:
Je déclare ouverte la 19
e séance du Comité permanent des opérations gouvernementales et des prévisions budgétaires.
J'ai quelques questions d'ordre administratif à régler avant de commencer. Sachez tout d'abord que je demanderais de réserver une dizaine de minutes à la fin de la deuxième heure pour examiner les travaux du Comité.
De plus, nous recevons deux témoins au cours de la première et de la deuxième heure. Nous leur avons demandé de présenter des exposés d'un maximum de cinq minutes. J'insisterai sur cette consigne au besoin, car notre horaire est très serré.
En outre, je demanderais aux témoins de continuer d'utiliser la même langue officielle pour l'entièreté de leur exposé et pour répondre aux questions. Si on vous pose une question en français et que vous souhaitez y répondre dans cette langue, faites-le pour toute la réponse. Les changements de langue nous posent certains problèmes techniques; je vous demanderais donc de nous aider et de faciliter le travail des interprètes. Enfin, parlez lentement et intelligiblement pour que les interprètes puissent fournir une interprétation juste à tous les membres du Comité qui participent à cet appel.
Nous effectuerons des tours de question de cinq, de quatre et de deux minutes afin de faciliter les exposés, interventions qui commenceront maintenant avec M. McCauley, qui dispose de cinq minutes.
:
Je vous remercie beaucoup.
Je remercie le président et les membres du Comité de m’avoir invitée à me joindre à eux aujourd’hui.
J’aimerais d’abord prendre quelques minutes pour vous parler des mesures que Postes Canada a prises en réaction à la COVID-19.
Nous servons fièrement les Canadiens des quatre coins du pays, dans les centres urbains, les villes rurales, les collectivités éloignées et le Grand Nord. À l’échelle de l’organisation, nous comprenons l’importance du service postal dans la vie quotidienne des Canadiens. Et quand cette vie a rapidement été bouleversée lorsque le pays a commencé à réagir à la COVID-19, nous avons vite compris que nous allions jouer un rôle essentiel pour garder les gens et les entreprises connectés.
Depuis le début, notre priorité absolue a été d’assurer la sécurité de nos employés. Pour cette raison, nous avons rigoureusement suivi les directives de l’Agence de la santé publique du Canada pendant cette période.
Nous avons rapidement et radicalement changé notre façon de travailler, de livrer les envois, d’exploiter nos bureaux de poste et de nettoyer nos installations partout au pays. Laissez-moi vous donner quelques exemples des changements que nous avons apportés en très peu de temps.
Nous avons mis en place des mesures de distanciation physique dans toutes nos installations, même si plusieurs n’ont pas été conçues pour que les employés travaillent à deux mètres de distance. Dans nos établissements et nos postes de facteurs, nous avons apporté des changements à l’horaire du personnel, à l’aménagement des lieux de travail et aux méthodes de travail pour que les employés gardent une distance d’au moins deux mètres entre eux. Dans nos bureaux de poste, nous avons installé des écrans en plastique, ainsi que des affiches et des autocollants sur les portes et les planchers pour rappeler aux clients de respecter la distanciation physique. Pour ce qui est de la livraison des colis, nous avons adopté la politique « Sonner, déposer, quitter » pour que l’interaction avec les clients à la porte ne soit plus nécessaire. Nous avons augmenté la fréquence et la rigueur du nettoyage dans nos installations. Nous avons aussi distribué de l’équipement de protection individuelle et des fournitures de sécurité aux employés dans l’ensemble de notre réseau, tout en insistant sur l’importance d’une bonne hygiène des mains et du respect de la distanciation physique.
Ce ne sont là que quelques exemples des nombreuses mesures que nous avons prises en réponse à la COVID-19 dans nos 21 établissements de traitement du courrier, nos 480 postes de facteurs et nos milliers de bureaux de poste.
Tout au long de cette période, nous avons travaillé en étroite collaboration avec nos syndicats et nos agents négociateurs à l’échelle locale et nationale afin de veiller ensemble à la sécurité des employés. Nous nous sommes rencontrés régulièrement, nous avons échangé des idées et des renseignements et nous avons répondu aux préoccupations potentielles.
Cette approche nous a aidés à surmonter rapidement de nombreux défis alors que nous poursuivons nos activités en ces temps difficiles. En mettant rapidement en place des mesures de sécurité et en les améliorant régulièrement, nous avons pu continuer à servir les Canadiens, qui s'attendent à ce que nous livrions de plus en plus de colis.
Nous avons en effet constaté une augmentation substantielle du nombre de colis en avril, en mai, et maintenant en juin. Nos employés ont livré des volumes record de colis, puisque les Canadiens magasinent davantage en ligne. Si les volumes importants de colis proviennent d’entreprises de toutes tailles, les petites et moyennes entreprises sont nombreuses à se tourner vers la vente en ligne pour continuer de servir leurs clients.
Maintenant, nous livrons régulièrement plus d'un million de colis par jour à l’échelle du pays. Ce sont des volumes que nous observons normalement entre le Cyberlundi et Noël. Nous effectuons aussi des livraisons les fins de semaine partout au pays.
Alors que nous livrons des nombres record de colis, un plus grand nombre encore nous arrive chaque jour pour le traitement. En plus de livrer les fins de semaine, nous avons pris diverses mesures pour gérer la situation tout en suivant les consignes de distanciation physique. Notre réseau est le plus vaste au pays. Permettez-moi ici de mettre nos efforts en lumière en vous donnant l’exemple de ce que nous faisons à l’échelle de Montréal.
Nous traitons les envois 24 heures sur 24, sept jours sur sept, nous offrons à nos employés de faire des heures supplémentaires de façon volontaire et nous faisons appel à nos employés temporaires formés. En moyenne, nos employés ont fait environ 15 000 heures supplémentaires volontaires chaque semaine. Nous embauchons également de nouveaux employés temporaires et permanents pour stabiliser la situation et pour couvrir tous les quarts de travail avec l'équipement disponible.
Nous poursuivons également notre travail pour simplifier nos procédés de tri et nous collaborons avec nos clients pour utiliser notre réseau plus efficacement. En mai et durant la première semaine de juin, cela nous a permis de traiter plus du double des volumes de colis que nous recevons normalement à cette période de l’année.
Nous comptons poursuivre nos efforts pour améliorer la situation. Je tiens toutefois à dire devant le Comité que nous sommes extrêmement fiers du travail effectué par nos employés partout au pays dans ces circonstances très difficiles et que nous n'allégerons pas les mesures que nous avons prises pour faire passer la sécurité des employés en premier.
À Postes Canada, nous sommes fiers de servir tous les Canadiens. Même si les réalités actuelles nous mettent à l'épreuve, nous sommes les seuls habilités à desservir les 16,5 millions d’adresses dans ce vaste pays. Cela explique en grande partie pourquoi nous voyons passer la majorité des achats que les Canadiens effectuent en ligne. Cela signifie aussi que nous ne faisons pas que livrer des articles achetés en ligne dans les régions urbaines. Postes Canada travaille aussi à livrer des fournitures essentielles aux collectivités partout au pays, dont celles du Grand Nord.
Au début d'avril, nous avons répondu à l’appel avec enthousiasme lorsqu’on nous a demandé de contribuer, avec Purolator, à la distribution d’équipement de protection individuelle aux organismes de santé provinciaux et territoriaux. Nos employés font partie des collectivités qu’ils servent et ils savent à quel point cet équipement est nécessaire. À Postes Canada, nous mettons l’accent sur la sécurité de notre personnel afin que tous les Canadiens puissent continuer de compter sur leur service postal.
Je vous remercie. Je serai heureuse de poursuivre la discussion avec vous.
:
Bonjour. Je remercie le président et le Comité d'avoir invité Purolator à se joindre à eux aujourd'hui.
Je m'appelle Ryan Persad et je suis directeur des Services de la chaîne d'approvisionnement mondiale. Je suis enchanté de traiter du rôle que joue Purolator dans la livraison d'équipement de protection individuelle, ou EPI, aux autorités sanitaires de toutes les régions du pays.
Je commencerai par vous fournir brièvement des informations de base sur Purolator, la plus importante entreprise de livraison express du Canada. Nous célébrons cette année le 60e anniversaire de cette formidable entreprise canadienne. Notre réseau compte plus de 170 installations de traitement et 110 centres de détail. Nous employons plus de 12 000 Canadiens qui travaillent fort dans toutes les régions du pays. Notre flotte comprend près de 5 500 véhicules. Je suis fier de dire que Purolator dispose d'une des flottes les plus vertes au Canada, laquelle comprend un nombre important et croissant de véhicules électriques et hybrides.
Au cours des derniers mois, Purolator a fièrement accompli sa mission consistant à rendre le Canada plus fort en offrant des services de livraison essentiels aux Canadiens des diverses régions du pays. Outre les expéditions pour les services de soins de santé essentiels, l'industrie et le gouvernement, les livraisons directes à domicile ont augmenté substantiellement au cours des derniers mois. Je suis fier de dire que Purolator a livré plus de 10 millions de colis à des particuliers et à des familles, leur permettant ainsi de rester en sécurité à la maison pendant la pandémie de la COVID-19.
Nous l'avons fait en faisant de la sécurité notre priorité absolue. Notre effectif de plus de 12 000 employés était aux premières lignes, livrant quotidiennement des fournitures essentielles, et permettant à l'économie et aux chaînes d'approvisionnement essentielles de continuer de fonctionner. Nous avons collaboré étroitement avec des organismes de santé publique et des experts internationaux de la santé au travail pour appliquer des protocoles de sécurité afin d’assurer la protection de nos employés et de nos clients. Nous avons mis en place des pratiques perfectionnées de désinfection et accru la fréquence du nettoyage dans nos installations. Nous effectuons des livraisons sans contact dans nos centres de détail et nos réseaux de livraison.
Dans le cadre de mes fonctions, j'ai comme responsabilité de travailler avec de grandes organisations et de créer des services de chaîne d'approvisionnement afin de livrer des colis en partance, à destination et à l'intérieur du Canada. Le réseau et les services de Purolator sont conçus dans un esprit de sécurité, de rapidité et de fiabilité. Nous avons une grande capacité de livrer des envois en tous genres, qu'il s'agisse de camions entiers de fret ou de documents et de colis. À cela s'ajoutent nos capacités d'entreposage, de logistique et de courtage en douanes qui permettent à nos milliers de clients du monde de faire des affaires au Canada.
Nous sommes fiers de collaborer avec nos partenaires qui participent à la livraison de l'EPI dont les autorités sanitaires du pays ont grand besoin. À ce jour, nous avons livré plus de 33 000 boîtes d'équipement, dont des masques, des gants et des blouses livrés aux autorités régionales de chaque province, à 14 endroits en tout.
Alors que les provinces et les territoires commencent à relancer leur économie, nous continuerons de faire passer la sécurité en premier pour les Canadiens et nos employés, et à faire tout ce que nous pouvons pour servir les millions de particuliers et d'entreprises du Canada qui se fient à nous pour livrer les envois promis en cette période sans précédent.
Je répondrai avec plaisir aux questions que vous pourriez avoir au sujet du rôle que joue Purolator dans la livraison d'EPI aux autorités sanitaires régionales.
Je vous remercie.
:
Je vous remercie, monsieur le président.
Je remercie nos témoins de comparaître aujourd'hui pour nous fournir de l'information.
Avant de poser mes questions, je voudrais commencer par féliciter certains employés de Postes Canada. Nous avons célébré récemment le 100e anniversaire d'un ancien combattant de la Seconde Guerre mondiale à Edmonton-Ouest. Il s'agit de Leslie McLean, un héros local qui a participé à la bataille de l'Atlantique. Donald Cooper, un employé de Postes Canada qui nous a grandement aidés à propos de nos problèmes de boîtes postales, est venu jusqu'à nous pour nous aider à souligner cet anniversaire. Doug Ettinger, président de Postes Canada, nous a remis un souvenir commémoratif spécial pour M. McLean, qui a travaillé pendant 35 ans pour Postes Canada après son service militaire. Je tenais à remercier brièvement Postes Canada de ces attentions.
Madame Fortin, j'ai entendu dire que les mesures de sécurité et de distanciation physique prises dans vos installations causent divers retards de service. Pouvez-vous m'aider à comprendre ce qu'il se passe? Qu'est-ce qui entraîne précisément ces retards?
:
Je vous remercie de vos commentaires sur nos employés. Je connais Donald Cooper, ayant travaillé dans la région des Prairies dans le passé. C'est un excellent employé, et je suis ravie qu'il ait pu vous aider dans le cadre de votre activité.
Depuis le début, notre priorité absolue consiste à assurer la sécurité de nos employés et des communautés qu'ils servent. En très peu de temps, nous avons dû apporter plusieurs changements dans nos installations du pays, travaillant évidemment en étroite collaboration avec nos syndicats et nos employés pour agir en conformité avec les directives en matière de santé publique.
Alors que nous mettions ces mesures en place, nous avons commencé à recevoir des volumes s'apparentant à ceux de Noël. Les mesures que nous avons prises sont nécessaires. Nous avons notamment modifié l'aménagement des lieux de travail dans toutes nos installations, lesquelles n'avaient pas été construites pour permettre aux gens de se tenir à deux mètres les uns des autres. Nous avons dû modifier nos espaces et nos pratiques de travail, et réduire le nombre d'employés qui travaillent dans plusieurs centres de travail afin de respecter la distance de deux mètres. Tous ces changements ont fait en sorte que notre capacité de traitement est moins élevée qu'elle le serait habituellement à Noël, une période où nous avons l'avantage de pouvoir planifier et de ne pas avoir de mesures de distanciation physique en place.
Avec l'effectif en place au cours de la pandémie de la COVID, nos employés traitent des quantités record dignes des volumes enregistrés à Noël, mais il faut s'attendre à des retards alors que nous mettons et maintenons en place des mesures de sécurité. Nous avons suspendu les garanties normales de livraison de colis, car nous voulions mettre l'accent sur la sécurité. Nous avons été très transparents avec la clientèle, publiant de l'information sur les retards sur notre site Web et sur les médias sociaux, et en avisant les clients qui envoient des colis aux consommateurs, c'est-à-dire aux citoyens canadiens. Nous avons indiqué aux Canadiens qu'ils devaient s'attendre à des retards dans un avenir prévisible.
Nous avons effectué des livraisons chaque fin de semaine depuis de 12 mars. Nous ne sommes pas structurés à cette fin, mais nos employés ont répondu à l'appel. Des centaines d'employés se sont présentés au travail pour effectuer des livraisons chaque fin de semaine. Nous fonctionnons 24 heures par jour, 7 jours par semaine. Ce n'est habituellement pas ce que nous faisons en avril, en mai et en juin. Nous avons appelé nos 10 000 employés temporaires en renfort. Les employés qui nous aident les fins de semaine ont déclaré plus de 600 000 heures supplémentaires dans l'ensemble de nos installations.
Nous créons actuellement des postes à temps plein dans certaines installations de grande taille pour nous aider à traiter les volumes, mais nous avons essentiellement livré des volumes dignes de ceux de Noël avec une capacité réduite pour toutes les bonnes raisons, pour veiller à ce que les mesures de sécurité adéquates soient en place dans nos installations.
:
Merci, monsieur le président.
Merci aux témoins.
Je tiens à souligner, moi aussi, l'excellent travail accompli par le service postal, qui veille à ce que nous recevions non seulement les biens, mais aussi les services dont nous avons besoin.
Prenons un peu de recul. Madame Fortin, monsieur Persad, pouvez-vous nous donner un aperçu, très rapidement, du processus employé pour la distribution de l'EPI? Je comprends que nous recherchons des fournisseurs et que SPAC s'occupe de l'approvisionnement, mais une fois l'approvisionnement assuré et les fournisseurs trouvés, quelles étapes suivons-nous, très brièvement, pour acheminer le produit du point d'origine au centre régional de santé?
:
Je vous remercie pour vos compliments à l'égard du travail que nos employés accomplissent quotidiennement pour servir la population canadienne.
Je vais tenter de répondre à votre question en expliquant brièvement les rôles joués par chacun dans la distribution initiale et urgente de l'équipement de protection individuelle.
Chaque organisme avait son rôle à jouer. SPAC a fait appel à Amazon pour qu'elle lui fournisse la plateforme nécessaire pour passer les commandes, pour assurer le suivi des commandes et de l'inventaire, ainsi que pour signaler qu'une commande devait être envoyée. Nous ne pouvions pas le faire nous-mêmes, car nous ne sommes pas un centre de traitement des commandes, nous sommes une société de traitement des envois, de transport et de livraison. C'était donc le rôle d'Amazon.
De son côté, Purolator — M. Persad pourrait sûrement en dire plus à ce sujet — fournit le transport vers l'entrepôt de Maritime-Ontario, où elle attend les instructions pour l'expédition. Elle s'occupe également de la livraison du dernier kilomètre aux 14 organismes de santé du pays.
Postes Canada s'occupe aussi de la livraison du dernier kilomètre dans certains cas.
Maritime-Ontario, qui est un des fournisseurs de Postes Canada, nous a offert une solution d'urgence pour l'entreposage des produits et...
:
C'est une très bonne question, car il y a effectivement eu un changement dans le genre de colis que nous traitons.
En temps normal, nous traitons et livrons de 700 000 à 800 000 articles par jour. Or, en ce moment, nous traitons et livrons entre 1,5 million et 2 millions d'articles par jour.
Habituellement, 60 % des articles sont de petits colis, par exemple, un chandail commandé chez Simons. Les 40 % restants sont de plus gros colis, comme un ordinateur Apple, qui ne rentrent pas dans un sac de facteur. Cependant, nous avons constaté de gros changements dans le type de colis.
En effet, à l'heure actuelle, puisque les gens n'ont que l'option de commander en ligne, ils commandent plus d'articles d'un même fournisseur. Nous avons donc vu la grosseur des colis augmenter. Il y en a moins de petits, plus de gros, et beaucoup plus de colis surdimensionnés, comme un canot. Or nous ne sommes pas équipés pour cela. Nos opérations sont conçues pour traiter beaucoup de petits colis, 40 % de colis ordinaires, et peut-être 1 % de colis surdimensionnés.
:
Je vous remercie, monsieur le président.
Je me sens tenu de commencer par dire que je suis très déçu qu'Amazon n'ait pas trouvé le temps de participer à notre séance.
Nous savons qu'il y a de la consternation par rapport au contrat, à la manière dont il a été communiqué et dont il a évolué, ainsi qu'aux réponses incomplètes que nous avons reçues lors de séances précédentes du Comité.
Je dois vous dire que durant la pandémie, j'ai eu l'occasion de jeter un coup d'œil au Règlement. Franchement, les paragraphes 113(5) et 113(6) me rappellent que les comités permanents ont le pouvoir de convoquer des personnes, et les dispositions applicables de l'article 108 ne prévoient aucune restriction.
Je vous le dis parce que maintenant que l'été est à nos portes, je suis d'avis que nous aurions dû fortement encourager les représentants d'Amazon à trouver le temps de se joindre à nous. Je suis très déçu, voire un peu fâché, qu'ils ne l'aient pas fait, étant donné la relation qui existe entre Amazon et le gouvernement actuel.
Mes premières questions s'adressent à Postes Canada.
:
Je vous remercie beaucoup, monsieur le président.
La dernière question qui a été posée concernait les petites et moyennes entreprises, ce qui tombe à point. J'ai suivi ce qu'on disait dans les médias dernièrement. Le 20 mai dernier, un article paru dans La Tribune parlait d'un entrepreneur local qui voulait écouler sa marchandise. Il constatait devoir débourser entre 7 $, 11 $ et 12 $, alors que, pour le même colis, un Chinois devait débourser moins de 1 $ pour le faire parvenir ici.
J'aimerais savoir comment cela s'explique. Il y a la distance, un océan à traverser et les douanes à passer. En plus, comme vous l'avez dit, vous offrez de l'aide aux PME.
Chers collègues, je vous rappelle simplement que j'ai besoin de 10 minutes à la fin de la réunion pour traiter de certains points. Par conséquent, je ne pense pas que nous pourrons faire un tour complet, mais nous irons le plus loin possible.
Nous commençons par les déclarations préliminaires de cinq minutes de nos témoins.
[Français]
Monsieur Gentès, vous avez cinq minutes, s'il vous plaît.
[Traduction]
Malheureusement, monsieur Gentès, nous ne vous entendons pas. Il n'y a pas de son.
:
Oh, désolé. Je m'étais mis en sourdine.
Bonjour à tous.
Je m'appelle Jean-Philippe Gentès. Je suis pharmacien de profession. Je suis également entrepreneur en pharmaceutique. Depuis 2006, je suis propriétaire-exploitant de trois entreprises qui emploient 210 personnes. Toutes mes entreprises sont situées à Saint-Hyacinthe, Québec, Canada.
Je suis dans le domaine de la distribution de produits chimiques et pharmaceutiques et de l'importation de matériel et de dispositifs médicaux. En outre, je fabrique maintenant des désinfectants pour les mains. Je possède aussi une pharmacie spécialisée en préparations magistrales qui dessert des pharmacies partout au Québec et des hôpitaux partout au Canada. Nous leur fournissons des médicaments prêts pour la consommation que l'industrie pharmaceutique ne peut pas fabriquer, pour diverses raisons. Je travaille également dans le domaine des médicaments injectables et de la fabrication de médicaments injectables biologiques.
Je dirais que la COVID-19 a mis beaucoup de pression sur la chaîne d'approvisionnement et sur les fabricants de fournitures médicales et de médicaments. Concernant les dispositifs médicaux, les livraisons de gants par les fabricants habituels ont constamment été retardées et reportées. De plus, on a observé ces derniers mois d'importantes hausses de prix, de l'ordre de 25 % à 200 %, je dirais, pour la plupart des équipements de protection individuelle.
Malgré les bonnes intentions du gouvernement canadien et la belle occasion que représente la hausse des autorisations de fabrication de désinfectant pour les mains, je dirais que bon nombre de ces entreprises ne sont pas issues du monde pharmaceutique. Par conséquent, actuellement, certaines ne respectent pas la réglementation de base en matière de fabrication de produits naturels. À mon avis, cela pourrait entraîner la mise en marché de produits de mauvaise qualité et non conformes aux normes, ce qui pourrait représenter certains risques pour les Canadiens.
J'aimerais aussi prendre un peu de temps pour exprimer des préoccupations au sujet de l'alcool de qualité technique utilisé aujourd'hui dans la fabrication de certains désinfectants pour les mains disponibles sur le marché. Comme le Comité le sait peut-être, l'alcool de qualité technique contient beaucoup d'impuretés, parfois jusqu'à 100 fois plus que l'alcool de qualité acceptable habituellement utilisé pour la fabrication de désinfectant pour les mains. Je pense surtout à l'acétaldéhyde. Un groupe de travail de Santé Canada a examiné la question, et même si l'étude était fondée sur le pire des scénarios, le groupe conclut que ces désinfectants pour les mains présentent un risque de cancer accru en cas d'exposition par voie cutanée ou par inhalation lors de l'application, en raison des concentrations d'acétaldéhyde qu'ils renferment. Cela ne peut être considéré comme négligeable.
Essentiellement, on considère que le risque est acceptable à court terme, dans le contexte de la pandémie de COVID-19. Aujourd'hui, cependant, je dirais que cette politique devrait être revue, puisque la pandémie est de plus en plus maîtrisée. Je pense que les fabricants tendent à utiliser l'alcool de qualité technique pour une question de coût, puisqu'il se vend entre un tiers et la moitié du prix de l'éthanol pharmaceutique de qualité acceptable. Je pense que le faible prix de l'alcool de qualité technique ne devrait pas justifier son utilisation continue.
J'aimerais également prendre un peu de temps pour discuter de la durabilité de la fabrication.
Je pense que la COVID-19 nous a ouvert les yeux à tous. Au cours des dernières années, le Canada a perdu un nombre considérable d'installations de fabrication dans le domaine de la santé. Les politiques du plus bas soumissionnaire en place depuis longtemps ont eu diverses répercussions sur la santé de notre système de production. Les bas prix encouragent le recours à des produits fabriqués à l'étranger, où la main-d'œuvre est moins chère, mais où la qualité n'est pas toujours conforme aux normes canadiennes. Est-il normal qu'une bouteille d'eau coûte plus cher qu'une dose injectable d'un produit indispensable? Est-il normal de payer plus pour des Smarties que pour des comprimés?
Je pense que la stratégie du plus bas soumissionnaire a entraîné une dégradation de la qualité des produits, une diminution des investissements dans l'équipement et la qualité des usines, ainsi que des fermetures d'usines. Cela a eu d'importantes répercussions...
Je m'appelle Ernie Philip. Je suis le président de Medline Canada.
Je me réjouis de voir la passion que démontre le Comité; c'est une sujet qui me passionne aussi, personnellement. Au nom de nos 500 employés, dont je suis très fier et que je tiens à remercier, je remercie le Comité de nous accorder ce temps.
Chez Medline, nous sommes mus par notre objectif commun: améliorer la vie des gens, ensemble. Nous savons que les produits que nous fournissons aux Canadiens ont un impact direct sur la santé des gens.
En guise de contexte, Medline Canada est une entreprise ayant une valeur d'environ un demi-milliard de dollars, ce qui en fait l'une des plus grandes sociétés de fournitures médicales au Canada. Nous vendons des produits de marque Medline, et d'autres produits manufacturés, dans l'ensemble du continuum de soins: hôpitaux, secteur des soins de longue durée, cabinets de médecins et de dentistes. Nous avons aussi deux magasins de vente au détail, un au Québec et l'autre en Ontario.
Nous offrons une livraison très rapide par l'intermédiaire de notre réseau de distribution qui comprend des entrepôts à Delta, en Colombie-Britannique, à Edmonton, Winnipeg et Halifax. Nous avons un entrepôt à Terre-Neuve, deux en Ontario et deux au Québec. Nous vendons des dizaines de milliers de produits, notamment de l'équipement de protection individuelle: blouses, gants, masques et désinfectants. Nous vendons aussi divers articles dans plusieurs autres grandes catégories de produits, comme les produits pour incontinence, les produits de soins de la peau et des plaies, et les plateaux d'intervention stériles, par exemple.
Nous nous approvisionnons en produits par l'intermédiaire de notre réseau mondial de fabrication et de fabrication en sous-traitance. À titre d'exemple, nous avons quelque 600 usines sous contrat en Asie, et environ 350 employés sur le terrain pour le contrôle de la qualité et les fonctions liées à la réglementation.
Nous pouvons aussi miser sur les capacités de fabrication de Medline Industries aux États-Unis et au Mexique, et nous avons beaucoup de relations avec diverses usines ici au Canada.
Nous travaillons avec les organismes de groupement d’achats, les organisations de services partagés, les autorités sanitaires régionales et de nombreux autres organismes gouvernementaux, y compris ceux du gouvernement fédéral, pour acquérir plus d'EPI. Nous sommes très reconnaissants de cette collaboration.
Je suis très fier de notre entreprise. Nous avons, par exemple, une vision à très long terme du marché. Nous œuvrons dans le secteur des soins de santé. Au début de la pandémie, nous avons été guidés par nos principes moraux et nos valeurs, qui sont d'agir ensemble pour améliorer des vies. Nous n'avons pas réacheminé nos produits vers des sociétés commerciales plus profitables comme les banques. Nous avons plutôt donné nos stocks directement aux travailleurs de première ligne des hôpitaux et des établissements de soins de longue durée, et nous avons essayé d'assurer une forte présence en mettant en garde notre clientèle contre de nouveaux courtiers — des avocats, dans certains cas — qui voulaient uniquement faire un profit rapide et qui exigeaient parfois des dépôts importants avant de disparaître dans la nature. Nous étions toujours là pour le rappeler.
Notre but n'est pas le profit à court terme. Nous sommes là, ensemble, pour améliorer la vie des Canadiens.
Nous espérons vraiment que dans cette situation, les ordres de gouvernement se souviendront longtemps des entreprises et des industries qui ont agi en fonction de ces valeurs et principes moraux. Je ne dirai certainement pas que notre entreprise est parfaite, mais nous resterons humbles, nous resterons honnêtes, et nous ne cesserons d'apprendre et de nous améliorer.
Je vous suis reconnaissant à tous de votre temps. Merci.
:
Bonjour, monsieur Philip et monsieur Gentès. Bienvenue au Comité ce matin. Je vous félicite du succès que vous connaissez avec vos entreprises.
Monsieur Philip, vous avez 500 employés et 600 usines sous contrat en Asie. C'est une énorme capacité. C'est une grande entreprise.
Avez-vous examiné, ces temps-ci ou dans le passé, la possibilité d'accroître la production au Canada? Avez-vous songé à produire plus au Canada, ne serait-ce que pour assurer la qualité? Vous avez mentionné que vous avez quelque 300 personnes sur le terrain pour trouver les produits et assurer le contrôle de la qualité, etc., une pratique normale pour les entreprises respectueuses qui importent des produits au Canada, en particulier dans le domaine médical.
Pensez-vous accroître vos activités de fabrication au Canada, ce qui revient essentiellement à être autonome, plutôt qu'importer des produits?
:
Il est intéressant de constater l'ouverture d'esprit que la pandémie de la COVID-19 a engendrée au sein de la population. La crise a aussi fait évoluer la vision que le gouvernement avait de la sécurité de l'approvisionnement, notamment en médicaments et en équipement de protection. Je pense que nous avons fait un grand pas vers l'avant.
Comme société, nous pouvons choisir de privilégier nos manufacturiers locaux et de miser sur la sécurité d'approvisionnement en médicaments. Nous devrons alors être conscients que nous paierons ces produits plus cher. Si c'est le choix de société que nous faisons aujourd'hui en tant que Canadiens, j'entrevois un avenir très prometteur pour ce genre d'entreprises au pays, beaucoup d'entre elles ayant été délocalisées en Asie compte tenu des coûts.
Dans le cas de mon entreprise, la crise a créé des occasions. Ainsi, nous avons commencé à produire du gel hydroalcoolique, un filon que nous n'avions jamais pensé exploiter ces dernières années. Cette nouvelle production nous a permis d'éviter les mises à pied et de rester autonomes, puisque nous n'avons pas eu besoin des programmes d'aide gouvernementaux. Cette production nous a également permis de compenser les pertes des autres secteurs provoquées par la pandémie de la COVID-19, notamment la baisse d'activité du secteur hospitalier découlant de l'annulation de beaucoup d'interventions chirurgicales. Comme tout bon entrepreneur, nous avons flairé une bonne occasion et pris une bonne décision.
Qu'est-ce qui explique, à votre avis, la différence de prix?
Bien entendu, il est plus facile de livrer de l'éthanol qui est produit localement. Quand l'éthanol est produit en Chine, même s'il y a aussi les coûts de main-d'oeuvre et qu'on utilise le même ingrédient, il faut qu'il traverse la planète pour se rendre ici, et le continent, s'il vient du Brésil.
Qu'est-ce qui explique qu'on ne réussisse pas à avoir des prix comparables au Canada? Est-ce parce qu'on n'insiste pas assez en ce sens auprès des fournisseurs de chez nous?
:
Mesdames et messieurs, je ne suspendrai pas la séance. J'entamerai plutôt notre discussion sur les travaux futurs du Comité. J'aimerais rappeler aux membres du Comité qu'il s'agit d'une réunion publique.
Pour résumer certains des commentaires que j'ai formulés lors de notre dernière réunion, j'aimerais tenter de déterminer dans les prochaines minutes, si possible, le déroulement de nos travaux futurs. Si vous vous souvenez bien, nous devons discuter du Budget supplémentaire des dépenses (A) pendant deux heures mardi prochain. Vendredi prochain, le 19 juin, nous sommes libres, car aucun témoin n'est prévu à l'horaire. Toutefois, les whips ont convenu que les comités auront la permission de se réunir tout au long de l'été, s'ils le souhaitent. Deuxièmement, ces comités ne sont pas tenus de discuter uniquement des événements liés à la COVID-19; ils sont libres de discuter des questions de leur choix.
J'aimerais donc savoir ce que les membres du Comité souhaitent faire. Souhaitez-vous vous réunir pendant l'été? Souhaitez-vous plutôt suspendre les travaux et revenir au moment prévu dans notre calendrier parlementaire ordinaire, c'est-à-dire vers la fin du mois de septembre? Je peux vous assurer que j'ai parlé à un certain nombre de collègues qui ont laissé entendre — des deux côtés de l'allée, honnêtement — qu'ils aimeraient prendre quelques congés pendant l'été. Je ne connais qu'un seul comité qui prévoit suivre son horaire habituel pendant l'été.
Cette discussion vise donc à déterminer ce que nous ferons à partir de maintenant. À titre de président du Comité, je m'en remettrai pleinement à vos décisions pour déterminer notre calendrier. Je vois que M. McCauley a levé la main en premier, et je vais donc lui donner la parole, mais si quelqu'un d'autre souhaite participer à cette discussion pour tenter de régler la question, je vous en serais très reconnaissant.
Monsieur McCauley, vous avez la parole.
:
Je vous remercie, monsieur le président.
J'aimerais mentionner deux choses. Tout d'abord, j'aimerais ajouter une réunion à la série de réunions actuelle, afin de demander à la commissaire à l'information de comparaître. En effet, un nouveau groupe sur la reddition de comptes et la transparence est chargé de se pencher sur les questions liées à la transparence et sur les difficultés liées à l'accès à l'information et à la protection des renseignements personnels, etc.
Après avoir parlé à des collègues conservateurs, je crois que pendant les mois d'été, nous aimerions avoir une réunion en juillet et une réunion en août, afin d'obtenir une mise à jour sur l'approvisionnement en équipement de protection individuelle, à moins, évidemment, qu'une urgence se présente. Ces réunions pourraient peut-être avoir lieu pendant les mêmes semaines que les séances que tiendra la Chambre en juillet et en août, mais encore une fois, ce serait seulement pour que les représentants de SPAC nous fournissent une mise à jour sur le dossier de l'approvisionnement.
:
Je vous remercie beaucoup.
Je ne vois pas d'autres mains levées.
Nous sommes donc saisis, mesdames et messieurs, de deux propositions distinctes, si j'interprète bien la situation. M. McCauley a suggéré de demander à la commissaire à l'information et à d'autres témoins de comparaître le vendredi 19 juin lors de notre réunion ordinaire.
Ensuite, la deuxième proposition est de tenir deux réunions supplémentaires au cours de l'été, à des dates à déterminer. Ces réunions seraient alignées sur les séances spéciales que le comité sur la COVID-19 tiendra en juillet et en août. Nous pouvons attendre de connaître les semaines ou les jours exacts pendant lesquels ce comité siégera en juillet et en août, et nous pourrons ensuite convoquer une réunion de notre comité qui se tiendra un jour ou deux après ces séances, afin de tenter de maximiser le temps consacré à la séance parlementaire et à la réunion de notre comité.
Monsieur le greffier, je crois que ce sont les deux propositions dont nous sommes saisis.
Je crois également que ces deux propositions doivent faire l'objet d'un vote par appel nominal. Pourriez-vous prendre les commentaires et les suggestions que nous venons d'entendre et formuler une proposition ou une motion cohérente qui nous permettrait de soumettre ces deux propositions à un vote par appel nominal?
:
Je vous remercie, monsieur le président.
Tout d'abord, Mme Romanado aimerait prendre la parole.
De plus, aux fins d'éclaircissements, le comité spécial COVI cessera d'exister le 17 juin. Je crois que les séances qui se tiendront pendant l'été et auxquelles M. McCauley a fait référence seront des séances de la Chambre des communes.
L'une des possibilités — je suis désolé, madame Romanado, mais je vais seulement terminer cette intervention — serait que le Comité convienne de se réunir une fois en juillet et une fois en août, selon un calendrier établi par la présidence. Ensuite, nous pourrons déterminer les meilleures dates, mais ce n'est qu'une possibilité que le Comité peut étudier.