:
La séance est ouverte. Merci de nous avoir attendus. Je vous prie d'excuser notre retard.
Encore heureux que nous ayons pu nous rendre jusqu'ici, même avec un peu de retard. Ces derniers temps, il est arrivé que cela ne soit tout simplement pas possible.
Après consultation auprès de quelques membres du Comité, je vous demanderais de vous en tenir, dans la mesure du possible, à cinq minutes pour vos déclarations préliminaires. Nous aurions ainsi plus de temps pour vous poser des questions et en apprendre davantage.
Nous allons débuter par les observations préliminaires du ministère de la Santé.
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Merci à vous, monsieur le président et mesdames et messieurs les membres du Comité.
Au nom de Santé Canada, je suis heureux d'être ici avec vous pour discuter des changements proposés aux dépenses déjà inscrites dans le Budget principal des dépenses. Je suis accompagné de Mary-Luisa Kapelus, la directrice générale de la politique stratégique — je ne me rappelle jamais du titre au complet — pour la Direction générale de la santé des Premières Nations et des Inuits.
Je suis Jamie Tibbetts, dirigeant principal des finances et sous-ministre adjoint à Santé Canada.
Permettez-moi maintenant de vous présenter de façon succincte la portion du Budget supplémentaire des dépenses déposé le 10 mai 2016 qui concerne Santé Canada. Le ministère a proposé plusieurs initiatives importantes qui se traduiront par une hausse du financement de l'ordre de 165,2 millions de dollars. Le budget total de Santé Canada atteindra ainsi environ 3,9 milliards de dollars pour l'exercice en cours. Nos demandes sont énoncées aux pages 2-49 et 2-50 du Budget supplémentaire des dépenses dont vous avez un exemplaire sous les yeux.
La plupart des éléments inclus dans le Budget supplémentaire des dépenses sont liés aux mesures annoncées dans le budget de 2016, notamment au chapitre des infrastructures. Examinons maintenant le détail de nos demandes. Le ministère cherche à obtenir des crédits votés de 94,9 millions de dollars pour des projets liés au logement abordable et à l'infrastructure sociale. Ce montant comprend 82 millions de dollars destinés à soutenir l'infrastructure des installations de soins de santé communautaires, notamment les postes de soins infirmiers, les centres de santé, les complexes de soins de courte durée appelés localement « hôpitaux » et les centres de traitement de l'alcoolisme et de la toxicomanie pour les Premières Nations dans les réserves. Ce total de 94 millions de dollars comprend également 12,8 millions de dollars pour réparer et moderniser l'infrastructure existante aux fins du Programme d'aide préscolaire aux Autochtones dans les réserves.
Toujours dans le contexte des dépenses en infrastructure du budget de 2016, nous présentons dans ce Budget supplémentaire une demande au montant de 25 millions de dollars pour le renouvellement et l'amélioration des volets liés à la santé publique dans le Plan d'action pour l'approvisionnement en eau potable et le traitement des eaux usées des Premières Nations. Nous continuons d'offrir des services de santé publique liés à l'approvisionnement en eau et au traitement des eaux usées dans 395 collectivités des Premières Nations partout au Canada. Cet élément s'inscrit dans la catégorie des transports en commun, de l'infrastructure verte et des programmes existants mentionnée dans le budget.
Santé Canada cherche également à obtenir un montant supplémentaire de 25,4 millions de dollars, toujours à même le budget de 2016, pour l'initiative intitulée « Relever les défis des changements climatiques et de la qualité de l'air – Réduire la pollution atmosphérique ». Grâce au renouvellement de ce financement, Santé Canada pourra poursuivre la recherche scientifique sur les répercussions de la pollution atmosphérique sur la santé dans le cadre du programme de réglementation de la qualité de l'air.
Santé Canada demande en outre des crédits de 12,7 millions de dollars pour des initiatives visant à appuyer toute une gamme de projets d'amélioration de l'infrastructure, dont le renforcement de la sécurité des laboratoires fédéraux pour corriger les défectuosités touchant les structures, l'électricité, les systèmes mécaniques, la plomberie, la ventilation et les systèmes de protection contre les incendies. Ces projets seront réalisés dans différentes régions du pays.
Nous demandons également 2,4 millions de dollars pour appuyer la mise en oeuvre du Plan d'action pour les sites contaminés fédéraux au cours du présent exercice. C'est pour la phase III de ce plan d'action annoncé dans le budget de 2015.
Enfin, Santé Canada cherche à obtenir un renouvellement au montant de 600 000 $ pour maintenir des activités très importantes portant sur la salubrité alimentaire.
Je vais m'arrêter ici.
Merci encore une fois de nous avoir invités. Nous nous ferons un plaisir de répondre à toutes vos questions.
:
Merci, monsieur le président.
À titre de président des Instituts de recherche en santé du Canada (IRSC) je suis heureux de m'adresser au Comité pour l'entretenir de certaines de nos plus récentes activités en vue de stimuler l'innovation dans les soins de santé.
Comme vous le savez sûrement, les IRSC sont l'organisme fédéral chargé de soutenir tous les secteurs de la recherche en santé, de la biomédecine jusqu'aux déterminants sociaux de la santé.
[Français]
Notre mandat consiste non seulement à soutenir de nouvelles connaissances, mais aussi à les intégrer en pratique afin d'améliorer les soins et les services de santé et, partant, la santé de la population canadienne. En bref, nous nous assurons que les résultats de la recherche ont un impact sociétal et clinique, afin de stimuler l'innovation en santé.
L'atteinte de ces objectifs est rendue possible par des investissements de deux types, à savoir les projets dits de recherche libre et dictés par la curiosité des chercheurs, qui représentent environ 70 % du budget annuel des IRSC, et les projets de recherche priorisée, qui représentent les autres 30 %. Ces projets priorisés répondent à de nouvelles menaces, par exemple le virus Ebola ou la grippe H1N1, à des enjeux sociétaux majeurs telles que l'obésité ou la démence ou à des nouvelles possibilités d'innovation en matière de santé, par exemple les mégadonnées ou la médecine personnalisée.
[Traduction]
En examinant le Budget supplémentaire des dépenses (A), vous constaterez que les IRSC demandent le financement prévu dans le budget de 2015, lequel permettra de faire progresser la recherche dans deux domaines prioritaires pour le Canada. Le premier, celui des essais cliniques, se veut un élément central de la pratique fondée sur des données probantes et une étape essentielle pour déterminer quelle intervention, quel médicament ou quel examen est efficace, et qui en bénéficie.
Un nouvel investissement annuel de 13 millions de dollars, annoncé dans le budget de 2015, sera affecté à une nouvelle initiative d'envergure qui vise à innover dans la réalisation d'essais cliniques au Canada. L'Initiative sur les essais cliniques novateurs s'inscrit dans la Stratégie de recherche axée sur le patient (SRAP), un programme plus vaste établi en partenariat avec les provinces et les territoires ainsi qu'avec les secteurs caritatif et privé, afin d'appliquer concrètement des innovations en santé et de répandre les pratiques exemplaires à la grandeur du pays.
Dans le cadre de leur Initiative sur les essais cliniques novateurs, les IRSC financeront des chercheurs afin qu'ils élaborent et adoptent de nouvelles méthodes de réalisation d'essais cliniques comme solution de rechange aux essais contrôlés randomisés habituels. L'élaboration de nouvelles méthodes permettra de mettre à l'essai des interventions, des médicaments et des pratiques en situation réelle, plutôt qu'auprès d'échantillons de sujets correspondant à des critères de sélection très stricts, et de mettre à profit les banques de données exceptionnelles des provinces au moyen de la nouvelle analytique des mégadonnées. Nous espérons que cette initiative stimulera la création de méthodes qui pourront réduire le coût de la réalisation des essais, diminuer le délai de réponse aux questions de recherche et accroître la pertinence des résultats de recherche pour les patients, les fournisseurs de soins de santé et les décideurs.
Le deuxième domaine prioritaire dans lequel les IRSC souhaitent encourager l'innovation est celui de la résistance aux antimicrobiens. À cet égard, il est de plus en plus reconnu de par le monde que nous pourrions être à l'aube d'une crise sanitaire risquant de compromettre notre capacité de lutter contre les infections bactériennes.
[Français]
Comme vous le savez, la résistance aux antibiotiques résulte de l'adaptation des microorganismes à un médicament antimicrobien dont ils parviennent à contrer l'effet. L'évolution de souches résistantes est un phénomène naturel qui se produit toujours avec le temps. Toutefois, on assiste actuellement à une accélération troublante de ce phénomène. Celui-ci est attribuable à l'usage abusif des antibiotiques en élevage, en médecine vétérinaire et en clinique humaine.
Si l'expansion de la résistance aux antimicrobiens n'est pas contenue et qu'on ne découvre pas par la recherche de nouvelles façons de traiter les infections bactériennes, nous risquons fortement de revivre une époque comparable à celle précédant les antibiotiques. Il s'agirait là d'une situation catastrophique qui, à certains égards, renverserait des décennies de projets scientifiques.
Je vais mettre cela en contexte. Selon une importante étude réalisée en 2014, on estime qu'au cours des 35 prochaines années, 300 millions de personnes mourront prématurément en raison d'une résistance aux médicaments. Cela se traduira par une perte en produit intérieur brut mondial allant de 60 000 à 100 000 milliards de dollars américains.
Pour les IRSC, la résistance aux antibiotiques constitue une priorité de recherche depuis plus de 10 ans. Nous avons lancé plusieurs initiatives stratégiques dans ce domaine afin de mieux comprendre les infections résistantes et de contrer cette menace, notamment par la mise au point de solutions de rechange aux antibiotiques comme les bactériophages ou les anticorps monoclonaux. Plusieurs de ces initiatives sont menées en collaboration avec des partenaires internationaux, notamment la Commission européenne, avec laquelle les IRSC codirigent une initiative de financement.
[Traduction]
L'enveloppe de 2 millions de dollars supplémentaires accordée dans le budget de 2015 sera bonifiée par un financement de contrepartie équivalent en provenance de partenaires du secteur privé. Ces fonds seront consacrés à la recherche visant la conception, l'évaluation et la mise en oeuvre d'outils de diagnostic au point de traitement afin de mieux déceler et traiter les infections microbiennes.
En misant sur des initiatives ciblées comme les deux que je viens de décrire, les IRSC s'emploient à mobiliser les ressources et à renforcer la capacité de recherche du Canada pour s'attaquer à des enjeux cruciaux et saisir les possibilités qui se présentent dans le secteur de la santé. Ces initiatives visent à amener les nombreux acteurs de la recherche en santé au Canada à conjuguer leurs efforts afin de tirer parti des ressources et des investissements conjoints.
Merci, monsieur le président.
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Merci, monsieur le président. Je m'appelle Paul Mayers et je suis vice-président de la Direction générale des politiques et des programmes à l'Agence canadienne d'inspection des aliments (ACIA).
La hausse de 38,8 millions de dollars demandée dans le Budget supplémentaire des dépenses aidera l'Agence à donner suite à son mandat en matière de salubrité alimentaire et de santé animale et végétale, et à travailler dans le sens des priorités du gouvernement du Canada.
Des crédits de 14,1 millions de dollars sont demandés pour maintenir les activités cruciales qui assurent la salubrité des aliments et qui visent à prévenir et à détecter les cas d'éclosion de maladies d'origine alimentaire, et à intervenir en pareille situation. Ce renouvellement du financement appuiera les activités axées sur le dépistage de la listeria dans les produits de viande prêts-à-manger ainsi que celles du système d'inspection de la salubrité des aliments d'une manière plus générale.
Une somme de 12,5 millions de dollars est aussi demandée pour assurer une présence quotidienne dans les quarts de travail aux établissements de transformation de la viande qui sont agréés par le fédéral. Ce financement renouvelé sera surtout affecté aux services d'inspecteurs de viande de première ligne et de spécialistes de programme dans des établissements de transformation de la viande au Canada afin de maintenir la confiance et la vigueur des échanges commerciaux à l'échelle nationale et internationale.
Par ailleurs, des crédits de 5,5 millions de dollars seront utilisés pour le maintien d'activités essentielles à l'égard de la salubrité des aliments qui font partie du plan d'action pour la modernisation des inspections en la matière au Canada.
Ce renouvellement du financement permettra d'appuyer des activités de programme essentielles qui sont au coeur de notre système de salubrité des aliments. À ce titre, mentionnons le renforcement des inspections, des analyses en laboratoire, de la gestion de programme, de l'évaluation des risques pour la santé et de la formation. Toutes ces activités visent à prévenir et détecter l'éclosion de maladies d'origine alimentaire pour pouvoir intervenir grâce à l'intensification des activités d'inspection nous permettant d'agir à l'égard de la présence de listeria dans des produits non carnés, et au moyen d'investissements visant à moderniser la surveillance exercée par l'Agence relativement à la salubrité des produits carnés et non carnés.
Un montant de 5,1 millions de dollars est demandé pour le maintien du Bureau de vérification de l'inspection de l'ACIA, ce qui renforcera la capacité générale d'inspection de l'Agence. Le renouvellement du financement est nécessaire pour pouvoir continuer à effectuer sans préavis des examens du travail d'inspection de l'ACIA dans des établissements agréés par le fédéral. Ces examens fondés sur les risques visent à s'assurer que les inspections sont menées conformément aux lignes directrices de l'ACIA. En analysant les résultats de ces vérifications, l'ACIA peut cerner des tendances, des problèmes systémiques et des pratiques exemplaires, ce qui permet de mieux documenter et d'améliorer la performance générale du système d'inspection de la salubrité des aliments au Canada.
On prévoit enfin un montant de 1,6 million de dollars pour l'entretien et la mise à niveau d'infrastructures fédérales. En 2016-2017, l'ACIA amorcera une initiative de deux ans visant la stabilisation de la structure du bâtiment des services généraux et les travaux rendus nécessaires par le vieillissement de l'infrastructure à notre laboratoire de Lethbridge en Alberta.
Le laboratoire de Lethbridge contribue depuis longtemps à améliorer la santé des animaux et à protéger nos ressources animales au moyen de tests diagnostiques et de projets de recherche. Ce laboratoire a célébré son 110e anniversaire l'an dernier.
[Français]
Monsieur le président, les fonds accrus dont j'ai discuté aujourd'hui permettront à l'ACIA de continuer d'innover, d'être vigilante et de travailler au nom de tous les Canadiens. C'est une claire indication de la valeur que le gouvernement accorde à la salubrité des aliments et à la protection du consommateur.
Je vous remercie.
:
Monsieur le président et mesdames et messieurs les membres du Comité, bonjour. Je m'appelle Carlo Beaudoin et je suis le dirigeant principal des finances à l'Agence de la santé publique du Canada. Je suis accompagné d'Elaine Chatigny, sous-ministre adjointe du secteur de l'infrastructure de sécurité sanitaire. Nous sommes heureux d'être ici aujourd'hui.
Le budget de 2016 propose d'allouer 129,5 millions de dollars sur une période de cinq ans débutant en 2016-2017 à sept ministères et organismes fédéraux en vue de mettre en place des programmes visant à jeter les bases scientifiques qui serviront à améliorer la prise de décisions, à protéger la santé et le bien-être des Canadiens, à renforcer la résilience dans les communautés autochtones et du Nord, et à améliorer notre capacité concurrentielle dans les principaux secteurs économiques.
Pour l'Agence de la santé publique du Canada, le Budget supplémentaire des dépenses (A) de 2016-2017 augmentera les autorisations de dépenses de 1,7 million de dollars, ce qui les fera passer à un total de 591,4 millions de dollars. Cette hausse vient appuyer le nouveau financement destiné aux changements climatiques annoncé dans le budget de 2016. Le gouvernement du Canada s'est engagé à travailler avec des partenaires internationaux pour conclure des accords mondiaux misant sur l'apport de la science pour instituer une économie résistant aux changements climatiques et faible en carbone.
Ce financement de 1,7 million de dollars servira à la première année du programme. À l'automne 2016, l'Agence fera de nouvelles demandes de ressources supplémentaires pour les années 2 à 5, pour un investissement total de 9 millions de dollars. Cela correspond à 1,8 million de dollars par année en incluant les coûts annuels pour les avantages sociaux des employés et les locaux.
[Français]
Avec ce nouveau financement, l'Agence de la santé publique du Canada se concentrera sur les mesures d'adaptation à prendre pour protéger la santé publique des changements climatiques, notamment en ce qui a trait à la propagation de maladies infectieuses à l'échelle nationale. Nous collaborons étroitement avec les provinces et les territoires à ce sujet.
[Traduction]
Le nouveau programme fournira du financement qui sera destiné à l'amélioration de la surveillance et du contrôle de la maladie de Lyme et des vecteurs connexes, en collaboration avec les provinces et les territoires; à l'élaboration d'outils de santé publique, notamment pour l'évaluation et la modélisation des risques; à l'amélioration des diagnostics en laboratoire; à des activités de formation et de sensibilisation des professionnels de la santé; et à la mobilisation des partenaires et des intervenants.
Cet investissement permettra à l'Agence de remplir son rôle consistant à aider le gouvernement à donner suite à l'engagement pris dans le budget de 2016, à savoir d'aider les Canadiens à s'adapter aux répercussions des changements climatiques et de protéger la santé et le bien-être des Canadiens.
C'est avec plaisir que nous répondrons à toutes les questions des membres du comité. Merci.
:
Merci, monsieur le président.
Je remercie également les témoins d'être ici avec nous aujourd'hui.
Parfois, il arrive que les gens qui témoignent devant le Comité le fassent à un moment très opportun.
Ma question s'adresse aux représentants de l'Agence canadienne d'inspection des aliments.
Dernièrement, on a appris que l'Agence avait retiré certains produits à cause de la listeria. Dans les sommes que vous demandez pour détecter cette bactérie, j'aurais aimé voir la différence qu'il y a dans les processus de détection et de protection selon qu'il s'agit de la viande ou des autres produits. Je ne vais pas énumérer les produits qui ont été retirés étant donné qu'il y en a plusieurs. Il y a quelques jours, il était aussi question des barres tendres.
Pourriez-vous éclairer le Comité sur les moyens de détection qui sont utilisés à cet égard?
:
L'amélioration viendra d'un recours accru aux mesures préventives de contrôle tant par l'industrie que par le gouvernement. Ainsi, la Loi sur la salubrité des aliments au Canada permet des progrès importants en instaurant les pouvoirs nécessaires pour obliger les entreprises à évaluer les voies de pénétration possibles pour les facteurs de risque.
Comme la bactérie qui nous intéresse est un contaminant environnemental, il est essentiel que toutes les mesures sanitaires qui s'imposent soient prises dans l'usine de transformation des aliments. C'est la meilleure façon d'empêcher l'apparition de cet organisme dans toute une variété de produits alimentaires. La bactérie ne survit pas à la cuisson, mais bon nombre des produits touchés par la listeria, comme les barres énergétiques et les fruits, ne sont pas destinés à une nouvelle cuisson par le consommateur. Vous aviez donc tout à fait raison de dire que la prévention est essentielle.
L'investissement demandé permettra à l'Agence d'améliorer son travail auprès de l'industrie de transformation des aliments, surtout en rapport avec les produits non carnés, d'exercer une meilleure surveillance à l'égard des mesures sanitaires qui sont prises, et, comme je l'ai mentionné précédemment, de mettre en oeuvre des stratégies comme le prélèvement d'échantillons dans l'environnement de l'usine de transformation pour détecter la présence de l'organisme et intervenir au besoin pour qu'il ne se retrouve pas dans le produit fini destiné à l'alimentation.
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J'ai également quelques questions concernant l'Agence de la santé publique du Canada. Lorsqu'on analyse les budgets des dépenses, il est toujours intéressant de voir ce qu'on y trouve et ce qu'on n'y trouve pas.
À Oshawa le week-end dernier, un ex-enseignant est venu me parler de ces dispensaires de marijuana qui voient le jour un peu partout au pays. Le et la ministre ont indiqué qu'ils allaient légaliser la marijuana pour priver le crime organisé de cette source de revenus et pour empêcher que les produits de la marijuana se retrouvent entre les mains des enfants.
L'un de ces dispensaires a ouvert ses portes au 8, rue Simcoe à Oshawa. On annonce qu'on y vend de la marijuana thérapeutique. Je crois que tout le monde sait que Santé Canada est responsable de l'administration du programme de marijuana thérapeutique au Canada, mais certains de ces dispensaires vendent également des produits susceptibles d'attirer les enfants, comme des brownies, des biscuits, des oursons en gélatine et des trucs de ce genre.
Est-ce que vous considérez que l'apparition de tels dispensaires un peu partout au Canada pose un risque pour la santé publique, et disposez-vous des ressources nécessaires pour effectuer des inspections dans ces établissements afin de déterminer s'il y a des problèmes de sécurité?
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Je peux essayer de vous répondre.
Ces dispensaires sont illégaux, et il en va de même des vendeurs de marijuana qui n'ont pas obtenu de permis à cette fin en application des lois en vigueur. Comme vous l'avez signalé, ces établissements vendent pour ainsi dire des produits non testés qui peuvent être dangereux et présentent un risque particulier pour les enfants.
Une chaîne de distribution a été mise en place pour les gens qui ont une ordonnance pour consommer de la marijuana thérapeutique ou un permis pour en vendre. Les détenteurs de permis sont soumis à des inspections et vendent des produits qui satisfont aux exigences de Santé Canada, et non de l'Agence de la santé publique du Canada. Comme vous le savez sans doute, il s'agit d'inspections très rigoureuses.
Le gouvernement s'apprête à mettre sur pied un groupe de travail qui tiendra des consultations relativement aux orientations à prendre pour la légalisation de la marijuana. Il s'est en outre engagé à présenter un projet de loi en la matière le printemps prochain. D'ici là, ces établissements demeurent illégaux et Santé Canada appuie les mesures qui sont prises pour faire appliquer la loi.
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J'en suis bien content. J'ai beaucoup d'expérience avec les collectivités autochtones, donc je suis content de tout ce que nous pouvons faire pour les aider.
Pour revenir à l'annexe, p. A-10, crédit 1a, on voit une dépense de 53,56 millions de dollars. Je relis sans cesse ce paragraphe, mais il est difficile de déterminer exactement à quoi serviront ces 53 561 000 $. Je peux vous le lire. Je ne sais pas si vous l'avez sous les yeux.
C'est écrit: « Dépenses de fonctionnement et... autorisation d'affecter les recettes pour compenser les dépenses engagées au cours de l'exercice par la prestation de services ou la vente de produits se rattachant à la protection de la santé », puis « versement, à chacun des membres du Conseil privé de la Reine pour le Canada qui a qualité de ministre sans portefeuille ou de ministre d'État, mais qui ne dirige pas un ministère d'État, d'un traitement n'excédant pas celui versé... »
Et ainsi de suite. Je suis confus.
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Merci beaucoup. Nos activités de surveillance les plus intensives sont celles menées en vertu de la Loi sur l'inspection des viandes, comme je l'ai déjà décrit, puisque nous devons assurer une présence constante dans les abattoirs pour qu'ils puissent poursuivre de leurs activités. C'est une partie très importante des activités de l'Agence.
Pour ce qui est de la Loi sur la santé des animaux, et en particulier du bien-être des animaux, c'est une question qui suscite énormément d'intérêt chez les Canadiens et les entreprises canadiennes. La responsabilité fédérale à l'égard du bien-être animal concerne le transport des animaux et l'abattage sans cruauté des animaux dans les établissements régis par le gouvernement fédéral.
L'abattage sans cruauté des animaux dans les établissements assujettis à la loi fédérale fait l'objet d'une intense surveillance, comme je l'ai mentionné. Pour ce qui est du transport des animaux, nous avons un programme très actif de surveillance du bien-être animal dans les transports. Cependant, nous reconnaissons également que le cadre réglementaire actuel régissant le transport des animaux mériterait d'être modernisé à la lumière des dernières avancées scientifiques. Nous sommes déterminés à le faire, et c'est d'ailleurs l'intention de la nouvelle proposition réglementaire qui sera déposée cette année afin de moderniser la réglementation du transport des animaux.
Dans les deux domaines de compétence fédérale, l'Agence fait preuve de beaucoup de sérieux et de détermination.
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L'argent que nous recevons dans le cadre du plan de lutte contre le changement climatique sert surtout à financer la recherche et les conseils scientifiques. Il vise à financer le programme scientifique à la même hauteur qu'auparavant. Les 25 millions de dollars qui apparaissent dans le Budget supplémentaire des dépenses s'inscrivent dans la continuité du programme existant.
Je n'ai pas les critères détaillés que vous me demandez. Je sais qu'ils font partie du système de gestion de la qualité de l'air que nous utilisons. Nous effectuons diverses analyses socioéconomiques et du point de vue des avantages pour la santé relativement à la pollution, aux gaz à effet de serre et à tout le reste, pour informer les décideurs.
Il y a des évaluations du risque pour la santé que présentent différents polluants atmosphériques et sources de pollution atmosphérique. Il y a donc des programmes de sensibilisation qui sont financés dans ce contexte, pour que le public canadien en voie également les conclusions.
Je ne peux toutefois pas vous parler en détail des critères scientifiques qui s'appliquent. Je pourrais demander de l'information supplémentaire pour le Comité, si vous le souhaitez.
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Il y a une chose que j'aimerais ajouter à ce sujet, et c'est que nous travaillons en collaboration beaucoup plus étroite avec nos partenaires autochtones qu'auparavant et que nous travaillons à leur donner les moyens d'assurer une surveillance et d'effectuer des tests eux-mêmes.
Je peux vous donner un exemple que j'ai constaté au Québec, quand je travaillais là-bas, et c'est toujours une pratique exemplaire. Nous offrions une formation, un genre de programme de formation communautaire, afin de donner à la communauté les compétences dont elle a besoin pour surveiller elle-même la situation au jour le jour. Nous avons constaté que pour la responsabilité et la surveillance continue, quand les communautés elles-mêmes ont le pouvoir de faire ce travail, elles s'approprient beaucoup mieux le projet pour l'orienter.
Comme M. Tibbetts l'a mentionné, c'est un jeu d'équilibre avec nos collègues des Affaires autochtones et du Nord. Nous travaillons également avec eux, parce qu'ils ont l'infrastructure. Cela dit, nous croyons que c'est en donnant aux Autochtones les compétences pour intervenir eux-mêmes que nous progresserons vraiment. Nous suivons la situation de très près. Nous avons des indicateurs pour en faire la preuve.
Je peux vous faire part d'un en particulier, qui concerne la simple perception des résidents autochtones eux-mêmes, qui s'est améliorée beaucoup depuis 2011, puisqu'ils sont aujourd'hui 71 % à considérer l'eau du robinet sûre, comparativement à 62 % en 2007. Nous croyons que c'est attribuable en grande partie à ce projet d'éducation que nous déployons pour essayer de travailler avec eux.
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Le financement que nous recevons aujourd'hui est pour deux ans, donc cette année et la prochaine. C'est le prolongement de programmes qui remontent à quelques années déjà. Les progrès dont fait état ma collègue sont constants depuis le début. Pour ce qui est de trouver une solution permanente, il existe toujours un risque de découvrir des choses lors de tests, mais l'objectif est de ramener la qualité de l'eau à un niveau comparable à celui de l'eau des collectivités comparables au Canada.
Ce sont les responsables des Affaires autochtones qui devraient répondre à cette question, parce que ce sont eux qui administrent les usines de traitement des eaux, pas nous. Nous ne faisons que les tests. Si nous ou les Autochtones trouvons quelque chose, il y a un avis d'ébullition de l'eau. D'après ce que je comprends, toutefois, on peut s'attendre à ce que ces installations soient pleinement opérationnelles à court ou moyen terme. Les risques associés à l'eau pour la santé des Autochtones diminuent.
Nous avons mis des indicateurs précis dans les RPP et les RMR que nous produisons pour faire état des progrès (le nombre d'avis d'ébullition que nous avons publiés, le pourcentage des communautés qui ont accès à de la formation et tout le reste), et les tendances sont plutôt positives.
Merci, tout le monde, pour vos excellents exposés.
Docteur Beaudet, vous avez parlé de l'utilisation d'antibiotiques et de la résistance aux antibiotiques. J'ai été urgentologue pendant une vingtaine d'années, et c'est une question qui me préoccupe beaucoup. Vous avez dit à M. Oliver que c'était un traitement incomplet, et je suis d'accord avec vous. Nous savons que les problèmes de résistance aux médicaments contre la tuberculose aux États-Unis sont en grande partie attribuables à un programme d'éradication incomplet. Je suis heureux que vous l'ayez mentionné, car c'est important de le souligner.
On commence à faire des recherches sur la résistance antimicrobienne et l'utilisation d'antibiotiques en agriculture. Et je vais sans doute vouloir en discuter en privé avec vous à un moment donné. Je sais que c'est un sujet très controversé. Cela me préoccupait déjà, mais après avoir lu cela, je suis carrément terrifié, pour être bien honnête. Je savais que cela allait mal finir en continuant de cette façon.
Où en est la recherche à ce sujet? Avons-nous quelques pistes pour guider la réglementation dans ce domaine?
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Pour ce qui est de la recherche, premièrement, comme vous le savez, bien des questions demeurent concernant le passage des gènes résistants des bactéries qui infectent les animaux à celles qui infectent les humains, de même que sur le rapport entre l'utilisation agricole et l'utilisation médicale des antibiotiques. De plus en plus de données probantes indiquent qu'il y a effectivement un rapport entre les deux, et que les antibiotiques ont leur place en médecine, mais aussi en agriculture. C'est la première des choses.
Ce qui pose principalement problème, c'est que le modèle d'affaires pour l'utilisation d'antibiotiques est bien différent de celui des autres médicaments. Les antibiotiques ne coûtent pas cher et sont prescrits pour de courtes périodes, même que les patients omettent souvent de les prendre pendant les 10 jours prescrits, malheureusement. En somme, le traitement ne coûte pas très cher. Sur le plan de la fabrication, le modèle d'affaires pour les antibiotiques diffère de celui des autres médicaments, car comme je le disais, ils sont bon marché et les patients sont guéris au bout de quelques jours.
Nous sommes confrontés à un réel problème. Savez-vous combien de nouveaux antibiotiques sont mis à l'essai actuellement dans l'ensemble du monde pharmaceutique? Il y en a neuf. Vous pouvez imaginer qu'il n'est pas très tentant pour les compagnies pharmaceutiques de développer des antibiotiques, car cela revient essentiellement à produire des médicaments qui ne seront pas utilisés, car ils seront gardés en réserve au cas où un microbe résisterait à tout le reste.
Sur le plan des ventes, ce n'est pas terrible. Il faut faire des recherches en vue de modifier le modèle et de trouver de nouvelles façons de développer des médicaments, car il est temps d'innover. C'est un autre volet de la recherche qui aura une profonde influence sur la manière dont on traite les humains et les animaux.