Bienvenue à la 10e séance du Comité permanent des opérations gouvernementales et des prévisions budgétaires de la Chambre des communes.
Avant de commencer, chers collègues, je voudrais passer en revue l'horaire des réunions de la semaine prochaine, qui a été approuvé par les whips de tous les partis.
La semaine prochaine, nous nous réunirons le lundi 11 mai, de 14 à 16 heures. C'est l'heure de l'Est, bien sûr.
Le vendredi 15 mai, nous nous rencontrerons de 11 à 13 heures, heure de l'Est.
Chers collègues, j'aimerais prendre cinq minutes à la fin de la réunion d'aujourd'hui pour discuter des témoins que nous allons inviter après le 15 mai.
J'ai deux ou trois remarques générales que tout le monde connaît bien, j'imagine.
Lorsque vous prenez la parole, attendez d'être nommé. Veuillez parler lentement et de façon claire. Si vous vous exprimez en anglais, assurez-vous de sélectionner le canal anglais. À l'inverse, si vous parlez en français, assurez-vous d'être sur le canal français.
Monsieur le président du Conseil du Trésor, si vous prévoyez alterner d'une langue à l'autre, assurez-vous simplement de changer le canal d'interprétation pour la langue dans laquelle vous allez vous exprimer. Nous vous demandons également de faire une petite pause entre chaque changement de langue afin que nos interprètes puissent faire les ajustements nécessaires.
Chers collègues, j'invite maintenant le président du Conseil du Trésor à prononcer une brève déclaration liminaire.
Je vous souhaite la bienvenue, monsieur Duclos…
Monsieur le ministre, vous devez activer votre micro.
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C'est bizarre. Ça devrait fonctionner. C'est très étrange.
Pouvez-vous m'entendre?
Le président: Oui.
L'hon. Jean-Yves Duclos: Merci.
Monsieur Lukiwski, je vous remercie de me rappeler les étapes à suivre pour la technologie. Je vais essayer d'avoir un comportement exemplaire et de passer du canal anglais au canal français lorsque je changerai de langue dans mon bref exposé, comme vous l'avez demandé.
Je vous remercie de m'avoir invité à vous parler aujourd'hui. C'est toujours un grand privilège d'échanger avec votre comité, quel que soit le moyen utilisé.
[Français]
Je suis accompagné aujourd'hui, de façon virtuelle, par des gens du Secrétariat du Conseil du Trésor: Mme Nancy Chahwan, la dirigeante principale des ressources humaines du gouvernement fédéral; M. Francis Bilodeau, le dirigeant principal de l'information du Canada par intérim; Mme Marcia Santiago, la directrice exécutive du secteur Stratégies et prévisions des dépenses; et Mme Kathleen Owens, la contrôleur général adjointe du Secteur des services acquis et des actifs. Ces personnes vont être avec moi pour vous donner les informations les plus précises possible.
J'aimerais vous parler brièvement de la réponse du gouvernement à la pandémie de la COVID-19 et du rôle des fonctionnaires qui travaillent à distance.
[Traduction]
Comme vous le savez, le gouvernement du Canada a demandé à ses employés de travailler à domicile, dans la mesure du possible, pour protéger leur santé et leur sécurité et se conformer aux conseils de santé publique. Cela a entraîné un transfert à grande échelle de la main-d'œuvre vers les bureaux à domicile, et des bureaux de fortune dans les salles à manger et les îlots de cuisine dans les foyers de tout le Canada.
Quel que soit leur lieu de travail, les fonctionnaires fédéraux continuent toutefois d'être productifs dans leurs efforts pour fournir aux Canadiens les services gouvernementaux dont ils dépendent au quotidien, ainsi que les services critiques et les nombreuses nouvelles mesures élaborées en réponse à la pandémie de la COVID-19. Par exemple, les fonctionnaires de l'Agence du revenu du Canada et ceux d'Emploi et Développement social Canada ont déployé des services tels que la Prestation canadienne d'urgence, ou PCU, et la Subvention salariale d'urgence du Canada. En date du 5 mai, plus de 7,5 millions de demandes ont été enregistrées et 10,7 millions ont été traitées pour la PCU.
[Français]
À Affaires mondiales Canada, les fonctionnaires ont travaillé fort pour ramener au pays en toute sécurité plus de 20 000 Canadiens dispersés partout au monde. Pour leur part, les Forces armées canadiennes ont envoyé beaucoup de leurs membres prêter main-forte dans les établissements de soins de longue durée du Québec et de l'Ontario, durement affectés par la crise.
Tout comme les simples citoyens, les travailleurs et les propriétaires d'entreprises à l'échelle du pays, les fonctionnaires mettent leurs compétences et leurs efforts au service de la lutte contre la COVID-19. Depuis la mi-mars, un nombre important de ces fonctionnaires, dont ceux qui assurent les services critiques, travaillent à distance lorsque c'est possible. Un service critique est un service qui, s'il était interrompu, causerait un préjudice grave ou très grave à la santé, à la sécurité ou au bien-être économique des Canadiens ou au fonctionnement efficace du gouvernement canadien.
Les ministères ont déterminé lesquels de leurs services étaient critiques, et nous continuons de travailler avec ces organismes afin d'assurer l'harmonisation de toutes nos ressources selon les processus de planification contenus dans ce que l'on appelle les plans de continuité des opérations.
[Traduction]
Bien sûr, il y a des prestations de services pour lesquelles il n'est pas possible de travailler à distance. Pour ces employés, les services s'assurent que les protocoles appropriés sont suivis, y compris la fourniture et l'utilisation d'équipement de protection individuelle, les pratiques de nettoyage appropriées et d'autres mesures.
Mais pour la plupart des fonctionnaires, le travail à domicile est devenu la nouvelle norme pour exercer leurs fonctions pendant la pandémie.
[Français]
Comme je l'ai déjà noté, un très grand nombre de fonctionnaires travaillent d'arrache-pied pour offrir du soutien aux Canadiens, dont un ensemble de nouvelles mesures d'urgence.
Alors que de nombreux fonctionnaires disposaient déjà des outils nécessaires à cette fin, certains d'entre eux ont eu besoin d'équipement supplémentaire, comme des ordinateurs portables, des tablettes et des écrans, ainsi que des mesures d'adaptation leur permettant de bien faire leur travail. Les demandes d'équipement pour les appuyer sont étudiées au cas par cas, et la priorité est accordée aux employés qui assurent les services critiques et à ceux pour qui l'employeur n'est pas capable de mettre en place des mesures d'adaptation.
[Traduction]
En ce qui concerne l'utilisation du réseau gouvernemental, le Secrétariat du Conseil du Trésor, Services partagés Canada et les directeurs de l'information des ministères ont travaillé ensemble pour maximiser et étendre la largeur de bande Internet afin de soutenir le travail à distance et donner la priorité à l'accès au réseau pour les opérations critiques. Nos directives aux ministères ont recommandé que toute personne qui ne soutient pas les opérations critiques, la prestation de services et de programmes doive limiter son utilisation du réseau…
Veuillez m'excuser du délai. Je vous remercie de votre patience.
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Je vous remercie de vos conseils.
[Français]
Je vous remercie de votre recommandation. Je vais tout de même essayer de traduire en français ce que j'ai ici en anglais.
Nous demandons en plus aux employés du gouvernement canadien d'utiliser, lorsque c'est possible, des appareils mobiles fournis par le gouvernement pour recevoir et envoyer des courriels, toujours dans le respect des exigences liées à la sécurité. On leur demande aussi, lorsque c'est possible, de se connecter au réseau à l'extérieur des heures de pointe, et pour de courtes périodes, afin d'obtenir ce dont ils ont besoin.
Pour favoriser une collaboration continue et nécessaire entre les équipes, dans le cadre d'un travail à distance, nous demandons également aux employés d'utiliser des services dits infonuagiques publics comme Microsoft Teams, Google Hangouts et Slack, dans le cas des documents qui ne sont pas classifiés, et d'utiliser l'application BBM Enterprise dans le cas des documents devant être transmis de façon sécuritaire qui sont cotés jusqu'à Protégé B.
Nous travaillons aussi avec des milliers de travailleurs à distance à la bonne gestion de l'information classifiée et sensible pour assurer qu'elle est transmise et enregistrée de manière sécuritaire.
Nous comprenons que le travail à distance, surtout pendant de longues périodes passées au même endroit, peut mettre au défi le bien-être mental et physique de nos employés. C'est le cas de tous les Canadiens et de tous ceux qui travaillent à distance dans les conditions actuelles. C'est pourquoi nous avons mis les employés en contact avec des services de santé spécialisés, dont des services de santé mentale. Notre but est de les encourager à demeurer productifs, mais surtout en santé, par exemple en posant des gestes logiques comme respecter un horaire approprié, rester connecté avec les collègues et les êtres proches, même si c'est de manière virtuelle, prendre soin d'eux-mêmes, bien dormir la nuit, bien s'alimenter et faire régulièrement de l'exercice. Ce sont là des conseils de santé publique.
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Merci beaucoup, madame Block. Votre temps est entièrement écoulé.
Avant de passer à notre prochain intervenant, chers collègues, et pour le ministre, si vous intervenez en français, veuillez le faire pendant les six minutes de votre intervention. Monsieur le ministre, vous pouvez répondre sur le canal qui convient.
Si vous posez une question en anglais au ministre, veuillez poursuivre en anglais pendant l'ensemble de la question et de la réponse. Monsieur le ministre, vous pouvez ensuite passer au canal anglais, plutôt que de passer de l'un à l'autre. Nous avons quelques difficultés techniques lorsque nous faisons cela.
Sur ce, je vais donner la parole à M. Weiler, pour six minutes, s'il vous plaît.
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Merci de votre patience et de vos conseils.
Merci de cette excellente question, monsieur Weiler. Je pense que vous faites allusion à un vaste contexte, dans lequel nous devons verser les prestations et offrir des services absolument nécessaires aux Canadiens dans cette situation d'urgence tout en maintenant la santé et la sécurité de nos fonctionnaires.
En passant, nous sommes tous conscients — et vous nous l'avez rappelé également — que les fonctionnaires peuvent aussi vivre des situations personnelles difficiles. Ils doivent peut-être s'occuper d'enfants, il y a peut-être une personne malade dans leur ménage; ils ont peut-être leurs propres problèmes de santé.
C'est une combinaison des deux. Mme Nancy Chahwan, la dirigeante principale des ressources humaines, est également au bout du fil, et elle voudra peut-être ajouter certaines choses, mais d'entrée de jeu, l'expression clé est « marge de manœuvre », compte tenu de l'importance de respecter les circonstances individuelles tout en veillant à ce que l'appareil gouvernemental fonctionne comme il se doit.
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Merci. Je m'excuse auprès du président, du Comité et du ministre des difficultés techniques de ce matin.
Nous avons été en mesure, grâce à une collaboration entre Services partagés Canada, mon collègue, M. Francis Bilodeau, qui participe à la réunion, et d'autres personnes, de maximiser la productivité pour la fonction publique, même dans cette situation exceptionnelle.
Essentiellement, nous avons pu augmenter la capacité technique pour que les employés qui suivent les conseils de santé publique et restent à la maison lorsque c'est possible puissent malgré tout faire le travail essentiel du gouvernement, et même davantage.
Je devrais mentionner que nous avons encore des employés qui se rendent sur leur lieu de travail lorsque c'est absolument nécessaire. Nous avons aussi un grand groupe d'employés qui font du télétravail sans devoir nécessairement se rendre constamment sur le réseau. C'est ainsi que nous avons pu redistribuer le travail et permettre à nos employés — la grande majorité des fonctionnaires du pays — de contribuer encore au travail accompli.
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Merci, monsieur le ministre.
Rien ne nous indique que la composition proprement dite a changé. Il y a un certain décalage avant que nous obtenions les chiffres, mais je peux vous dire, pour ce qui est des employés nommés pour une période déterminée ou indéterminée ainsi que les employés occasionnels, que nous avons veillé à ce qu'ils soient le plus productifs possible, en recourant au télétravail, comme nous en avons parlé plus tôt.
À propos des étudiants, nous savons qu'il y a eu une baisse importante de recommandations de stagiaire par rapport à l'année dernière. La Commission de la fonction publique est responsable des programmes d'embauche d'étudiants. Elle collabore avec le Secrétariat du Conseil du Trésor pour offrir aux étudiants une bonne occasion de contribuer à résoudre la crise et de nous aider à travailler à la reprise.
C'est important pour nos étudiants. Cette collaboration peut leur permettre d'obtenir leur diplôme, et elle nous permet aussi d'avoir accès à une main-d'œuvre qualifiée qui reste habituellement en poste et constitue la relève, et...
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Je vous remercie, monsieur le président.
Je remercie le ministre d'avoir pris le temps de venir discuter avec nous de son ministère et des questions relatives à la COVID-19.
Je tiens, moi aussi, à remercier tous les fonctionnaires qui travaillent fort afin que les Canadiens et les Canadiennes aient accès aux services dont ils ont besoin pendant cette période difficile.
Je représente plusieurs fonctionnaires, et je me questionne sur les mesures prises.
Avons-nous pris des mesures supplémentaires dans le cas où le conjoint ou la conjointe d'un fonctionnaire serait affecté par la COVID-19?
Comment le ministère soutient-il les fonctionnaires malades et ceux qui prennent soin de leur conjoint ou conjointe?
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Je vous remercie de votre question, monsieur Drouin.
Vous avez mentionné deux choses très importantes. Je vais les rappeler rapidement.
Premièrement, nous avons une très grande dette de gratitude envers les fonctionnaires, puisque leurs conditions personnelles pendant la crise les affectent également et parce que leurs responsabilités professionnelles se sont accrues au cours des dernières semaines.
Deuxièmement, vous m'avez demandé ce que nous faisons pour soutenir les fonctionnaires, afin qu'ils continuent à travailler pour les Canadiens. Nous avons mis en place des mesures de santé mentale et de santé physique. Nous leur donnons accès aux outils dont ils ont absolument besoin pour être bien et pour accomplir un bon travail. Cela comprend toutes les mesures à prendre pour protéger la santé de leurs proches et, dans certains cas, pour prendre soin de leurs enfants.
Il y a beaucoup plus que cela. Mme Chahwan peut vous donner des précisions sur les façons dont nous prenons soin des employés et de leur entourage.
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Mesdames et messieurs, nous reprenons.
Je vais donner aux témoins qui se joignent à nous quelques instructions pour les aider dans leurs exposés.
Assurez-vous de ne parler que si le président vous donne la parole.
Quand vous êtes prêt à parler, vous pouvez soit activer votre micro en cliquant sur le bouton ou appuyer sur la barre d'espacement si vous utilisez un ordinateur de bureau. Quand vous relâchez la barre d'espacement, votre micro sera automatiquement désactivé.
Veuillez parler lentement et clairement pour faciliter la tâche de nos interprètes.
J'aimerais aussi vous donner certaines des lignes directrices concernant l'interprétation. Si vous parlez en français, utilisez le canal français. Si vous voulez parler en anglais, assurez-vous d'utiliser le canal anglais. Si vous voulez passer d'une langue à l'autre, faites une brève pause avant de passer à l'autre langue afin de permettre à nos interprètes de vous suivre. Répondez dans la langue correspondant à celle des questions qui vous sont posées.
Si j'ai bien compris, nous avons quatre exposés. Nous allons commencer immédiatement, mais je rappelle à mes collègues que nous devons lever la séance à 13 heures précises, parce que nos techniciens ont besoin de temps pour organiser la réunion suivante, qui commencera environ une heure après la fin de la nôtre.
Sur ce, je ne suis pas sûr de l'ordre des témoins, mais j'ai des représentants du Syndicat de l'Emploi et de l'Immigration Canada, de l'Alliance de la Fonction publique du Canada, de Service Employees International Union Healthcare et du Syndicat des employés(es) de l'impôt.
C'est M. Bourque qui va commencer.
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Mesdames et messieurs les membres du comité permanent, permettez-moi, en tant que président national du Syndicat de l'Emploi et de l'Immigration Canada, de vous remercier de cette occasion de parler au nom de nos 20 000 membres et plus qui sont à l'emploi de Service Canada, d'IRCC et de la CISR. Ce sont nos membres qui servent le public et veillent à la prestation des principaux services gouvernementaux au quotidien, notamment la Sécurité de la vieillesse, le RPC, l'assurance-emploi, ainsi que le traitement des demandes de citoyenneté, de résidence permanente et de statut de réfugié. Ce sont nos membres qui sont responsables de la tâche immense de répondre à l'afflux initial de demandes d'assurance-emploi et de demandes de renseignements, et qui ont dû s'adapter rapidement aux changements dans la prestation des programmes à l'échelle de nos trois ministères en ce moment crucial.
Il est important de noter que plus de 70 % des membres du SEIC sont des femmes. Beaucoup d'entre elles sont des mères seules, et beaucoup aussi comptent parmi les personnes ayant les plus faibles revenus de la fonction publique. Elles assument de façon disproportionnée la responsabilité de la garde d'enfants et des tâches domestiques tout en étant aux premières lignes de la pandémie, que ce soit physiquement ou virtuellement. Elles travaillent dans des bureaux et centres d'appels situés partout au Canada. Elles y servent le public et veillent jour après jour à la prestation de mesures et de services gouvernementaux essentiels. Il va sans dire que nos membres se sont surpassés comme jamais tout en étant durement touchés par cette pandémie.
Dans le contexte de la Semaine de la santé mentale, il convient de mettre en évidence l'importance de fournir à tous un milieu de travail sain et sécuritaire. La hausse soudaine des demandes d'assurance emploi a exercé une pression sans précédent sur nos membres qui travaillent à Service Canada et s'est accompagnée d'une hausse dramatique du nombre de cas de violence verbale et de violence physique. Nos membres méritent des milieux de travail sains et sécuritaires, ainsi que des conditions de travail équitables.
Nos membres ont peur pour leur sécurité et craignent d'être des vecteurs de transmission pour les personnes qui leur sont chères ainsi que pour quiconque se rend sur place, dans les centres de services. La fermeture des centres a repoussé l'urgence de cette question, mais il faut absolument que de l'équipement de protection personnelle soit mis à la disposition des employés et que les mesures de sécurité soient maintenues par la gestion. On a fait état de nombreux cas où des gestionnaires ont fait pression sur des membres pour qu'ils continuent de travailler dans des conditions dangereuses. L'employeur a répondu tièdement, dans le passé, aux demandes visant l'installation de barrières en plexiglas et la présence d'agents de sécurité. Cependant, la pandémie met en relief l'importance de telles mesures pour la protection contre les risques qui y sont associés ainsi que pour la réduction des risques de violence physique.
Dans tous les centres d'appels, le temps mort entre les appels n'est pas suffisant, en particulier quand il y a eu de la violence verbale ou d'autres déclencheurs, et parce qu'on insiste pour limiter la durée des appels, des Canadiens irrités vont souvent devoir rappeler à cause de nouveaux problèmes qui surgissent. Il est temps de fournir une formation et un soutien plus adéquats au personnel des centres d'appels, de prévoir un temps mort suffisant entre les appels et de mettre l'accent sur le dénouement positif des appels plutôt que sur la précipitation.
Les bureaux surpeuplés, les punaises de lit, les immeubles infestés de chauves-souris et les politiques de télétravail désuètes concourent à créer un environnement toxique où les membres qui travaillent très près les uns des autres deviennent des vecteurs de transmission avec la détérioration de leur propre santé. La solution de rechange qui consiste à travailler à la table de cuisine pendant des mois met en lumière la nécessité d'adopter une approche moderne, humaine et durable concernant l'utilisation des locaux à bureaux et le télétravail, de manière à favoriser la santé mentale, à réduire les risques à moyen et à long terme pour la santé et à réduire le risque de propager le virus.
Des membres signalent maintenant qu'ils subissent des pressions pour retourner à des conditions de travail dangereuses alors que ce qu'il leur faut pour faire leur travail, c'est de l'empathie et du soutien de la part de la gestion. Les répercussions de la pandémie sur la santé mentale sont pour le gouvernement une occasion de montrer la voie par l'adoption d'approches de gestion compatissantes, sûres et humaines favorisant une bonne santé mentale et l'offre de services de qualité aux Canadiens.
Juste avant la pandémie, nos membres s'étaient ralliés pour souligner quatre années cauchemardesques de maintien des services avec Phénix. Nombreux sont ceux qui continuent de faire leur travail en pleine pandémie tout en essayant de régler des problèmes de paye. Ils persistent et continuent de faire leur travail.
Le SEIC est fier du travail que nos membres accomplissent chaque jour, mais en particulier du travail colossal qu'ils ont accompli en traitant un volume sans précédent d'activité et en acheminant aux Canadiens dans le besoin une aide gouvernementale cruciale.
Si la pandémie nous a appris quelque chose, c'est qu'il est possible d'apporter des changements profonds à l'échelle de la fonction publique. Le télétravail fonctionne et les obstacles qu'on croyait exister peuvent être surmontés. La santé et la sécurité au travail représentent un enjeu critique en santé publique, la sensibilisation aux enjeux de santé mentale est un facteur de succès pour la prestation de services de qualité aux Canadiens, et les communications entre le syndicat et la gestion sont essentielles à la sécurité de tous, en particulier durant une pandémie.
Nous espérons que le gouvernement fédéral se souviendra du dévouement et de l'engagement incroyables de nos membres chaque jour, et en particulier pendant cette pandémie. Nous sommes impatients d'en discuter plus en détail à la table de négociation.
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Merci, monsieur le président.
Bonjour. Je tiens à remercier le Comité de nous donner l'occasion de participer aujourd'hui.
J'aimerais commencer par féliciter le gouvernement fédéral de sa réponse rapide à la pandémie de COVID-19. Nos 140 000 membres de la fonction publique fédérale sont fiers de jouer un rôle majeur dans cette réponse et d'offrir leur contribution en cette période très difficile. Ils sont nombreux à faire face au virus aux premières lignes et à offrir un soutien financier d'urgence à des millions de Canadiens.
Depuis le début de la pandémie, le gouvernement communique régulièrement avec notre syndicat comme il ne l'avait jamais fait avant, et nous trouvons cet esprit de collaboration encourageant. Cela nous a permis de faciliter d'importants changements à l'échelle de la fonction publique afin d'aider les Canadiens, mais également de soutenir les dizaines de milliers de fonctionnaires dont la vie professionnelle et personnelle a été chamboulée.
Nos membres qui travaillent à l'Agence du revenu du Canada et à Service Canada ont aidé au traitement de millions de demandes d'aide financière soumises par des particuliers et par des entreprises, et ils continuent de le faire au quotidien. Les agents des services frontaliers traitent jour après jour avec des voyageurs qui pourraient être infectés, et les inspecteurs des aliments courent un grave danger dans les abattoirs envahis par la COVID-19. Nos membres qui travaillent dans les établissements correctionnels fédéraux font face à des menaces semblables, et des milliers se sont proposés pour occuper des postes complètement nouveaux pour soutenir les efforts d'aide du gouvernement là où c'est nécessaire. Ils l'ont fait jour et nuit quand il le fallait, avec leurs enfants à leurs côtés, même s'ils devaient en plus s'occuper des membres de leur famille, et avec le stress constant des changements causés par le virus dans nos vies de tous les jours.
Ce ne sont que quelques exemples de la façon dont nos membres accordent la priorité aux Canadiens, durant cette crise, mais au fur et à mesure que le temps passe, la gratitude exprimée par leur employeur commence à sonner creux. En effet, 140 000 membres de l'AFPC travaillent sans nouvelle convention depuis des années, et dans certains cas, depuis quatre ans. Rien ne justifie que l'attente se prolonge.
Ailleurs au Canada, on a reconnu la nécessité d'offrir de la stabilité à la fonction publique et une rémunération juste aux fonctionnaires pendant cette pandémie. Le gouvernement de l'Ontario a négocié avec ses enseignants, et le différend a été réglé dans les premières semaines de cette crise; le gouvernement du Québec est à la table de négociation avec les syndicats représentant plus de 500 000 fonctionnaires. Postes Canada, un important employeur fédéral, a conclu une entente de principe avec les membres de l'Alliance de la Fonction publique il y a quelques semaines seulement.
Le gouvernement a mis en œuvre d'énormes changements à la vitesse de l'éclair, et ce, partout dans la fonction publique, avec l'aide de nos membres, mais il refuse de s'acquitter de la tâche modeste par comparaison de conclure une ronde de négociation. Les membres de l'AFPC représentent 50 % de l'effectif fédéral, et ce sont ces mêmes travailleurs qui vivent depuis quatre ans l'expérience cauchemardesque de Phénix sans avoir encore obtenu d'indemnisation pour les épreuves subies.
Les Canadiens ont besoin d'une fonction publique stable qui jouit d'un bon soutien en ces temps difficiles, et nos membres méritent certainement d'avoir une convention collective de base qui soit juste. Dans le cadre de sa réponse à la COVID-19, nous pressons le gouvernement fédéral de renvoyer ses négociateurs à la table avec le mandat d'en arriver à un règlement équitable pour le bien des membres de l'AFPC et de tous les Canadiens.
Par ailleurs, le gouvernement doit continuer de placer au sommet de ses priorités la santé et la sécurité des fonctionnaires fédéraux. Malgré quelques exceptions que nous continuons d'essayer de régler, nous reconnaissons que le gouvernement fédéral a travaillé très fort à garantir la sécurité de la grande majorité de nos membres durant cette pandémie. Il faut maintenant que nos membres, qu'ils soient aux premières lignes ou dans les bureaux, sachent qu'il y a des mesures de protection et de la formation et qu'ils ont accès à de l'équipement de protection personnelle en quantité suffisante. De plus, il est très important que le gouvernement travaille avec les provinces à accélérer les tests et le dépistage des contacts pour que nos membres soient avertis des risques d'éclosion dans leurs lieux de travail.
Le gouvernement a fait de l'excellent travail pour ce qui est de soutenir la santé mentale en milieu de travail au sein de la fonction publique, en ces temps extraordinaires. Avec la fatigue émotionnelle et physique qui augmente à cause de la pandémie, cela doit demeurer au sommet des priorités du gouvernement.
Plus généralement, l'AFPC est satisfaite des mesures progressives à l'appui des Canadiens que le gouvernement a prises pour répondre à la crise. Les mesures comme l'amélioration de l'accès à l'assurance-emploi, la PCU, l'aide aux étudiants, aux parents et aux aînés, et les mesures relatives aux refuges pour femmes, aux banques alimentaires et aux logements d'urgence sont toutes bienvenues et fort nécessaires.
Bon nombre des membres de l'AFPC qui ne font pas partie de la fonction publique, tels que les quelque 30 000 travailleurs que nous représentons dans les universités, ont été durement touchés par les fermetures et ont bénéficié de l'aide financière du gouvernement.
Pour terminer, notre syndicat exhorte le gouvernement et tous les parlementaires à envisager l'avenir avec soin et optimisme. La pandémie de la COVID-19 a créé de graves difficultés, des souffrances et la perte tragique de nombreuses personnes, mais elle a également créé une occasion d'apporter d'énormes changements. Les conditions de vie et de travail épouvantables dans le secteur des soins de longue durée ont été exposées, à l'instar d'autres conséquences dangereuses de décennies de compressions gouvernementales, de salaires peu élevés et de cupidité des entreprises. Les gens sont plus conscients de leurs propres vulnérabilités et comprennent mieux l'importance d'avoir des systèmes de soutien social robustes en place et la nécessité d'avoir de bons services publics.
Tout le monde s'entend pour dire que revenir à ce que nous faisions dans le passé n'est pas une option. Le gouvernement a pris d'importantes décisions pour venir en aide aux Canadiens, des décisions qui ont exigé du financement considérable. Les répercussions de la pandémie sont graves, et il faudra du temps pour arriver à une reprise durable. Les dépenses du gouvernement fédéral sont un investissement dans les Canadiens et dans l'avenir de ce pays.
Ce que cette pandémie a démontré, c'est que les services publics sont uniques et indispensables. Nous ne pouvons pas revenir à une mentalité axée sur l'austérité et à des compressions aux services et aux programmes sociaux. Plutôt...
Mesdames et messieurs les membres du Comité, merci d'écouter ce que j'ai à vous dire aujourd'hui. Plus important encore, merci de saisir l'occasion d'entendre le point de vue du SEIU.
Nous représentons plus de deux millions de membres aux États-Unis, à Puerto Rico et au Canada. Je suis fier d'être le vice-président international de notre syndicat et le président du SEIU Healthcare, qui représente plus de 60 000 travailleurs de la santé de première ligne dans la province de l'Ontario.
Bon nombre de ces membres sont employés dans les établissements de soins de longue durée qui sont devenus l'épicentre de la pandémie de la COVID-19. On ne saurait trop insister sur les effets dévastateurs sur ces établissements, les employés et les résidants dont ils prennent soin. Autrement dit, notre système de soins est un échec.
Nous savions deux choses à propos de ce virus dès le début: premièrement, qu'il était extrêmement contagieux et, deuxièmement, que les personnes âgées étaient particulièrement vulnérables à la maladie et susceptibles d'en mourir. On pourrait penser que les gouvernements infranationaux responsables de regrouper les établissements de soins auraient immédiatement reconnu le risque de l'inaction dans le secteur des soins de longue durée. Mais les provinces comme l'Ontario ont négligé le secteur des soins de longue durée exploité par le secteur privé et les vulnérabilités inhérentes de ces établissements.
Sachez que je veux souligner le rôle des gouvernements provinciaux seulement pour stimuler la discussion entourant le rôle que le gouvernement fédéral pourrait avoir dans le futur lorsque nous réformerons les secteurs des soins de longue durée au Canada.
Les données nous révèlent clairement que ces éclosions et le nombre de décès semblent être concentrés dans les établissements à but lucratif. Les décès dans les établissements à but lucratif sont 50 % plus élevés que dans les établissements sans but lucratif. Le taux de mortalité est près du double dans les établissements à but lucratif.
Il y a une histoire tragique derrière les données relatives à la COVID-19. Christine Mandegarian, Arlene Reid et Sharon Roberts étaient des femmes issues de minorités visibles dans la cinquantaine qui étaient des préposées aux services de soutien. Si vous êtes maintenant disposés à les reconnaître comme étant des héros des soins de santé, je vous dis qu'il sera injuste envers les familles en deuil si nous ne dénonçons pas les lacunes de notre système.
Premièrement, le Canada doit maintenir un approvisionnement permanent d'équipement de protection individuelle. C'est la principale préoccupation. Il y a une multitude d'appels à l'aide lancés par notre personnel infirmier, les préposés aux services de soutien, les aides en diététique et les préposés à l'entretien. Peu importe les emplois qu'ils occupent, ces gens vous diront qu'il y a un rationnement de l'EPI. Les travailleurs qui auraient dû recevoir l'équipement beaucoup plus tôt continuent de travailler sans les masques, les écrans protecteurs et les blouses appropriés et doivent porter des sacs à ordures à la place.
Deuxièmement, dans l'intérêt de la santé publique, les emplois dans les établissements de soins de longue durée devraient être des postes à temps plein avec des avantages sociaux tels que des congés de maladie payés et une pension. Les travailleurs ne seraient alors pas qualifiés de « transmetteurs fautifs » et travailleraient à un seul établissement, comme s'ils avaient mal agi en essayant de toucher un salaire suffisant.
Troisièmement, il faut prescrire des niveaux de dotation plus élevés pour améliorer la qualité des soins des résidants et des aînés. Embaucher un plus grand nombre d'employés de première ligne permettrait d'avoir les ressources humaines voulues pour laver, changer, nourrir nos aînés et prendre soin d'eux, pas seulement durant une pandémie, mais tout le temps.
Les lacunes que nous constatons à l'heure actuelle sont exacerbées en raison des intérêts divergents au coeur des entreprises de soins de longue durée à but lucratif, notamment leur obligation fiduciaire envers leurs actionnaires. Nous devons mettre un terme à l'échec lamentable des exploitants d'établissements à but lucratif dans notre système de soins de longue durée.
Mesdames et messieurs les membres du Comité, peu importe la forme que doit prendre la réforme, le gouvernement fédéral peut et devrait jouer un rôle pour venir en aide à ces femmes dans une situation précaire d'emploi qui prodiguent des soins. Nous exhortons le gouvernement fédéral à renforcer la sécurité de la retraite des personnes qui occupent un emploi précaire, des travailleurs de la santé qui touchent un salaire faible ou modeste sans accès à un régime de retraite. Après avoir servi nos communautés pendant toute leur carrière, ces gens méritent de prendre leur retraite dans la dignité économique. Sans soutien, les secteurs des soins à domicile et des soins de longue durée ne laisseront d'autre choix aux travailleurs que de trouver un emploi dans un autre secteur de notre système de soins de santé qui offre une retraite plus sûre.
Avant de conclure mes remarques, je tiens à souligner une évidence dont personne ne veut parler. Tous les membres de ce comité, ainsi que vos collègues au Parlement et au gouvernement, subiront d'énormes pressions de la part des sociétés de soins de longue durée à but lucratif et de leurs associations de l'industrie.
Des entreprises comme Chartwell, Revera, Sienna et Extendicare exerceront-elles des pressions pour que des normes plus élevées soient mises en place pour les soins aux aînés avec des ratios employés-résidents prescrits, pour qu'il y ait de la transparence dans les accords de paiement de transfert pour les contrats du gouvernement ou pour que des emplois à temps plein soient offerts aux femmes qui prodiguent les soins? Elles exerceront plutôt des pressions pour qu'il y ait une réduction de la réglementation ou pour que le gouvernement paie les dépenses que l'entreprise devrait payer.
Lorsque les lobbyistes des fournisseurs de soins à but lucratif frapperont à votre porte, je veux que vous vous rappeliez tous ceux qui ont perdu la vie et que vous vous demandiez dans quel camp vous vous rangerez: celui des actionnaires qui profitent de notre système de soins ou celui des aînés et des femmes qui prennent soin d'eux, dont un trop grand nombre nous ont déjà quittés.
Merci.
:
Merci, monsieur le président.
Je ferai ma déclaration liminaire dans les deux langues officielles. Je ferai de mon mieux pour passer d'une langue à l'autre et respecter les six minutes.
[Français]
Bonjour, mesdames et messieurs les députés.
Je voudrais à mon tour vous remercier de me donner cette occasion de participer à ce forum, aujourd'hui.
Le Syndicat des employés de l'impôt, communément appelé le SEI, est un élément de l'Alliance de la fonction publique du Canada et représente quelque 28 000 employés travaillant à l'Agence du revenu du Canada.
[Traduction]
Je veux d'abord féliciter le gouvernement fédéral, et plus particulièrement l'Agence du revenu du Canada, de passer à l'action durant cette période difficile causée par la pandémie de la COVID-19.
Tandis que le Syndicat des employés(es) de l'impôt et l'Agence du revenu du Canada ont bénéficié, pour l'essentiel, de consultations constructives, respectueuses et axées sur la collaboration, on constate que la crise de la COVID-19 exige une nouvelle ère de collaboration, d'innovation et de prise de décisions en temps opportun. Durant cette période, le SEI a mis de côté nos problèmes et nos divisions dans le cadre du processus de négociation collective dans un effort de remplir le mandat du gouvernement et de réaliser les promesses faites aux Canadiens, et nous exhortons nos membres à agir pour faire ce qui s'impose en ces temps difficiles.
Je suis satisfait jusqu'à présent de la coopération, qui nous a permis de nous entendre sur des enjeux clés, tels que le congé pour nos membres qui ne peuvent pas travailler en raison de la pandémie et le report de lignes directrices précises concernant la dotation en personnel ou les griefs.
Il est important pour moi de mentionner l'engagement et le travail exemplaire de nos membres, qui se sont vu confier de nouvelles tâches et des programmes additionnels comme aucun autre ministère au gouvernement fédéral. Ils travaillent les soirs et les fins de semaine à partir de leur domicile, conciliant le travail, leurs obligations familiales et leurs enfants.
Les membres du SEI font preuve d'un dévouement indéfectible à leur travail pendant qu'ils mettent rapidement en œuvre les diverses mesures de soutien financier du gouvernement pour la population durant la pandémie, telles que l'importante Prestation canadienne d'urgence, la subvention salariale, la prestation pour les étudiants, le prolongement du crédit pour TPS et de l'Allocation canadienne pour enfants. Mais il ne faut pas non plus oublier qu'ils doivent continuer de traiter les prestations qui sont normalement versées au public, de même que les déclarations de revenus des particuliers et des entreprises durant cette période des impôts.
Lors de l'éclosion de la COVID-19, le SEI était au beau milieu de procéder à des votes de grève en vue d'amener l'ARC à retourner à la table des négociations pour conclure une convention collective juste et raisonnable pour nos membres et adopter des moyens de pression, au besoin, pour parvenir à une entente. À la lumière de la crise, le SEI de l'AFPC a décidé de suspendre les votes de grève pour faire sa part afin de contrôler la propagation du virus et, plus important encore, d'aider l'ARC et le gouvernement canadien dans leurs efforts pour offrir du soutien économique aux Canadiens qui en ont grandement besoin en ce moment.
Au départ, l'ARC s'est empressée de fournir aux travailleurs essentiels de l'équipement pour qu'ils puissent travailler de la maison. Parallèlement, un très grand nombre d'autres employés essentiels devaient se rendre au lieu de travail pour offrir des services aux contribuables. Par l'entremise d'efforts de collaboration entre l'ARC et le SEI, nous avons été en mesure de réduire le nombre d'employés tenus de travailler au lieu de travail et d'augmenter le nombre d'employés pouvant faire du télétravail pour répondre aux nouvelles demandes sans cesse changeantes pour offrir les prestations et les services aux Canadiens.
Lorsque la PCU a été mise en œuvre, l'ARC a dû accroître ses capacités pour aider les Canadiens à présenter une demande pour obtenir la nouvelle prestation. L'ARC a lancé un appel à ses employés non essentiels, à ses employés qui étaient à la maison, pour leur demander s'ils se porteraient volontaires pour répondre aux appels et aux questions des demandeurs et pour offrir d'autres services, peu importe si ces fonctions ne faisaient pas partie de leur description de travail et qu'ils devaient travailler en dehors des heures normales de travail. Les employés de l'ARC ont répondu haut et fort, avec plus de 7 500 personnes qui se sont portées volontaires, dont la grande majorité d'entre elles sont des membres du SEI.
Ces personnes ont accepté de travailler de longues heures et les fins de semaine pour répondre aux questions et traiter les demandes des Canadiens, dont environ quatre millions ont fait une demande d'aide depuis le début de la pandémie. Le centre d'appels virtuel de l'agence est ouvert jusqu'à 23 heures pour veiller à ce que le service soit accessible d'un bout à l'autre du pays, contrairement à l'heure prolongée normale jusqu'à 21 heures offerte durant la période régulière de production des déclarations de revenus.
On a également demandé à nos membres de procéder à des vérifications relatives à l'admissibilité — et cette exigence sera maintenue avec le temps — pour assurer la conformité et protéger les intérêts économiques du pays. D'autres membres travaillent dans des centres fiscaux pour aider le gouvernement à bonifier le crédit pour la TPS et la TVH et l'Allocation canadienne pour enfants en réponse à la pandémie.
Le SEI félicite le gouvernement de ses initiatives pour protéger les intérêts économiques des Canadiens, et nous sommes fiers d'être un élément essentiel qui contribue à la prestation de ces initiatives. Au début, et avec les niveaux de services et d'efforts toujours plus élevés nécessaires pour offrir ces prestations, nous savions que ce serait une tâche titanesque, mais en même temps, nous avions confiance que nos membres accepteraient de relever le défi et d'offrir les services nécessaires avec le professionnalisme, le dévouement, la loyauté et l'intégrité dont ils ont toujours fait preuve.
[Français]
Je réitère que les membres du SEI travaillent avec acharnement malgré le fait qu'ils n'ont pas eu d'augmentation de salaire depuis novembre 2015 et en vertu d'une convention collective échue depuis le 1er novembre 2016.
De plus, les employés nommés pour une durée déterminée, dont beaucoup ont travaillé loyalement pour l'ARC pendant de nombreuses années, sont incertains de leur avenir et sont traités de manière très différente du reste des employés de la fonction publique en ce qui concerne le droit à un emploi pour une durée indéterminée.
Nous demandons respectueusement que le gouvernement fédéral suive l'exemple des gouvernements provinciaux et municipaux qui ont rapidement pris des mesures pour régler les négociations contractuelles avec leurs employés et leurs syndicats d'employés pendant la pandémie.
[Traduction]
Pour conclure, je veux vous remercier encore une fois de me donner l'occasion de comparaître devant ce comité. Je demeure à votre disposition pour répondre à vos questions.
Chers témoins, merci de vos observations.
Monsieur Brière, permettez-moi de commencer avec vous. Tout d'abord, merci beaucoup de votre description très optimiste et positive de ce que vos travailleurs font. Il est inspirant d'entendre ce message, par opposition à des attaques incessantes et à des requêtes égocentriques.
Savez-vous combien de vos employés travaillent de la maison et combien sont au bureau? La raison pour laquelle je pose la question, c'est que beaucoup de travail est fait, surtout en ce qui concerne la PCU, ce qui est formidable, mais il y a encore de nombreux cas d'impôts en souffrance à l'ARC que nous espérons pouvoir régler pour nos électeurs. On nous dit que cela devra attendre. Nous comprenons cela à cent pour cent, mais nous essayons seulement d'avoir une idée du nombre de personnes qui travaillent à d'anciens dossiers et du nombre d'employés qui sont au bureau et qui ont accès à ces dossiers.
En guise de question complémentaire, que faudra-t-il faire à vos bureaux pour que nous puissions aller de l'avant d'une manière sécuritaire, notamment en ce qui concerne l'espace au lieu de travail? J'aimerais entendre ce que vous avez à dire à ce sujet.
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Pour répondre à votre première question concernant le nombre de personnes qui travaillent sur place ou à distance, il y a environ 2 500 employés à l'ARC qui travaillent encore sur place en ce moment même, et il y a, je dirais, environ 30 000 personnes qui travaillent à distance.
L'ARC a élargi ses services à large bande de façon considérable, qu'elle partage avec l'Agence des services frontaliers du Canada. Nous pouvons avoir presque 40 000 personnes, soit l'effectif entier de l'ARC, qui travaillent à distance à l'heure actuelle. La grande majorité de ces travailleurs sont des travailleurs essentiels. Ceux qui sont sur place sont tous des travailleurs essentiels — 2 500. Il y a aussi environ 22 000 employés qui offrent des services essentiels à partir de leur domicile, et plus de 8 000 employés qui font du travail non essentiel mais tout de même important.
Pour répondre à votre question sur ce que nous avons hâte de faire à nouveau et sur la reprise des activités normales — si cela se produit un jour —, nous discutons avec l'ARC, et tous les ministères se penchent sur l'élaboration de plans de reprise des activités.
Avec la nouvelle réalité, ce ne sera pas tout le monde qui retournera au travail sur place. Il y aura une proportion d'employés qui pourront retourner au lieu de travail, mais nous devons maintenir une distanciation physique pour travailler en toute sécurité. C'est plus difficile à certains endroits comme les grands centres fiscaux à Winnipeg, à Jonquière et à Sudbury, où les bureaux sont énormes. Je pense que vous ne pouvez pas demander à 3 000 personnes de travailler dans ce type de bureau tout en maintenant une distance sécuritaire.
Il semble qu'un pourcentage d'employés retourneront au travail et que d'autres travailleront à distance. Cela semble être la voie de l'avenir. C'est ce que nous envisageons. L'ARC se penche sur un plan de reprise des activités, mais il est loin d'être prêt à l'heure actuelle, à mon avis.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Je vais partager mon temps de parole avec M. Fergus.
Monsieur Bourque, merci beaucoup de votre témoignage.
Il y a eu un article formidable dans le magazine Maclean's cette semaine, intitulé « Pulling off a bureaucratic miracle: How the CERB got done ». C'est un excellent article, et je recommande vivement à tout le monde de le lire. On y mentionne la réponse formidable des 7 500 membres de votre syndicat qui se sont portés volontaires lors de l'appel lancé au personnel de l'ARC pour assurer le service téléphonique et aider la population avec les procédures relatives aux prestations, aux demandes, etc. C'est un travail remarquable.
Je sais, comme indiqué dans l'article, qu'on a demandé aux membres du Syndicat des employés(es) de l'impôt de travailler 7 jours par semaine, à raison de 5 heures de plus les jours de semaine et de 15 heures la fin de semaine, ce qui représente une semaine de travail totalisant environ 80 heures.
J'aimerais citer un passage de l'article que je considère comme important. On y souligne le travail colossal et héroïque des membres du Syndicat des employés(es) de l'impôt:
Julian Nicholson, agent de ressources de l'ARC à Hamilton, en Ontario, aide ses collègues à se familiariser avec la PCU et, lorsqu'il en a le temps, il s'entretient directement avec les contribuables. En semaine, il travaille 12 heures par jour, et il fait un quart de travail plus court le samedi. Nicholson indique qu'au début avril, il a répondu à 185 appels en une seule journée. « C'était notre moment », a-t-il dit.
Connaissant le travail colossal que ces gens ont accompli, comment sont-ils parvenus à concilier vie professionnelle et vie privée, avec l'énorme pression qu'ils ont subie ces dernières semaines?
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Merci de vos bons mots à l'égard de nos membres.
Il va sans dire que ceux qui traitent toutes les demandes de prestations et répondent aux questions de millions de Canadiens ont travaillé sans relâche. Évidemment, ceux qui travaillent 75 à 80 heures par semaine ont beaucoup de mal à concilier leur travail et leur vie privée. Il y avait du travail à faire. L'appel a été lancé et nous avons répondu. Le personnel de l'ARC a l'habitude de traiter un grand nombre de transactions, mais c'est une situation sans précédent qui n'a rien de facile.
J'essaie toujours d'être positif lorsque je parle aux médias et au public, mais il y a bien sûr beaucoup d'anxiété. J'ai ici des notes pour les différentes régions. Certaines personnes sont épuisées. Les gens commencent à demander des vacances, à ralentir la cadence, et demandent qu'on fasse appel à d'autres. Cela varie d'une personne à l'autre, mais on mentirait si on disait que c'est facile. Ça ne l’est pas. Nous traitons des millions de transactions en un temps record. Donc, c'est difficile, mais les gens gardent le moral.
Vous avez peut-être noté que dans mon exposé, j'ai mentionné que notre défi, le nuage qui plane au-dessus de nos têtes, est que nous n'avons pas de convention collective. Imaginez, nous faisons tout cela, même si nous sommes sans contrat de travail depuis trois ans et demi. Les gens trouvent que c'est inacceptable. Nous essayons de revenir à la table des négociations, mais pour l'instant, nous nous accrochons. Bien entendu, nous devrons suivre de près la santé mentale de nos membres.
C'est aussi un problème pour beaucoup d'employés à Service Canada, mais à l'ARC, la charge de travail est très lourde. Nous tenons bon, mais nous suivons la situation de près. Jusqu'à présent, tout va bien. Nous aidons les gens qui ont des inquiétudes et des difficultés, en collaboration avec l'employeur.
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Oui, merci beaucoup de la question. C'est une question extrêmement importante.
Les statistiques montrent déjà que la majorité des gens qui offrent des soins aux aînés à domicile et dans les établissements de soins de longue durée sont des personnes marginalisées. Ce sont principalement des femmes et, bien sûr, des femmes de couleur.
Cela fait certainement partie des enjeux que le gouvernement de l'Ontario doit aborder dans l'enquête que nous lui réclamons. Les trois membres... En fait, les six membres actuellement touchés en Ontario sont des personnes de couleur. On parle de la population active, mais nous demandons aussi qu'on examine cet aspect dans les collectivités. Je pense que c'est lié à divers facteurs, principalement le revenu et le fait que bon nombre de ces travailleurs doivent occuper plusieurs emplois, de sorte qu'ils sont souvent dans la collectivité et les transports publics. Ils sont en contact avec beaucoup de clients et résidents, ce qui ne fait qu'accroître le risque de propagation des virus.
Je pense vraiment que c'est un aspect important que nous devons tous examiner.
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Merci. Voilà une autre excellente question.
Il y a manifestement une défaillance dans le système. Nous savons tous que la gestion et la prestation des soins de santé de première ligne relèvent des provinces, mais je pense que le gouvernement fédéral a un rôle à jouer, soit de surveiller les mesures prises en première ligne par les gouvernements provinciaux. Les soins aux personnes âgées posent problème pour le gouvernement fédéral, les gouvernements provinciaux et les administrations municipales. Je parle de la responsabilité, de la réglementation et de l'utilisation des fonds par les provinces, en particulier par rapport aux entreprises à but lucratif.
Tous les établissements, qu'ils soient à but lucratif ou non, reçoivent le même montant provenant d'une enveloppe budgétaire. Comme je l'ai dit, les entreprises à but lucratif rendent des comptes à leurs actionnaires. Alors, d'où vient cet argent? Ensuite, une réglementation et une obligation de rendre compte sont nécessaires pour les transferts qui sont effectués.
Je pense que le gouvernement fédéral doit examiner la situation et trouver des solutions. Je ne sais pas sous quelle forme exactement, mais je pense que le gouvernement fédéral a un rôle à jouer à cet égard en surveillant, en partie, ce qui se passe dans les provinces.
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Je vous en suis reconnaissant. Je vais certainement les utiliser au complet.
Mes observations s'adressent à Mme Sharleen Stewart.
J'aimerais commencer par rendre hommage aux familles de Christine Mandegarian, Arlene Reid et Sharon Roberts, ainsi qu'à un nombre incalculable de travailleuses et travailleurs qui ont succombé à la COVID-19 aux premières lignes des soins de santé. On pourrait bien sûr faire valoir que les soins de longue durée relèvent uniquement de la compétence des provinces, mais étant donné l'ampleur de la tragédie et l'importance des pertes subies dans les établissements de soins de longue durée, je pense que ce serait totalement irresponsable.
Je voudrais citer des données d'un reportage de la journaliste d'enquête Nora Loreto qui, dans ses recherches, a déterminé que 3 790 des 4 408 Canadiens qui sont morts de la COVID-19 étaient en établissement. Cela représente 85,9 % des décès.
Dans les questions précédentes, nous avons entendu parler de l'enquête en cours sur les établissements de soins de longue durée de l'Ontario. En 2018, le journaliste de la CBC John Lancaster a déclaré qu'il était choqué de constater le nombre d'établissements de soins dont les dépenses en nourriture par résident étaient inférieures aux dépenses en nourriture par détenu dans les prisons. Vous avez évidemment fait référence à la célèbre phrase de Pete Seeger: « De quel côté êtes-vous donc? »
J'aimerais parler de cet aspect, pour commencer. Quelle est la taille de la société Chartwell?
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Chartwell est une grande entreprise présente partout en Amérique du Nord. Au Canada, c'est manifestement l'une des sociétés à but lucratif du secteur. Je peux vous donner quelques chiffres. On évalue le chiffre d'affaires de Chartwell à plus de 2 milliards de dollars par an. L'année dernière, l'entreprise a versé près de 130 millions de dollars en dividendes à ses actionnaires.
Ce sont des établissements de soins qui sont censés être... Eh bien, le public les considère comme des établissements à but non lucratif, étant donné que l'argent provient évidemment du trésor public. Qu'ils soient à but non lucratif ou à but lucratif, les organismes reçoivent le même montant en fonds publics. Ils font donc des compressions quelque part. Je peux vous dire exactement où. Vous le voyez. Ils réduisent les services de première ligne. Ils font des compressions dans les soins aux personnes âgées.
En outre, les préposés aux bénéficiaires occupent un, deux ou trois autres emplois, puisqu'on ne leur donne pas un travail à temps plein. Quant au nombre d'heures de soins, les résidants reçoivent en moyenne entre 1,9 et 2,25 heures de soins par jour. Nous demandons de porter ce total à au moins quatre heures par jour.
Il y a des entreprises comme Extendicare, qui reçoit plus de 263 millions de dollars par année du gouvernement ontarien. Je peux vous dire que cet argent ne va pas en première ligne, comme en témoigne ce qu'on voit pendant cette pandémie. Les chiffres sont stupéfiants. Remarquez la différence du nombre de décès et d'infections entre les établissements à but non lucratif et les établissements à but lucratif.
Nous devons faire mieux, et c'est ce que nous demandons dans le cadre de cette enquête. Notre but est que ce soit fait partout au pays.
Je peux comprendre que les membres du public qui viennent témoigner à titre d'experts aient droit à six minutes pour prononcer leurs remarques. Ce qui me pose problème, cependant, ce sont les ministres qui viennent pour une heure en tout, qui nous régurgitent ce qui équivaut à un communiqué, et qui laissent ensuite leur personnel se dépêtrer pour répondre à nouveau à des questions pour lesquelles on a déjà eu des réponses.
Je peux vous le dire, je ne veux jamais avoir à interrompre publiquement le personnel ou qui que ce soit. Je n'aime pas être placé dans une situation où je doive le faire, mais je reconnais, à titre de membre du quatrième parti, que tout ce temps qu'on utilise joue sur la longueur de la série de questions que je peux poser et que je n'aurai pas l'occasion de prendre la parole. Nous avons même vu des membres du gouvernement au pouvoir et d'autres personnes perdre leur temps de parole à cause du cafouillage qu'on observe ici. Si on peut adopter une motion ou trouver une autre façon de passer outre ou peut-être d'afficher les remarques liminaires, ou si on peut les publier dans un communiqué, je serais ravi qu'on procède ainsi. J'aimerais que le compte rendu reflète que je ne veux pas être frustré d'avoir à interrompre les autres parce que je n'ai pas droit à mon temps de parole.