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Bienvenue à la 101
e séance du Comité permanent de la santé.
Nous poursuivons notre étude sur le projet de loi .
Nous accueillons quatre groupes aujourd'hui, et chaque groupe aura 10 minutes pour présenter sa déclaration préliminaire.
Nous accueillons Corinne Voyer, directrice, et Clara Couturier, analyste-recherchiste en politique publique, de la Coalition québécoise sur la problématique du poids; Lindsay Hugenholtz Sherk, cadre supérieure, et Erica Wiebe, médaillée d'or olympique de lutte, du Groupe le Sport est important, Ronald Lund, président-directeur général, et Chris Williams, vice-président, Numérique, de l'Association canadienne des annonceurs; et le Dr Tom Warshawski, président, Stop Marketing to Kids Coalition, de la Childhood Obesity Foundation of British Columbia.
Le Dr Warshawski a un exposé à nous présenter, mais puisqu'il ne l'a pas fait traduire dans l'autre langue officielle, nous avons besoin du consentement unanime des membres du Comité pour qu'il puisse nous le présenter. Une traduction s'en vient; c'est seulement qu'elle n'était pas prête pour la séance d'aujourd'hui.
Ai-je le consentement unanime des membres du Comité pour que l'exposé soit présenté sans qu'il n'y ait une traduction?
Des députés: D'accord.
Le président: Le Dr Warshawski a des graphiques qu'il aimerait nous présenter. Nous avons le consentement unanime des membres du Comité.
Commençons par la Coalition québécoise sur la problématique du poids. Vous avez 10 minutes.
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Monsieur le président, je vais présenter mon exposé en français.
[Français]
Mesdames et messieurs les députés, je vous remercie de nous recevoir aujourd'hui.
Je m'appelle Corinne Voyer et je suis directrice de la Coalition québécoise sur la problématique du poids, ou Coalition Poids. Je suis accompagnée de ma collègue Clara Couturier, qui est analyste-recherchiste en politique publique au sein de notre organisme.
La Coalition québécoise sur la problématique du poids est un projet de l'Association pour la santé publique du Québec. Le mandat de la Coalition est de revendiquer des modifications législatives et réglementaires ainsi que des politiques publiques pour favoriser la mise en place d'environnements qui encouragent les saines habitudes de vie qui contribuent à prévenir l'obésité et les maladies chroniques. La Coalition Poids est appuyée par près de 450 partenaires, dont la moitié sont des organisations issues du milieu de la santé et de la recherche, du milieu municipal et scolaire, ou encore des milieux de l'environnement, de la nutrition et de l'activité physique.
La Coalition Poids tient d'abord à manifester son appui au projet de loi S-228 et aux objectifs poursuivis par l'ensemble de la stratégie de Santé Canada en matière de saine alimentation.
Au Canada, 60 % des adultes et près du tiers des enfants sont en surpoids. L'ampleur du problème lié à l'obésité et aux maladies chroniques a des conséquences majeures, non seulement sur la santé des Canadiens, mais également sur l'ensemble de l'économie et des systèmes de santé des provinces. Il est donc urgent d'agir en adoptant diverses mesures de prévention. La science démontre clairement qu'une mauvaise alimentation contribue au développement de l'obésité et de plusieurs maladies chroniques évitables.
Depuis plusieurs années, la publicité pour des aliments et des boissons destinée aux enfants est dans la mire des professionnels de la santé, des chercheurs et, plus récemment, du gouvernement canadien. La publicité influence les comportements, les connaissances et les préférences alimentaires chez les enfants. La grande majorité des produits destinés aux jeunes sont de mauvaise qualité sur le plan nutritionnel et affichent une teneur élevée en sucre, en sel et en gras saturés.
La Coalition Poids recommande les quatre pistes d'action suivantes au gouvernement fédéral.
Premièrement, s'inspirer de la loi québécoise qui interdit la publicité commerciale destinée aux enfants et de son application, de façon à préciser ce qui constitue une publicité ciblant les enfants de moins de 13 ans.
Deuxièmement, encadrer l'usage de stratégies de marketing visant des boissons ou des aliments malsains destinés aux enfants dans le commerce au moyen d'emballages, de contenants, de vitrines et d'étalages.
Troisièmement, aux fins de surveillance, exiger que les grandes compagnies d'aliments et de boissons divulguent les montants utilisés chaque année pour cibler les enfants et les adolescents.
Quatrièmement, mettre en place un programme de surveillance de la publicité visant les adolescents âgés de 13 à 16 ans, qui sont, eux aussi, largement visés par ces stratégies et qui y sont sensibles.
Au Québec, la Loi sur la protection du consommateur interdit la publicité commerciale visant les enfants de 13 ans et moins depuis 1980.
Le développement cognitif et social des jeunes, avant l'âge de 13 ans, ne leur permet pas de discerner les intentions persuasives des publicitaires ni d'exercer un jugement critique. Les enfants sont manipulables et vulnérables quant à la publicité qui les cible. Lors d'une mise à l'épreuve juridique de la loi québécoise, les juges ont reconnu la vulnérabilité des enfants de cet âge sur le plan cognitif à l'égard des messages publicitaires ainsi que le caractère non éthique de cette pratique commerciale.
Pour définir ce qui constitue une publicité ciblant les enfants, la loi québécoise prend trois critères en compte: la nature du bien, la façon de présenter le message et l'exposition au message.
Étant donné que la loi québécoise cible tous les produits, et pas seulement les aliments, elle comporte des exceptions, dont la vitrine des commerces, l'étalage, les contenants, l'emballage et l'étiquetage des produits alimentaires. C'est pourquoi il existe encore des stratégies de marketing destinées aux enfants dans les épiceries du Québec. La loi fédérale permettrait de combler les lacunes liées aux exceptions énoncées dans la loi québécoise.
Si vous consultez le guide d'application de la loi québécoise, vous constaterez qu'il détaille les critères juridiques permettant de déterminer si un message publicitaire est destiné aux enfants de moins de 13 ans. Le guide tient compte de plateformes comme la télévision, le Web et la téléphonie cellulaire. Les logos, les mascottes et les commandites sont aussi considérés comme des messages publicitaires susceptibles de viser les enfants.
Puisque le projet de loi actuel semble exempter la commandite des pratiques publicitaires interdites, la Coalition Poids recommande de réduire les méfaits éventuels de cette exemption en n'autorisant que la commandite faite de manière à ne pas générer l'intérêt des jeunes, donc considérée comme étant exprimée sobrement.
En plus de manquer de cohérence quant à la mission de certains organismes, il apparaît contradictoire, si l'on veut favoriser la pratique d'activités physiques, d'exposer les enfants à des publicités pour des boissons et des aliments malsains.
Nous tenons aussi à attirer l'attention du Comité sur l'importance des critères servant à définir ce qui constitue un aliment malsain. Si la loi s'arrime à la stratégie relative à l'étiquetage sur le devant de l'emballage proposée par Santé Canada, il est crucial que la valeur quotidienne soit ajustée pour les aliments destinés aux enfants.
Depuis 2009, la Coalition Poids signale les pratiques commerciales qui semblent enfreindre la loi québécoise relativement aux aliments et aux boissons. Ces plaintes sont envoyées à l'Office de la protection du consommateur, qui a pour responsabilité d'appliquer la loi au Québec. Plusieurs dénonciations se sont conclues par des plaidoyers de culpabilité de la part de grandes compagnies, dont certaines participent actuellement au Programme canadien d'autoréglementation.
Voici quelques exemples qui pourraient illustrer comment la loi s'applique au Québec.
En 2015, Coca-Cola, propriétaire de la marque Fanta, a été reconnue coupable d'avoir enfreint la loi relativement à un placement de produit et à une commandite dans une aire de jeu située dans un parc d'attractions. L'aire de jeux d'eau était entièrement décorée aux couleurs de la marque de la boisson et mettait en vedette des personnages ayant en main des bouteilles de Fanta. La hauteur à laquelle ces personnages étaient placés les rendaient facilement visibles pour les enfants. De plus, ils étaient situés à proximité de mécanismes servant à activer les jets d'eau. J'ai même apporté des images que je pourrai distribuer. Il y a des images qui représentent l'aire de jeux avant le retrait de la publicité, et d'autres après que Coca-Cola a retiré sa publicité.
En 2017, la compagnie Kellogg Canada a reconnu avoir fait de la publicité destinée aux enfants sur son site Web. La plainte concernait des bricolages et des coloriages centrés sur les personnages enfantins de la marque. Au bas des dessins se trouvait une bannière bleue où figurait le nom des céréales ainsi que celui de la compagnie. De plus, Kellogg offrait des ensembles pour organiser des fêtes d'anniversaire avec des chapeaux à imprimer arborant les personnages de la marque et s'adressant directement aux enfants.
Pour conclure, je dirai qu'il existe un consensus clair sur la nécessité d'interdire la publicité pour des aliments et des boissons ayant une faible valeur nutritive et qui est destinée aux enfants. Le gouvernement a le devoir de protéger les enfants de l'influence commerciale exercée par la publicité pour des aliments. L'autoréglementation de l'industrie alimentaire, au moyen de l'Initiative canadienne pour la publicité sur les aliments et les boissons destinée aux enfants, lancée par l'association Les normes canadiennes de la publicité, est nettement insatisfaisante alors que la loi québécoise a su démontrer son efficacité.
Vu la prévalence du surpoids au Canada et les recommandations mondiales à l'égard de l'encadrement de la publicité ciblant les enfants, le Canada doit désormais privilégier des stratégies qui auront un impact important et qui vont permettre à ses enfants de grandir et de se développer dans un environnement alimentaire favorable qui incite à faire des choix alimentaires sains pour leur santé.
Merci.
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Merci, monsieur le président.
Mesdames et messieurs les députés, je vous remercie sincèrement de nous avoir invités à participer à votre étude sur le projet de loi .
Je suis accompagnée aujourd'hui d'Erica Wiebe, championne olympique qui vient tout récemment de remporter une médaille d'or en lutte aux Jeux du Commonwealth.
[Applaudissements]
Erica et moi-même représentons aujourd'hui le Groupe le Sport est important. Le Groupe le Sport est important est une coalition de plus de 80 organismes oeuvrant dans le domaine du sport, de l'activité physique et des loisirs. Ensemble, nous faisons la promotion des valeurs sportives à tous les niveaux du système sportif canadien. Nos commentaires d'aujourd'hui reflètent les intérêts et l'opinion commune des organisations sportives communautaires, d'amateurs, olympiques et paralympiques aux quatre coins du Canada.
Notre secteur appuie les efforts déployés par le gouvernement fédéral afin d'améliorer la santé des enfants et des jeunes en les protégeant contre les stratégies publicitaires déraisonnables qui font la promotion d'aliments malsains. Nous accueillons avec joie la possibilité de diffuser le message important contenu dans le projet de loi dans toute la communauté sportive canadienne et de l'amplifier et de l'améliorer en y ajoutant un message sur les bienfaits d'un mode de vie actif. Cependant, même si nous soutenons de tout coeur tout effort gouvernemental visant à aider les jeunes Canadiens à faire de bons choix en matière de nutrition, le projet de loi est susceptible d'avoir des conséquences fâcheuses, puisque le libellé actuel empêche, à tort, les entreprises et les commanditaires visés par la loi d'investir dans des programmes sportifs pour les enfants et les jeunes.
Les commandites offrent aux enfants de tout âge et de tous les milieux quelque chose sur quoi s'appuyer pour participer et accéder réellement à un sport. Les commandites aident aussi à faire avancer les principes de la Politique canadienne du sport en augmentant l'accessibilité des activités sportives et en les rendant plus inclusives. Elles encouragent également la collaboration entre les organisations sportives, les gouvernements et le secteur privé, dans le but commun d'améliorer la santé de nos jeunes.
Le libellé actuel du projet de loi est très susceptible de prévenir, de miner ou de défavoriser l'établissement de partenariats avec les organisations sportives au Canada dans ce secteur. En conséquence, le nombre de commanditaires disposés à investir va diminuer grandement, et il sera impossible d'établir des partenariats avec les entreprises de marque qui investissent le plus souvent dans les activités sportives, physiques et récréatives. L'absence de commandites va entraîner, par voie de conséquence, une augmentation des coûts et une diminution du nombre d'enfants et de jeunes qui peuvent adhérer aux programmes sportifs, qui, au bout du compte, ont pour but de lutter contre l'obésité. C'est pourquoi nous demandons au Comité de songer à créer une exemption pour les commanditaires sportifs à l'échelon communautaire ainsi qu'aux échelons provincial et national, où on trouve les partenariats les plus importants et où le soutien considérable dont peuvent jouir les organisations sportives a un impact direct sur le niveau de préparation de nos champions olympiques et paralympiques.
Au Canada, le sport dépend en grande partie des commandites. De grandes parties du système canadien n'auraient aucune durabilité sur les plans commercial et financier si le secteur privé ne finançait pas les organisations sportives, les événements sportifs et les athlètes par l'intermédiaire de commandites et d'autres formes de partenariats commerciaux. On dépense environ 1,98 milliard de dollars en commandites au Canada. Le sport professionnel et le sport amateur à eux seuls comptent pour 53 % de l'industrie des commandites. Parmi les partenaires qui jouent un rôle important dans la commandite d'événements sportifs, il y a Tim Hortons, McDonald, Coca-Cola, General Mills, Subway, Kraft, Booster Juice, Boston Pizza, Panago, Gatorade, Clif Bar, PowerBar, Danone, Pinty, Starbucks, Nestlé et Wrigley, pour n'en nommer que quelques-uns. En empêchant ou en décourageant l'industrie des aliments et des boissons de continuer à investir dans le sport au Canada, on risque d'amputer une part considérable du marché et de réduire les possibilités de financement.
De nombreuses organisations ont contribué à la préparation de notre témoignage, et je tiens à vous communiquer ce qu'elles ont déclaré à propos des impacts qu'elles anticipent. Canada Soccer et Hockey Canada, deux organisations sportives qui possèdent les plus hauts taux de participation au Canada, ont dit que leurs organismes affiliés aux niveaux provincial, territorial et régional risquent de perdre plusieurs millions de dollars et même plus encore en investissement dans les programmes, ce qui aura un impact sur les — j'arrondis — 470 000 enfants qui pratiquent ces sports. Ces chiffres ne reflètent même pas l'impact que cela aura sur les centaines de milliers d'enfants qui pratiquent le hockey et le soccer dans le cadre des programmes des sports mineurs Timbits, puisque ceux-ci sont gérés séparément et directement par Tim Hortons.
Le projet de loi est susceptible d'avoir un impact direct sur nos athlètes commandités. Ceux-ci ont gagné 38 % des médailles du Canada aux Jeux olympiques d'hiver de 2018 à Pyeongchang. En outre, 20 % des médailles ont été remportées par des athlètes commandités par l'industrie des boissons en particulier. Je tiens également à souligner que les commanditaires dans ce milieu se surveillent habituellement eux-mêmes en ce qui concerne les pratiques responsables en matière de publicité.
Plusieurs organisations sportives nationales nous ont dit que leurs commanditaires n'avaient pas l'intention de renouveler leurs investissements à cause du projet de loi . Les dispositions du projet de loi n'entreront pas en vigueur avant deux ans, et pourtant, nous en ressentons déjà les effets dans le sport amateur.
Pour brosser un portrait encore plus large des impacts potentiels du projet de loi sur le sport au Canada, je veux souligner que le processus de vente de commandites est de plus en plus ardu au Canada lorsqu'il s'agit de sport amateur ou communautaire. Les commanditaires prennent plus leur temps que jamais pour prendre une décision et imposent des exigences précises qui sont habituellement difficiles à respecter dans le sport amateur ou communautaire; je parle d'exigences concernant le public pouvant être atteint par la télédiffusion, les souscriptions et le nombre de spectateurs.
Je veux aussi dire que cela va avoir un impact sur les commandites sportives au niveau communautaire. Nous savons tous que la majorité des commanditaires dans la collectivité sont des entreprises de produits alimentaires et de boissons, par exemple le franchisé Subway du coin ou la pizzéria locale. On peut se demander comment le club de natation local va pouvoir payer les repas aux bénévoles pendant une compétition de natation s'il ne peut plus recevoir de l'argent ou des contributions en nature de la part des restaurateurs locaux.
Nous nous préoccupons aussi des impacts en aval du projet de loi. Si des organisations comme Hockey Canada et Canada Soccer commencent déjà à en subir les effets, que va-t-il arriver aux petites organisations qui n'ont pas un aussi grand taux de participation, mais qui doivent tout de même se battre pour obtenir des commanditaires? Ces petites organisations jouent un rôle important; elles créent des programmes qui aident les enfants à pratiquer des sports comme la natation, le patinage, l'athlétisme et le ski de fond.
À propos de ce genre de sports suscitant une participation plus restreinte, je crois qu'il est amplement temps pour Erica de nous raconter son histoire.
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Bonjour, monsieur le président et mesdames et messieurs les membres du Comité. Je suis ici pour donner mon opinion en tant qu'athlète sur ce que vivent tout spécialement les athlètes canadiens de nos jours.
J'ai grandi à Stittsville, en Ontario, juste au bout de l'autoroute 417 qui est tout près, avant de déménager à Calgary, en Alberta, à l'âge de 18 ans, pour m'entraîner avec l'équipe canadienne nationale de lutte. Pendant de nombreuses années, j'ai survécu grâce au Programme d'aide aux athlètes, le PAA, pendant que j'étudiais à l'Université de Calgary et que ma dette étudiante augmentait.
Pendant mon premier été à Calgary, j'avais deux emplois en plus de représenter le Canada aux championnats du monde juniors, où j'ai terminé 14e.
J'ai obtenu ma première commandite un certain nombre d'années plus tard, lorsqu'un restaurant de la région a proposé de me donner des repas gratuits. C'était incroyable.
Deux ans avant les Jeux olympiques de Rio, j'ai reçu pour la première fois une commandite en argent. Le commanditaire s'est engagé à me donner 1 000 $ par mois jusqu'aux Jeux de Rio. Je touchais maintenant 2 500 $ par mois, alors qu'avant, j'avais 1 500 $ par mois grâce au brevet du PAA pour payer mon loyer, la nourriture, mes vêtements et tout le reste dans la grande ville. Je trouvais cela incroyable. Je me sentais riche. De nombreux athlètes amateurs vivent la même chose aujourd'hui au Canada. Ce tout petit montant a eu un impact énorme, et il m'a permis de faire les choix qui m'ont menée jusqu'aux tapis aux Jeux olympiques de 2016. Je n'ai ménagé aucun effort. J'ai tout donné pour me rendre jusque-là, et je n'oublierai jamais ce moment où j'ai chanté le Ô Canada, le 18 août, sur la plus haute marche du podium.
Des moments comme le mien aux Jeux olympiques inspirent tous les Canadiens. Ils leur montrent que tout est possible, et souvent cela entraîne de nombreux autres moments inspirants. Depuis les Jeux olympiques de Rio, j'ai fait beaucoup de choses. Par exemple j'ai visité les Forces armées canadiennes au Koweït, dirigé des ateliers de lutte à Iqaluit, travaillé avec les réfugiés à Ottawa et pris la parole devant plus de 20 000 jeunes d'un bout à l'autre du pays. Sans commanditaire du secteur privé, je ne sais pas si j'aurais eu ce moment et les moyens pour inspirer tous les Canadiens. Les commandites du secteur privé ont été une partie essentielle de mon parcours, et elles demeureront essentielles pour les athlètes du Canada qui, tout comme moi, doivent poursuivre leurs rêves avec deux sous dans leurs poches.
Le libellé actuel du projet de loi va amputer une grande partie des contributions du secteur privé dans le sport à tous les niveaux, du sport communautaire au sport de haut niveau. Cela veut dire que des milliers d'enfants et de jeunes d'un bout à l'autre du pays n'auront plus accès à des programmes d'aide, et la durabilité financière du système sportif canadien, qui est déjà sous-financé, serait encore plus en danger. Évidemment, ce serait une conséquence inattendue et inverse de l'objet du projet de loi, mais il demeure que ces conséquences seront très réelles. Si notre objectif est de favoriser la santé des enfants, le gouvernement devrait alors abattre les obstacles qui empêchent nos jeunes d'aujourd'hui de participer à des activités physiques. Le projet de loi devrait favoriser les commandites du secteur privé dans le sport au Canada, et non l'inverse.
Merci.
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Bonjour. Je m'appelle Ron Lund et je suis le président de l'Association canadienne des annonceurs. Je suis accompagné de Chris Williams, vice-président, Numérique. Nous vous remercions de l'invitation de témoigner devant le Comité.
Pour commencer, je veux mettre en relief le fait que l'ACA appuie les objectifs du gouvernement relativement à l'obésité chez les jeunes. À cette fin, l'ACA a présidé, au cours de la dernière année, un comité directeur réunissant les plus importants fabricants de produits alimentaires et de boissons au Canada, des entreprises de services alimentaires et des restaurants ainsi que leurs associations nationales respectives.
En vérité, depuis plus d'une décennie, les producteurs de produits alimentaires et de boissons se sont efforcés de transformer les pratiques en matière de publicité visant les enfants au Canada en prenant volontairement des engagements dans le cadre de l'Initiative pour la publicité destinée aux enfants, l'IPE, afin de promouvoir un mode de vie et des choix alimentaires sains pour les enfants de moins de 12 ans.
Comme vous le savez tous, certaines personnes s'opposent à l'IPE, mais nous sommes convaincus qu'il est possible de faire mieux, et c'est pourquoi l'industrie est en faveur de restrictions imposées par réglementation en ce qui concerne la promotion publicitaire de produits alimentaires et de boissons à haute teneur en sucre, en sodium ou en gras saturés visant les enfants. Nous croyons que ces restrictions doivent s'appliquer à l'ensemble des entreprises de produits alimentaires et de boissons. Les dispositions réglementaires à cet effet doivent être efficaces, mais elles doivent aussi s'appuyer sur des données probantes, être applicables, cibler un public pertinent et viser des objectifs précis. Il faut aussi éviter que ces dispositions aient une portée exagérée qui entraînerait de lourdes conséquences financières ou d'autres répercussions inattendues.
Même avec l'amendement promis au projet de loi selon lesquels un enfant est une personne de moins de 13 ans, une grande partie de l'approche de Santé Canada risque, dans les faits, de cibler un public beaucoup plus grand que les personnes de moins de 13 ans, c'est-à-dire les adultes, ce qui soulève des questions évidentes relatives à l'application de la Charte. La définition proposée par Santé Canada pour la « publicité destinée aux enfants » est tout particulièrement problématique. Selon le document, il serait interdit de diffuser, à la télévision, des publicités « destinées aux enfants » proposant des boissons et des aliments les jours de semaine de 6 à 9 heures et de 15 à 21 heures et les fins de semaine de 6 à 21 heures.
Les périodes de temps proposées durant lesquelles les publicités seront interdites à la télévision reviennent pratiquement à une interdiction globale de toutes les publicités proposant des aliments et des boissons. Par exemple, 60 % des 100 programmes les plus populaires à l'automne selon Numeris seraient visés par la proposition de Santé Canada, empêchant du même coup les publicités proposant des produits alimentaires et des boissons d'être diffusées pour les adultes.
La définition de la commercialisation « destinée aux enfants » sur Internet est tout aussi illogique. Le rapport mentionne que la commercialisation destinée aux enfants sur Internet inclut « l'ensemble des efforts de commercialisation de boissons et d'aliments mauvais pour la santé sur les sites Web, les plates-formes et les applications qui sont populaires auprès des enfants, même si ces canaux numériques s'adressent aussi à des adultes ».
Santé Canada tient pour acquis que l'ensemble des efforts de commercialisation numérique fonctionnent de la même façon que la publicité à la télévision. En appliquant la définition telle quelle, on interdirait, dans les faits, à la plupart des producteurs de contenu et des entreprises du milieu de la technologie d'accepter n'importe quelle publicité de produits alimentaires ou de boissons.
L'objet du projet de loi n'est pas — et ne devrait certainement pas être — d'interdire la diffusion à la télévision de publicités de produits alimentaires pour les adultes. Cela rendrait le projet de loi vulnérable à des contestations et entraînerait un impact économique important. Le projet de loi , combiné aux mesures proposées par Santé Canada pour appuyer le projet de loi, aura des répercussions importantes sur l'économie canadienne; pas seulement en ce qui a trait aux commandites, mais de nombreuses autres façons, en particulier sur l'industrie de la télédiffusion, qui éprouve déjà des difficultés.
L'ACA a commandé une analyse économique sur les impacts des restrictions imposées au contenu publicitaire proposant des produits alimentaires et des boissons. Selon cette analyse, les impacts seront désastreux. Les recettes publicitaires seront amputées de 860 millions à 1,1 milliard de dollars par année ainsi que de 300 millions de dollars en ce qui concerne l'industrie de la télédiffusion déjà mal en point. Cela pourrait même enlever de 5,4 milliards à 7,28 milliards de dollars au PIB et faire disparaître entre 22 000 et 30 000 années-personnes. Les traitements et les salaires des Canadiens pourraient chuter de 1,6 milliard à 2,11 milliards de dollars par année. Les recettes fiscales des provinces diminueraient de 225 à 300 millions de dollars, et les recettes fiscales provinciales, de 306 à 407 millions de dollars.
Ce qu'il faut retenir, c'est que les modifications proposées qui définissent un enfant comme étant une personne de moins de 13 ans vont avoir, en réalité, un impact minime sur ces chiffres.
Voici nos trois préoccupations: premièrement, il y a l'expression « mauvais pour la santé » utilisée dans le projet de loi . Cela diabolise les produits alimentaires et les boissons et ne concorde pas avec les autres initiatives de Santé Canada. Deuxièmement, le vocabulaire et les facteurs utilisés pour déterminer si une publicité est principalement destinée aux enfants sont imprécis et sont susceptibles de mener à une application exagérée de la réglementation. Troisièmement, la disposition relative à l'entrée en vigueur du projet de loi ne nous laisse pas de temps pour nous préparer ou prendre des mesures pour respecter la loi.
Pour régler ces problèmes, nous avons proposé des amendements aux projets de loi ainsi que certaines autres solutions pour des partenariats.
Je vais commencer par les amendements. Vous trouverez la version officielle de ce que nous proposons à la fin du document. Personnellement, j'ai eu de la difficulté à les lire, alors je vais me contenter de les résumer. Voici ce que nous proposons:
Conformément à ce qui est déjà prévu, nous recommandons de modifier l'âge indiqué dans le projet de loi pour qu'un enfant soit une personne de moins de 13 ans. Nous recommandons aussi de remplacer toutes les mentions de « aliments mauvais pour la santé » par l'expression « aliments à teneur élevée en » afin de définir les aliments qui peuvent faire l'objet de publicités destinées aux enfants de moins de 13 ans. Selon le libellé actuel du projet de loi , des aliments bien vus comme le jus de pommes, le fromage et le yogourt pourraient être qualifiés de mauvais pour la santé. À dire vrai, définir un aliment comme mauvais pour la santé va à l'encontre des politiques et des pratiques actuelles. La Loi sur les aliments et drogues ne propose aucune définition de « bon pour la santé ».
En outre, Santé Canada et l'Agence canadienne d'inspection des aliments interdisent l'utilisation de l'expression « bon pour la santé », puisque cela équivaut à une allégation relative aux effets sur la santé. Conformément aux recommandations des diététistes, les expressions « bon pour la santé » et « mauvais pour la santé » peuvent être utilisées pour qualifier des habitudes ou un régime alimentaire, mais pas les aliments individuellement.
La réglementation proposée par Santé Canada pour l'étiquetage nutritionnel sur le devant de l'emballage et le prochain Guide alimentaire canadien utilise une approche axée sur les seuils relatifs à la teneur en nutriments des aliments. Nous croyons que cette approche devrait aussi être utilisée pour déterminer quels produits alimentaires peuvent faire l'objet de publicités destinées aux enfants. Selon nous, il devrait s'agir des produits alimentaires dont la teneur en sodium, en sucre ou en gras saturés est supérieure à 15 % de la valeur quotidienne recommandée.
Il faudrait également élaborer des définitions pertinentes pour les aliments « à teneur élevée » pour les restaurants et les autres services alimentaires, étant donné que les valeurs quotidiennes devraient refléter des repas complets et non des produits individuellement.
Troisièmement, nous recommandons de modifier le sous-alinéa (ii) de l'alinéa 30(1)e.1) de la façon suivante:
établir les facteurs à prendre en compte pour déterminer si la publicité s’adresse principalement aux enfants, sans pour autant restreindre de façon déraisonnable l’accès à la publicité à un public autre que les enfants;
L'ajout de l'expression « restreindre de façon déraisonnable » est nécessaire pour éviter l'application exagérée de la réglementation que l'on peut déjà clairement voir dans le document de travail de Santé Canada relativement à la façon de déterminer si une publicité est destinée principalement aux enfants.
La dernière recommandation concerne la date d'entrée en vigueur. Comme je l'ai dit, nous n'aurons pas le temps de nous préparer ou de prendre des mesures pour respecter la loi. L'impact du projet de loi sera considérable, non seulement pour les annonceurs, mais également pour les médias électroniques et les bénéficiaires des commandites. Comme nous l'avons déjà entendu, les organisations de sport amateur et organisations culturelles seront touchées, ainsi que les événements communautaires et d'autres choses comme le Stampede de Calgary.
Pour toutes ces raisons, nous recommandons de reporter la date d'entrée en vigueur au 14 décembre 2022, comme dans le cas des autres composantes de la Stratégie en matière de saine alimentation.
Je tiens à souligner qu'aucun des amendements proposés ne dévie ou ne contrevient — même pas dans la moindre mesure — à l'esprit du projet de loi . En conséquence, nous vous recommandons fortement de les adopter.
Je veux maintenant aborder les solutions de partenariat pour Santé Canada et l'industrie. Il y en a plusieurs que nous aimerions vous proposer.
Premièrement, nous proposons de créer un cadre réglementaire où les publicités numériques de produits alimentaires ou de boissons destinées aux jeunes enfants devront subir un contrôle préalable. Les publicités radiotélévisées doivent obligatoirement faire l'objet d'un contrôle préalable, alors que cela est laissé à la discrétion de l'annonceur dans le monde numérique. Exiger que les publicités numériques subissent un contrôle préalable réduirait l'exposition des enfants aux publicités de produits alimentaires et de boissons. Il suffit de s'appuyer sur ce qui existe déjà dans le cadre réglementaire du Code de la publicité radiotélévisée destinée aux enfants.
Nous recommandons que les services d'approbation des Normes de la publicité se chargent de la surveillance, du contrôle et de l'application de la loi en partenariat, bien sûr, avec Santé Canada.
Deuxièmement, en ce qui concerne les publicités radiotélévisées, il faudrait redéfinir l'expression « destinées aux enfants » de façon à ce que cela s'applique aux publicités où les enfants comptent pour 25 % ou plus du public. Il s'agit d'un seuil beaucoup plus bas que celui pour le contrôle volontaire, qui est fixé à 35 %.
Comme cela a déjà été mentionné, l'interdiction applicable aux tranches horaires soutenue par Santé Canada aurait pour effet d'interdire pratiquement l'ensemble des publicités de produits alimentaires et de boissons, y compris celles destinées aux adultes. Une approche tenant compte de la composition du public facilite la prise de mesures visant un public précis et permet d'atteindre les objectifs du projet de loi sans appliquer ces dispositions exagérément, ce qui risque d'entraîner — je le répète encore une fois — des contestations en vertu de la Charte.
Je vais passer à mon troisième point: l'élaboration d'un cadre réglementaire canadien « inégalé » visant à restreindre les publicités numériques destinées aux enfants. Les annonceurs se sont engagés à faire subir à leurs publicités de produits alimentaires et de boissons destinées aux enfants un contrôle préalable obligatoire lorsque la teneur en gras saturés, en sucre ou en sodium des produits alimentaires et des boissons en question est inférieure à 15 % de la valeur quotidienne, ce qui correspond aux restrictions imposées aux campagnes publicitaires radiotélévisées. Les produits alimentaires dont la teneur en nutriments dépasse 15 % de la valeur quotidienne ne pourraient pas faire l'objet de publicités numériques destinées aux enfants.
Nous élaborerons, en collaboration avec Santé Canada et le Bureau de la publicité interactive du Canada, l'approche la plus efficace pour veiller à ce que le public visé par les publicités numériques soit constitué d'au moins 75 % de personnes de 13 ans et plus. Nous allons aussi organiser une tenue rigoureuse des dossiers afin de veiller à ce que les enfants de moins de 13 ans ne soient pas visés et n'aient jamais été visés par des audits, des échantillons aléatoires et d'autres choses du genre.
La quatrième recommandation concerne l'application de la loi. Comme c'est le cas pour les publicités radiotélévisées, les médias ne devront pas accepter des publicités de produits alimentaires ou de boissons destinées aux enfants à moins de posséder un numéro d'autorisation des services d'approbation des Normes de la publicité. En ce qui concerne les publicités numériques, les entreprises devront, pour respecter la loi, rendre des comptes annuellement aux services d'approbation des Normes de la publicité relativement aux endroits où apparaissent leurs publicités. Comme je l'ai aussi dit, nous sommes en train d'examiner des solutions plus techniques en collaboration avec le Bureau de la publicité interactive du Canada. Dans ce contexte, les services d'approbation des Normes de la publicité seraient aussi chargés d'enquêter et de produire des rapports sur toutes les plaintes déposées par le public et les intervenants relativement aux allégations de non-conformité.
En cas de non-conformité, les services d'approbation des Normes de la publicité vont réprimander l'annonceur afin de veiller à ce que le problème soit réglé et ne se reproduise plus. L'organisation devra aussi publier des rapports annuels sur la conformité dans lesquels les annonceurs non conformes seront identifiés. Des sanctions supplémentaires, comme des amendes ou des accusations au criminel, seront la responsabilité de l'organisation chargée de l'application de la loi, soit l'ACIA.
En conclusion, je veux insister sur le fait que nous appuyons de tout coeur l'objectif du gouvernement de réduire le taux d'obésité chez les enfants. Nos entreprises membres possèdent une expérience et une perspective uniques pour vous aider à atteindre ce but. Elles se sont engagées à adopter des approches concrètes, polyvalentes et multilatérales relativement aux habitudes alimentaires saines et aux restrictions visant les publicités de produits alimentaires et de boissons destinées aux enfants. Nous demandons, cependant, que ces stratégies et ces mesures soient mises en oeuvre sans que la réglementation soit appliquée exagérément, car l'interdiction accidentelle de diffuser des publicités de produits alimentaires et de boissons en toute légalité aux adultes aurait des effets économiques préjudiciables et contrevient aux droits prévus dans la Constitution.
Nous recommandons donc fortement au Comité d'adopter les amendements que nous proposons.
Merci.
Je vous remercie d'avoir permis aux participants de consulter les graphiques; autrement, il serait bien difficile de saisir mes paroles. J'espère que cela vous aidera.
Je suis le Dr Tom Warshawski. Je suis un pédiatre spécialiste et j'interviens auprès des enfants et des jeunes en Colombie-Britannique. Je suis également le président de la Childhood Obesity Foundation et de la Stop Marketing to Kids Coalition, qui regroupe des ONG de partout au Canada. Toutes les grandes ONG du domaine de la santé sont représentées au sein de la Coalition, notamment la Fondation des maladies du coeur et de l'AVC, Les diététistes du Canada, Diabètes Canada, la Société canadienne du cancer, le Réseau pour une alimentation durable et l'Association médicale canadienne. Ces organisations se sont rassemblées au cours des quatre ou cinq dernières années, car c'est un problème qui nous préoccupe tous.
Je vais soulever quelques points et vous présenter ensuite les graphiques afin de mieux vous illustrer la situation.
Le premier point que je veux soulever, c'est qu'un IMC élevé, ou l'obésité, est intimement lié à des problèmes de santé, dont le diabète de type 2, les maladies cardiaques, le cancer, l'accident vasculaire cérébral et l'hypertension.
Dans presque tous les cas, un gain de poids excessif est attribuable à des facteurs nutritionnels. Le problème, ce n'est pas un manque d'activité physique. L'industrie de l'alimentation a tenté de faire dévier le problème et de l'attribuer à une activité physique insuffisante, mais les données probantes ne vont tout simplement pas dans le même sens.
Je tiens à ajouter que les problèmes de santé associés à un IMC élevé ne s'expliquent pas seulement par la masse adipeuse. Le gras est un tissu métaboliquement actif; il sécrète des cytokines, qui ont un effet sur les organes, mais peu importe votre poids, si vous mangez de mauvais aliments, vous augmentez votre risque de diabète, de maladies cardiaques et de cancer. Ces maladies ne sont pas uniquement liées à l'obésité.
Le problème va bien au-delà des 30 % d'enfants ou des 60 % d'adultes qui sont en surpoids ou obèses. Les aliments constituent un facteur si important que, d'après l'évaluation de la charge mondiale de morbidité, les maladies liées à l'alimentation tuent maintenant plus de Canadiens que le tabagisme. Il ne faut pas croire que le tabagisme, c'est mieux, mais les gens s'y adonnent moins à notre époque. Le tabagisme diminue, et nous observons une augmentation de la charge de morbidité attribuable aux facteurs d'alimentation.
Le gain de poids excessif chez les enfants et les jeunes est problématique en raison de ses effets à long terme à l'âge adulte, mais aussi en raison de ces effets chez les enfants et les jeunes eux-mêmes. Un gain de poids excessif peut entraîner des problèmes articulaires en raison du poids supplémentaire à porter. Il est également associé à l'asthme. Les cytokines, que j'ai mentionnées précédemment, sont produites par des cellules adipeuses, qui touchent également les poumons et peuvent entraîner des problèmes d'asthme et d'apnée du sommeil. Certains problèmes de santé mentale, notamment l'anxiété et la dépression et les liens bidirectionnels entre ces troubles, peuvent causer un surpoids et de l'obésité de façon directe ou indirecte et, inversement, le surpoids et l'obésité peuvent entraîner de tels problèmes chez les enfants et les jeunes.
Nous observons des effets métaboliques négatifs chez des enfants d'âge préscolaire qui sont en surpoids ou obèses, notamment un taux élevé de lipides sanguins, de l'hypertension et des problèmes de régulation de la glycémie. Une étude menée en Italie auprès d'enfants d'âge préscolaire en surpoids ou obèses a révélé qu'un tiers d'entre eux avait des problèmes métaboliques.
D'après les données canadiennes sur les enfants en surpoids ou obèses âgés entre 6 et 17 ans, au moins le tiers d'entre eux ont des problèmes métaboliques. Nous observons une épidémie de syndrome métabolique. Environ 3 % des adolescents canadiens sont atteints du syndrome métabolique, affection qui a des conséquences permanentes et qui peut entraîner des problèmes cognitifs chez les adolescents.
Ce sont de graves problèmes qui font des ravages en ce moment.
Afin d'illustrer les effets d'une mauvaise alimentation, je vais vous montrer les échelles de croissance. Il y a quelques éléments à expliquer afin que vous puissiez comprendre comment les échelles de croissance sont mises en place ainsi que les liens avec l'obésité infantile. L'échelle repose sur les percentiles de croissance. Nous regardons les chiffres de l'échelle de surpoids des adultes. Un IMC entre 25 et 30 indique un surpoids, et un indice supérieur à 30, de l'obésité.
Penchons-nous sur le cas de Zachary, que j'ai examiné pour la première fois à l'âge de 10 ans pour son asthme; à ce moment-là, tout allait relativement bien. Ses parents ont divorcé. La situation s'est détériorée, et son alimentation aussi. Son père faisait de son mieux pour gérer le tout, et sa mère a quitté la province. Zachary a commencé à consommer beaucoup de malbouffe.
Vous pouvez constater que, sur le plan de la taille, il a suivi sa trajectoire normale, car elle est établie par la génétique, mais son poids a commencé à monter encore et encore. À la page suivante, vous pouvez remarquer l'augmentation fulgurante de son IMC. Cette augmentation n'était pas attribuable à un manque d'exercice; le seul facteur en cause était son alimentation.
Zachary n'est pas seul; 30 % des enfants et des jeunes du Canada sont dans la même situation que lui.
J'ai fait la leçon à Zachary et à ses parents, et Zachary est sorti de mon cabinet en pleurs parce que je lui ai dit qu'il ne pouvait plus boire de boissons sucrées... pas de jus, pas de boissons gazeuses et pas d'aliments transformés. Je félicite les parents d'avoir apporté les changements nécessaires, car son poids s'est stabilisé, et son IMC a diminué. C'est très difficile pour une famille d'avoir à faire cela.
Certains vont dire: « Eh bien, n'est-ce pas le rôle de la famille? » Dans le cas de 60 % des familles, les deux parents travaillent, et 15 % des familles sont monoparentales. Les parents ont un faible taux d'alphabétisation dans 15 % des cas, 15 % sont des nouveaux immigrants, 10 % ont un faible revenu et 10 % ont des problèmes de santé mentale. On peut donc dire que la famille moyenne est en difficulté et tente de joindre les deux bouts. Il ne faut pas créer un environnement dans lequel ces enfants et leur famille sont exploités.
Je veux également souligner le fait que nous savons ce que constituent des aliments sains et des aliments malsains. J'aimerais vous présenter deux diagrammes. Le diagramme composé de flèches colorées a été créé par Mozaffarian dans la revue Circulation. Il s'agit d'un regroupement de pratiques exemplaires de 2016. La zone bleue regroupe les aliments bénéfiques pour la santé cardiométabolique et qui peuvent prévenir l'obésité, le cancer et l'hypertension. Il s'agit des fruits, des noix, du poisson, des légumes, des huiles végétales, des grains entiers, des légumineuses et du yogourt, et ces aliments ne font l'objet de presque aucune promotion et surtout pas auprès des enfants et des jeunes.
Les aliments clairement nuisibles ou malsains sont les grains raffinés, les fécules, les sucres, les viandes transformées et les aliments à teneur élevée en sodium. Les gras trans industriels ne seront plus un problème, car ils sont progressivement éliminés de la chaîne alimentaire. Ce sont ces aliments qui font l'objet du marketing le plus agressif auprès des enfants et des jeunes et ils nuisent à leur santé. Ils nuisent à leur santé maintenant et ils continueront de le faire à long terme.
Il semble raisonnable que seuls les aliments bons pour la santé puissent faire l'objet d'une publicité auprès des enfants et des jeunes. L'annexe 4 contient des données canadiennes tirées de l'étude de Mary L'Abbé à l'Université de Toronto, qui se penche sur la corrélation entre divers aliments et l'obésité chez les adultes canadiens. Les problèmes sont les mêmes. Le surpoids et l'obésité chez les adultes sont attribuables aux mêmes aliments, et ce sont encore les mêmes aliments qui préviennent ces troubles. Tout le monde devrait manger des fruits, des légumes, du yogourt et des grains entiers, et tout le monde devrait éviter la malbouffe, les boissons gazeuses, les grains raffinés, les gras solides et les viandes transformées, aliments malsains qui font tous l'objet de publicité visant les enfants et les jeunes, mais aussi les adultes.
La corrélation est là. Lorsqu'une personne consulte pour son surpoids ou son obésité et qu'on lui demande ce qu'elle a mangé, la réponse permet de lui fournir des conseils nutritionnels. Si l'on donne de bons conseils nutritionnels et que ceux-ci sont appliqués, il y a une amélioration sur le plan du poids corporel. Charles Gardner de Stanford a publié tout récemment, en février 2018, une étude dans JAMA. Cette étude menée auprès de 600 adultes visait à comparer le régime cétogène — faible teneur en glucides et teneur élevée en gras — à un régime à teneur élevée en glucides et à faible teneur en gras. Les chercheurs ont constaté que les deux régimes étaient aussi efficaces, tant que l'on mangeait sainement.
Une alimentation saine comporte quatre grandes règles. La première consiste à éliminer tous les types de sucre, dont les boissons sucrées et les aliments à sucre ajouté. Au Canada, 66 % des aliments transformés contiennent du sucre ajouté. Il faut aussi éliminer les aliments transformés et les grains raffinés, réduire la consommation de malbouffe, cuisiner et manger à la maison et manger plus de légumes. Lorsque les gens suivent ces règles, peu importe la teneur en gras, 75 % d'entre eux perdent du poids. Ils voient leur pression artérielle et leurs paramètres métaboliques s'améliorer. Le tiers de ceux qui avaient un syndrome métabolique n'en ont plus.
Nous savons ce que constitue une alimentation saine et nous savons ce que Santé Canada doit faire pour l'expliquer à l'aide de valeurs nutritionnelles compréhensibles.
Un autre point que je veux soulever touche les enfants et leur vulnérabilité. Il est évident qu'un enfant âgé de moins de 5 ans qui croit au lapin de Pâques peut être facilement manipulé par la publicité. Par contre, la façon de manipuler les adolescents et leur vulnérabilité à la publicité sont moins évidentes. À cette fin, je vais vous parler pendant trois minutes de la neuroscience cognitive. Il s'agit évidemment d'un condensé, et il en est question à l'annexe 5.
La partie du cerveau responsable de la pensée logique et du raisonnement est le cortex préfrontal. Celui-ci se développe très progressive et linéaire de la naissance jusqu'à l'âge de 25 ans. Il évolue constamment, mais la puberté finit par entrer en jeu. Ceux d'entre nous qui ont des adolescents ou qui se rappellent leur propre adolescence savent que les changements comportementaux sont bel et bien réels. Ces changements neurologiques sont génétiques et attribuables au flux de testostérone et d'estrogène dans le cerveau.
Notre diagramme montre que le striatum ventral, qui se situe à la base du cerveau, est responsable de la recherche de récompenses et de la prise de risques. Cela atteint son paroxysme à la puberté et diminue par la suite. Cela explique pourquoi Red Bull est si attrayant pour les enfants et les adolescents; ils voient des gars escalader des châteaux en vélo de montagne et ils ne voient pas le danger.
Une autre zone qui est énormément sollicitée, ce sont les amygdales et l'hippocampe, qui régularisent les émotions et dont la taille augmente à la puberté. Cela a été confirmé grâce à l'imagerie par résonance magnétique. Cela est également associé au rôle accru des émotions dans la prise de décisions. Les fabricants de boissons gazeuses, plus particulièrement Coca-Cola, excellent dans l'art de susciter les émotions dans leurs publicités, qui visent les adolescents, et non pas les jeunes enfants.
Il est également important de parler des changements corticaux diffus dans les lobes temporaux. Cette zone est responsable du sentiment d'appartenance sociale. Les adolescents ont naturellement tendance à préférer la compagnie d'autres adolescents à celle de leurs parents. Observé chez tous les mammifères, ce comportement est intimement lié à notre évolution, car il nous pousse à chercher la nouveauté, à prendre des risques et à élargir notre territoire.
En réalité, ces jeunes sont aux prises avec un déséquilibre sur le plan de la maîtrise de soi. Si vous regardez le dernier graphique de l'annexe 6, vous remarquerez une augmentation progressive de la fonction du cortex préfrontal, qui s'en donne à coeur joie. Cela explique pourquoi un enfant âgé de 10 ans réfléchit mieux qu'un enfant âgé de 5 ans.
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Merci beaucoup, Ron, de partager votre temps avec moi.
J'ai l'impression que ce n'est pas la première fois que j'entends ce genre de choses. Je m'adresse aux annonceurs et aux groupes qui défendent le sport. J'étais dans le coin lorsqu'on faisait la publicité et la promotion des cigarettes dans tous les festivals, que ce soit le Festival de jazz, des événements sportifs et j'en passe. Les gens ont dit: « Bon Dieu nous n'obtiendrons jamais d'argent une fois l'interdiction en vigueur ». Cependant, nous l'avons fait parce que nous savions que, comme c'est le cas des boissons à forte teneur en sucre, il n'y a pas deux façons de les consommer. Les cigarettes étaient très néfastes parce que, lorsqu'on en consomme comme prévu, on tombe malade. Nous devions cibler les cigarettes.
Le gouvernement a fini par éliminer progressivement la publicité et la promotion des cigarettes dans certains domaines importants, comme le sport. Je ne dis pas que vous n'avez pas besoin d'argent et de commandites, mais nous sommes allés de l'avant, et le gouvernement a joué un rôle pour aider à trouver certaines commandites. Aujourd'hui, plus personne ne parle de l'absence de publicité et de promotion du tabac.
J'ai entendu un groupe sportif parler des restaurants. Évidemment, les restaurants ont des options. Ils peuvent faire la promotion d'aliments sains. Les restaurants auront peut-être une bonne raison de commencer à parler de salade, de légumes verts et de fruits, à réduire la teneur en sodium de certains plats, à utiliser du lait à faible teneur en gras et ainsi de suite. C'est possible. Je ne vois pas pourquoi nous ne pourrions pas établir des lignes directrices pour les restaurants. Les restaurants peuvent cibler certaines choses et faire de la publicité. Nous avons constaté un tel changement dans certains restaurants, comme McDonald et Tim Hortons. Les gens se tournent vers des choix plus sains. Lorsqu'on parle de boisson, je ne vois pas de solution de rechange. Peu importe le point de vue adopté, si on commence à consommer des boissons gazeuses, on note une augmentation du diabète de type 2. Nous savons à quel point le sucre est mauvais. Même lorsqu'on fait de la publicité et qu'on dit aux jeunes qu'il n'y a pas de problèmes liés au fait de consommer du Coke Zero ou du Coke Diet ou peu importe... Nous savons que, en fait, ce n'est pas vrai.
Essentiellement, alors, je crois vraiment qu'on pourrait voir tout ça non pas comme quelque chose de négatif — je comprends ce que vous dites sur les créneaux horaires, et j'espère que, de ce côté-là, on pourra négocier les heures de publicité destinées aux adultes —, mais on pourrait voir là une mesure incitative pour les restaurants, les restaurants à service rapide, et ceux qui, actuellement, vendent des boissons et d'autres produits, une mesure incitative afin qu'ils commencent à changer leur menu et la façon dont ils fabriquent leurs produits. Pourquoi une petite portion de yogourt, un produit qui est bon pour nous, contient-elle de 15 à 25 grammes de sucre? Pourquoi? Nous savons que le sucre crée une dépendance. Une fois qu'on donne du sucre à un enfant à un très jeune âge, ils vont toujours en vouloir. C'est la même chose pour les adultes.
Voyons quel est cet avantage. Vous avez dit qu'il y aurait moins d'emplois, moins de recettes fiscales pour le gouvernement et ainsi de suite. Eh bien, je vous réponds que le gouvernement assume déjà des coûts en raison de tous les cas de diabète de type 2, toutes les maladies cardiaques, tous les problèmes d'hypertension artérielle, toutes les maladies du rein. Ce sont là des coûts assumés par le gouvernement, et il est donc dans l'intérêt supérieur du gouvernement, et dans l'intérêt supérieur des citoyens, de s'en aller dans cette direction.
Je donne l'exemple du tabac parce que c'est un bon exemple de la façon dont on pourrait aller de l'avant sans priver d'autres personnes de la capacité de commanditer ces événements et de les remplacer. C'est une mesure incitative, selon moi, en ce qui concerne les menus, les restaurants et les produits et les boissons. Cela poussera les gens à réfléchir à ce qu'ils commercialisent, à la quantité de sucre et ainsi de suite, dans leurs produits. Selon moi, Red Bull ne devrait pas faire de publicité du tout destinée aux enfants. Vous vous êtes penchés sur ce dossier il y a quelques années dans le cadre des travaux du Comité de la santé. Il y a eu des incidents d'enfants qui sont morts après avoir consommé deux ou trois Red Bull par une journée chaude, en raison de toute la caféine qu'ils avaient consommée et de l'effet sur leur coeur.
Je voulais simplement dire que je vous comprends, mais je crois qu'il faut regarder l'autre côté de la médaille et voir tout ça d'un côté positif et penser à ce qui peut se produire pour les groupes sportifs et ainsi de suite, qui devront changer de commanditaires et miser sur des personnes offrant des solutions de rechange plus saines.
Merci.
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Je crois que c'est un jour merveilleux pour être dans le Comité de la santé. Je siège normalement au Comité du commerce, mais je suis heureuse d'être ici pour diverses raisons.
Je pense que cette discussion est extrêmement importante à l'heure actuelle pour notre pays. J'ai deux fils âgés de 15 et de 17 ans, alors ils sont en plein dans l'âge cible.
Docteur Warshawski, lorsque vous avez abordé la puberté, cela m'a rappelé que ma vie à l'heure actuelle m'amène à composer avec tous ces changements. Toutefois, j'ai également un fils qui a éprouvé des difficultés avec son poids, alors je connais les incidences et les ramifications psychologiques connexes à la maison.
À mon avis, autour de la table aujourd'hui, il nous manque les voix des familles et des enfants qui représentent un tiers des Canadiens qui souffrent d'obésité et qui éprouvent des problèmes à la contrer. J'apprécie, docteur Warshawski, que vous nous ayez raconté l'histoire de Zachary parce que je crois que c'est la voix qui nous manque aujourd'hui: celle des personnes qui font face à de graves difficultés et qui tentent de les surmonter tout en subissant beaucoup de pression extérieure.
Ma question s'adressera à Corinne et à Clara.
Vous avez parlé des techniques de publicité qui existent pour les enfants. Certainement, le monde a changé depuis mon adolescence. Les enfants disposent de beaucoup de sources non traditionnelles, comme les médias sociaux, les applications et les jeux. Mes fils sont des joueurs de jeux vidéo. Les enfants sont ciblés dans tous ces domaines.
À votre avis, de quelle façon ce marché en expansion a-t-il une incidence sur les enfants? Ensuite, si quelqu'un d'autre veut intervenir également à ce sujet... Je pense qu'il est très difficile pour nous, en tant qu'adultes, de comprendre dans quelle mesure nos enfants sont inondés par ces messages, et ils ciblent nos enfants sous tous les angles.
J'aimerais avoir vos commentaires à ce sujet.
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Merci, ce sera parfait.
Je vous remercie infiniment du témoignage que vous avez présenté aujourd'hui.
Erica, je dois dire que c'est toujours merveilleux que de rencontrer une athlète olympique. Merci beaucoup de passer du temps avec nous et de nous faire part de vos réflexions aujourd'hui. C'est formidable.
J'ai siégé pendant un moment à un comité consultatif de la Fondation des maladies du cœur, et j'ai entendu parler d'une étude de l'Université Queen's que j'ai trouvé fascinante. La conclusion était qu'il vaut mieux être actif et faire un peu d'embonpoint que d'être inactif au bon poids. Je tire ce genre de conclusion relative à la santé lorsque j'entends les témoignages contradictoires présentés ici. Il ne fait aucun doute, selon moi, que tous les témoins ici présents vont affirmer que la publicité continuelle, à la télévision, à la radio et dans les magasins offrant des aliments qui sont malsains pour les enfants, est inacceptable, et le projet de loi vise à régler ce problème.
Il semble y avoir — je l'espère — une conséquence inattendue, toutefois, en ce qui concerne les commandites sportives. Mes enfants ont tous grandi en faisant du sport et, quand je vois que ParticipACTION, Hockey Canada, Softball Canada et Canada Soccer — qui ont tous fait partie de l'éducation de mes enfants — seront peut-être touchés par le projet de loi, cela me préoccupe vraiment.
Je crois savoir que le projet de loi initial comportait huit pages et que d'énormes sections en ont été retirées, plus particulièrement en ce qui concerne la présomption, et que, là où une interdiction était prévue, il ne précisait pas qu'aucune commandite ne pouvait avoir lieu. Tout cela a disparu, maintenant. Je me demande si, dans les recommandations précises que vous avez formulées, les préoccupations soulevées ressemblaient davantage à celles de l'industrie alimentaire ou publicitaire qu'à celles relatives aux commandites sportives.
Je m'inquiète de la possibilité que vous transformiez un bon projet de loi... S'il n'a plus vraiment d'incidences sur les commandites sportives, pourquoi êtes-vous là?