockey lui avait tout donné, et c'est tout à fait vrai.
    À bien y penser, cela s'applique à ma propre histoire aussi. Je suis allé à Guelph pour participer à une équipe de hockey junior, les Guelph Platers. C'est là que j'ai rencontré mon épouse, et nous avons eu trois enfants. J'ai voyagé partout dans le monde. J'ai rencontré des personnes incroyables. Et j'ai eu l'immense honneur de représenter le Canada et de porter la feuille d'érable sur mon chandail. C'est très difficile à expliquer. Katie a aussi eu ce privilège. J'ai joué en 1997 et remporté le Championnat du monde à Helsinki. En 1998, je suis allé en Suisse et par la suite à Nagano — c'était probablement le moment le plus important de ma carrière professionnelle, mais aussi la plus grande déception puisqu'au Canada, quand on ne remporte pas l'or au hockey, c'est décevant.
    Ce que je retiens le plus de ma participation à cette équipe de hockey, c'est le sentiment d'être un Canadien, et l'expérience à Nagano était, à certains égards, absolument merveilleuse. Il y a deux moments qui restent gravés dans ma mémoire.
    Comme vous vous en souvenez peut-être, le magasin Roots avait fourni nos uniformes rouges et blancs ainsi que des casquettes contre-courant. Nous étions faciles à reconnaître. Manifestement, nous sommes des hommes d'assez grande taille et nous portions ces uniformes, mais je n'oublierai jamais. Keith Primeau, qui mesure environ 6 pieds et 5 pouces et moi voulions nous rendre dans la ville de Nagano, histoire de visiter un peu les lieux. Vous pouvez vous imaginer la scène lorsque nous avons tous les deux pris le train. C'était comme dans les films: on a beau penser qu'il n'y a plus de place ne serait-ce que pour une ou deux personnes de plus, et voilà que 30 ou 40 Japonais de plus montent à bord, et tout le monde se retrouve serré comme des sardines. Il y avait Keith et moi qui dépassions de beaucoup tous les Japonais et, sans exagérer, je peux vous dire que les gens nous touchaient littéralement en nous disant « Canada, Canada », et ils nous souriaient. Ça me rend émotif rien qu'à y penser, parce que je n'ai jamais eu de sentiment patriotique aussi intense. Pendant que nous déambulions dans le village à Nagano, les gens nous arrêtaient pour nous prendre en photo. Ils ne savaient pas que j'étais Rob Zamuner, le joueur de hockey de la LNH; ils savaient que j'étais un Canadien. Et c'est ce que j'ai trouvé de si merveilleux.
    La deuxième chose que je retiens de ces Olympiques et que je n'oublierai jamais ce sont les cérémonies de fermeture. Comme je l'ai dit, nous n'avons pas remporté la médaille d'or — l'équipe tchèque avait un joueur appelé Dominik Hašek qui était incroyablement bon. Nous avons eu une réunion d'équipe après avoir perdu les demi-finales contre les Tchèques. Ce fut plutôt remarquable. Wayne Gretzky nous a dit: « Écoutez. Nous sommes Canadiens. Allons à la cérémonie de fermeture pour représenter notre pays. » Nous avions le choix de rejoindre nos coéquipiers de la LNH afin de poursuivre la saison de hockey, mais nous avons tous décidé de rester pour attendre les cérémonies de clôture. Ce fut une nuit incroyable. Je m'en souviens encore: nous nous sommes rendus à pied au stade avec nos uniformes; il y avait des feux d'artifice, et la cérémonie s'est étendue sur deux ou trois heures. À la fin, on a vu qu'un athlète canadien avait apporté, en catimini, un immense drapeau. Je ne sais pas comment il a pu le cacher, parce que ce drapeau était immense, de la grosseur d'un terrain de football.
    Mme Katie Weatherston: Ils le font chaque année.
    M. Robert Zamuner: Vraiment, chaque année? Alors, voilà. Nous n'étions pas au courant.
    Tous les athlètes canadiens ont commencé à agiter ce drapeau et il s'est passé quelque chose d'inusité. Tous les athlètes des différents pays ont couru vers le drapeau canadien l'ont pris en main et ont commencé à l'agiter avec nous parce qu'ils voulaient faire partie de notre équipe. C'était vraiment incroyable.
    Voici ce que j'essaie de vous dire: lorsque nous parlons de Katie et des défis que doivent relever les athlètes, il faut manifestement parler de financement. Pour nous, c'est un peu différent. Il y a environ 14 ans, l'Association des joueurs de la LNH a mis sur pied le Fonds Objectifs et Rêves. Mark Gartner et Adam Graves ainsi qu'un groupe de joueurs voulaient contribuer au hockey à l'échelle locale.
(0945)
    Le témoin qui nous a précédés a parlé de sports locaux. C'est manifestement très important. Au cours des 12 ou 13 dernières années, nous avons remis des pièces d'équipement de hockey à plus de 60 000 enfants partout dans le monde. Ce sont des dons à titre personnel provenant de joueurs de la LNH — actuels ou anciens — dont certains ont joué il y a 12 ou 13 ans.
    À l'occasion du 10e anniversaire de ce programme, j'ai voyagé avec P.J. Stock — mon ancien coéquipier des Bruins de Boston, qui contribue à l'émission Hockey Night in Canada — et Devin Smith. Nous sommes allés en Bosnie, à Moscou et en Suède pour faire don de ces pièces d'équipement de hockey et promouvoir le sport afin que les jeunes puissent faire de l'activité physique. J'espère qu'un de ces jours, un de ces jeunes participera aux Olympiques et aura la même chance que Katie et moi.
    En terminant, j'aimerais dire que j'abonde dans le sens de Katie en ce qui a trait au financement et aux équipes locales. Je vous encourage à faire preuve de créativité pour essayer d'aider nos athlètes, parce qu'ils sont très bien perçus à l'échelle internationale, et c'est merveilleux de pouvoir avoir une expérience dont on peut être fier — je ne parle pas de l'idée de faire partie d'une équipe de hockey, mais plutôt de faire partie de l'Équipe Canada. C'est une expérience tout à fait remarquable.
    Je vous remercie de votre temps. Je vous en suis reconnaissant.
(0950)
    Merci beaucoup.
    Nous allons maintenant passer à M. Young, qui dispose de sept minutes.
    Merci, monsieur le président.
    Je tiens à remercier nos témoins de s'être déplacés d'Oakville pour venir ici aujourd'hui. Je voulais tout simplement le mentionner aux fins du compte rendu. C'est ma circonscription, et je vous en remercie.
    Je remercie également Katie d'être des nôtres et de nous avoir fait part de ses observations. C'est un témoignage très important.
    Pour ce qui est des blessures sportives, comme on nous l'a dit, les commotions cérébrales sont des événements qui changent une vie. Nous savons également qu'il ne s'agit pas toujours d'accidents.
    Je voulais vous demander, Robert, si vous avez analysé la fréquence des commotions cérébrales à l'échelle de la LNH et si vous avez constaté des tendances?
    En fait, ironiquement, j'ai fait partie d'un groupe de travail mixte sur les commotions cérébrales regroupant la LNH et l'Association des joueurs de la LNH. Je représente, bien entendu, les joueurs et je siège à ce comité depuis environ cinq ans.
    Le programme existe depuis 1997. En quoi consistent nos activités? Eh bien, nous examinons le mécanisme des blessures, le temps de récupération et les protocoles pour le retour au jeu. Manifestement, notre association estime qu'il est très important de prendre soin de nos joueurs. C'est un défi permanent, pour ainsi dire.
    En ce qui concerne la règle 48, nous l'avons modifiée il y a deux ans pour essayer de rendre les matchs plus sécuritaires. On recueille de l'information sur la façon dont se produisent les blessures et on essaie de voir comment on peut maintenir l'intégrité du jeu, tout en le rendant moins dangereux.
    Je ne sais pas si j'ai bien répondu à votre question.
    Oui, vous y avez répondu, mais j'aimerais approfondir un peu le sujet. Comment faire connaître ce problème? Comment soulever cette question auprès des joueurs eux-mêmes?
    Actuellement, nous nous employons à faire ce que nous faisons chaque automne. Nous rencontrons les 30 équipes. J'en ai rencontré trois la semaine dernière. Il y a aussi un médecin qui participe aux discussions pendant environ 20 minutes. La réunion dure près de deux heures. Nous passons donc ces 20 minutes à discuter de cette question. Trois médecins travaillent avec nous, le Dr Rizos, qui agit comme conseiller, ainsi que les Drs Kutcher et Comper. Ces médecins sont là pour les joueurs, tous les jours, 24 heures sur 24.
    Il nous faut continuellement sensibiliser les joueurs. Nous parlons à nos joueurs, et cela fait partie de cette initiative. On peut comprendre que le hockey est un sport très dur et que les emplois sont en jeu; nous essayons donc de dire aux joueurs qu'ils auront une vie après leur carrière au hockey... Je pense qu'ils sont beaucoup plus sensibilisés maintenant, mais j'estime qu'il y a toujours lieu d'apporter des améliorations.
    Chaque fois que nous en avons l'occasion, nous invitons les médecins à parler aux joueurs, sans aucune distraction, c'est-à-dire sans la présence des administrateurs généraux, des entraîneurs ou des médias. Le tout se produit dans une salle de conférence semblable à celle-ci. Il y a 25 joueurs des Canadiens de Montréal qui se réunissent avec le Dr Don Fehr et moi-même, de sorte que nous avons leur complète attention.
    Avez-vous une idée de la façon dont on pourrait réduire les commotions cérébrales dans les échelons inférieurs du jeu?
    Vous hochez la tête, Katie. Voulez-vous répondre à cette question?
    Oui.
    Je serai ravi de connaître votre avis. Merci, Katie.
    Dans mon cas, c'est plutôt triste. C'est un événement qui a changé ma vie. J'ai souffert d'une grave dépression. Je ne peux toujours pas faire d'exercice physique. J'ai des maux de tête depuis presque cinq ans.
    Je ne pense pas que les gens se rendent compte de la gravité de cette blessure, parce qu'on a l'air d'un être humain en parfait état. C'est très difficile lorsqu'on est un joueur de hockey dur à cuire. Du jour au lendemain, c'est la dépression, en plus d'une foule d'autres choses qui se passent dans notre vie personnelle, et nous ne pouvons même plus jouer à notre sport.
    Quand j'étais au camp d'entraînement en septembre 2006, j'ai été frappée dans le dos et je suis tombée tête première dans les bandes. J'ai continué de jouer et entre les périodes, c'était en 2006, c'est-à-dire il n'y a pas si longtemps, je suis allée voir la docteure de l'Équipe Canada et je lui ai dit: « J'ai été frappée très durement; je veux tout simplement m'assurer de ne pas avoir été blessée. » Une de mes coéquipières m'avait dit de demander à la docteure qu'elle m'examine.
    Elle a fait ses tests pour les commotions cérébrales et m'a dit de retourner jouer. Après cet incident, j'ai été frappée deux autres fois à la tête. J'ai subi le syndrome du deuxième et du troisième impact, ce qui a essentiellement changé le reste de ma vie. Je suis rentrée à la maison et le lendemain, j'étais à l'hôpital. Bien souvent les symptômes ne se manifestent pas avant quelques jours; les pires symptômes arrivent environ deux jours après.
    Dans mon esprit, quand on voit un joueur subir un tel choc à la tête, on devrait le retirer automatiquement du jeu. J'aime ce concept de chambre noire.
    C'est quand on se fait frapper une deuxième fois qu'on se retrouve véritablement dans le pétrin. Je ne pense pas que les gens le comprennent. Je dirige des camps de hockey pour des jeunes, de sorte que je suis constamment sur la glace avec des jeunes. Ils tombent sur le dos et se frappent la tête, auquel cas il faut les retirer du jeu. Ce n'est que le lendemain qu'ils se rendront compte de leur blessure.
(0955)
    Dans les équipes des autres échelons, a-t-on adopté cette façon de faire ou pas?
    Par exemple, à Oakville, on a mis en oeuvre des tests d'impact. Je pense qu'on l'a fait il y a trois ans. C'est un plan de référence: si un enfant se blesse, c'est un des outils que peut utiliser le médecin ou quiconque traite l'athlète.
    Je pense que c'est aussi une question de culture, et nous devons la changer. Si lors d'une partie, le 27 janvier, un jeudi soir, un enfant se cogne la tête ou quelque chose de ce genre, qu'importe s'il peut jouer pendant le reste du match? S'il se blesse, il faut le retirer du jeu. Cela ne nuira pas à sa carrière, s'il manque le reste de la partie.
    Je pense réellement que les choses changent. Les gens sont plus sensibilisés. L'année dernière, on a changé l'âge auquel les joueurs peuvent porter des coups; c'est maintenant à partir de la catégorie bantam. Je suis certain que cela fera de nouveau l'objet d'un examen dans les équipes locales. Ces équipes forment la base. Il y aura toujours des programmes d'élite et des programmes représentatifs, où les choses sont quelque peu différentes, mais ce sont les ligues locales qui constituent les assises. Il y a aussi les équipes d'adultes qui jouent sans contact. Voilà ce sur quoi il nous faut miser pour en permettre l'expansion.
    Nous ne voulons pas que des jeunes de 15 ou 16 ans décident de ne plus jouer au hockey. Nous voulons qu'ils poursuivent cette activité.
    Je pense qu'il faut mettre l'accent sur les ligues locales et miser sur les joueurs de base qui y sont formés. C'est une activité récréative. Ce sont des gens qui veulent être actifs et qui pratiquent une activité sociale. Il faut être prudent par rapport à cela.
    Robert, dans votre association, vous aidez vos membres à se préparer pour la retraite et à avoir une bonne carrière en santé.
    Pourriez-vous nous présenter votre opinion quant à la pratique d'avoir des hommes de main dans les équipes de hockey? J'ai lu que certains de ces joueurs regrettent la façon dont ils ont mené leur carrière. Ils étaient connus comme étant les durs à cuire et ils en ont souffert plus tard dans leur vie, au moment de leur retraite.
    Soyez bref, s'il vous plaît.
    Très bien.
    Encore une fois, je pense que grâce au groupe de travail sur les commotions cérébrales, nous examinons constamment de nouvelles façons de rendre le jeu plus sécuritaire.
    Nous allons maintenant passer à Mme Mathyssen; vous avez sept minutes.
    C'est réellement un honneur, un plaisir de vous rencontrer aujourd'hui.
    Je vous remercie d'être aussi honnête sur des questions comme l'agressivité et la violence au hockey.
    À cet égard, on entend dire qu'il y a beaucoup de débats au niveau professionnel. Est-ce que les autorités des équipes de hockey de ce niveau doivent prendre du recul? Avons-nous oublié la beauté de ce jeu?
    J'ai entendu d'anciens joueurs professionnels de la LNH dire que durant leur enfance, lorsqu'ils jouaient au hockey sur un étang, personne ne venait les frapper par derrière. Il y avait du respect sur la glace.
    À cet égard, devons-nous nous éloigner du hockey de type « lutte sur glace »?
    C'est tout à fait différent quand on parle de hockey local ou de hockey représentatif, comparativement à une partie de la LNH et de hockey professionnel. Il faut être prudent pour ne pas mêler les deux. Je ne peux pas dire que les jeunes n'essaient pas d'imiter les professionnels. Je comprends cela. Mais ce sont des adultes, et je pense qu'il s'agit d'une conversation tout à fait différente.
    Lorsqu'il s'agit de hockey chez les jeunes, je pense qu'il faut vraiment mettre l'accent sur tout ce que vous venez de soulever. C'est ce que j'observe, et je pense pouvoir parler pour Hockey Canada. J'ai deux jeunes enfants qui sont dans le système et je pense que Hockey Canada fait un excellent travail. Bien sûr l'organisme pourrait quand même s'améliorer. On ne peut pas se satisfaire du statu quo. Nous sommes beaucoup plus au courant des commotions cérébrales maintenant. Il est maintenant interdit pour les jeunes n'ayant pas atteint le niveau bantam de frapper un autre joueur. Comme je l'ai dit tout à l'heure, peut-être que Hockey Canada ou d'autres parties prenantes devraient examiner la question pour voir s'il y a lieu d'accroître l'âge limite de nouveau.
(1000)
    Merci.
    Katie, dans votre préambule, vous avez parlé des différences de financement entre les équipes masculines et féminines. Je me demande si vous pouvez nous donner davantage d'explications. Comment le financement diffère-t-il exactement?
    Nous ne savons pas combien Hockey Canada donne aux athlètes masculins, parce que la plupart d'entre eux sont des joueurs de la LNH, de sorte qu'ils font un très bon salaire. Nous pourrions très bien être mieux rémunérées qu'ils ne le sont par Hockey Canada; je ne suis pas certaine. Je sais tout simplement que, selon mon expérience et après en avoir parlé à d'autres coéquipières, les gars avaient davantage tendance à aller manger un bon steak, tandis que nous devions nous contenter d'aller chez Kelsey's. Vous comprenez ce que je veux dire? C'était plutôt des signes comme ceux-là que nous remarquions.
    Je suppose qu'on doit s'y attendre. Ils rapportent davantage d'argent que nous, et nous en sommes bien conscientes.
    Les joueuses de hockey seront toujours un peu amères, parce qu'elles mettent autant d'effort et autant de travail que les hommes, mais elles ne reçoivent pas le même financement. Il n'y a même pas de ligue de hockey féminin professionnel ici. J'ai eu du mal à jouer après l'université. Il n'y a nulle part où aller. Nous ne pouvons que compter sur les sept semaines par année pendant lesquelles nous jouons avec notre équipe, et il s'agit souvent de matchs Rouges contre Blancs, dans lesquels nous faisons face à nos meilleures compétitrices; il y a 40 personnes au camp d'entraînement, soit l'Équipe Canada contre l'Équipe Canada ou les États-Unis. Nous sommes dans une situation plus difficile et manifestement, la plupart des joueuses doivent aussi avoir un emploi.
    Vous avez dit qu'il fallait établir un autre centre de hockey. J'écoutais une émission du samedi ou du dimanche sur la CBC. J'aime bien cette station, puisqu'elle présente très bien la réalité canadienne. La discussion portait sur ce qu'il en coûte aux familles pour amener leurs garçons et leurs filles à la patinoire, en plus de payer les frais de location des patinoires et l'équipement nécessaire. Pour bon nombre de familles, le coût était un élément dissuasif important, ainsi que le fait de devoir voyager dans la province ou à l'étranger. Les commentateurs ont dit qu'il fallait avoir davantage d'arénas publics et que le hockey était maintenant si privatisé que c'était les investisseurs privés qui tiraient des profits incroyables des arénas.
    Êtes-vous d'accord? Le gouvernement et les collectivités doivent-ils investir davantage dans les arénas et les installations afin que les jeunes puissent aller patiner sans appauvrir leurs familles?
    Oui. Dans toutes les villes que je connais, les patinoires sont rares. Je sais que bon nombre d'organisations pour joueuses disent: « Vous savez, nous avons commencé plus tard que les garçons, et nous avons de la difficulté à obtenir du temps de patinoire. C'est injuste. » Nous avons absolument besoin davantage d'arénas réservés aux jeunes et aux programmes locaux.
    Je parle aussi des centres nationaux de sport. Il en faut davantage d'un bout à l'autre du pays. Un athlète m'a dit ce matin: « Katie, le fait de devoir voyager rien que pour aller s'entraîner ou de devoir quitter la maison, c'est là un énorme sacrifice quand on ne fait pas vraiment d'argent. » Cela permettrait aussi de réduire les coûts pour les associations sportives nationales.
    S'il y avait un centre ici à Ottawa où les adeptes de différentes disciplines pouvaient s'entraîner avec d'autres athlètes canadiens, cela pourrait les motiver à faire mieux. On apprend en regardant d'autres athlètes, et non pas seulement ceux qui pratiquent le même sport que nous. Cela permet de créer une collectivité entre les athlètes canadiens. Il y a aussi le fait que les jeunes s'entraînent avec nous. Je pense qu'il faut aussi mettre vraiment l'accent là-dessus. Je sais que c'est plus facile à dire qu'à faire.
    Il y a aussi des éléments mineurs comme la couverture en matière de santé. C'est quelque chose de très important. Je dispose à l'heure actuelle d'un régime de soins de santé qui est terrible, mais je n'avais pas d'autres choix. Quand nous faisions partie de l'Équipe Canada, nous recevions aussi des cartes d'alimentation. Ce serait bien d'établir des partenariats avec des entreprises comme Metro ou Superstore... Je pense qu'il y a des choses très simples qui pourraient être faites et pour lesquelles il suffirait de faire seulement quelques appels téléphoniques. Je pense qu'au Canada, nous sommes très fiers et nous appuyons globalement nos athlètes. Je me demande donc à quel moment nous allons passer à la prochaine étape, où chacun va contribuer à aider les athlètes qui ne gagnent pas beaucoup d'argent et qui doivent recueillir eux-mêmes des fonds, du fait qu'ils n'ont pas de nombreux contrats de commandite.
    Ce manque de soutien met-il à risque l'avenir du jeu, surtout en ce qui concerne l'équipe féminine?
    Je ne sais pas si cela met à risque le sport. Mais cela nous complique drôlement la vie. C'est ça, au fond. Nous travaillons. Nous nous entraînons. On ne perd pas de temps. J'étais aux études et je travaillais aussi. Je jouais au hockey et je fréquentais une école américaine prestigieuse. Je devais aussi assister au camp d'entraînement de l'Équipe Canada. Je suppose qu'il faut apprendre à bien gérer son temps.
    C'est sûr que vous verrez nos carrières... Pour ce qui est de la durée d'une carrière, très peu de filles dans mon équipe de hockey ont dû prendre leur retraite plus tôt à cause de blessures. On voit aussi des carrières qui durent plus longtemps. Les gens sont exténués et continuent d'aller travailler et d'aller s'entraîner. La situation est loin d'être idéale.
    Il nous faut investir davantage dans nos programmes nationaux pour les équipes juniors, puisque ce sont ces enfants qui souffrent véritablement. Si vous vous classez au premier rang des athlètes féminines du monde, vous allez recevoir des commandites privées, mais il faut penser à celles qui se situent juste en dessous de ce niveau ou qui sont à la veille de l'atteindre, et qui survivent à peine et ont du mal à obtenir ce financement.
(1005)
    Merci.

[Français]

    Monsieur Dion, vous avez la parole. Vous disposez de sept minutes.
    Merci, monsieur le président.

[Traduction]

    Un grand merci à tous les deux d'être venus témoigner.
    Êtes-vous au courant des préparatifs pour Sotchi? Y a-t-il quelque chose que vous aimeriez soulever devant le comité, ou bien tout se passe-t-il bien à votre connaissance, et allons-y pour Sotchi?
    Nous nous améliorons de plus en plus chaque année. Je ne sais pas ce qui se passe à Sotchi parce que j'ai abandonné la compétition il y a cinq ans. C'est sûr que le fait d'avoir les Jeux olympiques au Canada — il suffit de voir notre rendement, la motivation d'être chez soi et de ne jamais avoir remporté une médaille d'or au pays, la façon dont notre rendement s'est amélioré d'année en année... Si on regarde le nombre de médailles que nous avons remportées, et si vous voyez à quel point nous nous sommes améliorés, surtout du côté des Jeux olympiques d'hiver, ça devrait aller très bien pour nous à Sotchi. Nos programmes d'hiver semblent aller dans la bonne direction.
    Je ne sais pas si vous voulez rajouter un commentaire.
    Nos membres sont très emballés. Nous avons des membres dans toutes les huit équipes, et l'expérience sera formidable. Je suis allé à Sotchi il y a environ un an, et c'est un endroit fascinant. Le village sera merveilleux, et l'événement sera fantastique. De toute évidence, il sera difficile de battre les Russes chez eux.
    Nous avons vérifié les installations médicales sur place. Nos médecins y sont allés cette semaine et sont en train de vérifier toutes ces installations au moment où nous nous parlons.
    C'est sûr que l'événement sera très excitant.
    Pour ce qui est du rapport entre la Ligue nationale de hockey et les équipes nationales, est-il optimal, ou avez-vous des suggestions pour l'améliorer?
    Je ne peux pas parler pour les équipes de la LNH, mais je peux parler pour les joueurs. Évidemment, les Jeux olympiques leur tiennent à coeur, et nous avons des membres en provenance de nombreux différents pays. Le hockey international est pour eux une priorité très élevée. Nous savons que pour la croissance du sport, et le hockey en particulier, il faudrait que d'autres pays développent leurs programmes, de sorte que plus de sept ou huit pays puissent pouvoir obtenir la médaille d'or.
    D'accord, il n'y a donc pas d'incertitude entre la LNH et les équipes olympiques.
    Je ne crois pas avoir compris votre question, monsieur Dion. Veuillez m'excuser.
    Nous craignons toujours qu'un jour, la LNH dise: « Nous ne voulons pas interrompre notre calendrier. Nous voulons conserver nos joueurs. » Il semble y avoir certaines difficultés de ce côté-là, mais il se peut que je me trompe, et ce serait une bonne nouvelle.
    Encore une fois, je ne participe pas à ces conversations. Il s'agit de conversations entre les 30 propriétaires de la ligue.
    D'accord.
    Est-ce que le statut du hockey féminin aux Jeux olympiques est devenu plus solide, ou êtes-vous préoccupée par le manque de pays qui sont compétitifs? On entend parfois qu'il y a des incertitudes.
    Oui, certainement, ce qui est malheureux, c'est que c'est un sport à deux équipes en ce moment. Avant, la Finlande et la Suède étaient compétitives, et quelques autres pays commencent à faire des progrès, par exemple, la Russie parce que c'est elle qui reçoit les jeux. Toutefois, ce qui est malheureux, c'est qu'il n'y a pas de financement pour les autres pays. Les joueuses ne jouent pas très longtemps, parce qu'elles fondent des familles ou elles veulent passer à autre chose. Le financement est un énorme problème pour le hockey féminin dans d'autres pays.
    Comme je l'ai dit, nous nous entraînons plus dur et plus longtemps que n'importe quel autre pays, et cela se voit lorsque nous jouons, mais je crois toujours que cela vaut la peine d'avoir le hockey féminin aux Jeux olympiques, ne serait-ce que pour le match final entre le Canada et les États-Unis. Pour quelques sports, cela dure quelques secondes sur une pente. Il y a les épreuves et les séries éliminatoires, et tout se joue dans cette dernière course ou ce match final. Moi, je trouve que le hockey n'est pas différent des autres sports, mais je ne suis pas certainement pas objective.

[Français]

    Je vais parler un peu en français, parce qu'on parle de hockey. C'est quand même le sport de Jean Béliveau.
    J'ai une grande inquiétude touchant les maux de tête que vous avez eus. Je pense que beaucoup de parents vont avoir de plus en plus...
(1010)

[Traduction]

    Ah, il y a de l'interprétation. Je n'ai jamais utilisé ce service.
    Comme j'ai dit, c'est le jeu et la langue de Jean Béliveau et Guy Lafleur, ainsi que d'autres, alors je dois l'utiliser.

[Français]

    Pour ce qui est des commotions cérébrales, mon inquiétude est que de plus en plus de parents vont être inquiets de laisser leurs enfants jouer à notre sport national. Je sais qu'on en a déjà parlé, mais je pense que cela peut être une crise importante pour ce sport comme pour le football, d'ailleurs. Je vais peut-être dire une sottise, mais j'ai l'impression — je n'ai pas d'études à ce sujet — que sur les grandes patinoires européennes, il y a moins de blessures graves, que les joueurs ont plus d'espace pour s'exprimer et qu'il y a moins de danger. Est-ce aussi votre impression ou si c'est quelque chose que je viens d'inventer et qui est sans fondement?

[Traduction]

    Lorsqu'on parle du jeu de hockey international, la taille de la patinoire est plus grande. Des études ont été effectuées afin de déterminer le nombre de blessures subies sur les patinoires de plus grande surface. Et il ne fait aucun doute que les joueurs de la Ligue nationale du hockey sont plus grands, plus rapides et plus forts. On va construire de nouveaux édifices bientôt, et c'est quelque chose que... Il y a un comité mixte de compétition entre l'Association des joueurs de la Ligue nationale du hockey et la ligue elle-même, et c'est un des sujets qui a été soulevés, c'est-à-dire la grandeur de la patinoire et son incidence sur la sécurité des joueurs. On revoit tout ce qui est lié au jeu.
    Il y a également un sous-comité sur l'équipement, dirigé par Mathieu Schneider et Brendan Shanahan. Ils sont en train de revoir tout l'équipement. Ils sont en train d'examiner les patins, les épaulières, les casques, le tout dans l'optique de rendre le hockey plus sécuritaire.
    Par exemple, les épaulières sont de plus en plus grosses, et le tissu est de plus en plus dur. Nous songeons à réduire la taille des épaulières. Cela peut sembler illogique. On dirait que le jeu sera moins sécuritaire si l'équipement est plus petit, mais en réalité, cet équipement est presque aussi...
    Une voix: ...important.
    M. Robert Zamuner: Oui, exactement.
    Nous examinons tous ces éléments: la taille de la patinoire, l'équipement et les endroits où se produisent les commotions cérébrales et les blessures. C'est quelque chose que nous suivons constamment.
    Si vous voulez que j'en parle davantage, comme je l'ai dit, je pense qu'on peut toujours améliorer notre approche sur le plan des commotions cérébrales. Et je crois que l'Association des joueurs de la Ligue nationale de hockey doit parler sérieusement avec la ligue aussi, parce que les enfants veulent émuler les athlètes. Il faut donc passer le bon message. L'idée de la chambre noire en est une bonne, mais moi, je pense qu'il faut retirer la personne du match, la soumettre à un suivi et l'empêcher de faire de l'activité physique pendant au moins 24 heures.
    Je sais que dans mon cas, cela a gâché ma vie; alors, j'ai des opinions fortes là-dessus.
    Je le vois constamment. Les parents disent à leurs enfants qu'ils se plaignent et font semblant. Mais les enfants ne savent pas, donc on ne peut pas vraiment... À mon avis, on ne peut pas amener un enfant à dire qu'il a subi une commotion cérébrale. Il faut suivre un certain protocole bien précis: le blessé doit se tenir en équilibre sur un pied, il doit suivre le mouvement d'une main... Peut-être que les médecins ne seront pas d'accord avec moi, mais il y a plus que ce protocole. Moi, j'ai réussi tous les tests pour la commotion cérébrale. J'ai réussi le test d'impact de référence six fois, mais je ne pouvais toujours pas jouer parce que lorsque je montais l'escalier, j'avais la tête qui tournait et je ressentais des bouffées de chaleur.
    C'est très difficile de percevoir les symptômes d'une commotion cérébrale. Il y a certaines questions qu'on doit poser.
    Merci. Nous allons devoir passer aux prochains intervenants. Il s'agit des MM. Dykstra et Richards, qui vont, je crois, partager sept minutes.
    Merci, monsieur le président.
    Je veux aborder quelques points. D'abord, une question très évidente: que pensez-vous des chances de nos équipes de hockey féminin et, bien sûr, masculin de remporter la médaille d'or à Sotchi?
    Nous allons gagner.
    C'est un excellent tournoi, et c'est une élimination après un match, alors tout peut arriver. On se perd en conjectures sur la question de savoir qui fera partie de l'équipe, mais Bob Nicholson et Steve Yzerman et leur personnel ont une immense tâche devant eux, celle de former l'équipe, et je pense que leurs chances sont bonnes.
    Dans la même veine, en matière de soutien, si on remonte à 2006 et avant cela, Rob, puisque vous étiez déjà là en 1998, que pensez-vous du soutien qu'offre le gouvernement fédéral à nos athlètes?
    Nous avons traité, au comité, de quasiment tous les aspects du sport, et vous êtes les deux derniers témoins que nous allons entendre. J'aimerais savoir ce que vous pensez, ou si vous avez des commentaires au sujet de la participation du gouvernement à ce processus et de l'amélioration de cette participation au fil des derniers Jeux olympiques.
(1015)
    Je ne peux pas vraiment dire grand-chose. Je pense que le hockey est un peu différent, comme je le disais tout à l'heure. J'éprouve un immense respect pour Katie et ses coéquipières. Pour ce qui est des autres sports, tout ce qu'on peut faire pour aider les athlètes...
    L'expérience que j'ai vécue en 1998, Rick, a été exceptionnelle. Je ne sais pas comment c'était, pour vous, à Turin, mais dans le village, il y avait un secteur où les athlètes canadiens pouvaient aller voir toutes les épreuves à l'écran. Je sais que chaque fois que Peter Lueders, le bobeur, où n'importe qui d'autre s'en allait pour son épreuve, tout le monde était dans cette salle. Nous étions tous là, à l'encourager. Comme je le disais, c'est le fait de constater de visu cette expérience, cet engagement, cette fierté et tout le reste. Je ne connais pas le monde de ces athlètes. Je ne peux pas imaginer les difficultés que cela représente.
    Je vais laisser Katie vous en parler.
    Comme je le disais, il faut accroître le financement, surtout dans l'année qui précède les Jeux olympiques, parce que beaucoup d'athlètes s'entraînent à temps plein. On ne peut rien faire d'autre pendant cette année-là. On a de la chance d'aller vivre à Calgary, et Hockey Canada paie tous nos frais de subsistance. S'il y a quelque chose qu'il peut faire, le gouvernement du Canada devrait se concentrer sur l'année qui précède les Jeux olympiques pour s'assurer que les athlètes peuvent s'entraîner à fond et se concentrer sur l'entraînement. C'est une année très éprouvante pour nous, les athlètes.
    C'est très difficile. Ce que vous ne savez pas et ce que vous ne voyez pas, c'est tout ce qui se passe dans les coulisses. Le 20 décembre, l'équipe nationale comptera 27 filles et, à la fin de la journée, il n'en restera que 20. La saison, et le rêve olympique, pour sept de ces filles, prendront fin ce jour-là. Pour d'autres athlètes, les épreuves finales n'auront lieu qu'après, en janvier. C'est une période très difficile pour les athlètes, parce qu'ils ne savent pas qui ira où.
    Le gouvernement fédéral, c'est certain, pourrait contribuer à atténuer les tensions financières. Il pourrait aider à fournir les soins médicaux dont les athlètes ont besoin. L'année qui précède les Jeux olympiques est très éprouvante physiquement, alors qu'on essaie de se faire une place olympique. Je dis toujours aux gens que les Jeux olympiques, c'était facile. Gagner une médaille d'or, ce n'était rien. Ce que j'ai fait de plus difficile dans ma vie, c'était d'obtenir une place au sein de l'équipe olympique. Je pense que c'est ce que la plupart des athlètes vous diront.
    Je cède le temps qu'il me reste à M. Richards.
    Il vous parlera, je pense, de l'idée d'une beaucoup plus importante participation du monde des affaires. Aux États-Unis, le gouvernement fédéral n'intervient pas sur le plan du soutien. Tout vient des entreprises. Nous avons ici une espèce de demi-système. Il vous en parlera probablement. Je lui laisse la parole.
    Peut-être que oui, peut-être que non. Nous verrons.
    Je pense que la question que tout le monde se pose, et je ne vais pas vraiment la poser, monsieur Zamuner, puisque vous avez joué dans l'équipe de 1998, mais cette question, c'est: pourquoi est-ce que Wayne Gretzky était assis sur le banc quand il y a eu ces tirs de confrontation?
    Je ne vous répondrai pas. On me la pose souvent. J'aurais bien aimé qu'on me paie un dollar chaque fois qu'on m'a posé la question.
     Je ne doute pas qu'on vous l'ait posée à quelques reprises. Je sais, de toute façon, que ce n'est pas vous qui pourriez y répondre.
    Ce que j'aimerais savoir, toutefois, c'est la question des commandites d'entreprises dont a parlé M. Dykstra. C'est une question à deux volets. Je vous la pose à tous deux.
    Nous avons déjà entendu les témoignages de bien d'autres organisations sportives. Je ne pense pas qu'elles nous en aient parlé, mais je suis sûr qu'elles y ont pensé.
    Je viens de la région de Calgary, et Canmore se trouve dans ma circonscription. Bien des organisations sportives et des installations d'entraînement se trouvent dans ma circonscription, ou tout près, pour ce qui est des sports d'hiver. Je m'entretiens avec ces organisations et je rencontre leurs représentants, ainsi que certains des athlètes qui vivent dans ma circonscription. Tous me disent qu'ils aimeraient bien être du milieu du hockey. La raison, c'est le bassin d'athlètes qui s'y trouvent.
    Je sais que la situation change quelque peu, mais quand j'étais enfant, tout le monde jouait au hockey. C'était évident que c'était le sport à pratiquer. Il y avait quelques autres possibilités de sport, mais c'était rare. Cela a beaucoup changé avec les années, je sais. C'est un fait. De toute évidence, un soutien est offert au hockey, et c'est là que se concentrent les commandites d'entreprises, bien plus que dans la plupart des autres sports.
    Voici donc la première partie de ma question. Quelle leçon les autres organisations sportives peuvent-elles tirer du hockey? Beaucoup de jeunes jouent au hockey et bien évidemment, certains avec succès. Que peuvent apprendre les autres organisations sur les moyens d'attirer les enfants et de garder leur intérêt? Mais surtout, sachant que l'équipe féminine ne reçoit peut-être pas un soutien financier aussi important, que peut faire le gouvernement pour aider à encourager...? Qu'est-ce que les autres organisations sportives peuvent apprendre du hockey pour ce qui est de stimuler les commandites?
    L'autre partie de la question, c'est l'envers de la première. Depuis plusieurs années, les enfants ont plus de choix quant aux sports qu'ils peuvent choisir de pratiquer. J'ai entendu, par exemple, que le hockey a moins la cote que le soccer, à en croire le nombre d'enfants qui pratiquent ce sport. Y a-t-il une leçon à tirer pour le hockey à partir des autres sports, maintenant qu'il y a un peu plus de compétition pour l'intérêt de ces jeunes? Qu'est-ce que ces organisations peuvent apprendre au hockey, si nous voulons nous assurer de continuer d'avoir un excellent programme de hockey ici, au Canada?
    J'aimerais que vous me parliez de ces deux aspects.
(1020)
    Il vous reste 20 secondes.
    Je comprends.
    C'est d'abord une question d'abordabilité. C'est pourquoi le soccer est en plein essor. Pourquoi le hockey est-il populaire? Parce que c'est notre sport national. Nous vivons dans un pays froid, alors je pense que ce sont des réponses évidentes. Pour ce qui est du financement, au bout du compte, il s'agit de trouver des moyens novateurs d'obtenir du financement. Sprott, la société d'exploitation aurifère, nous a donné quelque 20 000 $ par médaille d'or, dans le cadre du fonds CAN. Ce fonds finance toutes les disciplines, sans se limiter à rien qu'une. Quelques excellentes organisations privées aident à financer les athlètes et trouvent des sociétés commanditaires, mais ces commandites sont partagées entre tous les athlètes, alors je ne pense pas que ce soit des montants extraordinaires. Peut-être que Robert sait mieux que moi si le hockey reçoit plus de financement que d'autres sports.
    Oh, il ne reste plus de temps.
    Merci. Nous allons devoir laisser la parole à M. Nantel, et je crois qu'il veut laisser environ trois minutes à M. Lapointe.

[Français]

    Merci, monsieur le président.

[Traduction]

    C'est le moment de remettre les écouteurs.

[Français]

    Au cours de notre étude, on aurait beaucoup aimé entendre ce qu'avaient à dire certaines personnes, mais on n'a pas pu les entendre. Alors, je tiens à féliciter M. Dykstra de vous avoir invités ce matin. J'espère que nos analystes auront l'occasion d'ajouter le texte de vos deux témoignages, qui montrent à la fois le plus beau et le plus laid. C'est la sandwich au plan du sport.
    M. Zamuner a raconté une histoire très patriotique au sujet du drapeau. C'était un moment d'une grande fierté nationale et c'est le genre de choses dont on a besoin et qui devraient se produire plus souvent.
     Madame Weatherston, vous avez parlé de votre vécu et du drame des commotions cérébrales. Vous avez parlé également du manque de soutien à l'endroit des athlètes dans leur cheminement jusqu'aux Jeux olympiques et que, par la suite, c'était souvent le désert. Je tiens à vous dire à quel point c'est un témoignage important.
    Je cède maintenant la parole à mon collègue, M. Lapointe.
    Madame Weatherston, vous avez dit qu'après leur carrière olympique, les femmes recevaient peu ou pas de soutien. Pour votre part, vous avez même eu des problèmes de santé et vous n'avez pas reçu de soutien.
    Dans la même ordre d'idées, j'aimerais poser une question à M. Zamuner. Votre association de joueurs n'est pas dépourvue de ressources financières. Avez-vous envisagé, par pure solidarité pour le sport, d'inclure les athlètes de pointe féminines dans vos programmes d'aide après leur carrière? Est-ce quelque chose que vous pourriez envisager?

[Traduction]

    Voilà une conversation qui, selon moi, aurait pu se tenir.
    Des voix: Oh, oh!
    M. Robert Zamuner: Pardonnez-moi, c'est difficile. Je suppose que je ne pourrais pas être politicien.
    C'est, selon moi, un sujet dont on parle toujours. On parle des programmes jeunesse; on parle du hockey en général. L'un des problèmes dont M. Young et moi avons déjà parlé, c'est celui de la transition. C'est la vie ou l'épanouissement personnel après le hockey, parce que le hockey, ça ne dure qu'un certain temps. Katie a dit qu'on pouvait y jouer à 30 ans, mais il y a dans la LNH beaucoup de jeunes dont les carrières ne durent que deux ou trois ans. C'est fini quand ils ont 24 ou 25 ans. Tout ce qu'on a fait toute sa vie, c'est jouer au hockey, alors la transition est difficile. Katie et moi vivons probablement certaines difficultés. La vie est centrée sur le hockey.
    Nous sommes en train d'examiner la possibilité de créer un programme pouvant aider les membres actuels de la ligue, et l'une des meilleures façons de le faire serait au moyen d'un programme de transition. Nous en discutons à l'interne.

[Français]

    Donc, votre association ne serait pas fermée à cette approche. Si, par exemple, une association de joueuses féminines vous disait qu'elle a trop de joueuses en difficulté après leur carrière, vous pourriez envisager de trouver des ressources pour aider ces femmes.

[Traduction]

    Ce n'est pas à moi de prendre des décisions; c'est à notre conseil d'administration. Ce conseil compte 30 membres, et c'est là que se tient ce genre de discussion.
(1025)
    C'était le dernier mot. Nous remercions nos témoins d'être venus nous parler du hockey aux Jeux olympiques. Merci pour votre apport à notre étude.
    [La séance se poursuit à huis clos.]
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