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Chers collègues, la séance est ouverte.
Je vous souhaite la bienvenue à la 23e réunion du Comité permanent des opérations gouvernementales et des prévisions budgétaires. Conformément à notre ordre de renvoi du samedi 11 avril dernier, nous allons reprendre nos discussions sur la réponse du gouvernement à la pandémie de COVID-19.
Chers collègues, comme nous avons quelques affaires à régler, je compte y consacrer les 15 dernières minutes de notre réunion. Ce sont des questions qui concernent l'étude dont nous avons été saisis en vertu de la motion adoptée le 9 juillet et qui porte sur le Mouvement UNIS. Je demanderai à nos témoins de quitter la salle vers 14 h 45, heure à laquelle nous siégerons à huis clos.
Je les invite à se préparer en conséquence.
Nous disposerons alors de 15 minutes pour régler diverses questions.
J'aimerais rappeler à nos témoins que, lorsqu'ils prennent la parole — et je suis sûr qu'ils connaissent la procédure — qu'ils ne peuvent pas passer d'une langue à l'autre pendant leur déclaration liminaire, ni même pendant qu'ils répondent à une question. S'ils veulent changer de langue, ils doivent se brancher sur le canal anglais ou français. Encore une fois, je les invite à ne pas changer de langue pendant une intervention, les interprètes vous en seront très reconnaissants.
Chers collègues, vous avez tous reçu, il y a très peu de temps, la déclaration liminaire de M. Matthews, mais vous n'avez peut-être pas eu le temps d'en prendre connaissance. Je vais donc demander à M. Matthews d'en faire la lecture.
J'espère que cela ne prendra pas plus de 10 minutes, monsieur Matthews.
Nous passerons ensuite directement aux questions.
Cela dit, je vais donner la parole à M. Matthews.
Monsieur Matthews, allez-y, je vous en prie.
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Bonjour à tous. Je vous remercie de m'avoir invité à nouveau.
Monsieur le président, je vous ai parfaitement entendu en ce qui concerne la durée de ma déclaration d'ouverture. Je vous promets de ne pas dépasser 10 minutes.
Je suis accompagné aujourd'hui de plusieurs collègues, mais je ne vais pas tous vous les présenter. Comme nous avons pas mal de temps à notre disposition aujourd'hui, j'ai jugé bon d'en faire venir quelques-uns de plus, au cas où vous me poseriez des questions sur des responsabilités plus générales du ministère.
Je vais quand même vous présenter Michael Vandergrift, sous-ministre délégué, et Mme Arianne Reza, sous-ministre adjointe des approvisionnements, car je suis sûr qu'ils vont intervenir. Les autres, je les présenterai si j'ai besoin de leur aide pour répondre à des questions. J'espère que cela vous convient, monsieur le président.
Le président: Tout à fait.
M. Bill Matthews: Depuis ma comparution du 16 juin dernier devant votre comité, de nombreuses provinces ont commencé à assouplir graduellement leurs restrictions. Or, même si le Canada compte moins de cas actifs, nous devons rester prudents et nous préparer à une éventuelle deuxième vague.
Comme les membres du Comité l'ont appris lors des comparutions antérieures, le gouvernement du Canada a adopté une approche à deux volets pour acquérir des fournitures et de l'équipement de protection individuelle: il en achète et en importe de fournisseurs étrangers, et il mise sur une chaîne d'approvisionnement nationale à laquelle participent des fabricants canadiens prêts à s'impliquer.
Malgré de nombreux défis, notre approche a donné de nombreux résultats. J'ai déjà parlé de la volatilité du marché mondial de l'équipement de protection individuelle et de l'intense concurrence qui y règne. Les expériences que nous avons vécues initialement en Chine nous ont amenés à ajuster notre approche sur le terrain afin de stabiliser nos chaînes d'approvisionnement et de nous assurer que les produits, particulièrement ceux des nouveaux fournisseurs, sont conformes aux normes de Santé Canada.
La livraison des commandes au Canada se poursuit avec constance. Plus de 100 cargaisons provenant de Chine sont arrivées par avion, et des articles comme du désinfectant pour les mains, des gants et des blouses ont été livrés par bateau. Bien que le rythme ait ralenti dernièrement, les livraisons vont continuer d'arriver par avion et par bateau au fur et à mesure que les commandes à long terme seront honorées.
À nos commandes de l'étranger s'ajoutent graduellement les achats que nous faisons au pays, en grande partie grâce à l'appel que nous avons lancé aux fournisseurs au début de mars dernier pour obtenir des biens et des services essentiels en cette période cruciale. Nos experts de l'approvisionnement se sont adressés directement à des milliers de ces fournisseurs. Grâce aux efforts combinés de mon ministère — SPAC — et d'Innovation, Sciences et Développement économique Canada, le gouvernement a passé 147 contrats, dont 137 avec des entreprises canadiennes.
Des entreprises comme GM Canada, The Canadian Shield et Fluid Energy se sont mobilisées et ont commencé à produire les fournitures nécessaires, dont des produits totalement nouveaux pour lesquels elles ont dû réoutiller leurs chaînes de production. Grâce à ces entreprises, 44 % de la valeur de nos contrats est dépensée pour des produits fabriqués au Canada, notamment des blouses chirurgicales, des masques non chirurgicaux, des écrans faciaux et du désinfectant pour les mains.
SPAC est maintenant dans une position beaucoup plus solide et plus stable, ce qui nous a permis de modifier notre stratégie d'approvisionnement en achetant davantage de produits clés au pays. Comme nos besoins les plus immédiats sont maintenant satisfaits, le ministère a mis fin à son appel à l'action et nous recommençons à recourir à des processus d'approvisionnement concurrentiels, lorsque les besoins le permettent.
Par exemple, nous avons lancé récemment une série d'appels d'offres en vue d'obtenir des masques non médicaux et des écrans faciaux, entre autres. Ces appels d'offres ont suscité des centaines de soumissions. L'un de ces appels d'offres, qui porte sur des couvre-visages en tissu, s'adresse exclusivement aux entreprises dirigées par des Autochtones. Il contribue ainsi à générer des retombées économiques chez les groupes sous-représentés du pays.
Le ministère a acquis de grandes quantités d'équipements de protection individuelle et d'autres fournitures médicales afin de répondre aux besoins à court et à long terme des travailleurs de la santé de première ligne du pays. Le ministère aide aussi les organisations autres que celles du secteur de la santé à obtenir l'équipement de protection individuelle dont elles ont besoin.
En juin, le ministère a lancé un carrefour sur l'approvisionnement à l'intention des organisations canadiennes qui achètent et vendent de l'équipement de protection individuelle. Ce carrefour leur permet d'accéder aux ressources et à l'information sur cet équipement qui émanent notamment des gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux, y compris des conseils importants sur l'équipement de protection individuelle à porter selon l'emploi et l'environnement de travail.
Cette semaine, la ministre Anand a annoncé la création de la Réserve d'urgence pour les services essentiels. Il s'agit d'un filet de sécurité qui vise à fournir aux organisations des équipements de protection individuelle selon le principe du recouvrement des coûts. Cette réserve permettra de prévenir de graves perturbations dans la prestation des services à la population canadienne. Elle aidera les secteurs des services essentiels, comme ceux de l'agriculture, des transports, de l'énergie et de la fabrication, à combler leurs manques urgents à court terme pour éviter de telles perturbations.
La création de la réserve s'inscrit dans l'Accord sur la relance sécuritaire annoncé récemment par le premier ministre. Selon cet accord, les gouvernements provinciaux et territoriaux qui feront appel à la réserve seront exemptés de coûts. La réserve démarrera ses opérations le 3 août prochain.
Je peux assurer au Comité que mon ministère travaille sans relâche pour faire en sorte que le Canada ait les fournitures et les équipements nécessaires à la lutte contre la COVID-19. Je profite également de l'occasion pour réitérer notre engagement de mener ces achats de manière transparente et responsable. À cette fin, SPAC se prépare à publier progressivement, au cours des prochaines semaines, un compte rendu plus détaillé des efforts que nous déployons pour protéger la population canadienne.
Enfin, monsieur le président, le ministère a adapté sa stratégie selon l'évolution de la pandémie. Ce qui est resté constant, c'est notre volonté de mettre tout en œuvre pour acheter les biens et services nécessaires à nos travailleurs de la santé et aux autres ministères fédéraux.
Je vous remercie de m'avoir écouté et serai heureux de répondre à vos questions.
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Merci, monsieur le président.
Je voudrais signaler aux députés que la page Web décrivant les activités d'approvisionnement de SPAC a été actualisée ce matin. Vous pouvez donc la consulter.
S'agissant des respirateurs, les députés se souviendront que des entreprises canadiennes ont fait l'effort de commencer à en fabriquer. Je dois reconnaître qu'elles ont pris du retard, mais deux d'entre elles ont obtenu les autorisations requises, et, par conséquent, elles peuvent commencer à livrer leurs équipements. Mais c'est plus lent que nous l'avions prévu. Ce n'est pas vraiment surprenant, car elles ont dû mettre en place de nouveaux procédés de fabrication, de nouvelles chaînes d'approvisionnement, etc.
Nous avons aussi continué à recevoir des commandes de l'étranger. Comme l'indique la page Web qui a été actualisée ce matin, nous avons reçu 409 respirateurs. Nous en avons commandé 40 500.
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Je vous remercie de votre question.
Nous nous y préparons en faisant livrer des équipements de protection personnelle. Comme je l'ai dit dans ma déclaration liminaire, notre stratégie était double: passer des commandes à l'étranger et stimuler la production intérieure. Nous allons continuer de recevoir des livraisons jusqu'en 2021, ce qui va nous donner un approvisionnement régulier. Nous constatons par ailleurs que la production au Canada a augmenté dans un certain nombre de secteurs. Nous avons déjà abordé la question devant le Comité.
S'agissant des visières, les fabricants canadiens ont une très bonne production. Il y a aussi les respirateurs, dont nous venons de parler et dont une partie est fabriquée au Canada. Le Comité se souviendra que nous avions discuté de la capacité de l'industrie canadienne de fabriquer des masques chirurgicaux pour la fin juillet, dont un contrat de masques N95 qui devaient être livrés fin août début septembre. Tout est en train de s'accélérer, et je n'ai pas parlé du désinfectant pour les mains et d'autres produits de ce genre.
Pour faire face à une éventuelle deuxième vague, nous devons nous assurer que les commandes vont continuer d'être livrées. Il est évident que nous pouvons passer plus de commandes, le cas échéant, mais nous continuons de recevoir des produits. L'entrepôt est plein. En fait, nous sommes en train d'organiser des espaces d'entreposage supplémentaires pour notre client, l'Agence de la santé publique du Canada, ce qui vous donne une idée de l'ampleur des stocks que nous recevons.
J'ai oublié de vous dire, dans ma déclaration liminaire, que tout cela s'ajoute à ce que les provinces et les territoires ont commandé, et ce sont eux qui sont les principaux fournisseurs d'équipements de protection individuelle du système de santé.
Certes, nous avions pas mal de retard, mais nous continuons de passer des commandes, ça se passe très bien. Pensez à tout ce que nous avons reçu en juin — un vol par jour —, c'étaient des cargaisons énormes, vous pouvez aller le vérifier sur la page Web dont je vous ai parlé tout à l'heure, mais les commandes vont continuer d'être livrées au cours des prochaines semaines et des prochains mois.
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Très volontiers. Je vous remercie de votre question.
S'agissant des contrats octroyés à des entreprises canadiennes, il faut distinguer le nombre et la valeur de ces contrats. Pour ce qui est de leur valeur, les équipements fabriqués au Canada représentent plus de 40 %, notamment parce que certains des composants les plus chers sont fabriqués au Canada. Nous avons déjà parlé des respirateurs. La fabrication de combinaisons est aussi un grand succès au Canada. Pour ce qui est du nombre de contrats, 20 à 22 % ont été octroyés à des entreprises canadiennes, mais en valeur, ces contrats représentaient 44 % de la totalité des contrats.
Pour ce qui est des entreprises, je vais demander à Mme Reza de vous donner des exemples. J'ai parlé dans ma déclaration luminaire de General Motors, pour les masques chirurgicaux. Il y a Fluid Energy pour le désinfectant pour les mains. Il y a Bauer pour les visières. Il y a Canada Goose pour les combinaisons.
Madame Reza, j'ai un trou de mémoire, j'ai oublié le nom de l'entreprise du Nouveau-Brunswick qui fabrique des réactifs, pouvez-vous m'aider?
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S'agissant de la qualité des produits, étant donné qu'il s'agit d'équipements médicaux et d'équipements de protection individuelle, il est extrêmement important de s'assurer qu'ils sont conformes aux normes en vigueur. C'est un souci que nous partageons depuis le début avec nos collègues de l'Agence de la santé publique du Canada, qui sont responsables des essais d'homologation.
Au cours de réunions précédentes, nous avons dit que des problèmes de qualité s'étaient posés au début; certains n'étaient que temporaires, mais d'autres persistent. Il faut bien comprendre que, si l'on veut doper la fabrication canadienne, il faut aussi s'assurer que les produits qui sont fabriqués pour la première fois par certains entrepreneurs sont soumis à des essais adéquats avant d'être mis sur le marché. Nous surveillons la situation en permanence.
Pour ce qui est des masques, qui sont les équipements qui retiennent le plus l'attention, nous n'avons pas eu d'autres cas d'échecs aux essais, récemment, mais Santé Canada continue de tester de nouveaux produits, au fur et à mesure qu'ils sortent de l'usine, afin de s'assurer qu'ils sont conformes et prêts à être commercialisés. Il n'y a pas eu de gros problèmes récemment, mais cela ne signifie pas que nous relâchons notre surveillance.
Si je comprends bien, les entreprises canadiennes sont fiables et les problèmes concernent surtout des produits venant de l'étranger.
En juin, nous apprenions que des compagnies produisaient du désinfectant contenant de l'éthanol de qualité technique. L'une de ces compagnies, Fluid Energy Group, avait un contrat avec le gouvernement du Canada. Contrairement aux autres compagnies, au lieu de retirer ses produits des tablettes, Fluid Energy Group n'a eu qu'à mettre une étiquette prévenant le consommateur.
Hier, nous avons appris que des désinfectants à main d'une quarantaine d'autres compagnies ne répondaient pas aux normes. Sur ces 40 compagnies, combien d'entre elles ont un contrat avec Services publics et Approvisionnement Canada, ou SPAC, donc avec le gouvernement?
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Oui, je vous remercie beaucoup.
En ce qui a trait aux conventions collectives, nous nous sommes munis de ressources spécialisées pour soutenir leur mise en œuvre. Nous envisageons de terminer le travail sur les conventions de 2014 d'ici la fin de l'année. Nous commençons présentement le travail sur celles de 2018. Nous avons aussi mis en place de nouveaux systèmes qui nous permettront de faire avancer le travail plus efficacement, sans qu'il soit nécessaire de faire autant de tâches manuellement. C'est la raison pour laquelle nous voyons qu'il est possible de terminer les arrangements relatifs aux conventions collectives plus rapidement que par le passé.
Il est certain que, lorsque les conventions de 2014 sont arrivées, nous étions en pleine crise du système, étant donné que nous en étions à 2016-2017. Les progrès que nous avons accomplis en matière de technologie, l'apport de ressources plus spécialisées et notre collaboration avec le Conseil du Trésor vont vraiment nous aider à déterminer ensemble quand nous pourrons mettre en application les mesures contenues dans les conventions.
Comme l'a indiqué M. Matthews, en cette période de pandémie, nous sommes arrivés à poursuivre comme avant toutes les opérations du système de la paie. Nous avons même réussi à obtenir les résultats désirés en ce qui concerne l'arriéré et toutes les transactions.
Merci beaucoup, monsieur le président.
Nous travaillons avec les règlements municipaux afin de veiller à adopter... À titre d'exemple, à Ottawa, le masque est obligatoire. Des panneaux sont placés à l'entrée de tous nos immeubles situés à Ottawa pour indiquer aux gens qu'ils doivent porter un masque lorsqu'ils se trouvent dans les aires communes. Nous avons accru le nombre de périodes de nettoyage. Nous sommes en communication constante avec les deux villes, Ottawa et Gatineau, ainsi qu'avec le reste du pays.
Nous avons mis en place un tableau de bord afin de veiller à ce que dans toutes nos installations, qu'elles soient louées ou qu'elles soient la propriété du gouvernement, les critères soient respectés. Nous veillons aussi à ce que les critères provinciaux soient respectés... mais aussi, nous nous assurons de la qualité de l'espace et de la sécurité des employés.
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Merci à vous tous, et encore une fois, bienvenue à notre comité.
J'aimerais revenir, s'il vous plaît, sur le commentaire formulé par Mme Block au sujet du travail forcé.
Je regarde le site Achatsetventes.gc.ca. On peut y lire « La clause sur l'attestation en matière d'achat éthique [...] exige des soumissionnaires et de leurs premiers sous-traitants qu'ils se conforment ». Donc, les deuxièmes sous-traitants ne sont pas tenus de s'y conformer.
Votre commentaire concernant les fournisseurs qui doivent « attester eux-mêmes » est très préoccupant. J'ai très peur que nous dépendions d'un gouvernement corrompu et despotique, et d'un système qui emprisonne des millions de personnes et utilise le travail forcé, ainsi que le transfert de main-d'œuvre forcée de travailler, et que nous traitions avec ce gouvernement sous le couvert d'une soi-disant auto-attestation.
Dites-moi que j'ai tort, et que cette auto-attestation n'est pas ce qu'elle semble être, et que nous ne comptons par sur eux pour attester eux-mêmes qu'ils se conforment à nos normes.
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Pourquoi pas plus tôt? Seulement quelques jours se sont écoulés depuis que nous en avons fait l'annonce. Nous voulions laisser le temps aux gens de se préparer. Nous sommes pratiquement prêts à aller de l'avant, mais seulement dans environ une semaine, je pense.
Qui peut présenter une demande? En ce qui concerne le premier critère, il faut répondre à la question: faites-vous partie des 12 services essentiels? Je les ai mentionnés tout à l'heure. C'est le premier critère.
J'ai mentionné aussi qu'il s'agissait de répondre à des besoins à court terme, et non d'une source permanente d'équipement pour une industrie. Il pourrait s'agir de l'approvisionnement pour 30 à 45 jours, par exemple, pour des besoins pressants. C'est le modèle que nous avons adopté.
Et justement, il faut que le processus décisionnel soit vraiment rapide. Une industrie donnée pourrait présenter une demande. La demande serait validée. S'il s'agit d'une industrie dans le domaine du transport, par exemple, l'approvisionnement passerait par l'intermédiaire du ministère des Transports qui s'occuperait de l'évaluation. Au début, les vérifications s'effectueront très rapidement. Par exemple, s'agit-il d'un service essentiel? Le besoin est-il avéré? L'industrie a-t-elle épuisé tous ses autres recours? Ce genre de choses...
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Je devrais me montrer plus concis dans mes commentaires. Certains articles en provenance d'entreprises canadiennes ont mis plus de temps à être livrés.
Si on regarde les écrans faciaux, on peut voir qu'ils ont été livrés très rapidement — c'était presque miraculeux, franchement — et que les entreprises se sont manifestées rapidement. En revanche, si vous commencez à fabriquer des ventilateurs pour la première fois, vous avez besoin de chaînes d'approvisionnement et de matières premières. Et cela peut prendre du temps à mettre en place. Je dirais qu'en ce qui concerne les écrans faciaux, les entreprises sont très efficaces. Pour les ventilateurs, cela prend un peu plus de temps.
Parmi les facteurs susceptibles de ralentir une industrie qui fait son entrée sur le marché, il faut mentionner le retour au travail des employés. S'assurer que le milieu de travail est organisé de façon appropriée dans le contexte de la COVID est un élément à considérer également. L'accès aux matières premières représente un gros défi. En ce qui concerne les blouses — un produit pour lequel l'industrie canadienne a accompli un travail fantastique en répondant aux besoins —, le matériel utilisé pour fabriquer les blouses traditionnelles n'était pas disponible. Aussi, Santé Canada, à titre d'organisme de réglementation, a approuvé d'autres types de matériels, d'un genre différent. Toutefois, je le répète, se procurer tous ces articles prend du temps.
Tout dépendait vraiment de la complexité du bien à fabriquer.
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Encore une fois, je remercie nos témoins.
J'aimerais revenir sur le sujet du peuple ouïghour, qui a été évoqué il y a quelques instants.
Je voudrais faire part à mes collègues du Comité d'une série de témoignages extrêmement bouleversants que le Sous-comité des droits internationaux de la personne, auquel je siège, a reçus lundi et mardi. Lundi et mardi, pendant sept heures d'affilée chaque fois, nous avons entendu les comptes rendus et les témoignages de première main d'experts et de personnes qui ont été internées ou détenues dans des camps de concentration dans la région autonome ouïghoure du Xinjiang, en Chine.
Des experts, dont M. Irwin Cotler, nous ont raconté que ce qui se passe dans cette région pourrait être qualifié de génocide selon la définition de la Convention des Nations unies. Nous avons appris aussi que le Canada doit intervenir au nom de la doctrine de la responsabilité de protéger et que des crimes contre l'humanité sont commis.
Nous avons appris que de 1 à 1,8 million de personnes sont actuellement détenues dans des camps de concentration dans cette province chinoise. Nous avons appris que 80 % du coton produit en Chine vient de cette province et qu'on y recourt massivement au travail forcé. Qu'on pose de force des stérilets aux femmes et que les hommes sont stérilisés de manière permanente. Que la torture et le viol sont monnaie courante. Nous avons appris également que les camps sont surveillés 24 heures sur 24, sauf les « salles noires » où se déroulent des actes de torture et de viol.
Tout cela se passait à l'insu du monde jusqu'à tout récemment. Jusqu'ici, la seule information qui filtrait sur ces camps provenait des témoignages anecdotiques de survivants. En 2019, le New York Times a publié des articles sur ce qu'il a appelé les « Xinjiang Papers » ainsi que d'autres documents du Parti communiste chinois ayant fait l'objet d'une fuite et qui révélaient qu'il s'agissait d'un programme, d'un système. M. Irwin Cotler, l'ancien procureur général, a affirmé qu'il s'agissait du plus gros camp de concentration depuis la Seconde Guerre mondiale.
Parce que tout cela se passe en ce moment même, la discussion sur les chaînes d'approvisionnement ne saurait mieux tomber. Ces chaînes d'approvisionnement offrent la possibilité aux Canadiens et au Canada de faire leur part pour faire cesser ces atrocités.
Nous avons entendu le témoignage de Mme Amy Lehr, la directrice des projets liés aux droits de la personne du Center for Strategic and International Studies. Sur la question des chaînes d'approvisionnement, qui a été soulevée tout à l'heure, elle a déclaré qu'il faut pouvoir lire couramment le mandarin pour faire des recherches. Beaucoup de documents sont publics. Des chercheurs américains les ont étudiés et ont été en mesure d'identifier qui recourt au travail forcé et quels sous-traitants en profitent. Nous savons que les produits finis ne viennent pas de la province où se trouvent ces camps de concentration.
Pour revenir aux questions précédentes, est-ce que le gouvernement canadien et particulièrement les ministères visés pourraient exiger plus que l'autocertification et une vérification des antécédents criminels? Serait-il possible d'en faire plus, de mener les enquêtes requises et de trouver quelqu'un qui lit couramment le mandarin pour éviter de porter à notre insu des masques qui sont le produit du travail forcé, ou de porter à notre insu des chemises de coton qui sont le fruit du travail forcé?
Une catastrophe humaine se produit sous nos yeux. Nous devons nous acquitter de notre responsabilité de protéger. Je m'arrête ici.
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Merci de corriger le compte rendu. Vous êtes pardonné.
Chers collègues, je ne vais pas suspendre la séance. Nous allons passer directement aux affaires du Comité. Les témoins peuvent nous quitter. Nous ne prendrons pas de pause et nous continuerons en séance publique. Nous n'irons pas à huis clos.
Mesdames et messieurs, lors de la dernière réunion, le 9 juillet, une motion portant sur une étude du Mouvement UNIS a été déposée et adoptée. Elle propose notamment les noms de quatre ministres qui seraient appelés à comparaître.
À cette réunion, je vous ai aussi demandé d'informer notre greffier de vos horaires personnels ou de vacances afin que nous puissions, dans la mesure du possible, établir le calendrier de ces quatre réunions supplémentaires sur le Mouvement UNIS. J'ai reçu quelques réponses.
Monsieur Kusmierczyk, je note que vous serez absent du 31 juillet au 10 août, mais il semble que la plupart des autres membres du Comité seront disponibles pour la grande partie des mois d'août et de septembre. Nous avons toutefois mentionné qu'il serait préférable d'attendre que le comité des finances ait terminé ses réunions — c'est-à-dire le 28 juillet, si j'ai bien compris — pour prendre connaissance des témoignages qu'il aura recueillis et établir notre propre calendrier en conséquence.
Sur ce, j'aimerais maintenant entendre vos suggestions concernant le calendrier de nos prochaines réunions. Vous pourriez par exemple préférer que les quatre réunions aient lieu en août, ou que nous en tenions deux en août et deux en septembre. Vous pourriez aussi me demander, en ma qualité de président, de fixer les dates, ou d'attendre les derniers témoignages que le comité des finances entendra le 28 juillet avant d'arrêter notre propre calendrier.
Outre les quatre ministres visés dans la motion adoptée le 9 juillet, je n'ai reçu aucune autre proposition de témoin à inviter. Si un membre du Comité souhaite entendre d'autres témoins dans le cadre de nos travaux sur l'affaire UNIS, je vous demanderais de me le faire savoir dès que possible. Par exemple, si nous choisissions de nous réunir durant la première semaine d'août, la liste des témoins proposés se résumerait aux quatre ministres. Je vous demanderais de bien réfléchir et de transmettre rapidement à notre greffier la liste des personnes que vous aimeriez voir comparaître durant notre étude.
Voilà. Je vais maintenant vous demander vos commentaires et vos suggestions sur le déroulement de cette étude et le calendrier de nos quatre réunions supplémentaires.
Veuillez lever la main pour nous permettre de vous donner la parole dans la mesure du possible.
Monsieur MacKinnon, je vois que vous avez levé la main.
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Je voudrais simplement vous signaler que, sur le plan logistique, les comités sont relativement limités quant au nombre de réunions qui peuvent se dérouler parallèlement quand la Chambre des communes ne siège pas. En fait, il peut y avoir une seule réunion à la fois. Quand la Chambre siège, que ce soit virtuellement ou en personne, il peut y avoir plusieurs réunions en même temps.
D'après les suggestions et les commentaires que le greffier et moi venons d'entendre, vous êtes pour la plupart d'accord pour que nous vous soumettions un calendrier des réunions et que nous les convoquions avec un préavis raisonnable, bien entendu. Nous le ferons en tenant compte de l'information et des avis que vous nous avez transmis concernant vos horaires personnels et le calendrier des réunions qui auront lieu le mois prochain ou d'ici deux mois.
Est-ce que c'est un bon résumé de la volonté d'une majorité des membres? Est-ce que cela vous convient si je convoque les réunions en tenant compte de cette information? Je vois plusieurs pouces en l'air, aucun pouce en bas. Par conséquent, chers collègues, nous procéderons ainsi.
Si vous avez d'autres suggestions, vous pourrez les adresser directement au greffier et nous en tiendrons compte. Pour l'instant, nous allons en rester là et attendre que le comité des finances ait tenu sa dernière réunion, le 28 juillet. Nous vous transmettrons alors le calendrier des réunions qui auront lieu en août et ultérieurement, le cas échéant. Tout cela sera conditionnel à l'approbation du projet de calendrier des réunions par nos whips.
Monsieur le greffier, devons-nous voter sur quelque chose?