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Je déclare la séance ouverte.
Bienvenue à tous.
Au cours de cette 109e séance du Comité permanent de la santé, nous recevrons l'honorable Ginette Petitpas Taylor, ministre de la Santé.
Sachez, madame la ministre, que nous avons déroulé le tapis rouge et déployé quelques drapeaux pour être certains que vous soyez la bienvenue. Nous vous faisons ainsi comprendre que nous vous sommes reconnaissants de témoigner si tôt le matin.
Nous recevons également Adrian Mota, vice-président associé à la recherche, à l'application des connaissances et à l'éthique des Instituts de recherche en santé du Canada; M. Simon Kennedy, sous-ministre de la Santé; M. Paul Grover, président de l'Agence canadienne d'inspection des aliments; et la Dre Theresa Tan, administratrice en chef de la santé publique à l'Agence de la santé publique du Canada.
Nous sommes enchantés de vous revoir.
Sachez que nous modifierons légèrement notre horaire. Les libéraux ont, en effet, demandé s'ils pouvaient raccourcir leurs interventions. Leurs deux premières interventions seront donc de cinq minutes pour que Mme Sonia Sidhu puisse poser des questions, mais ils auront encore le même temps qu'avant. Je veillerai donc au respect du temps accordé.
Bienvenue devant le Comité, madame la ministre. Si vous avez un exposé, nous l'écouterons avec plaisir.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Je remercie chacun d'entre vous d'être venu de si bon matin. Je sais que c'est peut-être une drôle d'heure pour tenir une séance, mais nous voulions être certains d'avoir l'occasion de répondre à certaines de vos questions et de témoigner au sujet du budget principal des dépenses.
[Français]
Monsieur le président et membres du Comité permanent de la santé, bonjour.
Je vous remercie de m'avoir invitée à discuter des crédits du Budget principal des dépenses 2018-2019 alloués au ministère de la Santé et à certaines de ses priorités.
Je tiens tout d'abord à féliciter le Comité pour son travail et pour ses réalisations. Ses avis spécialisés sur les questions touchant à la santé nous sont très précieux, au gouvernement et à moi-même.
Tous les comités permanents travaillent fort, mais je dois dire que le Comité permanent de la santé fait un travail exceptionnel.
[Traduction]
Je voulais d'abord vous présenter mes collègues, mais comme vous l'avez déjà fait, je poursuivrai mon exposé.
Au cours des prochaines minutes, je voudrais vous exposer certaines des principales dépenses du portefeuille prévues pour l'exercice 2018-2019. Je voudrais également traiter des mesures que nous prendrons dans certains dossiers dont le Comité s'occupera au cours des prochains mois dans le cadre de ses travaux. Je me ferai ensuite un plaisir de répondre à vos questions.
[Français]
Permettez-moi d'abord de vous donner un aperçu des projets de Santé Canada.
Le ministère demande l'autorisation de dépenser 2,2 milliards de dollars en 2018-2019. Ce financement permettra à Santé Canada de continuer de protéger la santé et la sécurité de la population canadienne. Comme vous le savez, ce budget ne tient plus compte de la Direction générale de la santé des Premières Nations et des Inuits, qui a été transférée à Services aux Autochtones Canada.
J'aimerais maintenant présenter quelques-unes des priorités du gouvernement en matière de santé et expliquer ce que fait Santé Canada pour les réaliser.
[Traduction]
Commençons par les mesures que le Canada prend concernant la crise des opioïdes qui, vous le savez tous, a pris une ampleur sans précédent et a des effets vraiment tragiques. En qualité de ministre de la Santé, une des premières démarches que j'ai entreprises a été de me rendre à Vancouver pour visiter des centres de traitement et des sites de consommation supervisée de l'Est du centre-ville. L'expérience a été fort émouvante.
J'étais fière que notre gouvernement intervienne. Nous avons refait de la réduction des torts un pilier clé de notre stratégie; autorisé plus de 25 sites de consommation supervisée et adopté la Loi sur les bons samaritains secourant les victimes de surdose. En outre, nous avons appuyé les lignes directrices nationales en matière de traitement des troubles liés à la consommation d'opioïdes et fait en sorte qu'il soit plus facile pour les professionnels de la santé d'accéder à la méthadone et à héroïne de qualité médicale sous ordonnance aux fins de traitement.
Les efforts constants du gouvernement fédéral et la réduction des obstacles au traitement contribueront à atténuer la crise des opioïdes.
[Français]
Je vais maintenant parler du cannabis.
Comme vous le savez, le gouvernement souhaite protéger les Canadiens et limiter le plus possible les méfaits de la consommation de cannabis. C'est pourquoi il a déposé le projet de loi , qui est actuellement à l'étude dans l'autre Chambre.
Dans ce budget des dépenses, nous demandons 65,1 millions de dollars pour la mise en oeuvre et l'application d'un cadre fédéral visant à réglementer strictement le cannabis. En plus d'élaborer un cadre de réglementation, le gouvernement a fait de la sensibilisation du public la pierre angulaire de son approche en matière de cannabis, qui est finalement axée sur la santé publique.
Nous voulons fournir aux Canadiens l'information dont ils ont besoin pour faire des choix éclairés et judicieux.
[Traduction]
Notre gouvernement a également comme priorité de permettre aux Canadiens d'avoir accès aux services de soins de santé dont ils ont besoin. Voilà pourquoi il collabore avec les provinces et les territoires pour que les systèmes de soins de santé continuent de combler les besoins des Canadiens. Dans le budget principal des dépenses de 2018-2019, nous demandons un financement de 850 millions de dollars pour appuyer les investissements provinciaux et territoriaux dans les soins à domicile et les soins de santé mentale.
Comme vous le savez, l'été dernier, les gouvernements provinciaux et territoriaux ont adopté un énoncé de principe commun quant aux priorités qu'ils partagent avec le gouvernement fédéral dans le domaine de la santé. Santé Canada est maintenant en train de conclure des accords bilatéraux avec chaque province et territoire pour déterminer la manière dont ils utiliseront les fonds fédéraux prévus dans le budget principal des dépenses afin d'améliorer l'accès aux soins à domicile et aux services de santé mentale.
[Français]
Nous faisons aussi de grands progrès dans un autre dossier important, celui de l'assurance-médicaments.
Dans le Budget principal des dépenses 2018-2019, nous demandons 17,9 millions de dollars pour rendre les médicaments d'ordonnance et les instruments médicaux plus abordables et plus accessibles, et pour favoriser leur utilisation adéquate. Ce montant nous permettra de renforcer la réglementation sur le prix des médicaments brevetés et de moderniser notre façon de réglementer les médicaments et les instruments médicaux.
Nous voulons aussi protéger les Canadiens, les gouvernements et les assureurs privés contre les prix excessifs de médicaments, tout en s'assurant que les patients ont accès aux médicaments nécessaires. Ce travail cadre avec les principales mesures annoncées dans le budget de 2018, notamment la création d'un conseil consultatif sur la mise en oeuvre d'un régime d'assurance-médicaments national, et il contribue à leur réalisation.
Monsieur le président, en avril, vous avez déposé le rapport du Comité intitulé « Un régime d'assurance-médicaments universel pour tous les Canadiens : une nécessité. » Je vous remercie ainsi que les membres du Comité du travail considérable que vous avez fait, qui a abouti à cet excellent rapport. Je suis persuadée qu'il alimentera les délibérations du conseil consultatif.
[Traduction]
Je tiens aussi à faire état des progrès accomplis par les organismes du portefeuille de la Santé. Permettez-moi de commencer par l'Agence canadienne d'inspection des aliments.
Dans l'ensemble, le budget de l'Agence a légèrement diminué par rapport à l'an dernier. En plus de ce budget, le budget de 2018 accorde à l'ACIA 47 millions de dollars pour maintenir les efforts qu'elle déploie afin d'améliorer la salubrité des aliments. Plus précisément, ces fonds appuieront les activités visant à réduire les risques sur le plan de la salubrité des aliments avant que les consommateurs canadiens ne soient touchés.
Pour ce faire, l'Agence améliorera les renseignements et la supervision en ce qui concerne le risque, mettra en oeuvre des activités de prévention à l'étranger et améliorera la conformité des entreprises aux règlements relatifs à la salubrité des aliments. Le budget de 2018 prévoit en outre une somme 29 millions de dollars pour continuer de soutenir les activités de l'ACIA relativement à la négociation des conditions d'exportation et à la certification des exportations canadiennes en vertu des exigences en matière d'importation des autres pays.
[Français]
Je vais maintenant parler de l'Agence de la santé publique du Canada.
Les crédits du Budget principal des dépenses 2018-2019 alloués à l'Agence de la santé publique du Canada prévoient une augmentation de 17,2 millions de dollars, ce qui porte son budget total à 589,2 millions de dollars. Cette augmentation est principalement liée à la création du Fonds pour la réduction des méfaits, qui soutiendra des projets communautaires visant à réduire le taux de maladies infectieuses, comme le VIH ou l'hépatite C, chez les personnes qui consomment des drogues, ainsi qu'au nouveau financement concernant les effets des changements climatiques sur la santé publique.
Comme vous le savez, l'une des grandes priorités du gouvernement consiste à comprendre et à atténuer les effets des changements climatiques sur la santé. Les fonds demandés au moyen du Budget des dépenses cadrent avec cette priorité.
[Traduction]
Les Instituts de recherche en santé, aussi appelés IRSC, soutiennent les recherches en santé de calibre mondial au Canada. Les dépenses proposées des IRSC dans le domaine de la recherche en santé pour 2018-2019 s'élèvent à quelque 1,1 milliard de dollars, une augmentation de 16,8 millions de dollars par rapport au budget principal des dépenses de 2017-2018. Ce budget l'aidera à fournir les preuves nécessaires pour prendre de meilleures décisions dans le domaine des soins de santé et, au bout du compte, pour améliorer les résultats des Canadiens au chapitre de la santé. En appuyant les chaires de recherches Canada 150, ce financement améliorera le rendement et la réputation du Canada à titre de centre mondial d'excellence en sciences, en recherche et en innovation.
[Français]
En terminant, je tiens à vous dire que je suis convaincue que les mesures exposées aujourd'hui aideront le le ministère de la Santé à exécuter son mandat, qui consiste à maintenir et à améliorer la santé des Canadiens et des Canadiennes. Ce mandat est très vaste et il nous arrive d'affronter des vents contraires. Il est donc essentiel que nous ayons des priorités bien définies et assorties et des mesures ciblées.
Les engagements énoncés dans notre budget principal des dépenses traduisent nos priorités les plus pressantes en matière de santé. Ils nous montrent que nous agissons. Ils donnent aux Canadiens et aux Canadiennes l'assurance que nous continuerons de protéger et d'améliorer notre système de santé.
[Traduction]
Une fois encore, je tiens à remercier le Comité de m'avoir offert l'occasion de prendre la parole devant lui. Je répondrai à certaines de vos questions avec plaisir. Je me référerai peut-être aux fonctionnaires qui m'accompagnent si vos questions deviennent techniques.
Merci.
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Merci, monsieur le président.
Je vous remercie, madame la ministre, de témoigner aussi tôt. Nous vous sommes reconnaissants d'avoir fait en sorte de pouvoir témoigner.
Vous n'êtes pas sans savoir que nous avons longuement travaillé à la préparation du rapport sur l'assurance-médicament au cours des deux dernières années. La question des chiffres figure parmi celles qui ont le plus retenu l'attention.
Nous avons reçu le rapport du directeur parlementaire du budget et des renseignements des Instituts de recherche en santé du Canada. Je me suis préoccupé de certains renseignements figurant dans le rapport dissident du parti de l'opposition, où on peut lire que selon les Instituts de recherche en santé du Canada, les dépenses en médicaments d'ordonnance s'élèvent à 39,8 milliards de dollars par année. En fait, ce chiffre inclut les médicaments d'ordonnance et en vente libre. Comme nous l'avons indiqué, nous n'envisageons pas de couvrir les médicaments en vente libre dans le cadre d'un programme national d'assurance-médicaments.
Le Comité a entendu l'analyste du directeur parlementaire du budget qui, citant des données des Instituts de recherche en santé du Canada, a affirmé que les dépenses publiques sur le plan des médicaments d'ordonnance représentent environ 43 % des dépenses totales en médicaments d'ordonnance au Canada. Sachez que ces dépenses s'élèvent à un peu plus de 29 milliards de dollars plutôt qu'à 39,8 milliards de dollars.
Le rapport dissident semble contenir bien des erreurs. Cela a-t-il eu une influence sur vos décisions concernant la mise en oeuvre d'un programme d'assurance-médicaments ou du comité consultatif présidé par le Dr Hoskins?
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À cet égard encore, madame Gladu, notre gouvernement a été enchanté de pouvoir appuyer le projet de loi que vous avez déposé, et nous sommes fort impatients de procéder à sa mise en oeuvre et au travail qu'il faut effectuer dans ce domaine.
Nous admettons certainement que tous les Canadiens souhaitent demeurer à domicile aussi longtemps que possible, mais pour qu'ils puissent le faire, nous devons certainement veiller à ce qu'ils aient les soins de qualité dont ils ont besoin pour passer le reste de leurs jours dans le confort. Les services de soutien sont donc absolument essentiels. Comme je l'ai indiqué, nous étions enchantés d'appuyer le projet de loi et de travailler à l'élaboration d'un cadre pour améliorer les soins palliatifs.
J'étais aussi ravie que nous puissions faire quelques annonces cette année, et je pense que vous étiez avec moi lorsque le financement de 6 millions de dollars accordé à Pallium Canada a été annoncé. Ces fonds ont été instaurés pour élargir les services existants dans le cadre du programme intitulé « Les essentiels de l'approche palliative ». Ils sont expressément destinés aux fournisseurs de service de première ligne, comme les ambulanciers ou les techniciens ambulanciers, afin de leur offrir la formation dont ils ont besoin lorsqu'ils se rendent à domicile pour y fournir directement des services, particulièrement dans les régions rurales. Ils pourront ainsi fournir les services supplémentaires de qualité dont les gens ont besoin pour éviter de devoir aller dans des centres communautaires ou des hôpitaux pour y recevoir ces services. Nous agissons certainement dans ce sens et veillons à investir dans le domaine.
Je suis aussi satisfaite que nous investissions 184,6 millions de dollars sur cinq ans pour améliorer les soins palliatifs à domicile dans les communautés autochtones. Nous admettons qu'il y a fort à faire à cet égard, mais ces investissements contribueront à améliorer la situation.
Nous admettons également que la recherche est essentielle dans ce domaine; nous investissons donc plus de 2,8 millions de dollars sur quatre ans pour appuyer deux équipes de recherche, comme vous le savez probablement fort bien, j'en suis certaine. Nous voulons assurément réaliser des recherches de haute qualité et réunir des données probantes afin d'informer les professionnels des soins de santé au sujet des politiques exemplaires alors que nous intervenons dans le domaine des soins de fin de vie et que nous élaborons les politiques que nous devons mettre en place.
Enfin, en ce qui concerne les investissements que nous avons effectués dans les soins à domicile dans le budget de 2017, sachez, monsieur le président, qu'un montant de 6 milliards de dollars a été réservé à ce sujet et que je suis en train de conclure des accords bilatéraux avec les provinces et territoires. Dans ceux que j'ai pu voir jusqu'à maintenant, il est absolument question des soins palliatifs. Ces soins ne font peut-être pas l'objet d'un poste dans le budget, mais nous savons certainement que les provinces et territoires, et les gens qui veulent que ces derniers élargissent les soins palliatifs, considèrent ces soins comme une priorité, particulièrement au regard du vieillissement de la population.
Je veux passer à la question des opioïdes, puisque vous en avez parlé. Madame la ministre, en Colombie-Britannique, le nombre de décès provoqués par une surdose a encore augmenté en mars. Le Bureau du coroner de la Colombie-Britannique a dit qu'il s'agit jusqu'à maintenant du deuxième nombre mensuel total de décès le plus élevé dans la province. C'est le nombre mensuel le plus élevé enregistré depuis décembre 2016. Nous savons également que l'an dernier, plus de 4 000 Canadiens ont perdu la vie. Certains estiment que le nombre de décès par surdose au pays devrait être plus élevé cette année; il pourrait atteindre 6 000 décès.
Au congrès du Parti libéral, qui se tenait à Halifax cette année, votre base militante a voté massivement en faveur de la décriminalisation et de la réglementation médicale comme moyens de prévenir les décès attribuables à une surdose de drogue. Par la suite, une coalition regroupant 200 organisations, chercheurs, spécialistes des politiques, dont l'ancien chef libéral Bob Rae, et d'autres personnes touchées par la crise des opioïdes, a écrit une lettre ouverte à votre gouvernement dans laquelle elle l'exhorte à « être le gouvernement progressiste qu'il avait promis d'être, d'opter pour des politiques fondées sur les droits de la personne et sur des données probantes plutôt que des idéologies anciennes »
Dans sa lettre, la coalition ajoute ceci:
Nous avons besoin que vous nous écoutiez alors que nous vous demandons de passer à la prochaine étape essentielle: la décriminalisation. Les exemples du Portugal et d'autres pays européens montrent que cette politique fonctionne.
Nous vous demandons d'empêcher des milliers de décès évitables de se produire en appuyant cette résolution.
Toutefois, vous et le avez donné une réponse claire en ne donnant pas suite à la résolution.
Madame la ministre, compte tenu de la gravité de la crise des opioïdes, et étant donné que nous nous attendons à ce qu'il y ait autant ou davantage de décès cette année que tout autre année, pourquoi votre gouvernement ne réfléchit-il même pas la proposition, qui est fondée sur des données probantes, d'opter pour la décriminalisation des drogues et l'adoption d'une réglementation médicale?
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Dans le cadre de nombreux événements et de comparutions devant des comités, j'ai dit très clairement que la crise des opioïdes est un dossier auquel nous travaillons beaucoup, et un dossier qui m'empêche de dormir.
Dans ma déclaration préliminaire, j'ai indiqué que l'une de mes premières visites, c'est celle que j'ai faite dans l'Est du centre-ville de Vancouver, où j'ai eu l'occasion de rencontrer de nombreux fournisseurs de services de première ligne et des gens qui ont une expérience vécue qui m'ont donné leurs différents points de vue.
En ce qui concerne la décriminalisation, et votre question, nous savons qu'à elle seule, la décriminalisation ne permettrait pas d'assurer le contrôle de la qualité des drogues dans la rue. Elle ne permettrait pas d'éviter tous les décès.
Nous savons également que le modèle portugais est très différent du modèle canadien. Au Canada, ce sont les provinces et les territoires qui fournissent des services directs aux clients. Ce n'est pas le gouvernement fédéral qui offre les services directement. Par conséquent, notre gouvernement a adopté une approche exhaustive, humaine et collaborative, en travaillant avec les provinces et les territoires. De plus, nous utilisons tous les outils que nous avons à notre disposition pour nous assurer que nous fournissons des soins de compassion.
Comme vous le savez bien, nous avons apporté plusieurs changements réglementaires pour que les gens aient accès à des thérapies de remplacement. Cette année seulement, nous avons rendu la méthadone et la diacétylmorphine accessibles sans que les médecins n'aient à demander d'exemptions de catégorie.
Nous prenons des mesures pour nous assurer que nous utilisons tous les leviers dont nous disposons pour bien faire les choses.
L'autre chose, également...
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Madame la ministre, je vous remercie beaucoup de votre présence.
On vous a posé un certain nombre de questions sur le régime national d'assurance-médicaments, et je veux seulement dire que c'est l'un des sujets qui me passionnent. À mon avis, c'est assez simple. Aucun Canadien ne devrait se voir refuser l'accès à des médicaments sur ordonnance nécessaires parce qu'il n'a pas les moyens de s'en procurer. Nous devons trouver une solution.
L'une des raisons pour lesquelles je me suis lancé en politique, c'est justement pour défendre cette idée. En tant que membre du Comité, j'ai présenté cela comme un sujet d'étude au Comité lorsque nous avons commencé nos travaux, et j'ai été absolument ravi que les membres du Comité aient décidé tous ensemble d'entreprendre cette étude. Aucun membre n'a présenté de motion, en fait. Cela a vraiment été un honneur et une joie pour moi de voir une telle chose se produire.
Je veux seulement souligner l'importance de l'assurance-médicaments. Je sais que le Dr Hoskins examine la possibilité de mettre en oeuvre un régime national d'assurance-médicaments. Notre étude porte sur un régime d'assurance-médicament universel. Pour moi, cela veut dire la même chose qu'un régime de couverture universelle à payeur unique pour tous les Canadiens.
Les compagnies d'assurance et les sociétés pharmaceutiques exercent beaucoup de pressions. Elles préfèrent d'autres solutions, comme réglementer l'industrie pour faire en sorte que tous les Canadiens sont couverts. Or, bon nombre de faiblesses principales ne seraient pas corrigées.
Pouvez-vous en dire plus quant aux réponses que vous avez fournies à M. Davies sur la question de savoir si vous imaginez une situation où nous ne ferions que réglementer le secteur, ou si vous croyez vraiment que nous mettrons en oeuvre un régime national ou universel d'assurance-médicaments?
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Merci beaucoup, madame Sidhu, de votre question et de votre travail. Je remercie également Marc Serré de son travail dans le dossier des personnes âgées. Je souligne aussi son dévouement.
Le gouvernement est certainement conscient que les personnes âgées sont le segment de la population qui connaît la plus forte croissance au pays. Je suis du Nouveau-Brunswick. Lorsque nous regardons nos données démographiques, nous voyons que c'est au Nouveau-Brunswick que la population est la plus vieille au pays. Cela s'accompagne de possibilités, mais aussi de défis.
Dans le budget de 2017, nous avons été très heureux de pouvoir investir 6 milliards de dollars dans les soins à domicile et les soins palliatifs. Pour ce qui est des soins de santé mentale, nous aussi avons investi 5 milliards de dollars. Nous ne devons pas oublier que bon nombre de nos personnes âgées ont aussi besoin de services de santé mentale. Environ une personne âgée sur quatre a des problèmes de santé mentale.
Pour revenir aux soins à domicile, comme nous sommes parfaitement conscients que les personnes âgées veulent rester à la maison le plus longtemps possible, il est donc vraiment important de nous assurer de ne pas seulement investir dans le béton, les édifices et les centres d'hébergement. Nous devons également examiner d'autres modèles de prestation de services en vue de peut-être offrir aux personnes âgées le soutien additionnel dont elles ont besoin pour rester à la maison encore plus longtemps. Je suis très heureuse que les provinces et les territoires se soient entendus sur une déclaration de principes commune en ce qui concerne les secteurs où l'argent serait investi. Nous avons réussi à négocier plusieurs accords bilatéraux avec les provinces et les territoires sur les secteurs où seront investis ces fonds. Voilà pour le premier point.
De plus, dans le budget de 2018, je suis aussi ravie que 75 millions de dollars ont été réservés pour un projet pilote sur le vieillissement, et des investissements seront faits dans ce milieu pour examiner divers modèles en vue de possiblement les adopter dans d'autres provinces.
Par ailleurs, j'aimerais ajouter que l'Agence de la santé publique du Canada a élaboré des guides et des outils qui permettent aux villes de créer des collectivités-amies des aînés pour leurs citoyens. Je suis de Moncton, au Nouveau-Brunswick. Je suis très fière de dire que nous sommes une collectivité-amie des aînés. L'organisme fédéral fournit de l'information aux municipalités — aux villages et aux villes — pour essayer de voir ce que les gens peuvent faire pour rendre leur ville plus accueillante pour les personnes âgées: avoir des boutons près des portes, veiller à ce que les bordures de trottoir ne soient pas trop élevées, etc. Ce sont des initiatives vraiment géniales de l'Agence de la santé publique du Canada.
Je dois également ajouter que l'Agence de la santé publique du Canada réalise aussi des travaux en ce qui a trait à la collecte de données sur la violence envers les personnes âgées. Ce n'est pas souvent un domaine dont nous parlons abondamment, mais nous reconnaissons certainement que les taux sont élevés. Il faut avoir une meilleure idée du portrait exact de la situation. L'organisme fédéral de santé publique recueille des données et il trouve des manières de mieux nous attaquer au problème de la violence envers les personnes âgées.
Enfin, comme je l'ai mentionné, en ce qui concerne la santé mentale, nous voulons nous assurer que des services sont accessibles, et des fonds sont destinés à ce secteur. Nous ne devons absolument pas oublier la recherche en santé. Nous voyons les investissements qui ont été faits par l'entremise des Instituts de recherche en santé du Canada et d'autres groupes quant aux initiatives sur la santé du cerveau, par exemple. Des investissements considérables ont été faits dans ce domaine, parce que nous sommes évidemment conscients que notre population est vieillissante. Nous devons nous assurer de comprendre les défis actuels et futurs.
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En fait, notre temps est écoulé.
Je sais que certains députés ont d'autres réunions de comité à 8 h 30. Je dois donc mettre fin à la réunion.
Je m'excuse, monsieur Davies, mais vous ne pourrez pas poser votre question. Je suis vraiment désolé. Je suis certain que c'était une bonne question.
Il y a une chose que je tiens à mentionner.
Madame la ministre, vous avez mentionné à quelques reprises notre rapport sur le régime d'assurance médicaments, et vous avez parlé de la qualité du travail. J'aimerais en attribuer le mérite à nos analystes et à nos recherchistes.
Des voix: Bravo!
Le président: Nous avons eu 130 présentations en tout, et j'ai trouvé que le rapport reflétait extrêmement bien tout ce que nous avions entendu et ressenti. Je leur en attribue le mérite.
Je m'excuse encore une fois, monsieur Davies, mais le temps nous manque. Comme il y a aussi un autre comité qui a besoin de la pièce, nous devons libérer les lieux. Je trouverai bien un moyen de me faire pardonner.
Je remercie énormément la ministre et son personnel de leur présence.
La séance est levée.